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Foi - Page 689

  • "Amoris laetitia", l'exhortation post-synodale sur l'amour dans la famille sera rendue publique le 8 avril

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    Publication de l'Exhortation post-synodale sur l'amour dans la famille

    L’Exhortation apostolique post-synodale du Pape François sur l’amour dans la famille, intitulée « Amoris laetitia », sera rendue publique et présentée aux journalistes le 8 avril 2016 en salle de presse du Saint-Siège. C’est ce qu’a indiqué ce jeudi 31 mars le Bureau de presse du Saint-Siège. 

    Le texte très attendu du Pape François sur la famille sera rendu public le 8 avril, en fin de matinée. Cette Exhortation apostolique post-synodale s’intitulera Amoris Laetitia, la joie de l’amour, et portera sur l’amour dans la famille, précise le Bureau de presse du Saint-Siège. Le document sera disponible en plusieurs langues dont le français. Quelque 200 pages ont été annoncées. Le cardinal Christoph Schönborn, archevêque de Vienne, lui-même fils de divorcés, fait partie des personnes choisies pour présenter le texte à la presse. L’Exhortation, de nature essentiellement pastorale, est l’aboutissement des deux synodes d’octobre 2014 et d’octobre 2015 sur la famille, eux-mêmes précédés d’une vaste consultation auprès des Églises locales.

    Révolution ou évolution ?

    Comme les précédentes, elle devrait confirmer les conclusions menées dans le cadre d’une réflexion collégiale et proposer des orientations claires. Or le texte final, très ouvert et consensuel, adopté, fin octobre 2015, par les 270 pères synodaux préconise un discernement au cas par cas plutôt que des normes générales, un accompagnement personnalisé vers la conversion, plus de pouvoir aussi aux conférences épiscopales y compris sur le plan doctrinal face aux problématiques présentes sur leur territoire. En clair, tout ne doit pas nécessairement remonter vers Rome.

    Les références aux enseignements de Jean-Paul II et aux catéchèses du Pape François sur la famille ne devraient pas manquer non plus. Révolution ou évolution ? Première étape d’une réforme ou continuité avec le magistère de l’Église ? Les spéculations divergentes, parfois contradictoires, n’ont pas manqué ces dernières semaines d’autant que les questions sensibles sont nombreuses et les sensibilités très diversifiées dans l’Eglise : divorcés-remariés, homosexualité, concubinage…. Ces sujets ont retenu presque toute l’attention des médias. Mais le texte, assure-t-on au Vatican, aura une portée plus large et abordera la diversité des problèmes auxquels sont confrontés les différents continents.

    Explications approfondies et parcours pastoraux

    Le Vatican redoute les simplifications et les déformations médiatiques qui pourraient suivre la publication du texte. Il souhaite donc que les évêques s’efforcent de soigner la présentation du document pour éviter les malentendus. Il est essentiel que les diocèses, paroisses, mouvements et laïcs engagés dans la pastorale familiale puissent le mettre en pratique en pratique, par le biais de véritables parcours pastoraux. Objectif : aider les fidèles à vivre l’enseignement de l’Église sur la famille et faire ressentir aux couples en situation dite "irrégulière" qu’ils font entièrement partie de l’Eglise et qu’ils peuvent participer à la vie de la communauté. Pour le Pape François, il faut aller chercher les brebis qui se sont éloignées de l’Église, une Église qui ne doit pas avoir peur de se salir les mains.

    Un texte traduit en six langues

    Le 8 avril 2016, l’Exhortation sera présentée à 11h30 en salle de presse du Saint-Siège par le cardinal Lorenzo Baldisseri, secrétaire général du Synode des évêques, par le cardinal Christoph Schönborn, l’archevêque de Vienne en Autriche et par un couple d’universitaires italiens : Francesco Miano, professeur de Philosophie morale à l’université Roma III et Giuseppina De Simone in Miano, professeur de philosophie auprès de la faculté de théologie de l’Italie méridionale à Naples.

    Ce texte du Saint-Père sera publié en français, en italien, en anglais, en allemand, en espagnol et en portugais. 

  • Les intentions de prière du pape pour avril

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    Intentions de prière pour avril (VIS)

    L'intention de prière générale du Saint-Père pour avril est:

    "Pour que les petits exploitants agricoles reçoivent une juste rémunération pour leur travail précieux".

    Son intention missionnaire est:

    "Pour que les chrétiens d'Afrique témoignent de l'amour et de la foi en Jésus-Christ au milieu des conflits politico-religieux".

  • Banneux, 15-17 avril : Retraite du Temps Pascal à la Communauté Saint-Jean

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  • Deux ordinations chez les jésuites belges francophones

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    C’est Jean-Jacques Durré qui l’annonce sur Cathobel : Ce samedi 2 avril, Albert Evrard et Benoît Willemaers, qui est le fils aîné d’Yves Willemaers, « webmaster » de Belgicatho, seront ordonnés prêtres dans la Compagnie de Jésus, par Mgr Jozef De Kesel, archevêque de Malines-Bruxelles. Nous exprimons d’ores et déjà nos plus chaleureuses félicitations aux deux ordinands, et en particulier à notre ami Benoît et à ses heureux parents :

    ihs.jpg« Samedi 2 avril, à 15h30, Mgr Joseph De Kesel procédera à deux ordinations sacerdotales, en l’église Saint-Jean Berchmans du Collège Saint-Michel, à Bruxelles (*). « C’est une grande joie pour la Compagnie de Jésus et pour l’Eglise de Belgique. Cela montre aussi que devenir religieux et prêtre demeure un beau choix de vie pour des jeunes chrétiens désireux de suivre le Christ en se mettant au service d’un monde plus juste », se réjouit Franck Janin, Provincial de la Province Jésuite de Belgique francophone et du Luxembourg.

