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Foi - Page 36

  • Quand Jean-Paul II évoquait saint Yves (fêté le 19 mai)

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    Du MESSAGE DU PAPE JEAN-PAUL II À L'ÉVÊQUE DE SAINT-BRIEUC ET TRÉGUIER (FRANCE) À L'OCCASION DU VII CENTENAIRE DE LA NAISSANCE DE SAINT YVES (13 mai 2003) (source)

    (...) Le 19 mai 1347, le Pape Clément VI élevait Yves Hélory à la gloire des autels. Le témoignage du petit peuple des campagnes, recueilli lors de son procès de canonisation, est sans aucun doute le plus bel hommage qui puisse être rendu à celui qui consacra toute sa vie à servir le Christ en servant les pauvres, comme magistrat, comme avocat et comme prêtre. Saint Yves s’est engagé à défendre les principes de justice et d’équité, attentif à garantir les droits fondamentaux de la personne, le respect de sa dignité première et transcendante, et la sauvegarde que la loi doit lui assurer. Il demeure pour tous ceux qui exercent une profession juridique, et dont il est le saint patron, le chantre de la justice, qui est ordonnée à la réconciliation et à la paix, pour tisser des relations nouvelles entre les hommes et entre les communautés, et pour édifier une société plus équitable. Je rends grâce pour l’exemple lumineux qu’il donne aujourd’hui aux chrétiens et plus largement à tous les hommes de bonne volonté, les invitant à marcher sur les chemins de la justice, du respect du droit et de la solidarité envers les plus pauvres, dans le but de servir la vérité et de participer à «une nouvelle imagination de la charité» (Novo millennio ineunte, n. 50).

    Saint Yves choisit aussi de se dépouiller progressivement de tout pour être radicalement conformé au Christ, voulant le suivre dans la pauvreté, afin de contempler le visage du Seigneur dans celui des humbles auxquels il a cherché à s’identifier (cf. Mt 25). Serviteur de la Parole de Dieu, il la médita pour en faire découvrir les trésors à tous ceux qui cherchent l’eau vive (cf. Is 41, 17). Il parcourut inlassablement les campagnes pour secourir matériellement et spirituellement les pauvres, appelant ses contemporains à rendre témoignage au Christ Sauveur par une existence quotidienne de sainteté. Une telle perspective permit à «l’annonce du Christ d’atteindre les personnes, de modeler les communautés, d’agir en profondeur par le témoignage des valeurs évangéliques sur la société et sur la culture» (Novo millennio ineunte, n. 29).

    Les valeurs proposées par saint Yves conservent une étonnante actualité. Son souci de promouvoir une justice équitable et de défendre le droit des plus pauvres invite aujourd’hui les artisans de la construction européenne à ne négliger aucun effort pour que les droits de tous, notamment des plus faibles, soient reconnus et défendus. L’Europe des droits humains doit faire en sorte que les éléments objectifs de la loi naturelle demeurent la base des lois positives. En effet, saint Yves fondait sa démarche de juge sur les principes du droit naturel, que toute conscience formée, éclairée et attentive, peut découvrir au moyen de la raison (cf. S. Thomas d’Aquin, Somme théologique I-II, q. 91, a. 1-2), et sur le droit positif, qui puise dans le droit naturel ses principes fondamentaux grâce auxquelles on peut élaborer des normes juridiques équitables, évitant ainsi que ces dernières soient un pur arbitraire ou le simple fait du prince. Par sa façon de rendre la justice, saint Yves nous rappelle aussi que le droit est conçu pour le bien des personnes et des peuples, et qu’il a comme fonction primordiale de protéger la dignité inaliénable de l’individu dans toutes les phases de son existence, depuis sa conception jusqu’à sa mort naturelle. De même, ce saint breton avait soin de défendre la famille, dans les personnes qui la composent et dans ses biens, montrant que le droit joue un rôle important dans les liens sociaux, et que le couple et la famille sont essentiels à la société et à son avenir.

    La figure et la vie de saint Yves peuvent donc aider nos contemporains à comprendre la valeur positive et humanisante du droit naturel. «Une conception authentique du droit naturel, entendu comme protection de la dignité éminente et inaliénable de tout être humain, est garante de l’égalité et donne un contenu véritable aux "Droits de l’homme"» (Discours aux participants de la VIIIeAssemblée générale de l’Académie pontificale pour la vie, 27 février 2002, n. 6). Pour cela, il faut donc poursuivre les recherches intellectuelles afin de retrouver les racines, la signification anthropologique et le contenu éthique du droit naturel et de la loi naturelle, dans la perspective philosophique de grands penseurs de l’histoire, tels Aristote et saint Thomas d’Aquin. Il revient en particulier aux juristes, à tous les hommes de lois, aux historiens du droit et aux législateurs eux-mêmes d'avoir toujours, comme le demandait saint Léon le Grand, un profond «amour de la justice» (Sermon sur la Passion, 59) et de chercher à asseoir toujours leurs réflexions et leurs pratiques sur des principes anthropologiques et moraux qui mettent l’homme au centre de l’élaboration du droit et de la pratique juridique. Cela fera apparaître que toutes les branches du droit sont un service éminent des personnes et de la société. Dans cet esprit, je me réjouis que des juristes aient profité de l’anniversaire de saint Yves pour organiser successivement deux colloques sur la vie et le rayonnement de leur saint patron, et sur la déontologie des avocats européens, manifestant ainsi leur attachement à une recherche épistémologique et herméneutique de la science et de la pratique juridiques.

    «N’an neus ket en Breiz, n’an neus ket unan, n’an neus ket eur Zant evel Zan Erwan», «Il n’y a pas en Bretagne, il n’y en a pas un seul, il n’y a pas un saint pareil à saint Yves». Ces paroles, extraites du cantique à saint Yves, manifestent toute la ferveur et la vénération par lesquelles les foules de pèlerins, unis à leurs évêques et à leurs prêtres, mais aussi tous les magistrats, avocats, juristes, continuent à honorer aujourd’hui celui que la pitié populaire a surnommé «le père des pauvres». Puisse saint Yves les aider à réaliser pleinement leurs aspirations à pratiquer et à exercer la justice, à aimer la miséricorde et à marcher humblement avec leur Dieu (cf. Mi 6, 8) !

  • On fête aujourd’hui saint Yves

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    saint-yves.jpgExtrait d’une notice de Hervé Marie Catta :

    « Yves Hélori de Kermartin est né au Minihy de Tréguier en 1253, sous le règne de Saint Louis. Il est mort là, à deux kilomètres de Tréguier , le 19 mai 1303. Ses parents, petits nobles bretons comme il y en avait tant, l'envoyèrent faire ses études à l'Université de Paris, d'abord en lettres, puis en droit. (…).

    C'est l'époque où l'Eglise, par son droit appelé " canonique " - les " canons " sont les règles de droit - influe beaucoup sur le droit et la procédure en adoucissant les coutumes d'origines barbares et féodales. Aussi beaucoup de plaideurs préfèrent s'adresser à ses tribunaux. Il faut donc de nouveaux juges bien instruits dans le nouveau droit et Yves Hélori est appelé par l'Archidiacre de Rennes, un assistant de l'Evêque alors, à tenir les fonctions de Juge d'Eglise autrement dit " Official ".

    (…) Yves accepte à Tréguier d'être ordonné prêtre et on lui confie la paroisse de Tredrez, plus tard celle de Louannec. Yves a été un modèle de prêtre avant d'être un modèle d'avocat et de juge. Ce qu'on sait, par le procès de canonisation, ce sont les transformations et conversions qu'il opérait par ses sermons , ses visites et ses entretiens avec les personnes. Il lui est arrivé de prêcher cinq fois le même jour à des endroits différents : Tredrez, Saint Michel en Grève, Trédarzec et Pleumeur. Ce qui veut dire qu'on aimait venir de partout entendre ce saint prêtre humble et dont la piété faisait aimer la piété. Il ne ménageait pas sa peine pour aller dire l'espérance de Dieu aux pauvres gens de la campagne bretonne. Il faisait tout le chemin à pied, jamais à cheval.(…).

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  • Cinquième dimanche de Pâques : "Je vous donne un commandement nouveau : vous aimer les uns les autres; comme je vous ai aimés, aimez-vous les uns les autres."

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    Je vous donne un commandement nouveau : vous aimer les uns les autres; comme je vous ai aimés, aimez-vous les uns les autres.

