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Enseignement - Education - Page 48

  • Qui va financer le Pacte mondial pour l'Education du Pape François ?

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    De Jeanne Smits sur son blog :

    Les financiers potentiels du Pacte pour l'éducation du pape François selon Jeffrey Sachs : l'ONU, le FMI, l'UE, Bill Gates et quelques autres grands de ce monde

    L’économiste américain, Jeffrey Sachs, partisan avoué du contrôle de la population, a annoncé au Vatican le nom de certains partenaires financiers potentiels du Pacte mondial pour l’éducation que le pape François lancera le 14 mai prochain en vue de créer un « nouvel humanisme ». Sur la liste – présentée sur écran lors d’un atelier sur ledit Pacte organisé à l’Académie pontificale des sciences les 6 et 7 février derniers – figurent le milliardaire américain Bill Gates, le magnat des affaires le plus riche de Chine, Jack Ma, Mukesh Ambani, patron de la plus grosse société pétrochomique de l’Inde et l’homme le plus riche d’Asie, l’UNESCO et plusieurs autres agences des Nations Unies, ainsi que la Banque islamique de développement.

    Une grande partie des informations et des développements de cet article sont repris dans l’excellent article publié hier par Diane Montagna sur LifeSiteNews, en particulier le compte-rendu de son très révélateur entretien avec Mgr Sanchez Sorondo, organisateur de l'atelier.

    Lire la suite sur le blog de Jeanne Smits

  • Célibat sacerdotal : Un silence éloquent

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    pape_franc_ois-it624098k-a6b6f.jpgQuerida Amazonia : le Pape appelle à envoyer des prêtres en Amazonie et non à remettre en cause la règle du célibat. D’Aymeric Pourbaix sur le site de France Catholique :

    "Après la discussion synodale, le chef de l’Église catholique a exercé son autorité: il a tranché. Cela n’a pas forcément arrêté les discussions ni les arrière-pensées, de part et d’autre, mais une décision a été prise, et elle est souveraine. En ce sens, elle fera date.

    Le plus étonnant est que cette décision, amplement commentée, s’apparente plutôt à une décision en creux : « le Pape ne s’est pas prononcé », lit-on dans la presse, sur la question qui a agité les esprits pendant le synode, et jusqu’à ces derniers jours, avec la parution du livre du cardinal Sarah, avec la participation de Benoît XVI : l’ordination d’hommes mariés, les viri probati. Et de fait, le pape n’en parle pas, mais ce silence est éloquent. Car c’est un fait qu’il n’a pas retenu une proposition qui figurait dans le document final du synode de l’automne dernier, donc approuvé par une majorité des évêques participants.

    Et il serait réducteur d’en faire un simple calcul politique, issu d’un rapport de forces. Celui-ci existe certes, mais ce n’est pas le tout de la vie de l’Église. L’Église n’est pas plus une ONG qu’une assemblée politique. « Je ne pense pas à ce stade que c’est quelque chose que nous allons faire, parce que je n’ai pas senti que le Saint-Esprit est à l’œuvre en ce moment », avait-il confié aux évêques américains reçus à Rome, deux jours avant la publication de l’exhortation.

    Ce qui rejoint une autre de ses déclarations, dans un livre d’entretien paru le 11 février, veille de la publication de l’exhortation apostolique : « Je suis convaincu que le célibat est un cadeau, une grâce et, marchant dans le sillage de Paul VI et puis de Jean-Paul II et de Benoît XVI, je ressens fortement le devoir de penser au célibat quant à une grâce décisive qui caractérise l’Église catholique latine ».

    La Sainte Église, corps du Christ, est avant tout gouvernée par l’Esprit-Saint. C’est son principe premier, le plus puissant, car divin. Il n’est pas inutile de le rappeler par les temps qui courent… L’histoire et l’actualité récente enseignent que cela ne lui a pas épargné les errements de certains de ses membres, mais que la foi de Pierre, elle, n’a jamais défailli, conformément à la parole du Christ (Luc 22,32).

    Dès lors, on ne peut que considérer que cette décision magistérielle s’inscrit dans le droit fil de la tradition de l’Église sur l’importance du célibat sacerdotal. C’est ce que l’histoire retiendra, et c’est ce qui compte vraiment, par-delà les commentaires."

    Ref.Un silence éloquent

    Quels que soient les termes de la déclaration faite par le pape aux évêques américains, le Saint-Esprit est toujours à l’œuvre: il souffle, mais où il veut. On peut penser qu’en ne s’écartant pas de la voie tracée par ses trois prédécesseurs directs, François a obéi au souffle réitéré de l’Esprit.

    JPSC  

  • Bruxelles, 18 février : Philo à BXL avec Stéphane Mercier : La vie et le vivant selon saint Thomas

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    La vie et le vivant selon saint Thomas - Stéphane Mercier

    mardi 18 février de 19:30 à 21:30
    Le Roy d'Espagne, Grand-Place 1, 1000 Bruxelles
  • Querida Amazonia : « Le pape François ne touche pas au célibat sacerdotal »

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    Lu sur le site web de l’hebdomadaire « Famille Chrétienne » :

    François c074c399c9475ea6dd34093d34ff5f28.jpg« Comment interpréter le silence du pape sur la question disputée de l’ordination des hommes mariés qui faisait pourtant partie des conclusions approuvées par les participants du synode sur l’Amazonie ? Le père Basile, moine bénédictin du Barroux, affirme que « certains ont tort d’accuser le pape François d’être infidèle à la Tradition ». Analyse.

