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liturgie - Page 56

  • Motu proprio sur la liturgie : « Pourquoi chercher à éradiquer une mouvance qui est une source précieuse de conversions ? »

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    16-novembre-2013-messe-action-grace-latin-selon-missel-romain-1962les-25-Fraternite-Sacerdotale-Saint-Pierre-presidee-Abbe-Vincent-Ribeton-leglise-Saint-Sulpice-Paris_0.jpgA propos d’un motu proprio qui ne passe décidément pas la rampe :  tribune du journaliste et écrivain Laurent Dandrieu dans le journal « La Croix » du 25 janvier 2021 :

    « TRIBUNE. Le débat continue autour du motu proprio Traditionis Custodes du pape François dans les colonnes de La Croix. Pour le journaliste et écrivain Laurent Dandrieu, le rite ancien ne sent pas le renfermé mais est au contraire « éminemment missionnaire » et à la source de « nombre de vocations » dont l’Église a tant besoin.

    Dans une tribune publiée le 27 décembre dans La Croix, Mgr François Blondel s’en prend aux catholiques traditionalistes. Sa thèse est résumée dès le titre : la « violence réactionnaire » de leurs réactions au motu proprio Traditionis Custodes du pape François montre tout le bien-fondé de celui-ci. Notons que Mgr Blondel ne donne aucun exemple de cette « violence réactionnaire » : pour notre part, nous avons entendu des réactions blessées, un fort sentiment d’injustice, beaucoup d’incompréhension, de la colère même, mais rien qui puisse justifier cette expression.

    Une sorte de réserve d’Indiens ecclésiale

    Blessure, sentiment d’injustice, incompréhension, colère : ces réactions des traditionalistes devant le motu proprio Traditionis Custodes (partagées par beaucoup de fidèles qui ne fréquentent aucunement la liturgie traditionnelle) sont-elles illégitimes ? Mgr Blondel les accuse de ne pas supporter qu’on leur « fasse des remarques » : l’expression paraît faible pour qualifier les mesures extrêmement dures prises à leur encontre par le pape François.

    → ANALYSE. Dans les milieux traditionalistes, « l’incompréhension » domine après le motu proprio du pape François

    En demandant aux évêques de ne pas autoriser de nouvelles célébrations traditionnelles, en exigeant que celles existantes soient chassées des églises paroissiales, en soumettant leur autorisation à un contrôle de la « conformité ecclésiale » de ces communautés (ce qui introduit à leur égard un soupçon de non-communion), en soumettant les nouveaux prêtres désireux de célébrer selon ce rite à une autorisation préalable de Rome (curieuse conception de la synodalité…), le pape dresse un véritable cordon sanitaire autour des traditionalistes, relégués dans une sorte de réserve d’Indiens ecclésiale. Jusqu’à extinction, puisque le pape précise dans une lettre aux évêques que le rite ancien ne sera autorisé que le temps dont ces fidèles auront besoin « pour revenir au rite romain ».

    Une dureté sans trace de « sollicitude paternelle »

    La raison de cette dureté ? Le rite traditionnel, écrit le pape, aurait été instrumentalisé pour rejeter le concile Vatican II et entretenir le « rejet de l’Église et de ses institutions » par des fidèles et des prêtres qui se considéreraient comme « la vraie Église ». Le ton est sec, disciplinaire, sans aucune trace de cette « sollicitude paternelle » affirmée par le Saint-Père au début de son motu proprio. Il justifie le sentiment de blessure et la colère, naturelle quand cette sollicitude à laquelle on vous reconnaît le droit vous est pratiquement déniée.

    → TRIBUNE. Motu proprio : « La nostalgie pour le passé ne peut plus servir de modèle pastoral »

    Quant à l’injustice, elle naît de cette description biaisée dans laquelle les traditionalistes ne reconnaissent rien de ce qu’ils vivent au jour le jour. L’expérience montre au contraire que, grâce à la libéralité du motu proprio Summorum pontificum promulgué en 2007 par Benoît XVI (et abrogé par celui de François), les catholiques « des deux rites » avaient cessé de se regarder en chiens de faïence, pour voir leurs ressemblances plutôt que ce qui les séparait. Contrairement à ce qui est dit, l’immense majorité des traditionalistes ne rechigne aucunement à fréquenter également le rite selon le missel de Paul VI. Dans les paroisses où les deux rites sont célébrés, on a appris à se connaître et à travailler ensemble.