    (Jean 13,34. Commentaire d’Adrienne von Speyr, Jean, le discours d’adieu, I, Lethielleux, 1982, p. 85-89 - source)

    Ce commandement est nouveau. C’est le commandement personnel du Seigneur. Il l’émet au moment même où il est trahi, et où il annonce qu’ils le chercheront, mais ne le trouveront pas. Par là, il ne se soustrait pas à leur amour, mais leur donne la possibilité de vivre en lui, sans le voir. Il leur offre en quelque sorte une compensation. Mais c’est davantage qu’une compensation, parce que ce commandement est son don et qu’il vit dans ce don, parce que cet amour des uns pour les autres jaillit de l’amour mutuel entre le Père et le Fils.

    Pourquoi devons-nous nous aimer les uns les autres? Tout d’abord simplement du fait que le Fils de Dieu a séjourné parmi nous, comme un homme venu par amour et qui était l’amour. Parce que cela s’est passé une fois sur terre. Mais encore, parce que le Seigneur continue à vivre dans chaque individu. Si nous ne pouvions pas nous aimer les uns les autres à cause de nos péchés et parce que le péché de l’autre nous répugnait, maintenant il nous est possible de nous aimer quand même, grâce à la présence du Seigneur dans l’autre. Car il vit dans tout homme qu’il aime, et il les aime tous. Par son amour, il se fait place à lui-même dans chacun. Dans son amour, nous pouvons donc tous nous aimer les uns les autres. Il adresse ces paroles à ses disciples, à ce petit groupe déterminé et limité qu’il  aime. Mais le cercle des siens s’élargit à l’infini. Et pourtant cet élargissement ne doit pas rendre l’amour moins déterminé, mais plutôt en intensifier la détermination et la particularité, car l’exigence existe partout, de façon très concrète et immédiate.

    La mesure de cet amour est son amour : comme je vous ai aimés, aimez-vous les uns les autres. Son amour pour nous a jailli de son amour pour le Père. Et c’est précisément de ce même amour qu’il nous faut, nous aussi, nous aimer les uns les autres. D’un amour donc tout à fait pur, qui nous vient de Dieu par le Fils. D’un amour qui possède les mêmes qualités que l’amour du Fils pour le Père: qui par conséquent est surabondant. L’amour que le Fils reçoit du Père et qu’il lui rend, est un amour absolument brûlant, livré, versé, consumé. C’est exactement la même forme que doit avoir l’amour entre les enfants du Christ. Même si cet amour est parfaitement chaste, il ne doit pas pour autant brûler moins ardemment. Et il ne doit pas être non plus moins universel que l’amour du Seigneur pour les hommes.

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  • Cantate Domino canticum novum (Introït du 5ème dimanche de Pâques)

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    Introït du 5ème dimanche de Pâques (NOM)

    Cantate Domino canticum novum Chantez au Seigneur un cantique nouveau

    Cantate Domino canticum novum,
    cantate et benedicite nomini ejus:
    Qui mirabilia fecit.
    Cantate et exultate
    et psallite in cythara
    et voce psalmi:
    Qui mirabilia fecit.

    Chantez au Seigneur un cantique nouveau,
    chantez et bénissez son nom,
    car il a accompli des merveilles.
    Chantez, exultez
    et jouez sur vos cythares,
    accompagnez vos hymnes.
    Car il a accompli des merveilles.
  • "Il y a une demande croissante de la Doctrine sociale de l'Église à laquelle nous devons répondre." (Léon XIV)

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    DISCOURS DU SAINT-PÈRE LEON XIV
    AUX MEMBRES DE LA FONDATION CENTESIMUS ANNUS PRO PONTIFICE

    Samedi 17 mai 2025

    Bonjour à tous ! Bonjour à tous !

    Chers frères et sœurs, soyez les bienvenus !

    Je remercie le Président et les membres de la Fondation Centesimus Annus Pro Pontifice et je salue tous ceux d'entre vous qui participent à la Conférence internationale et à l'Assemblée générale annuelles.

    Le thème de votre conférence de cette année - « Surmonter les polarisations et reconstruire la gouvernance mondiale : les fondements éthiques » - touche au cœur de la signification et du rôle de la doctrine sociale de l'Église, un instrument de paix et de dialogue pour construire des ponts de fraternité universelle. En ce temps de Pâques, reconnaissons que le Seigneur ressuscité nous précède même là où l'injustice et la mort semblent avoir gagné. Aidons-nous les uns les autres, comme je l'ai demandé le soir de mon élection, « à construire des ponts, par le dialogue, par la rencontre, nous unissant tous pour être un seul peuple toujours en paix ». Cela ne s'improvise pas : c'est un entrelacement dynamique et continu de grâce et de liberté qui, aujourd'hui encore, alors que nous nous rencontrons, se renforce.

    Déjà le pape Léon XIII - qui a vécu une période historique de transformations radicales et perturbatrices - avait cherché à contribuer à la paix en stimulant le dialogue social entre le capital et le travail, entre les technologies et l'intelligence humaine, entre les différentes cultures politiques et entre les nations. Le pape François a utilisé le terme de « polycrise » pour évoquer la nature dramatique de la conjoncture historique que nous vivons, dans laquelle convergent les guerres, le changement climatique, les inégalités croissantes, les migrations forcées et contrariées, la pauvreté stigmatisée, les innovations technologiques perturbatrices et la précarité du travail et des droits [1]. Sur des questions aussi importantes, la Doctrine sociale de l'Église est appelée à fournir des clés d'interprétation qui mettent en dialogue la science et la conscience, apportant ainsi une contribution fondamentale à la connaissance, à l'espérance et à la paix.

    La Doctrine sociale, en effet, nous éduque à reconnaître que plus que les problèmes ou leurs réponses, c'est la manière dont nous les abordons qui est importante, avec des critères d'évaluation et des principes éthiques, et avec l'ouverture à la grâce de Dieu.

    Vous avez l'occasion de montrer que la Doctrine sociale de l'Église, avec sa propre vision anthropologique, entend promouvoir un véritable accès aux questions sociales : elle ne veut pas brandir l'étendard de la possession de la vérité, que ce soit dans l'analyse des problèmes ou dans leur résolution. Face à ces questions, il est plus important de savoir comment les aborder que de donner une réponse hâtive sur le pourquoi d'un événement ou sur la manière de le surmonter. Il s'agit d'apprendre à faire face aux problèmes, qui sont toujours différents, car chaque génération est nouvelle, avec de nouveaux défis, de nouveaux rêves, de nouvelles questions.

    Il s'agit là d'un aspect fondamental de la construction d'une « culture de la rencontre » à travers le dialogue et l'amitié sociale. Pour la sensibilité de beaucoup de nos contemporains, le mot « dialogue » et le mot « doctrine » sont opposés, incompatibles. Peut-être que lorsque nous entendons le mot « doctrine », la définition classique nous vient à l'esprit : un ensemble d'idées appartenant à une religion. Et avec cette définition, nous nous sentons peu libres de réfléchir, de questionner ou de chercher de nouvelles alternatives.

    Il devient donc urgent de montrer, à travers la Doctrine sociale de l'Église, qu'il existe un autre sens, prometteur, de l'expression « doctrine », sans lequel le dialogue devient lui aussi vide. Ses synonymes peuvent être « science », « discipline » ou « connaissance ». Ainsi comprise, toute doctrine est reconnue comme le résultat d'une recherche et donc d'hypothèses, de rumeurs, d'avancées et d'échecs, par lesquels elle cherche à transmettre une connaissance fiable, ordonnée et systématique sur une question donnée. Ainsi, une doctrine n'est pas une opinion, mais un cheminement commun, choral et même pluridisciplinaire vers la vérité.

    L'endoctrinement est immoral, il empêche le jugement critique, il porte atteinte à la liberté sacrée de respecter sa conscience - même si elle est erronée - et il est fermé à la pensée nouvelle parce qu'il refuse le mouvement, le changement ou l'évolution des idées face à de nouveaux problèmes. Au contraire, la doctrine en tant que réflexion sérieuse, sereine et rigoureuse a pour but de nous apprendre, avant tout, à savoir comment aborder les situations et, avant cela, les personnes. En outre, elle nous aide à formuler un jugement prudentiel. C'est le sérieux, la rigueur et la sérénité que nous devons apprendre de toute doctrine, y compris de la Doctrine sociale.

