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International - Page 297

  • Soutenir Asia Bibi ? Oui, mais pas n'importe comment...

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    De LibertéPolitique.com :

    Comment soutenir Asia Bibi ?

    Que penser de la manifestation de soutien à Asia Bibi, organisée ce jeudi 23 octobre à 19h devant l'Ambassade du Pakistan ? La journaliste Anne-Isabelle Tollet, co-auteur avec Asia Bibi du livre témoignage Blasphème (Oh ! éditions, 2011 [1]), y est opposée : l’opposition frontale des chrétiens, c’est de l’huile sur le feu.

    Anne-Isabelle Tollet est spécialisée depuis 2007 dans les zones sensibles comme l’Afghanistan et le Pakistan où elle a vécu trois ans. Invitée le 22 octobre par Élodie Dambricourt dans son émission « Ecclesia Magazine » sur Radio Notre-Dame, elle s’inquiète des initiatives commises par ceux qui défendent maladroitement Asia Bibi, la pakistanaise catholique accusée de blasphème, emprisonnée depuis juin 2009 et condamnée à mort le 8 novembre 2010. « Il faut crier habilement » assène le grand reporter.

    Règlement de compte

    Rappelons qu'Asia Bibi, la pakistanaise catholique accusée de blasphème et emprisonnée depuis juin 2009 a été condamnée à mort le 8 novembre 2010. Son recours en appel vient d'être rejeté le 16 octobre dernier par la Haute Cour de Lahore. 

    L'émission éclaircit l'affaire : Asia Bibi n'est pas d'abord condamnée parce qu’elle est chrétienne. Les musulmans vivent en effet de manière plus aiguë encore cette loi du blasphème, loi utilisée la plupart du temps pour régler des comptes. On en aurait donc trop fait d'un point de vue catholique pour Asia Bibi.

    Dès lors que les catholiques ont pris sa défense, les choses se sont braquées, crispées, parce que ressenties comme « ingérence religieuse au sein de cette république islamique ». La manifestation annoncée de ce jeudi 23 octobre s'apparente de ce fait à une « récupération » contre-productive. Elle « renforce l'antagonisme chrétiens/musulmans ». Le couperet tombe, fait mal à entendre : « Si l'on veut qu'Asia Bibi soit pendue dès ce soir, il faut continuer comme cela ! »

    Demander dans les formes la grâce présidentielle

    La solution envisagée, propose Anne-Isabelle Tollet, c’est que la communauté internationale demande la clémence, la grâce présidentielle avec l'argumentaire suivant : Asia Bibi a été maladroite, mais cela ne mérite pas la condamnation à mort. Elle a déjà purgé une peine de prison de cinq ans dans des conditions épouvantables. La voie, c'est donc de demander la clémence pour elle. Dire au gouvernement pakistanais : Lui éviter la pendaison, ce serait faire honneur à votre pays.

    >Anne-Isabelle Tollet qui a par ailleurs écrit à Angélina Jolie et au récent Prix Nobel de la Paix Malala Yousafzai, annonce un rassemblement avec des ONG laïques au parvis des Droits de l'Homme le 26 octobre prochain. H.B.

     Réécouter l'émission : cliquer sur ce lien.

     ________________________

    [1]. Les droits d'auteurs du livre sont reversés pour l'organisation de la défense d'Asia Bibi.

  • Ils sont entre 150 et 200 millions de chrétiens à être persécutés dans le monde

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    De Jean-Marie Guénois sur lefigaro.fr :

    150 à 200 millions de chrétiens persécutés dans le monde

    Un «livre noir» recense la dégradation de leur situation dans le monde à l'heure où le Vatican et le pape François s'inquiètent publiquement de leur sort au Proche-Orient.

    Irak, Syrie… l'actualité est sombre pour les chrétiens. Et la publication cette semaine du Livre noir de la condition des chrétiens dans le monde, ouvrage collectif sous la direction du Français Mgr di Falco, de l'Anglais Timothy Radcliffe, ancien supérieur mondial des Dominicains, et de l'Italien Andréa Riccardi, et coordonné par notre confrère de La Croix Samuel Lieven, est très utile parce qu'il livre un panorama jusque-là seulement réalisé par des associations caritatives - les rapports annuels de l'Aide à l'Église en détresse, catholique, et de la Porte ouverte, protestante - ou par l'institut Pew Forum aux États-Unis.

