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liturgie - Page 55

  • Traditionis custodes : sortir de la crise par le haut

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    De Jean Bernard sur le site de La Nef :

    Sortir de la crise par le haut

    Traditionis custodes a provoqué de fortes secousses dans l’Église, un peu comme l’avait fait la révocation de l’édit de Nantes par Louis XIV. Point de vue et propositions – à débattre – pour sortir de cette crise.

    Lorsque, en 1685, Louis XIV révoqua l’édit de Nantes, cette décision, motivée par la volonté d’assurer l’unité religieuse et politique du Royaume, fut accueillie par un concert de louanges émanant de la très grande majorité des catholiques français. Pourtant, chacun s’accorde à dire que la révocation de ce qui constituait un édit de tolérance religieuse fut non seulement une faute morale et une catastrophe économique, mais également un piteux échec : la destruction des temples et les dragonnades n’empêchèrent nullement la reconstitution d’un protestantisme clandestin (« le Désert ») et provoquèrent même des révoltes sporadiques, la plus connue étant celle des Camisards (1702).

    Or, à plus de quatre siècles d’écart, et toutes choses étant égales par ailleurs, il n’est pas certain que la postérité réserve, dans le long terme, un jugement nettement plus favorable au motu proprio du pape François Traditionis custodes du 16 juillet 2021 au regard tant de son contenu, de ses conséquences et de ses justifications.

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  • Pourquoi ne se parle-t-on pas plus souvent entre catholiques de tendances différentes ?

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    De Christophe Geffroy, en éditorial, sur le site de La Nef :

    Plaidoyer pour le dialogue

    Messe à l’abbaye Sainte-Madeleine du Barroux © Le Barroux

    ÉDITORIAL

    Le motu proprio Traditionis custodes puis les Responsa ad dubia restreignant fortement l’usage de l’ancien missel ont choqué bien au-delà du cercle des traditionalistes, beaucoup ne comprenant pas la sévérité et la généralisation des mesures ni la dureté du ton, aucune empathie envers cette portion du troupeau n’apparaissant dans ces textes publiés brutalement sans aucune discussion préalable. Souffrance et incompréhension se sont depuis largement manifestées, mais sans qu’un véritable échange public ait eu lieu. Cela s’est réalisé grâce à la chaîne de télévision KTO, au cours d’un débat courtois où des traditionalistes ont pu s’exprimer (1). Nous-mêmes, dans une tribune de La Croix cosignée avec Dom Jean Pateau, Père Abbé de Notre-Dame de Fontgombault, l’abbé Pierre Amar et Gérard Leclerc, avons appelé à un dialogue fraternel au sein de l’Église sur ces questions douloureuses (2).

    Une chose, en effet, était frappante en regardant le débat de KTO et, au reste, tous les débatteurs en convenaient : pourquoi ne se parle-t-on pas plus souvent entre catholiques de tendances différentes ? Alors que l’Église, à juste titre, est si ouverte aux dialogues œcuménique et interreligieux, pourquoi semble-t-elle incapable de susciter de tels dialogues en son sein avec ses franges plus ou moins marginalisées ?

    Deux niveaux de dialogue

    Il convient cependant de distinguer deux niveaux indépendants : le dialogue dans l’Église qui relève principalement de la responsabilité de la hiérarchie et le débat qui s’organise dans les médias (télévision, radio, journaux, internet, colloques…). Or, force est de constater que les « tradis » sont très peu présents dans ces deux instances. Pour la première, la Conférence des évêques de France (CEF) a mis sur pied depuis peu une structure de dialogue conduite par deux évêques, Mgr Dominique Lebrun, archevêque de Rouen, et Mgr Olivier Leborgne, évêque d’Arras. C’est assurément une très bonne chose et, dans les temps troublés actuels, on pourrait espérer que cette structure redouble d’activité. Mais il me semble que ce n’est pas suffisant : il est essentiel que des échanges personnels et réguliers puissent avoir lieu entre chaque responsable de communauté traditionnelle et des évêques ; il serait aussi utile d’instaurer une commission d’études où siégeraient des théologiens de ces communautés traditionnelles et d’autres délégués par la CEF pour examiner, d’une part, les points de blocage sur certains aspects de Vatican II et de la réforme liturgique, comme Benoît XVI l’avait réalisé avec la Fraternité Saint-Pie X, et, d’autre part, d’une façon positive, de réfléchir aussi aux aspects pouvant faire l’objet d’avancées.

