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International - Page 274

  • L'implication militaire russe fait bouger le dossier syrien

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    De P. JM. Robinne sur ihsnews.net :

    L’entrée de la Russie dans le conflit fait enfin évoluer les positions occidentales en Syrie

    Les choses semblent enfin évoluer en Syrie. Il faut dire que depuis le lancement de la grande coalition menée par les Etats-Unis, les choses n’avançaient guère… Il aura fallu attendre l’entrée de la Syrie dans l’arène pour que les positions bougent. Certes il ne s’agit pas de retournement, mais souvent en diplomatie ou en politique, il suffit d’un léger flottement pour que les lignes arrivent enfin à bouger. Ainsi, les dernières prises de position du secrétaire d’État étasunien, John Kerry, et du chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, concernant la situation en Syrie reflètent la nouvelle orientation de l’Occident au niveau du projet de règlement de la crise syrienne. Le secrétaire d’État US a affirmé que Washington et Moscou partagent les mêmes points de vue concernant les clés de la solution en Syrie ; sauf qu’un différend essentiel oppose les États-Unis et la Russie : le soutien étasunien à Bachar al-Assad est impossible. En revanche, les Etats-Unis acceptent aujourd’hui de composer avec Bachar, puisqu’à leurs yeux, composer n’est pas soutenir…Détail, langage diplomatique, peu importe en fait tant que les lignes évoluent vers une solution. De son côté, Laurent Fabius a précisé que Paris ne réclamera pas le départ du président syrien comme condition préalable aux pourparlers de paix. Mais il a souligné sur ce plan, qu’une solution diplomatique nécessite la mise en place d’un gouvernement d’union nationale regroupant des membres du gouvernement d’Assad, et ce, pour éviter la réédition du scénario de l’effondrement irakien.

    Immanquablement, l’implication militaire russe en Syrie a fait bouger le dossier syrien. Elle a aussi mis sur le tapis la formule d’une solution pacifique.

    Selon certains observateurs, l’implication russe en Syrie a pour objectif de prévenir la chute du régime d’Assad, après l’élargissement de la zone de contrôle de l’opposition (sous toutes ses formes), et le blocage par l’EI de la route Damas-Alep. Les craintes que la capitale soit encerclée sont d’ailleurs grandes, après que les combattants du Hezbollah aient échoué à protéger le régime, et à l’aider à reprendre le contrôle des positions conquises par l’opposition. Les membres des gardiens de la révolution ont eux aussi non seulement failli à protéger le régime, mais également la capitale syrienne.

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  • En Irak, "c’est toujours Dieu qui gagne"

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    De Christophe Lamfalussy envoyé spécial de « La Libre » à Erbil (extrait)l : 

    5603bcae3570b0f19edb1bf6 (1).jpg« Alors que des chrétiens quittent l’Irak, d’autres restent, résolus à reprendre à Daech le contrôle de leur berceau historique de la plaine de Ninive. Au Kurdistan irakien, cinq milices chrétiennes s’entraînent actuellement. Certaines combattent avec les peshmergas kurdes ou avec des milices chiites, mais la plupart s’apprêtent à prendre le relais de l’armée irakienne quand une offensive - encore hypothétique - aura reconquis la plaine de Ninive.

    "Nous pourrons battre Daech avec notre foi", assure Ayshoa Esttaifo Khalis, le chef d’un parti assyro-chaldéen qui a deux députés au Parlement irakien. "Ils croient en leur satan et nous croyons dans un Dieu. C’est toujours Dieu qui gagne."

    Sous l’autorité de la gendarmerie kurde

    Le parti dispose depuis 2004 d’une milice, la Force de garde de la plaine de Ninive (NPGF), qui s’entraîne aujourd’hui dans la région de Dohuk. Certains de ses miliciens portent le badge de la Zeravani. Cette unité spéciale des forces kurdes est semblable à une gendarmerie. Elle est rattachée au ministère kurde de l’Intérieur. "Notre mission sera de tenir les villages chrétiens de la plaine de Ninive une fois qu’ils auront été reconquis", ajoute M. Khalis. Lors de l’offensive de Daech en août 2014, la NPGF n’a pas combattu, mais a encadré la population dans sa fuite.

    La NPGF dit avoir 1 600 hommes qui disposent de kalachnikovs, de lance-roquettes RPG-7, de fusils-mitrailleurs BKC et de grenades, et affirme en entraîner 1 000 autres, pour créer une force au total de 2600 hommes.

    Difficile de vérifier ces chiffres, d’autant plus qu’il y a concurrence entre les différentes milices chrétiennes pour attirer les fonds de la diaspora et recruter des combattants aux Etats-Unis, en Russie et en Europe.

    Tel est notamment le cas de la Dwekh Nawsha, qui signifie la Brigade des "martyrs de demain" en araméen. Cette milice ne combat pas avec les Kurdes, mais en coordination avec eux.

    Recrutement en Belgique

    Elle vient de créer une antenne en Belgique avec l’objectif de "créer une armée chrétienne pour lutter contre la barbarie islamique, protéger les chrétiens d’Orient et toutes les populations opprimées par celle-ci".

