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International - Page 271

  • Et si la Libye devenait le nouveau sanctuaire de l'Etat islamique ?

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    Lu ICI :

    La Libye risque de devenir le « nouveau sanctuaire » de l’Etat islamique

  • Attentats : nous devons nous réveiller

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    De Marc Fromager, Directeur de l'Aide à l'Eglise en Détresse (France) :

    ATTENTATS DU 13 NOVEMBRE : la nécessité d’un réveil

    Les attentats du 13 novembre ont marqué un tournant. Désormais, nous savons que nous sommes en guerre et que nous sommes tous des cibles. L’islam radical veut notre mort. Notre mort physique mais surtout notre mort spirituelle. Leur objectif : notre renoncement. Que nous renoncions à bombarder l’Etat islamique. Que nous renoncions à nous défendre. Que nous renoncions à toute forme de résistance.

    Il nous faudra pourtant résister, physiquement et spirituellement. Même si on peut débattre sur la réelle motivation religieuse de ces terroristes, c’est bien au nom de « Dieu » qu’ils ont commis ces attentats. Il nous faut donc également leur apporter une réponse religieuse. Ce n’est pas en niant la transcendance que nous pourrons vaincre ces fous de Dieu. Sans doute nous faudra-t-il redécouvrir et approfondir notre identité chrétienne.

    La nécessité d’un réveil.

    Seul le Christ en effet pourra mettre un terme à l’embrasement qui s’annonce. La violence appelle la violence et la guerre entraîne la vengeance et la haine. Nous ne devons pas entrer dans cette ronde infernale. Comme chrétiens, nous sommes appelés à pardonner et même à aimer nos ennemis. Cela ne signifie pas qu’il faille les laisser faire ni les absoudre. Une défense légitime et la justice doivent s’exercer, mais elles ne serviront à rien si l’on se contente de soigner les symptômes.

    Nos ennemis nous détestent, ainsi que nos valeurs. Nous devons nous défendre mais également nous faire respecter. Pour cela, nos valeurs doivent être respectables. Le sont-elles toujours ? Reconnaissons qu’à travers un certain nihilisme, une fermeture dépressive à la transcendance et une certaine décadence, nous prêtons aussi le flanc à leur rejet.

    La paix commence dans notre cœur. Cette paix, nous devons en témoigner et la partager avec nos concitoyens. Nous devons bien entendu la manifester également à ceux de confession musulmane, sans doute encore plus maintenant qu’auparavant.

    Au milieu de ces épreuves, nous ne pouvons pas non plus oublier tous nos frères qui souffrent pour le Nom du Christ à travers le monde (Pakistan, Chine, Nigeria, Irak, Syrie, Corée du Nord et tant d’autres….). Ils nous avaient prévenus, surtout ceux qui sont en Orient, que la violence risquait de nous atteindre. Nous pouvons apprendre d’eux comment répondre à cette violence et malgré tout, conserver l’espérance.

    Marc FROMAGER, directeur de l’AED.

  • BANGLADESH - Attaque contre un missionnaire de l’Institut pontifical pour les Missions étrangères

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    ASIE/BANGLADESH - Attaque contre un missionnaire de l’Institut pontifical pour les Missions étrangères (agence Fides)

    Dinajpur – « Il s’est agi d’une attaque gratuite, portée à l’improviste, dans le dos. Le Père Piero Parolari, 56 ans, de l’Institut pontifical pour les Missions étrangère a été frappé ce matin alors qu’il se rendait en bicyclette à l’hôpital public où il prêtait service aux malades. Il présente deux blessures à la nuque. Il est désormais hospitalisé, conscient mais saigne du nez. En ces heures, il sera transféré par hélicoptère dans un hôpital militaire de Dacca pour y recevoir les soins adéquats ». C’est ainsi que le Père Carlo Dotti, PIME, confrère du Père Parolari, raconte à Fides l’attaque subie par le missionnaire. « Nous sommes préoccupés mais nous espérons qu’il pourra se reprendre. La tension sociale dans le pays est très élevée et des groupes armés provoquent une violence continuelle » ajoute-t-il.

