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liturgie - Page 56

  • Une "adresse au pape François" (Pro Liturgia)

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    De Pro Liturgia :

    Adresse au pape François :

    Saint Père,

    Par votre Motu proprio « Traditionis custodes », vous avez souhaité limiter l’usage de la célébration de la liturgie romaine dans la forme qu’elle avait avant le concile Vatican II. Nul ne saurait vous reprocher cette initiative ; nul ne saurait vous reprocher de veiller à ce que l’unité de l’Église latine puisse se réaliser et s’exprimer à travers l’unité de la liturgie romaine.

    Cependant, on comprend mal - très mal, même - que votre attention se focalise presqu’exclusivement sur la forme dite « extraordinaire » de la liturgie et que vous ne disiez rien au sujet des très nombreux prêtres, évêques en tête, qui depuis maintenant plus de cinquante ans s’emploient en toute liberté à distordre et à dénaturer le rite romain tel qu’il a été ordonnancé à la suite de Vatican II. Votre silence sur cette réalité vécue - pour ne pas dire « institutionnalisée - dans une majorité de paroisses fait que vous privez de nombreux fidèles d’une authentique célébration de la foi catholique ; que vous faites obstacle à la transmission de ce qu’exprime notre liturgie par une harmonieuse continuité de ses rites ; que, finalement, sans le vouloir expressément, vous encouragez ces mêmes fidèles à ne plus fréquenter les églises, à ne plus pratiquer.

    Saint Père, nous ne mettons en cause ni votre autorité ni votre gouvernance pastorale ; ce qui nous pose un réel problème, c’est l’angle sous lequel vous abordez la question liturgique : fermeté à l’encontre de ceux qui s’en tiennent à la forme de la liturgie en usage avant Vatican II et magnanimité à l’égard de ceux qui, messe après messe, outrepassent les enseignements conciliaires et enfreignent, au nom d’une « pastorale » dont on n’a jamais vu les fruits, les principes liturgiques précisés dans le Missel romain que vous considérez à juste titre comme normatif.

    Saint Père, dans la lettre explicative qui accompagne et explicite votre Motu proprio, vous reprenez à votre compte les mots de votre prédécesseur Benoît XVI : « Dans de nombreux endroits on ne célèbre pas de façon fidèle aux prescriptions du nouveau Missel [lequel est] même compris comme une autorisation ou jusqu’à une obligation à la créativité, qui conduit souvent à des déformations à la limite de ce qui est supportable. » Or voilà plus de cinquante ans que les fidèles qui ont compris et accepté Vatican II sont obligés de se conformer à contrecœur à des célébrations qui sont à la limite du supportable ou même carrément insupportables. N’est-il pas temps d’entendre ces fidèles ? N’est-il pas temps de rendre à ces fidèles la liturgie que l’Église entend leur donner aujourd’hui ?

    Saint Père, avec « Traditionis custodes », nous avons pu avoir l’impression, à tort ou à raison, que vous cherchiez à contourner le vrai problème auquel l’Église doit faire face, à savoir la désagrégation de la liturgie avec, pour corollaire, l’affaiblissement de la foi et de la morale ainsi que la chute des vocations et de la pratique dominicale. Nous attendons donc de vous une nouvelle exhortation, un nouveau Motu proprio qui, cette fois, mettrait l’accent sur la nécessité de connaître et de faire connaître, de respecter et de faire respecter la liturgie. Et de rappeler fermement le rôle primordial joué par nos évêques dans cette entreprise décisive pour l’avenir de notre Eglise : c’est leur crédibilité autant que notre fidélité à l’Église qui est désormais en jeu.

    Avec notre filial respect.

  • "Traditionis custodes" : François s'est-il vengé de Benoît XVI ?

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    Du site katholisch.de :

    L'auteur Martin Mosebach accuse le pape François de se venger de Benoît XVI

    Les nouvelles explications du décret "Traditionis custodes" sur la soi-disant messe ancienne suscitent des critiques de la part de l'auteur Martin Mosebach : le pape François se serait ainsi vengé de son prédécesseur Benoît XVI, selon ses reproches.

    25.12.2021

    L'écrivain Martin Mosebach reproche au pape François de vouloir se venger personnellement de son prédécesseur Benoît XVI en limitant l'ancienne messe en latin. Le septuagénaire a déclaré au journal "Welt am Sonntag" qu'il avait certes pensé qu'une telle mesure était possible, mais qu'il était parti du principe "qu'on attendrait la mort de Benoît XVI pour le faire, dans l'esprit de la politesse curiale". Ici, un élément de vengeance personnelle est manifestement entré en jeu".

    François n'aurait pas pardonné à Benoît, poursuit Mosebach, "le fait que ce dernier ait influencé l'issue du synode amazonien avec son livre sur le sacerdoce début 2020 et lui ait fait perdre l'abrogation du célibat obligatoire qui était en fait souhaitée". Cela aurait mis le pape très en colère : "Il a maintenant rendu la pareille en s'attaquant à l'ancienne messe, c'est-à-dire à la liturgie qui était une préoccupation majeure de Benoît et qu'il avait expressément réhabilitée".

