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Foi - Page 106

  • Le document du Dicastère de la Doctrine de la Foi (DDF) concernant le statut des apparitions privées est paru

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    D'Arnaud Dumouch :

    Voici une liste des six votes finaux possibles à l'issue du discernement.

    Nihil Obstat: aucune certitude n'est exprimée sur l'authenticité surnaturelle, mais des signes d'une action de l'Esprit sont reconnus. L'évêque est encouragé à évaluer la valeur pastorale et à promouvoir la diffusion du phénomène, y compris les pèlerinages.

    Prae oculis habeatur: des signes positifs sont reconnus, mais il y a aussi des éléments de confusion ou des risques qui nécessitent un discernement et un dialogue avec les destinataires. Une clarification doctrinale peut être nécessaire si des écrits ou des messages sont associés au phénomène.

    Curatur: les éléments critiques sont présents, mais il y a une large diffusion du phénomène avec des fruits spirituels vérifiables. Une interdiction qui pourrait déranger les fidèles est découragée, mais il est demandé à l'évêque de ne pas encourager le phénomène.

    Sub mandato: les questions critiques ne sont pas liées au phénomène lui-même, mais à l'utilisation abusive qui en est faite par des individus ou des groupes. Le Saint-Siège confie à l'évêque ou à un délégué la direction pastorale du lieu.

    Prohibetur et obstruatur: malgré quelques éléments positifs, les criticités et les risques sont sérieux. Le dicastère demande à l'évêque de déclarer publiquement que l'adhésion n'est pas permise et d'expliquer les raisons de cette décision.

    Declaratio de non supernaturalitate: l'évêque est autorisé à déclarer que le phénomène n'est pas surnaturel sur la base de preuves concrètes, telles que la confession d'un voyant présumé ou des témoignages crédibles de falsification du phénomène.
     
    UNE CRITIQUE : 

    il me semble qu'il manque une catégorie : "reconnaissance officielle et infaillible" :  elle pourrait intervenir quand le phénomène est accompagné d'un ou plusieurs miracles indubitables liés à l'apparition et qui impliquent obligatoirement la toute-puissance de Dieu.

    Un exemple de discernement sur une petite apparition : Notre Dame d’Absam, au Tyrol (24 mn)

    https://youtu.be/PEk1xvV7R4Y

    Par Arnaud Dumouch

    Le 17 janvier 1797, une jeune fille de 18 ans, Rosina Bucher vit apparaitre un portrait de la Vierge Marie sur la vitre d’une fenêtre de la maison de ses parents à Absam/Tyrol. La population transféra l’icône à l’église paroissiale Saint-Michel et l’évêque de Brixen lança une enquête :

    1° Le critère objectivable de l’enseignement doctrinal de la présumée apparition : CONCLUSION : « Pas de problème. Le message de l’apparition est le silence ».

    2° Le discernement souple et ouvert sur les fruits spirituels : En 1797, l’évêque ne put que constater la ferveur populaire, l’augmentation des confessions et des communions. Il décida d’accompagner pastoralement le pèlerinage et l’encouragea.

    3° Le dernier critère à vérifier : les miracles. Pour une reconnaissance définitive et infaillible, il faudrait un jour étudier les miracles et prodiges attestés par les très nombreux ex voto. Mais ce critère, qui accompagne presque obligatoirement la canonisation des saints (sauf cas de canonisation "équipollente", par une décision souveraine du pape) n'est pas repris pour le moment par la DDF.

    L’église où est exposée l’image « non faite de main d’homme » tout en n’étant pas définitivement et canoniquement reconnue (simple "Nihil obstat" dans la configuration actuelle de la DDF), fut élevée au rang de basilique en 2000 par le pape Jean-Paul II.

  • Portrait de l’abbé Matthieu Raffray, le prêtre qui évangélise les milieux identitaires

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    D'Héloïse de Neuville et Matthieu Lasserre sur le site du journal La Croix :

    Qui est l’abbé tradi Matthieu Raffray, le prêtre préféré des jeunes identitaires ?