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  • Les origines de la crise liturgique depuis 1945, entretien avec Denis Crouan

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    D'Arnaud Dumouch :

    Denis Crouan reçoit quantité de messages disant que l’arrêt de Pro Liturgia est une perte. C'est un plaisir de voir que son association était appréciée. Il répond à chaque personne en précisant que Pro Liturgia n’est pas totalement « hors service » puisqu’on pourra retrouver des informations sur la liturgie sur l'Institut belge "Docteur Angélique" et sur « Belgicatho ». Hier, ce sont les amis anglais de l’« Association for Latin Liturgy » lui ont envoyé un message…

    De son coté, Denis Crouan prépare quelque chose sur le thème de la liturgie et de l’eschatologie (thème pas facile !) et aussi une série de cours sur les origines de la liturgie et son histoire au cours des siècles… jusqu’à Vatican II et le « fameux » Motu proprio du pape François.

    Les origines de la crise liturgique depuis 1945, entretien avec Denis Crouan (59 mn) On croit souvent que la crise date de Vatican II (1964). On se trompe. La crise trouve ses racines bien plus profondément, dans les attaques contre la vérité et la charité. Le beau n’entre en crise que parce que le vrai et le bien le sont, comme un corps privé de l’Esprit Saint. Analyse de la réforme liturgique de Vatican II (missel de 1969). La falsification qui en a suivi dans l’Occident, parallèlement à la crise occidentale de déconstruction de « mai 68 ». Une vague est passée sur l’Occident, emportant tout. La tentative pastorale de Benoît XVI en 2007 par son Motu Proprio espérant une paix liturgique entre deux camps antinomiques. Liturgie ordinaire et liturgie extraordinaire. Le rétropédalage du pape François par un autre Motu Proprio, à cause, semble-t-il, d’un effet indésirable grave constaté par quelques évêques : une Eglise parallèle rigide et élitiste était en train de se créer.
  • Liturgie : Au Bénin, Mgr Pascal N’Koué, archevêque de Parakou donne une interprétation bantoue du Motu Proprio « Traditionis Custodes » du pape François

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    Lu sur le site web du Forum Catholique :

    mons-nkoue-arcivescovo11.jpg« Comme je l’évoquais dans la Vie Diocésaine du mois d’août 2021, le Pape François a publié un document intitulé "Traditionis Custodes", le 16 juillet 2021. Il y aborde la question des formes liturgiques. En peu de mots, il limite les possibilités de la célébration de la messe selon le missel ancien dit "de saint Pie V". Mais il ne l’abroge pas comme certains parmi nous le pensent et le clament tout haut.

    Ce texte, qui se veut normatif et non dogmatique, a été écrit par le propre mouvement (initiative) du Pape, d’où le nom latin de "Motu Proprio". Sa portée est donc, par nature, différente d’autres documents magistériels. Une exhortation post-synodale, par exemple, est revêtue d’une autorité plus grande. Une encyclique encore davantage. Cependant, cet écrit propose un cadre liturgique que les évêques doivent mettre en place. Cela étant, des dispenses peuvent être obtenues de Rome si les évêques estiment que le bien spirituel de leurs propres diocèses le demande (cf. CIC 1983, c. 87 § 1).

    Le Motu Proprio qui nous occupe vient modifier la discipline proposée par saint Jean-Paul II et confortée par le pape émérite Benoît XVI. Plus qu’une opposition de principe, il faut vraisemblablement y voir deux appréhensions d’une seule situation, deux façons différentes de chercher le bien du Corps Mystique du Christ. Peut-être que le prochain pape restera sur la voie de François. Peut-être qu’il reviendra à ce que préconisaient les précédents pontifes. Peut-être même qu’il proposera une troisième voie. Bien malin qui peut le savoir avec une certitude absolue aujourd’hui !