    Le pape remet-il en cause ou non le célibat sacerdotal, au moins en Amazonie ? Un examen attentif du 4e chapitre de Querida Amazonia prouve que si l’éventuelle ordination de « viri probati » n’est pas explicitement exclue, elle l’est implicitement, puisque passée sous silence, alors que précisément le n° 111 du document final du Synode sur l’Amazonie la prônait. En outre, ébranler le célibat sacerdotal au niveau mondial comme le suggéraient certains (cf. le susdit n° 111) supposait une révolution par rapport aux textes bien connus de la Tradition, notamment ceux de Vatican II, Presbyterorum Ordinis, 16, saint Paul VI (Sacerdotalis coelibatus, 1967), et de saint Jean‑Paul II (Pastores dabo vobis, n° 29, en 1992), pour lesquels le célibat, sans être une exigence intrinsèque à la nature du presbytérat, n’en est pas moins enraciné dans le mystère du Christ époux de l’Église.

    « Adopter davantage un regard de foi sur le successeur de Pierre »

    Le Saint-Père se montre donc avec délicatesse le gardien vigilant d’un point de la Tradition disciplinaire de l’Église extrêmement important pour la sainteté de l’Église, et qui souligne la valeur de la chasteté, l’amour exclusif du prêtre pour l’Église, et manifeste le Christ comme époux de celle-ci. Ce dernier point lui fait par ailleurs exclure expressément l’accès des femmes au sacrement de l’Ordre. Certains ont donc tort d’accuser le pape François d’être infidèle à la Tradition. Nous avons besoin de laisser de côté toute forme d’esprit dialectique, voire idéologique (droite-gauche), et d’adopter davantage un regard de foi sur le Successeur de Pierre. Ce n’est pas la personnalité, la culture, le style de celui-ci, que le Christ nous demande de considérer, mais son magistère officiel et sa législation universelle, tous deux assistés, eux, quoique diversement, par le Saint-Esprit. Que nous enseigne-t-il ?

    Comment lire l’exhortation ?

    Au vrai, Querida Amazonia (QA), adressée au monde entier (§ 5), ne cite jamais le Document final du Synode d’octobre 2019. Sans le faire sien, elle invite simplement à le relire, comme document d’experts (§ 3), et à l’appliquer (§ 4) (cet aspect ne se précise que plus loin). QA est structurée selon quatre « rêves » ou chapitres (§ 7). Son 4e chapitre, « Un rêve ecclésial », souligne la prépondérance de la transmission de la foi au Christ (§ 62), aspect majeur de l’option préférentielle pour les pauvres, et débouchant sur la charité fraternelle (§§ 63-65). La Tradition, arbre vivant, intègre et porte à leur perfection les éléments culturels locaux, et en reçoit des stimulations (§§ 66-74). L’évangélisation comporte la doctrine sociale de l’Église, donc la revendication des droits et le développement des peuples (§ 75), mais surtout une dimension spirituelle transcendante (§ 76). Les coutumes locales ne sont plus forcément des superstitions païennes (§ 78), et peuvent parfois être conservées, purifiées (§§ 79-80). La liturgie aussi peut s’inculturer, notamment les sacrements (§§ 81-82), sur lesquels le pape redemande de ne pas se comporter en sévères douaniers (§ 84).

    Pas d’exception amazonienne au célibat presbytéral

    La pastorale doit s’adapter aux conditions multiculturelles du lieu (§ 85), et viser une célébration plus fréquente de l’Eucharistie dans les paroisses isolées, et par des ministres aptes à comprendre les cultures locales (§ 86). Les laïcs peuvent et doivent certes proclamer la Parole, organiser les communautés, donner certains sacrements [baptême, mariage, communion], mais ont besoin de la messe, « l’Eucharistie, qui fait l’Église », et du sacrement de réconciliation, exigeant la présence du prêtre (§§ 87-89). Pour cela, il faut stimuler les vocations missionnaires spécialisées destinées à ces régions (§ 90), et développer l’activité des diacres permanents (et leur nombre), et des religieux ou laïcs, hommes et femmes, qui peuvent assumer des responsabilités (§ 92). « Il ne s’agit pas seulement de faciliter une plus grande présence des ministres ordonnés qui peuvent célébrer l’Eucharistie. Cela serait un objectif très limité si nous n’essayions pas aussi de susciter une nouvelle vie dans les communautés. » (§ 93). On ne doit pas oublier les charismes que distribue l’Esprit-Saint aux laïcs et aux consacrés ; certains autochtones devraient jouer le rôle de chefs laïcs permanents (§ 94-95), le tout compte tenu de la mobilité due à l’exode rural (§ 98). N’est donc pas prévue une exception amazonienne au célibat presbytéral.

    Le document précise ensuite le rôle des femmes, être des figures mariales de l’Église épouse, et non accéder au sacrement de l’Ordre, représentant le Christ-époux de l’Église (§§ 100-101). Toutefois il s’agit « d’encourager l’émergence d’autres services et d’autres charismes féminins » (§ 102), y compris des missions officielles, mais ne nécessitant pas l’ordination (§ 103). La suite fait appel au dialogue œcuménique et interreligieux, en excluant le relativisme (§§ 106-110).