    A la question de savoir pourquoi les catholiques conservateurs parlaient volontiers d'obéissance, mais "répétaient maintenant la révolte" parce que le pape repoussait l'ancienne messe, l'auteur a répondu que le pape était strictement lié à la tradition, à ce que l'Eglise avait toujours enseigné et fait. "Si le pape François met la main sur la tradition, il ne peut plus obliger les fidèles à obéir. Surtout, il s'attaque ainsi au fondement sur lequel repose la papauté. Le rite tridentin n'est pas tombé du ciel, il s'est développé historiquement".

    Nouvelle lettre sur "Traditionis custodes

    Le week-end dernier, le Vatican s'était exprimé dans une nouvelle lettre sur des ambiguïtés dans l'interprétation du décret du pape "Traditionis custodes" (Les gardiens de la tradition) de juillet. Le préfet de la Congrégation pour le culte divin, Arthur Roche, a confirmé que François avait établi par ce décret la "forme ordinaire" de la messe comme "unique mode d'expression" du rite romain de la messe. La forme extraordinaire de 1962, en latin et dos au peuple de l'Eglise, autorisée dans une plus large mesure par Benoît XVI en 2007, ne pourra donc plus être célébrée qu'exceptionnellement et dans des conditions particulières.

    Le décret est contesté dans les milieux conservateurs. Selon les mots de François, les directives doivent contrer les tendances à la division au sein de l'Église. Les défenseurs de la liturgie traditionnelle déplorent, outre le contenu du document, son ton sévère.

    L'auteur Martin Mosebach s'était déjà exprimé à plusieurs reprises en tant que partisan de l'ancienne messe et critique acerbe du pape François. En 2015, il lui avait par exemple reproché son désintérêt pour la théologie. Depuis plus de 20 ans, il demande en outre à l'Eglise catholique de revenir à la messe en latin. En 2002, il a publié une polémique contre la réforme de la liturgie après le Concile Vatican II (1962-1965). Le titre provocateur du livre : "Hérésie de l'informe. La liturgie romaine et son ennemi". (KNA)

  • Noël 2021 : une heure de rendez-vous pour le Cardinal Sarah sur les ondes d’Europe 1 /CNEWS

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    Europe 1 a diffusé ce 26 décembre une entretien de près d’une heure avec le cardinal Sarah. Ref. site web « le salon beige » : L’Europe, la France, son socle religieux fondateur c’est le christianisme

  • Noël : « Les catholiques traditionalistes se sentent exclus de la communauté ecclésiale »

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    Christophe Dickès Photo-dossier-5.jpgPubliée dans le journal « La Croix », une tribune libre de l’historien Christophe Dickès animateur, entre autres, des émissions de KTO-TV "au risque de l’histoire": 

    TRIBUNE : "Après la publication du motu proprio du pape François Traditionis custodes, qui restreint l’usage du rite préconciliaire, Christophe Dickès, historien du catholicisme, exprime sa tristesse devant la sévérité dont fait preuve, de son point de vue, Rome, à l’encontre des communautés traditionalistes".

    "Léon le Grand écrivait à propos de la fête de Noël : « Il n’est pas permis de donner place à la tristesse aujourd’hui (…). Personne n’est exclu de la participation à ce bonheur. ».  En cette veille de la fête de l’Incarnation, la Congrégation pour le culte divin vient pourtant de plonger les communautés dites traditionalistes dans une grande tristesse et une incompréhension renouvelée.

    Pire, ces dernières ont le sentiment d’être exclues de la communauté ecclésiale qu’ils chérissent par leur fidélité au siège romain, ceci depuis plus d’une génération et les fameux sacres de Mgr Lefebvre de 1988. Depuis le pontificat de Jean-Paul II et plus encore celui de Benoît XVI, les communautés attachées à l’ancienne messe bénéficiaient au sein de l’Église d’une hôtellerie. Après la publication par la Congrégation du culte divin d’un document sur l’application du Motu proprio « Traditionis custodes », elles ne sont même plus sûres de bénéficier d’une étable…

    Analyse Liturgie : les milieux traditionalistes en colère contre Rome

    Reprenons l’historique. L’été dernier, à la grande surprise des évêques français, le pape François publie le motu proprio Traditionis custodes mettant fin à la libéralisation du rite dit de saint Pie V, promulguée par le pape Benoît XVI en 2007 par un autre motu proprio, Summorum Pontificum. Le texte de François fut publié à la suite d’une enquête de la Congrégation pour la doctrine de la foi, diligentée auprès de l’épiscopat. Nous ne connaissons pas aujourd’hui le détail de cette enquête à de rares exceptions. En effet, le cas français par exemple soulignait certes les efforts à réaliser en faveur de la communion ecclésiale, mais se réjouissait par ailleurs de la situation apaisée. En bref, la guerre liturgique était derrière nous et c’est bien l’action de Benoît XVI qui a joué un rôle pacificateur.