    Les réactions à ce Motu Proprio ont été nombreuses et variées, tantôt pour, tantôt contre ; parfois on a utilisé des textes normatifs de la liturgie sacrée comme un pilon pour écraser celui qui n’est pas d’accord, parfois même contre l’Autorité suprême de l’Église. Alors qu’en fait, il ne s’agit pas tant d’être pour ou contre un document pas plus que d’être pour Paul, Apollos ou Pierre. Il s’agit d’être uni au Christ, pour étendre son règne parmi les nations.

    Je crois qu’il est temps pour les catholiques du monde entier de faire preuve d’un amour vrai (non d’une vague sympathie ou simple affection) envers le Saint-Siège, et cela dans un respect filial et une soumission authentique envers le Saint-Père.

    Pour aider à atteindre cet objectif de paix et d’union, je voudrais faire quelques considérations au sujet de ce Motu Proprio, tant sur son fond que sur les raisons qui ont poussé le Pape François à rédiger ce document. Ma contribution modeste n’apportera probablement pas d’éléments nouveaux à tout ce qui a déjà été dit et écrit sur le sujet. Mais elle pourra avoir son utilité pour le peuple de Dieu de Parakou un peu embrouillé.

    Remarquons d’emblée que si cette problématique est essentiellement occidentale, du fait de l’histoire, elle ne l’est pas exclusivement, car l’Église est universelle. Il suffit de regarder les origines si variées des cardinaux qui se sont exprimés à ce sujet : un Asiatique, le cardinal Zen ; un Européen, le cardinal Müller ; un Africain, le cardinal Sarah ; un Américain, le cardinal Burke etc.

    Ensuite, je comprends que le Pape s’inquiète des déviances et durcissements. C’est son rôle de Pasteur universel de veiller au grain. Je le soutiens de tout mon cœur dans son désir de communion. Lorsqu’il parle de certaines attitudes négatives qui l’ont amené à faire son choix, et qu’il expose ses craintes, il est manifestement sincère. Je ne peux aussi qu’être d’accord avec lui lorsqu’il évoque la nécessité de la reconnaissance par tous de la légitimité du Missel Romain de Paul VI. Mais parmi les prêtres utilisant habituellement l’ancien missel, les travers mis en causes sont, je pense, assez rares et minoritaires. En tout cas dans notre diocèse, nous ne rencontrons aucun problème sur cette réalité.

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  • "Les évêques allemands ne défendent pas la foi" (cardinal Müller)

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    De Karl Gustel Wärnberg sur le Catholic Herald :

    Les évêques allemands ne défendent pas la foi

    27 janvier 2022

    En arrivant à Ratisbonne en provenance de Stockholm, la pandémie était omniprésente. Même à St Wolfgang, le bâtiment du séminaire du XIXe siècle où j'ai rencontré le cardinal Gerhard Müller, on ne pouvait échapper à ce moment de l'histoire. Les couloirs étaient vides ; le cardinal, habituellement imposant, est entré dans le petit salon en portant un masque facial et une simple tenue cléricale.

    Nous parlions en plein milieu de la pandémie, et nous avons commencé par la réponse de l'Église à celle-ci. Beaucoup ont demandé comment l'abrogation de l'obligation de la messe dominicale a affecté la vie de l'Église. Le cardinal a été clair : les effets négatifs sont nombreux, a-t-il dit. "Les gens s'habituent à l'idée qu'il n'est pas si important d'être présent corporellement. Certains pensent qu'il suffit d'être présent virtuellement. " 

    Cette juxtaposition du virtuel et du réel a été un thème récurrent dans l'explication du cardinal. "Nous croyons en la présence réelle. Dieu s'est fait chair et a vécu parmi nous. Ce n'est pas un symbole, c'est un passage réel et absolu de la mort à la vie. Il est présent dans l'Église, qui est son corps. Avant tout, nous avons l'Eucharistie, la présence corporelle réelle du Christ parmi nous, et la nourriture de notre vie." C'est pourquoi nous avons l'obligation de participer corporellement à la messe, car il découle de notre nature humaine que la physicalité est essentielle à notre vie. Le cardinal a insisté sur ce point : assister à la messe "n'est pas une question de discipline, mais a trait à la substance de notre foi".