    Les volontaires belges sont invités à se rendre à Erbil, sans l’attirail militaire, avec la promesse d’être pris en charge par l’organisation sur place. Ils sont encouragés à "verrouiller" leur compte Facebook pour éviter des regards indiscrets et à utiliser un système de cryptage pour les portables qu’ils emportent en Irak.

    Il y a également la plus petite Unité de protection des plaines de Ninive (UPPN), présente dans la région d’Al Koch et entraînée par deux Marines américains à la retraite, ou les Brigades de Babylone, qui agit sous l’ombrelle de l’une des 54 milices chiites existant en Irak.

    Ce morcellement extrême inquiète les leaders religieux chrétiens en Irak. L’Eglise plaide, comme le gouvernement kurde, pour le déploiement d’une force internationale et craint que la création de milices ne fasse des chrétiens une cible plus grande.

    Son objectif est le maintien de l’unité nationale de l’Irak car les chrétiens ne vivent pas uniquement dans le Nord du pays. "Soixante-cinq pour cent des chrétiens vivent à Bagdad. Il ne faut pas se concentrer uniquement sur la plaine de Ninive", souligne un haut responsable religieux préférant parler sous le couvert de l’anonymat.

    Un salaire bienvenu

    Selon M. Khalis, les milices ont toutefois l’avantage de sédentariser les jeunes en leur proposant un salaire. "Nous payons nos miliciens 425 dollars par mois, grâce à des dons des partis et des paroisses. Cela leur permet de subsister dans des camps ou dans des appartements plutôt que de partir à l’étranger", dit-il.

    Les chrétiens d’Orient espèrent obtenir, dans le cadre d’un règlement de paix, une mini-province de Ninive qui n’inclurait pas la grande ville de Mossoul. Celle-ci serait constituée de deux districts et abriterait, outre la minorité chrétienne, les Shabaks ou les Kakaï, qui ont aussi souffert de la politique d’assimilation pratiquée par Saddam Hussein. L’ancien leader sunnite avait fait aménager des villages sunnites autour de ces minorités pour les "étouffer" graduellement.[… ]

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    JPSC

  • Les Etats-Unis peu enclins à soutenir les chrétiens d'Orient

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    De Pierre Jovanovic sur le site de "Famille Chrétienne" :

    Les États-Unis en retrait sur les chrétiens d’Orient

    Alors qu'ils acceptent d’accueillir dix mille réfugiés syriens en 2016, les Américains mettent peu de moyens diplomatiques et militaires pour soutenir les populations persécutées en Syrie et en Irak.

    «Barack Obama laisse sombrer les chrétiens d’Orient. » Cette accusation n’émane pas d’un ponte républicain, porté à diaboliser le président américain, mais d’une ancienne cadre de l’administration démocrate sous Bill Clinton, devenue éditorialiste. La journaliste Kristen Powers a signé en avril dernier une tribu­ne impitoyable dans USA Today, un des titres américains les plus lus, fustigeant l’indifférence de la diplomatie américaine face aux persécutions religieuses. Alors qu’en Europe les chancelleries tentent de multiplier les initiatives en faveur des chrétiens d’Orient, le Département d’État semble briller par son silence.

    Le souvenir de la guerre d’Irak

    Cette absence de réaction doit beaucoup à l’héritage des années Bush, dont l’administration au pouvoir veut à tout prix se démarquer. Cette obsession de ne pas imiter le président précédent nourrit une vision relativiste sur les persécutions contre les chrétiens : « Leur appartenance religieuse ne leur donne pas automatiquement droit à une aide », aurait ainsi répondu un responsable du Bureau des migrations du ministère américain des Affaires étrangères, à l’évêque anglican Julian Dobbs, venu plaider la cause de chrétiens d’Irak demandant des visas. En février 2015, Barack Obama avait comparé le djihadisme aux croisades, suscitant un tollé au sein de la droite républicaine.

    Pour Lauric Henneton, maître de conférences de civilisation anglophone à l’université de Versailles Saint-Quentin, l’opinion américaine est également réticente à envoyer des troupes à l’étranger. « Pour tout ce qui touche à la Syrie, il y a le traumatisme de l’intervention en Irak. L’opinion est très opposée à une nouvelle intervention qui serait aventureuse, après plus de dix ans de guerres », explique-t-il.

    L’idée d’une opération militaire au Moyen-Orient contre l’État islamique est donc impensable, dans un pays désireux de se recentrer sur lui-même : « L’heure est au “nation building at home”. La politique étrangère passe au second plan quand il y a des affaires nationales qui occupent le terrain : en ce moment, le mariage gay, mais aussi et surtout la primaire républicaine », décrypte Lauric Henneton.