    Ni miséricorde, ni compassion

    En France, le texte du pape François restreignant la liberté accordée par Benoît XVI fut donc considéré comme un coup de tonnerre dans un ciel globalement serein. Le père Daniel-Ange, que l’on ne peut soupçonner d’ultra-conservatisme, résumait la situation : « Pourquoi une telle dureté, sans une once de miséricorde ou de compassion ? Comment ne pas en être dérouté, déstabilisé ? »

    À lire aussi :

    Mgr Blondel : « La violence “réactionnaire” montre que le pape a eu raison d’intervenir avec son motu proprio »

    Le Père Daniel-Ange reprenait ensuite à son compte l’argument de la Conférence des évêques (CEF) de France : « Bien sûr, parmi ces frères catholiques attachés à la tradition, il y en a qui – hélas ! – ont pu se durcir, se figer, se cabrer, se replier dans un ghetto, allant jusqu’à refuser de concélébrer aux messes chrismales – ce qui est inadmissible. » Mais, tout comme la CEF, le père Daniel-Ange soulignait aussi qu’il s’agissait d’une minorité, refusant notamment la validité de la nouvelle messe : « Pour cette petite minorité n’aurait-il pas suffi d’une forte exhortation, doublée d’éventuelles menaces de sanctions ? » Ainsi, pour ces quelques-uns, la « punition » était collective.

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  • Une homélie du pape Benoît XVI pour la nuit de Noël

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    169-benoit-xvi-delivre-sa-benediction-lors-messe-minuit-a-basilique-saint-pierre-24-decembre-2012.jpg

    Chers frères et sœurs,

    La lecture tirée de la Lettre de Saint Paul Apôtre à Tite, que nous venons d’écouter, commence solennellement par la parole « apparuit », qui revient aussi de nouveau dans la lecture de la Messe de l’aurore : apparuit – « il est apparu ». C’est une parole programmatique par laquelle l’Église, d’une manière synthétique, veut exprimer l’essence de Noël. Dans le passé, les hommes avaient parlé et créé, de multiples manières, des images humaines de Dieu. Dieu lui-même avait parlé sous des formes diverses (cf. He 1, 1 : lecture de la Messe du jour). Mais, quelque chose de plus s’est produit maintenant : Il est apparu. Il s’est montré. Il est sorti de la lumière inaccessible dans laquelle il demeure. Lui-même est venu au milieu de nous. C’était pour l’Église antique la grande joie de Noël : Dieu est apparu. Il n’est plus seulement une idée, non pas seulement quelque chose à deviner à partir des paroles. Il est « apparu ». Mais demandons-nous maintenant : comment est-Il apparu ? Qui est-Il vraiment ? La lecture de la Messe de l’aurore dit à ce sujet : « Apparurent la bonté de Dieu (…) et son amour pour les hommes » (Tt 3, 4). Pour les hommes de l’époque préchrétienne, qui face aux horreurs et aux contradictions du monde craignaient que Dieu aussi ne fût pas totalement bon, mais pouvait sans doute être aussi cruel et arbitraire, c’était une vraie « épiphanie », la grande lumière qui nous est apparue : Dieu est pure bonté. Aujourd’hui aussi, des personnes qui ne réussissent plus à reconnaître Dieu dans la foi, se demandent si l’ultime puissance qui fonde et porte le monde, est vraiment bonne, ou si le mal n’est pas aussi puissant et originaire que le bien et le beau, que nous rencontrons à des moments lumineux dans notre cosmos. « Apparurent la bonté de Dieu (…) et son amour pour les hommes » : c’est une certitude nouvelle et consolante qui nous est donnée à Noël.

    Dans les trois messes de Noël, la liturgie cite un passage tiré du Livre du Prophète Isaïe, qui décrit encore plus concrètement l’épiphanie qui s’est produite à Noël : « Un enfant nous est né, un fils nous a été donné ; l’insigne du pouvoir est sur son épaule ; on proclame son nom : Merveilleux-Conseiller, Dieu-Fort, Père-à-jamais, Prince-de-la-Paix. Ainsi le pouvoir s’étendra, la paix sera sans fin » (Is 9, 5s). Par ces paroles, nous ne savons pas si le prophète a pensé à un enfant quelconque né en son temps historique. Cela semble pourtant impossible. Ce texte est l’unique de l’Ancien Testament dans lequel il est dit d’un enfant, d’un être humain : son nom sera Dieu-Fort, Père-à-jamais. Nous sommes en présence d’une vision qui va beaucoup plus au-delà du moment historique vers ce qui est mystérieux, placé dans le futur. Un enfant, dans toute sa faiblesse, est Dieu-Fort. Un enfant, dans toute son indigence et sa dépendance, est Père-à-jamais. Et « la paix sera sans fin ». Le prophète en avait parlé auparavant comme d’« une grande lumière » et au sujet de la paix venant de Lui, il avait affirmé que le bâton de l’oppresseur, toutes les chaussures de soldat qui piétinaient bruyamment sur le sol, tout manteau roulé dans le sang seraient dévorés par le feu (cf. Is 9, 1.3-4).