    De l'Irak à l'Arabie saoudite, du Nigeria au Soudan, de la Corée du Nord à la Chine, ce livre noir donne donc à voir où et comment «150 à 200 millions de chrétiens» subissent chaque année «une persécution», même si le mot ne figure pas en couverture, pour le seul fait de croire au Christ. L'ouvrage aborde ainsi ce que l'un des contributeurs américains, John Allen, dénonce comme «la guerre mondiale faite aux chrétiens». Ce tour du monde est magistral. Même s'il manque toutefois à cette œuvre, qui se veut constructive et bâtie dans l'esprit du dialogue entre les religions, une analyse sérieuse des racines de l'intolérance et de la violence contre les chrétiens nourries par une partie des musulmans.

    Cette persécution fait sentir ses effets à tous les niveaux. Le Vatican a ainsi confirmé, mardi, le voyage de François en Turquie du 28 au 30 novembre prochain. Deux villes au programme, Ankara, la capitale, puis Istanbul. Un voyage qui a tardé à être confirmé en raison de la guerre et de la terreur semées par l'État islamique en Syrie et dans la zone kurde du nord de l'Irak, aux frontières sud-est de la Turquie.

    Rien, donc, dans le programme officiel sur un projet d'incursion du Pape dans cette zone un moment envisagé. Il souhaitait se rendre dans cette région pour y affirmer symboliquement le soutien de l'Église catholique aux populations chassées et persécutées par les islamistes. On sait, depuis cet été, que le pape François attend la première occasion pour faire un tel geste.

    À son retour de Corée, le 18 août dernier, son avion aurait d'ailleurs dû s'arrêter quelques heures à Erbil, dans le nord de l'Irak, où il aurait alors salué des réfugiés. Cette étape jusqu'au dernier moment envisagée fut jugée trop dangereuse. De ce point de vue, il est d'ores et déjà certain que ce sixième voyage de François, risqué, hors d'Italie s'accomplira sous très haute surveillance. Il a même failli être reporté à des jours meilleurs.

    Des jours meilleurs… Beaucoup de chrétiens en Irak, en Syrie mais aussi dans tous les pays à dominante musulmane ne croient plus à ce retour-là. Ou n'osent plus y croire, comme au Liban, par exemple, stable mais très fragilisé. Avant le début du désormais étrange «printemps arabe», les chrétiens de Terre sainte avaient tiré la sonnette d'alarme à Rome devant la montée croissante du fondamentalisme musulman.

    Depuis tout a empiré pour les chrétiens. Et partout. Pas seulement pour les catholiques. S'ils ne devaient pas être si discrets, les évangéliques protestants, très présents dans le Maghreb mais aussi jusqu'en Iran, parleraient. Pour un musulman, une conversion au christianisme est passible de mort. Et le climat s'est tendu.

    La confiance, elle aussi, s'est perdue. Combien de familles chrétiennes, qui ont dû quitter Mossoul, en Irak, cet été, ont raconté les actes héroïques de voisins musulmans qui ont cherché à les protéger mais aussi les trahisons subites après des décennies d'apparente bonne entente?

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  • Irak : l’Aide à l’Église en Détresse annonce 12 programmes urgents d’aide humanitaire

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    ACN-20141012-14427 (1).jpgMission de miséricorde : l’Aide à l’Église en Détresse annonce 12 urgents programmes d’aide humanitaire pour l’Iraq

    Des milliers de chrétiens irakiens déplacés doivent recevoir de la nourriture, un abri, du matériel d’enseignement et des cadeaux pour les enfants, dans le cadre d’un programme de secours d’urgence, organisé de façon concertée et avec empressement par un organisme de bienfaisance catholique avant le début de l’hiver. Le projet de 4 millions d’Euros, annoncé par l’Aide à l’Église en Détresse – l’un des plus importants de l’histoire de cette Œuvre de bienfaisance vieille de 67 ans – inclut également la prise en charge pastorale des prêtres et des religieuses déplacés par la crise qui a balayé le pays. Ces projets, dont un certain nombre ont été approuvés hier (mardi 14 octobre), font suite à de récentes nouvelles en provenance d’Irak, selon lesquelles la crise à laquelle près de 120.000 déplacés chrétiens font face est en train de s’aggraver considérablement.