    Devenir prêtre pour servir davantage

    Né à Tournai en 1967, Albert Evrard est entré dans la Compagnie de Jésus en 2006. Après des études de droit, il a exercé la fonction d’avocat et mené des recherches dans le domaine du droit des personnes âgées. Au terme de deux années de noviciat à Lyon, il a entamé des études de philosophie à Namur, puis effectué trois années de théologie aux facultés jésuites de Paris, complétée par deux années à Toronto. Aujourd’hui, il continue ses recherches sur le vieillissement à l’Université de Namur et est actif dans l’accueil des réfugiés. « Devenir prêtre est pour moi un moyen de servir davantage des hommes et des femmes que la Providence met sur ma route, là où je suis. La vie religieuse, ce n’est pas la fuite en avant, c’est au contraire embrasser le monde et s’y donner totalement », explique Albert Evrard.

    Aider les jeunes et l’Eglise à entrer en dialogue

    Benoît Willemaers est né et a grandi à Verviers. Il est licencié en sciences politiques de l’Ulg, études complétée par une année de droit européen au Collège d’Europe de Varsovie. Entré lui aussi dans la Compagnie de Jésus en 2006, il a effectué deux années de noviciat à Lyon, pour rejoindre ensuite Bruxelles où il collabore au Service jésuite des réfugiés (JRS-Belgium) comme visiteur de centres fermés. Viennent ensuite cinq années d’études en philosophie et théologie aux facultés jésuites de Paris, de 2010 à 2015, années durant lesquelles il est aumônier d’étudiants. Aujourd’hui, il est au service de l’Unité pastorale Saint-Martin à Liège. Il est aussi engagé dans la pastorale de la jeunesse, notamment dans la préparation des Journées Mondiales de la Jeunesse (JMJ) qui auront lieu cette année à Cracovie, et dans la pastorale scolaire. « Par mes engagements, je souhaite aider ma génération et l’Eglise à entrer en dialogue dans un a priori de bienveillance, comme l’a enseigné Ignace de Loyola », témoigne Benoît Willemaers, peu avant son ordination.

    Rappelons que la Compagnie de Jésus est un ordre religieux catholique fondé par saint Ignace de Loyola en 1540, qui réunit près de 17.000 Jésuites dans le monde, dont 4.700 en Europe. La Province de Belgique francophone et du Luxembourg compte 172 jésuites vivant au sein de 16 communautés situées à Bruxelles, au Luxembourg, Namur, Liège, Charleroi, Haine-Saint-Paul, Louvain-la-Neuve, et des jésuites belges en mission en Europe mais aussi en Afrique, en Amérique du Sud et en Asie. La formation jésuite dure une quinzaine d’années. Acteurs d’une Eglise en marche, les jésuites souhaitent contribuer avec d’autres à un monde plus humain et plus divin. Notez aussi que le pape François est le premier jésuite a avoir été installé sur le trône pétrinien.

    J.J.D.

    (*) Bd St-Michel, 24 – 1040 Bruxelles. »

    Ref. Deux ordinations chez les jésuites belges francophones

    JPSC

  • La force des premiers samedis

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    I-Grande-8156-fatima-la-force-des-premiers-samedis.net.jpgLa force des premiers samedis

    Isabel Greck 

    Éditions Téqui  

    11 x 18 cm --- 144 pages --- 10,90 €

    Présentation « De la pratique de la dévotion des premiers samedis, unie à la consécration au Cœur immaculé de Marie, dépend la guerre ou la paix dans le monde. »

    Le message de la Vierge Marie ne s’est pas arrêté à Fatima en 1917 mais se prolongea en 1925 lorsqu’elle donna à sœur Lucie et au monde, les moyens de lutter contre le mal et la guerre, par la dévotion des Premiers Samedis. « Je viendrai demander la communion réparatrice des Premiers samedis », dit la Vierge Marie.

    Ce livre, complet parce qu’il concentre l'intégrale des paroles de la Vierge et qu’il en explique la demande dans le contexte actuel, ranimera la foi des plus tièdes.

    À l’heure des nombreuses persécutions de chrétiens, il y a urgence de prier pour la conversion des pécheurs.

    L’auteur Le Père GOMES, assistant ecclésiastique de la Congrégation des Sœurs réparatrices de Fatima, recommande ce document d’Isabel GRECK, dont les réflexions profondes donneront au lecteur chrétien français les clés pour comprendre la dévotion des Premiers Samedis.

    Cet ouvrage renouvelle la ferveur, à l’heure de l’embargo contre la Russie et de la demande insistante du Cardinal Barbarin, de prier pour la France et la paix

    Le noyau dur du Message de Marie est bien la pratique des premiers samedis du mois, un « antidote surnaturel » contre les maux actuels, pour contribuer à la paix dans le monde

    Ce livre revient sur toutes les interprétations erronées qui ont été faites (superstitions, rituels, Russie…)

  • Alleluia… envers et contre tout !

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    De l’abbé Grosjean sur le « Padreblog »

    paques-620x310.jpg« Ces dernières semaines, ces derniers jours auront été bien sombres. Le mal – sous toutes ses formes – semble se déchaîner : un jour, les ténèbres viennent obscurcir le visage même de l’Eglise alors que les fautes lamentables de certains de ses fils sont révélées à tous. Un autre, c’est dans la violence aveugle des attentats que le mal se laisse découvrir. Encore un autre, c’est à travers telle ou telle épreuve que beaucoup d’entre nous peuvent traverser : annonce d’une maladie grave, difficultés dans un couple, perte d’un emploi, inquiétudes pour un enfant, difficultés scolaires, addictions, etc. sans parler des nos combats intérieurs, qui souvent ne cessent pas lors du carême, bien au contraire !

    Jésus sait tout cela. Il est allé jusqu’au bout pour porter tout cela. Pour entraîner ce mal dans sa mort et le vaincre par sa résurrection. Pâques n’est pas une parenthèse pour « respirer » avant de « replonger » dans un quotidien difficile. Pâques change tout. Pourquoi ?