    L’attachement à Israël prioritaire

    Volubile sur leur christianisme, les républicains ne semblent cependant pas parler le même vocabulaire que celui des Églises du Moyen-Orient. Le Parti républicain se repose beaucoup sur une base électorale protestante évangélique dont le lien avec Israël se révèle très fort : « Cela est dû en grande partie à l’influence d’une théologie très particulière, le dispensationalisme, qui a émergé au XIXe siècle, minoritaire, mais qui rencontre un fort soutien populaire », estime Matthieu Sanders, pasteur franco-américain de l’Église évangélique baptiste de Paris-centre. « Cette école de pensée estime que, comme dans l’Ancien Testament, il existe aujourd’hui encore une alliance spécifique entre Dieu et le peuple d’Israël. Ceux qui pensent ainsi estiment que soutenir Israël – y compris en tant qu’État – est une marque de fidélité à Dieu. »

    Ce « sionisme chrétien » diffuse des positions farouchement hostiles à l’Iran et au régime syrien, ennemis d’Israël, alors qu’ils sont considérés comme des facteurs d’équilibre par nombre de chrétiens d’Orient, voire des défenseurs face à l’État islamique. La diaspora libanaise maronite aux États-Unis s’oppose donc aux candidats républicains sur Israël. Si les évangéliques américains sont sensibles aux persécutions religieuses au Moyen-Orient, « de là à s’identifier aux Palestiniens chrétiens et à se solidariser avec eux, il y a un pas que beaucoup ne parviennent pas à franchir », déplore Matthieu Sanders. Qui estime cependant que les jeunes générations prennent leur distance avec cette tradition. 

  • Un ambassadeur d'Arabie Saoudite à la tête du Conseil des Droits de l'Homme des Nations Unies

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    Lu sur MetroNews

    Faisal binHassan Trad, l’ambassadeur de l’Arabie Saoudite à Genève,  s’apprête à prendre la tête du panel du Conseil

    Entre janvier et mai 2015, l’Arabie Saoudite a exécuté 79 personnes. Quasiment autant que sur l’ensemble de l’année 2014. Cela n’a pas empêché l’ONU de promouvoir ce lundi la monarchie au sein du Conseil des droits de l'homme.

    Faisal bin Hassan Trad, l’ambassadeur de l’Arabie Saoudite à Genève, s’apprête en effet à prendre la tête du panel du Conseil. Un poste pour lequel il était en concurrence avec ses homologues représentant la Grèce, l'Algérie, le Chili et la Lituanie. Nommé par ses pairs, Faisal Trad obtient un rôle loin d’être seulement honorifique : "En tant que chef d'un groupe de cinq diplomates puissants, le rôle influent donnera à Mr Trad le pouvoir de sélectionner les candidats du monde entier pour plusieurs missions d'experts", rapporte le quotidien britannique The Independent.

    "Des innocents emprisonnés"

    Selon l’ONG UN Watch, la promotion de Faisal Trad était dans les tiroirs depuis le mois de juin. Le délai avant son officialisation s’expliquerait par son caractère polémique, assure l’UN Watch : "L’Arabie Saoudite détient les plus mauvais records du monde en matière de liberté religieuse, de droits des femmes, et continue à emprisonner des innocents comme le blogueur Raif Badawi."

    La femme de ce dernier n’a d’ailleurs pas manqué de réagir à la promotion de la monarchie. Depuis le Canada où elle s’est réfugiée, la jeune femme a estimé via Facebook que Riyad a désormais "le feu vert pour flageller à nouveau son mari". La sentence infligée à son mari - 50 coups de fouets hebdomadaires - a en effet été suspendue depuis plusieurs mois, grâce à la pression de la communauté internationale.

    "Décapité, puis son corps attaché à une croix"

    Une communauté internationale néanmoins discrète depuis la nomination de Faisal Trad. Ce lundi, seule la presse anglo-saxonne s'en fait l'écho. Sollicité par metronews, le Quai d'Orsay n'a pas donné suite. Interrogé vendredi à propos d’un récent rapport de l’ONU sur la peine de mort, Faisal Trad est quant à lui resté droit dans ses bottes. "Il nous semble impératif de préserver les droits des victimes au moment où des voix s’élèvent pour abroger la peine de mort au prétexte de prendre en compte les droits des coupables." En clair : les exécutions ont encore de beaux jours devant elle dans la monarchie sunnite.

    Pour preuve, celle à venir de Ali Mohammed al-Nimr. Un jeune homme de 20 ans, accusé d’appartenance à une organisation terroriste, et qui vient d’épuiser ses voies de recours devant la justice. Sa peine pourrait être appliquée ce jeudi : être "décapité, puis son corps attaché à une croix et laissé jusqu'à pourrissement".

  • Les chrétiens irakiens devraient rester dans leur pays en évitant de chercher à convertir

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    Telle serait, d'après La Libre, la position des trois évêques belges partis en délégation en Irak :

    Les évêques belges estiment que les chrétiens doivent rester en Irak “sans désir de convertir” mais avec “la mission de servir ce pays”. C'est leur conclusion, lundi, au terme d'une visite de quatre jours dans le Kurdistan irakien. Guy Harpigny, évêque de Tournai, Jozef De Kesel, évêque de Bruges, et Léon Lemmens, évêque auxiliaire de Malines-Bruxelles, étaient mandatés par la conférence épiscopale.

    C'était la première fois dans l'histoire de l'Eglise catholique belge qu'elle dépêchait une délégation à proximité immédiate d'un conflit militaire. Escortés par des peshmergas kurdes, ils ont notamment rendu visite au monastère syriaque orthodoxe de Mar Mattay, à six kilomètres de la ligne de front avec l'Etat islamique (Daech). Ses moines n'avaient pas vu de délégation étrangère depuis des années, à l'exception de leur patriarche basé à Damas.