    Il est très urgent de déplacer de leurs tentes les milliers de familles qui y vivent, avant que l’hiver n’arrive. En effet, le temps devrait fortement se détériorer au cours des prochaines semaines. D’autres familles n’ont que quelques jours pour quitter les bâtiments publics tels que les écoles qui ont été transformées en centres pour personnes déplacées, où elles ont dormi jusqu’à 20 personnes par chambre. Les communautés chrétiennes dépendent entièrement de l’aide extérieure et ont été soutenues par l’Église depuis leur arrivée dans le Kurdistan irakien. Beaucoup d’entre elles ont trouvé refuge à Ankawa, près de la capitale régionale, Erbil, et plus au nord dans la région de Dohouk, près de la frontière turque. Cela fait maintenant près de quatre mois qu’elles ont quitté leurs maisons avec à peine plus que les vêtements qu’elles portaient quand les combattants islamistes ont avancé sur la ville de Mossoul et sur les villes et villages des plaines de Ninive voisines.

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  • Pakistan : la cour d'appel de Lahore confirme la condamnation à mort d'Asia Bibi

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    ASIE/PAKISTAN - Confirmation de la part de la Haute Cour de Lahore de

    la condamnation à mort d’Asia Bibi

     

    Lahore (agence Fides) – La Haute Cour de Lahore, tribunal d’appel, a confirmé ce matin la condamnation à la peine capitale d’Asia Bibi, la chrétienne pakistanaise accusée de blasphème et condamnée en premier degré à cette même peine en 2010. C’est ce que confirme à l’Agence Fides l’un de ses défenseurs, l’avocat chrétien Naeem Shakir, informant que le recours présenté par la défense a été rejeté. Au cours de l’audience de ce matin, tenue de 09.30 à 13.30 locales, devant le collège présidé par le juge Anwar ul Haq, la défense a présenté ses arguments sous forme écrite, arguments qui visaient à faire tomber ceux du plaignant, démasquant des témoins peu crédibles et l’évidente construction de fausses accusations. « Le juge a retenu valides et crédibles les accusations des deux musulmanes – deux sœurs – qui ont témoigné à propos du présumé blasphème commis par Asia Bibi. Ce sont celles avec lesquelles elle s’était disputée et qui avaient provoqué toute l’affaire » a expliqué Maître Shakir, trahissant sa grande amertume et sa déception. « La justice est toujours plus entre les mains des extrémistes » – a-t-il ajouté précisant qu’en accord avec le mari d’Asia Bibi, un recours sera présenté devant la Cour Suprême, dernier degré de jugement au Pakistan.

  • Synode sur la famille : la parole aussi africaine

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    De Marie-Lucile Kubacki sur le site de « La Vie » (extraits) :

     (…) A quelques jours de l'ouverture du synode sur la famille, un théologien africain a tenu à faire une piqûre de rappel, déclarant que la théologie ne devait pas être uniquement occidentale : « On ne peut ignorer les autres cultures, qui devraient aussi avoir leur place dans le christianisme », a ainsi déclaré le professeur congolais Bénézet Bujo, spécialiste des théologies africaines et professeur au département de théologie morale et d'éthique à l'université de Fribourg en Suisse (…).

     Il existe en Afrique trois étapes : le mariage coutumier, qui implique les familles, le mariage civil, au niveau de la municipalité, et le mariage religieux, à l'Eglise.