    Le mal n’aura pas le dernier mot

    Pâques ne vient pas supprimer le mal : nous en faisons l’expérience. Mais Pâques nous assure que ce mal n’aura pas le dernier mot. Que nos vendredis saints déboucheront eux-aussi sur un matin de Pâques. Pâques nous assure qu’au cœur même de ces épreuves, le Seigneur vivant nous rejoint pour que nous puissions grandir, avancer, nous accomplir. Il veut même se servir de ces épreuves et leur donner une mystérieuse mais réelle fécondité. Cette fécondité est la plus belle des victoires sur le mal. Une façon de le retourner. Ce qui devait nous détruire nous fait grandir, nous permet d’accueillir Jésus et participe à nous sauver.

    De cette crise terrible autour des affaires de pédophilie, l’Eglise peut sortir grandie et plus rayonnante, en étant purifiée, en ayant saisi cette occasion pour manifester encore davantage sa douleur et sa compassion aux victimes, en ayant progressé dans leur accueil et leur accompagnement, mais aussi dans les mesures prises pour que jamais cela ne se reproduise. « La vérité vous rendra libres » dit Jésus dans l’Evangile de Jean. Faire la vérité peut ressembler à un chemin de croix. Cette vérité peut être crucifiante. Elle sera aussi féconde. Elle permettra à chacun de renouveler sa confiance dans l’Eglise, qui en sortira plus belle encore, au service de tous.

    Il y aura des retrouvailles

    De même, quand un pays est attaqué, c’est l’occasion pour lui de se rassembler. Il faut prier pour la Belgique, comme nous avons prié pour la France le 13 novembre dernier. Que nos peuples trouvent dans cette épreuve la force de se réapproprier leur culture, leur histoire, la foi au nom même de laquelle ils sont visés. Nous le savons, nous le croyons : depuis Pâques, la mort elle-même n’est plus une fin, mais le passage vers la Vie. Cela ne supprime en rien l’horreur de ces morts, de toutes les morts, ni la douleur de la séparation pour ceux qui restent. Cela nourrit simplement notre espérance : il y aura des retrouvailles. Il y a un grand Amour qui attend ceux qui sont tombés. Prions pour qu’ils puissent l’accueillir.

    Dieu au coeur de nos épreuves

    De même, chacune de nos épreuves peut devenir la faille par laquelle Dieu nous rejoint et vient nous visiter. Face à nos limites, dans nos fragilités, broyés par la souffrance, nous crions vers Dieu et nous le redécouvrons peu à peu à nos côtés. Alors, beaucoup de cœurs s’ouvrent et se laissent rejoindre. Certes la révolte est compréhensible : le mal reste un scandale. Et nos « pourquoi » sont légitimes. Mais Pâques nous aide à regarder de l’avant et nous offre l’espérance nécessaire pour avancer : ce que nous vivons n’est pas stérile, notre foi, notre charité, notre espérance dans les épreuves porteront du fruit. On passe du « pourquoi » sans réponse, au « comment » : comment je décide de vivre tout cela. Comment je veux avancer. Pâques m’assure que l’amour vécu jusqu’au bout n’est jamais inutile, mais sera toujours – d’une façon ou d’une autre – victorieux. Ces épreuves deviennent autant d’étapes sur mon chemin vers le Ciel.

    Voilà pourquoi nous pouvons et devons, au cœur même de nos larmes, murmurer ou crier, chanter ou proclamer ce cri de victoire : Alleluia ! Ce chant fait trembler l’enfer : il rappelle au Mal – malgré son apparente puissance encore aujourd’hui – qu’il a définitivement perdu. Notre chant de victoire nous fait entrevoir l’aube de ce matin de Pâques, qui vient éclairer toute notre vie de l’intérieur et lui donner son vrai sens. »

    Ref. Alleluia… envers et contre tout !

    La parole même de Jésus nous enseigne que le mal sera toujours inextricablement mêlé au bien jusqu’à la fin des temps : c’est le drame de ce monde transitoire et donc celui de notre condition présente : la perspective de notre mort inéluctable est là pour nous le rappeler. Un jour, nous aussi,  comme les larrons qui encadraient le Christ crucifié, nous serons sur une croix, quel que soit le bois dont elle sera faite.

    Les cénotaphes de l’époque hellénistique que l’on visite dans les musées, comme ceux des  païens qui peuplent à nouveau nos cimetières, dégagent encore parmi nous leur parfum de douce amertume face à cette nécessité, celle de  l’« amor fati » des stoïciens.

    On peine, aujourd’hui, à croire au sentiment irrésistible de libération que  la Résurrection du Seigneur apporta dans les sociétés sans véritable espérance eschatologique : un changement total de perspectives. « Voici que je fais toutes choses nouvelles » proclame, dans l’Apocalypse, Celui qui siège sur le trône. 

    C'est sur l’espérance chrétienne confrontée aux mythes de notre temps régressif, que le pape théologien Benoît XVI a écrit sa plus belle encyclique : « Spe salvi ». Il faut aller la  lire, ou la relire.

    JPSC

  • Mgr Rey : «Les Chrétiens d'Orient nous ramènent à l'essence de notre foi»

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    FIGAROVOX/INTERVIEW - L'Evêque de Toulon est actuellement en Syrie pour approfondir les liens qui unissent son diocèse à celui d'Homs. Il nous explique le

    Pourquoi vous rendez-vous en Syrie, pour la deuxième fois depuis le début du conflit?