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  • Liturgie : l’incompréhension du motu proprio papal « Traditionis custodes » ne retombe pas

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    Lu sur le site web « aleteia », sous la signature d’Agnès Pinard Legry :

    medium messe tridentine.jpg« La publication samedi 18 décembre par le Vatican d’un document répondant à des questions sur le motu proprio Traditionis custodes restreignant la messe tridentine a suscité une vive incompréhension de la part des milieux traditionalistes mais aussi chez de nombreux fidèles.

    Cinq mois après la publication de Traditionis custodes, le motu proprio encadrant strictement l’usage du rite extraordinaire, le Vatican a publié samedi 18 décembre une série de réponses concernant l’application du texte. Formulées par la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements en réponse à onze « dubia » (objections ou demandes d’éclaircissement formulées par des évêques), elles n’ont pas manqué suscité de l’incompréhension, du désarroi, de la tristesse… et de la colère.

    Dans la foulée de la publication du document le cardinal Sarah, ancien préfet pour le culte divin, a publié sur Twitter une simple photo de trois prêtres célébrant la messe sous la forme préconciliaire. Une façon de montrer son attachement au rite extraordinaire.

    « La publication des modalités d’application […] nous laisse sans voix », a dénoncé la Voie romaine dans un communiqué. « Au nom de l’unité, de l’amour de l’Église et du sacerdoce blessé de ces nombreux prêtres qui se sont engagés dans la voie qui leur a été ouverte par saint Jean Paul II et par Benoît XVI, nous vous invitons à témoigner massivement de la richesse infinie de cette liturgie indispensable à la vie de l’Église. »

    Dans un esprit d’apaisement mais néanmoins clair, le père Pierre Amar a seulement repris les propos de Jean Paul II, « Laissez-les prier », prononcé alors qu’il passant en 1980 devant Saint-Nicolas du Chardonnet à Paris. Un autre internaute, membre d’une communauté paroissiale qui ne célèbre pas la messe traditionnelle a néanmoins tenu à écrire une courte lettre à son évêque afin de soutenir les fidèles qui pratiquent cette forme liturgique.

    D’autres fidèles ont témoigné plus vivement de leur incompréhension. « C’était quoi, déjà, les fameux quatre verbes du Pape ? « Accueillir, protéger, promouvoir, intégrer ». Pour tout le monde, SAUF les tradis », a réagi l’un d’entre eux. « La tyrannie continue », lance une autre. Un autre regrette aussi le moment choisi pour publier ce document, c’est-à-dire une semaine à peine avant Noël, connu pour être une période de paix par excellence. « La charité envers tout le monde, sauf envers les Tradis », s’indigne un autre.

    Les douze principaux instituts traditionalistes qui avaient écrit aux évêques le 1er septembre dernier à propos de Traditionis custodes ne se sont pas encore fait entendre. Certainement dans un esprit d’apaisement à l’approche de Noël où l’Église célèbre la naissance du prince de la Paix. Mais le sujet pourrait rapidement revenir avec force au cœur des débats en début d’année prochaine. »

    Ref. Traditionis custodes : l’incompréhension ne retombe pas

  • La sévérité insoutenable des 'responsa' romaines

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    De Christophe Geffroy en éditorial sur le site de la Nef :

    Les Responsa de Rome : une sévérité insoutenable

    ÉDITORIAL

    À quelques jours de Noël – beau cadeau ! n’y avait-il rien de plus urgent en ces temps de pandémie et de drame des abus sexuels sur mineur ? –, la Congrégation pour le Culte divin a rendu public le 18 décembre dernier des Responsa ad dubia (réponses aux doutes) « sur certaines dispositions » de Traditionis custodes. Dans la lignée du motu proprio du pape et de sa lettre d’accompagnement aux évêques, le ton est brutal, sans aucun souci de ménager les personnes concernées. Et le fond ne l’est pas moins, qui interdit grosso modo tous les sacrements selon les anciens rituels, excepté la messe. La volonté de faire disparaître à terme ce que l’on nommait il y a encore peu la forme extraordinaire du rite romain est explicitement affirmée, la Congrégation allant jusqu’à demander qu’aucune publicité ne soit faite dans les diocèses pour ces messes : à l’heure où l’on ne cesse de vanter le « vivre ensemble » et l’accueil sous toutes ses formes, Rome assume de regarder certains de ses prêtres et de ses fidèles comme des chrétiens de seconde zone, juste tolérés par une « concession limitée », en attendant qu’ils s’adaptent et intègrent les paroisses « ordinaires », comme si unité rimait avec uniformité : on n’a jamais vu dans l’Église, depuis longtemps, une mouvance en son sein aussi méchamment traitée ! Que ces chrétiens-là puissent se sentir meurtris et rejetés par ceux-là mêmes qui devraient exercer un ministère de paternité, nous le comprenons sans peine. Ils ont aussi de quoi se sentir trahis par le fait que le Siège apostolique revient sur des engagements solennels pris par les prédécesseurs du pape François de « garantir le respect de leurs aspirations ».

