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liturgie - Page 54

  • "Ouverture", "repentance" : en marche vers la Nouvelle Eglise Bergoglienne...

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    De Maxime Davert sur le site de l'Homme Nouveau :

    Vous avez dit « ouverture » et « repentance » ?
    ou en marche vers la Nouvelle Eglise bergoglienne !

    Vous avez dit « ouverture » et « repentance » ?  <br>ou en marche vers la Nouvelle Eglise bergoglienne !
    Soeur Christine Danel, supérieure de la Xavière, a prononcé une méditation lors du grand rassemblement jésuite.

    Nous sommes de plus en plus nombreux à nous sentir étrangers dans notre Eglise catholique désormais qualifiée de « synodale », selon l’expression à la mode dernier cri inventée par ce qui reste des milieux progressistes. Cela fait dire à cette dame pieuse d’une paroisse romaine : « Mais, ils vont nous obliger à retourner dans les catacombes ! ». De fait, nous assistons, effarés, à l’émergence inexorable d’une pseudo-Eglise néo-moderniste qui, tel un chancre, ronge ce qui reste d‘un tissu ecclésial pourtant bien exsangue - du moins en Occident - pour mieux se substituer, le moment venu, à la vraie Eglise, une, sainte, catholique et apostolique, la dernière estocade étant au programme lors du prochain « synode sur la synodalité » ( !).

    Progressivement, l’Eglise DE France se met au diapason d’un pontificat dont le double but avoué est de : 1. Montrer un « visage de l'Eglise qui accueille tout le monde ». D’où notamment l'éthique de situation, c’est-à-dire l’adaptation des lois morales intangibles aux cas individuels, ainsi que la repentance et la pénitence permanentes, symptôme d’une institution à bout de souffle et à la remorque du monde libéral apostat. 2. « Changer » l’Eglise en modifiant profondément ses modes de gouvernement et de décisions, d’où le «synode sur la synodalité» qui va durer deux années. 

    En France, ces jours-ci, pour peu qu’on soit encore doté d’une raison… raisonnante et raisonnable (ou d’un certain bon sens), nous avons assisté médusés à une illustration de ces deux points sur un mode pour le moins stupéfiant.