    La Syrie est un pays que je connais bien. J'y suis allé la première fois il y a trente ans, à la rencontre des chrétiens. J'y ai séjourné à plusieurs reprises, en passant par le Liban, pour donner des conférences, et prêcher la retraite des prêtres de Beyrouth. Mon dernier voyage date d'août dernier, où j'ai rencontré le patriarche Melkite Lahram Grégoire III et monseigneur Arbach, archevêque Melkite de Homs. Je vais en Syrie pour nouer des liens entre le diocèse de Fréjus-Toulon et l'archidiocèse melkite de Homs, dans le cadre d'un jumelage entre nos deux églises. Monseigneur Larahm est venu dans mon diocèse. En retour je vais de nouveau visiter l'évêque de Homs pour renforcer les liens, les approfondir. Je crois qu'il faut aider les chrétiens à rester là-bas, les aider à reconstruire leurs églises et leurs écoles, et témoigner notre solidarité dans le drame de la guerre. 

    Que représentent les Chrétiens d'Orient pour l'Eglise d'Occident?

    Ils sont d'abord un trait d'union à l'intérieur des pays où ils vivent. Les petites communautés chrétiennes au Liban ont permis la coexistence harmonieuse entre les différents courants religieux. Ils sont des créateurs de ponts. En Syrie, quoique étant minoritaires, ils avaient une vocation d'entente de rencontre et de dialogue. Il y a 15-20 ans, il y avait une harmonie entre les communautés.

    Ensuite, ils représentent nos racines. A travers eux, nous rencontrons la trace vivante de l'Eglise des premiers siècles. Ils sont gage de l'historicité patrimoniale de notre foi. Enfin, les églises et les communautés qui sont confrontées au tragique des persécutions et à la menace de l'anéantissement nous ramènent à l'essence de notre foi. Jamais la foi n'est aussi vive et pure qu'à travers le martyre, que sur la Croix. En ce sens ils s'identifient à notre maître le Christ.

    Que signifierait la disparition des Chrétiens d'Orient?

    Ce serait une perte patrimoniale, culturelle, une amputation de nos racines. Ce serait aussi une menace pour l'interculturalisme de ces pays. Les Chrétiens sont le liant et l'attestation d'une différence. Sans eux régnerait sans partage un totalitarisme religieux qui serait écrasant. Ils sont dans les pays où ils vivent une respiration, une lucarne ouverte sur l'universel.

    Ne craignez-vous pas en prenant le parti des chrétiens de participer d'une communautarisation du christianisme?

    Il ne s'agit pas de prendre parti. Ma visite est d'abord un pèlerinage. Mon propos, celui d'aider les chrétiens à être un signe vivant, qui nous rattache à l'histoire de notre foi, et ouvre la société syrienne, en l'empêchant d'être refermée sur elle-même, qui l'ouvre aux valeurs universelles de la foi.

    N'y a t-il pas le risque d'entretenir un «choc des civilisations» entre islam et christianisme?

    Je ne voudrais pas qu'on considère ce voyage comme une marque de défiance vis-à-vis des musulmans. Mais l'avenir de la Syrie ne peut pas se concevoir sans la présence des chrétiens. Il peut y avoir des tentations à l'intérieur de l'islam de se fermer à la diversité qui permet d'appréhender l'universel. Les chrétiens ne doivent pas être une communauté fermée, mais une communauté insérée dans un écosystème, un ferment de rencontre, d'enrichissement, de fécondité mutuelle.

    Il existe un risque de reporter le choc des civilisations vers le choc des religions. Fondamentalement, le christianisme s'énonce comme une proposition universelle qui s'adresse à chaque homme, mais à l'intérieur d'une logique de rencontre et de dialogue. Cela passe par une attestation, mais aussi par l'assentiment et la liberté. Dans l'ADN du christianisme, il y a cette tension entre une proposition universelle et le chemin pour y accéder. Une grave dérive consisterait à vouloir éradiquer les différences dans la violence et forcer l'autre à croire.

    Beaucoup de chrétiens partent trouver refuge en Europe. Est-ce une solution?

    Il faut d'abord aider les chrétiens à rester sur place. Certains chrétiens ont pris le chemin de l'exil. Dans mon diocèse, j'accueille ces personnes et leur témoignage est précieux pour comprendre le drame humanitaire et civilisationnel qui se joue au Proche-Orient. Mais je ne voudrais pas que cet accueil soit interprété comme un appel à siphonner les chrétiens du terreau où ils ont toujours vécu. Il faut créer les conditions pour qu'ils n'aient pas à partir. 

    Ref. Mgr Rey : «Les Chrétiens d'Orient nous ramènent à l'essence de notre foi»

    JPSC

  • Comment le cardinal Müller relit le pape François

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    De Sandro Magister sur son blog  « Chiesa » (extraits):

    jpg_1351261.jpg"ROME, le 29 mars 2016 – L'attente de l'exhortation apostolique dans laquelle le pape François fera le bilan du double synode consacré à la famille se fait de jour en jour plus fébrile. [et] alors que la publication de l’exhortation apostolique est imminente, voici que Müller exprime à nouveau ouvertement sa pensée dans un livre-interview dont la matière est large, puisqu’il ne porte pas seulement sur le thème de la famille, mais également sur d’autres questions brûlantes.

    Ce livre a été publié ces jours derniers en Espagne, aux éditions de la Biblioteca de Autores Cristianos, et il sera bientôt disponible également en italien, en anglais, en français et en allemand :

    > "Informe sobre la esperanza. Diálogo con el cardenal Gerhard Ludwig Müller", BAC, Madrid, 2016

    Le titre de l’ouvrage reprend celui du livre-interview publié en 1985 par Joseph Ratzinger, alors préfet de la congrégation pour la doctrine de la foi, qui obtint un immense écho dans le monde entier : "Entretien sur la foi", en espagnol "Informe sobre la fe". Müller n’est pas seulement un disciple de Ratzinger et son successeur à ce même poste de préfet, il est également l’homme auquel le pape émérite a confié la publication de tous ses ouvrages de théologie.

