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Fêté aujourd'hui : saint Pierre Chrysologue que Dom Guéranger, dans son Année Liturgique, présente ainsi :
"Pierre, surnommé Chrysologue, pour l'or de son éloquence, naquit à Forum Cornelii, dans l'Emilie, de parents honnêtes. Dès l'enfance, tournant son esprit vers la religion,il s'attacha à l'Evêque de cette ville,Cornelius, romain, qui le forma rapidement à la science et à la sainteté de la vie, et l'ordonna Diacre. Peu après, l'Archevêque de Ravenne étant mort, comme les habitants de cette ville envoyèrent, selon l'usage, à Rome, le successeur qu'ils avaient élu solliciter du saint Pape Sixte III la confirmation de cette élection, Cornélius se joignit aux députés de Ravenne, et emmena avec lui son diacre. Cependant l'Apôtre saint Pierre et le Martyr saint Apollinaire apparurent en songe au Pontife romain, ayant au milieu d'eux un jeune lévite, et lui ordonnant de ne pas placer un autre que lui sur le siège archiépiscopal de Ravenne. Le Pontife n'eut pas plus tôt vu Pierre, qu'il reconnut en lui l'élu du Seigneur. Rejetant donc celui qu'on lui présentait, il promut, l'an de Jésus-Christ 433, le jeune lévite au gouvernement de cette Eglise métropolitaine. Les députés de Ravenne, offensés d'abord, ayant appris la vision, se soumirent sans peine à la volonté divine et acceptèrent avec le plus grand respect le nouvel Archevêque.
La « spiritualité » de la génération Z est-elle en plein essor ?
De nouvelles données montrent un intérêt croissant pour la foi chez les jeunes de la génération Z, ou "Zoomers" (personnes nées entre la fin des années 1990 et le début des années 2010).
28 juillet 2025
Au milieu de deux décennies de prédictions sur une sécularisation inévitable, une nouvelle enquête internationale a révélé que l’intérêt pour la religion et le catholicisme augmente parmi les jeunes de toutes les cultures, en particulier dans les pays où la désaffiliation institutionnelle religieuse était considérée comme endémique.
Pèlerins américains aux Journées mondiales de la jeunesse à Lisbonne, au Portugal, le 4 août 2023. Crédit : Filipe D'Avillez.
Le projet « Empreintes : les jeunes, la foi et l’expérience religieuse », mené par l’Université pontificale de la Sainte-Croix avec des chercheurs de huit autres universités du monde entier, a mené une enquête auprès de près de 5 000 personnes âgées de 18 à 29 ans dans huit pays différents et a constaté une croissance générale de l’intérêt pour la spiritualité et la pratique religieuse dans ces pays.
Certaines des conclusions du projet ont été présentées lors d'une conférence universitaire le 24 juillet et l'étude devrait être publiée en octobre.
Alors que des preuves anecdotiques, telles que la croissance des baptêmes d’adultes en France et l’augmentation de la fréquentation des églises au Royaume-Uni, suggéraient que la génération Z semblait plus religieuse que les générations précédentes, l’enquête visait à aborder la question de la pratique religieuse de manière empirique.
« Nous pensions que nous constaterions un intérêt croissant pour la religion dans cette tranche d'âge, mais certains résultats ont été surprenants, comme le fait que 12 % des catholiques [auto-identifiés] dans la tranche d'âge [18-29] vont à la messe quotidiennement, et dans des pays comme l'Espagne, c'est presque 2 catholiques sur 10 », a déclaré le professeur Norberto González, directeur du projet, à The Pillar .
— L’étude a interrogé des personnes âgées de 18 à 29 ans originaires d’Espagne, d’Italie, du Royaume-Uni, d’Argentine, du Mexique, des Philippines, du Brésil et du Kenya, soit un total de plus de 5 000 personnes interrogées qui ont répondu à un sondage de 68 questions.
« L'enquête a été réalisée par GAD3, qui est le meilleur institut de sondage en Espagne, et qui travaille aussi souvent en Amérique latine et en Italie », a déclaré González.
L'étude a constaté une augmentation de l'intérêt pour la spiritualité dans tous les pays étudiés, à l'exception de l'Italie, avec une croissance nette de 35 %, menée notamment par les répondants du Brésil, du Kenya et des Philippines.
« Quand nous parlons d'une augmentation dans l'étude, nous entendons deux choses distinctes : que les répondants déclarent eux-mêmes une telle augmentation, ou [qu'une augmentation est observée] en comparaison avec les études précédentes dans chaque pays », a déclaré González à The Pillar .
Alors que la plupart des études de sociologie des religions se contentent de diviser les répondants entre croyants et non-croyants, les chercheurs de « Footprints » visaient une évaluation catégorielle plus complète.
Près de 34 % des répondants se sont identifiés à une certaine forme de non-croyance, mais les chercheurs ont élargi le questionnaire au-delà des positions traditionnelles athées ou agnostiques, y compris des positions plus nuancées telles que les « chercheurs », les non-croyants cherchant à croire en Dieu ; les « partants », ceux qui croyaient en Dieu et les « indifférents ».
« Un diocèse plein de vie » : Rencontrez le nouvel évêque d'Oslo, Fredrik Hansen
Quelle est la prochaine étape pour le catholicisme norvégien après 20 ans de croissance rapide ?28 juillet 2025
Un changement générationnel dans la direction de l’Église catholique en Norvège a eu lieu ce mois-ci lorsque l’évêque Fredrik Hansen a pris le poste d’évêque d’Oslo.
Mgr Fredrik Hansen, évêque d'Oslo, Norvège. Crédit : Tor Stenersen/katolsk.no.