    En parlant de la nécessité d'assister à la messe, notre conversation s'est naturellement tournée vers le motu proprio récemment promulgué par le pape François, Traditionis custodes, qui restreint la célébration du rite dit tridentin, et son contraste avec le Summorum Pontificum du pape Benoît XVI qui était plus libéral en autorisant la célébration du rite extraordinaire. Assis dans une ville si fortement associée à Benoît XVI et dans le diocèse d'origine du cardinal, j'ai demandé si le pape émérite avait surmonté les divisions de l'Église ou, comme le prétend le nouveau motu proprio, s'il les avait accentuées. "Le pape Benoît", a-t-il répondu, "a surmonté les divisions de l'Église concernant la forme du rite en latin. Il y a plus de 20 rites légitimes dans l'Eglise et au sein du rite latin nous avons des subdivisions comme la liturgie ambrosienne. Le fond n'a pas changé au Concile, seulement la forme. Mais cela ne supprime pas les autres rites. Il était sage [du pape Benoît] de parler d'une forme extraordinaire et d'une forme ordinaire, car ce sont des versions de la même liturgie." 

    Pour le cardinal, le même argument que pour le pape Benoît tient : ce qui est considéré comme la forme ordinaire depuis plus de 500 ans ne peut être supprimé, et il n'est certainement pas dogmatiquement erroné. Après le Concile Vatican II, la forme a changé, mais la foi qui sous-tend les deux formes reste la même. 

    En ce qui concerne Traditionis custodes, le cardinal Müller estime qu'il ne s'agit pas d'une "décision profondément réfléchie et qu'il est faux de dire que la liturgie réformée est la seule "lex orandi"." Le cardinal, ancien préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi poursuit : "Il n'y a pas de théologie bonne et réfléchie derrière ces documents ; c'est de l'idéologie et cela ne respecte pas le Concile Vatican II. Nous ne pouvons pas gouverner l'Église par simple réaction. Nous avons besoin d'une argumentation précise."

    Notre discussion a eu lieu le jour même où de nouvelles clarifications sur la forme extraordinaire ont été publiées par le Vatican. Nous avons parlé de la manière dont le nouveau motu proprio a été mis en œuvre dans l'Église, selon l'expérience du cardinal Müller. 

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  • Lumen ad revelationem gentium

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    R. Lumen ad revelatiónem géntium,

    Lumière pour éclairer les nations

    et glóriam plebis tuae Israel.

    et gloire de ton peuple Israël

    1. Nunc dimíttis servum tuum, Dómine, secúndum verbum tuum in pace. R.

    Maintenant, Seigneur, tu peux laisser s'en aller ton serviteur en paix selon ta parole

    2. Quia vidérunt óculi mei salutáre tuum. R.

    Parce que mes yeux ont vu ton salut

    3. Quod parásti ante fáciem ómnium populórum. R.

    Que tu as préparé devant la face de tous les peuples

    4. Gloria Patri et Filio, et Spiritui Sancto. R.

    Gloire au Père et au Fils et au Seint Esprit

    5. Sicut erat in principio, et nunc, et semper, et in saecula saeculorum. Amen. R.

  • Le missel de Vatican II et le missel de Trente devenus inconciliables ?

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    Si quelqu’un dit que la liturgie tridentine reste « lex orandi » : anathema sit ? Réponse de l’abbé Claude Barthe dans la Lettre mensuelle  d'information et d'analyse "Res Novae"  de février 2022 :

    « La violence de l’offensive déclenchée par le pape François contre la liturgie traditionnelle, coupable de prospérer alors qu’elle jure trop visiblement avec la liturgie nouvelle, a surpris jusque dans les milieux progressistes. Cette violence est d’abord dans le fond : Traditionis custodes annule Summorum Pontificum sur un point majeur: « Ces deux expressions de la lex orandi de l’Église [le missel promulgué par Paul VI et le missel promulgué par Pie V et réédité par Jean XIII] n’induisent aucune division de la lex credendi de l’Église ; ce sont en effet deux mises en œuvre de l’unique rite romain », disait Benoît XVI. Ce qu’infirme François : « Les livres liturgiques promulgués par les Saints Pontifes Paul VI et Jean-Paul II, conformément aux décrets du Concile Vatican II, sont la seule expression de la lex orandi du Rite Romain ».