    À l’écran, sur le réseau social Instagram où il est suivi par 74 000 personnes, il est un prêtre conservateur et provoc qui ne craint aucun raccourci clivant. À la ville, cet abbé traditionaliste enseigne la philosophie à l’Angelicum, la prestigieuse université pontificale de l’ordre dominicain à Rome. Portrait de l’abbé Matthieu Raffray, qui s’est donné comme mission « d’évangéliser » les milieux identitaires.

    Un sermon aux allures de tribune politique. « Une foule d’ennemis voudront vous faire taire (…). Les communistes, les francs-maçons, les mondialistes, les wokistes, les libéraux, les progressistes, les sans-Dieu et ceux qui adorent de faux dieux, les hérétiques et les schismatiques, les socialistes, de droite comme de gauche. » Sur la scène montée dans une prairie de la Beauce, l’abbé Matthieu Raffray harangue les milliers de catholiques réunis pour la messe du dimanche de Pentecôte, célébrée durant l’édition 2023 du pèlerinage de Chartres. Avec 16 000 marcheurs, jamais le rassemblement, organisé chaque année depuis quarante ans par l’association traditionaliste Notre-Dame-de-Chrétienté, n’avait enregistré une affluence comparable. Face à une assistance conquise, l’homélie enflammée du père Raffray fait mouche.

    Évangéliser les milieux identitaires

    Le prêcheur n’a pas été choisi au hasard : beaucoup des jeunes fidèles qui auront parcouru les 97 kilomètres du pèlerinage le suivent déjà sur les réseaux sociaux. Nombreux y ont même participé sur ses conseils. Car avec le frère Paul-Adrien d’Hardemare et la sœur consacrée Albertine Debacker, il fait désormais partie des influenceurs catholiques les plus suivis, en France. Mais contrairement à ses deux coreligionnaires qui cultivent la rondeur, l’abbé traditionaliste Raffray, 44 ans, ne craint pas la polémique. « J’aime bien le côté provoc’, les choses qui font du bruit », assume celui qui récemment a fait l’objet d’un signalement – classé sans suite – par la ministre chargée de la lutte contre les discriminations, Aurore Bergé, après des propos sur l’homosexualité.

    L’aventure numérique de ce prêtre, ordonné en 2009 pour l’Institut du Bon-Pasteur, commence en 2020, lorsque, essoré par les querelles de gouvernance de sa communauté, il se lance sur Instagram pour se donner un peu d’air. Son contenu conservateur, prônant un catholicisme « viril » et antimoderne, est aujourd’hui suivi par 74 000 personnes sur Instagram. Sa chaîne YouTube cumule près de 800 000 vues. « Il attire les jeunes non chrétiens, qui vont s’intéresser au christianisme dans le cadre de leur quête d’identité », analyse l’un de ses amis Victor Aubert, président de l’association catholique Academia Christiana, proche de la mouvance identitaire.

    L’intéressé confirme : « Je me sens comme mission d’évangéliser ces milieux identitaires et nationalistes. C’est une faiblesse de l’Église de France de ne pas être capable de répondre à ces milieux en quête de foi », déplore le prêtre qui, lui, occupe sans complexe le créneau, citant à son actif le baptême du youtubeur d’extrême droite Papacito et la « conversion » du vidéaste et essayiste Julien Rochedy, ancien directeur national du Front national de la jeunesse. « Un de mes objectifs est que Zemmour se convertisse », s’enflamme le prêtre, qui en est certain : « L’attachement à la patrie charnelle est un vecteur de conversion immense aujourd’hui. »

    Pourfendeur d’une Église « bisounours et guitare »

    De fait, alors qu’historiquement les identitaires se tiennent à distance du catholicisme et de son universalisme associé à une forme de mondialisme, depuis le début des années 2000, « certains d’entre eux défendent une réconciliation avec le christianisme, décrypte Marion Jacquet-Vaillant, maîtresse de conférences en science politique à l’université Paris-Panthéon-Assas, autrice d’une thèse sur le mouvement identitaire français. Sur le plan des valeurs, ceux qui se convertissent cherchent avant tout à rajouter un niveau d’identité, catholique, qui soit cohérent avec ce qu’ils sont déjà. Souvent, cela se fait par cercles traditionalistes car ils ont en commun l’attachement à la notion de permanence. L’abbé Raffray constitue un pont entre ces deux mondes ».