    En Afrique, explique Bénézet Bujo, le mariage n'est pas uniquement l'affaire du couple mais aussi celui de la communauté : ainsi la notion d'alliance entre personnes est indissociable de celle de l'alliance entre familles. « Dans la tradition africaine, ce ne sont pas les deux époux qui décident seuls. Lorsque les jeunes se marient tout de même quand la communauté – qui connaît l'arrière-fond culturel et les antécédents des familles – ne le souhaite pas, alors souvent l'échec est au bout du chemin! Les anciens savent ce qui est bon pour fonder une bonne famille… »

    Or, dans la théologie catholique, ce sont les époux qui se donnent le sacrement de mariage. En Afrique, explique Bénézet Bujo, l'acte implique aussi les familles, ce qui n'est pas reconnu par l'Eglise . Par ailleurs, en Afrique, l'autre question sensible pour les pasteurs concerne la polygamie. Et pour bon nombre d'entre eux, mettre fin à la polygamie suppose d'inciter l'Eglise à durcir le propos sur l'indissolubilité du mariage comme lien entre un homme et une femme pour la vie et donc, à freiner sur une possible évolution concernant l'accès à certains sacrements pour les divorcés-remariés. Ainsi, selon le vaticaniste américain John Allen (en anglais), « la voix de l'Afrique dans le débat semble renforcer l'aile conservatrice ». Selon les prélats qui ont participé aux sessions préparatoires, « les cardinaux des pays en développement ont émis des conseils de prudence quant à un éventuel ramollissement de la position de l'Eglise ».

    Sur les 191 pères synodaux présents du 5 au 19 octobre, 42 viennent d'Afrique (…).

    Ref. Synode sur la famille : la parole aussi africaine

    JPSC

  • Liberia : la fièvre Ebola décime les congrégations religieuses

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    De l'Aide à l'Eglise en Détresse :

    LIBERIA : Ebola décime les congrégations religieuses (3 octobre 2014)

    « Nous ne pouvons plus nous occuper de tous les malades. Parmi les 160 personnels de santé, 80 sont déjà décédés à cause de la fièvre Ebola », explique Mgr Miroslaw Adamczyk, nonce apostolique pour le Liberia, le Sierra Leone et la Gambie, dans un message écrit à L’Aide à l’Église en détresse le 2 octobre 2014. « De nombreux membres de congrégations religieuses masculines et féminines comptent parmi les défunts. »

    Dans les paroisses catholiques du Liberia, l’accent est mis sur la prévention : « Depuis début août, il y a des récipients pleins d’eau chlorée à l’entrée de chaque église, pour que les gens s’y lavent les mains. Aux messes dominicales, nous rappelons inlassablement les gestes de prévention. »

    L’archevêque redoute les conséquences économiques du virus au Liberia. Entreprises et magasins restent fermés, privant toute une frange de la population de revenus réguliers. Les prix montent en flèche. Il n’existe aucune protection sociale nationale. « Il n’y a plus d’hôpitaux ni d’établissements scolaires. » Le nonce craint que n’éclatent des « troubles sociaux ».

  • Est du Congo : les violeurs s'en donnent à coeur joie dans l'indifférence générale

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    Lu sur LeSoir.be (Philippe De Boeck) :

    A l’est du Congo, des viols massifs dans l’indifférence

    A l’est du Congo, la guerre est en cours depuis près de 20 ans, loin des caméras et des réseaux sociaux. Un phénomène qui s’explique par différents facteurs.

    Le 16 octobre prochain, l'hôpital Saint Pierre, associé à l'ONG Médecins du Monde, décernera pour la première fois le Prix Solidarité. Il sera attribué au Dr Denis Mukwege, chirurgien congolais qui pratique des opérations à l'hôpital de Panzi, au Sud-Kivu, afin de réparer les femmes qui ont été mutilées par des viols. Chaque mardi, pendant cinq semaines, « Le Soir » consacre une série de reportages à l'action du Dr Mukwege.

    Si les projecteurs sont braqués sur l’Etat islamique et les réfugiés qui affluent à la frontière turque, les exactions de groupes armés contre les populations dans les deux Kivu se déroulent loin des caméras. Pourquoi une telle indifférence alors que le nombre de victimes est nettement plus important dans un cas que dans l’autre ?