    - « Au large avec Ignace ! » (ou plutôt : « au large Ignace ! » ?) à Marseille : le rassemblement de la « famille jésuite » où étaient attendus 7000 membres, sympathisants et simple curieux, dont 2000 enfants… En réalité, le ban et l’arrière ban du progressisme intellectualiste de ce début du XXI siècle, qui reconnaissent en Bergoglio leur « grand timonier », s’étaient donné rendez-vous pour une démonstration de force « bobo ». Car, hormis quelques visiteurs « rigides » en clergyman noir ou gris qui s’étaient égarés entre les stands, toisés par les participants en tenue de ville plutôt élégants, la foule n’était pas celle des rassemblements des années de l’immédiat après-concile, aux tenues « popu », voire « crade » (surtout les prêtres) où trônaient les portraits marxistes à la Che Guevarra. Les bourgeois du genre Centre Sèvres arpentaient le salon avec une mine à la fois satisfaite d’une Eglise « en marche et en sortie » et faussement ouverte sur les périphéries… Point de « Père » jésuite à l’horizon dans ce vase clos de l’entre-soi intellectuel progressiste, du moins apparemment, ou si peu, ou plutôt, çà et là, quelques disciples de l’infortuné saint Ignace de Loyola à la tenue sélect, dont la veste était parfois ornée d’une croix si minuscule… La messe de la Toussaint fut « présidée » par Mgr Jean-Marc Aveline, archevêque de Marseille. Elle débuta par une litanie des saints de la famille ignatienne, occasion d’une farandole d’enfants et de jeunes autour du « président »... Les chants liturgiques puisèrent dans les « trésors » des différents mouvements ignatiens : Communauté de Vie Chrétienne (CVX), Communauté du Chemin Neuf, Mouvement Eucharistique des Jeunes (MEJ)… L’Evangile fut chanté sur un air musical composé spécialement pour ce jour et invitant à une participation de l’assemblée, « dans une manière de s’approprier la Parole de Dieu ». L’homélie de Mgr Aveline, brève et sirupeuse, fut suivie d’une méditation (on évite encore le mot « homélie ») de Christine Danel, supérieure générale de la Xavière en tailleur rosâtre et cheveux à la Jeanne d’Arc, la consœur de celle qui, à Rome, fait la pluie et le beau temps au synode des évêques, l’ineffable et bavarde Nathalie Becquart. Ce fut un festival de réflexions d’un goût douteux mêlant imprécations et revendications. Mais, pour une fois, l’Eglise-institution si « rigide » donnait la parole à une femme ; il fallait donc profiter de cette aubaine… En voici un morceau choisi… et les derniers mots : « Heureux, heureux, heureux … c’est la proclamation que nous entendons chaque année à la Toussaint. Tous saints ? Comment oser parler de sainteté après la découverte de l’ampleur des crimes perpétrés au sein de l’Eglise ? Comment la sexualité, le pouvoir, le sacré ont-ils pu être dévoyés à ce point ? Il nous faut beaucoup d’humilité dans nos discours, et bien du courage dans nos actes pour nous réformer… M’est revenue ces temps-ci cette phrase de Pascal. « Qui fait l’ange fait la bête… » Non, nous ne sommes pas des anges, mais bien des êtres humains ! « Homme et femme Dieu les créa ! » nous dit la Genèse. Et d’ailleurs, Dieu vit que cela était très bon ! Nous avons du chemin à faire pour déployer cette altérité et complémentarité, dans tous les domaines de la vie de l’Eglise, y compris dans l’accès à la parole et à la gouvernance, pour la recevoir vraiment comme une richesse, un don de Dieu! Êtres humains sexués, et donc par définition incomplets, en manque, nous sommes des êtres de désir, un désir qui nous tourne vers l’autre, et vers le Tout Autre! Ainsi, la sainteté n’est pas d’être parfait, avec l’illusion d’être « des anges » ! L’illusion de la perfection est un leurre, qui peut nous conduire à la frustration, au dépit, ou à l’hypocrisie, pour masquer nos manquements.»… Conclusion (ouf !) : « Bonne fête de la Toussaint ! »… On serait tenté d’ajouter : « Quand même ! ». Enfin, cerise sur le gâteau, la sortie du « président de l’Eucharistie » et de ses « concélébrants » fut saluée par une chanson de qualité moyenne au rythme trépidant dans une ambiance de discothèque destinée sans doute à montrer que, décidemment, sous ce pontificat l’Eglise est « en sortie » (mais pour aller où ?).

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  • Gloire, louange et honneur à Toi, Christ Roi Sauveur

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    H. Gloria laus et honor
    Mulierum Schola Gregoriana Clamaverunt Iusti | Michał Sławecki - magister chori
    GN, t. I, p. 99

    R/ Gloria, laus et honor tibi sit, Rex Christe, Redemptor,
    Cui puerile decus prompsit Hosanna pium.
    Gloire, louange et honneur à Toi, Christ Roi Sauveur.
    Pour toi le cortège des enfants chanta "Hosanna !"

    1.- Israel es tu rex, Davidis et inclyta proles,
    Nomine qui in Domini, rex benedicte, venis.
    Tu es le roi d'Israël, tu es le glorieux rejeton de David,
    roi béni qui viens au nom du Seigneur.

    2.- Cœtus in excelsis te laudat cælicus omnis,
    et mortalis homo, et cuncta creata simul.
    Le chœur céleste en entier te loue au plus haut des cieux ;
    à lui se joint l'homme mortel et toute la création.

    3.- Plebs Hebræa tibi cum palmis obvia venit ;
    Cum prece, voto, hymnis, adsumus ecce tibi.
    Le peuple hébreu vint au devant de toi avec des palmes,
    avec nos prières, nos vœux et nos hymnes, nous voici devant toi.

    4.- Hi tibi passuro solvebant munia laudis ;
    nos tibi regnanti pangimus ecce melos.
    Ceux-ci te payaient leur tribut de louanges, alors que tu allais souffrir ;
    Et nous, voici que nous te célébrons par nos chants, maintenant que tu règnes.

    5.- Hi placuere tibi, placeat devotio nostra ;
    rex bone, rex clemens, cui bona cuncta placent.
    Ils ont su te plaire, que te plaise aussi notre dévotion :
    bon Roi, doux Roi, à qui plaît tout ce qui est bon.