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  • Eglise du Saint-Sacrement à Liège : messe de la fête de la Chandeleur chantée en grégorien le mercredi 2 février 2022 à 18h00

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    Eglise du Saint-Sacrement à Liège

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    Bd d’Avroy, 132 

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    Mercredi 2 février 2022 à 18h 

    Présentation de Jésus au Temple et Purification de Notre-Dame

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    Bénédiction et distribution des cierges

    Procession dans l’église à la lueur des cierges

    Messe grégorienne (Kyriale IX – Credo IV)

     

    → Les cierges sont allumés pour l’Evangile et du Sanctus au Pater

    Bénédiction de saint Blaise (pour protéger la gorge)

    → Avec cette fête, le cycle de Noël prend fin et la crèche est démontée

    Plus de renseignements sursumcorda@skynet.be ou 04 344 10 89

     

  • Benoît XV, un pape prophétique mais injustement négligé

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    Benoît XV, Pape de 1914 à 1922

    De Massimo Scapin sur le site de la Nuova Bussola Quotidiana :

    Benoît XV, un pape prophétique (mais négligé)

    22-01-2022

    Il y a cent ans, le 22 janvier, mourait Benoît XV, né Giacomo della Chiesa. Très cher à Ratzinger, il reste dans les mémoires pour ses propos sur le "massacre inutile" de la Première Guerre mondiale et son engagement pour la paix. Mais il avait des mérites dans bien d'autres domaines, des relations avec les Orientaux à la résolution de la question moderniste. Et il a favorisé la musique sacrée, en promouvant la réforme de Saint Pie X.

    Il y a un siècle, le 22 janvier 1922, le pape de la paix mourait à l'âge de 67 ans : Benoît XV, né Giacomo della Chiesa. Né à Gênes dans une famille noble le 21 novembre 1854, il obtient sa licence en droit à 20 ans, devient prêtre à 24 ans, secrétaire du nonce apostolique à Madrid à 28 ans, minuteur à 32 ans et député à la Secrétairerie d'État à 46 ans, archevêque de Bologne pendant sept ans à 53 ans, créé cardinal à 59 ans et élu pape trois mois plus tard.

    Cette grande figure du XXe siècle est injustement négligée. Il y a eu un regain d'intérêt lorsque Benoît XVI, au début de son pontificat, a déclaré : "J'ai voulu m'appeler Benoît XVI pour me rattacher idéalement au vénéré pontife Benoît XV, qui a dirigé l'Église dans une période troublée à cause de la Première Guerre mondiale. Il a été un courageux et authentique prophète de la paix et il a œuvré avec un grand courage d'abord pour éviter la tragédie de la guerre et ensuite pour limiter ses conséquences néfastes" (Benoît XVI, Audience générale, 27 avril 2005).

    La plupart des gens ne se souviennent de Benoît XV que pour son opposition à la Première Guerre mondiale, à "la plus sombre tragédie de la haine et de la démence humaines" (Benoît XV, Homélie, 30 juillet 1916). Ils rappellent l'auteur de l'Exhortation apostolique 'Dès le début', envoyée le 1er août 1917 aux chefs des peuples belligérants, dans laquelle sont indiquées des solutions particulières, propres à mettre fin à "cette lutte formidable qui, chaque jour davantage, apparaît comme un inutile massacre".

    Pourtant, à y regarder de plus près, il y a beaucoup à dire sur son bref pontificat, qui a duré un peu plus de sept ans. En fait, comme l'écrivait le cardinal Giuseppe Siri (1906-1989), archevêque de Gênes, à l'occasion du cinquantième anniversaire de la mort de Benoît XV : "Si quelqu'un se lève pour le scruter à fond, il rendra justice au grand pape et rendra l'histoire plus honnête" (J. F. Pollard, Il papa sconosciuto. Benedetto XV, 1914-1922, e la ricerca della pace, San Paolo, Milan 2001, p. 5). En examinant les nombreux domaines dans lesquels le pape génois était impliqué, nous trouvons : le rapport avec le monde oriental, en constituant une Sacrée Congrégation spéciale pour l'Église orientale et en fondant à Rome un institut pour les études de l'Orient chrétien ; le problème des missions, en promouvant l'organisation autonome des Églises locales dans les territoires de mission et la libération du conditionnement politique et économique par les nations européennes ; la question moderniste, en la résolvant avec prudence ; la discipline ecclésiastique, en promulguant le Code de droit canonique, voulu par saint Pie X ; la musique sacrée.

