Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

International - Page 301

  • L’exaspération grandissante des évêques d’Orient

    IMPRIMER

    Lu sur le nouveau site web catholique IHS News (gratuit, pendant sa période de lancement) :

    ENSEMBLE-DES-EVEQUES-CHALDEENS-SAUF-1-300x199 (1).jpg« L’incompréhension commence à monter en Irak. Tandis que le Pentagone vient de préciser que les Etats-Unis n’étendraient pas leurs frappes aériennes à d’autres zones en Irak, les chrétiens et les Yazidis continuent à mourir en fuyant les djihadistes de l’Etat Islamique. Face à cette absence de réelle action contre les membres de l’EI, les patriarches chrétiens commencent à élever le ton.

    Le Patriarche chaldéen Louis Sako a exprimé sa déception face à la portée limitée des frappes étasuniennes qui ne visent qu’à défendre la capitale du Kurdistan irakien, supprimant de fait tout espoir de renversement de la tendance sur le terrain : « La position du président de n’apporter une assistance militaire que pour protéger Erbil est décevante ». Il a par ailleurs à nouveau appelé ses ouailles à rester pour empêcher l’émergence souhaitée par les djihadistes d’un Irak sans chrétiens, et donc à ne pas profiter des visas humanitaires accordés par des pays comme la France.

    Mgr al Qas, évêque d’Amadiyah, a demandé à l’aviation étasunienne d’étendre son action afin de  « ne pas laisser le loup se mettre dans le troupeau pour tuer, manger, démolir ».

    Du côté du Liban qui a dû faire face à une attaque des djihadistes il y a quelques jours, le Patriarche Raï relance son appel à l’unité et à la nécessité de ne pas fuir à l’étranger.

    Tous les patriarches sont unanimes pour signifier que l’intervention militaire étasunienne ne changera rien en Irak, comme le signalait le patriarche Sako, si elle avait eu un autre but que la seule défense d’Erbil, les raids auraient débuté dès la prise de Mossoul.

    Le problème, avec cet espoir qui n’en est pas un au final, tient au fait que le moral des chrétiens d’Orient n’est, comme on peut l’imaginer, pas au plus haut. Persécutés, pourchassés, affamés, entassés dans des abris de fortune, leur espoir de jours meilleurs semble s’amenuiser jour après jour. Or l’annonce des frappes étasuniennes avait permis une éclaircie, mais qui sonne au final comme un coup d’épée dans l’eau. Oui, ils vont en majorité pouvoir atteindre des territoires libres, mais pour quel avenir, pour quelle vie ?

    Remontés par le drame que vivent leurs fidèles, les patriarches (qui sont restés au milieu des âmes qui leurs sont confiées), ainsi que le Saint Siège poussent plus en avant l’offensive.

    Le représentant du Saint Siège à l’ONU, Mgr Tomasi, après avoir déclaré qu’une action militaire était peut-être nécessaire (ne faisant ainsi que suivre l’enseignement du catéchisme et du code de droit canonique sur une réponse armée face à une agression), a exigé qu’une enquête soit diligentée par l’ONU, afin de dévoiler l’identité de « ceux qui fournissent des armes et de l’argent aux fondamentalistes, et les pays qui les appuient tacitement ». Mgr al Qas, va plus loin et cite même nommément l’Arabie Saoudite en précisant que la liste des responsables sera sans doute longue et remplie de surprises.

    Mais tout ceci ne fait malheureusement pas avancer la situation sur le terrain, pendant que les états occidentaux tergiversent sur ce qu’ils doivent faire, l’Etat Islamique implante un peu plus sa domination dans la région et prépare sa route sur Bagdad. D’ailleurs, les forces de sécurité irakiennes ne s’y trompent pas, elles qui sont déployées et en état d’alerte depuis dimanche. Se focaliser sur le seul problème des minorités persécutées ne résoudra pas le problème. Comme le signalait Mgr Sako, sauver Erbil n’éliminera pas le pouvoir de nuisance de l’Etat Islamique, sans compter que ces frappes ne seront pas éternelles et que l’EI est capable de changer temporairement d’objectif en attendant que le déluge de bombes (tout relatif) passe. Il faut entreprendre une réelle action de fond en Irak. Cependant, une action purement extérieure ne ferait que reproduire à nouveau, comme une histoire sans fin, le désastre irakien ou afghan, ces deux pays où une fois les troupes étrangères parties, le chaos a pris le dessus. Mgr Raï soulignait que contrairement à l’Irak, le Liban a su trouver un équilibre politique mais aussi militaire, et que c’est parce qu’il y a eu un équilibre militaire, grâce, entre autres, aux phalanges libanaises (qui existent depuis 1930-1940) ou aux forces libanaises (qui existent depuis les années 80), que l’équilibre politique a pu se réaliser. En Irak, les chrétiens son désarmés dans tous les sens du terme, et sont dépourvus d’une structure solide et fonctionnelle. Pour lui, il ne faudrait pas tant une intervention extérieure, qu’une structuration des forces présentes afin qu’une telle horreur ne se reproduise. Mais la communauté internationale ne semble pas prête à entendre cela, fondant tous ses espoirs sur les pershmergas kurdes et sur l’émergence du nouveau gouvernement irakien, déjà divisé avant même d’entrer en fonction.

    Les Patriarches semblent au final crier dans le désert sans susciter la moindre réaction de la communauté internationale persuadée de savoir ce qui est le mieux, alors qu’eux sont sur le terrain au milieu des morts et des réfugiés.