    Ref. Querida Amazonia : « Le pape François ne touche pas au célibat sacerdotal »

    « Querida Amazonia » est une exhortation sans ambiguïtés dissimulées sous forme d’incises ou notes de bas de pages: heureuse surprise…

    JPSC

  • Le Pape ne se prononce pas pour l’ordination d’hommes mariés

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    Dans  «Chère Amazonie», il ne fait pas siennes toutes les conclusions du synode des évêques. De Jean-Marie Guénois sur le site web du « Figaro » :

    pape Francois 89485_pape-francois-pardon.jpg"Dans son document de conclusion du synode sur l’Amazonie, publié le 12 février par le Vatican, intitulé «Chère Amazonie» le pape François, à la surprise générale, ne reprend pas la proposition, pourtant votée à l’unanimité lors de ce synode des évêques à Rome en octobre 2019, d’ordonner prêtres des hommes mariés, diacres permanents, en vue de pallier le manque de prêtres. Le texte de 33 pages, très attendu et signé de François, ne fait strictement aucune allusion à cette possibilité.

    Dans cette même exhortation apostolique post-synodale, le Pape ferme, encore plus nettement, la porte à la perspective d’ordonner diacres des femmes, ce serait «cléricaliser les femmes».

    Les questions sociales, écologiques et culturelles

    Cette synthèse du synode sur l’Amazonie aborde aussi les questions sociales et écologiques. Il faut «s’indigner» contre les «intérêts colonisateurs», dit le Pape, qui parle d’un «désastre écologique». Sur le plan culturel, François demande aussi que soient mieux respectées les religions traditionnelles et leurs rituels, mais toujours dans une perspective d’évangélisation.

    Pour répondre dans un premier temps à la carence de prêtres dans les régions très isolées d’Amazonie, le pape demande plutôt que soient rapatriés les prêtres natifs d’Amazonie qui ont fui ces zones pour vivre aux Etats-Unis ou en Europe: «Il y a plus de missionnaires» issus d’Amazonie «pour l’Europe et pour les Etats-Unis» note François que pour «aider leurs propres vicariats», c’est-à-dire, leurs propres diocèses d’origine.

    Un recul du Pape?

    Car le pape insiste sur «l’urgence» de la célébration de l’Eucharistie pour les communautés les plus reculées d’Amazonie» et la nécessité de «trouver un moyen d’assurer ce ministère sacerdotal». Mais il se refuse à revenir sur la piste ouverte par le synode d’octobre d’ordonner prêtres des diacres permanents mariés contenue dans «les propositions» votées en fin de synode et qui lui ont été transmises en vue de la rédaction de ce document final, l’exhortation postsynodal. Même si, en introduction de son texte, le Pape invite à «lire intégralement» ces propositions que son texte «ne remplace pas, ni ne répète».

    Andréa Tornielli, en charge de la ligne éditoriale de tous les médias du Vatican, commente ce qui pourrait être interprété comme un recul du pape François sur cette mesure - ordonner prêtres des hommes mariés - très fortement promue par l’aile progressiste de l’Eglise catholique: «Avec son exhortation, le pape François témoigne d’un regard qui va au-delà des diatribes dialectiques qui ont fini par représenter le Synode presque comme un référendum sur la possibilité d’ordonner prêtres des hommes mariés.» C’est ainsi qu’ «après avoir prié et médité, a décidé de répondre sans prévoir de changements ou de nouvelles possibilités de dérogations par rapport à celles déjà prévues par la discipline ecclésiastique actuelle, mais en demandant de repartir de l’essentiel: d’une foi vécue et incarnée, d’un élan missionnaire renouvelé, fruit de la grâce. Autrement dit, il s’agit de laisser place à l’action de Dieu, et non à des stratégies de marketing ou des techniques de communication des influenceurs religieux.»

    Le cardinal Michael Czerny, en charge de la présentation officielle de cette exhortation à la presse ajoute: «Le Pape déclare dans son Exhortation que la question n’est pas une affaire de nombre, et qu’encourager une plus grande présence des prêtres ne serait pas suffisant. Ce qu’il faut, c’est une nouvelle vie dans les communautés, un nouvel élan missionnaire, de nouveaux services assumés par des laïcs, une formation continue, de l’audace et de la créativité. Ce qu’il faut, c’est une présence locale de laïcs animés d’un esprit missionnaire, capables de représenter le visage authentique de l’Église amazonienne. Il semble ainsi nous indiquer que ce n’est que de cette manière que les vocations reviendront.»

    Ref. Le Pape ne se prononce pas pour l’ordination d’hommes mariés

    JPSC

     

  • Célibat des prêtres : le pape François a rendu justice au plaidoyer fervent de Benoît XVI et du Cardinal Sarah

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    papi.jpgLu sur le site de notre confrère « diakonos.be » :

    « Ce qui frappe le plus, dans l’exhortation apostolique post-synodale « Querida Amazonia » qui a été rendue publique aujourd’hui 12 février 2002, c’est son silence total sur la question la plus attendue et la plus controversée : celle de l’ordination d’hommes mariés.

    La parole « célibat » n’y figure même pas. Le Pape François souhaite bien que « la ministérialité se configure de telle manière qu’elle soit au service d’une plus grande fréquence de la célébration de l’Eucharistie, même dans les communautés les plus éloignées et cachées » (n°86) ». Mais il répète (au n°88) que seul le prêtre ordonné peut célébrer l’eucharistie, absoudre les péchés et administrer l’onction des malades (parce qu’elle aussi est « intimement liée au pardon des péchés », note 129). Et il ne dit rien sur l’extension de l’ordination aux « viri probati ».

    Aucune nouveauté non plus pour les ministères féminins. « Si on leur donnait accès à l’Ordre sacré », écrit François au n°100, « cette vision nous conduirait à cléricaliser les femmes » et à « réduire notre compréhension de l’Église à des structures fonctionnelles ».