Hansen, un ancien diplomate du Vatican et professeur de séminaire de 46 ans, a succédé à l'évêque Bernt Eidsvig, qui a dirigé le diocèse pendant deux décennies de transformation au cours desquelles la population catholique a considérablement augmenté, tirée par l'immigration.
L'arrivée de Hansen à Oslo pourrait être considérée comme la deuxième étape de ce qui pourrait devenir un changement en trois parties dans la hiérarchie catholique norvégienne.
La troisième et dernière étape pourrait être la nomination d’un nouveau chef de la prélature territoriale de Tromsø, vacante depuis août 2023.
Le parcours de Hansen jusqu'à la direction du diocèse d'Oslo a connu bien des rebondissements. Jusqu'à l'âge de 20 ans, il était luthérien . Son accueil dans l'Église catholique a coïncidé avec son appel à la prêtrise.
Son ordination en 2007, à l'âge de 27 ans, marque le début d'un voyage qui le mènera dans les plus grandes villes du monde, dont Londres, Rome, Vienne et New York. En novembre 2024, lorsque le pape François le nomme évêque coadjuteur d'Oslo, il enseigne au séminaire et à l'université Sainte-Marie de Baltimore.
Le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d'État du Vatican, s'est rendu à Oslo en janvier 2025 pour présider l'ordination épiscopale de Hansen, une marque d'estime remarquable.
L'arrivée de Hansen à Oslo a donné un poids supplémentaire à la conférence des évêques nordiques, un organisme qui contribue déjà de manière significative aux débats catholiques mondiaux malgré sa taille modeste.
Compte tenu de l'âge de Hansen et Varden, ils pourraient servir ensemble pendant les trois prochaines décennies, éventuellement rejoints par un troisième évêque de la génération X à Tromsø. Certains spéculent que cela leur donnerait le temps de bâtir quelque chose de remarquable sur les fondations posées par les générations précédentes.
Le Pape aux universités catholiques: «soyez des itinéraires vers Dieu»
Dans son message pour l'ouverture de la 28e Assemblée générale de la Fédération internationale des universités catholiques, à Guadalajara au Mexique, Léon XIV a invité ces dernières, dans une époque marquée par «le chant des sirènes», à devenir des «itinéraires de l'esprit vers Dieu», le Christ-Sagesse, «la Vérité faite personne» selon saint Thomas d'Aquin. En effet, pour rencontrer d'autres écoles de connaissance, «il ne faut pas s'éloigner du Christ, ni relativiser sa place unique et propre».
Les universités catholiques sont appelées à devenir des «itinéraires de l'esprit vers Dieu», parce que, comme l'a compris saint Thomas d'Aquin, dans le «Christ-Sagesse se trouvent en même temps ce qui est le plus propre à notre foi et ce qui est le plus universel pour l'intelligence humaine». Et c'est précisément pour cette raison que la Sagesse ainsi comprise «est le lieu naturel de la rencontre et du dialogue avec toutes les cultures et toutes les formes de pensée». C'est ce qu'a souligné en substance le Pape Léon XIV dans son message adressé, en espagnol, aux participants de la 28e Assemblée générale de la Fédération internationale des universités catholiques (Fiuc) qui s'est ouverte ce 28 juillet, à Guadalajara, au Mexique. Accueillie par l'Universidad del Valle de Atemajac (Univa), elle se poursuivra jusqu'au 1er août et célébrera le centenaire de la Fiuc sur le thème «Universités catholiques, chorégraphes de la connaissance».
Le chant des sirènes
Ce thème est évocateur. Le Pape parle d'une «très belle expression, qui invite à l'harmonie, à l'unité, au dynamisme et à la joie». Mais dans ce contexte, poursuit-il, «nous devons nous demander quelle est la musique que nous suivons».
À notre époque, peut-être plus qu'à d'autres, les «chants de sirènes» abondent, dit-il, attrayants en raison de leur nouveauté, leur popularité ou, dans d'autres cas, de l'apparente sécurité qu'ils procurent. Mais par-delà de ces impressions, superficielles en elles-mêmes, souligne Léon XIV, les universités catholiques sont appelées à devenir des «itinéraires de l'esprit vers Dieu».
C'est là, rappelle Léon XIV, une heureuse expression de saint Bonaventure, qui nous permet de réaliser «en nous l'exhortation opportune de saint Augustin», qui, dans ses Expositions sur les Psaumes, écrit que l'âme humaine «par elle-même n'a pas de lumière», et que la racine de la sagesse se trouve dans la «région de la vérité immuable: en s'éloignant de cette région, l'âme s'obscurcit ; en s'en approchant, elle s'éclaire».
Le milieu universitaire et l'action de l'Église
Le milieu universitaire, avec son dialogue caractéristique entre différentes visions du monde, a poursuivi le Souverain pontife, «n'est pas étranger à l'être et à l'agir de l'Église». Cela est démontré par l'expérience des premiers chrétiens, qui déjà au début de l'évangélisation (...) ont clairement perçu que «la Bonne Nouvelle ne pouvait pas être annoncée sans clarifier dans quelle mesure elle était compatible ou non avec d'autres façons de voir le monde et avec d'autres propositions sur le sens de l'être humain et de la vie en société».
À cet égard, le Pape Léon XIV définit comme importante la question que saint Paul pose aux chrétiens de Rome, «les invitant à comparer leur mode de vie actuel avec celui qu'ils avaient auparavant: quel fruit avez-vous récolté des choses dont vous avez maintenant honte ? Car leur but, c'est la mort». Le résultat de tous les raisonnements du monde classique, souligne le Pape, se résume dans le mot «mort». Car il leur manquait le Christ, «Verbe et Sagesse du Père, il leur manquait Celui par qui et pour qui tout a été créé».