    Selon la population locale et la police, les auteurs de l’attentat pourraient appartenir à des groupes radicaux islamistes. Le Père Dotti, qui se trouve au Bangladesh depuis 41 ans, remarque : « On note ici aussi les sirènes de l’Etat islamique. Certains bengalais se sont enrôlés en Syrie, même si le gouvernement punit le recrutement de djihadistes. Toutefois, ces attaques offrent une visibilité, comme cela a été le cas en ce qui concerne le récent homicide du coopérant italien Cesare Tavella et d’un ressortissant japonais. La police a maintenant demandé aux missionnaires de ne plus circuler seuls sinon escortés » raconte le prêtre.Interpellé par l’Agence Fides, l’Evêque de Dinajpur, S.Exc. Mgr Sebastian Tudu, affirme : « Toute la communauté est secouée. Nous condamnons toute forme de violence. Aujourd’hui, les objectifs principaux des groupes terroristes sont les étrangers et, parmi eux, les missionnaires. Nous sommes très préoccupés. La situation sociale et politique dans le pays a dégénéré. Les minorités sont sous pression. Tous les fidèles sont maintenant en prière. Espérons que le Père Parolari guérisse. Nous sommes proches de lui ».

    La mission au Bangladesh est l’une des plus antiques de l’Institut pontifical pour les Missions étrangère , qui arriva dans le sub-continent indien en 1855. Aujourd’hui, l’Institut compte 29 missionnaires dans le pays, présents dans trois Diocèses : Dacca, Dinajpur et Rajshashi. Les missionnaires sont engagés au niveau pastoral dans les Paroisses et dans des œuvres éducatives et sociales telles que des écoles, des dispensaires et des hôpitaux.

  • Quand DAECH menace l'Europe et fait de Rome son principal objectif

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    isis1.jpgDe Massimo Introvigne sur la Nuova Bussola Quotidiana (traduction par nos soins) :

    La menace d’ISIS en Europe. A présent, elle touche Rome

    Dans la myriade de commentaires qui ont suivi la tragédie de Paris, il manque souvent une réponse convaincante à la question : « pourquoi l’ont-ils fait ? ». Dire : « parce qu’ils nous haïssent » ou « parce qu’ils ont une idéologie de mort » répond à la question sur un plan psychologique, mais pas sur le plan politique et stratégique. Même ceux qui haïssent et ont une idéologie criminelle choisissent leurs cibles en fonction d’une stratégie.

    Pour répondre à cette question, il nous faut retracer un bref historique des divisions au sein du terrorisme fondamentaliste islamique ultra. Dans son incarnation moderne, il est né en 1981 avec l'assassinat du président égyptien Sadate. L'attentat fut un succès sur le plan militaire – les terroristes ont réussi à tuer un chef protégé par un appareil de sécurité massif – mais fut un échec sur le plan politique. Il ne fut pas suivi, comme ses auteurs l’avaient espéré, par une révolution islamique en Egypte, mais par l'arrestation et la pendaison des principaux leaders intégristes, dans l'indifférence massive de la population. Après 1981, le fondamentalisme proprement dit choisit de viser le pouvoir par le biais d’une lente islamisation de la société tout en revendiquant la démocratie et des élections. L'intégrisme ultra, dirigé en Egypte par Ayman al-Zawahiri, le chef actuel d'al-Qaïda, s’en sépara, voulant persévérer sur la voie du terrorisme et les attentats.

    Mais l'intégrisme ultra a lui aussi ses divisions. En Palestine, le Hamas - qui est aussi une organisation politique capable de gagner les élections et de gouverner - continue d’organiser des attentats, mais fait valoir que l'attention de l'ensemble de l'islam radical devrait se concentrer sur Israël et sur des cibles israéliennes. Pour le Hamas, le combat contre Israël n'est pas un combat parmi tant d'autres, mais la mère de toutes les batailles. Toutefois, pour al-Qaïda, le terrorisme a réussi s'il épouse une pluralité de causes – depuis les revendications d'indépendance du Cachemire à la lutte des intégristes algériens contre le gouvernement laïque d’Alger – et s’il frappe dans le monde entier. Voici un fossé entre al-Qaïda et le Hamas, qui n'a jamais été comblé.

    La deuxième division a eu lieu après le 11 septembre 2001 et les attentats successifs perpétrés à Madrid (2004) et à Londres (2005). Ici aussi, il s’agit de succès militaires, mais avec des résultats politiques ambigus. On dispose maintenant de documents suffisants pour savoir quel était le but que Ben Laden visait à travers ces attaques. Sa thèse était que laïques ou « faussement » musulmans, les gouvernements du Moyen Orient n’étaient debout que parce qu’ils étaient soutenus par l'Occident. Si le tireur de ficelles occidental coupait les fils, les marionnettes – c’est-à-dire les gouvernements du Moyen-Orient – tomberaient rapidement. Les attentats devaient servir à convaincre les occidentaux que s’occuper du Moyen Orient n'était pas une chose salutaire, en épouvantant l’opinion publique et en exerçant une pression sur les gouvernements qui les amènerait à s’abstenir de toute intervention dans les pays arabes.