    Mais Traditionis custodes n’est pas un retour pur et simple à la promulgation de la réforme par Paul VI. Succédant à Summorum Pontificum, c’est un renforcement de sa signification.

    Rappel sur l’adage Lex orandi, lex credendi

    On prie ce que l’on croit, on croit ce que l’on prie. Le culte divin dont use l’Église est un vecteur privilégié de la profession de foi. Le fameux adage : lex orandi, lex credendi exprime les rapports étroits du culte divin, avec ses prières, gestes, symboles, et de la profession de foi, catéchisme, dogme. « Par la manière dont nous devons prier, apprenons ce que nous devons croire : legem credendi statuat lex supplicandi, que la loi de la prière règle la loi de la foi », disait une lettre aux évêques de Gaule attribuée au pape Célestin Ier, (il s’appuyait sur les « ces formules de prières sacerdotales », les collectes de la messe, pour répondre à l’hérésie pélagienne).

    Pie XII avait donné une précision dans l’encyclique Mediator Dei, que les experts audacieux du Mouvement liturgique auxquels elle s’adressaient auraient dû prendre au sérieux : la liturgie n’est pas un terrain d’expérience qu’approuve ensuite l’Église, comme si le magistère était à la remorque des pratiques, mais c’est d’abord parce qu’elle est soumise au suprême magistère que la prière de l’Église « fixe » la règle de foi comme un des modes d’expression de ce même magistère.

    Ce qui, rapporté aux modifications – généralement très lentes, organiques comme on dit – que l’Église romaine approuve dans telle partie de son culte, ou de celles qu’elle apporte en édictant un office ou une messe, ou en procédant à telle réorganisation dans le calendrier, le rituel, le bréviaire, nous assure qu’au minimum elles ne contiennent pas d’erreur, et qu’elles peuvent aussi apporter des précisions doctrinales (l’institution de la messe et de l’office du Christ-Roi par Pie XI).

    Par la nature de ce qu’est le magistère – la transmission du dépôt révélé –, la formulation postérieure ne contredit jamais l’ancienne, mais elle l’éclaire. Par exempleles mots transsubstantié, transsubstantiation, canonisés au XIIIe siècle par Innocent III et le 4ème concile du Latran, explicitent le terme de conversio du pain et vin en Corps et Sang, utilisé par saint Ambroise dans son De Sacramentis. Parler aujourd’hui de conversio reste parfaitement catholique ; mais en revanche, s’en tenir au terme de conversio en refusant celui de transsubstantiation serait fort suspect.

    On ne peut faire une analogie rigoureuse avec la succession des « formulations » du culte, mais le principe est identique : « De même, en effet, qu’aucun catholique sérieux ne peut, dans le but de revenir aux anciennes formules employées par les premiers conciles, écarter les expressions de la doctrine chrétienne que l’Église, sous l’inspiration et la conduite du divin Esprit, a dans des âges plus récents élaborées et décrété devoir être tenues, […], de même, quand il s’agit de liturgie sacrée, quiconque voudrait revenir aux antiques rites et coutumes, en rejetant les normes introduites sous l’action de la Providence, à raison du changement des circonstances, celui-là évidemment, ne serait point mû par une sollicitude sage et juste[1]. »

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  • Une "Introduction à la théologie de la liturgie" en cours du soir (Namur)

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    Se former en liturgie ? C’est possible ! 

    « Introduction à la théologie de la liturgie. (Re)découverte du Missel romain », tel est le nom donné au cours de 12 séances qui aura lieu du 7 février au 23 mai 2022, le lundi de 19h45 à 21h15. En prenant appui sur cette nouveauté éditoriale, les participants seront initiés à l’histoire interne et externe du missel, à l’ecclésiologie qui en découle, à la célébration du mystère de la foi dans l’année liturgique et à la liturgie ainsi qu’à l’articulation « eucharistie et vie chrétienne » / « eucharistie et vie du monde ».