    La question qu’on se pose d’emblée à la lecture de « Querida Amazonia », c’est donc de savoir dans quelle mesure le livre-bombe du Pape émérite Benoît XVI et du cardinal Robert Sarah en défense du célibat des prêtres sorti mi-janvier a pu influencer l’exhortation, en particulier sur son silence concernant l’ordination d’hommes mariés.

    Dans ce but, il nous faut donner quelques informations supplémentaires par rapport aux articles que nous avions publiés à l’époque pour retracer ce qui s’était passé au cours des journées tumultueuses qui ont suivi la publication du livre.

    La séquence déjà connue des faits a été reconstituée par Settimo Cielo dans les trois « post scriptum » en bas de cet article datant du 13 janvier :

    > Encore dans le livre choc de Ratzinger et Sarah. Avec un compte rendu d’une nouvelle rencontre entre les deux

    Mais selon plusieurs sources indépendantes entre elles, Settimo Cielo a été successivement informé d’au moins quatre événements supplémentaires, d’une importance majeure.

    *

    Le premier s’est déroulé le matin du mercredi 15 janvier

    Pendant toute la journée du mardi 14, l’attaque menée par les courants radicaux contre le pape Ratzinger et le cardinal Sarah est allée crescendo de manière dévastatrice, alimentée dans les faits par les démentis à répétition du Préfet de la maison pontificale Georg Gänswein concernant la coresponsabilité du pape émérite dans la rédaction et dans la publication du livre, allant jusqu’à demander le retrait de sa signature. Et ce malgré la réplique du cardinal Sarah qui publié en vain la reconstruction précise et détaillée de la genèse du livre par ses deux auteurs.

    Donc, la matinée du mercredi 15 janvier, pendant que le pape François tenait son audience générale hebdomadaire et que Mgr Gänswein était assis à ses côtés dans la salle Paul VI, comme c’est l’usage, c’est-à-dire loin du monastère Mater Ecclesiae où réside le pape émérite dont il est le secrétaire, Benoît XVI a pris personnellement son téléphone pour appeler le cardinal Sarah d’abord chez lui, sans succès, et ensuite à son bureau, où le cardinal a répondu.

    Affligé, Benoît XVI a fait part au cardinal Sarah de toute sa solidarité. Il lui a confié qu’il ne parvenait pas à comprendre les raisons d’une agression à ce point violente et injuste. Et il a pleuré. Et le cardinal Sarah a pleuré également. Leur conversation téléphonique s’est terminée alors qu’ils étaient tous les deux en larmes.

    *

    Le second événement dont nous donnons l’information en primeur ici s’est passé pendant la rencontre entre le cardinal Sarah et le pape Ratzinger, dans la résidence de ce dernier, le soir du vendredi 17 janvier.

    Ce soir-là, le cardinal a fait référence à cette entrevue dans trois tweets dans lesquels il a confirmé que le pape émérite et lui-même étaient totalement sur la même ligne en ce qui concernait la publication du livre.

    Mais ce qu’il n’a pas dit, c’est qu’au cours de ce même entretien – qui s’est en réalité déroulé à deux moments distincts, d’abord à 17h et ensuite à 19h – Benoît XVI avait rédigé avec lui un communiqué concis qu’il avait l’intention de publier avec la signature du seul pape émérite, afin d’attester de la pleine harmonie entre les deux co-auteurs du livre et de demander que cessent toutes les polémiques.

    Afin que cette déclaration soit publiée, Mgr Gänswein a donc transmis le texte – dont Settimo Cielo est en possession et dans lequel on reconnaît clairement le style personnel, quasi autobiographique du pape Ratzinger – au substitut du secrétaire d’État, Mgr Edgar Peña Parra. Et il est raisonnable d’émettre l’hypothèse que ce dernier en ait informé son supérieur direct, le cardinal Pietro Parolin, ainsi que le Pape François en personne.

    *

    Quoi qu’il en soit – et c’est la troisième information jusqu’ici inédite -, cette déclaration du pape émérite n’a jamais vu le jour. Mais elle a vraisemblablement été à l’origine de la décision de François de se passer, dès ce moment, de la présence visible du Préfet de la maison pontificale Gänswein à ses côtés.

    Sa dernière apparition publique remonte au matin de ce même vendredi 17 janvier, à l’occasion de la visite au Vatican du président de la République Démocratique du Congo. Après quoi, Mgr Gänswein n’est plus apparu aux côtés du pape, ni aux audiences générales du mercredi, ni aux visites officielles du vice-président américain Mike Pence, du président irakien Barham Salih et du président argentin Alberto Fernández.

    Aux yeux de François, la déclaration de Benoît XVI avait effectivement confirmé le manque de crédibilité des dénégations répétées de Mgr Gänswein à propos de la coresponsabilité du pape émérite dans la rédaction du livre.

    Pour le dire autrement, l’opposition du pape émérite à ce que son successeur cède aux courants radicaux sur le front du célibat ecclésiastique apparaissait purement et simplement, sans plus aucune atténuation.

    Et tout cela à quelques jours de la publication d’une exhortation post-synodale dans laquelle de nombreuses personnes à travers le monde s’attendaient à lire une ouverture de François à l’ordination d’hommes mariés.

    *

    En corollaire de tout cela, il faut également révéler le rôle joué par le cardinal Parolin dans cette affaire.

    En effet, le mercredi 22 janvier, quand l’éditeur Cantagalli a publié un communiqué concernant la sortie imminente du livre en Italie, avec des modifications mineures et marginales par rapport à l’original en français, on n’a pas dit que ce communiqué avait été au préalable relu et corrigé dans les moindres détails par le cardinal secrétaire d’État, qui en avait finalement vivement encouragé la publication.