    «  On en parle peu dans la grande presse, mais on en a beaucoup parlé à une certaine époque, explique Jean-Paul Marthoz, directeur du bureau européen du Comité pour la protection des journalistes (CPJ). Il faut tenir compte du fait que les infos sur les violences sexuelles circulent beaucoup sur les réseaux sociaux et dans la sphère médiatique spécialisée en droits de l’homme, de développement et de résolution des conflits. La question est de savoir ce qui peut être le plus efficace pour changer les choses dans la région.  »

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  • Indonésie : la charia bientôt imposée à toute la population de la province d'Aceh ?

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    Inquiétude des minorités religieuses à Aceh au sujet de l’application de la charia

    (source : Eglises d'Asie) 02/10/2014

    Dans la province d’Aceh, où 98 % des quelque cinq millions d’habitants sont musulmans, la perspective de voir étendue l’application de la charia à toute la population inquiète les minorités religieuses.

    Jouissant d’un statut d’autonomie particulière depuis le vote de deux lois, en 1999 et en 2001, Aceh n’a cessé, tout au long de ces treize dernières années, de voir le Parlement local renforcer le Code pénal islamique, ou Qanun Hukum Jinayat. Le 27 septembre dernier, les parlementaires ont de nouveau amendé ce code pénal, en réponse à un précédent amendement voté en 2009, et abrogé entretemps, qui prévoyait, entre autres, la lapidation en cas d’adultère. Cette fois-ci, l’amendement voté ne comprend plus cette sentence de lapidation, mais réitère les peines de flagellation pour différentes infractions telles l’adultère, la consommation d’alcool, la « promiscuité » entre hommes et femmes en-dehors du mariage, ou bien encore les relations homosexuelles.

    Fait supplémentaire, l’amendement voté stipule que les non-musulmans surpris en état d’infraction aux dispositions édictées par le Qanun Hukum Jinayat se verront proposés le choix d’être jugé par un tribunal de la charia ou par une juridiction civile appliquant le Code pénal national. Il est aussi précisé que si l’infraction en question n’est pas sanctionnée par le Code pénal national – ce qui est le cas, par exemple, pour les relations homosexuelles –, alors les personnes incriminées, fussent-elles non musulmanes, pourront être jugées selon les dispositions de la charia.

    Les minorités religieuses présentes dans la province ont vivement réagi à cette nouvelle. On compte quelque 50 000 protestants et 3 000 catholiques à Aceh, ainsi que quelques centaines d’hindous et de bouddhistes. Pour le P. Hermanus Sahar, curé de l’unique paroisse catholique de Banda Aceh, capitale de la province, « les catholiques ne peuvent accepter d’être jugés selon la charia ». Comment envisager que des catholiques puissent être flagellés parce qu’ils ont enfreint la charia ?, interroge-t-il, alors que, le 18 septembre, huit musulmans ont eu à subir plusieurs dizaines de coups de canne après avoir été surpris à jouer de l’argent, la séance de bastonnade étant organisée devant une foule d’environ un millier de personnes.

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  • Et si l'élimination de l'Etat Islamique n'était pas l'objectif de la nouvelle guerre d'Irak ?

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    Lu sur le site de l'Aide à l'Eglise en Détresse (France) :

    MARC FROMAGER : la troisième guerre d’Irak

    Devant les exactions de l’Etat islamique, une coalition menée par les Etats-Unis a été activée, mais son objectif est-il vraiment de contrer cette terrible menace ? Nous publions ci-dessous une analyse de Marc Fromager, directeur d’AED France, rédigée pour le mensuel d’octobre de La Nef.

    Officiellement, cette troisième guerre d’Irak a évidemment comme visée de contrer l’Etat islamique (EI) en l’affaiblissant avant de le réduire à néant. Néanmoins, un bref rappel des deux premières guerres d’Irak devrait suffire à nous inspirer, à tout le moins, une certaine circonspection.