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  • "Spes non confundit" : la bulle d'indiction du Jubilé ordinaire de l'année 2025

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    Spes non confundit

    BULLE D’INDICTION
    DU JUBILÉ ORDINAIRE
    DE L’ANNÉE 2025

    FRANÇOIS

    ÉVÊQUE DE ROME
    SERVITEUR DES SERVITEURS DE DIEU

    PUISSE L’ESPÉRANCE REMPLIR LE CŒUR
    DE CEUX QUI LIRONT CETTE LETTRE


    1. « Spes non confundit », « l’espérance ne déçoit pas » (Rm 5, 5). Sous le signe de l’espérance, l’apôtre Paul stimule le courage de la communauté chrétienne de Rome. L’espérance sera également le message central du prochain Jubilé que le Pape proclame tous les vingt-cinq ans, selon une ancienne tradition. Je pense à tous les pèlerins de l’espérance qui arriveront à Rome pour vivre l’Année Sainte et à ceux qui, ne pouvant se rendre dans la ville des apôtres Pierre et Paul, la célébreront dans les Églises particulières. Qu’elle soit pour tous un moment de rencontre vivante et personnelle avec le Seigneur Jésus, “porte” du salut (cf. Jn 10, 7.9). Il est « notre espérance » (cf. 1 Tm 1, 1), Lui que l’Église a pour mission d’annoncer toujours, partout et à tous.

    Tout le monde espère. L’espérance est contenue dans le cœur de chaque personne comme un désir et une attente du bien, bien qu’en ne sachant pas de quoi demain sera fait. L’imprévisibilité de l’avenir suscite des sentiments parfois contradictoires : de la confiance à la peur, de la sérénité au découragement, de la certitude au doute. Nous rencontrons souvent des personnes découragées qui regardent l’avenir avec scepticisme et pessimisme, comme si rien ne pouvait leur apporter le bonheur. Puisse le Jubilé être pour chacun l’occasion de ranimer l’espérance. La Parole de Dieu nous aide à en trouver les raisons. Laissons-nous guider par ce que l’apôtre Paul écrivait aux chrétiens de Rome.

    Une parole d’espérance

    2. « Nous qui sommes devenus justes par la foi, nous voici en paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus Christ, lui qui nous a donné, par la foi, l’accès à cette grâce dans laquelle nous sommes établis ; et nous mettons notre fierté dans l’espérance d’avoir part à la gloire de Dieu. […] L’espérance ne déçoit pas, puisque l’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné » (Rm 5, 1-2.5). Nombreux sont les points de réflexion que saint Paul propose ici. Nous savons que la Lettre aux Romains marque une étape décisive dans son activité d’évangélisation. Jusqu’alors, il l’avait exercée dans la zone orientale de l’Empire, et maintenant Rome l’attend avec tout ce qu’elle représente aux yeux du monde : un grand défi à relever pour l’annonce de l’Évangile qui ne peut connaître ni barrières ni frontières. L’Église de Rome n’a pas été fondée par Paul. Il ressent le désir ardent de la rejoindre au plus tôt pour apporter à tous l’Évangile de Jésus-Christ mort et ressuscité, comme annonce de l’espérance qui accomplit les promesses, conduit à la gloire et, fondée sur l’amour, ne déçoit pas.

    3. L’espérance, en effet, naît de l’amour et se fonde sur l’amour qui jaillit du Cœur de Jésus transpercé sur la croix : « En effet, si nous avons été réconciliés avec Dieu par la mort de son Fils alors que nous étions ses ennemis, à plus forte raison, maintenant que nous sommes réconciliés, serons-nous sauvés en ayant part à sa vie » (Rm 5, 10). Et sa vie se manifeste dans notre vie de foi qui commence avec le baptême, se développe dans la docilité à la grâce de Dieu, animée en conséquence par l’espérance toujours renouvelée et rendue inébranlable par l’action de l’Esprit Saint.