    Si saint Pie X peut être appelé le grand pape de la musique sacrée, Benoît XV a également un mérite considérable pour la réforme décrétée par le pape Sarto. Il en a encouragé la mise en œuvre à plusieurs reprises par sa parole et sa main généreuse : au début de son pontificat, le 23 septembre 1914, lorsqu'il a reçu à Rome les représentants de l'Association italienne de Santa Cecilia et de l'École pontificale de musique sacrée ; lors d'audiences aux évêques et aux mélomanes ; lorsqu'il a béni les nouvelles institutions de musique sacrée aux États-Unis et en Espagne ; et lorsqu'il a envoyé des messages aux participants des congrès de musique liturgique ou sacrée.

    L'école, fondée par saint Pie X en 1910 et inaugurée le 3 janvier 1911, a en réalité été fondée par Benoît XV qui, le 10 juillet 1914, par un rescrit de la Secrétairerie d'État, l'a déclarée "pontificale" et lui a accordé la faculté de conférer des grades académiques. Après un incendie qui s'est déclaré dans la soirée du 22 novembre 1914 dans ses premiers locaux très modestes de Via del Mascherone, 55, près de la Piazza Farnese, l'école, grâce à Benoît XV, a déménagé, peut-être le 15 mars 1915, au Palazzo dell'Apollinare, alors siège du Vicariat de Rome.

    Le 7 mai 1915, Benoît XV accorde à l'École pontificale sa première audience. Après l'avoir encouragée à poursuivre "avec constance dans la voie qu'elle avait commencée", à se développer, à se perfectionner et à se maintenir "digne des plus nobles traditions des Instituts pontificaux romains", il ajoutait : "Notre encouragement s'est limité jusqu'à présent à donner à l'Ecole des locaux plus vastes et un siège plus digne ; mais nous espérons, dans des circonstances meilleures, pouvoir contribuer à lui donner une plus grande impulsion et un développement plus vigoureux" (Il primo decennio della Pontificia Scuola Superiore di musica sacra in Roma, in La Civiltà cattolica, quad. 1674, Rome 1920, p. 528).

    Le Comité auxiliaire de l'Institut pontifical de musique sacrée, fondé au début de 1915 à New York par l'écrivain et musicienne Justine Ward (1879-1975), a pris une part active à ce développement, avec le double objectif de restaurer la musique sacrée aux États-Unis et de soutenir l'École pontificale de Rome. Avec un autre bienfaiteur américain, Herbert D. Robbins, Ward fit don du grand orgue Tamburini opus 74 à trois claviers et trente registres, situé dans l'historique Sala Gregorio XIII, la salle académique ou Aula Magna de l'Institut, inaugurée le 6 novembre 1921 par le célèbre organiste et compositeur Marco Enrico Bossi (1861-1925), qui interpréta pour la première fois ses Tre momenti francescani, op. 140 (voir E. Cominetti). 140 (cf. E. Cominetti, Marco Enrico Bossi, Gioiosa Editrice, Sannicandro Garganico 1999, pp. 49, 110).

    Enfin, concernant l'intérêt du pontife génois pour la musique sacrée, il ne faut pas oublier la lettre 'Non senza vivo' du 19 septembre 1921, envoyée au cardinal Vincenzo Vannutelli (1836-1930), évêque d'Ostie et de Palestrina et doyen du Sacré Collège des cardinaux, à l'occasion de l'inauguration de la statue de Giovanni Pierluigi à Palestrina. Benoît XV voulait y "promouvoir de plus en plus cette ferveur de restauration musicale qui, heureusement commencée par Notre prédécesseur de vénérable mémoire, dans la première année de son pontificat, s'est répandue et intensifiée dans toutes les régions du catholicisme". Il ne voulait pas que la ferveur allumée par les "sages normes" de son prédécesseur se refroidisse, "surtout en ce qui concerne la polyphonie classique qui, comme on l'a si bien dit, a atteint le sommet de sa perfection dans l'école romaine par l'œuvre de Giovanni Pierluigi da Palestrina".

