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Foi - Page 949

  • L’éléphantiasis des conférences épiscopales

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    À ce propos, Jeanne Smits signale sur son blog « une interview de Mgr Bux publiée mercredi par La Bussola quotidiana (dont Frédéric Mounier, de La Croix, a donné quelques extraits un peu atténués par sa traduction, ici) »  Mgr Bux qui est théologien et consulteur à la Congrégation pour la doctrine de la Foi pose son diagnostic dans les termes suivants: « L'autocéphalie est une sorte de virus qui devient un principe de destruction de l'Eglise, et par malheur il s'est attaqué aussi à l'Eglise catholique. Il suffit de penser à l'éléphantiasis des conférences épiscopales (nationales, régionales, territoriales) qui veulent pratiquement dicter des lois, y compris au Siège apostolique de Rome. Le risque est grave : la réalité – elle n'est pas d'aujourd'hui – est qu'il existe une tentative de la part de certaines conférences épiscopales de se constituer en alter ego du Saint-Siège, oubliant que les conférences épiscopales ne sont pas d'institution divine. Ce sont des organismes ecclésiaux qui ont, de ce fait, toutes les limites des organismes humains. Même l'autorité d'un seul évêque ne peut être supplantée par une conférence épiscopale. Mais aujourd'hui c'est ce à quoi on assiste, à la sape lente et directe de l'autorité de l'évêque individuel de la part des conférences épiscopales. Celles-ci, entre autres choses, n'ont pas de prérogatives doctrinales, mais malgré cela, nous voyons très fréquemment des prises de position quasi contestataires par rapport à l'autorité de l'évêque de Rome, sans laquelle l'autorité des organismes collégiaux ne subsiste pas non plus. Comme l'enseigne le Concile Vatican II, le collège des évêques n'existe jamais sans sa tête. Si nous n'essayons pas de soigner rapidement ce virus, nous courons le risque de nous trouver, nous aussi, dans des situations analogues – et je dirai à chaque fois plus difficiles – à celles de ceux qu'on appelle les frères séparés. » Mgr Bux pense notamment ici à l’autocéphalie des Eglises orthodoxes.

    Voir sur ce sujet  le blog de Jeanne Smits : Les excès des conférences épiscopales : une interview de Mgr Nicola Bux

     

  • Exécutif musulman : le blocage

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    Dans « La Libre » de ce jour, sous la signature de Christian Laporte :

    « La nouvelle ministre des Cultes avoue à son tour son impuissance dans le dossier.

    D’aucuns avaient imaginé que la nouvelle ministre des Cultes, Annemie Turtelboom (Open VLD) allait vite trouver une solution aux inextricables dysfonctionnements de l’Exécutif des Musulmans après le “surplace” permanent de Stefaan De Clerck. C’est raté ! Interpellée jeudi au Sénat par Richard Miller (MR), la ministre a bien dû avouer qu’elle ne pouvait, dans l’état actuel du dossier, rien faire de plus que son prédécesseur. Annemie Turtelboom, comme De Clerck hier, a certes expliqué que des contacts étaient en cours entre son administration et la direction de l’EMB à propos des propositions soumises par ce dernier pour sortir de l’imbroglio mais elle s’est dit impuissante face aux putschs à répétition qui traversent l’exécutif de l’Organe chef de culte de l’islam en Belgique. C’est qu’une intervention de sa part serait considérée comme une immixtion dans le fonctionnement d’un culte reconnu. La ministre n’ignore plus rien du nouveau rebondissement ayant à la fois été informée par la majorité et par son président Semsettin Ugurlu et par la minorité réunie au sein de l’Alternative démocratique des musulmans de Belgique autour d’Isabelle Praile-Soumaya, vice-présidente évincée vendredi dernier. Ne cachant pas sa bonne volonté, Mme Turtelboom veut aussi un vrai dialogue entre les parties en cause.