    Le Kurdistan est une région autonome au nord-est de l'Irak qui héberge plus d'1,8 million de réfugiés ayant fui le conflit entre sunnites et chiites ou l'offensive de Daech il y a plus d'un an.

    Parmi ceux-ci, les chrétiens et les yézidis sont les plus vulnérables car ils ne peuvent aller nulle part ailleurs, ayant été chassés de leurs terres ancestrales. “Ou bien on crée des zones où ils peuvent vivre, ou bien il faut se préparer à accueillir des centaines de milliers de personnes”, avertit l'évêque auxiliaire de Malines-Bruxelles, Léon Lemmens, spécialiste des chrétiens d'Orient.

    “Ils ont besoin de paternité, de soutien et d'aide. Les chrétiens, mais aussi l'Occident et l'Europe doivent exercer cette paternité”, continue l'évêque. “Il faut rompre cette indifférence qui fait que le budget du Haut-commissariat aux Réfugiés de l'Onu (UNHCR) a été diminué de moitié. Evidemment, maintenant, on se réveille parce qu'ils viennent chez nous et parce qu'on a pas envie qu'ils viennent...”.

    Lors de leur voyage, les trois évêques ont été confrontés à des réfugiés chrétiens souhaitant partir à tout prix et à leurs responsables religieux qui tentent de préserver une présence dans ce pays. Rappelons que l'ancrage chrétien en Irak, entre le Tigre et l'Euphrate, date du premier siècle après Jésus-Christ quand les Assyriens ont adopté le christianisme. Il est antérieur à l'islam introduit lors de la conquête arabo-musulmane aux VIIè et VIIIè siècles.

    “Ce n'est pas à moi à dire ce qu'ils doivent faire”, dit Guy Harpigny. “Le patriarche chaldéen a ses priorités. Les parents ont d'autres soucis et pensent à l'avenir de leurs enfants. Mais ce serait une perte immense de multiculturalité de voir partir les chrétiens d'ici. L'idéal, à terme, serait que le Moyen-Orient adopte la séparation entre l'Eglise et l'Etat comme en Europe. Pour le moment, je crois qu'on peut s'inspirer de l'exemple des Dominicains à Bagdad qui n'ont plus mis de signes confessionnels dans leurs écoles, ouvertes à tous”. C'est l'avis également de Jozef De Kesel. “Il faut être présent dans ce pays, sans désir de convertir”, dit-il. “Plutôt que de parler de survie, parlons d'une mission: notre volonté n'est pas de conquérir mais d'être présent. Il est très important qu'il y ait un autre chemin vers Dieu. Il faut garantir cette diversité”.

    Les chrétiens ne seraient plus que 400 000 aujourd'hui en Irak contre un million en l'an 2000.

  • Visite du pape à Cuba: les dissidents à l’écart?

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    Lu sur le site de « Famille chrétienne »( extrait)  :

    […] Les dissidents semblent (…) pour l’heure, à l’écart. En tout cas dans la communication officielle, parfaitement maîtrisée, du régime castriste. Pour autant, si une rencontre « devant les caméras » semble exclue, il n’est pas sûr que les dissidents soient tenus à l’écart, en tout cas certainement pas du fait du Saint-Siège. La jolie et calme nonciature du quartier Miramar, sur les hauteurs de La Havane, non loin de laquelle marchent chaque dimanche les Dames Blanches pour demander la libération des prisonniers politiques, peut accueillir des dîners aux nombreux couverts ou de simples rencontres informelles.

    Et l’Église a proposé au moins à deux reprises – samedi à la nonciature et dimanche après la messe – à différents dissidents de venir saluer le pape François, tandis que la police cubaine arrêtait bon nombre d’entre eux. Un opposant au régime a également pu s’approcher de la papamobile et parler au pape, jusqu’à être ceinturé par le « service d’ordre » cubain. Ce qui est sûr, c’est que l’Église ne semble pas vouloir médiatiser une rencontre avec des groupes de dissidents. Car elle sait que le moindre écart, la moindre action perçue comme provocation par l’État totalitaire cubain pourrait anéantir des années d’un patient travail mené par l’Église cubaine pour obtenir de pouvoir exercer librement son ministère. Et, de fait, dans les circonstances actuelles, l’Église cubaine mise davantage sur la révolution de l’Évangile dans les cœurs que sur la chute du régime.

    La stratégie du pape semble être celle de l’Église cubaine

    En fait, cette première étape du voyage du pape à Cuba (la 2e commence à Holguin, la 3e aura lieu à Santiago et au sanctuaire del Cobre) semble révéler le fait que la stratégie du pape est à peu de chose près celle de l’Église institutionnelle cubaine. Celle-ci « dialogue » avec l’État cubain, grappillant mois après mois de petits espaces de liberté, tout en montrant ostensiblement qu’elle « n’a rien contre » la dissidence et en critiquant sourdement le régime.