    C’est en effet l’Esprit Saint qui, par sa présence permanente sur le chemin de l’Église, irradie la lumière de l’espérance sur les croyants : Il la maintient allumée comme une torche qui ne s’éteint jamais pour donner soutien et vigueur à notre vie. L’espérance chrétienne, en effet, ne trompe ni ne déçoit parce qu’elle est fondée sur la certitude que rien ni personne ne pourra jamais nous séparer de l’amour de Dieu : « Qui pourra nous séparer de l’amour du Christ ? la détresse ? l’angoisse ? la persécution ? la faim ? le dénuement ? le danger ? le glaive ? [...] Mais, en tout cela nous sommes les grands vainqueurs grâce à celui qui nous a aimés. J’en ai la certitude : ni la mort ni la vie, ni les anges ni les Principautés célestes, ni le présent ni l’avenir, ni les Puissances, ni les hauteurs, ni les abîmes, ni aucune autre créature, rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu qui est dans le Christ Jésus notre Seigneur » ( Rm 8, 35.37-39). Voilà pourquoi l’espérance ne cède pas devant les difficultés : elle est fondée sur la foi et nourrie par la charité. Elle permet ainsi d’avancer dans la vie. Saint Augustin écrit à ce sujet : « Quel que soit le genre de vie, on ne peut vivre pas sans ces trois inclinations de l’âme : croire, espérer, aimer ». [1]

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  • En quoi, précisément, consiste l'unité de l'Église ?

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    De George Weigel sur le Catholic World Report :

    En quoi, précisément, consiste l'unité de l'Église ?

    Il ne peut y avoir de mise entre parenthèses des questions morales dans un véritable dialogue sur la recomposition de l'unité chrétienne.

    15 mai 2024

    Parmi les nombreuses questions urgentes soulevées par les synodes sur la famille de 2014 et 2015 et l'actuel synode sur la synodalité - questions qui auront inévitablement une incidence sur le prochain conclave papal - figure celle de l'unité : en quoi, précisément, consiste l'unité de l'Église ?

    Quel est le contenu du « un » dans l'affirmation du Credo de « l'Église une, sainte, catholique et apostolique » ?

    Les synodes sur la famille se sont penchés sur cette question lors de leurs débats sur l'aptitude à recevoir la Sainte Communion : Les personnes ayant contracté des mariages canoniquement irréguliers, qui ne vivent pas en unité avec l'enseignement et la pratique pastorale de l'Église, peuvent-elles participer pleinement au sacrement de l'unité, l'Eucharistie ? Ou doivent-ils s'abstenir de recevoir la Sainte Communion tout en se joignant à la communauté pour offrir un véritable culte au Père ?

    Les ambiguïtés d'Amoris Laetitia, l'exhortation apostolique post-synodale qui a suivi ces synodes, n'ont pas résolu cette question. Au contraire, elles ont renforcé la crainte que des lignes de fracture ne s'ouvrent dans l'Église, certaines Églises locales interprétant Amoris Laetitia selon la ligne qu'elles avaient adoptée lors des synodes (c'est-à-dire que les personnes mariées de manière irrégulière pouvaient recevoir la Sainte Communion) et d'autres Églises locales interprétant l'exhortation apostolique différemment (les personnes mariées de manière irrégulière devraient s'abstenir de recevoir la Sainte Communion). Ces lignes de fracture étaient vraiment profondes. En effet, comment se fait-il qu'une source de grâce sanctifiante en Allemagne soit un péché grave à dix kilomètres de là, du côté polonais de la frontière germano-polonaise ?

    C'est d'ailleurs une préoccupation que le groupe des treize cardinaux (aujourd'hui tristement célèbre dans certains milieux) a envisagé de soulever dans sa lettre au pape au début du Synode 2015. Dans cette lettre, les cardinaux demandaient poliment une révision des procédures du Synode afin qu'il y ait un débat synodal plus solide et un processus de vote dans lequel les pères synodaux rendraient leurs jugements sur des propositions spécifiques.