    Richard Miller n’a pu cacher son trouble car “cet Exécutif, qu’on le veuille ou non, est désormais un rouage important du fonctionnement de la société belge qui sur quelque onze millions d’habitants ne compte pas moins de 600 000 personnes, réparties en 295 communautés, de confession musulmane” . Déjà “le fait de n’avoir pas pris de décision pour résoudre ses difficultés a eu pour conséquence de réduire les moyens de fonctionnement de l’Exécutif” . Or pour Miller “il faut savoir ce que l’on veut : si le législateur a confié des missions importantes à cet Exécutif, il doit pouvoir fonctionner convenablement dans le respect de la législation belge et en visant l’efficacité. Mais il faut aussi le préserver de toute dépendance, financière ou autre, d’influences extérieures, si celles-ci sont attentatoires à la sécurité publique”. Le sénateur montois attend donc “une attitude ferme et juste à l’instar sans nul doute des citoyens belges de confession musulmane” .  Voir ici : Exécutif musulman : le blocage

    L’Islam n’est pas un culte comme les autres parmi les 7 cultes  (laïcité comprise) que reconnaissent  (et subsidient à ce titre) les pouvoirs publics belges. Selon la théorie chrétienne classique des deux glaives, le pouvoir spirituel de l’Eglise qui commande et ordonne le bien commun surnaturel, et le pouvoir temporel de la société civile, qui commande et ordonne le bien commun naturel, sont distincts même s’ils se complètent et doivent s’aider mutuellement. Rien de tout cela dans l’Islam: pas d’Eglise, pas de hiérarchie véritable, pas de distinction entre la société civile et la société religieuse : tout est dans tout et réciproquement dans une (joyeuse ?) confusion. Le choc des cultures ?

     

  • Vatican II superdogme ? la réponse de l’évêque de Bayonne

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     Lu sur  Le Salon Beige

    A la veille du consistoire du 18 février, qui verra la création de 22 nouveaux cardinaux, Benoît XVI a convoqué l'ensemble du collège cardinalice pour discuter des sujets touchant la vie de l'Eglise. Il est fort probable que celui concernant la régularisation canonique de la Fraternité Saint Pie X soit abordé. De quoi donner de l'urticaire aux observateurs superficiels.

    Dans La Vie, Mgr Aillet déclare à propos de l'adhésion au Concile Vatican II :

    "Il est légitime que le pasteur de l’Église universelle ait le souci d’une réconciliation pour tous les fils et filles de l’Église. Une partie de cette réconciliation porte sur la réception de Vatican II. Est-ce qu’on ne risque pas de crisper les choses en faisant de l’adhésion à Vatican II la condition de la communion ? Le principe même d’adhérer au Concile est source de malentendu, car il en existe des interprétations qui s’opposent, et pour cette raison, il vaudrait mieux dire : “J’adhère à l’enseignement de l’Église dont Vatican II est la dernière expression solennelle, que je reçois dans le cadre de la tradition bimillénaire catholique, sous la conduite du pontife romain, et en harmonie avec les assemblées synodales qui se sont réunies depuis 40 ans.”

    Il est vrai qu’il y a une nouveauté de Vatican II par rapport aux 20 conciles précédents, qui avaient défini des énoncés de foi ou condamné des erreurs. Ce n’est pas le parti qu’a pris Jean XXIII, qui voulait présenter la foi de manière plus accessible à un monde éloigné de Dieu. Les textes ont donné lieu à des formulations équilibrées qui ont rencontré une quasi-unanimité à l’époque dans les votes des Pères. Ces textes sont une interprétation autorisée des énoncés de foi, sur laquelle il n’est pas utile de se crisper. Dans l’Église, on peut avoir des sensibilités spirituelles différentes tout en étant en communion, et il doit exister la possibilité de discuter tel ou tel point du Concile sans que cette communion soit en danger. L’important est donc d’adhérer à ce qui me semble être la meilleure interprétation globale, celle qu’en fait Benoît XVI, celle de la réforme et du renouveau dans la continuité de l’unique sujet qu’est l’Église."