    Bien entendu, nous n’évoquons ici que les interventions occidentales car sinon, il faudrait également rappeler l’effroyable carnage de la guerre Irak – Iran pendant les années 80, avec un million de morts à la clé dans chaque camp. Cela étant, il y avait également une intervention occidentale puisque nous réussissions à vendre des armes aux deux parties en veillant à un certain équilibre des forces afin de permettre au conflit de durer.

    La première guerre du Golfe (1991) avait pour objectif la libération du Koweït, envahi par l’Irak. On avait encore à cette époque le souci de défendre l’intégrité territoriale des pays de la région, ce qui a visiblement disparu. Mais cette première guerre reposait déjà sur un mensonge : les américains auraient laissé croire aux irakiens qu’ils pouvaient prendre le Koweït, alors que ce n’était qu’un piège pour leur permettre d’intervenir en Irak.

    Passons sur les douze années d’embargo anglo-américain qui auront fait plus de 500.000 morts, notamment des enfants, faute d’accès à de la nourriture et des médicaments suffisants. La deuxième guerre du Golfe (2003) a entièrement reposé sur un mensonge massif, celui des armes de destruction massive (on se rappelle de Colin Powell avec son petit tube de lait en poudre).

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  • La Communion anglicane à l'heure du schisme ?

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    Pour la première fois de son histoire, la conférence de Lambeth, rassemblement pluriannuel des évêques de la Communion anglicane, a été annulée. Par cette annonce, l'archevêque de Canterbury reconnaît de façon quasi-officielle l'existence d'un schisme, sur la question de l'homosexualité. Pierre Jovanovic et Jean Mercier font le point sur le site de « La Vie » :

    5_Francois_Justin-Welby.jpgL'archevêque de Canterbury Justin Welby (photo, ici en visite chez le pape), primat de l'Eglise anglicane d'Angleterre, « Eglise-mère »de la Communion anglicane mondiale, a fait savoir que la Conférence de Lambeth, prévue en 2018, était annulée. Motif : la perspective de voir des centaines d'évêques, principalement ceux d'Afrique et d'Asie, boycotter l'évènement, le rend inutile. Le schisme virtuel dans lequel vivaient les anglicans est désormais reconnu de façon quasi-officielle.

    Le schisme dure en réalité depuis 2003, lorsque l'Eglise épiscopalienne, la branche américaine de la Communion anglicane, a ordonné, comme évêque du New Hamphire, le révérend Gene Robinson. Le prélat vivait en couple avec un homme (il a divorcé en 2013), et militait pour le mariage homosexuel. L'anglicanisme s'est divisé : d'un côté, les Eglises américaine, canadienne et une frange de l'Eglise d'Angleterre, de tendance libérale, de l'autre, les Eglises des anciennes colonies britanniques africaines, l'Ouganda et le Nigeria en premier lieu, qui revendiquent la fidélité à la Bible.

    Le clivage est d'autant plus fort que le centre de gravité de l'anglicanisme de 2014 se trouve, non plus en Grande-Bretagne, mais en Afrique : sur les 80 millions de fidèles anglicans, plus de 40 millions vivent sur le continent africain, dont 25 millions pour le seul Nigeria, soit autant qu'au Royaume-Uni. « L'anglican moyen est une femme africaine de 30 ans » a coutume de résumer Justin Welby.

    En 2008, déjà, lors de la dernière Conférence de Lambeth, 200 évêques africains, rejoints par des évêques occidentaux dissidents, américains et australiens, avaient refusé de s'y rendre. Certains ont créé une Communion anglicane parallèle, le Global South.

    Alors que Rowan Williams, proche des anglicans libéraux, avait été accusé de laisser s'envenimer le schisme, on s'attendait que le nouvel archevêque de Canterbury Justin Welby, réputé plus conservateur, soit capable de rétablir l'unité. De sensibilité évangélique, il s'est opposé au mariage homosexuel au Royaume-Uni, par conviction, mais aussi pour envoyer un signe aux Eglises africaines, pour les rassurer.