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  • La véritable révolution de François se fait à coups de nominations

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    C’est aux États-Unis et en Italie que les changements sont les plus spectaculaires. Avec de nouveaux évêques et de nouveaux cardinaux dans le "style Bergoglio". En Belgique, Danneels prend sa revanche sur Ratzinger. Le triomphe du club de Saint-Gall  Un article de Sandro Magister sur le blog « Chiesa » (extraits):

    ROME, le 14 novembre 2015 – Il est désormais clair que le pape François veut - beaucoup plus que réformer la curie et les finances du Vatican (ce dont il s’occupe davantage par obligation que par passion, sans plan d’ensemble et en misant sur des hommes et des femmes qui, trop souvent, sont mal choisis) - révolutionner le collège des évêques. Et qu’il le fait de manière systématique.

    Les deux discours qu’il a prononcés, cet automne, d’une part devant les évêques des États-Unis et d’autre part devant les évêques italiens, doivent certainement être mis au nombre de ceux par lesquels son pontificat se distingue le plus de ceux de ses prédécesseurs.

    En effet, s’il y avait deux épiscopats nationaux, forts de plus de deux-cents hommes chacun, qui mettaient en pratique, davantage que tous les autres épiscopats, les orientations données par Karol Wojtyla et par Joseph Ratzinger, c’était bien celui des États-Unis et celui de l’Italie.

    Ces épiscopats ont eu, l’un comme l’autre, des leaders remarquables : le cardinal Francis George aux États-Unis et le cardinal Camillo Ruini en Italie. Cependant, alors que, dans le premier cas, une puissante équipe de cardinaux et d’évêques, homogène quant aux idées et quant à l’action s’était développée autour de George, dans le second cas il n’en a pas été ainsi.

    Et en effet, Ruini étant déjà sorti de la scène, il a fallu très peu de choses pour que François anéantisse la conférence des évêques d’Italie, avant de commencer à la reconstruire "ex novo". Un phénomène qui ne s’est pas produit aux États-Unis, comme on a pu le constater lors du synode du mois d’octobre dernier, au cours duquel ce sont précisément les délégués de la bannière étoilée qui ont constitué l’épine dorsale de la résistance aux novateurs, avec les Africains et les Européens de l'Est. [...]

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  • Mgr Ravel : « Ce n’est pas une question de sécurité, c’est une guerre ! »

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    Pour l’évêque français aux armées, les attentats de Paris dévoilent au grand jour cette nouvelle guerre déclarée à la France qui ne touche plus des militaires loin de la capitale mais des civils innocents. Sur le site de « Famille chrétienne » cette interview par Samuel Pruvot : 

    Comment réagissez-vous à l’instauration de l’état d’urgence ?
    Si le chef de l’Etat a déclaré l’état d’urgence, ce n’est pas pour faire joli ! Les services de renseignement craignent en effet des répliques à l’image des tremblements de terre. Le danger est que les attentats soient coordonnés dans l’espace mais aussi dans le temps. Aujourd’hui même, et dans les jours qui viennent, nous pouvons craindre beaucoup de choses. Se rassembler dehors pour prier ne serait pas forcément une idée très intelligente. Il faut rester très prudent.

    Qu’est-ce que les attentats de Paris vont changer aux yeux de l’opinion publique ?
    Nous prenons brutalement la mesure du problème. Par un effet d’éloignement, les grandes choses paraissent petites. Jusqu’à présent en effet, le français moyen voyait les attentats à Kaboul ou à Lagos depuis la France. Cela semblait très petit. Nous, les militaires, nous avons constaté sur place – et depuis longtemps – les dégâts. Nous avons compris qu’il ne s’agissait pas de simples faits divers !

    Est-ce la suite logique des attentats de Charlie Hebdo ?
    A l’époque, on avait tendance à penser que les terroristes s’attaquaient à un journal satirique et aux « blasphémateurs ». Moi, je n’ai jamais cru à cette fable ni à cette instrumentalisation des événements. Je le répète : nous sommes en guerre et les terroristes ne choisissent pas leurs victimes ! Nous prenons conscience aujourd’hui que la France a toujours été la cible et non la liberté de la presse.

    En quoi les militaires sont-ils préparés à cette escalade ?
    Nous reconnaissons chez nos ennemis ceux contre lesquels des dizaines de nos soldats sont morts en Afghanistan ou au Mali. Demain peut être en Syrie ou en Irak... Je suis militaire. Je sais que ces attentats contre la France marquent la poursuite d’une guerre qui a commencé il y a quelques années. Combien faudra-t-il de centaines de morts pour ouvrir les yeux ? Nous ne sommes pas face à une question de sécurité mais à une véritable guerre ! On ne peut plus croire que nous sommes face à des gens isolés ou détraqués.