    Il paraît bien difficile d'adhérer à des textes en laissant ouverte la question de leur sens: "hic iacet lepus", comme on disait jadis au collège...

     

     

  • La semaine de prière pour l’unité des chrétiens (18-25 janvier)

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    Sur son blog, le chanoine Eric de Beukelaer, Doyen de Liège-rive gauche, explique son approche de l’œcuménisme. Extraits :

    « (…) Des siècles durant, catholiques, orthodoxes et protestants se sont forgés une identité par opposition à l’autre (…). Depuis près de cent ans, le mouvement œcuménique renverse cette tendance (…mais il)  bute cependant aujourd’hui sur des obstacles d’ordre dogmatique et disciplinaire : sens des sacrements, culte marial, communion des saints, rôle du pape, critères d’accès aux ministères ordonnés, etc. Je ne vois pas comment ces divergences théologiques pourraient être surmontées – du moins pour l’instant. Pour ne pas faire du surplace, l’élan œcuménique est donc invité à également explorer d’autres chemins (…)

    Je ne prône pas un syncrétisme qui créerait l’unité chrétienne sous la forme d’un melting pot, empruntant quelque chose à chaque tradition. Il s’agit plutôt pour chaque baptisé de se mettre en condition d’accueil et d’émerveillement devant d’autres réalités chrétiennes et de se laisser ainsi convertir par ce que l’Esprit y révèle. En tant que catholique romain, je crois que la plénitude de l’Esprit subsiste dans mon Église, mais cela ne signifie pas que pareille plénitude y soit toujours à l’œuvre. En scrutant avec discernement la vie des autres Églises et communautés chrétiennes, je pourrais fort bien découvrir de vastes trésors spirituels que le poids des habitudes ou du péché a fait oublier au catholique que je suis.(…).

    Concrètement? Chacune des trois grandes traditions chrétiennes met davantage en relief certains aspects de la vie en Esprit. A nous de les découvrir et d’en tirer les leçons qui s’imposent (…)Appliquons le discernement œcuménique à notre situation concrète de catholiques occidentaux. Je trouve que – trop souvent – nous nous épuisons dans un débat sur les structures. Combien de fois est-ce que je n’entends pas dire : « je rêve d’une Eglise plus démocratique ? ou – au contraire – plus centralisée autour de Rome » ? A cela, je réponds : « Je rêve d’une Eglise où tout baptisé se sent acteur de l’Evangile, où les laïcs prient en famille, partagent la Parole de Dieu, demandent à leur clergé : parlez-nous de Dieu… et où ce clergé répond à cette légitime demande ». La fréquentation de nos frères protestants nous rappelle que toute vie chrétienne trouve sa source dans la rencontre spirituelle avec le Ressuscité, aidé en cela par la rumination de l’Ecriture sainte. La rencontre de nos frères orthodoxes nous enseigne que pareille expérience conduit à la célébration et à l’adoration du Dieu trois fois saint. Avec les protestants, apprenons donc à d’abord « rechercher le Royaume de Dieu et sa justice » (Matthieu 6, 33) ; avec les orthodoxes « poussés par l’Esprit, crions vers le Père en l’appelant : Abba! » (Romains 8, 15) et ceci avec notre corps, cœur et esprit. Bref, en écoutant ce que l’Esprit dit à nos frères protestants et orthodoxes, peut-être découvrirons-nous mieux ce que l’unique Esprit murmure en ce début de XXIe siècle, aux catholiques occidentaux que nous sommes. « Celui qui a des oreilles, qu’il entende ce que l’Esprit dit aux Églises »  (Apocalypse, 2, 11).