    Ce cours peut bien sûr s’inscrire dans la formation des futurs acteurs pastoraux et des futurs enseignants. Il peut également être suivi par toute personne, déjà formée ou non, intéressée par la liturgie et par son approfondissement.

    Voici le titre des 12 séances, organisées en 3 modules :

    Introduction

    1.1. Introduction. L’eucharistie, apocalypse (révélation) du mystère de Dieu (Joël Rochette)

    1.2. Bible et liturgie. Liturgie de la Parole (Didier Luciani)

    1.3. Histoire du Missel romain : de la dernière cène à Paul VI (Olivier Collard)

    1.4. Le plan de la messe et découverte de la nouvelle traduction (Xavier le Paige, Maxime Bollen)

    Approfondissement

    2.1. Le processus de traduction de la nouvelle édition typique (Henri Delhougne)

    2.2. Le développement de l’année liturgique (temporal et sanctoral) (Pierre Piret s.j.)

    2.3. Les prières eucharistiques (Quentin Collin)

    2.4. Notre Père, fraction du pain et communion (Quentin Collin)

    Pastorale liturgique

    3.1. Le livre du prêtre ? Missel romain et ecclésiologie (André Haquin)

    3.2. Chanter la liturgie. Propositions pour la nouvelle traduction (Philippe Robert)

    3.3. Eucharistie et vie chrétienne – eucharistie et vie du monde, pédagogie de l’eucharistie (Jules Solot)

    3.4. Conclusion. Pour un renouveau de la pastorale liturgique et sacramentelle dans nos diocèses (l’équipe du SPL)

    On peut bien sûr suivre l’ensemble de ces douze séances. Néanmoins, ces séances peuvent être suivies indépendamment les uns des autres. Ainsi, il vous est tout à fait possible de choisir le sujet qui vous intéresse le plus. En outre, si les séances se déroulent physiquement à Namur, elles peuvent être suivies en ligne (en direct et en podcast) pour permettre à chacun d’y participer pleinement.

    INSCRIPTION : CLIQUEZ ICI
    (Code du cours : 30)

    Cliquez sur l’image pour télécharger le dépliant de présentation.

  • Pourquoi le site "Pro Liturgia" jette-t-il l'éponge ? Une interview de Denis Crouan

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    D'Arnaud Dumouch :

    Pourquoi le site "Pro Liturgia" (défense de la liturgie de saint Paul VI) jette l'éponge ? (41 mn) 

    https://youtu.be/lcNbI16Qj3Q

    Interview de Monsieur Denis Crouan, fondateur et recteur du site « Pro Liturgia ». (par Arnaud Dumouch)

    Depuis des années, Denis Crouan, en communion par des contacts personnels avec le pape Benoît XVI, défendait sur le site « PRO LITURGIE » la liturgie du Concile Vatican II, telle que la souhaite le Concile, faite de dignité orientée vers l'amour intime entre l'âme et Jésus eucharistie. Il a décidé de tout arrêter.  

    CITATION DE SON DERNIER MESSAGE : "Demander au clergé actuel que soit respectée la liturgie de l’Église conduit à perdre son temps : avec une obstination souvent doublée d’une profonde inculture, ceux qui occupent les places d’où ils sont censés enseigner, précéder, et conduire les fidèles – à tous les niveaux dans l’Eglise, du pape au simple curé de paroisse – semblent vouloir systématiquement saboter le culte divin d’une façon qui demeure parfaitement incompréhensible". 

    Cette phase de découragement aboutira, je l'espère, à ce que Monsieur Denis Crouan nous donne, pour l'Institut Docteur Angélique, un cours de liturgie sur Internet en vidéos.

  • "Le parfum s’est dissipé, et le vase rompu demeure..." Billet d'humeur

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    Un ami, lecteur fidèle de belgicatho, nous adresse ce :

    Billet d’humeur

    Nous le savons déjà, le grand mérite du présent pontificat sera d’avoir favorisé le débat. Les disputes aussi, à fleuret moucheté ou le sabre au bout du bras, la charité chrétienne n’apparaissant que par intermittence sur le champ de bataille, encore qu’il puisse s’agir le plus souvent de ses oripeaux.