  • Les "hommes en noir" se penchent sur l'interdiction de la messe de saint Pie V à Rome pendant le Triduum pascal et sur la déresponsabilisation collective des évêques français à Lourdes

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    Du site de l'Homme Nouveau :

    Rome interdit la messe St Pie V pour le Triduum
    et les évêques se déresponsabilisent à Lourdes / CDHN

    Rome interdit la messe St Pie V pour le Triduum <br>et les évêques se déresponsabilisent à Lourdes / CDHN

    Retrouvez Le Club des Hommes en Noir pour sa troisième saison. Cette émission fondée en 2012, sur une radio bien connue, par Philippe Maxence, a un concept simple : l'actualité de l'Église décryptée par des prêtres et un laïc.

    Le Vatican interdit la célébration du Triduum Pascal dans la forme extraordinaire du rite au sein du diocèse de Rome, dans le même temps les évêques de France se sont réunis à Lourdes où ils ont décidé à la majorité de reconnaitre la responsabilité institutionnelle de l'Eglise et le caractère systématique des abus sexuels. Pour en parler dans ce Club des Hommes en Noir : le docteur Philippe de Labriolle, les abbés Benoit, Barthe et Tanouärn, sous la direction de Philippe Maxence.

     

  • « Traditionis custodes » : un camouflet lancé à la figure du pape émérite Benoît XVI ?

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    De Denis Crouan sur ProLiturgia.org :

    Les fidèles attachés aux rites liturgiques en usage avant Vatican II vont un peu vite lorsqu’ils affirment que le Motu proprio « Traditionis custodes » du pape François est un camouflet lancé à la figure du pape émérite Benoît XVI. Ces fidèles oublient, en effet, que pour Joseph Ratzinger il a toujours été très clair que « l’église romaine ne devra avoir qu’un seul rite » et que « célébré en latin ou en langue populaire. » (Cf. Lettre du Cardinal Ratzinger au prof. Barth, juin 2003.)

    On ne saurait donc nier que le Motu proprio « Traditionis custodes » - quoi qu’on puisse penser de son style et de la méthode employée par François - est parfaitement dans la ligne qu’avait tracée Joseph Ratzinger avant qu’il ne devienne pape et qu’il suivra après son accession sur le trône de saint Pierre.

    Relisons bien la lettre au professeur Lothar Barth : « Le rite romain de l’avenir devrait être un seul rite ». C’est exactement ce qui est sous-entendu dans la lettre aux évêques de Benoît XVI qui accompagne « Summorum pontificum ». Il y est question de « manifester, dans la célébration de la Messe selon le Missel de Paul VI, cette sacralité qui attire de nombreuses personnes vers le rite ancien « et de faire en sorte que « le Missel de Paul VI puisse unir les communautés paroissiales ».
    Pour Benoît XVI, l’union des communautés paroissiales n’est donc pas envisagée sous l’angle d’une coexistence de deux « formes » du rite romain l’une, l’ « extraordinaire », étant respectée tandis que l’autre, l’ « ordinaire », étant sans cesse livrée à la fantaisie des célébrants avec la tacite approbation des évêques. Elle n’est pas davantage assurée par l’emploi du Missel de saint Pie V.

    D’autre part, on lit toujours sous la plume de représentants du courant attaché à la forme « extraordinaire » que « la diversité des rites fait la richesse de l’Église ».

    La « diversité des rites », oui sans aucun doute (elle n’a d’ailleurs jamais été remise en cause) ; mais tout autre chose est la « diversité d’un même rite ».

    Celui qui étudie sérieusement l’histoire de la liturgie sait qu’au cours des siècles, le souci d’unifier le rite romain a été constant dans l’Église : il fut le souci de saint Pie V qui voulut mettre fin à l’ « atomisation » de la liturgie usuelle des paroisses et il fut, au XIXe siècle, le souci de Dom Guéranger qui, avant de restaurer Solesmes, avait vu dans quelles impasses conduisait la « diversité » du rite romain engendrée par les multiples usages diocésains.