     Tout le « post » ici : Semaine de Prière pour l’Unité des Chrétiens: « Ce que l’Esprit dit aux Églises » (Apocalypse, 2, 11)

     

  • Cinquante ans de controverses : comment lire ou relire Vatican II ?

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    C’est la question examinée par Sandro Magister sur son site « Chiesa ». Voici quelques raccourcis du document :

    ROME, le 19 janvier 2012 – Lorsqu’il a proclamé une Année de la foi qui coïncidera avec le cinquantième anniversaire de l'ouverture du concile Vatican II, Benoît XVI a insisté une fois encore sur la nécessité d’une "juste herméneutique" de cet événement. (…). Dans un long essai qui a été publié en deux parties par "La Rivista del Clero Italiano" [La Revue du clergé italien], Gilles Routhier professeur à l’Université Laval (Québec) a reconstitué tout le parcours de la controverse entre Rome et les Lefebvristes. Il en a analysé les rapprochements, les ruptures, les changements de ligne. Pour en arriver à cette conclusion : l'herméneutique "de la discontinuité et de la rupture", aussi bien que celle "de la continuité", qui ont été toutes les deux soutenues, à des moments différents, par les Lefébvristes et par d’autres courants traditionalistes, restent invinciblement éloignées de l'herméneutique "de la réforme" qui est proposée par Benoît XVI, avec sa conception dynamique de la tradition.(…) 

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  • Un imprimatur pour les publications électroniques ?

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    Le bimensuel « L’Homme Nouveau » a interrogé le Vicaire Général du diocèse de Paris sur cette idée qui a germé dans l’appareil épiscopal :

     « Mgr Michel Aupetit est vicaire général du diocèse de Paris. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages dont le dernier en date est L'Homme, le sexe et Dieu (éditions Salvator). Il a bien voulu nous accorder un entretien après la circulation sur Internet d'une déclaration concernant l'abbé Pagès et plus largement la prise de parole sur Internet au nom de l'Église.

      Vous avez souligné, dans une déclaration du 15 décembre sur l'abbé Pagès, les difficultés liées à l'absence d'imprimatur pour les documents circulant sur Internet, spécialement les vidéos. Tout d'abord, qu'est-ce que l'imprimatur ? Par qui est-il délivré et en quoi se distingue-t-il du nihil obstat ?

     L'imprimatur, c'est l'autorisation de l'autorité hiérarchique pour imprimer un ouvrage. Le nihil obstat indique simplement que dans le texte rédigé il n'y a rien de contraire à la foi. Ce sont des théologiens désignés par l'évêque et sous l'autorité de celui-ci qui les délivrent.

     Quelles sont les difficultés que pose cette prolifération de documents fournis par des catholiques soucieux, pour beaucoup, de transmettre leur foi ?

    On peut tout d’abord se réjouir de cette prolifération qui montre l’intérêt croissant du public pour la question religieuse et la volonté des fidèles d’évangéliser avec les outils modernes mis à leur disposition. La difficulté essentielle est la même que pour tous les documents publiés sur Internet. Elle concerne la validité et la fiabilité de ce qui est ainsi proposé et la manière dont une personne de bonne volonté va pouvoir exercer son jugement dans cette abondance.

    Faut-il envisager un élargissement du droit canonique concernant un imprimatur puisqu’il ne porte actuellement que sur certains imprimés, comme son nom l’indique d’ailleurs ?

    On peut toujours imaginer un élargissement de reconnaissance de la valeur théologique des différentes productions. Aujourd’hui, on assiste à des controverses via internet qui finissent sur le bureau de l’official du diocèse, délégué par l’évêque pour exercer la juridiction contentieuse. Dans l’état actuel, il me semble exagéré de recourir à l’officialité quand il s’agit seulement d’une « disputatio », aucun des auteurs ne pouvant se dire, malgré ses titres et son savoir, représentant attitré du magistère.

    Comment, sur le plan purement pratique, un tel « label de catholicité » pourrait-il être mis en place et qui pourrait donner ce fameux label ?