    Résoudre ainsi le problème « tradi » ?

    Certes, qu’il y ait un problème chez certains « tradis » est une réalité indéniable, nous l’avons déjà évoqué. Nous entendons par « problème » le fait souligné par François de rejeter l’enseignement du concile Vatican II et la réforme liturgique promulguée par saint Paul VI. Un tel rejet est néanmoins minoritaire, il demeure que les instituts traditionalistes qui revendiquent l’exclusivisme liturgique refusent toute célébration du nouveau missel, en s’abritant derrière des constitutions qui ne peuvent abroger le bénéfice du droit commun, ainsi que Rome l’avait explicité en 1999, et ils n’ont pas évolué d’un iota sur cette question, malgré les demandes très claires des papes – notamment de Benoît XVI en 2007 à l’occasion de Summorum Pontificum – qui sont restées lettres mortes.

    Que François n’accepte pas une remise en cause radicale du Magistère sur des points aussi importants qu’un concile œcuménique (où tout, cependant, n’a pas le même degré d’autorité) ou la promulgation d’une réforme de la messe romaine (comme si Rome pouvait donner une pierre à ses enfants avec une liturgie défaillante ou inférieure), on le comprend aisément. Mais la façon dont François cherche à régler ce problème est-elle la bonne ? Cette méthode autoritaire ne relève-t-elle pas d’une forme de cléricalisme, celle-là même que François aime à fustiger, où l’on tient pour rien le bien spirituel des laïcs concernés à aucun moment consultés ? À l’heure du synode, pourquoi Rome, depuis la promulgation du motu proprio, a-t-elle refusé le dialogue sollicité par les responsables des communautés traditionnelles ? Comment ne pas craindre que cette façon de faire aboutisse au résultat inverse de celui escompté et accroisse au contraire les aigreurs et les divisions pour finalement encourager les plus durs à rejoindre les rangs de la Fraternité Saint-Pie X ? Contenir la rupture lefebvriste ne semble ainsi plus être une priorité pour Rome, guère gênée de voir prêtres et fidèles rejoindre cette mouvance dissidente, c’est quand même ahurissant !

    Ajoutons que ces Responsa trahissent une incroyable défiance envers les évêques, censés « rependre la main » à en croire le motu proprio de juillet dernier, et qui se retrouvent ramenés au rang de simples exécutants sans initiative propre possible, tout devant passer par Rome.

    Une dureté inouïe

    Ces Responsa de la Congrégation pour le Culte divin – il s’agit d’un texte purement disciplinaire – sont d’autant plus surprenantes qu’elles relèvent d’un caractère bureaucratique d’un autre âge, pinaillent d’une façon incroyablement mesquine et ignorent les réalités sur le terrain tout comme la diversité du monde « tradi » ; il y a là un aveuglement sur les réalités liturgiques et un refus de prendre en compte l’attrait de la messe traditionnelle auprès de jeunes étrangers aux querelles liturgiques de leurs aînés. Ajoutons qu’elles contredisent ce que le pape François a dit aux évêques français lors de leurs visites ad limina à l’automne dernier : il se voulait alors rassurant, invitant les évêques à continuer comme avant là où cela se passait bien, c’est-à-dire en France dans la grande majorité des diocèses.

    Face à ces mesures d’une dureté inouïe, on comprend que les « tradis » manifestent leurs inquiétudes, en fassent part aux autorités compétentes et demandent inlassablement leur révision. S’il est légitime de résister dans un esprit d’Église, le danger en de pareilles situations est de se rebeller contre l’autorité qui édicte des lois injustes. Souffrir par l’Église est assurément une douloureuse épreuve, mais elle invite à redoubler de confiance surnaturelle en l’Église, notre Mère.

  • Les 'Responsa ad dubia' : chaque trou de souris que "Traditionis custodes" avait laissé ouvert est obturé

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    De Christian Geyer-Hindemith sur le site du Frankfurter Allgemeine Zeitung :

    Un centralisme banal

    20.12.2021

    C'est ainsi que se lit le coup de grâce bureaucratique pour la liturgie latine héritée : la dernière lettre du Vatican "Responsa ad dubia" est de la propagande d'exclusion papale.

    Le niveau de justification est maigre, la densité réglementaire totale. Voilà ce que l'on peut dire du dernier communiqué de l'atelier d'écriture du Vatican. Il s'agit des dispositions d'exécution, publiées samedi, de la lettre papale "Traditionis custodes" (Gardiens de la tradition), qui avait certes réglementé de manière restrictive la liturgie héritée, qui faisait autorité depuis des siècles, mais qui offrait néanmoins aux évêques de l'Eglise universelle une certaine marge de manœuvre, en fonction des circonstances de lieu et de temps. C'est désormais terminé. Sous le titre "Responsa ad dubia" (Réponses aux doutes), des questions de compréhension doivent être clarifiées pour le moment. Mais en réalité, le centralisme romain s'exprime ici, la stigmatisation de l'ancienne messe latine est renforcée et chaque trou de souris que "Traditionis custodes" avait laissé ouvert est comblé.