    Ainsi le pape a-t-il discrètement salué, à son arrivée à l’aéroport de La Havane, « toutes ces personnes que, pour divers motifs, je ne pourrai pas rencontrer ». De même a-t-il consacré toute l’homélie de sa messe dite place de la Révolution au sens chrétien du service, dénonçant « la tentation du ‘‘service’’ qui ‘‘se’’ sert des autres »« Le service n’est jamais idéologique, a-t-il également souligné, puisqu’il ne sert pas des idées, mais des personnes. » Dans un univers où délateurs, petits chefs et hauts dirigeants se rejoignent dans une même oppression au prétexte de servir le parti et l’idéologie, ces paroles ont dû faire mouche.

    L’imprévu sera-t-il au rendez-vous ?

    Reste que si le pape ne fait aucun geste public, ou n’a aucune parole plus ferme sur le régime castriste, cela pourrait jeter le trouble chez la part non négligeable de la population cubaine qui n’a qu’un seul désir : en finir avec la lignée castriste et la dictature du parti unique. Et conforter l’idée, répandue chez les dissidents cubains restés sur l’île, que l’Église catholique est en fait « vendue » au régime.

    À cet égard, une lueur d’espoir réside dans l’observation de la méthode souvent adoptée par le pape jésuite : mettre en confiance, d’abord, par une attitude cordiale et des paroles de sincère bienveillance. Puis frapper les esprits par un geste fort, explicite, visible, plus difficile à critiquer qu’un discours, au moment où personne ne l’attend plus. Le pape François choisira-t-il Holguin, ville où réside le successeur d’Oswaldo Paya (meneur chrétien de la dissidence mort dans des conditions très suspectes en 2012) à la tête du Mouvement chrétien de libération, pour poser ce geste ?

    Jean-Marie Dumont »

    Tout l'article, ici  Cuba : le pape n’a pas dit son dernier mot

    JPSC

  • Le pape François rend un hommage chaleureux à Fidel Castro

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    De Jean-Marie Guénois  dans le « Figaro » de ce jour :

    « À peine le pape François a-t-il posé, samedi soir (22 heures européenne) le pied sur l'île de Cuba qu'il a tenu à rendre hommage à Fidel Castro. A Raul, le frère qui l'accueillait en tant que président, il a demandé - dès les premiers mots de son discours - de «transmettre mes sentiments de spécial considération et de respect à votre frère Fidel». Comme Jean-Paul II le fit en 1998 et Benoît XVI en 2012, le pape argentin devrait rencontrer, à titre privé, ce dimanche, cette figure historique de l'aventure Cubaine, aujourd'hui âgée de 89 ans.

    En attendant, la première journée du dixième voyage de François hors d'Italie, dimanche, est dense. Avant de rencontrer les jeunes cubains, en fin d'après- midi (il sera 1h30 du matin heure de Paris quand le pape ira se coucher) François priera les vêpres dans la magnifique cathédrale baroque de la vieille ville de Cuba, construite par des Jésuites en 1748 et adressera aux prêtres, religieux et religieuses, une méditation attendue, en particulier sur la liberté de religion.

    Dans son discours d'arrivée, samedi soir, François a certes noté les «liens de coopérations et d'amitié» aujourd'hui entretenus entre l'Eglise et le gouvernement qu'il rencontre ce dimanche après-midi au Palais de la Révolution mais il a demandé un «renouvellement» de cette coopération «pour accompagner et encourager le peuple cubain» dans «ses préoccupations» mais avec «la liberté, les moyens, les espaces nécessaires pour que l'annonce du Royaume [donc l'annonce de l'Evangile , ndlr.] puisse atteindre les périphéries existentielles de la société.»

    Une façon pour François de demander davantage de liberté religieuse - même si l'étau marxiste se desserre sur ce plan au fil des années - et de pointer la misère humaine qui gangrène cette île avec une explosion de la prostitution qui permet à beaucoup de… familles de survivre. Le salaire moyen oscille entre 15 et 20 euros, l'accès à la viande et aux meilleurs fruits de mer, est réservé au tourisme, dont l'industrie et les revenus sont dans les seules mains du régime même si la libéralisation toute relative et récente de l'économie, permet une amère subsistance du petit peuple.

    François, jusqu'à mardi où il quittera Cuba pour se rendre aux Etats-Unis, aura donc l'occasion de revenir sur cette question sociale, l'un de ses chevaux de bataille, en particulier à Holguin et à Santiago au sud est de l'île où il ira mardi pour prier devant la célèbre «Vierge du cuivre», sainte patronne du pays. Citant José Marti dans son discours d'arrivée - poète et journaliste cubain (1853-1895) chantre de lutte de libération de l'île contre les Espagnols, mort au combat - François a insisté sur «la vocation naturelle» de Cuba qu'il voit comme une «clé» géographique et géopolitique dans la région et surtout comme un «point de rencontre où tous les peuples se retrouvent dans l'amitié».

    «Le monde est assoiffé de paix»

    Avant de célébrer, ce dimanche matin sur la grande place de la Révolution «José Marti» au cœur de La Havane, une immense messe en plein air, le pape a donc pu, en conclusion de son mot d'arrivée, se féliciter «d'un événement qui nous remplit d'Espérance: le processus de normalisation des relations entre deux peuples, après des années d'éloignement». En l'occurrence, Cuba et les Etats-Unis, une réconciliation où il a joué un rôle dans la toute dernière phase.