    P. JM. Robinne »

    Réf. L’exaspération grandissante des évêques d’Orient

    JPSC

  • Irak : un communiqué des évêques de Belgique

    IMPRIMER

    Communiqué de presse des évêques de Belgique

    Face au drame humanitaire que vivent les populations du Nord de l'Irak et du Moyen Orient, où les communautés chrétiennes sont particulièrement touchées, le Saint-Père lance un poignant appel. Le Pape François demande aux Églises locales de répondre résolument à sa pressante invitation pour que « s’élève, dans toute l’Église, une prière ardente et unanime invoquant l’Esprit Saint pour le don de la paix. »

    Rappelant un précédent appel à la prière pour ces populations sans défense, victimes d’une violence inouïe, le pape François répète : « Puisse le Dieu de paix susciter en tous les cœurs un authentique désir de dialogue et de réconciliation. La violence ne peut être vaincue par la violence. La violence n’est vaincue que par la paix! Prions en silence, implorons la paix ; tous en silence... Marie, Reine de la paix, priez pour nous! ». 

    Les évêques de Belgique demandent qu’aux célébrations du 15 août, fête de l’Assomption de Notre Dame, dans toutes les églises du pays, s’élève une prière unanime pour la paix. Une collecte sera organisée en solidarité avec nos frères et sœurs d’Orient, selon les projets concrets transmis par Caritas International et Aide à l’Eglise en Détresse. Le fruit des collectes pourra être immédiatement versé aux comptes :

    • BE88 0000 0000 4141 de Caritas International avec la mention “Moyen-Orient”

    • BE25 1960 0933 4182 de Aide à l’Eglise en Détresse avec la mention “Moyen-Orient”

    Le dimanche 31 août, à 18 heures, une veillée de prière sera organisée à la Basilique de Koekelberg « Chrétiens d’Orient unis aux Chrétiens d’Occident : une même foi, une même prière, une même solidarité pour la vie et la paix en Orient ». Invitons largement et soyons là !

    Et si vous le souhaitez, des dons personnels peuvent être versés avec attestation fiscale : 

    • Aide à l’Eglise en Détresse : BE72 1960 1357 6116 avec la mention “Moyen-Orient”
    • Caritas International : BE88 0000 0000 4141 avec la mention “Moyen-Orient”

    Informations sur les projets d’aide en cours :

  • "Les djihadistes sont des criminels qu'il faut arrêter et juger "

    IMPRIMER

    Le site web Aleteia a appelé  Mgr Lebrun, l'évêque de Saint-Etienne, actuellement à Erbil, pour faire le point sur la situation des réfugiés chrétiens en Irak. :

    Sa visite, quelques semaines après celle de Mgr Barbarin à Qaraqodh, a été programmée et annoncée au dernier moment. L’évêque de Saint-Étienne a interrompu ses vacances et est arrivé samedi matin dans la capitale du Kurdistan irakien autonome, avec Mgr Gollnisch, en charge de l'Oeuvre d'Orient. Aleteia l'a eu en ligne afin de partager son ressenti là-bas, à Erbil.

    Monseigneur, où en est l'aide aux chrétiens sur place ?

    Mgr Lebrun : Pour la première fois aujourd'hui, on a commencé à organiser un véritable centre d'accueil pour les réfugiés. L'aide aux chrétiens commence à se mettre en place. De l'aide est déjà arrivée de l'Unicef, du HCF, de l'état français, ce qui a permis de parer à quelques besoins essentiels : des tentes, des médicaments… Mais cela manquait un peu d'adéquation au réel, car cette aide était arrivée spontanément, ce qui est tout à fait naturel. Une deuxième vague d'aide est en train d'arriver. L'Oeuvre d'Orient travaille sur place à Erbil avec Mgr Gollnisch, qui a une connaissance plus fine de la diversité des communautés, des besoins…

    Pouvez-nous nous décrire Erbil ?

    Mgr Lebrun : Erbil c'est une grande ville, la capitale du Kurdistan. Mais il ya a aussi Ankawa (Ndlr : à quelques kilomètres au nord-ouest d'Erbil), la ville jumelle chrétienne d'Erbil, qui est Kurde. Les deux villes se sont rejointes.  A Ankawa, on trouve plusieurs églises, chaldéennes et syriaques, ainsi que le séminaire de Mossoul qui y a été transféré après la chute de la ville.

    Comment est le moral des réfugiés chrétiens sur place ?

    Mgr Lebrun : Aucun chrétien n'a abjuré, c'est admirable. Ils sont unis dans la prière. Mais leur désespoir, en toute honnêteté, est très grand. Si l'on écoute ce que disent les chrétiens réfugiés ici, si vous leur demandez ce qu'ils veulent faire, 90% vous diront qu'ils veulent quitter le pays. Cela fait un siècle que l'on subit cela, nous disent-ils, des humiliations, des persécutions… Ce n'est plus possible. En quelques décennies, l'Irak a perdu les deux tiers de ses chrétiens. En même temps, si vous leur dites que, dans huit jours ils peuvent retourner à Qaraqosh, qu'ils peuvent rentrer chez eux, la réponse sera certainement différente.

    Selon vous, que faut-il faire maintenant ?

    Mgr Lebrun : Après l'aide humanitaire, ce qu'il faut, c'est que la communauté internationale soit prête à agir pour stopper ces criminels. Ce soi disant califat n'a rien d'un état. M. Fabius l'a l'a dit losqu'il est venu à Erbil : il faut demander à  l'ONU d'intervenir. Je suis convaincu qu'ilt faut une intervention militaire, et à terme une solution irakienne.
    Il ne faut pas non plus oublier toute la tragédie des Yezidi qui subissent le même sort que les chrétiens : vous abjurez votre foi, vous mourez ou bien vous partez. Ils sont dans la montagne de Sinjar, c'est dramatique. On parle aussi de plus de 500 femmes enlevées, qui ont le choix entre être vendues ou être tuées. Il semble clair que l'armement des armées kurdes et irakiennes n'est actuellement pas suffisant pour faire face aux terroristes. Cela nous dépasse ; je peux simplement dire, en tant qu'évêque, que ce sont des criminels, et qu'il faut les arrêter et les juger. Pour l'avenir, si on ne bouge pas, c'est terrible. »

    Ref. : "Les djihadistes sont des criminels qu'il faut arrêter et juger "

    JPSC

  • Pourquoi le Vatican considère-t-il qu’une intervention militaire en Irak est « nécessaire » ?