    Une première version de cette lettre mettait en garde contre la possibilité que l'Église catholique en vienne à ressembler à la Communion anglicane à option locale, dans laquelle certaines Églises nationales constitutives croyaient et pratiquaient d'une certaine manière, et d'autres Églises constitutives croyaient et pratiquaient le contraire : c'était là, suggérait-on, la voie du véritable schisme. Finalement, les cardinaux ont décidé de se concentrer uniquement sur les procédures synodales et ce drapeau jaune d'avertissement n'a pas été inclus dans le texte final de la lettre.

    Pourtant, l'inquiétude est restée. Et elle s'est intensifiée depuis, notamment en raison des diverses réactions à la déclaration de décembre 2023 du Dicastère pour la doctrine de la foi sur la possibilité de bénir les personnes vivant dans des unions et des relations homosexuelles. Les Eglises de Belgique et d'Allemagne ont applaudi (et ont continué à faire ce qu'elles faisaient déjà) et les Eglises d'Afrique ont exprimé un ferme « Non, merci ».

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  • Un exemple de discernement sur une fausse apparition : Notre Dame de Trévignano, par Mgr Salvi 2024 (39 mn)

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    Le Dicastère pour la Doctrine de la Foi (DDF) va publier un document qui organise canoniquement la méthode de discernement concernant les apparitions privées. 
     
    Voici, en préparation de ce document, un exemple de procédure calqué sur celle de la canonisation des saints (pape Urbain VIII) produite par un évêque italien, Monseigneur Marco Salvi  : 

    Un exemple de discernement sur une fausse apparition : Notre Dame de Trévignano, par Mgr Salvi 2024 (39 mn)

    Cette apparition qui a eu une grande notoriété sur internet a été déclaré définitivement fausse en avril 2024 par l’évêque du lieu : « constat de non surnaturalité ». Cette vidéo permet de suivre la démarche canonique de l’évêque Monseigneur Salvi et la manière dont qu’il procède de manière définitive à travers les 2 critères suivants :

    1° Le critère objectivable de l’enseignement doctrinal de la présumée apparition : CONCLUSION : « Le message de cette apparition contient de vraies hérésies de type millénariste. Le salut n'y est plus théologal (humilité et charité fondée sur la foi) mais est lié à une série de refuges matériels ».

    2° Le discernement souple et ouvert sur les fruits spirituels : La démarche est ici moins facile mais on constate que, après la publication du décret en "constat de non surnaturalité", l'apparition recommande de ne pas se soumettre à la voie de l'Eglise.

  • Que penser des révélations privées ?

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    De l'Abbé Alexis Piraux (FSSP Bruxelles) :

    Que penser des révélations privées ?

    Il peut nous arriver occasionnellement d’entendre parler de « révélations privées » dans l’Église. Dans ce court article, nous allons préciser de quoi il s’agit ; puis nous dirons quelle est l’attitude à adopter face à ces révélations.

    • Qu’est-ce qu’une révélation privée ?

    « La révélation est la manifestation surnaturelle d’une vérité cachée ou d’un secret divin, pour le bien général de l’Église ou le bénéfice d’un individu »[1]. On distingue deux types de révélations.

    D’abord, la « révélation publique » (ou la Révélation), qui est la manifestation, par Dieu, des vérités naturelles et surnaturelles requises en vue du salut de tout homme ; cette Révélation qui constitue « l’objet de la foi catholique[2] a atteint sa plénitude dans l’enseignement de Jésus-Christ et se trouve achevée à la mort du dernier Apôtre »[3]. C'est-à-dire que depuis la mort de Saint Jean, aucune nouvelle révélation publique qui ajouterait de nouvelles vérités (ou les modifierait) n’est à attendre, même si l’Église peut davantage expliciter le contenu de la Révélation et en approfondir sa connaissance[4].