  • Une guerre liturgique ou une guerre de survie ?

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    De sur le site de la revue Catholica :

    Guerre liturgique ou guerre de survie ?

    22 Jan 2022

    La question de la succession du pape François est posée depuis son hospitalisation en juin de l’année passée. Il avait déjà lui-même évoqué la possibilité de se retirer, et fait allusion à la préparation d’un règlement sur le statut inédit d’un éméritat papal, sans toutefois être plus précis sur ses propres intentions. Le journaliste Marco Politi présentait ainsi récemment cette situation : « Le paradoxe des manœuvres de pré-conclave, qui se développent toujours lorsqu’un pontife atteint un âge avancé, est que les opposants à François savent qu’ils ne pourront probablement pas compter sur un pur conservateur, tandis que les réformistes savent qu’il n’y aura pas place pour un François II[1]. » C’est sur ce fond événementiel qu’il paraît nécessaire de comprendre certains faits, méthodes et manœuvres en vue d’un avenir qui se fait prochain et qui mobilise au plus haut point tous ceux qui ont placé leur espoir de transformation radicale de l’Église en Jorge Mario Bergoglio, et ce dernier lui-même dans l’efficacité de ses efforts pour atteindre le même but.

    C’est ainsi notamment que peut s’éclairer, au moins partiellement, l’affaire du motu proprio Traditionis custodes, du 16 juillet 2021, texte d’une brutalité soudaine tendant à mettre un terme à la situation de cohabitation entre les liturgies post-conciliaires et la forme antérieure dite tridentine, situation qu’avait temporairement stabilisée Benoît XVI avec son motu proprio Summorum Pontificum de juillet 2007. Ce dernier était en harmonie avec la distinction entre une « herméneutique de la discontinuité et de la rupture » et une « herméneutique de la réforme dans la continuité », celle-ci étant présentée comme synthèse entre le contenu et l’expression, au sens extensif, du dépôt révélé[2]. Malheureusement, il est dans la nature de toute herméneutique de donner lieu à une diversité insurmontable d’interprétations.

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  • KTO : Traditionis Custodes, dialogue sans langue de buis

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    Le motu proprio Traditionis custodes du pape François et les responsa du Vatican publiées en décembre restreignent de manière importante l’usage du missel de 1962, d’avant le Concile Vatican II. Les réactions du monde tradi sont extrêmement vives : colère, incompréhension, douleur, incertitudes. Comment comprendre cette décision du pape ? Quel impact pour les catholiques attachés à ce qu’on appelait depuis 2007 la forme extraordinaire du rite romain ? Qu’implique la fidélité au successeur de Pierre ? Quel chemin possible ? Nous en parlerons sans langue de buis avec l’abbé Guillaume de Tanouärn, de l’Institut du Bon pasteur, Christophe Geffroy, directeur de La Nef, Mgr Dominique Lebrun, co-responsable de l’instance de dialogue établie par la Conférence des évêques de France et le Frère dominicain Henry Donneaud. Vous aussi, vous pouvez nourrir ce débat par vos questions. Par mail à sanslanguedebuis@ktotv.com Traditionis custodes sans langue de buis, c’est ce vendredi en direct à 20h40 sur KTO et ktotv.com :

     

  • Il aura fallu le Pape François pour abolir l’ancienne messe en latin; même von Balthasar n’y avait jamais pensé

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    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso, en traduction française sur Diakonos.be :

    Il aura fallu le Pape François pour abolir l’ancienne messe en latin. Même von Balthasar n’y avait jamais pensé

    (s.m.) Les polémiques soulevées par le motu proprio « Traditionis custodes » du Pape François, qui signé l’arrêt de mort de la messe de l’ancien rite, ne semblent pas s’apaiser. Andrea Grillo, 61 ans, père de deux enfants, professeur à l’Athénée pontifical Saint-Anselme et l’un des liturgistes les plus connus et appréciés par le pape actuel, vient de justifier la justesse de cette condamnation en s’appuyant sur l’un des plus grands théologiens du vingtième siècle, Hans Urs von Balthasar (1905-1988), comme si ce dernier avait toujours voulu le faire.