    «C'est un signe!» a lancé le pape. «Il montre que la culture de la rencontre, du dialogue» marqueur de son propre pontificat «prévaut sur le ‘système de dynastie mort pour toujours'», il citait à nouveau ici le révolutionnaire Marti.

    De ce rapprochement entre les deux ennemis d'hier, le pape François veut donc faire, lors de ce voyage qui va le conduire aussi aux Etats-Unis «un exemple de réconciliation pour le monde entier» encourageant tous les responsables à travailler selon cette méthode qui a un haut «potentiel» assure-t-il, «pour la paix et le bien être des peuples».

    Car «le monde est assoiffé de paix» a lancé François, légèrement amaigri mais bien reposé, comme un cri du cœur. C'était dans l'avion, devant les journalistes, lors du trajet entre Rome et La Havane. Il leur a fait part d'une forte «émotion»: il a raconté qu'en quittant le Saint-Siège, samedi matin, il a pu saluer la famille de «réfugiés Syriens» qui vient d'être accueillie dans un appartement du Vatican. «On voyait leur visage de douleur» a confié le pape. «Il faut donc construire des petits ponts de paix, les uns après les autres» pour réussir à «construire le grand pont de la paix» contre «la guerre» qui sème «la mort» et provoque cette «vague migratoire».

    Improvisant pour finir François a repris le thème de la Troisième Guerre mondiale: «Le monde nécessite une réconciliation dans cette troisième guerre mondiale que nous vivons pas étape». 

    Ref. Le pape François rend un hommage chaleureux à Fidel Castro

    Le président actuel de Cuba, Raul Castro, n'a pas manqué de renvoyer l'ascenseur au pape François en évoquant l’importance de la contribution du Saint-Père aux objectifs des deux grandes rencontres internationales à venir : l’Assemblée des Nations Unies sur le développement durable post-2015, la semaine prochaine, et la conférence de Paris sur le changement climatique, en fin d’année.

    JPSC

  • Trois évêques belges en mission de solidarité dans le nord de l'Irak

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    Communiqué de presse de la Conférence épiscopale de Belgique :

     

    Mission de Solidarité des évêques belges dans le nord de l’Irak

     

    Trois évêques belges séjourneront du 17 septembre au 21 septembre dans le nord de l’Irak pour une mission de solidarité. Mgr Guy Harpigny, évêque de Tournai, Mgr Jozef De Kesel, évêque de Bruges et Mgr Leon Lemmens, évêque auxiliaire pour le Vicariat du Brabant flamand et Malines seront les hôtes de l’Église Catholique-Chaldéenne, entre autres responsable à Erbil et à Dohuk de l’accueil de milliers de réfugiés.

     

    “Nous ne pouvons pas abandonner les chrétiens du Proche-Orient à leur sort” disent les évêques. La présence de communautés chrétiennes y date du début de notre ère chrétienne. Durant plusieurs siècles, ces communautés ont pu professer leur religion en toute liberté mais ce modèle social semble actuellement sérieusement en péril. C’est la raison pour laquelle la Conférence épiscopale de Belgique a accepté l’invitation émanant du Patriarche des Chaldéens à Bagdad, Sa Sainteté Louis Raphaël I Sako, et de l’archevêque chaldéen d’Erbil, Mgr Bashar Matti Warda, à venir encourager sur place les chrétiens dans le nord de l’Irak ainsi que les nombreux réfugiés (chrétiens et autres), dont le sort les tracassent déjà depuis des mois.

     

    Les évêques belges informeront personnellement à Erbil, le Patriarche de l’Église Catholique-Chaldéenne de la solidarité matérielle concrète supplémentaire que l’Église belge veut proposer aux Églises sœurs au Moyen-Orient. Mais la solidarité chrétienne se matérialise aussi toujours par le biais de la rencontre et la prière conjointe.

     

    La communauté catholique est particulièrement active dans la région, entre autres par l’intermédiaire de la Fondation catholique de Droit Pontifical Kerk in Nood (Aide à l’Eglise en détresse) - qui a collaboré à l’organisation de ce voyage – et des organisations non-gouvernementales Caritas International et Jesuit Refugee Service. Les évêques visiteront entre autres des projets de ces trois organisations caritatives.

     

    La visite des évêques veut attirer l’attention des chrétiens et plus largement de toute l’opinion publique sur la pression importante exercée actuellement sur la diversité religieuse en Irak, en Syrie et dans d’autres pays de la région. “La perte de la diversité religieuse au Moyen-Orient ne serait pas seulement dramatique pour les chrétiens mais pour toute l’humanité” affirment d’ailleurs aussi les évêques locaux.

     

    Au retour de leur mission de solidarité, les évêques partageront leur expérience dans le nord de l’Irak avec les fidèles, et en particulier avec les différentes communautés de chrétiens d’Orient en Belgique.

