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islamisme - Page 20

  • Syrie : des catholiques pris dans l'étau d'Idlib

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    Syrie : des catholiques pris dans l’étau d’Idlib (source)

    17 MAI, 2019
     
    Père Hanna Jallouf.

    Un prêtre catholique resté parmi ses fidèles a donné un témoignage de premier plan sur le calvaire que vivent encore les chrétiens dans la province d’Idlib (Syrie). Si le califat de l’organisation Etat islamique (EI) est officiellement tombé à Baghouz, le pays n’en a pas encore fini avec les armées du djihad. 

    « La situation est précaire en raison des combats entre l'armée régulière et les rebelles (islamistes). Malheureusement, beaucoup de personnes ont dû quitter leur domicile et venir nous voir. Ils vivent sous les arbres. Ils ont la terre comme matelas et le ciel comme couverture. » 

    C’est ce que déclare le père Hanna Jallouf, religieux franciscain de la Custodie de Terre Sainte et curé de la paroisse de rite latin de Knaye, dans la province d’Idlib, lors d’un entretien accordé à TV2000, le 13 mai 2019. 

    Le courageux pasteur d’âmes revient sur les violences de ces dernières semaines qui affectent le nord-ouest de la Syrie : « avant-hier, les rebelles ont bombardé la ville chrétienne d'Al-Sekelbiya. Ils ont frappé la salle des catéchismes, tuant cinq enfants et leur catéchiste. Hier, leurs funérailles ont été célébrées. Beaucoup de gens meurent de cette sale guerre. Nous espérons que ce massacre se terminera bientôt », a expliqué le prêtre, témoin direct du drame dont les chrétiens d’Orient sont les premières victimes. 

    En effet, depuis le 30 avril 2019, les forces russes et syriennes mènent d’intenses bombardements sur le sud d’Idlib et le nord de la région voisine de Hama.  

    Les territoires visés sont contrôlés par des « rebelles », terme édulcoré derrière lesquels se cachent en réalité l’organisation Hayat Tahrir Al-Cham, une émanation d’Al-Qaida, et d’autres groupes djihadistes qui n’ont rien à envier à l’Etat islamique. La liste des atrocités anti-chrétiennes commises par ce groupe est déjà longue. 

    Son chef, Abou Mohammad Al-Jolania, a d’ailleurs lancé dans une vidéo, diffusée dimanche 12 mai, un appel général au djihad à « quiconque est capable de prendre les armes » pour défendre Idlib. L’Islam n’a pas fini de faire couler le sang des chrétiens.

  • Syrie : les chrétiens à nouveau pris pour cible

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    De l'Agence Fides (14 mai) :

    ASIE/SYRIE - Nouveaux tirs contre des villages chrétiens le long de la nouvelle ligne de front

    aNKAWA.COM

    Hama (Agence Fides) – Les tirs d’artillerie et de missiles de la part des milices rebelles ont continué le 13 mai sur la ville syrienne d’Al-Sqaylabiyeh, dans le gouvernorat d’Hama, habitée en majorité par des chrétiens orthodoxes. Au cours du Dimanche 12, un tir d’artillerie analogue de la part des milices rebelles avait provoqué la mort immédiate d’au moins 4 adolescents chrétiens – dont trois jeunes filles – et de leur enseignante.

    Au cours de l’offensive tentée dans le nord-ouest de la province d’Hama en 2014, les milices islamistes de Jabhat al-Nusra et celle de ce qu’il est convenu d’appeler l’armée syrienne libre (FSA) avaient tenté à plusieurs reprises d’occuper Al-Sqaylabiyeh et la ville voisine de Mhardeh. Une partie des jeunes et des adultes de ces centres ont contribué à créer sur place ce qu’il est convenu d’appeler des unités de défense national, milices soutenant l’armée syrienne régulière.

    Les tirs de mortier sur Al-Sqaylabiyeh font partie de la nouvelle escalade du conflit syrien, désormais concentrée sur la province nord-ouest d’Idlib, autour des zones encore contrôlées par des milices islamistes et par la FSA. Des sources et organisations s’opposant au gouvernement syrien diffusent des nouvelles faisant état d’incursions aériennes de la part des forces aériennes syriennes et russes sur Idlib, anticipation d’une offensive générale sur l’ensemble de la zone de la part des forces armées syriennes. Les moyens de communication officiels syriens affirment que ce sont les milices rebelles qui violent l’accord de retour au calme signé l’an dernier entre la Russie et la Turquie, en continuant à se livrer à des frappes d’artillerie lourde contre des villes et des zones résidentielles sises au-delà de la zone tampon entourant Idlib, en violation des mesures de cessez-le-feu. (GV) (Agence Fides 14/05/2019)

  • Ignorer le caractère explicitement anti-chrétien des attaques terroristes au Sri Lanka serait une injustice

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    De Marina Droujinina sur zenit.org :

    Sri Lanka : ne pas ignorer l’aspect anti-chrétien des attaques terroristes, par Mgr Auza

    Commémoration des victimes des attaques du dimanche de Pâques

    « Ignorer l’aspect explicitement anti-chrétien » des attaques terroristes au Sri Lanka « ferait une injustice aux victimes, aux survivants et à leurs familles », a déclaré Mgr Bernardito Auza, nonce apostolique et observateur permanent du Saint-Siège auprès de l’ONU.