    IMPRIMER

    Pourquoi-le-Vatican-considere-t-il-qu-une-intervention-militaire-en-Irak-est-necessaire_article_main (2).jpgLu sur le site de « La Croix » (extraits) :

    « Alors que depuis les années 1960, les positions du Vatican se caractérisent par une forte réticence face à l’usage de la force armée dans la résolution de conflits, Mgr Silvano Tomasi, observateur permanent du Saint-Siège auprès des Nations unies, a déclaré samedi 9 août, qu’une intervention militaire en Irak est « nécessaire en ce moment pour arrêter l’avancée des djihadistes en Irak ». (…)

    Entretien avec Christian Mellon, jésuite, membre du Centre de recherche et d’action sociales (Ceras) :

    « Il est vrai que selon la ”doctrine de la guerre juste”, c’est-à-dire la position traditionnellement tenue par l’Église catholique sur la légitimité éthique de la guerre, une intervention militaire est rarement légitimée. Mais elle l’est en cas d’épuration ethnique ou de génocide, et plus généralement lorsque “des populations civiles risquent de succomber sous les coups d’une injuste agression”, comme l’avait dit Jean-Paul II le 16 janvier 1993 au corps diplomatique, lors des dramatiques événements de Bosnie.

    De même, le 1er  janvier 2000, à l’occasion de son message pour la journée de la Paix, Jean-Paul II rappelait que, “quand les populations civiles risquent de succomber et que les efforts de la politique et les instruments de défense non violente n’ont eu aucun résultat, il est légitime, et c’est même un devoir, de recourir à des initiatives concrètes pour désarmer l’agresseur. Toutefois, ces initiatives doivent être limitées dans le temps, avoir des objectifs précis, être mises en œuvre dans le plein respect du droit international, être garanties par une autorité reconnue au niveau supranational et n’être jamais laissées à la pure logique des armes.”

    Quant à la divergence d’expression entre Mgr Silvano Tomasi, qui parle d’intervention militaire, et le pape François qui évoque une “solution politique (une intervention militaire devant viser à une solution politique), elle peut surprendre en effet, car la position de Mgr Tomasi a sans doute été prise avec l’accord du pape. Mais cette différence peut se comprendre du fait des contextes respectifs de ces paroles : une prière place Saint-Pierre ne peut être comparée à une prise de parole dans l’enceinte de l’ONU. »

    RECUEILLI PAR CLAIRE LESEGRETAIN »

     Réf. Pourquoi le Vatican considère-t-il qu’une intervention militaire en Irak est « nécessaire » ?

    Si la différence d’expression entre le pape François et Mgr Tomasi, que nous avions déjà relevée,  n’est pas une divergence, on s’en réjouira, mais elle peut effectivement surprendre : laisser planer un doute ou une ambiguïté déforce évidemment le message. JPSC

     

  • 100.000 euros d'urgence pour soutenir les chrétiens d'Irak

    IMPRIMER

    UNE NOUVELLE AIDE D’URGENCE DE 100.000 EUR PAR L’AED

    10/08/2014
    ’Aide à l’Église en Détresse (AED) ajoute une nouvelle aide d’urgence de100.000 EUR pour soutenir les chrétiens d’Irak qui ont fui vers Erbil après avoir subi d’autres terribles attaques dans la nuit du 6 au 7 août dans la capitale chrétienne de l’Irak – Qaracoche – et dans la plaine de Nivine.
     
    140811 noodhulp_slaapbanken.jpegNous faisons appel à toutes les personnes de bonne volonté pour contribuer à de l’aide supplémentaire pour l’Irak et le Moyen-Orient. Une source en provenance d’Erbil, qui a voulu rester anonyme pour une question de sécurité, rapportait ce matin à l’AED, qu’à la suite de la prise de la plaine de Nivine par l’État islamiste (EI), quelques dizaines de milliers de chrétiens ont fui vers Duhok et Erbil. « Ceux qui demeuraient entre Alquah et Tall Kayf se sont déplacés vers Duhok tandis que ceux qui restaient dans les villages de Qaracoche et Bashiqa sont allés à Erbil. »
     
    Dans la capitale du Kurdistan, l’Église héberge les réfugiés dans la Cathédrale chaldéenne de St-Joseph située dans la région d’Ankawa ainsi que dans d’autres églises de la ville. « L’Église, poursuit la personne anonyme, fait tout ce qu’elle peut, mais les ressources sont insuffisantes pour aider tout le monde dont les femmes et les enfants qui ont tout laissé derrière eux. » Dans les deux derniers mois, 2 000 familles chrétiennes ont fui vers le Liban et 2 000 autres vers la Turquie.
     
    À pied et en pyjama
    Plusieurs milliers de personnes ont dû quitter leur demeure si rapidement qu’ils n’ont rien 140811 noodhulp_noodopvang.jpegapporté avec eux et nombreux parmi ceux qui sont arrivés à Erbil à pied, très souvent habillés que d’un simple pyjama. Il y a d’ailleurs quelques histoires pathétiques, dont celle de cette femme qui a été tuée avec sa mère et ses deux enfants et celle de ce jeune homme qui est mort à la suite des blessures qu’il a subies pendant un bombardement. En plus de la misère des réfugiés, la situation cause beaucoup de souffrance et de peur aux 100 000 chrétiens du Kurdistan surtout à Erbil, Duhok, Zahko, Sulaymaniya et Amadiya.
     