  • Durcissement romain contre la liturgie et les rites séculaires de la Tradition catholique

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    De sur Riposte catholique :

    Rome: interdiction des autres sacrements traditionnels dans les paroisses tridentines

    10 NOVEMBRE 2021

  • L’esprit de la liturgie en Afrique : de Keur Moussa au Bas-Congo

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    Keur Moussa : une abbaye bénédictine africaine au cœur du Sénégal:

    RDC : Litanie des saints (en kikongo) | Chorale Ngunga de Saint Jean Marie Vianney:

  • Motu Proprio « Traditionis Custodes » du pape François : quel impact sur les séminaires traditionalistes ?

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    Fraternité saint pierre 2020-2021-1024x431.jpg

    Lu sur le site web « Salon beige »:

    « La Fraternité Sacerdotale Saint-Pierre vient de publier ses ‘statistiques annuelles’. Elle compte 526 membres dont 341 prêtres (dont 98 français incardinés), 185 séminaristes (dont 17 diacres). Les prêtres desservent 147 diocèses pour 259 lieux de cultes dont 47 paroisses personnelles. En France, aucun diocèse n’a érigé une paroisse personnelle pour la Fraternité Saint-Pierre. Une bizarrerie déjà évoquée dans nos colonnes par l’abbé Benoît Paul-Joseph, supérieur du district de France de la FSSP.

    En septembre malgré le motu proprio Traditionis Custodes, plus de 50 jeunes ont fait leur entrée dans les séminaires de la Fraternité. Avec 185 séminaristes (168 séminaristes et 17 diacres), les effectifs des deux séminaires (et de la maison de discernement de Sydney) sont au plus haut depuis la fondation en 1988.

    Et ces rentrées ne se font pas au détriment des autres instituts traditionalistes, qui connaissent également une croissance ininterrompue. 63 personnes sont entrées dans les séminaires de la FSSPX et 26 à l’Institut du Christ-Roi. »

    Ref. 47 paroisses personnelles pour la Fraternité Saint-Pierre. Zéro en France

  • L'approche d'un historien sur les dégats provoqués par l'application des textes ou au nom de l'esprit de Vatican II

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    Des propos recueillis par Christophe Geffroy sur le site de La Nef :

    L’ivresse et le vertige

    Yvon Tranvouez est professeur émérite d’histoire contemporaine à l’université de Brest. Il nous parle ici de son dernier livre (1).

    La Nef – Longtemps les explications de la crise qui a touché l’Église après le concile se sont limitées aux causes extérieures (bouleversements dans la société) : quelle est la part des causes internes proprement ecclésiales (les réformes post-conciliaires…) à cette crise et peut-on alors parler de rupture ?

    Yvon Tranvouez – Les changements opérés alors, en application des textes ou au nom de l’esprit de Vatican II, n’ont fait que précipiter l’effet déstabilisateur des mutations sociales lourdes qui étaient à l’œuvre depuis les années 1950 au moins. Mais cette accélération a produit des ruptures à l’intérieur de l’Église. L’une des plus funestes est sans doute celle qui a découlé de l’exigence d’authenticité portée par le clergé réformateur : en opposant l’idéal d’une foi consciente et réfléchie à la réalité d’une religion passive et routinière, on a stigmatisé les habitudes des paroissiens ordinaires, dont on s’illusionnait à penser qu’ils deviendraient tous des militants. Le père Serge Bonnet a été l’un des rares, à l’époque, à alerter sur les dangers de cet étonnant mépris des élites progressistes pour la religion populaire.

    Quel rôle ont joué les chrétiens de gauche dans les turbulences qui ont suivi le concile Vatican II et que reste-t-il des chrétiens de gauche aujourd’hui ?

    Comme chacun sait, le passage à gauche des militants catholiques a profité au nouveau Parti socialiste. Mais cette nouvelle donne a aussi contraint l’épiscopat français à théoriser, en 1972, le pluralisme politique des chrétiens, puisque la majorité des catholiques pratiquants continuait à voter à droite : dès lors, la hiérarchie n’a plus été qu’une sorte de fragile autorité de régulation du marché, incitant les fidèles au respect des valeurs supposées définir une pratique chrétienne de la politique. Quant aux cathos de gauche, leur évolution religieuse a été variable. Certains ont séparé les plans, selon une logique libérale réduisant la foi à une simple inspiration personnelle de l’engagement politique. D’autres, structurellement catholiques intégraux, se sont épuisés à articuler leur foi et leur engagement, fût-il révolutionnaire, au risque d’en venir, comme le craignait le Père Congar, à une réduction horizontaliste du christianisme, oublieuse de la transcendance. Il en est enfin qui ont pris leurs distances avec l’Église, voire perdu la foi. Le fait est, en tout cas, que les chrétiens de gauche n’ont plus guère de visibilité dans l’Église d’aujourd’hui.