    Dans le contexte de la révolution numérique en cours, le mandat d'éduquer au sens critique doit être redécouvert, explicité et cultivé, en contrant les tentations opposées, qui peuvent également traverser le corps ecclésial. Il y a peu de dialogue autour de nous, et ce sont les mots criés qui prévalent, souvent des fake news et les thèses irrationnelles de quelques tyrans. L'approfondissement et l'étude sont donc fondamentaux, tout comme la rencontre et l'écoute des pauvres, trésors de l'Église et de l'humanité, porteurs de points de vue rejetés, mais indispensables pour voir le monde avec les yeux de Dieu. Ceux qui naissent et grandissent loin des centres de pouvoir ne doivent pas seulement être instruits de la Doctrine sociale de l'Église, mais reconnus comme ses continuateurs et ses actualisateurs : les témoins de l'engagement social, les mouvements populaires et les diverses organisations catholiques de travailleurs sont l'expression des périphéries existentielles où l'espérance résiste et germe toujours. Je vous exhorte à donner la parole aux pauvres.

    Chers amis, comme l'affirme le Concile Vatican II, « l'Église a le devoir permanent de scruter les signes des temps et de les interpréter à la lumière de l'Évangile, afin de répondre, d'une manière adaptée à chaque génération, aux interrogations permanentes des hommes sur le sens de la vie présente et future et sur leurs rapports mutuels » (Constitution pastorale Gaudium et spes, n. 4).

    Je vous invite donc à participer de manière active et créative à cet exercice de discernement, en aidant à développer la Doctrine sociale de l'Église avec le Peuple de Dieu, en cette période historique de grands bouleversements sociaux, en écoutant et en dialoguant avec tous. Il existe aujourd'hui un besoin généralisé de justice, une demande de paternité et de maternité, un profond désir de spiritualité, en particulier de la part des jeunes et des marginaux, qui ne trouvent pas toujours de canaux efficaces pour s'exprimer. Il y a une demande croissante de la Doctrine sociale de l'Église à laquelle nous devons répondre.

    Je vous remercie de votre engagement et de vos prières pour mon ministère, et je vous bénis de tout cœur, vous, vos familles et votre travail. Je vous remercie !

     

    [1] Message aux participants à l'Assemblée générale de l'Académie pontificale pour la vie, 3 mars 2025.

  • Cette gloire du Christ à laquelle nous sommes appelés à participer (5e dimanche de Pâques)

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    Evangile selon saint Jean, chapitre 13, vv. 31-33a.34-35

    Au cours du dernier repas que Jésus prenait avec ses disciples, Jésus déclara : « Maintenant le Fils de l'homme est glorifié, et Dieu est glorifié en lui. Si Dieu est glorifié en lui, Dieu en retour lui donnera sa propre gloire ; et il la lui donnera bientôt.

    « Mes petits enfants, je suis encore avec vous, mais pour peu de temps. Je vous donne un commandement nouveau : c'est de vous aimer les uns les autres. Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres. Ce qui montrera à tous les hommes que vous êtes mes disciples, c'est l'amour que vous aurez les uns pour les autres. »

    Homélie du Père Joseph-Marie Verlinde (Homelies.fr - Archive 2007)

    Ce passage d’évangile a quelque chose de déconcertant, de provoquant même, qui devrait nous ébranler radicalement dans notre « bonne conscience ».

    Jésus sait que son sort est décidé : Judas, un des Douze à qui il a donné toute sa confiance - qu’il a aimé plus que les autres en raison de sa faiblesse - Judas vient de sortir pour trahir son Maître ; pour le vendre comme un vulgaire objet évalué à trente pièces d’argent.

    Paradoxalement - et c’est notre première surprise - Jésus déclare à ce moment précis : « Maintenant, le Fils de l’homme est glorifié ». Le « maintenant » ne peut porter que sur la trahison et sur tout ce qui s’en suivra : l’arrestation, les interrogatoires, la flagellation, la couronne d’épines, les humiliations de la soldatesque, le portement de croix, la crucifixion, la longue agonie et enfin la mort dans un grand cri. Est-ce donc dans ces événements, où semblent triompher le mal, la haine, la violence, que le Christ est glorifié ? Qui donc voudrait participer à une telle gloire ? Nous aurions sans aucun doute ajouté : « et quel est donc ce Dieu qui réserve un tel sort à son Envoyé », si Jésus n’avait pas poursuivi en disant : « et Dieu est glorifié en lui ». Comment Dieu peut-il être glorifié en cet homme meurtri, humilié, anéanti ? Qu’est-ce que tout cela peut bien vouloir dire ?

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  • L'ère Léon XIV commence : Messe d'inauguration du pontificat avec la remise du pallium et de l'anneau du pêcheur

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    D'Antonio Bonanata sur le site de la RAI :

    L'ère de Léon XIV commence : Messe d'inauguration du pontificat avec la remise du pallium et de l'anneau du pêcheur

    La cérémonie liturgique d'aujourd'hui inaugure officiellement le pontificat de Robert François Prévost, dans un rite ancien et riche en symboles. Machine de sécurité impressionnante. Plus de 150 délégations venues du monde entier et jusqu'à 250 000 fidèles sont attendus

     

    Aujourd'hui, dimanche 18 mai, le pontificat de Léon XIV commence officiellement : à 10 heures, en effet, est prévue sur la place Saint-Pierre la messe d'investiture du pontife américain, élu le 8 mai dernier par le Conclave, qui marque officiellement le début de son ministère d'évêque de Rome. Le rite, autrefois également connu sous le nom de messe d'intronisation , est l'un des moments les plus significatifs et solennels de l'élection papale. Au cours de la cérémonie, de nombreux rituels symboliques seront accomplis qui représentent la prise de responsabilités et la tâche spirituelle que le nouveau Pape est appelé à accomplir pour l'Église universelle.

    11/05/2025

    L'imposition du pallium et la remise de l'anneau du pêcheur, les deux principaux symboles de la messe

    La messe est formellement appelée « Sainte Messe avec l’imposition du pallium et la remise de l’anneau du pêcheur pour le début du ministère pétrinien de l’évêque de Rome ». Ce rite symbolise donc l'entrée du Pape dans sa charge, à la fois comme successeur de saint Pierre et dans sa mission de pasteur universel de l'Église. La cérémonie est fortement caractérisée par la présence du pallium et de l'anneau du pêcheur, deux des emblèmes les plus significatifs de la papauté.

    Outre ces deux moments, il faut mentionner la procession des cardinaux, l'homélie du Pontife et la déclaration d'obéissance reçue de l'Église.

    Le pallium

    L'un des aspects les plus symboliques de la messe est l'imposition du pallium, une bande de laine blanche que le nouveau pape reçoit du cardinal protodiacre (donc Dominique Mamberti , le même qui a annoncé Habemus Papam ). Le pallium représente le « Bon Pasteur » (Évangile de Jean 10, 11), image du Christ prenant la brebis perdue sur ses épaules. Le pallium est fait de laine d'agneau et de mouton et porte cinq croix rouges . Ce geste rappelle la triple réponse de Pierre à l’invitation du Christ à « paître ses agneaux et ses brebis » (Évangile de Jean 21, 15-17). Le pallium symbolise ainsi le rôle d’ accompagnement spirituel et de protection  que le Pape est appelé à jouer pour le peuple chrétien.

    L'anneau du pêcheur

    Le deuxième moment de grande signification est la remise de l'anneau du pêcheur, symbole de l'autorité du Pape comme évêque de Rome et successeur de Pierre. La bague, remise par le cardinal doyen ( Giovanni Battista Re ), représente Saint Pierre avec la barque et le filet, rappelant la mission évangélisatrice du Pape, dont la fonction est de « pêcher » des âmes pour le Royaume de Dieu. Son nom, « l'anneau du pêcheur », fait référence à la figure de saint Pierre , qui, en tant que pêcheur, a répondu à l'appel de Jésus à devenir « pêcheur d'hommes » (Évangile de Matthieu 4, 18-19).

    Le dernier pape à être « couronné » fut Paul VI en 1963. Son successeur, Albino Luciani, opta pour la mitre.

    Avant la messe, le pape Léon XIV fera son premier tour en papamobile pour saluer les milliers de fidèles qui se presseront sur la Piazza et la Via della Conciliazione.

    Les délégations : plus de 180 représentants, de Vance et Rubio à Macron et Zelensky

    Plus de 180 délégations étrangères , dont des chefs d'Etat et de gouvernement, seront à Rome à partir de demain pour la célébration de dimanche. Parmi eux, le vice-président des États-Unis, J.D. Vance , et le secrétaire d'État de Washington, Marco Rubio , sont également annoncés . Le président Donald Trump , occupé par sa tournée au Moyen-Orient, était absent – ​​sauf surprise de dernière minute .