    Quelle forme cette nouvelle guerre est-elle en train de prendre ?
    La frontière entre civils et militaires a disparu. Quand les militaires sont visés dans leur uniforme, c’est à titre de symbole. Le soldat incarne la France. Mais, en réalité, la guerre est menée contre la France. Nos adversaires ne regardent pas s’ils ont devant eux un militaire, un gamin ou une femme enceinte. Nous ne sommes plus en 14-18 où on comptait les morts dans les tranchées. Cette nouvelle guerre touche n’importe qui, n’importe où, et de manière aveugle. C’est un processus lent et lourd : vous coupez une tête et dix autres surgissent.

    La prière est-elle une forme de solidarité en ces heures dramatiques ?
    Le chrétien aime la paix mais il sait vivre en état de guerre. Il ne faut pas séparer la prière et l’action. La prière pour la paix ne se substitue pas aux moyens légitimes par exemple au fait de prendre les armes. Dieu ne va pas envoyer ses légions d’anges pour éliminer nos adversaires ! Mais la prière change les cœurs. L’émotion des Français est très grande. Il y a plusieurs sentiments qui se mêlent non seulement la douleur et l’incompréhension mais aussi le désir de vengeance. La grâce de Dieu apaise les cœurs sans minimiser cette nouvelle guerre contre la France qui ne fait que commencer. La prière va purger nos émotions de la violence. Il ne faudrait pas que la violence gagne deux fois : la première avec les victimes corporelles et la seconde avec des victimes spirituelles.

    Ref. Mgr Ravel : « Ce n’est pas une question de sécurité, c’est une guerre ! »

    JPSC

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  • Vendredi noir à Paris

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    De Thomas Flichy de La Neuville, professeur à l’Ecole Spéciale Militaire de Saint-Cyr sur le site de « L’Homme Nouveau » :

    « Alors même que la France n’a pas fini de dénombrer ses morts, les premiers indices qui ont filtré sur les attentats du 13 novembre,  indiquent que ceux-ci se situent dans la logique des précédents mais à une échelle démultipliée.

    L’organisation matérielle

    A l’instar des attentats contre Charlie Hebdo, les terroristes ont utilisé des kalachnikovs. Si les frères Kouachi disposaient d’explosifs civils, ils n’en avaient pas fait usage. Cette fois-ci, des ceintures d’explosifs ont été actionnées sur le modèle des terroristes de l’Etat islamique. Une dizaine de personnes avaient été impliquées dans l’organisation des attentats de janvier 2015, conformément à ce que préconise l’ouvrage de subversion islamiste d’Abu Bakr Naji : « Un groupe actif d’une dizaine d’individus prépare une opération très simple, cette action ne nécessite qu’un ou deux individus »[ B. NAJI, Gestion de la barbarie, Editions de Paris, 2007, p. 73.], même si l’organisation d’attentats multiples est plus complexe, il est probable que ce nombre n’ait guère varié, pour des raisons de confidentialité.

    La justification politique et religieuse

    La justification politique et religieuse des attentats, qui a pu être entendue par les victimes d’hier - l’action de la France en Syrie ayant été désignée - fait écho aux attentats de Charlie Hebdo dans lesquels A. Coulibaly présentait son action comme une réponse aux opérations militaires françaises contre les groupes djihadistes en Afrique et au Moyen-Orient et contre les islamistes sur le territoire national. Pour les attentats contre Charlie Hebdo, les terroristes avaient pris soin de légitimer scrupuleusement et rationnellement leur action religieuse. Pour ces attentats toutefois, les victimes avaient été soigneusement choisies, à l’inverse de celles d’hier, dont l’élimination répond davantage à l’injonction de Boubakar al-Hakim qui écrivait dans Dar-al-islam n°3 de mars 2015, le journal de propagande de l’EI, « ne pas chercher de cibles spécifiques. Tuez n’importe qui. Tous les mécréants sont des cibles pour nous »[Dar-al-islam n°3, mars 2015, « Interview du frère Abou Mouqâtil al-Tounsi : djihad en Tunisie », p. 18-21.].

    Les attentats du 13 novembre pourraient s’expliquer par le fait que l’Etat islamique soit de plus en plus réticent à accueillir des djihadistes européens en son sein. Ceux-ci sont encouragés à faire la guerre chez eux. En tout état de cause, l’objectif est le même : forcer les Etats occidentaux à déployer des forces de sécurité supplémentaire tout en désignant comme ennemi le terrorisme en lieu et place du projet de subversion politique qui le sous-tend.