    Pour d’autres informations concernant la genèse de cet ouvrage, voir l'introduction rédigée par celui qui a interviewé le cardinal, Carlos Granados, directeur général de la maison d’édition :

    > Presentación

    On peut lire, ci-dessous, cinq passages de l’ouvrage, relatifs à autant de questions controversées.

    Extraits d’"Informe sobre la esperanzapar Gerhard L. Müller

    1°) "QUI SUIS-JE POUR JUGER?"

    Voici que des gens qui, jusqu’à aujourd’hui, n’ont fait preuve d’aucun respect envers la doctrine de l’Église se servent maintenant d’une phrase isolée du Saint-Père, "Qui suis-je pour juger?", sortie de son contexte, pour présenter des idées déformées à propos de la morale sexuelle, en s’appuyant sur une présumée interprétation de la pensée "authentique" du pape à ce sujet :

    La question de l’homosexualité, point de départ de la question qui avait été posée au Saint-Père, est déjà présente dans la Bible - que ce soit dans l'Ancien Testament (cf. Gn 19 ; Dt 23, 18s ; Lv 18, 22 ; 20, 13 ; Sg 13-15) ou bien dans les épîtres de saint Paul (cf. Rm 1, 26s ; 1 Co 6, 9s) – et elle y est traitée comme une question de théologie, même si c’est avec les caractéristiques spécifiques qui sont inhérentes au caractère historique de la révélation divine.

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  • Message Urbi et Orbi du Pape François pour Pâques 2016

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    Message Urbi et Orbi du Pape François pour Pâques 2016 (source)

    Visite de la paroisse de Saint Grégoire le Grand à Rome

    « Rendez grâce au Seigneur : il est bon, éternel est son amour»   (Ps 135, 1).

    Chers frères et sœurs, bonnes fêtes de Pâques.

    Jésus-Christ, incarnation de la miséricorde de Dieu, est mort par amour sur la croix, et, par amour, est ressuscité. C’est pourquoi nous proclamons aujourd’hui : Jésus est le Seigneur !

    Sa résurrection accomplit pleinement la prophétie du Psaume : la miséricorde de Dieu est éternelle, son amour est pour toujours, il ne mourra jamais. Nous pouvons nous confier totalement à lui, et nous lui rendons grâces parce qu’il est descendu pour nous jusqu’au fond de l’abîme.

    Face aux gouffres spirituels et moraux de l’humanité, face aux vides qui s’ouvrent dans les cœurs et qui provoquent la haine et la mort, seule une miséricorde infinie peut nous donner le salut. Seul Dieu peut remplir de son amour ces vides, ces abîmes, et nous permettre de ne pas nous écrouler, mais de continuer à marcher ensemble vers le Terre de la liberté et de la vie.

    L’annonce joyeuse de Pâques : Jésus, le crucifié, n’est pas ici, il est ressuscité (cf. Mt 28, 5- 6), nous offre la consolante certitude que l’abîme de la mort a été traversé et, avec lui, le deuil, la plainte et l’angoisse (cf. Ap 21, 4) ont été vaincus. Le Seigneur, qui a souffert l’abandon de ses disciples, le poids d’une condamnation injuste, et la honte d’une mort infâmante, nous rend maintenant participants de sa vie immortelle, et il nous donne son regard de tendresse et de compassion envers les affamés et les assoiffés, les étrangers et les prisonniers, les marginaux et les exclus, les victimes des abus et de la violence. Le monde est rempli de personnes qui souffrent dans leur corps et dans leur esprit, et chaque jour les journaux sont pleins de nouvelles de crimes atroces, commis souvent dans les murs du foyer domestique, et de conflits armés, à grande échelle, qui soumettent des populations entières à des épreuves indicibles.

    Que le Christ ressuscité ouvre des chemins d’espérance à la Syrie bien aimée, pays déchiqueté par un long conflit, avec son triste cortège de destructions, de mort, de mépris du droit humanitaire et de décomposition de la cohabitation civile. Nous confions à la puissance du Seigneur ressuscité les discussions en cours, pour que, grâce à la bonne volonté et à la collaboration de tous, on puisse recueillir des fruits de paix et engager la construction d’une société fraternelle, respectueuse de la dignité et des droits de tout citoyen. Que le message de vie, qui a retenti dans la bouche de l’Ange près de la pierre basculée du tombeau, soit victorieux de la dureté des cœurs et promeuve une rencontre féconde des peuples et des cultures dans les autres zones du bassin méditerranéen et du Moyen Orient, en particulier en Irak, au Yémen et en Lybie.

    Que l’image de l’homme nouveau qui resplendit sur le visage du Christ favorise la cohabitation entre Israéliens et Palestiniens en Terre Sainte, ainsi que la disponibilité patiente et l’engagement quotidien à se dévouer pour construire les bases d’une paix juste et durable, par le moyen de négociations directes et sincères. Que le Seigneur de la vie accompagne aussi les efforts visant à trouver une solution définitive à la guerre en Ukraine, en inspirant et en soutenant  également les initiatives d’aide humanitaire, parmi lesquelles la libération des personnes détenues.

    Que le Seigneur Jésus, notre Paix (cf. Ep. 2, 14), qui par sa résurrection a vaincu le mal et le péché, stimule en cette fête de Pâques notre proximité aux victimes du terrorisme, forme aveugle et atroce de violence qui ne cesse pas de répandre le sang innocent en diverses parties du monde, comme cela s’est produit dans les récents attentats en Belgique, en Turquie, au Nigéria, au Tchad, au Cameroun et en Côte d’Ivoire. Que les ferments d’espérance et les perspectives de paix en Afrique aboutissent ; je pense en particulier au Burundi, au Mozambique, à la République Démocratique du Congo et au Sud Soudan, marqués par des tensions politiques et sociales.