    Un communiqué qui définit le livre du pape Ratzinger et du cardinal Sarah comme étant « un ouvrage d’une grande valeur théologique, biblique, spirituelle et humaine, assurée par l’envergure de ses auteurs et de leur volonté de mettre à la disposition de tous le fruit de leurs réflexions respectives, manifestant ainsi leur amour pour l’Église, pour Sa Sainteté le pape François et pour toute l’humanité ».

    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso.

    Ref. Le silence de François, les larmes de Ratzinger et sa déclaration jamais publiée

    JPSC

  • Bruxelles : boom des écoles privées

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    De Quentin Joris sur le site de l'Echo :

    Les écoles privées en plein boom à Bruxelles

     

    En 2017, près de 7.000 enfants étaient scolarisés à Bruxelles dans des établissements internationaux et privés, hors écoles européennes. Ces dernières années, ces structures n’ont cessé de croître dans la capitale.

    En dix ans, le nombre d'élèves fréquentant des établissements internationaux et privés en Région bruxelloise a quasiment triplé. De 2.390 à la rentrée 2007, il est passé à 6.858 en 2017, d'après les données de l'Institut bruxellois de statistique et d'analyse (IBSA). A en croire les acteurs du secteur, cette tendance haussière se poursuivrait pour atteindre environ 9.000 enfants aujourd'hui. Si la majorité des jeunes scolarisés dans ces établissements sont issus de familles expatriées, on y retrouve aussi des Belges.

    "L'opinion publique est plus favorable aux établissements privés que par le passé."

    DAVID BOGAERTS
    DIRECTEUR DE LA BOGAERTS INTERNATIONAL SCHOOL

    "Globalement, toutes les écoles internationales vont bien dans la capitale. Je sens aussi que l'opinion publique est plus favorable aux établissements privés que par le passé", nous assure le directeur de la Bogaerts International School (BIS), David Bogaerts. Dans sa cossue école uccloise, nichée au coeur d'un domaine de neuf hectares, celui-ci accueille 250 élèves, dont environ 20% de Belges. À la prochaine rentrée, 50 étudiants supplémentaires rejoindront son établissement.

    Du côté de l'école internationale Montgomery (EIM), on se targue aussi d'une croissance confortable. L’an dernier, 80 élèves y suivaient des cours, contre 150 depuis cette rentrée. "Entre 20 à 30% de ceux-ci sont uniquement pour quatre ans en Belgique. Le reste, ce sont des locaux ou des gens qui ont décidé de vivre ici", évalue son directeur général David Gérone, tout en précisant que l'EIM s'agrandira encore à la prochaine rentrée.

    Motivation

    9.000 ELEVES DANS LES ÉCOLES INTERNATIONALES ET PRIVÉES
    Estimation du nombre d'élèves, de la maternelle au secondaire, qui fréquentent les écoles internationales et privées en Région bruxelloise

    Mais quels sont les facteurs qui poussent des parents à privilégier les écoles internationales et privées? L'apprentissage des langues est un élément particulièrement important, d'autant qu'il est "parfois très mauvais" dans l'enseignement francophone, ose Bogaerts. "Nos étudiants sortent avec un diplôme international qui leur permet de bouger, mais aussi avec un bagage en langues. Cela leur offre la possibilité de s'orienter ensuite vers des universités anglophones", avance pour sa part Gérone.

    "Le bilinguisme à la sortie des études", c'est aussi ce qui a motivé Isabelle Garang-Boulegue à privilégier le lycée français plutôt qu'un établissement de la Fédération Wallonie-Bruxelles pour scolariser ses deux enfants. Bien que les langues soient la principale motivation mentionnée par les parents que nous avons contactés, David Bogaerts n'exclut pas que la lourdeur de certaines procédures, comme le décret inscriptions, ou encore "le manque de dynamisme" de l'enseignement public francophone jouent dans les choix de certains.

    Enquête | Prof, le plus beau métier du monde. Vraiment?

    Coûts

    Une scolarisation dans un établissement privé n'est toutefois pas à la portée de tous. Comptez entre 9.000 et 18.000 euros par an à la BIS, entre 17.000 et 22.000 euros à l'EIM et entre 7.000 et 9.000 euros au lycée français. Au vu de ces montants, peut-on en déduire qu'il s'agit de milieux élitistes? "Il y a une conception parfois trop généralisée de la population dans les écoles privées. Ce ne sont pas des grosses fortunes. Il y a vraiment de tout", assure Bogaerts. Les frais de scolarité sont de surcroît souvent pris en charge par des entreprises, rappelle-t-il.

    A l'EIM, David Gérone reconnaît quant à lui une forme d'élitisme dans la qualité de l'enseignement. Pour autant, il assure que ses "élèves ne restent pas cloisonnés entre eux", mais participent à de nombreuses actions "solidaires" qui les ouvrent au monde. Les deux directeurs affirment enfin que des bourses- en nombre très limité - sont octroyées chaque année.

  • "La responsabilité des familles en matière d’éducation commence dès le « ventre maternel » et dès la naissance"

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    Du site aleteia.org :

    L’éducation des enfants commence par celle apportée par les familles

    Le pacte éducatif entre les familles, les écoles et les nations se trouve dans une situation de « grave » crise, a alerté le souverain pontife devant les participants au colloque organisé par l’Académie pontificale des sciences sociales à la Casina Pio IV. Cela s’explique par le fait que les différentes institutions investies dans le champ de l’éducation ont toutes « délégué à d’autres » la tâche « décisive » qui leur incombait.