    L'Italie sera représentée par le président de la République, Sergio Mattarella , accompagné de sa fille Laura. Seront également présents le Premier ministre, Giorgia Meloni , les présidents du Sénat et de la Chambre, Ignazio La Russa et Lorenzo Fontana , ainsi que le ministre des Affaires étrangères, Antonio Tajani , et le président de la Cour constitutionnelle, Giovanni Amoroso .

    Parmi les dirigeants européens confirmés figurent le président français, Emmanuel Macron , avec son épouse Brigitte ; le nouveau chancelier allemand, Friedrich Merz ; Le Premier ministre britannique Keir Starmer ; le président polonais Andrzej Duda ; la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen et la présidente du Parlement européen, Roberta Metsola . Seront également présents le président israélien Isaac Herzog ; Le Premier ministre canadien Mark Carney et le président libanais Joseph Aoun . La présence d'une importante délégation péruvienne (le pape a la double nationalité américano-péruvienne) était incontournable, conduite par la présidente Ercilia Boluarte Zegarra . Le chef de l'Etat argentin Javier Milei était absent en raison d'une élection administrative à Buenos Aires dimanche 18.

    Le président ukrainien Volodymyr Zelensky sera présent , accompagné de son épouse Olena, comme cela s'était produit pour les funérailles du pape François. Les représentants de Moscou étaient absents .

     

    Du côté des rois, reines et autres têtes couronnées, le trône britannique sera représenté par le prince Edward ,  fils cadet d'Elizabeth II et frère de Charles III. Les rois espagnols Felipe et Letizia seront présents ; Philippe et Mathilde de Belgique ; Albert et Charlène de Monaco . Parmi les autres souverains, on compte Guillaume et Marie-Thérèse de Luxembourg , Maxima et Guillaume de Hollande . La Suède attend l'héritière du trône, Victoria. Marina Doria , veuve de Victor Emmanuel de Savoie, était absente , bien qu'elle ait été invitée.

    De nombreux dirigeants, lors de leur séjour dans la capitale, rendront hommage au tombeau de Jorge Mario Bergoglio à Santa Maria Maggiore.

    La machine sécuritaire : jusqu'à 250 mille personnes attendues, six mille hommes des forces de l'ordre déployés

    Dès les premières heures de dimanche matin, six mille hommes des forces de l'ordre (police, carabiniers, garde des finances et police pénitentiaire) seront déployés. En outre, 300 pompiers , 1100 hommes de la Protection Civile , 1040 stewards , 1100 militaires , mille hommes de l'Ama et mille de la police locale de Rome.

    Dans le dispositif, au déploiement maximal, Rome Capital a annoncé qu'elle collaborerait avec le plus grand engagement. Le maire d'Urbe, Roberto Gualtieri , après la réunion du Comité provincial pour l'ordre et la sécurité cet après-midi à la préfecture, a expliqué qu'« une méthode efficace sera proposée ; nous sommes tous calibrés pour un événement qui exige une participation maximale. Le nombre de délégations est très élevé, et il y a aussi le Jubilé des confréries, qui aura déjà lieu samedi avec une procession très exigeante ; dimanche, il y aura 100 000 fidèles des confréries, auxquels s'ajouteront les pèlerins romains. C'est pourquoi nous avons préparé un périmètre pouvant accueillir jusqu'à 250 000 personnes ».

    Prise de possession de la Chaire de Saint-Pierre, dimanche 25 mai

    Le rite d’installation ne se limite pas à la messe mais comprend également la « prise de possession » de la Chaire de Rome, qui a lieu dans la Basilique Saint-Jean-de-Latran , la cathédrale de l’évêque de la ville. La prise de possession est l'acte qui formalise l'autorité du Pape sur son diocèse et, par conséquent, sur l'Église universelle. Ce rite, aux racines anciennes, marque la conclusion des rites inauguraux du pontificat et souligne la relation du pape avec l'Église de Rome, cœur spirituel du christianisme. Cette deuxième étape est prévue pour le dimanche 25 mai .

    Prise de possession des autres basiliques

    Au fil des années, le rite du début du pontificat a subi quelques modifications. Sous le pontificat de Benoît XVI , d'importantes innovations furent introduites , comme la séparation de certaines cérémonies non sacramentelles de la messe principale et une plus grande flexibilité dans les choix musicaux. En outre, les visites aux basiliques papales de Saint-Paul-hors-les-Murs et de Sainte-Marie-Majeure , une tradition importante, peuvent désormais être effectuées à la discrétion du pape et pas nécessairement le jour de la messe marquant le début de son pontificat. La visite de Léon XIV est prévue dimanche 25 mai dans la deuxième des deux basiliques mentionnées, même si le pape nouvellement élu s'est déjà rendu à Santa Maria Maggiore pour rendre hommage à son prédécesseur. Quant au premier, le pape prévôt prendra possession de Saint-Paul-hors-les-Murs mardi prochain, le 20 mai.

    Le programme de la célébration

    A la fin de la proclamation de l'Evangile, trois cardinaux des trois ordres (diacres, prêtres et évêques), venus de continents différents, s'adresseront à Léon XIV : le premier lui imposera le Pallium ; le second demandera, par une prière spéciale, la présence et l'assistance du Seigneur sur le Pontife ; le troisième prononcera une prière, invoquant le Christ, « pasteur et évêque de nos âmes », qui a bâti l'Église sur le roc de Pierre, et a été reconnu par Pierre lui-même comme « Fils du Dieu vivant », afin qu'il soit celui qui donne au nouveau Pape l'anneau du sceau du pêcheur, et le lui remette. Ce moment se conclut par une prière à l'Esprit Saint pour qu'il enrichisse le nouveau Pontife de force et de douceur pour préserver les disciples du Christ dans l'unité de la communion. Enfin, le Pape bénira l'assemblée avec le Livre des Évangiles, tandis qu'ils acclameront « Ad multos annos ! ».

    Ensuite vient le rite symbolique d' obéissance donné au Pape par douze représentants de toutes les catégories du peuple de Dieu, provenant de diverses parties du monde, et la célébration se poursuit avec l'homélie du Pontife. Ensuite, le Credo est chanté, suivi de la prière des fidèles avec cinq invocations, en portugais, français, arabe, polonais et chinois.

  • Profanations, menaces et silence des médias : quand la violence anti-chrétienne s'empare de la France

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    De Gavin Mortimer sur le Catholic Herald :

    Profanations, menaces et silence : la violence anti-chrétienne s'empare de la France

    15 mai 2025

    Ce mois-ci, la France a été gravement secouée par ce que certains appellent la christianophobie, qui a déferlé sur le pays.

    Dans la ville bretonne de Rennes, l'église Saint Jean Marie Vianney a été profanée, et en Normandie, la salle paroissiale d'une église a été vandalisée. La salle paroissiale de l'église Saint-Laurent à Maurepas, au sud de Paris, a connu le même sort, tandis qu'au cœur de la capitale française, un homme armé d'un couteau est entré dans l'église Saint-Ambroise juste avant la messe. La police s'est rapidement rendue sur les lieux et l'incident n'a fait aucun blessé.

    Dans le sud de la France, une église de Saint-Aygulf a été prise pour cible dans la nuit du 4 au 5 mai. Le tabernacle a été arraché et l'eucharistie emportée. Dans un communiqué, Monseigneur François Touvet, du diocèse local, a déclaré : « Pour les chrétiens, cet acte est une atteinte à la dignité humaine : « Pour les chrétiens, cet acte est le signe d'une volonté de profaner ce qui est le plus cher aux chrétiens catholiques ».

    L'incident le plus troublant s'est produit le week-end dernier à Avignon, à 120 miles à l'ouest de Saint-Aygulf, à l'église Notre-Dame-de-Bon-Repos. Peu après que le père Laurent Milan ait célébré la messe du soir, il a été confronté à « une dizaine d'adolescents ou de jeunes adultes qui lui demandaient s'ils pouvaient entrer dans l'église ». Ils ont déclaré qu'ils étaient musulmans et qu'ils voulaient visiter une église.

    Le père Milan a accueilli les jeunes dans l'église et c'est alors que les troubles ont commencé. L'un des nombreux paroissiens ayant assisté au désordre a déclaré aux journalistes que « l'un d'entre eux a commencé à courir partout, d'autres se sont rassemblés autour du prêtre en criant des insultes ».