    Actuellement, il est difficile d’envisager la mise en place par l’évêque d’une équipe capable de visionner et d’étudier l’abondance des productions sur le web. Ce qui serait souhaitable n’est pas toujours possible.  Il faudra donc pour tous ceux qui souhaitent éclairer leur intelligence de la foi, consulter les documents officiels comme, par exemple, le Catéchisme de l’Église catholique.

    Au-delà des difficultés pratiques, comment cette idée pourrait-elle être recevable alors qu’elle contredit l’esprit de liberté d’expression qui caractérise Internet ?

    Chacun est absolument libre de s’exprimer comme il le veut. Mais dans ce cas, il donne une opinion personnelle, parfaitement respectable, mais qui n’engage que lui et en rien la foi de l’Eglise. Celle-ci repose sur la foi de Pierre et des Apôtres du Seigneur et de leurs successeurs, à savoir les évêques chargés de sa transmission et de son intégrité (Mt, 16, 18 ; Lc, 22, 32 ; Eph 4, 11 ; Col 2, 7 ; 1 Tm 4, 6). Retour ici.

    Un label « catholique garanti » délivré  par les autorités ecclésiales à certains sites ou productions électroniques qu’elles ne contrôle pas ?  Sur base de quels critères : la soumission à la ligne d’un évêché ou d’une conférence épiscopale, à moins de créer une commission de contrôle doctrinal au sein de la congrégation romaine de la doctrine de la foi?… Bonne chance dans la jungle. Et si on vérifiait déjà ce qui sort de certaines officines médiatiques appartenant aux structures de l’Eglise ?

  • Vœux pieux pour l’année de la foi ?

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    Lu sur le site « Riposte Catholique » :

    « C’est une demande répétée de la Congrégation pour la doctrine de la foi dans la note envoyée aux évêques pour l’Année de la Foi :

    Il est souhaitable de vérifier les catéchismes locaux et les différents instruments de travail catéchétiques en usage dans les Églises particulières, pour assurer leur pleine conformité avec le Catéchisme de l’Eglise catholique. Au cas où certains catéchismes ou instruments de travail pour la catéchèse ne seraient pas en plein accord avec le Catéchisme ou manifesteraient des lacunes, on commencera à en élaborer de nouveaux, éventuellement selon l’exemple et avec l’aide d’autres Conférences épiscopales qui ont déjà pris le soin d’en rédiger.

    Et juste après :

    En collaboration avec la Congrégation pour l’Éducation Catholique, qui est compétente, il sera opportun de vérifier la présence des contenus du Catéchisme de l’Eglise catholique dans la Ratio de formation des futurs prêtres et dans le cursus de leurs études théologiques.

    Et au cas où l’on n’aurait pas bien compris :

    Il sera opportun de vérifier la réception du Concile Vatican II et du Catéchisme de l’Église catholique dans la vie et la mission de chaque Église particulière, surtout dans le domaine de la catéchèse. Pour ce faire, on espère que, soutenus par les Commissions des Conférences épiscopales pour la catéchèse, les Services diocésains de la catéchèse, qui ont le devoir de veiller à la formation des catéchistes sur le plan des contenus de la foi, feront un nouvel effort. »

     Référence ici : L’année de la foi verra-t-elle des catéchismes catholiques dans nos diocèses ?