    Face à cela, chacun est appelé à « renouveler et à consolider le dévouement de tous — individus et institutions — en faveur de l’éducation », a demandé le pape François. Cela doit permettre de « forger un nouveau pacte éducatif », seul moyen selon lui de changer l’éducation. Dans cette nouvelle optique, « il faut donner à la famille toute sa place », a-t-il plaidé.

    « L’un des moyens fondamentaux d’améliorer la qualité de l’éducation au niveau scolaire est de parvenir à une plus grande participation des familles et des communautés locales aux projets éducatifs », a insisté le successeur de Pierre. Or, la « responsabilité » des familles commence déjà dès le « ventre maternel » et à la naissance, a-t-il rappelé. Dans le nouveau contexte mondial, il faut aider les familles à « comprendre » l’importance de ce stade précoce de la vie.

  • Célibat sacerdotal : une contribution remarquable en filiale obéissance au pape régnant

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    Benoit XVI et Sarah Pentin-BOOKEPISODE2.jpg

    Dans le n° 322 – février 2020 du mensuel « La Nef » , Christophe Geffroy fait le point sur l’événement suscité par la publication du plaidoyer de Benoît XVI et du Cardinal Sarah en faveur du respect absolu du célibat sacerdotal dans l’Eglise latine. Voici cette excellente synthèse :

    Le secret fut particulièrement bien gardé. Le 12 janvier, nous apprenions par le site du Figaro que Benoît XVI et le cardinal Robert Sarah, préfet de la Congrégation pour le Culte divin, allaient publier ensemble le 15 janvier un livre pour défendre le célibat sacerdotal : Des profondeurs de nos cœurs (1). Aussitôt, sans même avoir lu le livre, nombre de personnalités catholiques s’en prenaient au pape émérite, l’accusant de trahir François ou de s’ériger en magistère parallèle, ou encore de n’avoir plus toute sa tête et de s’être fait manipuler par un entourage réactionnaire. Le journaliste de La Croix, Nicolas Senèze, par exemple, twittait : « Un méchant coup dans le dos du pape ! Ce pape (émérite) commence vraiment à poser un problème… »

    Une polémique artificielle

    Coup de théâtre avant même la sortie du livre dans les librairies, des journalistes affirmaient d’une façon quelque peu contradictoire que le texte n’était pas de Benoît XVI et qu’il n’avait pas donné son accord pour publier sa propre contribution. Ces graves accusations tendaient à faire passer le cardinal Sarah pour un manipulateur. Après un bref moment de flottement, la vérité a pu être établie sans l’ombre d’un doute. Les deux textes d’introduction et de conclusion ont été rédigés par le cardinal Sarah et approuvé par le pape émérite ; la partie de Benoît XVI, « Le sacerdoce catholique » est bien de lui, texte rédigé en septembre 2019 avant le synode sur l’Amazonie et authentifié par Mgr Gänswein. Le cardinal Sarah, pour défendre son honneur et sa bonne foi, a publié des échanges montrant l’accord de Benoît XVI pour cet ouvrage, ce qu’a reconnu Mgr Gänswein. Les deux hommes se sont d’ailleurs revus le 17 janvier et aucun malentendu n’existait entre eux : « Avec le pape émérite Benoît XVI, nous avons pu constater combien il n’y a aucun malentendu entre nous. Je suis sorti très heureux, plein de paix et de courage de ce bel entretien », twittait le cardinal Sarah le 17 au soir.

    Résultat de cette polémique : le livre est strictement inchangé, ses textes ne sont pas mis en cause, seule la mention des auteurs sera revue dans les éditions suivantes : au lieu d’un livre cosigné par Benoît XVI et le cardinal Robert Sarah, ce dernier sera le seul auteur « avec la contribution de Benoît XVI ».

    Ces réactions polémiques et leur violence révèlent à quel point cet ouvrage est un événement important qui gêne pas mal de monde. C’est en effet la première fois que Benoît XVI s’explique ainsi sur un sujet débattu aussi « chaud » et sur lequel le pape est très attendu. Devait-il sortir de la réserve qu’il s’était imposée ? La question est légitime, mais il n’existe pas de réponse toute faite tant qu’un statut de « pape émérite » n’aura pas été établi. Benoît XVI demeure évêque et conserve à ce titre la liberté de s’exprimer comme n’importe quel évêque émérite. Il est évident qu’il ne s’exprime plus en tant que successeur de Pierre et sa parole n’a donc aucune autorité magistérielle mais elle a l’autorité de son expérience, de sa compétence et de sa sagesse. Son intervention ne commente pas une décision pontificale mais une question ouverte sur laquelle on peut librement discuter, il est donc absurde de voir dans cette initiative une « attaque » ou une critique contre François ; et ce d’autant plus qu’il ne fait aucun doute qu’il ne contestera pas ce que le pape décidera in fine.

    Le fait qu’il ait jugé en conscience devoir parler montre simplement l’importance qu’il prête à ce sujet pour le bien de l’Église. Contribuer à éclairer le pape et les fidèles sur un tel débat est une attitude parfaitement légitime et normale dans l’Église. L’introduction donnait d’ailleurs le ton sans ambages : « Nous offrons donc fraternellement ces réflexions au peuple de Dieu et, bien entendu, dans un esprit de filiale obéissance, au pape François » (p. 23).