    Ensuite, il y a les « révélations privées », qui sont « seulement ordonnées à l’utilité particulière de certaines personnes »[5]. Voici ce que dit l’Église à leur sujet : « (…) certaines ont été reconnues par l'autorité de l'Église. Elles n'appartiennent cependant pas au dépôt de la foi. Leur rôle n'est pas d'"améliorer" ou de "compléter" la Révélation définitive du Christ, mais d'aider à en vivre plus pleinement à une certaine époque de l'histoire (…) ». Et elle fait une mise en garde très claire : « la foi chrétienne ne peut pas accepter des "révélations" qui prétendent dépasser ou corriger la Révélation dont le Christ est l'achèvement »[6].

    Ces révélations peuvent revêtir plusieurs formes : une vision et/ou une locution – c'est-à-dire une parole, pouvant être corporelles (perçues par les sens corporels), imaginaires (constituées d’éléments inspirés dans, ou tirés de la mémoire) ou intellectuelles (perçues directement par l’intelligence, sans médiation de la matière).

    « En approuvant une révélation privée, l’Église n’entend pas garantir l’authenticité de la révélation ; elle en examine simplement le contenu et déclare que les fidèles peuvent la recevoir sans danger »[7]. La révélation privée ne doit pas être crue « de foi catholique » (comme les vérités de la Révélation publique)[8], mais elle peut être reçue comme une pieuse croyance. C’est pourquoi un fidèle peut ne pas croire dans une révélation privée, même reconnue par l’Église. Mais, observe l’abbé Sauvonnet, « il serait néanmoins répréhensible de contredire ou de ridiculiser une révélation après que l’Église l’a approuvée »[9] ; et nous ajoutons : ainsi que dans les cas où la révélation a été confirmée par un miracle dûment constaté.

    • Quelle attitude adopter ?

    Tout d’abord, il nous faut être bien convaincu que tout ce qui est nécessaire pour notre salut est dans la Révélation publique (transmise par l’Écriture, la Tradition, sous la vigilance du Magistère de l’Église)[10]. Les révélations privées ne sont donc pas nécessaires pour notre salut.

    En général, l’âme ne doit pas désirer recevoir de révélation privée[11], n’y trop s’y attacher ou leur donner trop de place dans sa vie spirituelle, parce que les révélations privées ne sont pas le moyen ordinaire pour être uni à Dieu – c’est la foi qui est ce moyen. Une âme qui s’attacherait trop aux révélations privées risquerait de voir sa foi s’amoindrir (parce qu’elle n’apprend pas à se contenter de la Révélation publique), ou de tomber dans l’illusion (en s’attachant à de fausses révélations, ou en interprétant mal d’authentiques révélations), ou encore dans l’orgueil et la vanité.

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  • Saint Simon Stock et le scapulaire de Notre-Dame du Mont-Carmel

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    mignard-n-saint-simon-stock-232x300.jpgSaint Simon Stock est fêté aujourd'hui. Catholique.org propose la notice biographique qui suit (et qui est empruntée à Mgr Paul Guérin, édition 1863, p. 229-233 -- Bollandistes, Paris, éd. 1874, tome V, p. 582, ...avec les inconvénients d'un style hagiographique assez daté.)

    Anglais d’origine, saint Simon Stock naquit d’une très illustre famille du Kent dont son père était gouverneur. Lorsqu’elle le portait, sa mère le consacra à la Sainte Vierge. On le voyait souvent tressaillir entre les bras de sa mère lorqu’elle prononçait le doux nom de Marie. Pour apaiser ses cris et ses pleurs, il suffisait de lui présenter une image de la Vierge Marie. Il n’avait pas encore un an qu’on l’entendit plusieurs fois articuler distinctement la salutation angélique. Cette dévotion précoce ne peut provenir que d’un mouvement extraordinaire de l’Esprit-Saint.

    A douze ans, Simon se retira au désert dans le creux d’un arbre, d’où lui vint le surnom de Stock qui signifie "tronc", en langue anglaise. Sa nourriture consistait en herbes crues, quelques racines et pommes sauvages, un peu d’eau claire lui servait de breuvage.