“Le Christ n'est pas étranger au discours rationnel, mais plutôt la clé de voûte qui donne un sens et une harmonie à toutes nos pensées, à tous nos désirs et à tous nos projets visant à améliorer la vie présente et à donner un but et une transcendance à l'effort humain.”
Ne nous détournons pas du Christ pour dialoguer avec d'autres cultures
Ainsi, saint Thomas, pour Léon XIV, a bien compris «qu'en Christ-Sagesse il y a, à la fois, ce qui est le plus propre à notre foi et ce qui est le plus universel à l'intelligence humaine et, précisément pour cette raison, la sagesse, ainsi comprise, est le lieu naturel de la rencontre et du dialogue avec toutes les cultures et toutes les formes de pensée». Il écrit dans son Commentaire sur les Sentences que la sagesse, qu'elle soit «une capacité intellectuelle ou un don [de Dieu], est d'abord concernée par le divin». C'est pourquoi, souligne Léon XIV, nous ne devons pas nous éloigner du Christ, ni relativiser sa place unique et propre, afin de converser avec respect et de manière fructueuse avec d'autres écoles de connaissance, anciennes et récentes.
Le Christ-Sagesse comme impulsion pour une nouvelle évangélisation
Le dernier souhait du Souverain pontife, avant sa bénédiction, est que «le Christ-Sagesse - la Vérité faite Personne, qui attire le monde à Lui - soit la boussole qui oriente la tâche des institutions universitaires que vous présidez, et que sa connaissance aimante constitue l'impulsion pour une nouvelle évangélisation de l'enseignement supérieur catholique».
La journée d'ouverture de l'Assemblée générale de la Fiuc
La cérémonie d'ouverture a été introduite par Isabel Capeloa Gil, Présidente de la Fiuc, Rectrice de l'Université catholique portugaise, Frère Ramirez Yanez, Recteur de l'Univa, le cardinal Josè Francisco Robles Ortega, archevêque de Guadalajara, et le cardinal José Tolentino de Mendonca, préfet du dicastère pour la Culture et l'Éducation.
Mgr Paul R. Gallagher, secrétaire pour les Relations avec les États et les organisations internationales, est intervenu lors de la conférence inaugurale sur la diplomatie académique, accompagné de Mgr Joseph Spiteri, nonce apostolique au Mexique, de Miriam Coronel Ferrer, ancienne négociatrice en chef du processus de paix aux Philippines et membre du Groupe de médiation de haut niveau des Nations unies, et de François Mabille, secrétaire général de la Fiuc.
James Hitchcock et les batailles incessantes autour de Vatican II
28 juillet 2025
James Hitchcock, l'historien catholique américain, est décédé la semaine dernière à Saint-Louis, sa ville natale. Universitaire accompli – titulaire d'un doctorat de Princeton –, son Histoire de l'Église catholique restera une référence pour les années à venir. Mais c'était aussi un homme d'une grande perspicacité et d'un grand savoir, doté d'une langue bien pendue et d'un esprit vif qu'il appliquait non seulement au passé, mais aussi au présent. Ses ouvrages sur le catholicisme public, tels que Catholicisme et modernité, Le déclin et la chute du catholicisme radical et Le Pape et les Jésuites, ont été des guides pour nombre d'entre nous, jeunes lecteurs, cherchant à s'orienter dans la tourmente des années 1970 et 1980. Mais lorsque des amis nous ont annoncé sa mort, l'un de ses essais m'est venu spontanément à l'esprit : « Post-mortem sur une renaissance : la renaissance intellectuelle catholique ».
Son objectif principal dans ce texte était de réfuter l’idée selon laquelle l’Église catholique avant Vatican II était un désert intellectuel :
La sagesse conventionnelle dans les cercles intellectuels catholiques des années 1970 soutient que la condamnation du modernisme [par Pie X en 1907] a mis fin à la pensée catholique sérieuse pendant plus de cinquante ans, inaugurant un règne de terreur qui a inhibé les intellectuels jusqu'au pontificat bienveillant du pape Jean XXIII (1958-1963) et aux changements dramatiques du Concile Vatican II (1962-1965).
Bien sûr, quiconque connaît un peu la culture catholique des deux premiers tiers du XXe siècle sait aussi que, malgré quelques difficultés rencontrées par certains penseurs, cette affirmation est non seulement fausse, mais presque à l'opposé de la vérité. J'ai déjà écrit à ce sujet dans mon livre « Une vision plus profonde », et Jim Hitchcock, en particulier, en savait beaucoup. Ses résumés de divers penseurs en quelques pages ici ne peuvent être qualifiés que de magistraux.
Il est vrai que, dans plusieurs pays, la pensée catholique connaissait ce que Hitchcock appelait une « renaissance » depuis les encycliques de Léon XIII, Aeterni patris (encourageant une étude renouvelée de Thomas d'Aquin) et Rerum novarum (une approche catholique des nouvelles conditions sociales et politiques du monde moderne). Non seulement de nombreux penseurs catholiques de renommée internationale en sont issus, mais ils étaient valorisés tant au sein de l'Église que dans des institutions laïques, parfois historiquement anticatholiques, comme Princeton, Harvard, Columbia, les universités de Virginie, de Chicago, de Toronto, d'Oxford, et au-delà.
Il suffit de citer quelques-uns des noms les plus évidents pour étayer son propos. Parmi les thomistes orthodoxes : les Maritain, Gilson, Simon, Pieper, Gilby et Fulton Sheen (si vous pensez qu’il n’était qu’une figure médiatique désinvolte, jetez un œil à sa thèse de doctorat, « L’Esprit de la philosophie contemporaine et le Dieu fini », pour laquelle il – premier Américain à l’avoir réalisée – a remporté le prix Cardinal Mercier de philosophie internationale à la prestigieuse Université catholique de Louvain). Et des thomistes moins orthodoxes – parfois à la limite, voire plus, de l’hétérodoxie – ont également prospéré, comme Rahner, Lonergan, Maréchal et bien d’autres.