    L'annulation de la Conférence de Lambeth intervient alors que Alan Wilson, évêque de Buckingham, en Angleterre, militant de longue date en faveur du mariage homosexuel, a menacé de révéler l'homosexualité d'une « dizaine » de ses confrères évêques. Un « outing » qu'il justifie pour dénoncer la position « réactionnaire » de l'Eglise anglicane d'Angleterre. Pourtant celle-ci est très tolérante en la matière. Jusqu'à présent, elle interdit les bénédictions d'unions homosexuelles, mais tolère en son sein le militantisme de plusieurs membres du clergé en leur faveur. Cette ambiguïté n'a pas convaincu le camp des dissidents, qui grossit d'année en année. »

    Ref. La Communion anglicane à l'heure du schisme ?

    JPSC

  • Les chrétiens très impliqués dans le mouvement de protestation à Hong Kong

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    56481_cardinal-zen-hong-kong_440x260 (2).jpgParmi les leaders de la « révolte des parapluies » se trouvent de nombreux chrétiens, en lutte contre le pouvoir communiste. Lu sur le site « aleteia », sous la plume d’Arnaud Aubry :

    « La photo est tout un symbole. Benny Tai, principal figure du mouvement de protestation hongkongais« Occupy Central », est assis en train de pleurer d'émotion, tout en se faisant consoler (photo 1) par le cardinal Joseph Zen, évêque émérite de Hong Kong et figure internationale du combat démocratique. Si depuis dimanche soir, l'ancienne colonie britannique connait les plus grandes manifestations de son Histoire depuis son rattachement à la Chine en 1997, les chrétiens sont donc au premier rang.

    Le cardinal Zen est depuis des lustres la bête noire de Pékin. Il prophétisait les manifestations monstres dans une tribune publiée dans Asia News le 10 septembre : « Le mécontentement populaire a atteint son point de rupture, il est permis de hurler, car c’est la marque du désespoir.  […] Si nous ne voulons pas nous résigner à devenir des esclaves, quel autre choix avons-nous alors que celui de résister ? »

    Ce que le cardinal Zen (ici photo 2 avec Benoît XVI) dénonce alors, c'est le contrôle de la vie politiquechinachristians-s6-c10.jpg locale par Pékin. Hong Kong, du fait de son statut d'ancienne colonie britannique, dispose de lois spécifiques mais le chemin vers la démocratie est entravé. Si, en 2017, l'élection du nouveau chef de l'exécutif hongkongais aura bien lieu au suffrage universel comme prévu, ne pourront se présenter que deux ou trois candidats triés sur le volet par un comité de 1 200 grands électeurs adoubés par Pékin... Une décision inacceptable pour de nombreux habitants.

    Dès le 1er juillet, la date anniversaire de la rétrocession de Hong Kong à la Chine, 510 000 personnes se rassemblent pour protester.  Un mouvement de désobéissance civile, appelé« Occupy Central with Love and Peace », menace de bloquer le centre d'affaire de la ville, et parmi ses responsables, figure le pasteur baptiste Chu Yiu-Ming qui a dévolu les 30 dernières années à se battre pour la démocratie. S'il reconnaît avoir « peur d’aller en prison et peur du Parti communiste »,dans les colonnes du South China Morning Post, il est prêt « à payer le prix pour la démocratie » quand il le faudra. Pour lui, le mouvement hongkongais a des racines profondes, remontant aux années 1980, lorsque les habitants n'ont pas eu leur mot à dire durant les transactions concernant le futur statut de ce qui était encore une colonie britannique.

    Mais l'implication des chrétiens dans le mouvement de protestation ne se résume pas aux dirigeants. Depuis le 22 septembre, lycéens et étudiants font la grève des cours, un mouvement soutenu par les l'Eglise catholique (qui scolarise un quart des écoliers de la ville) puisqu'elle a assuré que les jeunes de ses établissements ne seraient pas pénalisés s’ils participaient à la grève, du moment qu’ils pourraient produire une autorisation écrite de leurs parents.