    Les invectives étaient dirigées contre Jésus et la religion catholique, et le père Milan a été prévenu : « Nous allons revenir et brûler votre église ». La foule est partie en criant « Allah akbar ! ».

    Cette menace ne doit pas être prise à la légère. Le nombre d'incendies criminels de lieux de culte chrétiens a augmenté de 30 % en 2024, passant de 38 en 2023 à 50 en 2024. Certains de ces incendies se sont produits dans le territoire français d'outre-mer de Nouvelle-Calédonie, dans le Pacifique, qui a connu plusieurs semaines de troubles civils au printemps 2024, mais la majorité d'entre eux se sont produits en France métropolitaine.

    En réponse à l'affrontement d'Avignon, l'archevêque de la ville, François Fonlupt, a déploré le « manque de respect » et l'a lié à la « pauvreté » du quartier. Certains ont estimé qu'il s'agissait d'une analyse fallacieuse et que la pauvreté ne devait pas servir d'excuse à de tels comportements.

    L'archevêque a également mis en garde contre tout « battage médiatique » susceptible d'attiser les tensions. Il n'a pas à s'inquiéter. Les médias français ont tendance à ignorer la multiplication des actes antichrétiens. Deux prêtres ont été agressés lors d'incidents distincts à Pâques, mais aucun de ces incidents n'a fait l'objet d'une grande couverture en dehors des médias conservateurs. 

    Un rapport des services de renseignement a révélé qu'en 2024, les actes classés comme antichrétiens représentaient 31 % des infractions à motivation religieuse en France. Cette proportion est passée à 62 % pour les incidents antisémites et est tombée à 7 % pour les actes antimusulmans.

    Toutefois, un crime odieux a été commis contre un musulman le mois dernier dans une mosquée près de Nîmes, sur la côte méditerranéenne. Un jeune homme de 20 ans, d'origine bosniaque, a poignardé mortellement un jeune homme en train de prier, filmant les derniers instants du mourant tout en insultant Allah.

    Le président Emmanuel Macron a réagi à ce meurtre en déclarant que : « Le racisme et la haine fondés sur la religion n'ont pas leur place en France. La liberté de culte ne peut être violée. »

    En réalité, cela fait des années que des personnes sont tuées en France en raison de leur religion. Un islamiste a abattu trois enfants juifs en 2012, et en 2016, le père Jacques Hamel a été assassiné dans son église par deux jeunes inspirés par l'État islamique.

    Il y a eu d'autres meurtres de juifs et, en 2020, trois fidèles ont été tués par un migrant tunisien à l'extérieur d'une église à Nice.

    C'est l'une des raisons pour lesquelles l'écrasante majorité des Français souhaitent que leurs frontières soient mieux contrôlées. Sous Macron, l'immigration légale et illégale a atteint des niveaux sans précédent et la plupart des arrivées proviennent d'Afrique du Nord et d'Afrique subsaharienne.

    Une enquête réalisée en 2021 a révélé que 65 % des lycéens musulmans de France accordaient plus d'importance à la loi islamique qu'à la loi républicaine. Cela n'augure rien de bon pour l'avenir.

    Les dirigeants politiques aiment chanter les louanges de l'« intégration », mais en France, comme en Grande-Bretagne, un nombre important d'immigrés ne souhaitent pas s'intégrer. En France, la crainte est que les tensions religieuses augmentent dans les années à venir, et que les incidents effroyables de ces dernières semaines deviennent monnaie courante.

    En relation : Le meurtre brutal d'une jeune femme de 19 ans a mis en lumière le conflit entre la « Nouvelle France » et la « Vieille France » catholique et conservatrice.

  • Cent ans après sa canonisation, la « petite voie » de sainte Thérèse guide toujours les cœurs vers Dieu

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    De Solène Tadié sur le NCR :

    Cent ans après sa canonisation, la « petite voie » de sainte Thérèse guide toujours les cœurs vers Dieu

    Thérèse de Lisieux est l’une des figures spirituelles les plus appréciées du catholicisme moderne.

    Sainte Thérèse de Lisieux
    Sainte Thérèse de Lisieux (photo : Domaine public)

    En 2025, l'Église honore une sainte dont l'influence n'a fait que croître avec le temps. Cent ans après sa canonisation, le jubilé de sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus et du Saint-Face – la sainte plus connue dans le monde entier sous le nom de la Petite Fleur – attire les pèlerins vers son message durable de confiance, d'amour et de simplicité joyeuse.  

    Canonisée par le pape Pie XI en 1925, puis déclarée docteur de l'Église par Jean-Paul II en 1997, Thérèse de Lisieux est l'une des figures spirituelles les plus appréciées du catholicisme moderne. Sa « Petite Voie », ancrée dans une confiance enfantine en la Miséricorde Divine, continue de captiver le cœur des fidèles comme celui des personnes en quête spirituelle. 

    L'année du centenaire a commencé le 4 janvier et se poursuivra jusqu'à Noël prochain, avec un week-end de célébrations qui se déroulera du 16 au 18 mai dans sa ville natale de Lisieux, dans le nord de la France. 

    Le thème choisi pour l'événement, « La joie dans la sainteté », fait écho à l'appel du pape François pour l'année jubilaire 2025, « Pèlerins de l'espérance ». Pour d'innombrables personnes, Thérèse est précisément cela : une compagne pleine d'espoir, les guidant sur des chemins cachés mais lumineux vers Dieu. 

    Un week-end spécial à Lisieux

    Les principaux événements commémoratifs ont débuté vendredi soir par une procession aux chandelles des reliques de Thérèse depuis le couvent des Carmélites local - où la sainte a passé sa vie religieuse - jusqu'à la basilique, suivie d'une veillée chantante. 

    Le 17 mai, jour du centenaire, s'ouvrira par un rassemblement solennel devant le reliquaire, au son des chants choraux et du carillon. Une messe suivra à 11 h, diffusée en direct sur les réseaux sociaux. Tout au long de l'après-midi, les pèlerins seront invités à participer à diverses activités spirituelles, artistiques et familiales. Parmi celles-ci, des visites guidées de lieux marquants de la vie de Thérèse, un projet collaboratif de mosaïque reproduisant son portrait et la façade de la basilique, ainsi qu'une projection du film « Une course de géants », consacré à sa vie. 

    Un moment fort de la journée sera le concert en soirée de la chanteuse franco-canadienne Natasha St-Pier, dont les interprétations musicales des poèmes de Thérèse ont fait découvrir à une nouvelle génération le mysticisme de la sainte. L'artiste, qui a maintes fois évoqué sa dévotion personnelle à la carmélite, est devenue l'une des plus importantes ambassadrices culturelles du message spirituel de Thérèse dans le monde francophone. 

    La dernière journée, le dimanche 18 mai, débutera par un lien symbolique avec le présent de l'Église : l'inauguration du pontificat du pape Léon XIV sera retransmise en direct de Rome sur les écrans de la basilique. Plus tard dans l'après-midi, un rassemblement exceptionnel se tiendra devant le Carmel pour évoquer la longue liste de miracles attribués à l'intercession de la sainte, rappelant ainsi sa proximité éternelle avec les fidèles.

    Le pouvoir de la « petite voie »

    Ce qui continue d'attirer les gens vers la Petite Fleur, c'est la simplicité radicale de sa vision spirituelle. Dans une culture axée sur la réussite, le bruit et l'affirmation de soi, sa « petite manière » de faire les petites choses avec beaucoup d'amour offre un antidote. 

    Réfléchissant à l'influence durable de la sainte de Lisieux, le père Emmanuel Schwab, recteur du sanctuaire, a récemment rappelé l'exhortation apostolique C'est la confiance du pape François de 2023 qui lui était dédiée, et qui s'ouvrait sur une phrase de la sainte : « C'est la confiance et rien que la confiance qui doit nous conduire à aimer. » 

    « Ces derniers mots résument sa « petite voie » : une confiance éperdue en Dieu qui sauve, donne la vie et nous porte à l'aimer par-dessus tout », a-t-il expliqué dans un entretien au diocèse de Paris.

    Le message de Thérèse est d'autant plus pertinent aujourd'hui que son cheminement spirituel ne fut pas sans épreuves. Née à Alençon en 1873, elle entra au Carmel de Lisieux à seulement 15 ans et mourut de tuberculose en 1897, à 24 ans. Le dimanche de Pâques 1896, déjà gravement malade, elle entra dans ce qu'elle appelait sa « nuit de la foi ». Durant les 18 derniers mois de sa vie, elle vécut l'absence de toutes ses images réconfortantes de Dieu. Cette période d'obscurité spirituelle, décrite par le théologien Père François Marxer, nous apprend à « ne pas conclure de pacte ni à entrer en confrontation, mais à supporter cette part d'athéisme que nous portons tous en nous », conscients que « cette nuit, c'est Dieu lui-même ».