    Selon cette source de l’AED, les chances que l’EI attaque à nouveau le Kurdistan sont minces, car la région est militairement bien protégée. Malgré cela, les chrétiens du Kurdistan sont effrayés en pensant à ce qui est arrivé à leurs frères de Mossoul et ils ont peur pour l’avenir du pays. « Plusieurs familles sont ici depuis des décennies et n’ont jamais pensé partir avant ces derniers événements. Contrairement à ce qui s’est passé dans d’autres régions de l’Irak, les chrétiens du Kurdistan sont dans une situation plus sécuritaire et plus saine. Plusieurs d’entre eux ont de l’argent et peuvent se permettre de partir, ce qu’ils feront probablement parce qu’ils sont fatigués par cette souffrance », poursuit l’interlocuteur de l’AED.
     
    Selon lui, la situation actuelle et les combats en cours pourraient entraîner la fin du christianisme en Irak. Une intervention pourrait signifier une dizaine d’années avant de pouvoir imaginer un avenir meilleur. Il n’y aura que des ruines et la reconstruction exigerait beaucoup de temps et de souffrance. Les Irakiens sont exaspérés et ils se demandent s’ils ne sont pas mieux d’attendre dans un autre pays avant que la situation ne change.
     
    Ce projet est un exemple de notre travail. Votre don bénéficiera à ce projet ou à un projet similaire, et permettra le travail pastoral de l’AED.
    • Vous pouvez aider pour un don pastoral via Aide à l'Église en Détresse IBAN: BE25 1960 0933 4182 BIC: CREGBEBB (sans attestation fiscale)
    • Vous pouvez aider par un don en ligne pour un projet pastoralFR doneer_button.gif
    • Vous pouvez aider pour un don socio-caritatif via Aide et Espoir IBAN: BE72 1960 1357 6116 BIC: CREGBEBB (avec attestation fiscale pour tout don supérieur ou égal à 40€)

  • Irak : il faut intervenir militairement

    IMPRIMER

    Lu sur RTL.be :

    Des dizaines de milliers de chrétiens en passe de mourir en Irak: "La Belgique doit envoyer son armée"

    Simon Nagem, médecin en Belgique et porte-parole du comité de soutien aux chrétiens d’Orient, était l’invité du 13h de RTL-TVI ce dimanche. Il a plaidé pour que la Belgique et les autres pays d’Europe ne se contentent pas d’assurer l’aide humanitaire en Irak, où 200.000 personnes, selon l’ONU, ont été déplacées depuis le début de l’offensive des djihadistes de l’Etat Islamique en Irak et au Levant (EI), des terroristes islamistes sunnites.

    Depuis le 9 juin, les djihadistes de l’EI, venus de la Syrie voisine -où ils avaient combattu le régime de Bachar Al-Assad en recrutant des extrémistes y compris en Europe et en Belgique- s’en prennent aux minorités d’Irak. Ils ont envahi la province de Ninive et se sont emparés de Mossoul, la deuxième ville du pays. "C’est un drame humanitaire. Ce sont des atrocités qui se passent là-bas. Les chrétiens et les autres minorités sont sommés de partir ou de mourir. Les djihadistes sont sans pitié. Ils rasent tout sur le passage. On sait qu’ils ont tué toutes les familles, surtout les vieillards, qui sont restés à Mossoul ou à Karakoch (la plus grande ville chrétienne d'Irak). Par ailleurs, ils kidnappent les filles pour l’esclavage. C’est dramatique ce qui se passe", a rappelé M. Nagem.

    Une cinquantaine d'enfants sont déjà morts de faim et de soif

    En tout, ce sont 200.000 personnes qui ont été déplacées du Kurdistan irakien, une région autonome située juste au sud de l’extrême-est de la Turquie, fuyant les djihadistes. Actuellement, beaucoup de chrétiens et de Yazidis, une minorité kurdophone non-musulmane, sont réfugiés sur les monts Sinjar, sous une chaleur étouffante avec peu d'eau et de nourriture. "Certains sont dans les montagnes. C’est pour cette raison que le largage de l’aide humanitaire est la bienvenue. Il y a une cinquantaine d’enfants qui sont morts de faim et de soif actuellement", selon les informations de Simon Nagem. 

    Pour que la Belgique envoie des avions effectuer des frappes aériennes sur les djihadistes

    Le comité de soutien belge aux chrétiens d’orient, représenté par M. Nagem, pense cependant que cette aide humanitaire essentielle n’est pas suffisante. Si "la communauté internationale a tardé pour réagir", il n’est cependant "pas trop tard". "Notre souhait, c’est qu’il y ait une coalition internationales pour stopper la progression de ces djihadistes avec des frappes aériennes, comme les Etats-Unis ont déjà fait depuis 2 jours. Mais j’aimerais voir la participation de la Belgique, de la France et de l’Angleterre. Donc l’Europe doit se montrer également comme décideur politique et pas seulement comme aide humanitaire. C’est très important aujourd’hui qu’il y ait une coalition au même titre que lorsqu’elle a été mise sur pied pour attaquer l’Irak de Saddam Hussein ou la Libye de Kadhafi, c’est le moment où jamais de stopper la progression de ces djihadistes, qui sont sans pitié et qui ont une lecture différente de l’islam, qui rendent l’islam intolérant et impitoyable."

    Appel aux dons

    Pour venir en aide aux populations attaquées sur place, l’ONG Caritas, en collaboration avec les autorités religieuses belges, a mis sur pied un appel aux dons. "Je lance un appel à tous les Belges croyants et non croyants pour soutenir financièrement" Caritas. Pour ce faire, le compte BE88 0000 0000 4141 a été ouvert. Les dons serviront à acheminer de l’argent et récolter une aide médicale. "On aimerait, via le ministère de la défense, acheminer cette aide médicale d’urgence à l’aéroport de Erbil", proche de Mossoul mais pas encore aux mains de l’EI.

  • Appel des patriarches orientaux aux autorités civiles et religieuses musulmanes : Passez aux actes !