    Mais cette relecture de von Balthasar par Grillo est-elle correcte ? D’après les experts, non. Parmi eux, on trouve Nicola Lorenzo Barile, historien de l’Église et spécialiste du Moyen-Âge, « fellow » Berkeley de la Robbins Collection de l’Université de Californie.

    Ce dernier explique, dans l’article qu’il a rédigé pour Settimo Cielo, que von Balthasar n’a jamais soutenu l’abrogation de l’ancien missel, et que celui-ci n’a été aboli ni par Paul VI, le pape de la réforme liturgique post-conciliaire, ni encore moins par Benoît XVI qui, au contraire, a déclaré qu’il n’avait « jamais été abrogé ». Et on connaît la proximité qu’il y avait entre Joseph Ratzinger et von Balthasar, dans le domaine de la théologie comme de la liturgie.

    *

    Von Balthasar « au-delà de S. Pie V » ? Note sur l’extinction présumée de l’ancien rite de la messe.

    de Nicola Lorenzo Barile

    Pourquoi est-il important de lire de vieux livres ? Parce que, selon C. S. Lewis, « chaque époque a sa perspective. Elle est particulièrement douée pour voir certaines vérités et particulièrement encline à commettre certaines erreurs. Nous avons donc tous besoin de livres qui corrigent les erreurs caractéristiques de notre période » (On The Reading of Old Books », 1944).

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  • Quatre personnalités catholiques appellent à « l’estime mutuelle » entre les catholiques attachés à la forme ancienne de la liturgie et les autres

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    Une tribune publiée sur le site du journal La Croix, signée par Dom Jean Pateau Abbé de Notre Dame de Fontgombault, l'Abbé Pierre Amar Prêtre diocésain, Christophe Geffroy Directeur de La Nef, Gérard Leclerc écrivain :

    Guerre liturgique : « Plutôt que de s’accuser mutuellement de présupposés idéologiques, si nous nous écoutions ? »

    TRIBUNE. À l’occasion de la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens, quatre personnalités catholiques appellent à « l’estime mutuelle » entre les catholiques attachés à la forme ancienne de la liturgie et les autres. Ils invitent à « prendre en main » la fraternité à laquelle les chrétiens sont appelés.

    19/01/2022

    « Promouvoir la restauration de l’unité entre tous les chrétiens est l’un des buts principaux du Concile » (1). Tels étaient les premiers mots du décret sur l’œcuménisme de Vatican II. Depuis, on a appris la méthode : dialoguer, s’écouter, s’estimer mutuellement. Accepter parfois ses différences, ne pas les nier. Prier ensemble souvent. Nous avons appris que l’œcuménisme est affectif avant que d’être dogmatique ou juridique. Nous avons aussi compris que l’unité des chrétiens est vitale pour la crédibilité même de l’Évangile. « C’est à l’amour que vous aurez les uns pour les autres que l’on reconnaîtra que vous êtes mes disciples » (Jn 13, 35).

    Peut-être Benoît XVI l’avait-il en tête quand il voulut mettre fin à la division interne des catholiques autour de la liturgie née du Concile. Plutôt que des arguments juridiques ou dogmatiques, il proposa un dialogue. On devait « s’enrichir mutuellement ». Cela supposait de mettre fin à la guerre liturgique fratricide qui avait tant divisé les communautés chrétiennes. Désormais, il nous demandait de nous écouter mutuellement, de dialoguer. L’avons-nous fait ? Pas assez certainement. Nous avons parfois vécu côte à côte comme des étrangers, remplaçant l’enrichissement fraternel par l’ignorance mutuelle. Nous en payons aujourd’hui le prix.

    Une forme de guerre intérieure

    Est-il pour autant nécessaire de renoncer à cette recherche de la paix liturgique ? Sommes-nous réduits à l’uniformisme liturgique comme seul moyen d’unité ? La question est plus grave qu’il n’y paraît. Car elle ouvre aussi une forme de guerre intérieure. Il est indispensable d’être en paix avec son passé pour avancer. Si nous ne sommes pas capables de vivre en paix avec la forme antérieure de la liturgie, alors nous installons la guerre au cœur de ce qui devrait être le sacrement de l’unité des hommes avec Dieu et entre eux.