    Il a pris la parole lors de la cérémonie commémorative des victimes des attaques du dimanche de Pâques au Sri Lanka, organisée par le président de l’Assemblée générale de l’ONU et la Mission permanente du Sri Lanka le 3 mai 2019.

    « La communauté internationale est très franche, à juste titre, de dénoncer la montée de la haine anti-juive et anti-musulmane, a dit le nonce, la même norme doit être appliquée aux attaques contre des chrétiens. »

    « Ce qui s’est passé au Sri Lanka ne s’est pas produit le dimanche de Pâques par hasard, a souligné Mgr Auza. Deux grandes églises catholiques et une église évangélique ont été délibérément visées lors de services religieux. »

    Le Saint-Siège, a dit le nonce, « réitère ses sincères condoléances à la délégation et au peuple sri-lankais ». Le nonce a rappelé aussi que le pape François, en apprenant les faits, a tout de suite exprimé sa solidarité avec les Sri-lankais et a condamné cette « violence cruelle ».

    Mgr Auza a voulu « en son nom », témoigner de la « profonde proximité humaine et spirituelle avec le peuple sri-lankais ».

    Ce « crime terroriste odieux, injustifiable et inhumain », a dit le nonce, est une « manifestation concrète du fondamentalisme extrémiste et du radicalisme ». « Mais les mots de condamnation, même sincères, ne suffisent pas, a-t-il souligné : des actions sont nécessaires pour éliminer ce fléau à la racine. »

    L’une des actions nécessaires dans la lutte contre ces violences, selon Mgr Auza, « consiste à décrire les attaques par leur nom propre ».

    La récente résolution adoptée le 2 avril par l’Assemblée générale de l’ONU sur la lutte contre le terrorisme et les autres actes de violence, a expliqué Mgr Auza, condamne « toutes les attaques terroristes contre des lieux de culte motivés par la haine religieuse, y compris l’islamophobie, la violence et l’antisémitisme et la christianophobie ».

    « Les attaques terroristes sont toujours et partout déplorables, a conclu le nonce, mais les attaques contre les croyants religieux lors des cultes sont les attaques les plus honteuses et les plus lâches contre la paix que l’on puisse imaginer. C’est ce qui s’est passé au Sri Lanka. Et le monde entier pleure à juste titre. »

  • Burkina Faso : quatre catholiques tués lors d'une procession en l'honneur de la Vierge Marie

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    Du site de l'Express :

    Burkina Faso : des catholiques tués lors d'une procession religieuse dans le Nord

    Ces violences s'inscrivent aussi dans un contexte de tension dans le pays, confronté à une multiplication des attaques de groupes islamistes.

    Nouvelle attaque au Burkina Faso. Quatre catholiques ont été tués lundi (13 mai) lors d'une procession religieuse en honneur de la Vierge Marie à Zimtenga, dans le nord du pays.  

     

    Selon l'Agence nationale de presse burkinabè, les assaillants ont stoppé la procession. "Ils ont laissé partir les mineurs, exécuté quatre adultes et détruit la statue de la Vierge", a raconté un habitant cité par l'AIB. Dimanche, six personnes, dont le prêtre célébrant la messe, avaient déjà été tuées lors d'une attaque, attribuée à des djihadistes par les autorités, contre une église catholique à Dablo, également dans le nord du pays. 

    Fin avril dernier, six autres personnes, dont un pasteur, avaient été tuées dans l'attaque d'une église protestante à Silgadji, toujours dans le Nord. Il s'agissait de la première attaque djihadiste d'une église au Burkina depuis 2015.  

    400 morts depuis 2015

    Ces attaques d'églises surviennent au moment où France, qui lutte contre les groupes djihadistes au Sahel, a mené la semaine dernière une opération pour libérer quatre otages- deux Français, une Sud-Coréenne et une Américaine - aux mains de djihadistes, également dans le nord du Burkina. 

    Ces violences s'inscrivent aussi dans un contexte de tension au Burkina, déstabilisé par le renversement du président Blaise Compaoré en 2014 et confronté à une multiplication des attaques de groupes islamistes qui ciblent de plus en plus fréquemment les églises, selon des experts.  