    Ref. Les attentats de Paris du 13 novembre dans le sillage de Charlie Hebdo

    Il ne suffit pas de bombarder du haut du ciel le territoire d’un Etat islamiste qui contrôle la population au sol et dont la cinquième colonne est infiltrée partout et singulièrement en Europe. La guerre électronique c’est bon pour les romans de fiction. JPSC

  • Quand les assassins sont parmi nous

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    De Dominique Jamet sur Boulevard Voltaire :

    Les assassins sont parmi nous…

    Paris a connu sa nuit la plus sanglante, la plus meurtrière depuis la Deuxième Guerre mondiale. Une nuit de massacre, de sang et de mort.

    Dominique Jamet
    Journaliste et écrivain
    Il a présidé la Bibliothèque de France et a publié plus d'une vingtaine de romans et d'essais. Co-fondateur de Boulevard Voltaire, il en est le Directeur de la Publication

    Lorsque les quatre tueurs ont fait irruption dans la salle de concert du Bataclan, un témoin, un survivant, rapporte qu’ils ont crié « Allahou akbar ! ». L’un d’entre eux a prononcé quelques phrases où il était question de la Syrie. Puis ils ont ouvert le feu. Ils ont tiré aveuglément sur la foule des spectateurs. Ils ont tiré dans le tas. Au nom de Dieu. De leur Dieu. Le Dieu du carnage.

    Ça devait arriver. On le savait. On ne savait ni où ni quand ni comment. On ne connaissait ni le lieu ni le jour ni l’heure, mais on le savait. C’est arrivé. Paris a connu sa nuit la plus sanglante, la plus meurtrière depuis la Deuxième Guerre mondiale. Une nuit de massacre, de sang et de mort.

    Les précautions prises, les mesures adoptées en vertu du plan Vigipirate, poussé à l’écarlate, n’ont servi de rien, et pas plus les malheureux soldats qui patrouillaient trois par trois au pied de la tour Eiffel ou dans les halls d’Orly et de Roissy que les vigiles qui priaient courtoisement les dames d’ouvrir leur sac à l’entrée des grands magasins. La veille encore, le ministre de l’Intérieur se félicitait de la vigilance qui avait permis à la police de déjouer un vague projet d’attentat contre la base navale de Toulon. Pendant ce temps, dans le secret le plus absolu, quelques dizaines de fanatiques armés jusqu’aux dents dont l’enquête nous dira s’ils étaient fichés comme « radicalisés », dangereux, déjà partis ou revenus de Syrie, mettaient la dernière touche à la préparation de leur raid sauvage.

    La France avait pris le parti, avec les moyens dont elle dispose, de participer aux opérations de bombardement menées depuis des mois dans le ciel de l’Irak et de la Syrie par l’étrange coalition qui poursuit dans le désordre et l’inefficacité des buts compliqués et des ennemis variables au Moyen-Orient. On annonçait à son de trompe au début de cette semaine le départ pour la région de notre unique porte-avions flanqué d’une frégate britannique et d’un bâtiment belge. Pouvions-nous imaginer que nos actions qui, pour limitées qu’elles soient, frappent à quatre heures d’avion de Paris les positions djihadistes et leurs alentours, resteraient indéfiniment sans réplique ? Pouvions-nous imaginer que Daech ou Al Qaida, qui disposent en Europe d’une cinquième colonne infiltrée dans la population n’exerceraient aucune représaille contre notre pays ? Ce n’est ni dans leur caractère ni dans leurs habitudes.

    Nous nous sommes impliqués dans un conflit qui ne connaît ni trêve ni frontières, où l’adversaire ne fait aucune distinction entre le front et l’arrière, entre militaires et civils, entre innocents et coupables. Nous nous retrouvons, hébétés, en première ligne. Nous avons vécu la nuit dernière, pour la première fois, une situation qui est depuis des années le quotidien de Bagdad, de Kaboul, de Beyrouth, de Damas ou de Mogadiscio dont nous suivons distraitement le martyre à travers les quelques lignes et les quelques secondes que veulent bien leur accorder nos médias dès lors que le nombre des victimes d’un attentat y dépasse les dizaines.

    La guerre que nous nous flattions de tenir à distance nous a rattrapés. Elle est sur nous, nous sentons son haleine brûlante sur nos villes, nos aéroports, nos gares, nos stades, nos théâtres, nos cinémas, nos cafés, nos restaurants, nos écoles, nos collèges, nos lycées, nos facultés, nos stades, nos métros, nos commissariats, nos avenues, nos rues. Les cibles sont partout, nous sommes tous des cibles et les assassins sont parmi nous, prêts à frapper où ils veulent, quand ils veulent. Il faut nous rendre à l’évidence : nous ne pouvons faire la guerre au loin et avoir la paix chez nous.