    La Semaine de prière pour l’unité des chrétiens pose donc d’abord une question interne à l’Église catholique. Le processus synodal qui s’ouvre nous invite à dépasser la verticalité, l’autoritarisme sévère et le juridisme tatillon qui ne font que créer des situations insupportables et des ressentiments durables.

    Des présupposés idéologiques

    Si nous dialoguions ? Plutôt que de s’accuser mutuellement de présupposés idéologiques, plutôt que prêter à l’autre des intentions inavouées ou de l’enfermer dans son histoire, si nous nous écoutions ? Nous découvririons des affectivités blessées, des cœurs humiliés de part et d’autre. Oui, les décennies 1960 et 1970 ont parfois été traversées par une politisation et une radicalisation des positions ecclésiales (notamment liturgiques) qui ont créé des crispations. Oui, les uns comme les autres nous recevons en héritage des attitudes culturelles et sociologiques qui demandent à être purifiées à la lumière de l’Évangile. Mais comment faire ? En se lançant mutuellement des anathèmes : Modernistes ! Intégristes ! Maurrassiens ! Progressistes ! La vérité en sortira-t-elle grandie ? En interdisant par voie réglementaire la publication des horaires de messes ? A-t-on jamais vu qu’une telle méthode contribue à la charité et à l’unité ?

    La multiplication des interdits crée au contraire la fascination et le désir de transgression chez les jeunes générations de clercs comme de laïcs. On devrait se souvenir que les condamnations romaines de Lubac et de Congar ont contribué à les faire lire dans les séminaires mais n’ont pas affermi la confiance envers l’autorité romaine. Bien plus, en multipliant les mesures vexatoires de détails contre l’ancienne liturgie, on court le risque de passer à côté de l’essentiel de la réforme liturgique voulue par le Concile en l’enfermant dans un nouveau rubricisme juridique et autoritaire plutôt qu’en l’ouvrant à la participation du peuple de Dieu.

    Prions les uns pour les autres

    Alors, si nous osions prier les uns avec les autres ? Certes, chacun devrait faire des pas. Mais ils seraient alors accomplis par amour et non par contrainte. L’œcuménisme n’est pas œuvre de diplomatie et d’habilité. Il est d’abord une attitude spirituelle. Alors ouvrons les portes. Aux tenants de la liturgie ancienne, quand ils le pourront par amour et non par obligation juridique, d’oser faire l’expérience de la concélébration, de la belle richesse biblique des lectionnaires du Novus ordo.

    Aux praticiens de la liturgie rénovée suite au Concile de se laisser déranger avec joie par ces communautés qui célèbrent le Vetus ordo et qui portent de beaux fruits de mission. Sommes-nous contraints à nous faire concurrence ? La fraternité serait-elle impossible ? Qui sait même si nos paroisses ne gagneraient pas à célébrer de temps à autre vers l’Orient ou à utiliser l’antique texte de l’offertoire ?

    Un cœur bienveillant

    Allons nous visiter mutuellement ! Allons avec bienveillance passer un dimanche chez celui qui célèbre le même Seigneur avec d’autres rites que les nôtres. Peut-être serons-nous heurtés par telle ou telle manière de faire. Mais si notre cœur est bienveillant, nous y découvrirons des semences de Verbe que nous avons nous-même oubliées.

    La paix liturgique dans l’Église ne pourra pas s’obtenir tant qu’un bord continuera de jeter la suspicion sur la messe de l’autre bord.

    Puisque le pape nous le demande, il revient à tous, évêques, prêtres et laïcs de prendre en main cette fraternité par la base plutôt que d’attendre que des décrets viennent la réglementer. Le risque de l’unité nous est confié par le pape. Et si nous osions le prendre en main ? Si nous osions tendre la main ?

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    [1] Vatican II, décret Unitatis redintegratio, 1.

  • La liturgie, le pape François et le droit propre des religieux : vers une confrontation imminente ?

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    « Le pape et le droit propre des religieux », une note du Père L.-M. de Blignières, prieur de la Fraternité Saint-Vincent-Ferrier publiée sur le site web du bimensuel l’ « Homme Nouveau » ce 18 janvier 2022 :

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    « Fondateur et prieur de la Fraternité Saint-Vincent-Ferrier de Chémeré-le-Roi, le Père Louis-Marie de Blignières développe ici le « droit propre des religieux » dans le nouveau contexte né de la parution du motu proprio Traditonis custodes (la traduction française n'est toujours pas disponible sur le site du Vatican) et des Responsa explicatives, rendant aujourd'hui quasi impossible la célébration de l'ensemble des sacrements – à l'exception de la messe dans certaines limites – selon les livres liturgiques d'avant la réforme liturgique.