     

    Personnes de contact :

    - En Belgique : Tommy Scholtes sJ., E-mail : tommy.scholtes@skynet.be, Gsm : 0475 670 427

    - En Irak : Benoit Lannoo, E-mail :benoit.lannoo@hotmail.com, Gsm : +32 476 76 19 43

     

    SIPI – Bruxelles, mercredi 16 septembre 2015

  • Pour les scouts d'Europe aussi, c'est la rentrée

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  • Afrique : les évêques publient une déclaration commune pré-synodale

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    Archeveques-Gh.jpgLu sur le site « aleteia » :

    Les évêques d’Afrique et de Madagascar rendent aujourd’hui publique une déclaration commune adoptée en juin dernier (8-11 juin 2015) à Accra (capitale du Ghana) lors d’une réunion de tout l’épiscopat africain et de Madagascar, préparatoire au synode ordinaire de la famille qui s’ouvrira le 4 octobre prochain.

    Dans cette déclaration signée par 45 prélats africains dont 32 présidents de Conférences épiscopales représentant 40 pays africains et Madagascar, dix cardinaux et trois prélats africains romains, les évêques africains et malgaches lancent un appel pressant aux dirigeants politiques mais aussi « aux fils et filles du bien-aimé continent africain », demandant à tous de « respecter, aimer et servir l’Afrique en vérité ». Ils le font alors qu’à la fin de la semaine s’ouvre à New York (États-Unis) le Sommet des chefs d’État devant adopter un plan mondial de développement d’ici 2030.

    Dans la tradition de saint Gélase, Pape africain, ils invitent les dirigeants politiques à « écouter la voix de leur conscience » et à se souvenir « que chaque personne humaine aura des comptes à rendre à Dieu pour ses actes ».

    Avertis des avancées culturelles, politiques et juridiques d’agents externes à l’Afrique promouvant « la santé et les droits sexuels et reproductifs » et « la perspective du genre » sur le continent africain, les évêques africains et malgaches dénoncent sans ambages le mensonge des politiques néo-colonialistes imposant aux cultures et aux gouvernements africains, « comme conditions d’aide au développement », préservatifs, contraceptifs, « services abortifs », « éducation sexuelle » purement technique et immorale, « déconstruction des stéréotypes de genre » : ces denrées, disent-ils, sont devenues plus accessibles aux africains que le mode d’emploi du développement intégral. Ils disent un « non catégorique à ce plan qui assassine [leur] continent ».

    Les évêques ciblent en particulier le Protocole de Maputo et les Observations générales n°2 sur son article 14 qui mettent les gouvernements sous pression notamment de légaliser ou dépénaliser l’avortement et de procurer à leurs populations un accès universel aux contraceptifs modernes. Ils notent que ce programme mortifère, « piloté par des agents externes à l’Afrique », se retrouve également dans des déclarations politiques panafricaines, telles que le Plan d’action de Maputo pour la Mise en œuvre du cadre d’orientation continental pour la promotion de la santé et des droits sexuels et reproductifs, la Déclaration d’Abbis-Abeba sur la population et le développement en Afrique après 2014, ou la Position africaine commune sur le programme de développement pour l’après-2015.

    Les évêques d’Afrique et de Madagascar se déclarent « unanimement blessés au plus intime de [leur] cœur de pasteur » par « une résurgence terrifiante de l’esprit colonialiste ». Les Africains ne sont pas des partenaires serviles des agents de la gouvernance mondiale. Ils ont une contribution humaine et spirituelle prophétique à apporter à l’humanité en ce temps où la famille et la foi sont si gravement menacées.

    La déclaration a déjà été envoyée personnellement aux chefs d’État et de gouvernements africains, au Secrétaire général de l’ONU et aux responsables des institutions panafricaines, entre autres.

    Ref. Les évêques d’Afrique disent non au néocolonialisme et à l’esclavagisme idéologique 

    JPSC

  • Être chrétien dans la péninsule arabique

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    10653_eglise-koweit_440x260.jpg «Un accord vient d’être signé entre la secrétairerie d’État du Vatican et le Koweït. La réaction de Mgr Camillo Ballin, vicaire apostolique d’Arabie du Nord, dont dépendent les catholiques de cet État.Dans quel contexte cet accord s’inscrit-il ? Lu sur le site de « Famille chrétienne » :

    « Cet accord a été signé à l’occasion de la visite du Premier ministre du Koweït, le cheikh Jaber Moubarak Al-Sabah, au pape François le 10 septembre. La finalité de cet accord est de « consolider ultérieurement les liens de collaboration existants […] spécialement au niveau politique et culturel, en faveur de la paix, de la sécurité et de la stabilité régionale et internationale. » Cela passera notamment par la constitution de deux commissions, qui devraient être amenées à travailler des sujets comme la liberté religieuse, l’enseignement du catéchisme dans les écoles religieuses, la sécurité des églises, la nécessité d’avoir de nouvelles églises, etc.

    Mon espérance, c’est que l’accord final auquel aboutiront les travaux de ces deux commissions permettra d’aplanir bon nombre de difficultés que nous rencontrons. Et fera du Koweït un exemple à suivre par les autres pays du Golfe.

    On dit que la situation des chrétiens au Koweït devient de plus en plus difficile. Cet accord est-il destiné à garantir leur protection ?

    Si, en disant « plus difficile », on pense que les chrétiens sont empêchés de professer leur religion, ce n’est pas exact. Ils ne sont pas du tout empêchés de pratiquer leur foi. En revanche, il est toujours plus difficile de pratiquer dans le sens où les catholiques qui sont 350 000 au Koweït ont officiellement deux églises… Étant donné que leur nombre augmente, il devient de plus en plus compliqué de faire face aux besoins de nos fidèles.