     

     

  • Mario Monti : la foi ne peut être réduite à une niche intime personnelle

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     Le nouveau président du gouvernement italien Mario Monti s’est rendu en  visite officielle chez Benoît XVI samedi 14 janvier. Répondant, le 18 janvier, aux questions de Radio Vatican et de   L’Osservatore Romano  , le président Monti s’est livré à une analyse précise des relations possibles entre Église et État, ainsi qu’à une évaluation éthique de la crise. Ses propos vont au-delà d’une simple évaluation de la situation italienne 

     « La relation entre les États et l’Église peut être considérée comme un pont, une ouverture qui abat les murs des égoïsmes nationaux, en affirmant le sens d’une appartenance qui signifie respect, responsabilité et solidarité », a-t-il tout d’abord déclaré (…) La crise est pour lui « de plus en plus une crise sociale ». Chacun doit s’interroger, selon Mario Monti, sur la manière de « mettre un terme au temps de la pauvreté, caractérisé par les exclusions, la perte d’espérance, la dénatalité, la désagrégation de la communauté, de la famille, des réalités associatives, tout en s’interrogeant sérieusement sur ce qu’est la véritable richesse » (…)

    À la question « Que signifie être crédible ? », Mario Monti répond : « Avant tout prendre en compte le bien commun face aux intérêts particuliers ». « Le sens de l’État, poursuit-il, se mesure à la volonté et au souci de cohérence de chacun pour traduire la conscience démocratique en règle de vie, exigeante pour soi-même et solidaire de tous » (…)

     S’appuyant sur l’expression utilisée par Benoît XVI peu après son élection (« Ne pas fuir, par peur, devant les loups »), le président du Conseil italien pense que « dans la tempête, nous devons cultiver, avec sagesse et patience, l’espérance ». Face à la crise, « les citoyens et les institutions ne doivent pas s’enfuir comme devant les loups, mais rester solidement unis ».

    Évoquant le rôle possible de la foi dans l’action publique, il confie : « La foi ne peut être réduite à une niche intime et personnelle. Au contraire, tout en respectant la nécessaire autonomie du politique, la foi ne peut pas être, comme le dit Joseph Ratzinger, “un simple corollaire théorique à une certaine vision du monde” ».

    Pour ce qui concerne la formation, l’intégration, la responsabilité civile et morale, la contribution de l’Église est, aux yeux de Mario Monti, « vraiment précieuse ». Il voit enfin dans « les mains du pape, des mains fortes, qui soutiennent les poids portés par beaucoup ».

     L’article complet dans « La Croix », sous la signature de Frédéric Mounier : Selon Mario Monti, « la foi ne peut être réduite à une niche intime et personnelle  Pourrait-on imaginer un tel propos dans la bouche d’un ministre du gouvernement belge ?

  • Enseignement philosophique et religieux en Belgique francophone : vers le grand melting pot ?

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    Le site officiel des diocèses de Belgique nous informe sans autre commentaire :

    Introduire un tronc commun aux cours de religion, philosophie et morale dès l’enseignement fondamental…  la proposition de la ministre de l’enseignement obligatoire, Marie-Dominique Simonet, fait son chemin auprès du parlement de la fédération Wallonie Bruxelles.

    Une réflexion est menée, depuis plusieurs années, sur la possibilité de combiner la morale et la religion en un cours commun. Et, ces derniers mois, le dossier a nettement avancé sous l’impulsion de la ministre Simonet qui a entendu à plusieurs reprises le Conseil consultatif des cours philosophiques (CCCP) et les représentants des cultes.

    Un accord semble se dégager aujourd’hui au parlement de la fédérations Wallonie Bruxelles autour de la proposition de la ministre de créer, dès le fondamental, un tronc commun afin de « développer la pensée rationnelle, logique et argumentative autour de trois grands axes » : le questionnement philosophique pour permettre le développement de schémas de pensée personnelle, le dialogue interconvictionnel avec une initiation aux différentes confessions religieuses et aux divers courants de la laïcité et enfin, l’éducation à une citoyenneté active abordant les bases de la vie en société et le développement moral.