    Cette capacité à parler aux âmes blessées et en quête fait partie de ce qui a attiré si profondément la chanteuse St-Pier dans l'orbite du saint.

    « Thérèse m'a fait découvrir une foi simple à appliquer au quotidien », a déclaré St-Pier lors d'une interview accordée à La Croix en 2018. « Elle ne nécessite ni grands gestes, ni démonstrations, ni culpabilisation. Dieu nous aime, même si nous sommes pécheurs, même si nous ne sommes pas exceptionnels. »

    Un jubilé mondial

    Les célébrations du centenaire s'étendent au-delà de la France. Aux États-Unis, une grande tournée de reliques traversera une douzaine de villes d'octobre à décembre, avec notamment des escales aux sanctuaires nationaux de la Petite Fleur à San Antonio, au Texas, dans le Michigan et en Floride. D'autres paroisses locales, comme l'église Sainte-Thérèse d'Alhambra, en Californie, proposeront des processions eucharistiques et des conférences autour de cet anniversaire en mai. 

    En Irlande, le sanctuaire de Knock accueillera une « Journée internationale de Sainte Thérèse » le 13 juillet, associant vénération des reliques, célébration eucharistique, procession du rosaire, conférences et célébrations communautaires. Le Royaume-Uni prépare également des commémorations nationales, notamment dans les paroisses portant le nom de la sainte, avec une semaine de célébrations culminant avec des messes solennelles le 18 mai. 

    Alors que les fidèles convergent vers Lisieux et se rassemblent à travers les continents, ils le font non seulement pour honorer une sainte, mais aussi pour renouer avec une intuition spirituelle qui continue d'éclairer les recoins sombres de la vie moderne. En célébrant le centenaire de sa canonisation, l'Église se tourne une fois de plus vers l'audace enfantine de la promesse de Thérèse : « Je passerai mon ciel à faire le bien sur terre. » 

  • Le mystérieux visage de Sierck-les-Bains (Jean-Pierre Snyers)

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    De Jean-Pierre Snyers sur "1000 raisons de croire" :

    Le mystérieux visage de Sierck-les-Bains

    Il y a quarante ans, un visage correspondant à Jésus – selon l’iconographie chrétienne – apparaît sur le mur d’une maison d’un bourg situé dans le département de la Moselle, à deux pas de l’Allemagne et du Luxembourg. Depuis 1982, tous les habitants ont remarqué la présence d’une grande tache d’humidité (due à une inondation) qu’ils peuvent voir entre le premier et le deuxième étage de la façade de cette habitation. Rien de très spécial, à vrai dire... Trois ans plus tard, cependant, tout change. Fin août 1985, ces mêmes habitants constatent avec stupéfaction que cette tache s’est transformée en un visage ressemblant étrangement à celui du Christ. Simple phénomène naturel ou manifestation divine ? À chacun de se faire son opinion, mais les raisons de penser qu’il s’agit d’un signe du Ciel sont loin de pouvoir être éliminées.

    Sierck-les-Bains (France) / © J-P Snyers
    Sierck-les-Bains (France) / © J-P Snyers

    Les raisons d'y croire :

    • Dès l’apparition du visage, des experts scientifiques ont analysé la matière qui constitue l’image. Il ne s’agit de rien d’autre que du salpêtre dû à l’humidité. Aucune trace de peinture ou de quoi que ce soit d’autre ne la compose. Tous sont unanimes : l’image est acheiropoïète, c’est-à-dire non faite de main d’homme.
    • L’image du visage, une fois formée, ne s’est jamais altérée. Alors qu’aucun enduit n’a été appliqué, quarante ans plus tard, le visage est toujours là, intact, inchangé. Il est scientifiquement inexplicable que les intempéries, le soleil brûlant, les pluies abondantes, etc., n’aient pas suscité de changement de forme ou de coloration du salpêtre.
    • Il est bien mystérieux, également, que les yeux du visage regardent en direction d’une chapelle située à deux kilomètres de là.
    • Voici, entre autres, l’avis d’une diplômée des Beaux-Arts, spécialisée dans la conservation et dans la restauration des tableaux artistiques : « La qualité de la conservation graphique de ce visage ainsi que sa mise en œuvre en perspective nécessitent une maîtrise expérimentale du dessin par contrastes d’ombres et de lumières. La finesse de la facture exige un trait apprivoisé. La naissance de ce portrait légèrement de côté, symétrique, doux et dépourvu de traits inappropriés, témoigne de connaissances techniques de réalisation ainsi que d’un œil exercé. » Il devient difficile d’admettre qu’une tache spontanée de salpêtre se transforme d’elle-même par le jeu du hasard en une œuvre d’art…

    • Un verset de la Bible dit : « Même si les hommes se taisent, les pierres parleront » (Luc 19,40).

    • Autant il convient de se méfier de ceux qui voient des miracles partout, autant il serait déraisonnable de partir du postulat que rien n’existe en dehors de notre monde visible. Dans son livre intitulé Rue du Bac, le philosophe Jean Guitton écrit : « Renan, lorsqu’il étudie le récit d’un miracle dans l’Évangile "sait" avant tout examen que ce miracle n’est pas possible... Le surprenant, c’est la négation préalable des esprits qui se disent scientifiques. »

    Synthèse :

    Qu’il fait bon se balader dans les ruelles ancestrales de Sierck-les-Bains (sélectionné en 2024 par Stéphane Bern pour figurer sur la liste de son émission « Le village préféré des Français »). La richesse architecturale de cette bourgade de quelque 1 700 habitants ne manque pas de surprendre. L’on peut y voir notamment le château des Ducs de Lorraine (XIe siècle), la tour de l’Horloge (1294), la porte de Trèves (1732), la tour Saint-Nicolas (XIIIe siècle), la porte Neuve (XVe siècle), la tour des Grilles (XIIIe siècle), la chapelle de Marienfloss (vers laquelle les yeux du visage regardent) et de très nombreuses maisons anciennes… L’une d’elles comporte cette inscription gravée dans la pierre il y a environ trois siècles : « Celui qui fait confiance à Dieu n’a pas construit sur du sable. Espère en Dieu un certain temps et ne doute pas de lui : il n’est pas loin. Dieu protège tes entrées et tes sorties à partir de ce jour et à jamais. Amen. » Faut-il voir en ces mots un quelconque rapport avec ce qui s’est passé en 1985 ? Sans nécessairement aller jusque-là, une telle phrase pourrait au moins contribuer à qualifier Sierck-les-Bains de petite ville spirituelle...

    Le principal témoin de l’apparition du visage du Christ est Paul Huther, qui, décédé en 2017, exerçait le métier de coiffeur dans cette localité.  Revenant de Metz, un soir de la fin du mois d’août 1985, il remarque que la tache d’inondation qu’il connaît depuis des années est devenue un visage.  « J’ai un moment songé à une hallucination, me confiait-il en 2013, mais quand, le lendemain matin, je suis retourné sur place, rien n’avait changé et un attroupement de gens constatant la même réalité que moi était présent. Peu après, j’ai contacté un journaliste du Républicain Lorrain qui a publié un article. Suite à celui-ci, d’autres journalistes sont venus et la nouvelle s’est répandue de plus en plus. Même les médias étrangers se sont déplacés. Une énorme foule était présente aussi. C’était impressionnant. Il régnait un grand silence et un profond respect. On pouvait voir des visiteurs qui faisaient un signe de croix ou qui allumaient des bougies. »

    En effet, quelques jours après l’apparition étrange de ce visage, la foule et les médias français (TF1, France 3, Antenne 2, Le Républicain Lorrain, RTL, Europe 1...) et internationaux (y compris les télévisions américaine et japonaise) s’emparent du phénomène. Trente mille personnes débarquent quotidiennement dans cette petite ville médiévale. Parmi celles-ci, des croyants, des curieux et bien sûr des sceptiques. Ces derniers voient certes bel et bien le visage, comme tout le monde, mais ils sont persuadés que l’image finira par passer et qu’on n’en parlera bientôt plus. Nous voilà quarante ans plus tard.

    Jean-Pierre Snyers est un écrivain belge qui tient aussi un site Internet jpsnyers.blogspot.