    IMPRIMER

    Assez de paroles, des actes ! C'est, en résumé, l'appel lancé hier par les patriarches orientaux catholiques et orthodoxes au monde entier, à partir du siège patriarcal maronite de Dimane (Liban-Nord). L’information est aujourd’hui sur le site web du grand quotidien libanais « L’Orient-Le Jour »:

    p04-3_736877_large (1).jpgDes états généraux ecclésiastiques se sont tenus hier au siège patriarcal maronite de Dimane, en présence des patriarches orientaux catholiques et orthodoxes et du nonce apostolique, Gabriele Caccia, œil averti du Vatican. La réunion s'est tenue aussi sur la triste nouvelle d'une nouvelle avancée des jihadistes de l'État islamique dans la plaine de Ninive, en Irak, comme si les frontières du nouveau Moyen-Orient devaient être tracées avec le sang des chrétiens. Retenu en Irak, le patriarche des chaldéens, Louis Raphaël Sako, s'est fait représenter à cette réunion. Également absents, les assyriens et les coptes.
    Ce nouvel appel s'est distingué des précédents par son caractère plus exhaustif. Les patriarches s'y disent « épouvantés » par des développements « sans précédent » auxquels ils assistent, et « les développements désastreux à caractrère confessionnel et religieux rarement égalés dans l'histoire »; il adjure les Arabes et les musulmans à adopter une attitude plus claire à l'égard de ce qui se passe dans la plaine de Ninive, les exhortant à publier des fatwas et des lois sanctionnant la discrimination religieuse à l'égard des minorités.
    Le texte esquisse aussi une demande d'intervention des Nations unies, sans oser aller au bout de sa requête pour réclamer un déploiement de forces internationales. Mais ce déploiement est suggéré, puisque les patriarches demandent au Conseil de sécurité d'adopter une résolution claire ordonnant la restitution des maisons et des biens spoliés « par tous les moyens possibles ».
    De même, les patriarches en ont appelé à l'Organisation de la conférence islamique, à la Ligue arabe et au Tribunal pénal international, jugeant que cette dernière instance est habilitée à juger d'actes de barbarie qui sont de véritables « crimes contre l'humanité », qu'ils aient été commis à Mossoul où à Gaza.

    Un phénomène durable

    Dans la partie analytique du texte, les prélats réunis disent s'attendre à ce que le phénomène de l'extrémisme religieux soit durable, et affirment que « chrétiens et musulmans ont le devoir d'y faire face ensemble pour transmettre aux générations futures un Moyen-Orient libéré d'un tel fléau, en éclairant les consciences et les intelligences et en invitant les fidèles à respecter l'essence de la religion, loin de toute exploitation qu'on peut en faire pour des raisons personnelles, ou pour atteindre un objectif régional ou international ».
    Cette dernière remarque a ensuite été abordée de front par le communiqué. « Si des parties dissimulées encouragent cet extrémisme et en financent l'effet destructeur et corrupteur, il est indispensable qu'elles soient dénoncées et qu'elles aient à en rendre compte devant l'opinion internationale et les autorités morales agissantes », dit le communiqué.
    « Et pour ce faire, ajoute le texte, Arabes et musulmans n'ont d'autre choix que de retrouver l'esprit d'unité, de découvrir les avantages de la diversité qui est la marque distinctive de notre Machrek et de s'accepter réciproquement dans leurs modes de vie différents, dans le respect mutuel et dans l'égalité civique, dans tous les pays où ils se trouvent. »
    Et de préciser : « Nous adjurons les instances islamiques, sunnites et chiites, de promulguer des décrets religieux clairs jetant l'interdit sur l'agression contre les chrétiens et tous les autres innocents. Nous demandons en outre à tous les Parlements du monde arabe et islamique de voter des lois favorisant l'ouverture, rejetant clairement toute forme d'exclusion religieuse de l'autre (takfir) et responsabilisant toutes les personnes qui enfreindraient ces lois. »
    Même la loi du nombre a été dénoncée par les patriarches. « Nous adjurons les États de cesser d'aborder la diversité culturelle sous un angle minoritaire, comme si seul le nombre donnait valeur à la présence humaine, abstraction faite de la contribution humaine de chaque personne selon les dons que le Créateur lui a accordés »

    La suite ici : Appel des patriarches orientaux aux autorités civiles religieuses musulmanes : Passez aux actes

  • Pourquoi il faut stopper l’État islamique

    IMPRIMER

    Lu sur le site web de « La Libre Belgique » cet éditorial de Christophe Lamfalussy :

    « Le sort réservé aux minorités chrétienne et yézidie d’Irak aura donc été l’ultime raison pour riposter aux forces de l’État islamique (EI). Vendredi, deux avions américains ont bombardé des pièces d’artillerie des jihadistes non loin de la ville kurde d’Erbil. Le message est clair : les Etats-Unis ne laisseront pas ce groupe de fanatiques faire fuir des dizaines de milliers de civils innocents et sans défense. Car en dépit du risque pris par le président Obama de "revenir" en Irak, il faut empêcher ce groupe d’instaurer un califat dans cette région comme les talibans l’ont fait dans les années 90 en Afghanistan et au Pakistan, avec les conséquences que l’on sait. L’État islamique se nourrit d’une idéologie totalitaire qui fait fi des différences d’opinion, de culture et de religion. Il est responsable de nombreux crimes de guerre qu’il expose dans les réseaux sociaux pour semer la terreur. D’inspiration takfiriste, il prend des otages dont il négocie la libération pour s’acheter des armes. Enfin, il militarise de nombreuses recrues belges qui finiront bien, un jour, par revenir au pays.