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  • Une vie au service de Dieu, Vladimir Ghika (1873-1954) (16 mai)

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    On fête aujourd'hui une grande figure du catholicisme roumain, victime du communisme :

    source

    Une vie au service de Dieu, Vladimir Ghika (1873-1954)

    Vladimir Ghika est né le 25 décembre 1873, dans une famille régnante roumaine, à Constantinople, où son père représentait la Roumanie auprès de la Porte Ottomane. Sa mère est descendante d’une famille française. Il est baptisé et confirmé dans l’Eglise orthodoxe.

    Il arrive en 1878 en France, suit des études à Toulouse où il est licencié en droit, et ensuite à Paris où il intègre avec son frère l’Institut d’Études Politiques.

    Il souhaite devenir prêtre, et après des études à Rome, il obtient en 1898 une licence en philosophie et un doctorat en théologie. 

    En 1902, après de longues réflexions, il fait son entrée officielle dans l’Église catholique.

    Suite à une rencontre providentielle avec sœur Pucci, il introduit Les Filles de la Charité en Roumanie. Fidèle à la « théologie du besoin », qui sera la règle de sa vie, Vladimir va se vouer, avec une immense disponibilité pour les pauvres, les malades, les blessés, à diverses actions de charité.

    Pendant la Grande Guerre, on retrouve Vladimir Ghika à Rome ou Paris où il continue ses activités charitables dans les hôpitaux peuplés des blessés, victimes du tremblement de terre d’Avezzano en 1915, ou des tuberculeux de l’hospice de Rome. A Paris, il développe une importante activité diplomatique, il défend les intérêts de la France dans les milieux civils et ecclésiastiques, et œuvre au rétablissement des relations diplomatiques entre la France et le Saint-Siège. Le 4 octobre 1921, la France lui accorda la Légion d’honneur.

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  • La belle et bonne liturgie n'est pas un luxe !

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    La liturgie et l’Église se tiennent mutuellement ou chutent ensemble

    (source : Diakonos.be, archive du 4 mars 2020))

    Tiré du blog  de l’association liturgique américaine Adoremus traduit par l’Association Pro Liturgia.

    Il est difficile de rester indifférent à la crise ecclésiale que nous connaissons actuellement. La peine, la confusion, les questions sont en chacun d’entre nous, même si elles se présentent de façons variées suivant les personnes. Comme le faisait remarquer le cardinal Ratzinger, l’Eglise est « une entreprise toujours en cours de réforme », c’est-à-dire toujours à purifier. Mais la crise actuelle s’avère complexe et la réforme doit être menée en conséquence. Dans ce contexte difficile, il est nécessaire de parler – une fois encore – de la liturgie.

    Beaucoup de fidèles pensent peut être que le sujet ne mérite pas qu’on s’y attarde : ce n’est pas quand la maison est en feu qu’on doit s’interroger sur la façon de disposer et nettoyer le mobilier ; il faut d’abord… sauver les meubles ! Devrions-nous passer notre temps et gaspiller notre énergie à parler de liturgie alors qu’il y a tant d’autres problèmes importants à résoudre, tant de décisions à prendre, de changements à mettre en œuvre ? La « belle et bonne liturgie » n’est-elle pas un luxe, quelque chose dont on pourrait s’occuper une fois le vrai travail accompli ? Qui, aujourd’hui, peut penser que le soin de la liturgie est une priorité alors qu’il y a tant d’autres choses pressantes à faire dans une chancellerie épiscopale, dans une paroisse ou dans un séminaire?