    Comment analysez-vous la part de la réforme liturgique – dans laquelle, écrivez-vous, les chrétiens de gauche n’ont pas joué un grand rôle – dans cette crise post-conciliaire et a-t-elle contribué à vider les églises ou ce mouvement de désaffection se serait-il produit sans cela ?

    Je montre que la frange la plus extrême des chrétiens de gauche a négligé la question liturgique, parce que la politique était son horizon principal. Une exception notable toutefois : à l’abbaye de Boquen, le prieur, Bernard Besret, démis de ses fonctions en 1969, l’a toujours prise très au sérieux, appelant, en vain, à l’invention d’un christianisme « lyrique » dont la qualité fût à la hauteur des exigences politiques qui se manifestaient par ailleurs. L’appauvrissement esthétique de la liturgie postconciliaire a sans doute contribué à éloigner certains fidèles des messes dominicales. Bernard Besret est aussi l’un de ceux qui ont eu très tôt conscience des implications du passage au français. Désormais, lors des offices, chacun se trouvait confronté à des mots compréhensibles, au risque de constater qu’ils ne signifiaient rien pour lui. L’abandon du latin induisait fatalement une sorte de contrôle technique de la foi.

    Vous êtes historien mais aussi un témoin actif de cette histoire de l’Église : quel regard portez-vous à présent sur cette période qui va du concile à aujourd’hui ?

    Je pense que le moment Jean-Paul II a fait illusion. Il a sans doute galvanisé les énergies d’une génération restauratrice mais cela n’a rien changé au processus de détachement cultuel et sacramentel. Le catholicisme français s’est dangereusement rétracté sur des milieux typés, bourgeois de centre-ville ou immigrés de banlieue, et son langage ne fait plus sens pour la plupart de nos contemporains. L’Église n’a pas prise sur le religieux flottant dans la société actuelle, d’autant que les scandales récents la rendent inaudible. Mais plus profondément, la grande question irrésolue, c’est celle de la plausibilité du message chrétien dans le monde moderne.

    Propos recueillis par Christophe Geffroy

    (1) Yvon Tranvouez, L’ivresse et le vertige. Vatican II, le moment 68 et la crise catholique, Desclée de Brouwer, 2021, 360 pages, 22 €.

    © LA NEF n°341 Novembre 2021

  • "Le chant grégorien n’a pas rendu son dernier souffle"

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    De Bosco d'Otreppe sur le site de La Libre Belgique :

    Le chant grégorien, mis à l'honneur à la Toussaint, n’a pas rendu son dernier souffle

    Focus sur ce chant liturgique qui sera mis à l’honneur à l’occasion de la Toussaint et de plusieurs événements.

    Le chant grégorien, mis à l'honneur à la Toussaint, n’a pas rendu son dernier souffle
    On ne peut vivre de frigidaires, de politique, de bilans et de mots croisés, voyez-vous !" [Il faut] "rendre aux hommes une signification spirituelle, des inquiétudes spirituelles, faire pleuvoir sur eux quelque chose qui ressemble à un chant grégorien L'avertissement est signé par Antoine de Saint-Exupéry dans sa Lettre au général X , probablement rédigée durant la Seconde Guerre mondiale. L'écrirait-il encore aujourd'hui ? Qu'importe. Peu ou prou, le grégorien, ce chant liturgique latin généralement chanté à l'unisson, poursuit sa route au cœur du XXIe siècle. Il résonne chaque jour dans les abbayes occidentales. En Belgique, un nouveau cycle de formations s'ouvre ce 27 novembre à Bruxelles (1). La prochaine édition du prestigieux Festival international de chant grégorien de Watou (près de Poperinge) rassemblera des centaines de voix et est annoncée en mai 2022. En France et à l'étranger, de tels cours, stages et festivals sont réguliers et témoignent d'une pratique encore vivante.