    À la suite des récents Responsa de la Congrégation pour le culte divin, comme l’ont fait d’autres supérieurs, j’ai soutenu (Message de Noël du 23 décembre, entrevue dans Présent du 28 décembre) le point de vue que les normes édictées ne nous concernaient pas, du fait que notre droit propre nous garantissait l’usage des quatre livres liturgiques traditionnels. En effet, « une loi universelle ne déroge en aucune manière au droit particulier ou spécial, sauf autre disposition expresse du droit » (CIC, can. 20). Cette importance du droit propre, dans la ligne la plus classique du principe de subsidiarité, de la doctrine sociale de l’Église, et de la pratique canonique, est aujourd’hui gravement méconnue : tant du côté de théologiens progressistes que de certains traditionalistes. C’est un effet conjugué du centralisme presque jacobin des sociétés modernes, d’une philosophie du droit lourdement positiviste et d’une ecclésiologie ultra-romaine, qui voit en l’Église une « monarchie absolue » et dans le Pape une sorte de potentat aux pouvoirs illimités…

    C’est ainsi que l’on nous a objecté notamment :

    « Le pape peut parfaitement modifier des statuts de communautés ou associations, voire les supprimer, s’il le juge prudentiellement opportun : ces communautés émanent de lui parce que lui ou ses prédécesseurs les ont érigées quand ils l’ont jugé opportun ».

    Il n’est en fait pas exact de dire, sans autre précision, que le pape puisse « changer les Constitutions approuvées par lui ». Fondamentalement, la pratique effective des conseils évangéliques est un don qui vient du Christ, et elle constitue un droit des fidèles. L’Église le conserve fidèlement (cf. can. 575).  C’est là un enseignement constant du magistère dès le IVe siècle (cf. Léon 1e, Denzinger-Schönmetzer, n°321), jusqu’à Vatican II (Lumen Gentium, n°43, avec des références au magistère de Pie XI et Pie XII) et à l’Exhortation apostolique Vita consecrata  (1996) :

    « La profession des conseils évangéliques est une partie intégrante de la vie de l'Église, à laquelle elle donne un élan précieux pour une cohérence évangélique toujours plus grande » (n° 3).

    Ensuite, l’organisation canonique de l’observance de ces conseils est requise pour qu’ils constituent un état public de perfection dans l’Église (cf. can. 576). Mais attention ! La hiérarchie ne crée pas les différentes formes de vie religieuse, qui expriment – comme on dit aujourd’hui – divers charismes. Il est contraire à la réalité ecclésiale et historique (et au fond assez monstrueux) de prétendre que ces formes et ces charismes « émanent » de la hiérarchie. Elle les vérifie, elle les améliore, elle en écarte les erreurs éventuelles (comme la pauvreté absolue des franciscains spirituels) ou les pratiques imprudentes ou dangereuses pour la perfection de la vie morale, etc.

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  • Suite du Motu Proprio « Traditionis Custodes » du pape François: les réponses de la Curie pontificale aux dubia exprimés signent-elles la mort du monde traditionnel ?

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    Retrouvez ici le Club des Hommes en Noir pour sa troisième saison. Cette émission fondée en 2012, sur une radio bien connue, par Philippe Maxence, a un concept simple : l'actualité de l'Église décryptée par des prêtres et un laïc. Le Club reprend pour l'année 2022.