    Le gouvernement, dans l’urgence, a décrété l’état d’urgence. Il a décidé, face au terrorisme, de reprendre le contrôle de nos frontières que la grande invasion pacifique des migrants ne lui avait pas paru justifier. Face à la réalité de la menace terroriste, il a dans les faits, en cas de flagrant délit, rétabli la peine de mort rayée de notre droit, et il ne se trouvera personne, espérons-le, pour le lui reprocher. Peut-être va-t-il se décider à mettre hors d’état de nuire les quelques milliers d’individus repérés et fichés comme dangereux, peut-être va-t-il se décider à donner le coup de pied qui s’impose dans la fourmilière salafiste, à incarcérer ou à expulser les prêcheurs de haine, les propagandistes de la soumission, les adeptes de la violence et d’une manière plus générale tous ceux qui, vivant en France ou titulaires de papiers français, sont dans leur tête et se conduisent dans leurs actes comme de fidèles ressortissants du califat des Barbares. Peut-être comprendra-t-il enfin que les islamistes ne nous offrent le choix qu’entre la soumission et la guerre et que, tout compte fait, s’il faut faire la guerre, il vaut mieux, comme disait le vieux Louis XIV, la faire à nos ennemis qu’à nos enfants.

    Passé le moment de la stupeur, le temps du deuil et l’appel à l’unité nationale, que nos dirigeants prennent et assument leurs responsabilités, et qu’ils sachent qu’ils seront jugés aux actes.

  • 11 novembre, les civilisations aussi connaissent leur été de la Saint-Martin

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    Mis à part les cas où elles s'abattent sur des empires morts, les grandes migrations stimulent généralement les civilisations. Dans le cas présent, les migrants pourraient permettre à nos États de renouer avec eux mêmes, et de connaître ainsi une sorte d'été de la Saint-Martin. De Thomas Flichy de la Neiville sur le site « aleteia » :

    Les grandes migrations se présentent comme le défi principal auquel sont confrontées les civilisations sédentaires. En effet, la vie est mouvement et la force politique élémentaire d’un peuple consiste en sa mobilité. Qui plus est, l’arrivée dans un pays neuf se présente comme un stimulant extraordinaire pour les migrants. Dans ces circonstances, comment expliquer que l’Empire romain se soit effondré sous le choc d’une vague relativement faible de réfugiés germaniques et qu’à l’inverse l’Europe occidentale soit parvenue à bénéficier des invasions plus agressives des Vikings afin de se fortifier ? Dans ces deux cas, l’attitude des élites a été déterminante. Celles-ci ont dû toutefois composer avec le degré de vitalité de la civilisation qu’elles étaient chargées de perpétuer.

    Effondrement de notre civilisation ou rebond salvateur ?

    Au cours des deux derniers millénaires, l’Europe a connu deux vagues majeures de migrations : celles qui frappèrent l’Empire romain finissant et celles qui s’attaquèrent à l’Empire carolingien au IXe siècle. Puis, pendant un millénaire, une respiration suspendue : les flux de migrants vers l’Europe furent dérisoires.

    Malgré tous les efforts consentis par les faussaires de l’Histoire du peuplement afin de présenter les États européens comme des agrégats informes d’immigrants, ce récit trompeur n’a pu convaincre que des hommes dépourvus de culture ou de raison. Depuis plusieurs décennies, les signaux faibles se conjuguent pour nous signifier que nous entrons dans une époque nouvelle. Celle-ci est marquée à l’évidence, par une troisième grande vague de migrations.

    Dès lors, la question qui se pose est simple : les grandes migrations du début du troisième millénaire sont elles le signe de l’effondrement de notre civilisation où à l’inverse vont elles lui permettre un rebond salvateur ?

    Un double déni

    À cette question fondamentale fait écho un silence assourdissant. La question des migrations se heurte en effet à un double déni. Le premier provient des élites mortes, trop pusillanimes pour se préoccuper de la perpétuation d’une civilisation qu’elles ont trahie depuis longtemps. Celles-ci emploient toutes les ressources de la sophistique pour prétendre que les migrants et les peuples auprès desquels ils s’installent sont tout un : des individus prétendument déliés de toute attache culturelle, et simplement connectés à leur propre nombril ou à leur carte bleue.