    Dimanche, le gouvernement avait dans un communiqué "observé qu'après avoir échoué à opposer les communautés par des assassinats ciblés de chefs coutumiers et de leaders communautaires, les groupes terroristes s'attaquent maintenant à la religion dans le funeste dessein de nous diviser". Les attaques djihadistes ciblent régulièrement des responsables religieux, chrétiens et musulmans, principalement dans le nord du pays où les chrétiens représentent environ 35 % de la population, et les musulmans 65 %.  

    D'abord concentrées dans le Nord, ces attaques ont ensuite visé la capitale Ouagadougou et d'autres régions, notamment l'Est, et fait depuis 2015 près de 400 mors, selon un comptage de l'AFP. 

  • Au Burkina Faso, les chrétiens sont devenus une cible

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    De Pierre Macqueron (responsable information pour l’Aide à l’Église en Détresse) sur le Figaro Vox :

    Attentat dans une église: «Au Burkina Faso, les chrétiens sont devenus une cible»

    Attentat dans une église: «Au Burkina Faso, les chrétiens sont devenus une cible»

    FIGAROVOX/TRIBUNE - Dimanche 12 mai, un commando armé a pénétré dans une église pendant la messe et fait six morts au Burkina Faso. Pour Pierre Macqueron, de l’Aide à l’Église en Détresse, la montée des persécutions envers les chrétiens est préoccupante dans cette région instable.

    Ce lundi matin, à 11h, à l’église paroissiale de Dablo, dans le nord du Burkina Faso, étaient célébrées les funérailles du père Siméon Yampa et de cinq fidèles catholiques.

    La veille, une vingtaine d’hommes en armes avaient pénétré dans cette église et avaient ouvert le feu, pendant la célébration de la messe - une attaque terroriste contre un lieu de culte catholique, sans précédent au Burkina Faso, pays longtemps réputé plus calme que ses tumultueux voisins malien et nigérien. En ce dimanche du Bon Pasteur, la folie des hommes avait alors à nouveau frappé le Burkina Faso ; à la chaine tragique des évènements qui affectent ce pays s’ajoute ce nouvel épisode.

    Depuis 2015, le Burkina Faso connait une flambée de violences qui n’épargne personne: hier, après avoir incendié l’église de Dablo, les terroristes ont ensuite semé la terreur dans la ville, s’attaquant à des commerces et pillant le centre de santé.

    » LIRE AUSSI - Burkina Faso: attaque meurtrière contre une église catholique

    Pays à majorité musulmane, le Burkina Faso a porté en 2015 à la présidence de la République Roch Marc Christian Kaboré, un catholique. Il jouit traditionnellement d’une bonne entente entre communautés religieuses: les minorités chrétiennes (23,9 % de la population) et animistes (21,3 % de la population) ne souffrent pas de discrimination au quotidien, selon le Rapport 2018 sur la Liberté religieuse de l’Aide à l’Église en Détresse. Mais la tension monte et la peur saisit les gens, nous expliquent nos partenaires locaux.

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  • Burkina Faso : six morts dans une attaque jihadiste contre une église catholique

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    De Vatican News :

    Attaque meurtrière dans une église au nord du Burkina Faso

    Six personnes, dont un prêtre, ont été tuées dimanche pendant la messe dans une église catholique à Dablo, dans le nord du Burkina Faso. La communauté a été la cible de plusieurs dizaines d’assaillants armés. C’est la première attaque contre une église catholique dans le pays depuis le début des attaques terroristes.
     
    «Vers 9 heures, au cours de la messe, des individus armés ont fait irruption dans l'église» a expliqué à l’AFP le maire de Dablo, Ousmane Zongo. «Ils ont commencé à tirer alors que les fidèles essayaient de s'enfuir». Les assaillants, arrivés à moto devant l’église, sont parvenus à «immobiliser certains fidèles. Ils ont tué cinq (personnes). Le prêtre qui célébrait la messe a également été tué, portant à six le nombre de morts», a-t-il précisé. «Ils ont fermé les portes et demandé à voir les responsables de l’église », selon une autre source locale, qui explique que « les fidèles avaient d’abord pensé à une prise d'otage».«Ils ont incendié l'église, puis des boutiques et un maquis (petit restaurant ou bar) avant de se rendre au centre de santé où ils ont fouillé le local et incendié le véhicule de l'infirmier chef de poste», a également décrit le maire de la ville. «Dans la ville règne un climat de panique. Les gens sont terrés chez eux, aucune activité n'est fonctionnelle. Les boutiques et magasins sont fermés. C'est pratiquement une ville morte», a-t-il expliqué.«Il n’y avait aucun signe d’une quelconque menace sur cette commune», souligne un habitant.