    Des racines très anciennes

    Comprendre l'étonnante longévité du grégorien nous plonge d'abord dans les racines juives, grecques et latines du chant chrétien, et plus particulièrement dans les synagogues d'où il tient ses origines. Juifs puis chrétiens ont toujours chanté la Bible et ses psaumes pour mieux les faire résonner en eux et dans l'assemblée. " Ils les récitaient d'abord sur le mode de la cantillation ", précise Bruno de Labriolle qui vient de lancer l'École grégorienne à la paroisse Saint-Bruno-des-Chartreux de Lyon. Cette récitation s'est ornée au fil des siècles avant que le grégorien ne s'impose au Moyen Âge face à d'autres chants traditionnels. Si le pape Grégoire le Grand (540-604) lui laissa son nom, c'est plutôt entre les VIIIe et Xe siècles qu'il faut chercher son ascension. La papauté se rapproche à l'époque du royaume franc, et c'est de la confluence des fonds romains et du chant gallican que surgira le grégorien classique, progressivement fixé en des textes et partitions, sans pour autant s'y figer.

    Une prière

    Sa longévité tient aussi à sa fonction. Le grégorien, composé sur des paroles de la Bible, n'est pas qu'une ornementation de la liturgie et de la messe. Il est une prière qui comprend pour les catholiques une dimension performative : " Les mots font advenir ce qu'ils désignent , poursuit Bruno de Labriolle. Lors de la messe, le chantre, le prêtre, l'assemblée ou la schola contribuent à ce que quelque chose se passe : le temps et l'espace se déchirent et la louange perpétuelle des anges se joint à leur chant. "

    Sur la forme, " la qualité musicale du grégorien, sa profondeur et sa simplicité s'adressent à l'âme plutôt qu'aux seuls sens ", note Jacques Zeegers, directeur musical de la chorale Saint-Irénée de Bruxelles. Avec lui, " l'être s'élève, se nourrit et se tait ", soulignait l'écrivain français Nicolas Diat dans son ouvrage Le grand bonheur (Fayard).

    Ce sont pour ces raisons, et bien qu'il ait été abandonné par de nombreuses paroisses, que l'Église a fait de ce chant celui de la liturgie romaine, celui qui " doit occuper la première place ", souligne le Concile Vatican II.

    Ce week-end, lors de la fête de la Toussaint, de nombreux clochers s'en saisiront. Ce sera notamment le cas lors de la messe de l'église Saint-Jacques-sur-Coudenberg à Bruxelles, chantée par la chorale Saint-Irénée. La fête de la Toussaint est également celle de la "Communion des saints" à laquelle croient les catholiques : le fait que "les chrétiens sont frères et membres d'un même corps, qui est l'Église". Le chant grégorien en témoigne à sa façon. " Il y a en effet quelque chose d'étonnamment fort dans le fait d'avoir un ensemble de personnes qui chantent généralement à l'unisson, en même temps, chacun cherchant à ne pas dénaturer son propre timbre, à être en communion tout en ne perdant pas son individualité. Je pense que l'Église gagnerait à redécouvrir le grégorien , conclut Bruno de Labriolle. Parce qu'il est un chant traditionnel, le grégorien n'est ni un chant d'experts, ni un chant de foule. Certaines pièces sont pour la schola, d'autres pour le chantre, pour le célébrant ou pour l'assemblée. Le grégorien soutient une cérémonie où chacun est invité à participer d'une manière propre, en fonction de sa place, sa vocation et ses talents. "

    (1) L’Académie de chant grégorien organise un cours de chant grégorien pendant huit samedis entre ce 27 novembre et le 2 mars à la basilique de Koekelberg à Bruxelles. Il est ouvert à tous et est organisé sur deux niveaux. Infos : www. gregorien.be ; academiegregorien@skynet.be ; 0477 414 419.

  • Requiem aeternam dona eis Domine

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    Provided to YouTube by NAXOS of America Requiem aeternam dona eis Domine · Vienna Hofburgkapelle Choir Gregorian Chants for All Seasons ℗ 1990 Vox Box Released on: 1990-01-01 Conductor: Josef Schabasser Choir: Vienna Hofburgkapelle Choir

    Requiem æternam dona eis, Domine, et lux perpetua luceat eis.Te decet hymnus Deus, in Sion, et tibi reddetur votum in Jerusalem.Exaudi orationem meam ; ad te omnis caro veniet.Requiem æternam dona eis, Domine, et lux perpetua luceat eis.