    Joseph Ratzinger a un point de vue radicalement différent. Il y a quelques années, dans la préface qu’il avait faite pour l’édition en russe de ses écrits sur la liturgie, il notait : « La cause la plus profonde de la crise qui a bouleversé l’Eglise réside dans l’obscurcissement de la priorité de Dieu dans la liturgie. » Et il expliquait : « L’existence de l’Eglise dépend de la célébration correcte de la liturgie ; l’Eglise est en danger lorsque la primauté de Dieu n’apparaît plus dans la liturgie ni, par conséquent, dans la vie. » Il est important de remarquer un adjectif utilisé dans cette phrase : Joseph Ratzinger n’écrit pas simplement que l’Eglise vit de la célébration de la liturgie ; il précise qu’elle vit de la célébration « correcte » de la liturgie. Pour le dire de façon plus simple, il ne s’agit pas d’avoir des prêtres qui sachent « dire la messe » ; il faut surtout les prêtres qui sachent la célébrer « correctement ». Et Joseph Ratzinger insistait : « L’Eglise se tient avec la liturgie ou tombe avec la liturgie. Par conséquent, la célébration “correcte” de la liturgie sacrée est au centre de tout renouveau de l’Eglise. » Tout renouveau, ce renouveau que nous désirons, a son centre dans la célébration « correcte » de la liturgie. Essayons de comprendre pourquoi.

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  • Saint Isidore de Madrid a passé sa vie à faire des choses ordinaires d'une manière extraordinaire

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    Saint Isidore de Madrid (15 mai)

    Il vécut au Moyen Age et mourut en 1130. Il ne doit pas être confondu avec le plus célèbre saint Isidore de Séville, bien qu'il porte le nom de ce saint.

    Il est le saint patron de Madrid et était un agriculteur qui a vécu une vie conjugale sainte. En effet, sa femme, Maria, est également une sainte canonisée.

    Saint Isidore nous enseigne le chemin ordinaire de la sainteté, même si le sien a été marqué par des événements miraculeux. Il a travaillé dur comme agriculteur et s'est également consacré à la prière, réalisant qu'une vie de prière n'était pas réservée aux prêtres et aux ordres religieux. Lui et Maria ont ouvert leur maison aux autres - en effet, certains des miracles de sa vie sont liés à sa capacité à nourrir plus d'invités qu'ils n'en avaient !

    Saint Isidore a passé sa vie à faire des choses ordinaires d'une manière extraordinaire. Dépouillé des miracles, sa vie était faite de vie domestique quotidienne, version familiale du « Petit Chemin » de la Petite Fleur.

    (P. de Souza sur le National catholic Register)

  • 19 mai : procession à Horion-Hozémont (Liège)

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    PROCESSION LE 19 MAI 2024 À HORION-HOZÉMONT (Liège)

    COMME CHAQUE ANNÉE, LE SANCTUAIRE DE L’ENFANT JÉSUS DE PRAGUE À HORION-HOZÉMONT ORGANISE UNE PROCESSION LE TROISIÈME DIMANCHE DU MOIS DE MAI.

    DIMANCHE 19 MAI 2024 (PENTECÔTE)

    10h00 : Messe suivie de la procession
    12h30 : Pique-nique ou petite restauration
    14h00 : Présentation du Sanctuaire
    15h00 : Office de l’Enfant Jésus de Prague et bénédiction particulière pour les enfants.

    ADRESSE

    Sanctuaire de l’Enfant Jésus de Prague
    Place du Doyenné
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  • KTO : les apparitions mariales

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    À l'occasion du mois de Marie, la Foi prise au mot propose d'approfondir le sens des apparitions mariales. Nous connaissons tous Lourdes ou Fatimà mais qu'en est-il de Banneux, La Salette ou Pontmain ? Et qu'ont toutes ces apparitions en commun ? Alors que la sainte Vierge était restée plutôt silencieuse depuis les deux paroles prononcées par elle dans les évangiles, on observe au XIXe siècle une multiplication de ces apparitions. « Le sens théologique des apparitions mariales est à chercher dans les Écritures saintes. À travers ces apparitions, la Vierge Marie exerce sa maternité à l'égard de tous les hommes ! », explique Marie-Gabrielle Lemaire, théologienne spécialiste des apparitions mariales. « La Vierge Marie pose une question : aimez-vous mon fils ? Puis une deuxième : m'aimez-vous ? Ce qui signifie qu'on aime la Vierge du même amour que celui que l'on porte à son fils », ajoute le Père Joël Rochette, Recteur du sanctuaire de Beauraing