    Le second déni provient de ceux qui ont voulu oublier que les migrants ne venaient pas tout à fait par hasard. S’ils provoquent parfois l’effroi, c’est que chacune de leurs vies ne rappelle aux Européens rien d’autre que les fantômes des enfants qu’ils auraient souhaité avoir et qui se dressent, une fois faits hommes devant eux, avec un visage tout autre qu’ils ne l’auraient imaginé.

    Mais il existe une alternative à l’aveuglement où à la terreur : celle du courage et de la raison. La troisième grande migration se présente comme un défi majeur. Si ce dernier est relevé avec justesse par les élites vivantes, alors notre civilisation déclinante pourrait connaître un véritable été de la Saint-Martin.

    Ref. 11 novembre, les civilisations aussi connaissent leur été de la Saint-Martin 

    L’été de la Saint-Martin est un été précaire. Aux derniers feux de l’antiquité tardive c’est, pour reprendre les termes de Régine Pernoud, la « Lumière du moyen âge » qui finit par succéder : du creuset régénérateur des invasions barbares sortiront un jour les XII et XIIIe siècle, qui sont les vrais  "Grands siècles" de notre histoire. Espérons que, selon l’adage,  celle-ci puisse se répéter

    JPSC

  • En 2050, le quart des habitants de la planète sera Africain

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    La croissance de la population africaine n'est pas nécessairement un problème et peut favoriser un "rajeunissement" des sociétés occidentales vieillissantes. Un rapport des Nations-Unies dont le site « aleteia » se fait l’écho :

    « En 2050, un quart de la population mondiale vivra en Afrique. Une fois de plus, le berceau de l’humanité s’apprête à jouer un rôle fondamental pour l’avenir de cette dernière.

    Le rapport des Nations Unies « Perspectives de la population mondiale », publié fin juillet, met en évidence cette tendance. Il indique que le nombre d’habitants sur terre va continuer à augmenter, et ce malgré un ralentissement du rythme de la croissance démographique. Même si le nombre moyen d’enfants par femme a diminué partout dans monde depuis les années 70, la pression démographique reste forte, surtout dans les 49 pays désignés par l’ONU comme étant les moins développés au monde, parmi lesquels 32 se trouvent en Afrique.

    Selon le rapport, la population mondiale passera de 7,3 milliards aujourd’hui à 9,7 milliards en 2050. Plus de la moitié de cette croissance aura lieu sur le continent africain.  L’accroissement de la population africaine, particulièrement en Afrique subsaharienne, n’est pas une surprise. Les 10 pays possédant les taux de fécondité les plus élevés au monde se trouvent sur ce continent. La moyenne du continent est de 4,7 enfants par femme, pour une moyenne mondiale de 2,5.

    On estime qu’en 2050, le Nigeria sera le quatrième pays le plus peuplé au monde et que l’Afrique sera la seule région du monde où la population continuera d’augmenter de façon significative.

    Le rapport souligne l’inquiétude de l’ONU face à cette tendance, et précise qu’ « il est essentiel d’investir dans la santé en matière de procréation et dans la planification familiale, surtout dans les pays les moins développés […] ».

    Derrière ces chiffres se cachent plusieurs réalités dont certaines peuvent s’avérer être positives, si on les aborde de la bonne façon.

    Premièrement, la concentration dans les pays pauvres de l’essentiel de la croissance démographique rendra plus difficile l’éradication de la pauvreté et des inégalités, la lutte contre la faim et la malnutrition, ou encore l’amélioration de l’accès aux services fondamentaux.

    Deuxièmement, en plus de l’augmentation générale des taux de fécondité dans les pays pauvres, on note une augmentation de l’espérance de vie grâce aux progrès de la santé et de la sécurité alimentaire.

    Troisièmement, la forte pression démographique qui s’exerce dans les pays africains doit être considérée à la lumière du vieillissement de la population en Europe. Les flux migratoires depuis l’Afrique vers le vieux continent vont s’intensifier. Ce phénomène peut avoir un impact positif sur le développement économique et social en permettant un rééquilibre de la situation sur les marchés du travail. Le rapport souligne également l’importance des fonds envoyées par les migrants vers leurs pays d’origine.