    Les Etats-Unis viennent au secours d’un État défaillant - l’Irak - dont ils ont eux-mêmes contribué à la fragilité. Après avoir conquis le nord de la Syrie et une quinzaine de villes en Irak, les jihadistes ont profité des divisions qui minent le gouvernement irakien et de son incapacité à rassurer les sunnites, minoritaires dans ce pays. Ce n’est donc pas uniquement en arrêtant l’État islamique (dont les forces ne comptent que 20 à 30 000 hommes) mais aussi en ayant un gouvernement d’union nationale, qui bannit les discriminations communautaires à Bagdad, que le pays pourra être stabilisé. »

     Ref. Pourquoi il faut stopper l’État islamique

    Au même titre que la « communauté » internationale (si elle existe), l’Eglise catholique au plus haut niveau doit élever la voix , pour que le pays qui a les cartes en main dans cette affaire prenne clairement ses responsabilités.

    JPSC 

  • Au Nigeria : des jeunes filles kamikazes au service de Boko Haram

    IMPRIMER

    Au Nigéria, des femmes kamikazes au service de Boko Haram

    de Radio Vatican :

    Boko Haram utilise un nouveau modus operandi : des jeunes filles pour leurs attentats-suicides

    Une nouvelle attaque a été menée par les extrémistes islamiques de Boko Haram au nord-est du Nigéria. Dans la ville de Gwoza, des dizaines de personnes sont mortes et de nombreuses personnes ont été obligées de fuir vers le Cameroun. Ces dernières semaines, de nouvelles attaques ont été perpétrées contre les communautés chrétiennes. La plus grave d’entre elles est survenue dimanche 27 juillet, lorsqu’une jeune fille s’est fait explosée dans la paroisse de San Carlo à Kano, tuant quatre personnes. Il s’agit d’un nouveau modus operandi utilisé par les terroristes, comme l’explique le cardinal John Onaiyekan, archevêque d’Abuja, interrogé par Michele Raviart.

    Quel est ce nouveau mode opératoire qu'utilise les terroristes ?

    Les attentats perpétrés par Boko Haram et leurs sicaires, ceux qui placent les bombes dans les voitures et les font exploser, existaient déjà mais c’est la première fois qu’on voit des attentats-suicides de jeunes filles portant des bombes sous leurs longs vêtements. C’est préoccupant car là-bas, tout le monde porte de longs vêtements.

    Quelle est la situation générale des chrétiens, dans un moment où Boko Haram semble s’étendre au Nord ?

    Nous n’avons pas peur d’être chrétiens. Nous savons que les églises sont prises pour cibles et nous faisons notre possible pour les protéger, sans toujours y parvenir. Par exemple, nous ne pouvions pas imaginer qu’une jeune fille devant une église puisse avoir de l’explosif sur elle ; maintenant, nous le savons et nous devons prendre de nouvelles mesures à l’égard de toute personne qui passe, avec tous les inconvénients que cela peut comporter. J’ai toujours dit que nous, les chrétiens du Nigéria, nous sommes une partie intégrante de la communauté nationale qui subit ces attaques. Mais nous ne sommes pas la cible unique, les marchés et les institutions du gouvernement sont également visés.

    Boko Haram vous semble-t-il plus fort en ce moment?

    Notre gouvernement dit toujours qu’il est en train de vaincre la guerre contre Boko Haram, mais leurs résultats laissent penser le contraire, car ils sont toujours capables de frapper. Tout le monde sait que lorsqu’ils frappent une église, cela fait la Une mais ce n’est pas le cas lorsqu’ils s’en prennent aux villages du nord-est. Après plus d’un an de régime d’urgence, je m’émerveille du fait qu’ils résistent encore et qu’ils continuent à semer le désordre et la tragédie. Nous devons être surs que le gouvernement soit vraiment à la hauteur de la situation mais malheureusement, il semble avoir d’autres préoccupations sur le plan politique : les élections qui auront lieu l’année prochaine. Dans les journaux, les nouvelles concernant Boko Haram occupent seulement quelques lignes alors que les nouvelles qui occupent la première page, celles écrites en gros caractères, sont celles qui concernent la politique.

    On parle également d’un “exode” du Nigéria au Cameroun à cause des violences de Boko Haram…

    C’est le résultat du désordre qui éclate dans la région frontalière du nord-est, presque entièrement contrôlée par les terroristes qui agissent librement. Il semble que la population soit mieux défendue par les forces de l’ordre camerounaises que par les forces de l’ordre nigériennes. C’est pour cette raison qu’ils traversent les frontières qui sont uniquement politiques parce que les gens sont issus de la même ethnie. Même sans Boko Haram, ils se déplacent librement entre les deux pays mais maintenant, ils saisissent l’occasion pour s’installer au Cameroun parce qu’ils y espèrent être mieux défendus que dans les villages perdus du Nigéria, que les forces de l’ordre nigériennes semblent ne pas réussir à contrôler.

  • Les chrétiens d'Orient lâchement abandonnés par la communauté internationale

    IMPRIMER

    Chrétiens d'Orient : les insupportables hésitations de la communauté internationale

    sur FIGAROVOX/TRIBUNE - Les troupes de l'Etat Islamique contrôlent désormais Karakosh, la plus grande ville chrétienne d'Irak. Maxime Tandonnet s'étonne qu'il ait fallu attendre le pire pour que la communauté internationale commence enfin à réagir.

    Maxime Tandonnet décrypte chaque semaine l'exercice de l'État pour FigaroVox. Il est historien et auteur de nombreux ouvrages, dont une Histoire des présidents de la République (Perrin, 2013). Vous pouvez aussi le lire sur son blog.