    Ce dernier, au demeurant, n’a émis aucune réserve ni effectué aucune pression, a confirmé Mgr Gänswein. Andrea Tornielli, directeur éditorial du Dicastère pour la Communication du Saint-Siège, avait publié dès le 13 janvier un éditorial saluant « une contribution sur le célibat sacerdotal, en filiale obéissance au pape ». Aucune critique contre le principe même de ce livre, l’auteur rappelant au contraire l’attachement de François au célibat sacerdotal.

    La nature du sacerdoce

    Venons-en maintenant au contenu de cet ouvrage. Il faut le redire d’emblée, il n’y a nulle polémique chez les deux auteurs, mais au contraire une réflexion passionnante et très profonde sur la nature du sacerdoce qui justifie pour eux de maintenir le célibat sacerdotal dans l’Église latine. Commençons par le texte de Benoît XVI intitulé « Le sacerdoce catholique ».

    Ce texte assez bref de 45 pages est une approche lumineuse sur la crise actuelle du sacerdoce, sur l’incompréhension qu’en ont beaucoup aujourd’hui dans l’Église. Pour le pape émérite, comprendre la nature du sacerdoce permet aussi de mesurer combien l’ordination d’hommes mariés serait une fausse solution et conduirait au contraire à une situation bien pire.

    « Au fondement de la situation grave dans laquelle se trouve aujourd’hui le sacerdoce, écrit-il, on trouve un défaut méthodologique dans la réception de l’Écriture comme Parole de Dieu. L’abandon de l’interprétation christologique de l’Ancien Testament a conduit de nombreux exégètes contemporains à une théologie déficiente du culte. Ils n’ont pas compris que Jésus, loin d’abolir le culte et l’adoration dus à Dieu, les a assumés et accomplis dans l’acte d’amour de son sacrifice. Certains en sont arrivés à récuser la nécessité d’un sacerdoce authentiquement cultuel dans la Nouvelle Alliance » (p. 29-30). Et il poursuit : « L’acte cultuel passe désormais par une offrande de la totalité de sa vie dans l’amour. Le sacerdoce de Jésus-Christ nous fait entrer dans une vie qui consiste à devenir un avec lui et à renoncer à tout ce qui n’appartient qu’à nous. Tel est le fondement pour les prêtres de la nécessité du célibat mais aussi de la prière liturgique, de la méditation de la Parole de Dieu et du renoncement aux biens matériels » (p. 30).

    Les origines de la crise du sacerdoce

    Benoît XVI explique alors comment le sacerdoce s’est élaboré à l’origine de l’Église, comment la destruction du Temple hérodien a été assumée positivement par Dieu et comment aussi Luther, se fondant sur une autre lecture de l’Ancien Testament, ne voyait plus le sacerdoce que « comme une expression de la “Loi” » (p. 43). Aujourd’hui, cette incompréhension qui érige une opposition entre ministères et sacerdoce demeure largement partagée, d’où la crise que nous vivons. Dans l’Ancienne Alliance, la continuité de la hiérarchie sacerdotale était assurée par l’hérédité, puisque les prêtres étaient issus de la seule tribu de Lévi ; dans la Nouvelle Alliance, c’est Dieu qui appelle l’homme au ministère qui doit reconnaître et accepter cet appel, d’où le problème de la vocation qui existe dans l’Église. « Dans la conscience commune d’Israël, les prêtres étaient rigoureusement tenus de respecter l’abstinence sexuelle dans les périodes où ils exerçaient le culte et étaient donc en contact avec le mystère divin. La relation entre l’abstinence sexuelle et le culte divin fut absolument claire dans la conscience commune d’Israël. […] Étant donné que les prêtres de l’Ancien Testament ne devaient se consacrer au culte que durant des périodes déterminées, le mariage et le sacerdoce étaient compatibles. Mais, en raison de la célébration eucharistique régulière et souvent même quotidienne, la situation des prêtres de l’Église de Jésus-Christ se trouve radicalement changée. Dé­sormais, leur vie entière est en contact avec le mystère divin. Cela exige de leur part l’exclusivité à l’égard de Dieu. Cela exclut par conséquent les autres liens qui, comme le mariage, embrassent toute la vie. De la célébration quotidienne de l’Eucharistie, qui implique un état de service de Dieu permanent, naquit spontanément l’impossibilité d’un lien matrimonial. On peut dire que l’abstinence sexuelle qui était fonctionnelle s’est transformée d’elle-même en une abstinence ontologique » (p. 47-48).

    Certes, reconnaît Benoît XVI, il a existé dans les premiers siècles de l’Église un clergé marié, mais, insiste-t-il, « les hommes mariés ne pouvaient recevoir le sacrement de l’Ordre que s’ils s’étaient engagés à respecter l’abstinence sexuel­le » (p. 50), ce qui était alors admis sans problème et, dès l’origine, le célibat était imposé à tous les évêques, d’Orient comme d’Occident. De même, peut-on ajouter, si saint Pierre était marié, il a quitté sa famille pour suivre le Christ.