À la même époque, bien que ses praticiens se heurtent parfois à la résistance des néo-scolastiques plus pugnaces, d’autres courants apparaissent comme le personnalisme, l’existentialisme et la nouvelle théologie : Guardini, Daniélou, de Lubac, Congar, Chenu, Marcel, Dawson, von Hildebrand, Bouyer, von Balthasar – plus tard Ratzinger et Wojtyla.
James Francis Hitchcock , 1938-2025
Pie X avait peut-être pour objectif de réprimer des hérésies désormais manifestes. Et les acolytes du pape allèrent plus loin que lui-même dans la détection des modernistes. Mais on peut difficilement prétendre que les autorités ecclésiastiques antérieures à Vatican II avaient instauré un règne de terreur ayant conduit à un désert intellectuel.
Et cela ne concernait que les philosophes et les théologiens. Au niveau culturel plus large, le XXe siècle précédant le Concile témoignait d'une sorte de Renaissance catholique.
Le renouveau littéraire catholique en Angleterre est assez connu, mais peut-être moins apprécié aujourd'hui qu'il ne le devrait. Il débute avec Newman et prend de l'ampleur grâce à Gerard Manley Hopkins, Robert Hugh Benson, Chesterton et Belloc, Graham Greene, Evelyn Waugh, Muriel Spark, Ronald Knox, Siegfried Sassoon, David Jones et d'autres. Sans oublier, bien sûr, l'œuvre monumentale de J.R.R. Tolkien – et des figures quasi catholiques comme T.S. Eliot, C.S. Lewis et W.H. Auden.
Et le phénomène ne se limitait pas à l'Angleterre. La France a produit de grandes figures comme Péguy, Claudel, Bloy, Mauriac, Bernanos – et une admirable Simone Weil. Plus loin, on trouve Edith Stein, Sigrid Undset et Gertrude von le Fort.
L'Amérique ne manquait pas d'écrivains similaires. Il serait exagéré d'inclure F. Scott Fitzgerald, mais Hemingway, qui se décrivait lui-même comme un « mauvais catholique », n'en est pas moins resté attaché à la foi avec une certaine précarité dès ses débuts en Europe – voir Hemingway's Faith de Mary Claire Kendall . On retrouvait une riche veine catholique chez J.F. Powers, James T. Farrell, Edwin O'Connor, Thomas Merton (un phénomène éditorial juste après la Seconde Guerre mondiale) et même Robert Lowell. Et, à leur suite, d'autres grands noms comme Flannery O'Connor et Walker Percy, ainsi que Wallace Stevens, converti sur son lit de mort.
Hitchcock soulignait le fait curieux qu'un grand nombre de catholiques éminents avant le Concile étaient des convertis. Certains étaient attirés par la beauté de l'art, de la musique, de la littérature et de la liturgie catholiques. Ce qui est encore le cas aujourd'hui, bien sûr. « Mais pour les convertis du début du XXe siècle, une seule question comptait : était-ce vrai ? »
Il a également soutenu qu'un « aspect peu remarqué de l'histoire intellectuelle moderne est que, bien que la religion libérale, qu'elle soit chrétienne ou juive, ait été créée dans le but de rendre l'ancienne foi crédible aux sceptiques modernes, elle y parvient rarement ». En réalité, cette libéralisation semblait davantage orientée vers les croyants « rétifs » à l'ancien credo et souvent « en voie de l'abandonner ».
Il vaut la peine de revisiter l'essai d'Hitchcock (regroupé dans son livre « Années de crise » ), non seulement parce qu'il récupère des vérités importantes sur la prétendue période sombre d'avant Vatican II, mais aussi parce qu'il pointe du doigt des contre-vérités et des tentatives malavisées qui perdurent aujourd'hui. Un signe des dysfonctionnements de l'Église et de la culture en général est que cet essai a été initialement publié dans The American Scholar , la revue trimestrielle de la Phi Beta Kappa Society. Cette revue publierait-elle un essai similaire aujourd'hui ? Un professeur d'université catholique oserait-il l'écrire ?
“Lois barbares”, “terre sacrée de Bretagne”… L’homélie du cardinal Sarah à Sainte-Anne-d’Auray
tromenie de sainte anne
Cardinal Robert Sarah au sanctuaire de Sainte-Anne-d'Auray à l'arrivée de la Troménie de Sainte Anne le 25 juillet 2025.
26/07/25
À l’occasion de la célébration du Grand Pardon de Sainte-Anne-d’Auray, marqué cette année par le jubilé des 400 ans des apparitions de sainte Anne, une messe pontificale a été célébrée ce samedi 26 juillet au mémorial du sanctuaire, présidée par le cardinal Robert Sarah, envoyé spécial du pape Léon XIV. Aleteia retranscrit ici son homélie dans sa quasi intégralité.
Envoyé spécial du pape Léon XIV pour présider les célébrations du Grand Pardon de Sainte-Anne-d'Auray ces 25 et 26 juillet, le cardinal Robert Sarah, préfet émérite de la Congrégation du Culte Divin et de la Discipline des Sacrements, n'a pas mâché ses mots lors de l'homélie de la messe pontificale ce samedi 26 juillet. Devant près de 30.000 fidèles réunis devant le mémorial du sanctuaire breton, le cardinal guinéen a vivement exhorté à retrouver le chemin de la foi et de l'adoration eucharistique. Rappelant que la France, et plus précisément la Bretagne en ce lieu dédié à sainte Anne, avait été choisie par Dieu pour en faire une terre sacrée, il a vivement encouragé les fidèles à mettre Dieu à la première place, aussi bien dans la sphère privée que politique. "Ne profanez pas la France avec vos lois barbares et inhumaines qui prônent la mort alors que Dieu veut la vie", a-t-il affirmé, faisant référence au débat actuel autour du projet de loi sur l'euthanasie.