    Les communautés chrétiennes plusieurs fois visées

    Le Burkina Faso est confronté depuis quatre ans à des attaques de plus en plus fréquentes et meurtrières, attribuées à des groupes jihadistes, dont Ansarul Islam, le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM) et l'organisation État islamique au grand Sahara (EIGS).D'abord concentrées dans le Nord, ces attaques ont ensuite visé la capitale et d'autres régions, notamment l'Est, et fait depuis 2015 près de 400 morts, selon l'AFP.Les attaques ciblent régulièrement des responsables religieux, principalement dans le Nord. Plusieurs prélats chrétiens et musulmans ont été visés depuis 2015. Il s’agit cependant de la première attaque contre un lieu de culte catholique.Fin mars, six personnes avaient été tuées dans une église protestante de Silgadji, dans le nord du pays. Le 15 février, le père César Fernandez, missionnaire salésien d'origine espagnole, a été tué lors d'une attaque armée attribuée à des jihadistes à Nohao, dans le centre-est du pays. À la mi-mars, l'abbé Joël Yougbaré, curé de Djibo, a été enlevé par des individus armés. On est sans nouvelles de lui depuis lors.L'attaque des églises fait partie de la stratégie des jihadistes, estiment des experts, afin de «faire monter les tensions ethniques et déstabiliser le pays», comme l’explique un membre de Human Rights Watch.
  • Cette foi qu'Asia Bibi n'a jamais perdue

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    Du site de "France Catholique" :

    « Asia Bibi n’a jamais perdu la foi »

    jeudi 9 mai 2019

    Accusée de blasphème, condamnée et mort et innocentée, Asia Bibi a trouvé asile au Canada au terme d’éprouvants rebondissements. Secrétaire générale du Comité International Asia Bibi et rédactrice en chef à CNews, la journaliste Anne-Isabelle Tollet revient sur l’événement et sur les perspectives qui s’offrent à la Pakistanaise.

    L’annonce de l’arrivée d’Asia Bibi sur le sol canadien a-t-elle été une surprise pour vous ?
    À vrai dire, j’étais pleine d’espoir depuis que le Premier ministre pakistanais Imran Khan avait annoncé dans une interview récente accordée à la BBC que plus rien ne s’opposait à son transfert et que celui-ci interviendrait bientôt. Je savais qu’il tiendrait parole à une réserve près : au Pakistan, l’adverbe « bientôt » peut signifier aussi bien quelques jours que quelques années !

    Imran Khan ne s’était pourtant pas opposé aux fondamentalistes lorsqu’ils avaient déposé en novembre dernier un recours après la reconnaissance de l’innocence d’Asia Bibi par les juges pakistanais…
    Je suis convaincue qu’Imran Kahn cherche très sincèrement à promouvoir la justice, la démocratie et l’ouverture au Pakistan, mais il devait faire en sorte que son pays ne sombre pas dans le chaos, ce dont menaçaient les islamistes. Je crois donc qu’il a fait preuve d’une grande habileté. Mais en définitive, il n’a pas cédé. Ce dernier épisode, au-delà du cas d’Asia Bibi, va créer une forme de jurisprudence. La justice a montré qu’elle pouvait aller à l’encontre de la foule, ce qui va atténuer la terreur que suscite la loi anti-blasphème au sein de la population, musulmane ou non.

    L’annonce de l’arrivée d’Asia Bibi au Canada n’a pas suscité les émeutes que l’on pouvait redouter. Pourquoi ?
    Le fait, précisément, qu’Imran Khan ait accepté le recours des islamistes, leur a montré qu’il était disposé à demeurer à leur écoute. Il ne faut pas oublier qu’il a été en partie élu grâce à leurs suffrages. Cette attitude a sans doute permis de calmer la situation. Par ailleurs, de manière plus circonstancielle, l’attention de l’opinion a été mobilisée par l’attentat-suicide commis à Lahore le 8 mai, au deuxième jour du ramadan, et qui a fait au moins de dix morts. On peut d’ailleurs s’interroger sur l’existence ou non d’un lien entre le départ d’Asia Bibi et cet attentat qui peut sonner comme un avertissement adressé au pouvoir.