    Avec les armes de l’amour, Dieu a vaincu l’égoïsme et la mort ; son Fils Jésus est la porte de la miséricorde grand ouverte à tous. Que son message pascal se projette de plus en plus sur le  peuple vénézuélien, qui se trouve dans des conditions difficiles pour vivre, et sur tous ceux qui ont en main les destinées du pays, afin que l’on puisse travailler en vue du bien commun, en cherchant des espaces de dialogue et de collaboration avec tous. Que partout on se dévoue pour favoriser la culture de la rencontre, la justice et le respect réciproque, qui seuls peuvent garantir le bien être spirituel et matériel des citoyens.

    Le Christ ressuscité, annonce de vie pour toute l’humanité, se prolonge au long des siècles, et nous invite à ne pas oublier les hommes et les femmes en chemin, dans la recherche d’un avenir meilleur, file toujours plus nombreuse de migrants et de réfugiés – parmi lesquels de nombreux enfants – fuyant la guerre, la faim, la pauvreté et l’injustice sociale. Ces frères et sœurs rencontrent trop souvent en chemin la mort ou du moins le refus de ceux qui pourraient leur offrir un accueil et de l’aide. Que le rendez-vous du prochain Sommet Humanitaire Mondial n’oublie pas de mettre au centre la personne humaine avec sa dignité et d’élaborer des politiques capables d’assister et de protéger les victimes des conflits et des autres situations d’urgence, surtout les plus vulnérables et tous ceux qui sont persécutés pour des raisons ethniques et religieuses.

    En ce jour glorieux, « que notre terre soit heureuse, irradiée de tant de feux » (cf. Exultet ), terre qui est pourtant tellement maltraitée et vilipendée par une exploitation avide de gain qui altère les équilibres de la nature. Je pense en particulier à ces zones touchées par les effets des changements climatiques, qui provoquent souvent la sécheresse ou de violentes inondations, avec, en conséquence, des crises alimentaires en plusieurs endroits de la planète.

    Avec nos frères et sœurs qui sont persécutés pour la foi et pour leur fidélité au nom du Christ, et face au mal qui semble avoir le dessus dans la vie de beaucoup de personnes, réécoutons  la consolante parole du Seigneur : « Courage ! Moi, je suis vainqueur du monde » (Jn 16, 33). C’est aujourd’hui le jour resplendissant de cette victoire, parce que le Christ a foulé aux pieds la mort, et par sa résurrection il a fait resplendir la vie et l’immortalité (cf. 2Tm 1, 10). « Il nous fait passer de l’esclavage à la liberté, de la tristesse à la joie, du deuil à la fête, des ténèbres à la lumière, de l’esclavage à la rédemption. Disons-lui : Alléluia ! » (Méliton de Sardes, Homélie de Pâques).

    A tous ceux qui, dans nos sociétés, ont perdu toute espérance et le goût de vivre, aux personnes âgées écrasées qui, dans la solitude, sentent leur forces diminuer, aux jeunes qui pensent ne pas avoir d’avenir, à tous j’adresse encore une fois les paroles du Ressuscité : «Voici que je fais toutes choses nouvelles…A celui qui a soif, moi, je donnerai l’eau de la source de vie, gratuitement (Ap 21, 5-6).

    Que le message rassurant de Jésus nous aide chacun à repartir avec plus de courage pour construire des chemins de réconciliations avec Dieu et avec les frères.

  • L'homélie de Mgr De Kesel pour la fête de Pâques en ces temps particuliers

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    Homilie Pasen 2016 Brussel – Homélie Pâques 2016 Bruxelles

    Chers amis.

    Aujourd’hui, après ce qui s’est passé dans notre ville il y a quelques jours, nous ne pouvons pas célébrer la fête de Pâques comme d’habitude. Nous célébrons le Christ mort et ressuscité. En Lui nous reconnaissons tous ceux et celles qui sont morts, eux aussi victimes d’une violence arbitraire. Comment résister à l’angoisse ? Quand le Christ avait été condamné à mort, puis mis au tombeau, les disciples eux aussi étaient désemparés et angoissés. Et pourtant, c’est le message de Pâques, leurs yeux se sont ouverts, ils ont rencontré le Vivant. Alors, tout a commencé. Ce qui est impossible Dieu l’a fait : la mort est vaincue. Vaincu tout ce qui mène à la mort. Il est ressuscité. Impossible à expliquer, à peine croyable.

    Et en effet, l’évangile nous raconte comment Marie-Madeleine, tôt le matin, arrive au tombeau et voit que la pierre a été roulée. Mais ce n’est pas ce tombeau ouvert et vide qui l’amène à croire. Elle va avertir les autres disciples. Quand Simon arrive, il n’entre pas vraiment dans le tombeau : il se penche, voit les bandelettes, voit que Jésus n’y est plus, mais, comme Marie-Madeleine, il n’arrive pas à croire. C’est l’autre disciple, qui entre et dont il est dit : « Il vit et il crut. » On l’appelle le disciple bien-aimé. Il voit avec les yeux de l’amour.

    Il en est bien ainsi. Croire en Jésus ressuscité, cela ne peut se concevoir qu’avec les yeux de la foi. On ne peut pas le constater. Jésus n’est pas revenu à notre existence terrestre. Il n’est pas revenu, mais nous précède, entrant dans la plénitude de la vie, en Dieu. Et c’est précisément ce que nous attendons pour nous-mêmes. C’est l’espérance qui habite notre cœur. Car Dieu n’a pas réservé cette plénitude de vie seulement à son Fils. Il veut aussi nous la donner à tous, à nous et à toute sa création : vie nouvelle et impérissable.