Il a ensuite redéfini les contours d'une véritable spiritualité, qui se définit non pas à l'aune de projets humanitaires mais qui se nourrit en premier lieu de l'adoration. Empruntant une intuition chère aux Pères du désert, il a exhorté à prendre soin de son âme, lieu intérieur où Dieu parle à chacun. Enfin, le cardinal Sarah a eu une pensée particulière pour tous les couples en espérance d'enfant, et plus largement pour tous les fidèles confrontés à la souffrance, et les a encouragés à se tourner vers sainte Anne, choisie pour être la mère de la Vierge Marie. Voici son homélie dans sa quasi intégralité :
DEUS in loco sancto suo: Deus qui inhabitáre facit unánimes in domo: ipse dabit virtútem, et fortitúdinem plebi suae. Ps. ibid., 2 Exsúrgat Deus, et dissipéntur inimíci eius: et fúgiant, qui odérunt eum, a fácie eius. ℣. Glória Patri.
Dieu est dans Son lieu saint. C'est le Dieu qui fait habiter dans une même maison ceux qui ont un même esprit; c'est Lui qui donne la puissance et la force à Son peuple. Ps. ibid. 2 Que Dieu Se lève, et que Ses ennemis soient dissipés: et que ceux qui Le haïssent fuient devant Sa face.
Graduale
Graduel
Ps. 27, 7 et 1
Ps. 27,7 et 1
℟. In Deo sperávit cor meum, et adiútus sum: et reflóruit caro mea, et ex voluntáte mea confitébor illi. ℣. Ad te, Dómine, clamávi: Deus meus, ne síleas, ne discédas a me.
℟. Mon coeur a espéré en Dieu, et j'ai été secouru. Aussi Le louerai-je de tout mon coeur. ℣. Je crierai vers Toi, Seigneur; mon Dieu, ne garde pas le silence à mon égard.
(Homélie du fr. Joël-M. Boudaroua, le dimanche 25 juillet 2010 sur Luc 11, 1-13 source)
La prière, plus que le rire peut-être, est le propre de l’homme. Sans doute faut-il apprendre à prier, mais un homme qui n’a jamais prié cela n’existe pas ! D’abord parce que la prière se rencontre dans les simples relations humaines : « Mon ami, prête-moi trois pains, je te prie : un de mes amis arrive de voyage, et je n’ai rien à lui offrir »… Mais, bien sûr, dans sa forme la plus haute la prière s’adresse à Dieu pour lui demander de produire ce que nous désirons, pour obtenir ce que nous estimons nécessaire pour nous-même ou pour autrui selon la parole même de Jésus : « Demandez et vous recevrez, cherchez et vous trouverez, frappez et l’on vous ouvrira ». Il semble donc que la prière, si elle peut prendre des formes diverses et variées (contemplation, louange, action de grâce) désigne surtout la prière de demande, la prière qui nous paraît la plus naturelle.... en tout cas la plus facile ! Or, nous en avons tous fait l’expérience, souvent, après avoir beaucoup prié, beaucoup demandé, longtemps frappé à la porte, nous n’avons rien obtenu, rien reçu, personne ne nous a ouvert, Dieu n’a pas répondu à nos demandes. Et cela a quelque chose de dramatique parce que pour beaucoup de gens, si le ciel ne répond pas, c’est qu’il est vide, c’est que Dieu n’existe pas, que la prière est inutile, qu’il ne sert à rien de prier. Les maîtres de la prière, les « grands priants » (P. Loew) eux nous apprennent que si nous ne sommes pas exaucés, c’est essentiellement pour deux raisons : soit parce que nous ne demandons pas ce qu’il faut ; soit parce que nous ne demandons pas comme il faut. Nous demandons mal, ou nous demandons des choses mauvaises, selon le mot de saint Augustin.
« Demandez, on vous donnera ! » Comme cette parole est source de lumière dans un cœur qui aime Dieu ! Et pourtant, quel risque de déception aussi, lorsque nous avons l’impression que le Seigneur ne donne pas ce que nous lui demandons.
Nous rencontrons parfois des personnes qui n’ont jamais vraiment fait attention à Dieu et qui suite à un malheur s’en détournent complètement. Elles n’ont jamais vraiment cheminé avec Dieu. Tout au plus, avec une image d’un dieu grand horloger qui se trouve pris en défaut.
D’autres personnes crient vers Dieu à la manière des païens. Jésus dit dans un autre passage que les païens, quand ils prient, rabâchent, c’est-à-dire reviennent sans cesse avec les mêmes propos, la même demande, dans le but de convaincre Dieu. Spontanément, notre esprit blessé par le péché espère faire entrer Dieu dans nos propres vues, en quelque sorte nous servir de Dieu pour réaliser nos propres projets ou nos rêves, dont on espère qu’il va les labelliser, les accepter. Mais il manque l’étape d’exposer nos projets à Dieu, de Le laisser les modifier, les conduire lui-même. Et nous tombons dans la situation dénoncée par saint Jacques dans sa lettre : « vous demandez, mais vous ne recevez rien ; en effet, vos demandes sont mauvaises », engluées dans « l’amour pour le monde » (Jc 4,3ss).
La demande plusieurs fois reprise par Abraham lorsqu’il intercède pour Sodome n’est pas du rabâchage. Abraham laisse une vraie place au point de vue de Dieu, à sa justice. Il la scrute même jusque dans ses derniers retranchements. La suite de l’histoire nous montre que Dieu n’a même pas trouvé 10 justes dans Sodome.