    Il convient donc de demeurer prudent ?
    Les islamistes pakistanais n’oublient jamais rien. Ils ne lâchent rien. Et les plus radicaux d’entre eux ne renonceront jamais à la vengeance. Au cours des mois à venir, il n’est donc pas exclu de voir les chrétiens du pays subir des attaques ciblées. Quant à Asia Bibi, certes, elle est désormais protégée au Pakistan mais elle ne pourra sans doute jamais être totalement sereine : les fatwas se moquent des frontières…

    Que peut-on dire de ses nouvelles conditions de vie et des mesures de protection dont elle bénéficie ?
    On ne saura jamais où elle habite. Ce que je peux simplement dire, c’est qu’elle a rejoint ses enfants et sa famille élargie dans un appartement confortable au Canada. Désormais, elle devra faire attention à sa parole et se montrer loyale à l’égard du Pakistan. D’ailleurs, elle en est convaincue : ce n’est pas le Pakistan en tant que tel qui voulait sa mort, mais une faction fondamentaliste alliée aux Talibans. Il ne faut surtout pas qu’en se montrant imprudente, Asia Bibi n’importe le terrorisme sur le sol canadien : c’est un point dont elle est parfaitement consciente. Une fois l’effervescence retombée, je pense qu’Asia Bibi va rechercher de petits jobs – je rappelle qu’elle est analphabète – et que sa famille deviendra une famille pakistanaise parmi tant d’autres au Canada.

    Le 20 septembre, Asia Bibi va publier avec vous un livre témoignage déjà annoncé en six langues. Comment avez-vous travaillé avec elle ?
    Depuis l’automne dernier et sa mise au secret au Pakistan, nous avons pu nous parler au téléphone par l’intermédiaire d’un traducteur, à raison d’un entretien de dix minutes tous les deux jours environ. Elle se portait bien, se sentait en sécurité, et si elle était heureuse de se savoir innocentée, elle craignait encore de ne pas pouvoir rejoindre les siens. Ensemble, nous avons reparcouru tout son périple judiciaire depuis ses dix dernières années, avec le recul de sa libération.

    Vous a-t-elle parlé de ses dispositions religieuses au cours de sa captivité : son sort a-t-il bousculé sa foi ? 
    Asia Bibi n’a jamais perdu la foi. C’est même la foi qui l’a maintenue tout au long de ces années et qui lui a permis de garder espoir. Elle a beaucoup prié. Comme elle est catholique, elle s’est aussi beaucoup confiée à la Vierge Marie. Sa confiance en Jésus était totale : elle ne pouvait pas concevoir qu’Il l’abandonne un jour.
    Propos recueillis par Guillaume Bonnet

  • Asia Bibi a quitté le Pakistan pour le Canada

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    De Radio Canada :

    Six mois après avoir échappé à la peine de mort pour blasphème, la chrétienne Asia Bibi a pu quitter le Pakistan et se dirigerait vers le Canada, a fait savoir son avocat.

    Citant des sources qu'il n'a pas nommées, Saif Ul Malook, qui représente Mme Bibi, a indiqué à Reuters et à CNN que sa cliente se rendait vers le Canada, où ses filles ont déjà obtenu l’asile politique.

    Questionné à ce sujet, le gouvernement canadien n’a toutefois pas été en mesure de confirmer cette information. De son côté, le ministre pakistanais des Affaires étrangères n’a pas donné suite aux demandes d’entrevues de Reuters.

    Plusieurs médias et grandes chaînes de télévision au Pakistan ont relayé l'information selon laquelle Mme Bibi avait quitté le pays.

    Relâchée sur la base d’une décision de la Cour suprême pakistanaise, qui l'a innocentée en octobre dernier, Asia Bibi se sentait en danger au Pakistan. Le verdict controversé a poussé des centaines de manifestants islamistes à prendre les rues d’assaut pour réclamer la mise à mort de cette chrétienne de 50 ans.

    Les plus fervents détracteurs ont d’ailleurs mis en garde le premier ministre Imran Khan de ne pas laisser Mme Bibi quitter le pays.

    Travailleuse agricole et mère de quatre enfants, Asia Bibi a été condamnée à mort en 2010 pour blasphème, mais a toujours plaidé son innocence.

    Les événements remontent à 2009, lorsque Mme Bibi a voulu offrir de l’eau à des villageoises musulmanes. Certaines ont refusé de boire dans la même bouteille qu’une chrétienne. Une dispute s’en est suivie, et deux d’entre elles l’ont accusée d’avoir insulté le prophète Mahomet.

    Réfugiée dans un « endroit sûr » depuis sa sortie de prison, Asia Bibi avait déjà manifesté, par l'entremise de son avocat, le désir d’immigrer vers le Canada.

    Le premier ministre Justin Trudeau avait d’ailleurs indiqué en novembre 2018 que le Canada était « en discussion » avec les autorités pakistanaises afin d'accueillir Asia Bibi.

  • Ramadan : les prêches incontrôlables d'imams étrangers invités dans les mosquées en Belgique

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    Lu sur le site de la Libre :

    Des imams étrangers invités à mener les prêches en Belgique lors du ramadan

    Pour compenser la pénurie d'imams en Belgique durant le ramadan, l'Exécutif des musulmans de Belgique (EMB) fait appel aux imams étrangers pour prêcher dans le pays lors de cette période.