    "Donne-leur le repos éternel, Seigneur, et que la lumière éternelle les illumine.
    Dieu, il convient de chanter tes louanges en Sion ; et de t'offrir des sacrifices à Jérusalem.
    Exauce ma prière, toute chair ira à toi.
    Donne-leur le repos éternel, Seigneur, et que la lumière éternelle les illumine".

    - Sonnerie du glas "romain" : ici.
    - Chant du “Dies irae” : ici.
    - Chant d’entrée de la messe pour les défunts : ici.
    - Le chant du graduel (entre les lectures) : ici.
    - L’antienne “In paradisum” : ici.
    - La procession au cimetière des moines de l’abbaye de Solesmes : ici.
    - Variation sur le choral pour orgue “Mit Fried und Freud ich fahr dahin” (En paix et avec joie je quitte ce monde) de Dietrich Buxtehude : ici.

    (source)

  •   « Ne nous laissons pas voler notre mort ! »

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    A l’approche de la Commémoration des défunts qui suit la Fête de tous les Saints, Emilie Pourbaix a recueilli ces propos publiés sur le site web de « France catholique » :

    pretre_et_malade-0db97.jpg« Pour l’abbé Philippe de Maistre, curé de Saint-André-de-l’Europe, à Paris, auteur de Mourir vivant (éd. du Laurier), l’enjeu est fondamentalement spirituel :

    De quel constat êtes-vous parti dans votre livre ?

    Abbé Philippe de Maistre : Dans l’accompagnement des personnes en fin de vie, nous faisons aujourd’hui une confusion, car nous sommes inspirés par le «  care  », très à la mode : nous offrons un accompagnement un peu maternant, par une très grande attention à la douleur physique – domaine dans lequel de grands progrès ont été faits – et la douleur psychologique. Mais nous oublions souvent la dimension spirituelle de la personne. Pourtant, une vision globale, fondée sur une anthropologie chrétienne, nous en rappelle les trois dimensions : corps, âme (psychologique) et esprit, ce dernier étant la dimension spirituelle de la personne, c’est-à-dire ses aspirations les plus profondes. Mais celles-ci sont bien souvent niées, par une absorption de toute la dimension spirituelle dans la dimension psychologique et affective. Ainsi, paradoxalement, le besoin qu’éprouve la personne d’exprimer ce qu’elle porte de plus profond, au moment le plus important de sa vie, va être considéré comme non essentiel.

    Pourquoi dites-vous que la mort est un «  engagement  » ?

    La pire chose dans la vie, c’est de ne pas s’engager. Cela implique d’accepter que notre vie soit faite de deuils. Aucun surcroît de vie sur terre ne se fait sans une forme de deuil : il faut toujours mourir à quelque chose pour vivre – quitter l’enfance pour entrer dans l’âge adulte, le célibat pour se marier, renoncer à la fécondité biologique pour donner toute sa vie à Dieu, etc. Cette difficulté à s’engager dans notre vie est très présente aujourd’hui.

    Et elle se retrouve dans la difficulté à affronter la fin de vie, à accepter qu’il y ait un passage à faire : quitter cette vie pour aller vers l’autre Vie. Or, refuser de regarder sa mort en face conduit à ne pas s’engager dans sa vie. Thérèse de Lisieux dit : «  Non, je ne meurs pas, j’entre dans la vie.  » Déjà avant le péché originel, nous étions faits pour passer dans une autre dimension, mais ce passage n’était pas douloureux, à la manière de la dormition de la Vierge Marie. Cependant, même dans la douleur, notre mort est un passage vers la Vie, il faut la vivre pleinement vivant et éveillés spirituellement.

    « Vous pensez qu’on « vole la mort » ?