Pour nous apprendre à demander autrement que les païens, Jésus commence par placer notre prière en face des projets de Dieu notre Père : que son Nom soit sanctifié, qu’il soit reconnu et aimé comme un Père. Que son règne vienne, qu’il saisisse tout l’univers et domine la puissance du mal et de tout ce qui s’oppose à lui. Que sa volonté soit faite, que tous les cœurs s’unissent à son cœur pour vouloir ce qu’il veut et refuser ce qu’il refuse. Que cette union à sa volonté nous rende miséricordieux comme il est miséricordieux. Alors nous pourrons demander et il nous donnera.
Exposer nos demandes à Dieu doit nous faire entrer dans une relation plus profonde avec lui. Nous ne demandons pas pour informer Dieu de nos besoins, car il les a connus avant même que nous les éprouvions. Nous demandons pour entrer dans une vraie relation de dépendance avec Lui. Au jardin d’Eden, l’homme et la femme avaient refusé de dépendre de Dieu, ils avaient voulu organiser leur bonheur par eux-mêmes et avaient pris le fruit défendu. Depuis, nous devons lutter pour retrouver le chemin d’une dépendance confiante envers Dieu.
Parfois, par résignation, nous nous contentons de demandes très générales et vagues. Ou bien nous ne demandons plus rien. Au contraire, la prière de demande concrète peut nous faire entrer dans le chemin de la dépendance confiante, si nous nous laissons saisir au plus profond de nos désirs dans cette confiance. Alors il n’est pas besoin de beaucoup de paroles, mais de refuser de toutes nos forces la peur, spécialement la peur de l’avenir, la peur de ce qui va se passer, pour nous efforcer d’habiter paisiblement sa volonté. Dieu veut veiller sur nous concrètement. Nous faisons bien de diriger constamment notre cœur pour qu’il se dépose sans crainte dans Son cœur. Et si nous ne comprenons pas maintenant son chemin, un jour nous le comprendrons.
C’est un travail intérieur parfois ardu. C’est pourquoi le Seigneur a ajouté, après « demandez, on vous donnera », « cherchez, vous trouverez » et aussi « frappez, on vous ouvrira ». Nous cherchons la bonté de Dieu que nous ne voyons pas toujours. Nous l’affirmons à notre cœur qui est tenté d’en douter. Et nous frappons à la porte, nous demandons de pouvoir rester dans cette confiance où nous peinons à trouver notre équilibre. C’est l’Esprit Saint qui nous aidera à rester alliés de Dieu notre Père et à goûter tous les fruits de son amour après bien des épreuves que le diable nous fait endurer. Courage, Dieu est avec nous !
Le pape Léon XIV affirme que la mission d'évangélisation appartient à tous les baptisés
Le pape Léon XIV reçoit les participants au cours pour formateurs de séminaires et reçoit les missionnaires xavériens le 25 juillet 2025. (Crédit : Vatican Media.)
Le pape Léon XIV affirme que tous les chrétiens sont appelés à entrer « dans le dynamisme de la mission et à relever les défis de l’évangélisation ».
Il s'adressait vendredi à deux groupes - l'un était composé de membres d'un cours de formateurs de séminaire et l'autre de personnes participant au Chapitre général des Frères Xavériens - ce qui, comme l'a admis le pape, était « certainement deux événements différents ».
Le pape a déclaré que l'appel de Dieu à être missionnaires « exige de nous tous, ministres ordonnés et fidèles laïcs, une formation solide et intégrale, qui ne se limite pas à des connaissances spécialisées, mais doit viser à transformer notre humanité et notre spiritualité afin qu'elles reflètent l'Évangile et que nous ayons « le même esprit » que le Christ Jésus ».
« Récemment, le Dicastère pour le Clergé a accueilli une rencontre internationale dédiée aux prêtres sur le thème « Prêtres joyeux ». Nous pouvons ajouter que l'enthousiasme pour la joie de l'Évangile ne concerne pas seulement les prêtres, mais tous, et nous pouvons ainsi parler de chrétiens heureux, de disciples heureux et de missionnaires heureux », a déclaré le pape.
Pour que cette espérance ne reste pas un simple slogan, la formation est essentielle. Il est en effet nécessaire que la “maison” de notre vie et de notre cheminement vocationnel, qu’il soit sacerdotal ou laïc, soit fondée sur le “roc” [cf. Mt 7, 24-25], c’est-à-dire sur des fondations solides pour affronter les tempêtes humaines et spirituelles dont la vie des chrétiens, des prêtres et des missionnaires n’est pas exempte. Comment pouvons-nous construire notre maison sur le roc ? s’interrogeait Léon.
Il a déclaré que les missionnaires doivent d’abord cultiver l’amitié avec Jésus.
« Tel est le fondement de la maison, qui doit être au cœur de toute vocation et de toute mission apostolique. Nous avons besoin de faire personnellement l'expérience de la proximité du Maître ; de savoir que nous avons été vus, aimés et choisis par le Seigneur par pure grâce et sans mérite de notre part, car c'est avant tout notre expérience personnelle que nous rayonnons ensuite dans notre ministère », a déclaré le pape.
« De plus, lorsque nous formons d’autres personnes à la vie sacerdotale et que, selon notre vocation spécifique, nous annonçons l’Évangile dans les terres de mission, nous rayonnons d’abord notre expérience personnelle d’amitié avec le Christ, qui transparaît dans notre manière de vivre, dans notre attitude, dans notre humanité et dans la manière dont nous sommes capables de vivre des relations saines », a-t-il déclaré.
Léon XIV a déclaré que les formateurs et ceux qui en sont responsables ne doivent pas oublier qu’ils sont eux-mêmes sur un chemin de conversion évangélique permanente.