    Un engagement catholique qui n'est en tout cas pas étonnant, puisqu'il existe depuis de nombreuses années un véritable bras de fer entre l'Eglise catholique et le gouvernement chinois, notamment autour des nominations d'évêques sans le consentement du pape. Cette situation a entraîné ces dernières années de nombreuses tensions voire même des excommunications, comme celle du P. Joseph Huang Bingzhang ordonné en juillet 2011.

    D'ailleurs les trois nouveaux évêques ordonnés à Hong Kong ont fait montre de leur soutien au mouvement social. Mgr Joseph Ha Chi-shing, très engagé auprès de la jeunesse ainsi qu'auprès des groupes militant pour les droits de l’homme, a ainsi déclaré : « L’Église est très claire à ce sujet. La désobéissance civile est licite lorsque les autorités, qui devraient agir pour le bien commun de la société et en étant guidées par des principes moraux, ne suivent pas ces principes, ou alors si la législation est injuste. » 

    JPSC 

  • Quand un cardinal-archevêque chapitre la classe politique

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    "Pourquoi donner la vie à l'homme ?", par le card. Vingt-Trois
    Lors de la messe célébrée mardi soir à l'occasion de la rentrée parlementaire pour les responsables politiques et les représentants de la nation à la basilique Sainte-Clotilde, le Cardinal André Vingt-Trois s'est adressé à eux dans ces termes (Zenit.org):

    « Pourquoi donner la vie à l’homme ? »

    Mesdames et Messieurs,

    Frères et Sœurs dans le Christ,

                Le cri que Job a lancé vers Dieu du fond de sa misère trouve un écho dans tous les cœurs qui se sentent abandonnés. Certes, nous le savons, le sentiment de désastre ultime est très relatif. Dieu merci, nous sommes tous loin d’avoir connu des épreuves comparables à celles de Job et ce que beaucoup de nos concitoyens considèrent comme des situations insupportables ne sont rien comparées aux millions d’hommes et de femmes qui sont soumis à des risques mortels, soit par la famine, soit par les épidémies, soit par des catastrophes naturelles ou toutes sortes de périls. Combien d’hommes et de femmes à travers notre monde du XXIe siècle, à quelques heures d’avion de chez nous rêvent de connaître ce que nous jugeons intolérable ?

                Mais si relatifs que soient nos embarras et nos réelles difficultés, ils n’en provoquent pas moins un sentiment d’insécurité diffus qui ne se limite pas à la comptabilité des faits délictueux et qui se nourrit aussi de la préoccupation omniprésente de la sauvegarde d’un certain nombre d’avantages qui constituent les éléments d’un certain confort. Depuis des années, et à plusieurs reprises, j’ai saisi toutes les occasions pour inviter chacun à s’examiner sur ses modes de consommation et inviter notre communauté nationale à s’interroger sur le modèle de consommation que nous finançons non seulement par le crédit particulier mais encore par la dette publique. Aujourd’hui le nombre de nos concitoyens qui n’ont plus de visibilité sur leur avenir ni de sécurité dans leur présent atteint des proportions qui affectent la totalité de notre système social. Et voilà que nous devons y ajouter la charge de nos responsabilités internationales en Afrique et au Moyen-Orient pour lesquelles le soutien moral international peine à se concrétiser par des engagements militaires et financiers réels. Estimer que nous traversons une phase critique n’est plus un jugement partisan mais une constatation partagée.

                Comment pourrions-nous évoquer cette crise dans le seul cadre de notre pays ? Comment pourrions-nous oublier les chrétiens d’Orient que l’on veut forcer à abjurer leur foi ou à quitter le pays où leurs communautés vivent depuis des siècles ? Leur sort est un enjeu non seulement pour l’Église, mais aussi pour toute la société contemporaine. Nous sommes appelés chaque jour à leur venir en aide, non seulement en accueillant ceux qui sont contraints de fuir, mais aussi et surtout en aidant ceux qui doivent pouvoir rester dans leurs pays. La dimension des persécutions qu’ils subissent nous oblige aussi à nous interroger sur la manière dont notre vie publique reconnait la réalité des communautés religieuses et développe des moyens éducatifs pour aider des jeunes à réagir devant certains messages fanatiques.

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