    Aujourd’hui, on considère qu’avoir une «  belle mort  », c’est de ne pas se voir mourir. Voilà pourquoi on propose aux gens de les endormir dans une mort douce – la sédation profonde –, pour qu’ils ne se voient pas mourir. Certains veulent même anticiper : c’est le débat de l’euthanasie. Mais, avec cette volonté d’adoucir les choses, on prive la personne de cet acte métaphysique qu’est la confrontation avec la mort, et auquel personne ne peut échapper. Bernanos disait : «  Ne me volez pas ma mort !  » En effet, elle est le sommet de notre existence, ce qui engage le plus profondément tout notre être. Dans les litanies, autrefois, on disait que la chose la plus redoutable était une mort dans l’inconscience, c’est-à-dire de ne pas pouvoir se préparer à la mort et de mourir dans son sommeil. Aujourd’hui, c’est l’inverse : on se réjouit quand quelqu’un ne s’est pas vu mourir. Pourtant, la mort est le sommet vers lequel tend toute notre vie… »

    Ref.   « Ne nous laissons pas voler notre mort ! »

  • Traditionis Custodes: une question « résolue trop durement » selon la Congrégation pour le Culte divin

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    Lu sur le site « riposte catholique » :

    Kazimierz_Nycz_01.jpgRendant compte de ses entretiens relatifs au Motu Proprio Traditionis custodes, le cardinal-archevêque de Varsovie, Mgr Kazimierz Nycz, a affirmé qu’il avait été reconnu à la Congrégation pour le Culte divin et la Discipline des Sacrements « que la question était résolue trop durement et qu’au lieu de servir l’unité, dans des cas individuels, cela pouvait conduire quelqu’un à quitter l’Église. D’autre part, la volonté d’interpréter le motu proprio au sens large s’est exprimée – plus dans l’esprit que dans la lettre de la loi émise. Nous attendons les orientations promises à ce sujet. » Reçu par les instances romaines avec plusieurs évêques polonais, le cardinal Nycz a estimé que les prêtres ordonnés pour la forme extraordinaire sous Benoît XVI devraient continuer à dire cette messe.

    Source: Polonia Christiana :

    " Au retour de la visite d'Ad Limina au Vatican, le Card. Kazimierz Nycz dans une interview avec KAI a partagé ses observations de son séjour au Vatican. Il a également répondu aux questions sur le déroulement des réunions, ainsi qu'aux questions soulevées lors de nombreuses conversations avec les responsables de la Curie romaine, ainsi qu'avec les Congrégations individuelles. Le hiérarque a admis que lors de leur visite au Vatican, les évêques polonais ont également évoqué le motu proprio "Traditionis custodes" du pape François, qui limite radicalement la possibilité de célébrer la messe sous la forme extraordinaire du rite romain.

    « Dans la congrégation liturgique, la discussion sur la liturgie tridentine a été très intéressante. Les évêques ont posé des questions, notamment concernant les églises paroissiales, dans lesquelles cette liturgie pourrait éventuellement être poursuivie, ainsi que l'extension de la possibilité de la célébrer, conformément au motu proprio "Traditionis custodes", si un tel besoin s'en faisait sentir en Pologne dans le futur, a dit le Cardinal Kazimierz Nycz.

    Il a ensuite rappelé que la Congrégation avait admis que le contenu du motu proprio avait eu dans certains cas des conséquences indésirables, comme le départ de certains fidèles dont les besoins religieux n'avaient pas été satisfaits. Le hiérarque a ajouté que la volonté d'interpréter le document papal "au sens large" a été exprimée.

    « D'une part, la congrégation a admis que le problème avait été résolu trop durement et qu'au lieu de servir l'unité, dans des cas individuels, cela pouvait conduire quelqu'un à quitter l'Église parce que ses besoins n'étaient pas satisfaits. D'autre part, la volonté d'interpréter le motu proprio au sens large s'est exprimée - plus dans l'esprit que dans la lettre de la loi émise. Nous attendons les orientations promises à ce sujet », a déclaré le Cardinal Kazimierz Nycz.

    Le métropolite de Varsovie a ajouté que la règle générale est que les prêtres qui, pendant le pontificat de Benoît XVI, "ont été autorisés à célébrer la liturgie tridentine" doivent toujours pouvoir célébrer la messe sous la forme extraordinaire du rite romain. "D'autre part, les nouveaux, jeunes prêtres qui souhaitent célébrer cette liturgie doivent s'adresser au Saint-Siège avec une demande écrite de consentement à être « bi-ritualistes" - a indiqué le purpuratus ".

    Source : KAI
    WMa

    Ref. Traditionis Custodes: une question « résolue trop durement » selon la Congrégation pour le Culte divin