    Dat is de hoop van Pasen. En toch wordt die hoop altijd weer aangevochten, bijna onmogelijk gemaakt door wat onder mensen gebeurt. De schepping, de samenleving, ons eigen bestaan: het is zo bedreigd. Zelfs het onzinnigste kan plots gebeuren, willekeurig waar of met wie. Wat hier gebeurd is, in Zaventem en in het hart van onze stad, tart alle verbeelding. We wisten natuurlijk wel dat zo iets kon gebeuren. Zoveel veiligheidsmaatregelen waren getroffen. Maar het is pas als het gebeurt, zo vlak bij, op plaatsen die we zo goed kennen, dat je beseft wat het betekent. Dan staan we oog in oog met de onbegrijpelijke diepte van het kwaad dat zoveel onzinnig en onschuldig lijden veroorzaakt. En daarnaast is er nog op hoeveel plaatsten in de wereld zoveel armoede, zoveel eenzaamheid. We zien het elke dag met eigen ogen: ontelbaren op de vlucht, vol angst en zonder uitzicht. Zoveel onmacht en kwaad. Kwaad dat zich ook nestelt in de relaties tussen mensen. Ook hier kunnen haat en geweld zoveel ravage aanrichten. Het kwaad dat ook in ons eigen hart sluimert.

    Pasen is het feest van de overwinning op dat kwaad. Het is het feest van de hoop. Een hoop die bedreigd wordt. Zeer zeker. Juist daarom moeten we weerstaan aan het kwaad en de wanhoop. Dat is de kracht van het geloof, dat niet toegeeft aan de angst. Het geloof doet ons niet laat berusten. Het verplaatst ons niet in een imaginaire wereld. Pasen zegt niet alleen wat er ooit met Jezus is gebeurd. Het zegt ook wat met ons kan gebeuren. Niet alleen later, na onze dood, maar hier en nu. Het roept ons op tot nieuw leven.

    Nous portons le nom du Christ : nous sommes des chrétiens. La vie nouvelle que le Christ nous apporte, nous ne l’attendons pas seulement pour après notre mort. Nous sommes dès maintenant éveillés à cette nouveauté. Une vie qui résiste au mal et qui ne mène pas à la mort. Une vie qui est animée par un esprit d’amour et de fraternité, au service d’un monde bâti sur la paix et le respect de l’autre. C’est saint Paul qui nous le dit : dans le baptême, dit-il, nous sommes morts avec le Christ pour nous relever avec Lui à une vie nouvelle. Il nous est demandé d’abandonner le vieil homme et de nous revêtir de l’homme nouveau. C’est pourquoi nous allons dans quelques instants professer notre foi et renouveler les promesses de notre baptême. Faisons-le avec conviction, de tout notre cœur. Rendons grâce à Dieu pour la foi que nous avons reçue. Elle nous invite à suivre Jésus et à vivre selon l’évangile. Elle est source de joie. Non pas une joie à bon marché, mais une joie qui garde l’espérance et la confiance, au milieu des circonstances difficiles de la vie. Elle nous donne la force et le courage de nous engager pour une société plus humaine et plus fraternelle. Cela ne va plus de soi d’être chrétien. Et beaucoup s’en écartent effectivement. Mais quand elle est vécu avec conviction et en toute vérité, la foi donne beaucoup de fruits. C’est ce que je vous souhaite en cette fête de Pâques : que le Christ ressuscité vous aide à résister au mal et à vivre en enfants de Dieu, animé de l’Esprit de Dieu, Esprit de paix et d’humanité véritable.

    + Jozef De Kesel Aartsbisschop van Mechelen-Brussel Archevêque de Malines-Bruxelles

  • Une interview du cardinal Vingt-Trois, archevêque de Paris

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    Lu sur "Riposte catholique" :

    Le pape, je ne trouve pas qu’il est moderniste

    En ce dimanche de Pâques, l’archevêque de Paris, le cardinal Vingt-Trois répond longuement au Parisien. Extraits :

    « […] L’Eglise a-t-elle un rôle à jouer dans la lutte contre les phénomènes de radicalisation ?

    Le véritable combat, c’est : Comment désarmer ou désamorcer les pulsions violentes du salafisme ? Cela ne se fera pas par une guerre des religions, donc l’Eglise ne cherche pas un ennemi à combattre : il faut développer au maximum des relations avec des musulmans de façon à ce que la réflexion telle que nous la pratiquons dans nos traditions chrétiennes – l’association de l’intelligence à la démarche de foi – soit un soutien pour les musulmans qui essayent de se dégager de ce courant salafiste. Tous les efforts qui peuvent être entrepris pour introduire une vision critique à l’intérieur de cette mouvance doivent être encouragés. […]

    L’archevêque de Lyon, Mgr Barbarin, est actuellement dans la tourmente pour avoir laissé en fonction des prêtres soupçonnés de pédophilie et d’agressions sexuelles. Lui apportez-vous votre soutien ?

    Je ne suis pas le juge du cardinal Barbarin. Je lui apporte mon soutien parce que c’est mon frère, que j’ai confiance en lui et je pense que tout ce qu’il fait ou a fait dans sa responsabilité d’archevêque de Lyon a été significatif d’un engagement très fort dans la lutte contre la pédophilie. Et jusqu’à présent, du moins dans un régime démocratique, ça n’est pas l’opinion publique qui se substitue à la justice. […]

    Mgr Barbarin doit-il démissionner ?

    Il n’y a pas de raisons qu’il démissionne. […]

    Selon notre sondage paru dimanche dernier, 56% des Français ont une mauvaise image de l’Eglise…

    C’est bien possible, oui ! Et alors ? Vous me posez la question dans la semaine où Jésus a été arrêté, jugé et mis à mort. Je ne pense pas qu’il avait une très bonne image… Nous ne travaillons pas pour fabriquer notre image. Il n’est jamais agréable d’être mal perçus, mais ça n’est pas vraiment très nouveau.

    Contrairement à l’Eglise, les Français ont une très bonne image du pape François…

    Il ne fait pas partie de l’Eglise, lui ? Les journalistes ont construit un personnage, tant mieux. Moi, je peux dire que c’est d’abord profondément un homme de foi et de prière, un homme courageux qui ne recule pas devant des décisions difficiles.