    Après Mossoul, Karakosh, la ville qui compte le plus grand nombre de chrétiens en Irak, vient à son tour de tomber le 7 août aux mains des djihadistes de l'Etat islamique. Des dizaines de milliers de chaldéens, menacés de mort, sont obligés de fuir cette cité. Les églises sont occupées, les croix brûlées. Les chrétiens, au nombre de deux millions en Irak au début des années 2000, ne seraient plus que 400 000 aujourd'hui, contraints de vivre dans la terreur. Un phénomène d'épuration ethnique est en ce moment à l'oeuvre dans ce pays. L'inaction de la communauté internationale est incompréhensible. En 1999, une coalition dirigée par les Etats-Unis, le Royaume-Uni et la France avait bombardée la Serbie pendant plusieurs semaines à la suite des exactions commises envers les habitants du Kosovo. Aujourd'hui, la destruction d'une communauté ne suscite que l'indifférence ou bien des réactions sans commune mesure avec la dimension du drame. Les dirigeants politiques montrent une étrange discrétion face au massacre en cours. Aucune opération armée pour venir en aide aux victimes n'est bien entendu envisagée, ni même évoquée en tant que possibilité. Le conseil de sécurité de l'ONU reste coi. Le silence du monde intellectuel et médiatique, des autorités morales promptes à s'indigner du sort des minorités dans le monde est particulièrement assourdissant. Qui parle aujurd'hui du «devoir d'ingérence» de la communauté internationale? Jadis, les chrétiens d'Orient, sous l'Empire ottoman, étaient pourtant des minorités auxquelles l'Europe et la France en particulier accordaient une protection particulière.

    Face à un groupuscule dont l'idéologie et les méthodes rappellent les heures les plus sombres de l'histoire, la discrétion du monde occidental renvoie au mot fameux de Winston Churchill: «...vous aurez la honte et la guerre».

    Ce lâche abandon a des causes multiples. Le monde occidental qui a largement participé à la déstabilisation de l'Irak, apparaît aujourd'hui comme englué dans sa mauvaise conscience. Le chaos qui est en train de s'installer au Moyen-Orient avec la naissance d'un «califat» jihadiste entre l'Irak et la Syrie, signe son échec cuisant dans cette région du monde. Le silence et l'indifférence actuels du monde occidental portent la marque de la défaite et de la résignation. En outre, aux yeux de l'intelligentsia bien pensante européenne, prendre la défense de chrétiens, même menacés de mort, revêt une connotation «réactionnaire»: «Croisade à droite pour les chrétiens d'Irak» titre un grand quotidien du matin. L'idéologie de la haine de soi - de «l'héritage chrétien» honni - est plus que jamais en toile de fond de ce lâche abandon. Sommet du paradoxe: la bonne conscience humanitaire, devenue sélective, est en train d'engendrer deux catégories d'hommes: ceux qui ont droit à la compassion et à la protection de la communauté internationale, et les autres, chrétiens, qui n'y aurait pas droit tout autant. Les récupérations, amalgames extrémistes en tout genre, destinés à accabler des populations musulmanes en général - qui n'ont strictement aucun rapport avec ce drame - ne font qu'amplifier la confusion et aggraver la paralysie générale. La chute de Karakosh peut elle provoquer une prise de conscience, un sursaut? Le droit d'asile et l'accueil des chrétiens d'Orient en Europe ne constituent en aucun cas une réponse suffisante. Le Moyen-Orient est aussi le berceau des chrétiens qui y sont chez eux, après des siècles de vie en commun et dans l'harmonie avec les musulmans. Ils revendiquent le droit de garder leur maison et d'y résider en paix et en sécurité . Face à un groupuscule dont l'idéologie et les méthodes rappellent les heures les plus sombres de l'histoire, la discrétion du monde occidental renvoie au mot fameux de Winston Churchill: «...vous aurez la honte et la guerre».

  • Obama autorise des frappes aériennes contre les djihadistes en Irak

    IMPRIMER

    Dans le « Figaro » :

    « Trois ans après avoir ordonné le retrait des derniers boys d'Irak - le président Obama sollicite ses militaires sur le terrain irakien pour venir en aide aux populations civiles en danger et assurer la protection des installations et personnels américains, face à la terrifiante avancée de l'armée de l'État islamique en Irak.  «J'ai dit dans le passé que les États-Unis n'avaient pas vocation à intervenir partout, chaque fois qu'il y a une crise dans le monde», a-t-il déclaré jeudi soir, après avoir annoncé qu'il avait autorisé ses militaires à mener des frappes aériennes ciblées sur les positions de l'Armée islamique d'Irak et du Levant, si nécessaire. «Mais quand des innocents sont confrontés à un risque de violence sur une échelle horrible, quand nous avons une demande du gouvernement irakien et que nous avons la capacité d'agir, nous ne pouvons pas fermer les yeux», a expliqué le président… «L'Amérique vient pour aider», a-t-il ajouté.

    Obama a précisé qu'il avait chargé le Pentagone de mener une opération humanitaire de largage de nourriture et d'eau dans le Nord-Est, pour soulager les souffrances de plusieurs minorités, et tout particulièrement la minorité des Yazidis, une secte religieuse très ancienne apparentée aux Zoroastriens, dont près de 40.000 membres sont bloqués dans la région montagneuse de Sinjar, où ils se sont réfugiés. Trois avions cargos, escortés par des F18, ont mené l'opération avec «succès», larguant des cargaisons d'eau et quelque 8000 repas, en coordination avec les centres opérationnels américains qui avaient été installés en juin à Erbil et à Bagdad, a précisé un représentant du Pentagone jeudi soir. Parlant de «menace de génocide», le président a justifié sa décision par «des rapports effrayants» décrivant «des exécutions de masse et des femmes yazidis réduites en esclavage». «Les gens ont faim, et les enfants meurent de soif, a dénoncé Obama, précisant que les forces de l'Armée islamique avaient appelé à «la destruction totale du peuple yazidi». «Ces familles sont confrontées à un horrible choix: descendre de la montagne et se faire massacrer, ou rester en haut et mourir lentement de soif et de faim», a poursuivi Barack Obama.

    Réponse immédiate

    Alors que des sources kurdes avaient annoncé que des frappes avaient déjà été menées ce jeudi soir, le Pentagone a démenti avoir frappé l'Irak mais a souligné que toute menace sur les intérêts américains - notamment dans la région de Erbil, aujourd'hui à l'épicentre de la progression de l'armée islamique, provoquerait une réponse immédiate. De hauts responsables de l'administration n'ont pas exclu non plus des frappes destinées à soulager la pression sur les populations yazidis bloquées dans la montagne.