« En même temps, les missionnaires ne doivent pas oublier qu'ils sont toujours les premiers destinataires de l'Évangile, les premiers à être évangélisés. Cela implique un travail constant sur nous-mêmes. Un effort concerté est nécessaire pour scruter notre cœur afin d'y déceler les ombres et les blessures qui nous marquent, puis pour avoir le courage de laisser tomber nos masques et de cultiver une amitié intime avec le Christ. Ainsi, nous nous laisserons transformer par la vie de l'Évangile et deviendrons d'authentiques disciples missionnaires », a déclaré le pape.
Léon a également appelé les évangélistes à partager la mission avec tous les baptisés.
« Durant les premiers siècles de l'Église, il était habituel que tous les fidèles se comportent comme des disciples missionnaires et s'engagent personnellement dans l'évangélisation. Le ministère ordonné était au service de cette mission partagée par tous », a-t-il déclaré.
« Aujourd’hui, nous ressentons fortement que nous devons revenir à cette participation de tous les baptisés au témoignage et à l’annonce de l’Évangile », a-t-il poursuivi.
« En même temps, je voudrais dire aux formateurs que les prêtres doivent également être formés à cela, à ne pas se considérer comme des leaders solitaires, ni à vivre le sacerdoce ordonné avec un sentiment de supériorité », a ajouté Léon XIV.
« Nous avons besoin de prêtres capables de discerner et d’apprécier chez les laïcs la grâce du baptême et les charismes qui en découlent, peut-être même en les aidant à s’ouvrir à ces dons et à trouver ensuite le courage et l’enthousiasme de s’engager pour aider la vie de l’Église et de la société », a-t-il déclaré.
« Au Nigeria, si l’extermination continue, il n’y aura plus de chrétiens en 2075. »
« Ce qui arrive au christianisme au Nigeria est incompréhensible. Et il semble n'y avoir aucune solution . » Emeka Umeagbalasi, directeur de la Société internationale pour les libertés civiles et l'État de droit (Intersociety), d'inspiration catholique, a tiré une nouvelle fois la sonnette d'alarme concernant l'extermination systématique des chrétiens dans le pays : « Si nous n'y prêtons pas attention, d'ici 50 ans, d'ici 2075, il n'y aura plus de christianisme au Nigeria . » Le dernier épisode d'un massacre qui dure depuis au moins seize ans s'est produit le 10 juillet : des assaillants armés ont fait irruption au petit séminaire de l'Immaculée Conception, dans le village d'Ivhianokpodi, tuant un agent de sécurité et kidnappant trois séminaristes.
Aucun contact n'a été établi avec les ravisseurs jusqu'à présent. Les séminaristes restants ont été transférés en lieu sûr et la sécurité a été renforcée, comme cela avait été fait après un autre enlèvement au même séminaire il y a moins de deux ans : le recteur s'était offert en otage pour sauver les séminaristes et avait ensuite été libéré. Selon Umeagbalasi, la raison des massacres persistants est unique : le projet d'islamisation du Nigeria, un pays presque également divisé entre musulmans et chrétiens. Les responsables ne sont pas seulement des djihadistes et des organisations terroristes, comme Boko Haram, mais aussi les autorités elles-mêmes. L'ancien président Mohamed Buhari, explique le directeur d'Intersociety, a armé et fait entrer dans le pays diverses milices djihadistes, les chargeant spécifiquement d'islamiser l'est du Nigeria. La situation n'a pas changé sous le dirigeant actuel, Bola Tinubu.
En effet, la persécution s'est aggravée, en toute impunité, notamment dans le nord du pays où la charia est en vigueur : « Les chrétiens sont confrontés à une discrimination structurelle. Même si elle ne se traduit pas toujours par des violences directes, elle crée néanmoins un climat d'hostilité persistant », explique Maria Lozano, de l'Aide à l'Église en Détresse. Depuis 2009, au moins 60 000 chrétiens ont été tués au Nigeria, auxquels s'ajoutent 18 500 attaques contre des églises, 1 100 pillages de communautés chrétiennes, 2 200 écoles détruites et 15 millions de personnes déplacées. Ces chiffres choquants font de ce pays africain l'épicentre de la violence antichrétienne, selon la BBC. 90 % des meurtres de chrétiens dans le monde (environ 9 000) se produisent ici chaque année en raison de leur foi.
« Mais la foi n'a pas disparu du Nigeria. Comme dans les Psaumes, c'est une foi faite de lamentations, de questions sans réponse, d'âmes qui ne comprennent pas, mais qui s'accrochent encore à Dieu . Une foi blessée, certes, mais vivante. Les gens s'accrochent au chapelet, à l'Eucharistie, à la communauté, car ils savent qu'en Dieu réside leur seul espoir », a déclaré Maria Lozano. Un message d'espoir pour le massacre silencieux qui frappe le cœur de la chrétienté de demain, l'Afrique. Un cœur jeune et martyrisé, qui ne néglige pas la vérité et qui, d'ici 2050, pourrait déjà protéger 40 % des chrétiens du monde.
Pourquoi la Pologne reste un leader des vocations religieuses en Europe
25 juillet 2025
La Pologne se distingue comme le leader incontesté des vocations religieuses en Europe en 2025, avec 206 nouveaux prêtres ordonnés, soit le nombre le plus élevé du continent. Ces données récentes de l'Agence d'information catholique polonaise KAI, rapportées par le Catholic Herald, montrent que si une grande partie de l'Europe est confrontée à une baisse des ordinations, les chiffres polonais restent solides, reflétant un engagement profond envers la vie religieuse.
Cela est particulièrement évident dans le diocèse de Tarnów, qui est en tête du pays avec 13 nouveaux prêtres prévus pour l'ordination cette année.