    La nouvelle lettre relègue les évêques au rang de demandeurs auprès des fonctionnaires pontificaux de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements. Dans le style d'une idée fixe, on fait tabula rasa. Et ce sur ordre d'un pape qui, sur d'autres sujets de réforme, laisse tout en suspens et flirte avec des allusions. Mais ici, le pontife va droit au but, comme si son propre salut en dépendait. L'ancienne messe latine ne doit pas, à moyen et long terme, exister en tant que forme extraordinaire à côté de la forme modernisée dans les années 70 et pouvoir ainsi revendiquer une existence sous le signe de la diversité, comme l'avait encore permis Joseph Ratzinger en tant que pape précédent.

    Non, depuis samedi, il est clair que l'ancienne liturgie doit être retirée de l'histoire courante de l'Eglise, sans pardon, et que toute transmission vivante de ses formulaires et célébrations dans le futur doit être empêchée. Et ce, indépendamment de la richesse culturelle que recèlent ces formes liturgiques, que l'on y soit personnellement attaché ou non. La communauté résiduelle de l'ancienne messe doit être ghettoïsée au vu et au su de tous, même s'il est dit avec bienveillance qu'il n'est pas question "d'exclure les fidèles qui sont enracinés dans la forme de célébration précédente". Avec de telles ironies, Rome avait déjà voulu ramener les albigeois à la "ligne fixée par le Saint-Père" (Responsa ad dubia). Aujourd'hui comme hier, on en appelle à cette fidélité à la ligne pour garantir le "don de la communion ecclésiale", comme le répètent les dispositions d'exécution comme un moulin à prières. Il est curieux que l'on revendique encore "la conviction de l'intelligence et du cœur" pour une telle propagande d'exclusion.

  • À Liège, en l’église du Saint-Sacrement le samedi 25 décembre 2021 à 10h00 : messe du jour de Noël célébrée avec le concours de l’Ensemble polyphonique « Gaudete »

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    Eglise du Saint-Sacrement à Liège

    Boulevard d’Avroy, 132

    SAMEDI 25 DÉCEMBRE 2021 À 10 HEURES

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    MESSE DU JOUR DE LA FÊTE DE NOËL

    célébrée selon le missel de saint Jean XXIII

    avec le concours de l’Ensemble polyphonique liégeois « Gaudete »

    qui interprétera :

    Le Kyriale de la Messe de Baldassare Galuppi (Venise, 1706-1785)

    Kyrie, Gloria, Sanctus, Agnus Dei

    et

    Trois motets traditionnels du temps de Noël

    O come Emmanuel (mélodie anonyme, XIIIe siècle)

    If Ye Love Me (Thomas Tallis, 1505-1585)

    Gaudete (extrait des Piae cantiones, 1582) 

    Le propre grégorien de la messe sera assuré par la Schola du Saint-Sacrement

    À l’orgue : Patrick Wilwerth, professeur au conservatoire de Verviers

    affiche_25 decembre 2021_noel.jpg

    Plus d’informations : email sursumcorda@skynet.be

  • Liturgie : la congrégation romaine du culte divin ouvre les hostilités pratiques contre les « tradis » récalcitrants

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    Sur le site web du « salon beige », on peut découvrir le plus récent épisode de la guerre des deux messes déclarée par le pape François aux catholiques traditionalistes :

    « Ce matin, la Congrégation pour le culte divin a publié des réponses sur certaines dispositions de la Lettre Apostolique en forme de « Motu Proprio » Traditionis Custodes. Nous avons interrogé l’abbé Claude Barthe.

    M l’Abbé, l’offensive contre la liturgie traditionnelle semble s’intensifier considérablement à en juger par la publication, ce 18 décembre, de responsa, réponses à des questions posées ou censées avoir été posées à la Congrégation pour le Culte divin.

    En effet, les jusqu’au-boutistes romains sont extrêmement déterminés, comme le montre le déroulement programmé de leur action : disparition de la Commission ED ; enquête auprès des évêques ; motu proprio ; lettre du cardinal-vicaire de Rome ; réponses d’aujourd’hui qui explicitent Traditionis custodes. Ils veulent clairement créer l’irréversible. Ces réponses étaient connues pour l’essentiel par la lettre du Cardinal De Donatis du 7 octobre dernier pour le diocèse de Rome.

    Est-il possible que de simples réponses de Congrégation amplifient un motu proprio du pape ?