    Pour cette première émission les membres du Club se sont intéressés aux  « responsa ad dubia » données par la Congrégation pour le Culte divin et la discipline des sacrements aux questions d'interprétation du motu proprio pontifical. Les échanges entre l'abbé Barthe, l'abbé Celier, l'abbé Guelfucci et Jean-Pierre Maugendre sont placés sous la direction de Philippe Maxence :

  • Chicago : manifestations contre le cardinal Cupich après les restrictions de la messe traditionnelle

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    Cupich 0uinqtsm9dn3y0waps8ljt142581kfp7yc5ziqq.jpgL'archevêque de Chicago a sévèrement restreint les options pour célébrer la « vieille » messe. Maintenant, la résistance s'agite dans l'archidiocèse. Lu sur le site web Kath net :

    « Un groupe de manifestants s'est rassemblé devant la cathédrale de Chicago le 8 janvier pour protester contre les restrictions imposées à la messe traditionnelle en latin par le cardinal Blaise Cupich, archevêque de Chicago. Ils tenaient une affiche adressée au pape François et à l'archevêque Cupich avec la demande suivante : « Mettre fin à la guerre contre notre foi intemporelle ».

    La manifestation faisait partie d'une campagne menée par la Coalition for Cancelled Priests, le Lepanto Institute et Regina Magazine . La campagne s'intitule « Sauvez la messe latine ».

    Le groupe a également manifesté lors de l'apparition de Cupich à la Marche pour la vie à Chicago, qui a eu lieu le même jour.

    Une pétition sur Internet appelant le cardinal Cupich à démissionner a désormais trouvé plus de 52 000 partisans.

    En décembre, Cupich a établi de nouvelles règles avec lesquelles les possibilités de célébrer l'ancienne messe ont été sévèrement restreintes. Ce sont les réglementations les plus strictes actuellement en vigueur aux USA en ce qui concerne la foi traditionnelle. Par exemple, les messes de l'ancien rite étaient interdites à Noël, le dimanche de Pâques et d'autres jours fériés.

    « Les restrictions visent à renforcer l'unité de l'archidiocèse de Chicago et à donner à tous les catholiques de l'archidiocèse la possibilité de professer le Concile Vatican II et ses livres liturgiques, a ‘expliqué’ le cardinal Cupich. »

    Curieuse argumentation…

    Ref. manifestations contre le cardinal Cupich après les restrictions de la messe traditionnelle

  • Traditionis custodes ou la fin d'une tentative de conciliation

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    Du chanoine Laurent Jestin sur le site de la Revue Catholica :

    Fin d’une tentative de conciliation

    4 Jan 2022

    Traditionis custodes, la lettre apostolique en forme de motu proprio du pape François « sur l’usage de la liturgie romaine antérieure à la réforme de 1970 », a frappé par les restrictions pratiques drastiques qu’elle contient. La lettre aux évêques l’accompagnant énonce le terme visé : l’extinction de la messe célébrée selon l’usus antiquior, ce qui, plus que le ton abrupt que tous ont noté, fait de ces restrictions un changement de cap radical. Mais quel en est le fondement ? Nombre de récipiendaires, souvent pour s’en désoler ou s’en déclarer exempts, se focalisent sur l’accusation d’une collusion entre missel ancien et refus du concile Vatican II et du magistère postérieur. C’est se tromper sur l’importance de ce motif effectivement invoqué. Il est second et, pour le bien comprendre dans la logique du motu proprio, il convient de relever une première opposition, plus fondamentale, à la source du raisonnement de Traditionis custodes. Cela, qui n’apparaît qu’en filigrane dans la lettre d’accompagnement adressée aux évêques, se trouve développé par celui qu’à bon droit on considère comme l’un des inspirateurs du document papal et son interprète le plus autorisé, à savoir Andrea Grillo[1]. C’est ainsi un commentaire sur trois niveaux –  le motu proprio lui-même, la lettre qui l’accompagne, l’explicitation d’Andrea Grillo – que nous nous proposons d’entreprendre, avec pour centre l’article 1er du motu proprio, dans le parti pris assumé d’un accord substantiel entre les deux premiers et le troisième niveau.

    Lire la suite sur le site de la Revue Catholica

  • Ecce, advénit dominátor Dóminus

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    Malach 3,1; 1 Par 29,12 Ecce, advénit dominátor Dóminus: et regnum in manu eius et potéstas et impérium

    Ps 71,1 Deus, iudícium tuum Regi da: et iustítiam tuam Fílio Regis. V. Glória Patri, et Fílio, et Spirítui Sancto. R. Sicut erat in princípio, et nunc, et semper, et in saecula saeculórum. Amen

    Malach 3,1; 1 Par 29,12 Ecce, advénit dominátor Dóminus: et regnum in manu eius et potéstas et impérium