    Mais comme depuis Bernanos « Tout est grâce », accueillons ces débats comme s’ils étaient initiés par Dieu lui-même en vue de clarifier l’horizon forcément restreint des uns et des autres. Parmi les innombrables sujets d’affrontement – il faut parfois appeler les choses par leur nom – citons au hasard le rôle éminent de la Pachamama dans l’évangélisation, la disparition voulue et donc organisée de l’ancien rite liturgique, la présence au Vatican d’hommes du monde et bien peu d’Eglise, les propos nébuleux et parfois contradictoires du successeur de Pierre quand il prend l’avion et bien d’autres choses que certains lecteurs pourront identifier à loisir.

    Tandis que nous ne manquons pas de nous anathématiser à coups d’extraits du dernier « motu proprio » en date, d’articles du code de droit canonique, de citations du Docteur Angélique et des actes de divers Conciles, l’institution ecclésiale poursuit en Europe, et aussi ailleurs, sa vertigineuse plongée dans les abysses de l’histoire, n’intéressant plus personne - dans le meilleur des cas – ou suscitant une dernière coulée de haine chez ceux qui veulent encore tirer sur l’ambulance, laquelle ne deviendra pas l’hôpital de campagne tant vanté.

    Le 28 août 1946 paraissait dans la presse un billet de François Mauriac qui contenait ce texte : « Ce parfum d’un vase brisé, dont Renan disait que nous vivons, ce parfum s’est dissipé, et le vase rompu demeure, - ce vase qui est l’Eglise et dont les débris sont les églises ». Le « Vase rompu demeure ». Prions et agissons pour qu’il en soit ainsi !

    P. L.

  • Liturgie : nouvelles attaques du Pape François contre les « rigidités » qui selon lui menacent l’Eglise

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    pape (1).jpgLe dialogue avec le pape actuel n’est pas pour demain : dans son homélie de la messe de la Parole de Dieu du 23 janvier, François a blâmé une nouvelle fois les « tentations perverses de rigidité » présentes selon lui dans l’Église. Lu sur le site web de l’hebdomadaire « Famille Chrétienne » :

    « Durant la messe, le pape François a, dans son homélie, dénoncé vigoureusement les rigidités qui menacent aujourd’hui l’Église. Mettant d’abord en garde contre la « tentation de nous enfermer dans une religiosité sacrale qui se réduit à un culte extérieur », il a insisté sur le fait que Jésus n’était pas venu « remettre une liste de normes ni présider une cérémonie religieuse ». Au contraire, il est « descendu dans les rues du monde pour rencontrer l’humanité blessée ».

    Il a alors fustigé les « tentations de rigidité », une véritable « perversion » selon lui. Puis il a considéré que les personnes pensant trouver Dieu en étant inflexibles suivaient en réalité une idole. « Et une idole, ce n’est pas Dieu », a-t-il insisté, invitant à écouter la Parole de Dieu qui « transforme ».

    En improvisant largement, il a également dénoncé une autre tentation présente dans l’Église, celle de la « spiritualité angélique », ces mouvements spirituels « gnostiques » qui proposent une « Parole de Dieu qui vous met “en orbite” et ne vous laissent pas toucher la réalité ». Or l’Évangile « nous place dans la vie, dans les situations quotidiennes, dans l’écoute des souffrances de nos frères et sœurs ». Le pape avait quelques instants auparavant déploré avec douleur le fait de voir « nos frères et sœurs mourir en mer parce qu’ils ne sont pas autorisés à débarquer ».

    En conclusion, le chef de l’Église catholique a appelé les chrétiens à remettre la Parole de Dieu « au centre » de la vie de l’Église. « Ainsi, nous serons libérés de tout pélagianisme rigide, de toute rigidité, et nous serons libérés de l’illusion des spiritualités qui vous mettent ‘en orbite’ sans se soucier de nos frères et sœurs ».