    Les chrétiens peuvent annoncer l’Évangile par le témoignage de leur vie.

    Comment vivent les catholiques du Koweït ? Peuvent-ils aller à la messe et pratiquer leur foi ?

    Les catholiques du Koweït peuvent aller librement à l’Église. Personne ne les contrôle ou ne les arrête. À l’intérieur de l’enceinte de l’Église, nous avons une absolue liberté de culte. La plus grande difficulté, c’est d’obtenir un terrain pour une nouvelle église.

    Il y a quelques années, le ministre des Affaires islamiques avait donné son accord pour que soient donnés à l’Église catholique 3000 m2 pour une nouvelle église, ce qui constitue d’ailleurs un terrain extrêmement petit pour une communauté aussi grande. Mais, quand cette nouvelle est arrivée au Parlement, il y a eu une révolution des fondamentalistes. Ceux-ci ont affirmé que non seulement il ne fallait pas construire de nouvelle église, mais qu’il était nécessaire de détruire celles qui existaient. Évidemment, rien n’a été détruit mais le terrain n’a pas été donné.

    Il est encore interdit d’enseigner le catéchisme dans les écoles religieuses. Les chrétiens peuvent annoncer l’Évangile par le témoignage de leur vie et en donnant le bon exemple.

    Aux Émirats arabes unis, il semble exister une liberté réelle pour les croyants. La situation est-elle très différente au Koweït ?

    Je ne dirais pas qu’il existe une liberté réelle aux Émirats arabes unis dans leur ensemble. Il y a de grandes différences d’un émirat à l’autre. L’émirat d’Abu Dhabi se distingue par son ouverture à l’égard des églises chrétiennes. À côté dela nouvelle église catholique inaugurée il y a quelques mois à Moussafah est en train d’apparaître une grande église grecque-orthodoxe.

    Parmi les pays du Golfe, je crois que Bahrein est celui qui est le plus ouvert. La liberté de culte y est largement garantie. Un terrain y a été donné à l’Église pour qu’elle puisse construire une cathédrale (Notre-Dame d’Arabie). Et, sur le plan civil, des avancées peuvent également être notées, comme le fait qu’une catholique et une juive sont membres du Sénat du roi. Le roi m’a d’ailleurs donné la nationalité bahreinite peu après le moment où j’ai commencé à résider dans ce pays. Un immense cadeau qui me permet de voyager librement dans le Golfe avec ma seule carte d’identité, ce qui constitue une grande aide pour mon ministère.

     Jean-Marie Dumont »

    Ref. Koweït : 350 000 catholiques, deux églises

    JPSC

  • Migrants : le pape François fait preuve d’un réalisme inattendu

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    42f52940f2005cf4c8b1182df33b45689d9343b3.jpgLa menace terroriste que les vagues migratoires actuelles font peser sur l’Europe ne fait aucun doute selon le Saint-Père qui a reconnu le danger potentiel d’une infiltration par des terroristes de l’EI. Lu sur le site « aleteia » : 

     « Je dois reconnaître que, de nos jours, les conditions de sécurité aux frontières ne sont plus les mêmes qu’autrefois. La vérité c’est qu’à moins de 400 kilomètres des côtes siciliennes sévit un groupe terroriste incroyablement cruel. Donc, les risques d’une infiltration existent. » Taxé un peu rapidement d’angélisme, le pape François a fait preuve d’un réalisme inattendu au cours d’une interview exclusive accordée à la radio portugaise Renascença : « Personne n’a dit que Rome serait à l’abri de cette menace ».

    Néanmoins, le Saint-Père a tenu à réaffirmer la primauté de l’accueil spontané sur la méfiance même légitime : « Si un réfugié arrive, malgré toutes les précautions de sécurité à prendre, nous devons lui souhaiter la bienvenue, parce qu’il s’agit d’un commandement biblique ». Mais, se référant à la « très grande crise du travail » sévissant en Europe, le pape François met en garde contre tout « simplisme » dans la façon de traiter les migrants et demandeurs d’asile.

    Appel aux communautés catholiques

    François a ensuite renouvelé son appel aux institutions catholiques à prendre en charge des familles de réfugiés : « Chaque paroisse, chaque institut religieux et chaque monastère, devrait prendre dans une famille. Une famille, pas une personne seule. Une famille donne plus de garanties de sécurité et de confinement, pour éviter les infiltrations d’un autre genre ».

    Précisant sa pensée, François a poursuivi : « Quand je dis que la paroisse doit accueillir une famille, je ne veux pas dire qu’ils doivent aller vivre dans la maison du prêtre au presbytère, mais que chaque communauté paroissiale doit trouver un endroit, un coin pouvait être transformé en petit appartement ou bien, si nécessaire, elle peut louer un petit appartement pour cette famille. [Les migrants] doivent être munis d’un toit, accueillis et intégrés dans la communauté… Il y a des couvents qui sont presque vides ! ».

    Avec le Catholic Herald

    Ref. Le pape François met en garde contre les terroristes infiltrés parmi les réfugiés

    JPSC