    Interrogée ce mercredi 18 janvier 2012 sur les antennes de Bel-RTL, Marie-Dominique Simonet, a précisé que ses propositions n’allaient pas dans le sens de réduire le nombre d’heures de cours des religions spécifiques, mais visaient la rencontre, l’ouverture et la lutte contre les différents intégrismes. Dès septembre 2013, une partie du contenu des cours sera donc identique dans les cours de religion et de morale, en primaire et secondaire. La ministre envisage pour cela de mettre en place des modules destinés aux enseignants qui devront se former dans les matières communes. Mais avant cela, il reste à définir et à produire le contenu concret de cet enseignement, une mission qui sera confiée à un groupe de travail représentatif des différentes convictions concernées

     Mgr Harpigny, évêque référent pour les cours de religion, se dit favorable à cette orientation, ajoutant que la concertation doit se poursuivre entre représentants des cultes et de la laïcité. Rappelant le pacte scolaire qui prévoit des cours « confessionnels », Mgr Harpigny insiste sur le fait que les cours de religion catholique  doivent être donnés par des personnes de religion catholique et qu’il faudra rester attentif à ce qu’ils ne deviennent pas un cours d’histoire des religions. Voir ici  Des cours « philosophiques » dès les primaires

    Nul doute que cette initiative réjouira les mânes de Voltaire, lui qui eût déjà voulu voir de son temps  « qu’avec le grand mufti le pape dansât le cotillon ». Les identités sont meurtrières, c’est bien connu depuis le concile, et puis Monseigneur le Référendaire marque son accord dans une phrase si bien balancée.

    Et, en réalité, qu’est-ce que cela change aux cours de  religion catholique déjà fort peu convictionnels d’aujourd’hui ? Reste à savoir ce qu’en pense le grand mufti.

  • Une réconciliation toujours difficile

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    Dans un dossier spécial à paraître le 19 janvier, “La Vie” fait le point sur les tensions engendrées, au sein même de la Fraternité Saint-Pie X, par les actuelles tentatives de réconciliation entre Rome et les “Lefebvristes”.

    Où en est le feuilleton? Trois ans après la levée par le Vatican de l'excommunication des quatres évêques intégristes, Benoît XVI va t-il céder devant les exigences lefebvristes, les disciples de Mgr Fellay vont-ils se déchirer, interroge Jean Mercier qui poursuit:

    "Du 24 au 27 janvier prochains, l'assemblée plénière de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi (CDF) statuera peut-être sur la position ultime de Rome dans le feuilleton à rebondissements de la réconciliation entre la Fraternité Saint Pie X et le Saint Siège. Relancée il y a douze ans ans, la normalisation des dissidents a connu un coup d'accélérateur par Benoît XVI. Après avoir reçu Mgr Fellay en 2005, le pape a accédé aux trois conditions posées par les intégristes : réhabilitation officielle de la messe ancienne dans l'Eglise (2007), levée des excommunications (2009), tenue de discussions doctrinales approfondies (2009-2011) (…) En septembre dernier, la Congrégation pour la Doctrine de la foi a proposé un "Préambule doctrinal" (un protocole d'accord), tenu secret. Mi décembre, Mgr Fellay a renvoyé au Vatican le texte avec ses remarques, elles aussi restées secrètes. Insatisfaite, la CDF a demandé de nouvelles précisions à la FSSPX, qui les a données tout récemment.

    On attend désormais la réponse du Vatican aux exigences ultimes de Mgr Fellay. Il est peu probable que Rome arrête les frais. Le pape pourrait, soit reformuler encore le protocole d'accord, soit accéder aux demandes des intégristes, s'il estime que la volonté de ses interlocuteurs d'être en communion avec lui et l'Eglise est bien réelle.

    En tout état de cause, la Fraternité sacerdotale Saint Pie X est sous pression. D'un côté les ultras (un quart des fidèles et des clercs) refusent tout retour dans le giron de Rome car cela les obligerait à renoncer à leurs positions idéologiques. Certes ils ne seraient pas obligés de célébrer la messe telle que le pape la célèbre, mais ils devraient au moins la considérer valide, ce qu'ils nient depuis 40 ans. Ils perdraient aussi dans l'opération ce qui fait leur fonds de commerce : dénoncer l'apostasie de l'Eglise, incarner le petit reste des catholiques "purs".