    Ref. Le pape fustige les « tentations de rigidité » qui menacent l'Église

  • "Pro liturgia" jette l'éponge

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    De Denis Crouan sur son site "Pro liturgia" (25 janvier 2022) :

    Dernier message

    Demander au clergé actuel que soit respectée la liturgie de l’Église conduit à perdre son temps : avec une obstination souvent doublée d’une profonde inculture, ceux qui occupent les places d’où ils sont censés enseigner, précéder, et conduire les fidèles – à tous les niveaux dans l’Eglise, du pape au simple curé de paroisse – semblent vouloir systématiquement saboter le culte divin d’une façon qui demeure parfaitement incompréhensible.

    Il faut se séparer de ce clergé qui depuis des années s’emploie à imaginer avec une inexplicable persévérance des célébrations liturgiques qui ne rassemblent plus que des naïfs, des « suivistes » qui placent leur besoin de convivialité et de sentimentalisme avant toute préoccupation de vérités de foi et de sens liturgique au point de les oublier, voire de les nier et d’en priver ceux qui en éprouvent le besoin.

    Il faut quitter un clergé et des pratiquants qui se trouvent confortés et rejoints dans leurs attitudes par des évêques qui s’égarent dans des lectures biaisées des textes magistériels (comme le prouvent leurs façons de lire et d’appliquer aussi bien le concile Vatican II que le Motu proprio « Traditionis custodes » du pape François).

    Que ceux qui veulent continuer à faire des scoubidous ou des coloriages et à chanter des niaiseries au cours de messes tantôt kitch tantôt fadasses le fassent en toute liberté : ils ne transmettront rien aux générations futures.

    Que ceux qui veulent s’attacher à la raideur des chasubles ou aux dentelles des aubes qui sont la marque de fabrique de célébrations faussement « traditionnelles » le fassent s’ils y trouvent leur bonheur : par les temps qui courent, chaque façon de célébrer la liturgie doit être considérée comme acceptable.

    Que nos évêques qui veulent se faire les hérauts d’une pastorale hors sol qui n’a jamais rien produit le fassent si ça leur donne le sentiment d’être à la hauteur de leur mission : les extravagances dont ils sont capables et qui n’étonnent plus ne sont pas encore épuisées.

    Que le pape Bergoglio veuille davantage s’intéresser à Luther et à Pachamama qu’à la doctrine et la morale de l’Église, c’est son choix : un choix que chacun est en droit d’estimer regrettable et plus que risqué.

    Quoi qu’il en soit, tout cela, cette façon dont se présente l’Eglise et sa liturgie n’a plus aucun intérêt pour le simple fidèle qui souhaite échapper aux trahisons d’un clergé qui se complet dans la gestion de paroisses vides et où ne vibrionnent plus que des « laïcs engagés » qui prétendent « animer » des liturgies qui sont, au mieux, des soupes tièdes qu’on avale par esprit de sacrifice, au pire des poisons pour la paix intérieure et l’équilibre psychologique.

    Certes, il reste des havres de paix que sont les monastères qui ont résisté au vent du modernisme et qui ont reçu et appliqué Vatican II avec foi et intelligence. Mais un monastère, s’il peut être un lieu occasionnel de ressourcement, n’est pas le sanctuaire paroissial qu’un fidèle laïc doit normalement fréquenter en étant assuré d’y vivre et d’y alimenter sa foi dans le silence et la contemplation.

    Pour se détacher de cette situation ecclésiale devenue délirante et toxique au point de nuire à la paix intérieure et à la foi catholique, il a été décidé de mettre un terme à l’ « aventure » de Pro Liturgia. La situation actuelle et sans avenir, entretenue par un clergé en partie erratique et des laïcs qui ont accepté d’être déboussolés au point de ne plus s’interroger sur ce qu’on leur fait faire au cours des messes, l’exige.

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    Le mot d’ordre de nos évêques est qu’il ne faut confier de messes
    ni aux “traditionalistes” ni aux fidèles qui respectent les décisions
    de Vatican II en matière de liturgie mais uniquement à ceux qui malmènent le culte divin.
    Par conséquent, essayer de discuter avec ces pasteurs mitrés dont la logique est impénétrable
    fait perdre du temps (et parfois même la foi).