    "Cela nuit à l'intégration", déplore toutefois l'imam anversois Nordine Taouil mardi dans De Morgen. Il est question de 81 imams marocains dont 49 sont approuvés par le ministère marocain des Affaires religieuses. Ils reçoivent tous un visa temporaire d'un mois, après un contrôle réalisé par les services de renseignements belges. Ils sont chargés du prêche au cours du prochain mois dans les mosquées du pays, comme c'était déjà le cas au cours de années précédentes.

    L'imam anversois Nordine Taouil identifie un problème alors que ces imams étrangers ne parlent ni français ni néerlandais, et ne sont pas tenus aux valeurs et normes de la société belge. "Les imams ne sont pas formés à fournir des réponses appropriées aux musulmans de notre pays".

    L'imam gantois Brahim Laytouss déplore l'action du politique en la matière. "Certains partis politiques sont hypocrites", avance-t-il, regrettant que les formations veulent d'une part réduire l'influence étrangère dans nos mosquées, mais refusent d'autre part de mettre en place une structure pour un Islam de Belgique et une formation des imams.

    L'Exécutif des musulmans de Belgique n'a pas voulu répondre à De Morgen.

  • Al-Baghadi lance une nouvelle guerre contre les chrétiens mais en Occident aussi l'Eglise est attaquée

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    De Sandro Magister (Settimo Cielo) en traduction française sur le site diakonos.be :

    La nouvelle guerre d’al-Baghdadi contre les chrétiens.  Mais l’Occident aussi attaque l’Église

    Le dimanche et le lundi de Pâques, place Saint-Pierre, le pape François a fait tout ce qui était possible – au nom du dialogue avec l’Islam – pour faire passer comme de vagues actes n’étant cependant “jamais justifiables” les attentats terroristes en chaîne qui ont tué des centaines de chrétiens réunis à l’église pour célébrer le Christ ressuscité.  Un cinquième de ces victimes étaient des enfants. 

    Mais le lundi 29 avril, soit une semaine plus tard, la “justification” sans équivoque est tombée.  Cinq ans après sa mémorable prédication depuis la grande mosquée de Mossoul, le chef suprême de l’État islamique, Abu Bakr al-Baghdadi, a refait surface non seulement pour revendiquer l’hécatombe du Sri Lanka mais surtout pour présenter cette dernière comme étant le modèle d’une nouvelle offensive sur le point d’éclater à l’échelle mondiale, surtout en Afrique et en Asie, avec comme première cible les chrétiens. 

    Entretemps, dans toutes les églises du Sri Lanka, aucune messe n’a été célébrée le dimanche après Pâques, par peur de nouveaux attentats.  Là-bas, les chrétiens représentent environ 7% de la population et ils ont été comme touchés en plein cœur. 

    Après avoir été chassé des territoires qu’il avait initialement conquis en Syrie et en Irak, al-Baghdadi a déclaré une nouvelle “guerre d’usure”, en arabe “niqaya”, contre les “croisés”, sans armée sur le terrain mais avec des actes de guérilla, des assauts, des attentats, perpétrés par des militants éparpillés et cachés un peu partout, même en Europe, à en juger par les nombreux “foreign fighters” rentrés en France, en Grande-Bretagne, en Italie, en Belgique, en Allemagne, etc. après avoir combattu en Syrie et en Irak dans les rangs de l’État islamique vaincu.

    Et tout cela au nom d’une idéologique islamique radicale dont se prévaut non seulement “l’émir des croyants” al-Baghdadi mais qui est “encore largement répandue et qui jouit du soutien, notamment financier, de plusieurs personnes, une vision djihadiste empreinte d’esprit de vengeance basée sur des textes datant du septième siècle et sur une interprétation rigoureuse de la loi islamique”, a déclaré le patriarche chaldéen de Bagdad et cardinal Louis Raphael Sako le 30 avril à “Asia News”.  “La responsabilité de combattre cette idéologie incombe aux autorités musulmanes”, a-t-il ajouté. 

    *

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  • Vers une élimination totale des chrétiens d'Orient" ?

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    D'Alexandre del Valle sur le site de Valeurs Actuelles :

    Réflexions sur le plan d’extermination des chrétiens d’Orient

    Alors que les chrétiens du Sri Lanka pleurent encore les morts de l’attentat du lundi de Pâques, revendiqué par Daech, et alors que l’on vient de commémorer le génocide des chrétiens de l’empire ottoman (Arméniens, Assyro-chaldéens) de 1915 poursuivi jusque dans les années 1970 par le massacre et l’expulsion des Grecs pontiques, l’actualité nous rappelle tragiquement que les chrétiens demeurent la communauté religieuse la plus menacée dans le monde. Violemment nié par la Turquie nationale-islamiste du néo-Sultan Erdogan, ce génocide est ouvertement loué par Al-Qaïda et Daech qui appellent depuis des années à une “solution finale des chrétiens d’Orient”, rappelle le géopoliticien Alexandre del Valle.