    Au-delà des raisons d'y croire :

    Il n’échappe à personne que le visage est entouré d’une nuée. Dans la Bible, les nuages (ou nuées) sont l’objet de nombreuses comparaisons. Ils expriment le mystère (Ps 96), la présence de Dieu, l’image de réalités inaccessibles (Ps 55 ; Is 14,14) et servent de décor lors d’apparitions (Nb 12,5 ; Ps 98 ; Lv 16,2 ou Ex 19,9). En outre, le Messie est porté par les nuées du Ciel (Mc 13,26 ; Mt 24,30) et l’apôtre Paul enseigne que les saints seront enlevés dans une nuée (1 Th 4,17).


    Aller plus loin :

    Une brochure intitulée « Le mystérieux visage de Sierck-les-Bains », rédigée par Jean-Pierre Snyers en 2014, aux éditions Sursum Corda.


    En savoir plus :

    • De nombreux articles, photos et vidéos sont présents sur Internet.
  • Léon XIV : « la contribution que l’Orient chrétien peut nous offrir aujourd’hui est immense ! »

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    Les dirigeants de l'Église d'Orient et un éminent défenseur des chrétiens persécutés saluent le discours du jubilé du pape Léon XIV

    Le Saint-Père a souligné que le Saint-Siège « est toujours prêt à aider à rassembler les ennemis » pour dialoguer et retrouver « la dignité de la paix ».

    Le pape Léon XIV rencontre les participants au Jubilé des Églises orientales lors d'une audience à la salle Paul VI le 14 mai 2025 à la Cité du Vatican, Vatican.
    Le pape Léon XIV rencontre les participants au Jubilé des Églises orientales lors d'une audience à la salle Paul VI le 14 mai 2025 à la Cité du Vatican, Vatican. (photo : Mario Tomassetti / Vatican Media)

    CITÉ DU VATICAN — Les dirigeants des Églises catholiques orientales ont accueilli avec enthousiasme le discours prononcé mercredi par le pape Léon XIV, dans lequel il a loué leurs liturgies et encouragé les membres de ces Églises dans leurs souffrances et leurs persécutions. 

    Dans son discours prononcé dans la salle Paul VI devant les dirigeants des Églises orientales participant à un rassemblement jubilaire à Rome du 12 au 14 mai, le pape Léon XIV a parlé de l'importance de préserver et de promouvoir l'Orient chrétien, a souligné l'« immense » contribution des Églises orientales et comment leurs liturgies et leurs traditions servent d'exemple à l'Église mondiale. 

    Le Saint-Père a également attiré l'attention sur la situation critique des persécutés, en particulier au Moyen-Orient, et a souligné que son prédécesseur, Léon XIII, avait été le premier pape à consacrer un document à la dignité des Églises orientales, sa lettre apostolique de 1894, Orientalium Dignitas (La dignité des Églises orientales). 

    « L’appel sincère » du pontife du XIXe siècle est tout aussi pertinent aujourd’hui, a déclaré le pape Léon XIV, alors que de nombreux catholiques de la région ont été « contraints de fuir leur pays d’origine à cause de la guerre et des persécutions, de l’instabilité et de la pauvreté, et risquent de perdre non seulement leur terre natale, mais aussi, lorsqu’ils atteignent l’Occident, leur identité religieuse. » 

    « En conséquence, au fil des générations, l’héritage inestimable des Églises orientales est en train de se perdre », a-t-il déclaré. 

    Le Saint-Père a souligné la nécessité, comme l’a fait Léon XIII, de « préserver et de promouvoir l’Orient chrétien, en particulier dans la diaspora », tout en s’engageant à trouver les moyens de les « soutenir concrètement » dans la préservation de « leurs traditions vivantes ». 

    Entre-temps, il a insisté pour que les chrétiens persécutés – orientaux et latins, en particulier au Moyen-Orient – ​​aient « la possibilité, et pas seulement en paroles, de rester dans leur pays d’origine avec tous les droits nécessaires à une existence sûre ». 

    « S’il vous plaît, efforçons-nous d’y parvenir ! » a-t-il imploré. 

    Léon XIV a souligné combien l’Église « a besoin de vous », ajoutant que « la contribution que l’Orient chrétien peut nous offrir aujourd’hui est immense ! 

    Importance des liturgies orientales

    Il a parlé du « grand besoin de retrouver le sens du mystère qui reste vivant dans vos liturgies, des liturgies qui engagent la personne humaine dans sa totalité, qui chantent la beauté du salut et évoquent un sentiment d'émerveillement devant la façon dont la majesté de Dieu embrasse notre fragilité humaine ! » 

    Léon XIV a également déclaré qu'il est « tout aussi important de redécouvrir, en particulier dans l'Occident chrétien, le sens de la primauté de Dieu, l'importance de la mystagogie [doctrines mystiques] et les valeurs si typiques de la spiritualité orientale : l'intercession constante, la pénitence, le jeûne et les pleurs pour ses propres péchés et pour ceux de toute l'humanité ( penthos ) ! » 

    Le Saint-Père a déclaré qu’il était donc essentiel de « préserver vos traditions sans les atténuer, peut-être pour des raisons pratiques ou de commodité, de peur qu’elles ne soient corrompues par la mentalité du consumérisme et de l’utilitarisme ». 

    La spiritualité chrétienne orientale, a-t-il poursuivi, parvient à combiner « le drame de la misère humaine » avec la « merveille de la miséricorde de Dieu, de sorte que notre péché ne mène pas au désespoir » mais plutôt « nous ouvre à accepter le don gracieux de devenir des créatures guéries, divinisées et élevées aux hauteurs du ciel ». 

    Il a souligné l’importance de demander la « grâce de voir la certitude de Pâques dans chaque épreuve de la vie et de ne pas se décourager », et a rappelé les paroles du Père de l’Église orientale saint Isaac de Ninive : « Le plus grand péché est de ne pas croire à la puissance de la Résurrection. » 

    Le pape a conclu en mettant l’accent sur la paix, affirmant que les catholiques orientaux, que le pape François appelait « Églises martyres » en raison de l’ampleur de leurs souffrances, sont les mieux placés pour « chanter un chant d’espoir même au milieu de l’abîme de la violence ». 

    Les violences qu'ils ont subies, au Moyen-Orient comme en Ukraine, au Tigré et dans le Caucase, « devraient provoquer l'indignation car des vies sont sacrifiées au nom de la conquête militaire », a-t-il déclaré, tout en provoquant un appel retentissant « non pas tant du Pape, mais du Christ lui-même, qui répète : "La paix soit avec vous !" »

    Il s'est engagé à faire sa part pour aider à promouvoir la paix du Christ qui, a-t-il dit, « n'est pas un silence sépulcral », et a souligné que le Saint-Siège « est toujours prêt à aider à rassembler les ennemis » pour dialoguer et retrouver « la dignité de la paix ». 

    Enfin, il a exhorté les Églises d’Orient à être exemplaires, « en particulier dans le Synode des évêques », afin qu’elles soient des lieux de « fraternité et de coresponsabilité authentiques », libres de « tout attachement mondain » et de tendances « contraires à la communion » pour qu’elles puissent « demeurer fidèles dans l’obéissance et dans le témoignage évangélique ». 

    Réactions positives

    En réponse au discours, le patriarche Ignace Joseph III Younan, patriarche syriaque catholique d'Antioche et de tout l'Orient, a déclaré au Regiter que les paroles du pape étaient « la preuve de ce que le Seigneur ressuscité a dit à Pierre : « Confirme tes frères ». » 

    Le Saint-Esprit, a-t-il ajouté, « a fait un don magnifique à l’Église universelle avec l’élection de Léon XIV comme successeur de Pierre, accomplissant ainsi la promesse de Jésus d’être avec son Église jusqu’à la fin des temps ». 

    Le patriarche Younan, présent à l'audience dans la salle Paul VI, a déclaré que les Églises catholiques orientales, fondées par les apôtres et leurs disciples, « subissent depuis des siècles de terribles épreuves pour le nom de Jésus ». Elles « ne réclament pas de privilèges, ne se plaignent pas et ne déplorent pas les persécutions dans leurs pays d'origine, mais ont besoin d'être confirmées dans la foi afin de préserver leur spiritualité, leur liturgie et leur culture, qui enrichissent toute l'Église », a-t-il ajouté. 