    Quatrièmement, d’ici 2050, le nombre d’Africains en âge de travailler dépassera la somme des enfants et personnes âgées. Ceci sera une opportunité de croissance économique sans précédente pour le continent africain. Les gouvernements africains doivent ainsi encourager la création d’emplois, surtout dans les zones rurales, afin d’endiguer l’exode rural et de répondre aux attentes de la population active. L’investissement dans le secteur de l’agriculture et des infrastructures est essentiel. Mais c’est encore plus vrai pour l’éducation. Après avoir garanti un accès à l’école primaire à tous les enfants du continent, il faut les aider à atteindre l’enseignement secondaire ou une formation professionnelle, et favoriser ainsi la création d’une main d’œuvre mieux formée »

    Sed in cauda venenum :

    « Il est vrai que la croissance de la population africaine doit être contrôlée pour éviter une surpopulation et les problèmes qui en découleraient. Mais ceci doit passer par un programme complet, comportant des mesures sérieuses pour favoriser l’éducation, notamment des filles et des jeunes femmes. Sans cela, la croissance démographique risque de se transformer en véritable bombe à retardement. »

    Ref. En 2050, le quart des habitants de la planète sera Africain

    JPSC

  • Bruxelles : inauguration des nouveaux bâtiments de la BICS

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    BICS_1.jpgLe 21 octobre, la Brussels International Catholic School a fait bénir ses nouveaux locaux pour le secondaire par le cardinal Burke. Dans son discours d’inauguration, le cardinal a rappelé l’importance du rôle éducatif des parents :

    Les parents, parce qu’ils ont donné la vie à leurs enfants, ont la très grave obligation de les élever et, à ce titre, doivent être reconnus comme leurs premiers et principaux éducateurs. Le rôle éducatif des parents est d’une telle importance que, en cas de défaillance de leur part, il peut dicillement être supplée. C’est aux parents, en eet, de créer une atmosphère familiale, animée pour l’amour et le respect envers Dieu et les hommes, telle qu’elle favorise l’éducation totale,personnelle et sociale, de leurs enfants. La famille est donc la première école des vertus sociales nécessaires à toute société. Mais c’est surtout dans la famille chrétienne, riche des grâces et des exigences du sacrement de mariage, que dès leur plus jeune âge les enfants doivent, conformément à la foi reçue au baptême, apprendre à découvrir Dieu et à l’honorer ainsi qu’à aimer le prochain ; …

    La Brussels International Catholic School est une école internationale bilingue (Français-Anglais) avec des classes maternelles, primaires et secondaires dont la direction et l’aumônerie est assurée par l’Institut du Christ Roi. L’Institut du Christ Roi a repris l’école dans les années 2000  (anciennement Institut Saint Pierre et Saint Paul fondé en 1974). L’école compte aujourd’hui près de 450 élèves.

    Contact

     Ref. Inauguration des nouveaux bâtiments de la BICS

    JPSC

  • Un véritable tsunami de désespérés va s'abattre sur l'Europe

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    De swissinfo.ch :

    «Un tsunami de désespérés va s'abattre sur l'Europe»

    Par Gemma d'Urso, Lugano

    Pour Grégoire III Laham, seul un miracle a permis aux chrétiens de Syrie de survivre à cinq ans de guerre civile.

    De passage à Lugano, le patriarche de l’Eglise catholique melkite basée à Damas a lancé un véritable cri d’alarme à propos de la guerre qui secoue son pays depuis près de cinq ans. Grégoire III Laham a enjoint les évêques suisses à organiser une conférence épiscopale ayant pour but de ramener la paix dans le berceau de la chrétienté.

    Arrivé expressément de Rome, où il a participé au récent synode de l'Eglise catholique, le patriarche de l’Eglise catholique melkite était l'hôte du Collège Pie XII de Lugano. En 2001, c'était lui qui avait accueilli le Pape Jean-Paul II à Damas et l'avait fait entrer dans une mosquée. Une première dans l'histoire.

    Orateur principal de la conférence sur la situation des chrétiens au Moyen-Orient, organisée par l'association «Chrétiens sans frontières» qui vient de se constituer au Tessin, Grégoire III a lancé un cri d'alarme: «Un véritable tsunami va s'abattre sur l'Europe, celui de l'exode de tous les désespérés et persécutés qui vont fuir la guerre et la stratégie de la terreur mise en place par l’Etat islamique. Pour endiguer ce flux qui représentera un véritable danger pour l'Europe laïque et auquel vous n'êtes pas préparés, les chrétiens et les musulmans modérés du monde entier doivent s'unir pour ramener la paix. Seule une coalition internationale interreligieuse sera plus efficace que les bombes, soyons-en conscients.»

    Grégoire III Laham, un Syrien né au Liban et qui s'exprime couramment en plusieurs langues, dont le français et l'italien, a rappelé l'importance de la Syrie dans l'histoire du christianisme, «né à Damas», a-t-il précisé. Il a souligné que, de tout temps, le gouvernement de la famille Assad a garanti la liberté de culte aux chrétiens de Syrie. Aujourd'hui cependant, l'avancée des combattants islamistes menace la vie même de ses coreligionnaires, notamment à Alep et Homs, deux villes prises pour cibles par les troupes de l'Etat islamique.

     

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