    On ne rappellera jamais assez que l’éradication des chrétientés autochtones, officiellement bénie par les autorités islamiques turques (cheikh ul-islam) et planifiée par les panturquistes dits « Jeunes Turcs » à la fin de l’empire ottoman durant la Première guerre mondiale, après des premiers pogroms de la fin du XIXème siècle, est toujours farouchement niée par la Turquie. Rappelons que le christianisme s’est répandu entre le Ier et le IIIème siècle d’abord au Proche-Orient et dans le territoire de la Turquie actuelle. Le christianisme latin est même né en partie en Afrique du Nord, pays de Saint Augustin (Annaba, Algérie actuelle) et de Tertullien (Carthage, actuelle Tunisie).

    Avec la conquête arabo-islamique, les chrétiens d’Afrique du Nord comme du Proche et Moyen-Orient deviennent, avec les juifs, des citoyens de seconde zone (Dhimmi, Ahl al-Dhimma) et sont massivement contraints de devenir musulmans pour échapper aux humiliations inhérentes à leur statut inférieur et à l’impôt du tributaire soumis (Jizya, Coran 9, 29). L’Église chrétienne survivra jusqu’à la prise de Tunis par le dynaste Almohade Abd-Al-Moumène, en 1159, lequel proposera aux chrétiens la conversion ou la mort. Le christianisme autochtone disparaîtra totalement de l’Afrique du Nord au XIIème siècle désormais entièrement soumise au rite sunnite orthodoxe malikite qui persécutera aussi les chrétiens d’Al Andalus.

    De nos jours, l’islam est plus que jamais la religion d’Etat de tous les pays maghrébins et même arabes, excepté le Liban, et la liberté religieuse n’existe pas pour les chrétiens qui sont persécutés et sévèrement punis par les lois s’ils sont des autochtones convertis (considérés comme « apostats »). Cette « solution finale » des chrétiens qui les a fait disparaître totalement du Maghreb, d’Arabie saoudite, presque totalement en Turquie, plus récemment d’Irak, de Palestine (ils préfèrent vivre en Israël qu’à Gaza ou Ramallah !), et qui est en cours au Pakistan, en Malaisie, en Indonésie, au Soudan, en Mauritanie, aux Maldives, etc., n’a jamais fait l’objet d’un mea culpa de la part des autorités islamiques sunnites officielles (Al-Azhar, Saoudie, OCI, Ligue islamique mondiale) qui somment pourtant en permanence les Occidentaux de s’excuser pour les croisades, la colonisation ou « l’islamophobie ». 

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  • RDC : Revendication de circonstances ou implantation durable de l’Etat islamique au Congo ?

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    L’Etat islamique (EI) revendique sa première attaque en République démocratique du Congo (RDC) et s’attribue la responsabilité d’un assaut contre une caserne de l’armée congolaise. De Christophe Rigaud sur le site Afrikarabia :

    Monusco-Beni-1024x628.png« Revendication de circonstances ou implantation durable de l’Etat islamique au Congo ? Deux messages de l’agence Amaq, l’organe de propagande du groupe terroriste, affirment que des « combattants de l’État islamique » ont participé à l’attaque d’une caserne de Bovata, près de Beni, dans le nord de la province du Nord-Kivu. Une première en République démocratique du Congo (RDC), qui deviendrait, selon l’Etat islamique une nouvelle zone de son « califat » en Afrique centrale. Une attaque a bien été identifiée par l’ONU dans la nuit du 16 au 17 avril dans la même zone, et les assaillants ont été identifiés comme des miliciens ADF (Allied Democratic Forces), une rébellion ougandaise. Et depuis plusieurs années, experts et chercheurs s’interrogent sur de possibles liens entre la milice musulmane ougandaise, largement « congolisée » depuis, et l’organisation Etat islamique – voir notre article.

    Des connexions avec l’islamisme radical

    La connivence entre les rebelles ougandais des ADF et des groupes terroristes étrangers n’est pas une information nouvelle. Ce groupe, présent en RDC depuis les années 1995, a été dirigé par un chrétien converti à l’islam, Jamil Mukulu, qui a été arrêté en 2017. En lutte contre le président ougandais Museveni, les ADF se sont enracinés dans l’Est du Congo, faute de pouvoir déstabiliser le régime de Kampala. En 2012 déjà, un rapport d’International Crisis Group (ICG) se demandait si les ADF ne représentaient pas « une menace islamique en Afrique centrale ».