    Faisant référence aux inquiétudes du pape Léon XIV concernant la perte du patrimoine de l'Église d'Orient, chassée de la région par la persécution, le patriarche Younan a déclaré que le pape avait fait « une observation très significative de la crainte des dangers qui menacent la survie même des chrétiens d'Orient, tant dans leurs pays d'origine qu'à l'étranger. » 

    « Les chrétiens du Moyen-Orient ont besoin de paix », a-t-il déclaré. « Le chaos est le pire ennemi de toutes les minorités, en particulier des chrétiens prêts à endurer individuellement la persécution ; mais la survie même de leurs Églises est en jeu ! En cette Année jubilaire de l’espérance, nous sommes convaincus que le pape Léon traduira ses paroles en actes, car il se soucie profondément de la survie des Églises orientales. »

    Le père Benedict Kiely, fondateur de Nasarean.org, une organisation caritative basée aux États-Unis qui aide les chrétiens persécutés au Moyen-Orient, a fait écho au soutien du patriarche Younan aux commentaires du pape Léon XIV concernant les persécutés, affirmant qu'il était « extrêmement encouragé » par le fait que, lors de sa première semaine, le pontife avait « fermement abordé » la question.

    Il a déclaré au Register qu'il était « particulièrement reconnaissant » que Léon ait parlé des chrétiens du Moyen-Orient « qui ont, comme il l'a dit, "persévéré" et sont restés dans leur pays, malgré les persécutions ». Il a également félicité le pape d'avoir rappelé à l'Église d'Occident « combien elle avait besoin de l'Église d'Orient et combien il était vital d'en apprendre davantage sur elle » – une chose qu'il souhaitait entendre depuis de nombreuses années, a déclaré le père Kiely. 

    Réponse de l'archevêque Warda

    L'archevêque chaldéen d'Erbil, Bashar Warda, a déclaré avoir lu le discours du pape à deux reprises, affirmant qu'il montrait que le Saint-Esprit « donne à l'Église le pape dont l'Église a besoin pour le temps » et « nous enseigne toujours à lire les signes des temps ».

    L'archevêque chaldéen de la région du Kurdistan irakien a déclaré qu'il saluait particulièrement la manière dont le pape a exprimé une telle appréciation pour le riche patrimoine liturgique de l'Église orientale, affirmant qu'il s'agissait d'un « appel à la responsabilité » à la lumière des récentes « réformes superficielles » qui, a-t-il dit, « ont réellement conduit à une sorte de profanation de ces liturgies ». 

    L'archevêque Warda faisait référence à plusieurs réformes liturgiques intervenues ces dernières décennies au sein de l'Église catholique chaldéenne, qui visaient à rendre la liturgie plus accessible aux contemporains, mais qui ont également suscité des critiques . Ces réformes comprennent des modifications des traductions liturgiques, l'instauration d'une messe opposée au populum et la suppression de certains éléments traditionnels. 

    L'archevêque chaldéen du Kurdistan irakien a déclaré au Register combien il appréciait l'accent mis par le pape sur la paix, un thème que Léon n'a cessé de souligner depuis son élection la semaine dernière. Le Saint-Père s'engage à œuvrer « de tout cœur » à ce sujet, a déclaré l'archevêque irakien. 

    Il a également déclaré que le pape Léon XIV donnait de « l’espoir » aux chrétiens en les exhortant à rester sur leurs terres, affirmant qu’ils venaient d’une Église des Martyrs, appartenaient à une « Église de l’espoir » et que leur « espoir était réel ». 

    Le pape Léon, a conclu l’archevêque Warda, dit aux catholiques orientaux de « persévérer, car Dieu est toujours avec vous, il ne vous a jamais abandonnés pendant 2 000 ans et il ne vous abandonnera plus jamais ». 

  • Conclave : le témoignage du cardinal Parolin

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    De zenit.org :

    Le cardinal Parolin publie son témoignage sur le Conclave  Et raconte comment le pape l’a vécu 

    14 mai 2025

    Traduction en français du témoignage du Secrétaire d’Etat, le cardinal Pietro Parolin, dans une lettre envoyée à un média local dont il est originaire. Nous vous proposons ci-dessous le témoignage écrit que le cardinal Pietro Parolin, Secrétaire d’Etat, a envoyé au journal Giornale di Vicenza, un média local dans sa région d’origine en Italie.

    Bien qu’il ait été initialement invité à faire un commentaire, le cardinal Parolin a offert un témoignage que ZENIT a traduit en français :  

    Encore « frais » de l’expérience puissante et passionnante du Conclave, je suis heureux de répondre à la demande du Giornale di Vicenza d’écrire un commentaire sur l’élection du pape Léon XIV, le cardinal Robert Francis Prevost, OSA (Ordre de Saint-Augustin).

    Plus qu’un commentaire, c’est un bref témoignage que je me permets d’offrir, à partir de la joie qu’en si peu de temps l’Église universelle ait trouvé son Pasteur, le Successeur de Pierre, l’évêque de Rome, après la maladie et la mort du pape François, qui a eu la patience de me garder comme Secrétaire d’État pendant près de 12 ans.

    Nous croyons fermement qu’à travers l’action des cardinaux électeurs – et aussi à travers leur humanité – c’est l’Esprit Saint qui choisit l’homme destiné à diriger l’Église. Techniquement, il s’agit d’une élection, mais ce qui se passe dans la chapelle Sixtine sous le regard du Christ Juge, renouvelle ce qui s’est passé dans les premiers temps de l’Église, lorsqu’il s’agissait de reconstituer le collège apostolique après la douloureuse défection de Judas Iscariote. Les Apôtres prièrent alors le Seigneur, qui connaît le cœur de tous, de leur montrer qui devait être nommé (cf. Ac 12, 25). 

    Ce mystère s’est répété ces jours-ci et nous sommes immensément reconnaissants au Seigneur qui n’abandonne pas l’Église, son épouse bien-aimée, mais lui fournit des bergers selon son propre cœur. Et nous sommes immensément reconnaissants au pape Léon XIV d’avoir accepté l’appel du Seigneur à l’aimer « plus que ceux-ci » et à le suivre, pour paître ses brebis et ses agneaux, comme Jésus l’a demandé à Pierre dans le passage de l’Évangile que nous avons lu dimanche dernier (cf. Jn, 21, 15 et ss).

    Je pense ne pas révéler de secret en écrivant que le « j’accepte » qui a fait de lui le 267e pape de l’Église catholique a été suivi d’une très longue et chaleureuse salve d’applaudissements. Ce qui m’a le plus impressionné chez lui, c’est la sérénité qui transparaissait sur son visage dans des moments aussi intenses et, en un sens, « dramatiques », parce qu’ils changent complètement la vie d’un homme.

    Il n’a jamais perdu son doux sourire, même si, j’imagine, il était bien conscient des problèmes nombreux et loin d’être simples que l’Église doit affronter aujourd’hui. Nous en avions longuement parlé lors des Congrégations des cardinaux précédant le Conclave, où chacun des participants – cardinaux électeurs et non-électeurs – a pu présenter le visage du catholicisme dans son pays, les défis à relever et les perspectives d’avenir. Et comme l’Eglise, à la suite de son Seigneur, est profondément incarnée dans l’histoire des hommes et des femmes de tous les temps et de toutes les latitudes, le nouveau pape est très conscient des problèmes du monde d’aujourd’hui, comme il l’a démontré dès ses premiers mots dans la loggia de Saint-Pierre, en faisant immédiatement référence à la paix « désarmée et désarmante ».

    Cette sérénité, je l’ai toujours ressentie chez le cardinal Prévost, que j’ai eu l’occasion de rencontrer au début de mon service comme secrétaire d’État pour un dossier épineux concernant l’Église au Pérou, où il était évêque du diocèse de Chiclayo. Puis j’ai eu l’occasion de collaborer directement avec lui ces deux dernières années, après que le pape François l’a appelé à Rome et l’a chargé du Dicastère pour les évêques.

    J’ai pu expérimenter chez lui la connaissance des situations et des personnes, le calme dans l’argumentation, l’équilibre dans la proposition de solutions, le respect, l’attention et l’amour pour tous. 

    Je crois que le pape Léon XIV, en plus de la grâce du Seigneur, trouvera dans sa grande expérience de religieux et de pasteur, ainsi que dans l’exemple, l’enseignement et la spiritualité du bon Père Augustin – qu’il a cité dans ses premiers mots – les ressources pour l’accomplissement efficace du ministère que le Seigneur lui a confié, pour le bien de l’Eglise et de toute l’humanité. Nous sommes proches de lui par notre affection, notre obéissance et nos prières.

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