    Est ce qu’il vous agace parfois ?

    Ce n’est pas de l’agacement, c’est plutôt un sentiment d’appréhension dans la mesure où toute une part de ce qu’on montre de lui est essentiellement médiatique. Or, tout ce qui est construit de façon médiatique est fragile, c’est à dire que ça peut se retourner en 24 heures.

    Il n’est pas tendre avec la curie et les cardinaux. Vous êtes-vous senti visé par ses attaques ?

    J’ai entendu un appel très fort à la conversion, un appel à mener une vie plus conforme à l’Evangile. Si vous êtes surpris que ça s’adresse aux cardinaux, ça signifie que vous imaginez que les cardinaux ne sont pas des chrétiens comme les autres ! Je n’y vois pas d’attaques particulières. C’est au contraire une provocation à mieux faire.

    Trouvez-vous ce pape trop moderniste ?

    Je ne trouve pas qu’il est moderniste du tout. Ce n’est pas parce qu’il a un comportement sud-américain qu’il est moderniste. Sa culture relationnelle, son estime pour la religion populaire, tout ça, c’est sa personnalité.

    Faites-vous partie de ses proches ?

    Je pense qu’il en a suffisamment, si j’en crois les rumeurs qui circulent : tout le monde est proche du pape. Je suis l’un de ses collaborateurs, mais on est 200, alors je ne suis pas forcément dans le premier cercle. […]

    Le monde a-t-il suffisamment pris conscience du drame subi par les chrétiens d’Orient ?

    Je ne crois pas du tout, mais ce n’est pas nouveau, parce que la situation difficile des chrétiens d’Orient ne remonte pas à l’année dernière, mais à plusieurs dizaines d’années. J’ai plaidé avec ma modeste voix, quand je suis allé à Jérusalem, pour dire que le soutien aux chrétiens d’Orient n’était pas une faveur confessionnelle, mais que c’était une condition de l’équilibre politique du Moyen-Orient. Si les chrétiens disparaissent de cette région, on laisse en face à face des ennemis irréconciliables. Cela suppose qu’on aide les chrétiens d’Orient non pas à venir en France même si ça peut être le cas dans certaines circonstances, mais qu’on les aide à rester. C’est pour ça que la conférence épiscopale de France s’est engagée à financer un plan pour des étudiants à Kirkouk en Irak. »

  • Attentats: le cinquième Chemin de croix de Liège a rendu hommage à Bruxelles

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    De RTBF-info :

    "Pour la cinquième année consécutive, les deux doyens et l'évêque de Liège ont réuni près de mille Liégeois à l'occasion du Vendredi Saint. Un Chemin de croix à travers la cité ardente était suivi d'un office dans la Cathédrale Saint-Paul. Ce dernier s'est concentré sur une méditation consacrée aux attentats survenus à Bruxelles mardi dernier.

    L'ensemble de l'évènement s'est déroulé dans le calme et n'a pas nécessité d'encadrement policier particulier. Eric de Beukelaer, doyen de Liège, a souligné la légitimité d'aborder les évènements du 22 mars lors de cette cérémonie. "Le Vendredi Saint est le jour consacré à la mémoire du Christ en croix. Le Chemin de croix est le symbole de l'innocence que l'on massacre. Le lien avec le drame que Bruxelles a connu mardi est évident pour nous". 

    L'évêque de Liège, Mgr Jean-Pierre Delville, a ainsi évoqué, lors de sa méditation, les mouvements de peur qui sont compréhensibles mais qui ne doivent pas aboutir au rejet de l'autre. "Le Chemin de croix nous permet de nous détacher de tout cela. Les citoyens se recentrent sur notre société plurielle où chacun est libre de croire, ou non, en ce qu'il veut", ajoute Eric de Beukelaer.

    Près de 1000 personnes

    Pour l'occasion, près de mille personnes étaient réunies. La plupart des marcheurs ont ensuite participé à la messe dans l'église Saint-Paul qui était bondée. L'office, empreint de beaucoup d'émotion, est cependant resté très calme. Quelques jeunes étaient présents, plus nombreux que les années précédentes. "C'est sans doute cela aussi l'audace de la jeunesse! Elle a besoin de vivre et ce genre d'évènement l'invite à sortir, à ne pas se laisser dominer par la peur. Les gens comprennent encore plus à quel point la vie est précieuse", ajoute le doyen.

    Malgré le niveau d'alerte élevé, il n'a pas été question d'annuler l'évènement et il n'a pas été nécessaire de prévoir un effectif policier plus important qu'à l'habitude. C'est en 2012, suite à la fusillade qui a eu lieu sur la place Saint-Lambert à Liège, que la Pastorale Urbaine a mis sur pied son premier Chemin de croix liégeois, à l'occasion du vendredi saint. Pour la religion chrétienne, cette date correspond à la mort de Jésus sur la croix, deux jours avant sa résurrection à Pâque. "

    Ref. Attentats: le cinquième Chemin de croix de Liège a rendu hommage à Bruxelles

    Ce chemin de croix, conduit par l'évêque et rythmé par les tambours des cadets de la marine, n'a en effet nullement pâti de la psychose des attentats: comme chaque année, il a réuni un milllier de chrétiens pérégrinant depuis Saint-Pholien en Outremeuse jusqu'à la cathédrale Saint-Paul en passant par le Perron liégeois, la place Saint-Lambert, le parvis de l'Opéra et la fontaine de la Vierge de Delcour (invisible cette année pour cause de restauration). Pas de baisse non plus, au contraire, dans l'assistance aux offices dans les autres églises de Liège: au Saint-Sacrement (Boulevard d'Avroy), l'église était pleine, tant à la messe du jeudi-saint à  20h qu'au chemin de croix du vendredi-saint à 15h.

    JPSC