    Suite aux attentats d’Al-Shebab à Kampala en 2010, l’ONU et les services de sécurité ougandais et congolais faisaient état « de la présence de Somalis au sein des ADF ». Plus récemment, en 2018, le Groupe d’études sur le Congo (GEC) avait eu accès à de nombreuses vidéos des ADF et établissait des connexions avec l’Etat islamique. En juillet 2018, Waleed Ahmed Zein est arrêté à Nairobi. On découvre que ce kenyan, qui est considéré comme le trésorier de Daesh en Afrique, sert d’intermédiaire financier entre l’EI et plusieurs groupes armés, dont les ADF au Congo.

    Daesh et ADF, deux groupes en perte de vitesse

    Les liens directs entre Daesh et les ADF ne sont pourtant toujours pas établis formellement. Il s’agit pour l’instant de deux groupes distincts dont le niveau de collaboration reste encore très flou. Cette revendication intervient au moment où les deux mouvements terroristes sont en perte de vitesse. Les ADF sévissent dans la région de Beni depuis 2014. C’est dû moins ce qu’affirme l’armée congolaise (FARDC), qui lui attribue régulièrement les différentes attaques dans cette zone du Nord-Kivu. Des attaques cruelles, à l’arme blanche, qui se concentrent surtout sur des cibles civiles. On estime à plus de 2.000 le nombre de victimes en 5 ans, autour de la ville de Beni.

    Cette revendication de l’Etat islamique intervient alors que Daesh a perdu tout contrôle territorial en Syrie et en Irak, et se cherche de nouvelles terres de conquête. L’Afrique constitue clairement un objectif affiché depuis plusieurs années par le patron de l’EI lui-même, Abou Bakr al-Baghdadi. Et la zone du Nord-Kivu est un terrain tout trouvé. Une cinquantaine de groupes armés pullulent encore dans la région depuis plus de 25 ans et les ADF constitue le groupe le plus structuré et le plus violent de l’Est du Congo… un allié idéal pour l’Etat islamique, en quête de relais en Afrique centrale. Du côté des ADF, cette alliance est une aubaine pour « remotiver les troupes », alors que le groupe peine à s’imposer sur le terrain, face à la traque de l’armée congolaise et des casques bleus de l’ONU.

    Tshisekedi en première ligne

    On reste cependant étonné que cette revendication intervienne sur une attaque d’aussi faible ampleur (2 ou 3 morts selon les sources). Mais la présence du tout nouveau président Félix Tshisekedi dans le Nord-Kivu pour un déplacement sur les questions de sécurité, explique peut-être cette précipitation. Le chef de l’Etat, qui doit partager le pouvoir avec l’ancien président Joseph Kabila qui reste majoritaire à l’Assemblée nationale et au Sénat, cherche à reprendre la main sur l’armée congolaise, accusée d’être passive au Nord-Kivu.

    Pire, certains officiers FARDC sont accusés de connivence avec les ADF. Plusieurs enquêtes des experts des Nations unies et du Groupe d’Etude sur le Congo (GEC) ont pointé la responsabilité de l’armée congolaise, et principalement celle du général Muhindo Akili Mundos, comme complice et co-auteur de certains massacres de masse dans la région de Beni – voir notre article. Cette revendication tombe donc à point nommé pour le président Tshisekedi, qui peut désormais exiger « un grand ménage » dans l’armée. Le chef de l’Etat peut également profiter de cette revendication pour demander un appui renforcé des casques bleus de la Monusco dans la région, et pourquoi pas… une aide extérieure.

    L’éradication des ADF et une stabilisation de la région de Beni, à feu et à sang depuis 2014, serait une importante victoire pour le président Tshisekedi, toujours en quête de légitimité après son élection contestée. La revendication de circonstance et très virtuelle de Daesh, constitue pour l’instant une opportunité pour le président Tshisekedi de réussir son premier coup politique : reprendre la main sur l’armée dans l’Est du pays. Mais attention, si la collaboration entre l’Etat islamique et les ADF venait à prendre de l’ampleur, la région pourrait rapidement redevenir une zone incontrôlable et menacer Kinshasa comme ont pu le faire de nombreux groupes armés par le passé.

    Ref. Revendication de circonstances ou implantation durable de l’Etat islamique au Congo ?

    L’implantation de l’Islam au Congo est plus que marginale. Les vieux souvenirs esclavagistes du XIXe siècle font partie de la mémoire historique des populations implantées dans ce qui deviendra le Congo tel que nous le connaissons aujourd’hui. Déjà, sous la colonisation belge, les « arabisés » -ambulants ou implantés- dans l'Est de la colonie suscitaient une méfiance « belgo-congolaise » latente...

    JPSC