Contrairement à une grande partie de l'Europe, où le nombre de nouveaux prêtres est tombé en deçà des seuils de remplacement – conduisant les diocèses à recourir de plus en plus à des prêtres d'Afrique et d'Asie –, le leadership continu de la Pologne en matière d'ordinations semble souligner la résilience de son identité catholique et de ses pratiques religieuses. Cette résilience est d'autant plus significative que la Pologne, comme d'autres nations européennes, est confrontée aux pressions de la sécularisation, à l'évolution des structures familiales et à la baisse de la natalité.
Le nombre d'ordinations diocésaines en Pologne a légèrement diminué, avec 141 nouveaux prêtres diocésains en 2025 contre 153 en 2024, mais la situation est restée relativement stable ces dernières années.
La force de la Pologne en matière de promotion des vocations peut être attribuée à plusieurs facteurs clés qui la distinguent d’une grande partie de l’Europe.
Au premier rang de ces facteurs figure l'identité catholique profondément ancrée dans la nation, qui continue de façonner la vie de nombreux citoyens polonais. Selon le recensement de 2021 , près de 71,4 % de la population se déclare catholique romaine. Bien que ce chiffre marque un déclin notable par rapport aux 88 % qui se déclaraient catholiques dix ans plus tôt, la Pologne conserve l'un des taux de fréquentation des églises les plus élevés d'Europe – 29,5 % en 2022 – un élément essentiel pour soutenir les vocations au sacerdoce.
Le diocèse de Tarnów, situé dans le sud de la Pologne, demeure l'une des régions les plus religieuses et traditionnelles du pays. Il se situe dans une région qui était autrefois la province autrichienne de Galicie, a déclaré à CNA Marcin Rzegocki, directeur général de la Fondation Auxilium du diocèse de Tarnów.
« En raison de divers facteurs historiques, cette région demeure aujourd'hui l'une des plus religieuses et traditionnelles de Pologne. En fait, la vie religieuse dans cette partie de la Pologne est souvent caractérisée par une forte prédominance cléricale », a-t-il déclaré. Cette dévotion populaire de longue date a permis à Tarnów de demeurer un terreau fertile pour les vocations sacerdotales.
Tout au long du XXe siècle, le diocèse a connu une abondance de vocations sacerdotales, à tel point qu'il est devenu une source de vocations non seulement pour les diocèses polonais, mais aussi pour les diocèses d'Europe occidentale, des États-Unis et des territoires de mission.
« Historiquement, la Galicie a également été une source majeure d'émigration économique vers l'Europe occidentale et les Amériques », a déclaré Rzegocki. « Aujourd'hui encore, on trouve des prêtres et des religieuses de cette région en service dans le monde entier. » Malgré les changements dans les structures familiales et les évolutions démographiques et sociétales, la culture religieuse de Tarnów continue de susciter un flux constant de vocations.
Une figure historique centrale dans le développement de la culture vocationnelle de Tarnów fut l'archevêque Leon Wałęga, qui fut évêque de Tarnów de 1901 à 1931. Wałęga joua un rôle crucial dans la promotion des vocations sacerdotales, notamment par sa dévotion à Notre-Dame de Tuchów , un important sanctuaire marial du diocèse.
Wałęga œuvra aux côtés des Pères Rédemptoristes de Tuchów pour promouvoir la dévotion à l' image miraculeuse de Notre-Dame . En 1904, il couronna l'image, recouverte d'une robe de drap d'argent, marquant ainsi le début d'un lien profond entre le diocèse et l'intercession de la Vierge Marie pour les vocations sacerdotales.
La cérémonie du couronnement d'octobre 1904, à laquelle assistèrent environ 130 000 fidèles et 200 prêtres, fut un moment marquant pour le diocèse. En confiant les vocations du diocèse à Notre-Dame de Tuchów, Wałęga marqua un engagement spirituel profond qui continua de façonner le diocèse pendant des années.
Et cette tradition s'est étendue au-delà des frontières polonaises. Depuis plus d'un siècle, évêques, prêtres, séminaristes et laïcs de nombreux pays ont effectué ce pèlerinage pour être guidés dans leur discernement et prier pour les vocations.
En réfléchissant sur l'avenir des vocations en Pologne dans une interview avec KAI, l'évêque Andrzej Przybylski, délégué de la Conférence épiscopale polonaise pour les vocations et président du Conseil national pour la pastorale des vocations, a reconnu à la fois les opportunités et les défis qui nous attendent.
« En Pologne, le nombre de vocations reste stable, bien qu'encore très faible par rapport aux années les plus fructueuses », a-t-il déclaré. « Nous avons connu une période de croissance vocationnelle significative, et nous pensons que cela doit se poursuivre. La question est de savoir comment accueillir ceux qui découvrent ce chemin et décident de le suivre. »
Przybylski a souligné l'importance de créer des environnements permettant aux jeunes de discerner leur vocation. « Nous voulons accompagner les vocations. Nous croyons que Dieu appelle les gens comme il le veut, qui il veut et selon ses plans », a-t-il déclaré. « Nous voulons, quant à nous, créer une culture vocationnelle, encourager de nombreux jeunes à découvrir leur vocation. »
Solène Tadié est correspondante Europe du National Catholic Register. Franco-suisse, elle a grandi à Paris. Après avoir obtenu une licence de journalisme à l'Université Rome III, elle a commencé à couvrir Rome et le Vatican pour Aleteia. Elle a rejoint L'Osservatore Romano en 2015, où elle a successivement travaillé pour la section française et les pages culturelles du quotidien italien. Elle a également collaboré avec plusieurs médias catholiques francophones. Solène est titulaire d'une licence de philosophie de l'Université pontificale Saint-Thomas-d'Aquin.