    De l'autre les modérés forment un autre quart. Ils sont prêts à de menues concessions envers Rome dans l'espoir d'être réintégrés, ce qui serait pour eux comme une avalisation de leur idées. Ils veulent continuer leur croisade au sein de l'Eglise, et comptent bien que le Magistère condamnera un jour les éléments du Concile qui leur sont insupportables (liberté religieuse, dialogue interreligieux et œcuménique).

    Entre les deux, le gros des troupes est légitimiste, et suivrait probablement Mgr Fellay dans ses décisions. A moins que certains ne basculent, en cas de putsch des ultras. L'issue de cette guerre fratricide n'est pas claire, mais il est probable qu'une scission interviendrait au sein de la FFPSX si un accord de réconciliation était scellé avec Rome. Voir ici: Entre les intégristes et le Vatican, une réconciliation sous pression

     Entre 1975 et 1988, Rome a perdu beaucoup de temps dans cette affaire. Les positions se sont durcies. L’histoire des schismes nous apprend que plus on tarde à les résorber, plus il devient difficile, sociologiquement et culturellement, de refaire l’unité perdue. On peut aussi se demander si le « préambule doctrinal » au protocole d’accord de Rome avec la Fraternité Saint-Pie X est suffisant pour aller au cœur du problème : donner une interprétation magistérielle autorisée des textes conciliaires qui font difficulté largement au-delà du cas particulier de cette Fraternité pointue. Et si tel n’est pas l’objet du préambule en question, on ignore en tout cas sur quoi celui-ci peut bien porter... 

  • Pakistan : une blogueuse musulmane prend la défense de chrétiens malmenés

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    Source : Agence Fides

    Une intellectuelle et blogueuse musulmane s'est activée afin de défendre les enfants chrétiens maltraités dans le cadre d'un épisode qui a récemment secoué la communauté chrétienne de Karachi, la capitale du Sindh. Ces jours derniers, un groupe de quatre musulmans a attaqué une église chrétienne pentecôtiste dans la New Colony Mianwali de Manghopir (quartier de Karachi), a giflé les enfants, saccagé l'église, endommagé les objets du culte et piétiné les Bibles, rendant inutilisables les systèmes d'amplification. Selon les agresseurs, provenant d'une mosquée des environs, « les chants des enfants chrétiens troublaient leur prière ».

    « La communauté chrétienne locale n'a pas voulu porter plainte - explique à Fides un chrétien, représentant local de l'APMA (All Pakistan Minorities Alliance) - par crainte de rétorsions. L'attaque a épouvanté la communauté au point que toutes les nouvelles églises de la zone sont demeurées fermées pendant quelques jours. Ce sont surtout les enfants qui sont terrorisés ».

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  • La crise du sacerdoce en Suisse

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    Il est instructif de lire cette note (signalée par le Suisse Rom@in) à propos du déclin des vocations en Suisse et dans le Valais en particulier. Ce qui y est dit s'applique sans doute, pour une très large part, à la situation que nous connaissons chez nous.

    Le recul des vocations en Suisse et en Valais

    EGLISE. Le catholicisme occidental connaît depuis des décennies une baisse constante du nombre de ses prêtres diocésains. Diagnostic et essai d’interprétation.

    Vincent Pellegrini

    Les éditions  SPI viennent de publier un livre sur la pénurie de prêtres diocésains en Suisse. La partie analytique avec les résultats commentés est rédigée par Roger Husistein, collaborateur scientifique de l’Institut suisse de sociologie pastorale, à Saint-Gall, qui est à l’origine de cet  ouvrage.  Ce dernier comprend aussi des essais d’Arnd Bünker, Marc Donzé, Daniel Kosch, Pierre-Yves Maillard, Thomas Ruckstuhl et Martin Werlen.

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