    Du point de vue technico-juridico, oui : l’Eglise est une monarchie absolue et les ministres du pape peuvent en son nom et sur son mandat dire la loi. En l’espèce, ils précisent l’intention du législateur. À peine pourra-t-on discuter parce que le pape a approuvé ces réponses en forme générique (une approbation faible) et non en forme spécifique (l’approbation maximale). Mais du point de vue juridico-théologique, non : si Summorum Pontificum avait constaté que la messe ancienne n’était pas abrogée et était une des expressions de la lex orandi, étendant ce constat par ses dispositions aux autres livres (bréviaire, pontifical, etc.), cela reposait sur un jugement doctrinal de fond. Toute « loi » contraire est sans force.

    Un constat de Summorum Pontificum qu’infirme pourtant Traditionis custodes.

    Et les responsa explicitent et soulignent : Traditionis custodes a posé que les livres liturgiques nouveaux sont la seule expression de la lex orandi ; était cependant toléré, provisoirement, pour « faciliter la communion ecclésiale », un usage plus restreint du missel ancien ; mais les autres livres liturgiques traditionnels (rituel, pontifical) n’entrent pas dans cette tolérance provisoire et sont donc interdits (sauf le rituel dans les paroisses personnelles et si l’évêque le permet).

    Tout le dispositif est donc fondé sur le constat de Traditionis custodes qui prétend invalider celui de Summorum Pontificum, mais qui, par le fait se relativise lui-même, très exactement comme la liberté religieuse qui prétendait invalider le magistère antérieur jusqu’à Pie XII.

    Concrètement qu’est-ce qui sera interdit ? 

    Les conséquences les plus sensibles de ces mesures, si elles étaient acceptées par les intéressés, seraient : l’interdiction, sauf dans les paroisses personnelles, des mariages traditionnels (mais en fait, un certain nombre de curés, auxquels on demandera leur église pour les célébrer, fermeront les yeux) ; l’interdiction des confirmations traditionnelles (mais on peut penser que bien des parents d’enfants à confirmer vont s’adresser aux évêques de la FSSPX) ; et surtout l’interdiction des ordinations traditionnelles. C’est de loin le plus grave, car la spécificité même des séminaires traditionnels est ainsi visée. Les instituts Ecclesia Dei n’accepteront pas, pas plus qu’ils n’accepteront l’introduction de la messe nouvelle au côté de la messe traditionnelle dans leur séminaire, que les visites canoniques organisées par la Congrégation des Religieux voudront leur imposer. Ce serait un suicide : les candidats se retireraient et les vocations cesseraient d’affluer.

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  • L’ensemble des sacrements dans la forme traditionnelle bientôt interdit ?

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    Nous lisons sur "Riposte catholique" :

    "Selon notre confrère anglophone le blog Rorate Caelila Congrégation pour le Culte Divin (présidée par Mgr Artur) publierait dans quelques jours le décret d’application du Motu Proprio Traditionis Custodes, dans lequel l’ensemble des sacrements dans la forme traditionnelle serait interdit, sauf la messe elle-même (reprenant ainsi ce qui a été publié pour le diocèse de Rome)."

    Or, selon Edward Pentin (sur le National Catholic Register) :

    L'interdiction des sacrements en rite traditionnel à Rome est critiquée par les canonistes

    Rome, 15 déc. 21 (ACI).- Les canonistes et les experts en liturgie considèrent que l'instruction pastorale du diocèse de Rome interdisant la célébration de tous les sacrements, à l'exception de l'Eucharistie, dans la forme traditionnelle du rite romain avant la réforme du Concile Vatican II, est illégale et nuisible aux âmes si elle reste en vigueur.

    Les directives, publiées dans une lettre du 7 octobre signée par le vicaire de Rome, le cardinal Angelo De Donatis, indiquent qu'à la lumière du motu proprio Traditionis custodes (gardiens de la tradition) du pape François, "il n'est plus possible d'utiliser le Rituale Romanum et d'autres livres liturgiques du "rite ancien" pour la célébration des sacrements et des sacramentaux (par exemple, pas même le rituel de réconciliation des pénitents selon la forme ancienne)".

    Ces sacrements, dit De Donatis, sont "expressément interdits et seul l'usage du Missale Romanum de 1962 reste autorisé."

    Le diocèse a donc interdit toutes les formes sacramentelles traditionnelles de baptême, de mariage, d'ordination, de pénitence, de confirmation et d'extrême-onction, ou onction des malades. L'instruction interdisait également la célébration du Triduum pascal selon le rite traditionnel dans toute église du diocèse. Le titulaire du diocèse de Rome est le pape. Le pape étant responsable de l'Église universelle, c'est au vicaire général qu'il revient d'administrer les affaires courantes du diocèse.

    Le cardinal De Donatis a déclaré qu'il avait publié cette instruction afin de fournir des "directives précises" pour la mise en œuvre de Traditionis custodes et "pour le bien spirituel des fidèles".

    Traditionis custodes restreint radicalement la messe traditionnelle, également connue sous le nom de messe tridentine, qui était célébrée avant les réformes liturgiques de 1970 du pape Saint Paul VI.