    Anxieux de montrer que l'Amérique ne va pas pour autant se laisser glisser dans une nouvelle campagne militaire, ces hauts responsables ont toutefois souligné que les États-Unis ne sont pas engagés dans une opération plus vaste visant à combattre l'armée islamique d'Irak, «mission qui relève de la responsabilité des forces irakiennes et des kurdes». «En tant que commandant en chef, je ne permettrai pas que les États-Unis soient entraînés dans une nouvelle guerre en Irak. Nos troupes ne retourneront pas y combattre, car il n'y a pas de solution militaire américaine au conflit en Irak», a insisté le patron de l'Amérique, rappelant qu'il avait été élu sur sa promesse de mettre fin à cette guerre. Il a toutefois garanti de continuer de fournir assistance, matériel et entraînement aux forces irakiennes et aux peshmergas kurdes.

    Les analystes soulignent que des frappes militaires même ciblées, marquerait un tournant important de la stratégie américaine, forçant l'administration Obama à s'engager plus clairement aux côtés d'un pouvoir irakien dont elle se méfie, le jugeant non inclusif. L'un des piliers de la politique américaine consiste à encourager la création d'un gouvernement mettant en sourdine ses divisions religieuses ou sectaires. Une véritable gageure. »

     Ref. Obama autorise des frappes aériennes contre les djihadistes en Irak

    Un début de réponse entortillé par un politicien bien embarrassé ?

     JPSC

     Mise à jour ce soir du vendredi 8/8/14 (extrait du site web du Figaro) :

      « Après avoir jeudi soir démenti de première frappes annoncées par des sources kurdes, le Pentagone a annoncé vendredi des bombardements dans la région d'Erbil, aujourd'hui à l'épicentre de la progression de l'armée islamique. La cible de deux chasseurs américains serait des pièces d'artillerie utilisées par l'État islamique contre les forces kurdes qui défendent la capitale du Kurdistan irakien autonome, où se trouve du personnel américain."

    La pression de l’opinion chrétienne doit être maintenue pour qu’Obama, ravalant les erreurs de sa stratégie politique, s’engage réellement dans la voie qui s’impose.

    JPSC. 

  • Chrétiens d’Irak : vœux pieux et inertie de la « communauté » internationale

    IMPRIMER

    Sous le titre  « Qaraqosh : les croix ôtées des églises, les manuscrits brûlés » le site web aleteia rapporte :

    « Fidèles à eux-même, les jihadistes prennent possession des lieux de cultes chrétiens de la ville. En profanant et en détruisant.

    "C'est une des plus grandes tragédies pour les chrétiens d'Irak depuis 2003", estime Faraj Benoit Camurat, président de l'association Fraternité Irak. En effet, alors que la communauté chrétienne d'Irak est estimée à environ 400 000 personnes, un quart à un tiers d'entre elle se retrouve prise dans la tourmente d'un nouvel exode, encore pire que celui connu à Mossoul il y a quelques semaines de cela, du fait du recul des troupes kurdes. L'Etat Islamique a pour sa part diffusé jeudi à Mossoul un communiqué victorieux pour saluer  "unenouvelle libération dans la province de Ninive, qui servira de leçon aux Kurdes profanes".

    C'est le patriarche chaldéen Louis Sako qui le confie : après la fuite des chrétiens et des minorités de la ville durant la nuit du 6 au 7 août,  les combattants de l'Etat Islamique n'ont pas tardé à prendre possession de Qaraqosh, désormais ville ouverte. Selon Mgr Sako, ils ont immédiatement entrepris d'ôter les croix d'églises, et de brûler documents et manuscrits chrétiens. Plus de 1500 manuscrits antiques seraient partis en fumée. Autant de pertes irrémédiables pour la mémoire des descendants directs de l'Eglise du Christ.

    Au désastre culturel s'ajoute un désastre humanitaire, avec plus de 100 000 chrétiens d'Irak, dont de nombreux réfugiés de Mossoul, de nouveau jetés sur les routes. Sans oublier, plus au nord, à Sinjar, les membres de la minorité Yezidi isolés dans les montagnes après la prise de la ville par les islamistes. "Les villes de Qaraqosh, Tal Kayf, Bartella et Karamlesh ont été vidées de leurs habitants et sont maintenant sous le contrôle des insurgés", a déclaré à l'AFP Mgr Joseph Thomas, archevêque chaldéen de Kirkouk et Souleimaniyeh. A Tal Kayf, tant les chrétiens que les membres de la minorité chiite Chabak onrt dû fuir dans la soirée, avant que l'Etat Islamique ne prenne le contrôle de la ville.

    Mais à qui profite cette défaite des Peshmergas et cet exode des chrétiens ? Comment ne pas se poser la question d'un double jeu de la part du pouvoir central irakien ? En effet, au-delà de l'erreur stratégique des forces kurdes, qui se sont attaquées à l'EI sur plusieurs fronts à la fois, l'absence de soutien aérien des forces gouvernementales irakiennes affaiblit les indépendantistes kurdes. Le pouvoir irakien, ou ce qu'il en reste, peut aussi laisser aux combattants islamistes le soin de mettre un terme aux rêves d'autonomie des kurdes tout en se débarrassant des minorités, tels des dommages collatéraux inévitables. Quitte à devoir, demain, s'en remettre à l'aide de la Ligue Arabe pour réduire les troupes de l'Etat Islamique. Fasse que la communauté internationale se réveille avant que le pire ne soit arrivé. Mais, en fait, il est déjà arrivé."

     

    INTER_201431_irak_karakosh.jpg

     

    Ref. Qaraqosh : les croix ôtées des églises, les manuscrits brûlés 

    Du pape au secrétaire général de l’Onu et des « puissances » qui se réclament de cette communauté mythique, que fait-on exactement?

    JPSC