    Le motu proprio révoque les décrets papaux des 35 dernières années qui libéralisaient l'utilisation de l'ancienne forme de la messe, en particulier la lettre apostolique Summorum pontificum de 2007 de Benoît XVI, qui étendait à tous les prêtres le droit de célébrer la messe en utilisant le Missel romain de 1962.

    Traditionis custodes stipule que les prêtres qui veulent célébrer le rite traditionnel doivent demander une autorisation écrite à l'évêque diocésain. Elle a également mis fin au droit de célébrer la messe traditionnelle dans les églises paroissiales.

    Le pape François a déclaré qu'il souhaitait un "retour en temps utile" à la liturgie instituée après le concile Vatican II et qu'il avait imposé ce décret parce que certains fidèles traditionnels rejettent Vatican II et affirment que la liturgie réformée trahit "la tradition et la "véritable Église"". Il a donc déclaré qu'il se sentait poussé à prendre une mesure aussi radicale "pour défendre l'unité du Corps du Christ" après que les libéralisations précédentes de l'ancien rite aient été, selon lui, exploitées pour exposer l'Église "au danger de la division".

    Selon les critiques, l'instruction de Rome va bien au-delà du décret du pape, qui ne mentionnait pas l'interdiction des anciens rites liturgiques.

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  • Les "retouches" apportées au Missel romain

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    De Pierre Wolf-Mandroux sur le site du Pèlerin :

    Comprendre la nouvelle traduction du Missel

    Une nouvelle traduction du missel romain est entrée en vigueur le 28 novembre. Le Pèlerin passe en revue les principales retouches avec le frère Henri Delhougne, coordinateur de la traduction.

    30 novembre 2021

    «Il ne s’agit pas d’une révolution théologique. J’ai prié cinquante ans avec le précédent missel et je m’en trouvais bien! » Le frère bénédictin Henri Delhougne, de l’abbaye de Clervaux (Luxembourg), sait bien que la liturgie est un sujet toujours passionnel, notamment en France. Aussi tient-il d’emblée à désamorcer toute polémique. Celui qui fut le coordinateur de la Commission francophone de traduction du missel romain a le sentiment du devoir accompli, après des années de travail méticuleux avec des évêques francophones du monde entier. Le résultat fera-t-il consensus ? «Il s’agit moins d’atteindre un consensus qu’une communion dans la foi, la prière et la charité», modère le père Olivier Praud, membre du Service national de pastorale liturgique et sacramentelle. Cet immense chantier fut lancé en 2001, lorsque la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements demanda aux conférences épiscopales du monde de revoir la traduction du missel romain, parfois imprécise, à partir de l’édition « typique » en latin. Celle-ci fut publiée en 1970, puis actualisée en 2000 et 2008. La nouvelle traduction française est entrée en vigueur le premier dimanche de l’Avent (28 novembre) dans les paroisses francophones. Elle ne deviendra obligatoire qu’au printemps 2022 pour tenir compte des problèmes de livraison. Elle bouleversera les habitudes oratoires. Les retouches touchent à toutes les célébrations: Avent, Pâques, messe pour les défunts… Voici les principaux changements dans l’ordinaire de la messe, expliqués par le frère Delhougne.

    Rites initiaux

    Avant : (prêtre) « La grâce de Jésus notre Seigneur, l’amour de Dieu le Père, et la communion de l’Esprit Saint, soient toujours avec vous. »

    Maintenant : « La grâce de Jésus, le Christ, notre Seigneur, l’amour de Dieu le Père, et la communion de l’Esprit Saint soient toujours avec vous. »

    Pourquoi ? « Christi, dans l’édition latine, n’avait pas été traduit. Nous l’avons rétabli. Nous avons choisi “Jésus, le Christ” et non “Jésus Christ” pour être sûr que l’on prononce le “t”. Sinon, on entend “Jésus crie”. C’est plus une question de sonorité que de théologie ! »


    Avant : (prêtre) « Préparons-nous à la célébration de l’Eucharistie en reconnaissant que nous sommes pécheurs. »

    Maintenant : « Frères et sœurs, préparons-nous à célébrer le mystère de l’Eucharistie, en reconnaissant que nous avons péché. »

    Pourquoi ? « Il n’y a pas le terme “sœur”, en latin. Pour tenir compte des femmes dans les assemblées, nous l’avons ajouté. Les évêques canadiens étaient particulièrement sensibles à cet enjeu.
    En latin, la traduction littérale est “préparons-nous à célébrer les saints mystères”. Cela reste difficile à saisir. Nous devions veiller à ce que le texte reste compréhensible. Qu’il ne sente pas la traduction. Le mystère a une grande importance dans la liturgie. Il ne s’agit pas de quelque chose sur quoi notre raison vient buter, mais quelque chose de positif et de fructueux dans la vie chrétienne. Nous l’avons donc gardé, ajoutant “de l’Eucharistie” pour que le fidèle sache de quoi il s’agit. »


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