    Le regard d’un pasteur

    Dans sa contribution, le cardinal Sarah porte un « regard ecclésiologique et pastoral sur le célibat sacerdotal ». S’appuyant sur son expérience personnelle, il explique combien des prêtres mariés auraient eu du mal à évangéliser l’Afrique et rappelle que, de même que le sacerdoce est un don, il n’existe pas de « droit à l’Eucharistie » (p. 89) et qu’on ne peut donc changer la doctrine catholique du sacerdoce et du célibat en fonction des besoins ressentis ici ou là. En effet, le Cardinal dément avec vigueur l’idée selon laquelle le célibat ne serait qu’une simple loi ecclésiastique, une discipline tardivement imposée. Il est attesté que dès le IVe siècle, les hommes mariés ordonnés étaient tenus à la continence absolue, cela les adeptes de l’ordination d’hommes mariés ne le rappellent jamais. Dans l’Église d’Orient, cette pratique a évolué plus tardivement à la fin du VIIe siècle quand la continence sacerdotale n’a pas disparu mais a été limitée aux périodes qui précèdent la célébration eucharistique. Le contexte culturel de l’époque était cependant différent et, aujourd’hui, « le clergé oriental marié est en crise » (p. 95), le divorce des prêtres mariés étant notamment un vrai problème. Et les vocations ne sont pas plus nombreuses là où existe un clergé marié (2), cette mesure ne résoudrait donc même pas cet aspect, qui est pourtant le premier recherché, et ne ferait que troubler davantage la juste compréhension du sacerdoce de plus en plus réduit à une simple fonction.

    L’exception deviendrait la règle

    Le cardinal Sarah conclut son texte en notant qu’« au sein de l’Église, les crises sont toujours surmontées par un retour à la radicalité de l’Évangile, et non par l’adoption de critères mondains » (p. 142). Et il ajoute : « Je supplie humblement le pape François de nous protéger définitivement d’une telle éventualité en mettant son veto à tout affaiblissement de la loi du célibat sacerdotal, même limité à l’une ou l’autre région » (p. 162). Car, même restreint à une contrée, l’ordination d’homme marié dans l’Église latine créerait une « brèche », « l’exception deviendrait un état permanent préjudiciable à la juste compréhension du sacerdoce » (p. 127).

    Christophe Geffroy

    (1) Benoît XVI, cardinal Robert Sarah, Des profondeurs de nos cœurs, Fayard, 2020, 176 pages, 18 €.
    (2) Saint Paul VI l’avait vu dès 1967 dans son encyclique Sacerdotalis Caelibatus  défendant le célibat sacerdotal déjà attaqué.

    © LA NEF n°322 Février 2020

    Ref. Une défense du célibat sacerdotal

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  • Comprendre l’Opus Dei

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    saint Josémaria 1233c2f1fb28aca1959750b9bfd6a2cb.jpgDans l’émission la Foi prise au mot ci-dessous (janvier 2020), un nom que l'on retrouve dans les thrillers mettant en scène des ecclésiastiques, un nom qui revient chez les détracteurs du catholicisme, un nom qui a suscité de nombreux fantasmes : l'Opus Dei. Fondé en 1928 par Josemaria Escriva de Balaguer, on l'a taxé d'être une secte, une organisation secrète, une sorte de milice privée du pape. Et pourtant, elle est pleinement insérée dans l'Église, et pleinement reconnue par des pontifes aussi différents que Pie XII, Jean XXIII, Jean-Paul II, Benoît XVI et François. Comment vivent-ils leur appartenance à l'Opus Dei ? Pourquoi y sont-ils entrés et qu'y font-ils ? Pour une fois, Régis Burnet vous propose de donner la parole à ceux qui en font partie pour qu'ils puissent présenter leur version des choses : Mgr Antoine de Rochebrune, vicaire de l'Opus Dei en France et Patricia Laporte, directrice de la communication et relations presse au diocèse de Prélature de la Sainte-Croix et Opus Dei.

    L’Oeuvre fondée par saint Josémaria Escriva de Balaguer compte actuellement près de 90.000 membres, dont 300 dans notre pays. Le Prélat de l’Opus Dei depuis 2017 est Mgr Fernando Ocáriz et le Vicaire régional de l’Oeuvre pour la Belgique, depuis juin 2019, est l’abbé Etienne Montero, qui fut Doyen de la Faculté de Droit de l’Université de Namur de 2009 à 2015. Le siège belge de la Prélature se trouve avenue de la Floride, 112 à 1180 Bruxelles.

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  • Peut-on encore croire aux Anges ?

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    Paolovi.jpgLe Credo de Nicée-Constantinople (325-381) que les catholiques chantent ou récitent encore à la messe dominicale,  professe leur foi dans un seul Dieu créateur de l’univers visible mais aussi invisible, auquel se réfèrent l’ancien comme le nouveau testament lorsqu’ils évoquent, notamment, les anges.

    Dans le « Credo du peuple de Dieu » qu’il publia en 1968,  en pleine tourmente post-conciliaire, le saint pape Paul VI  a réitéré cette croyance dans les termes suivants : « Nous croyons en un seul Dieu, Père, Fils et Saint-Esprit, Créateur des choses visibles comme ce monde où s’écoule notre vie passagère, des choses invisibles comme les purs esprits qu’on nomme aussi les anges, et Créateur en chaque homme de son âme spirituelle et immortelle ».

    Mais qu’est-ce qu’un ange ? Dans une vidéoformation proposée par Notre-Dame de Chrétienté, le Père Serge-Thomas Bonino, Dominicain,, Secrétaire Général de la Commission Théologique Internationale et Président de l’Université Pontificale Saint-Thomas d’Aquin nous le rappelle :

     

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  • Célibat: nier la doctrine tout en la confirmant

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    De Stefano Fontana dans la Nova Bussola Quotidiana, cet article traduit et publié sur le site web « Benoit et moi »:

    François c074c399c9475ea6dd34093d34ff5f28.jpg

    « L’idée s’est désormais répandue dans l’Église que ce pontificat veut changer beaucoup de choses doctrinales tout en réaffirmant la doctrine. Nous sommes confrontés à une nouvelle preuve évidente que dans l’Église aujourd’hui il y a deux langages théologiques incompatibles.

    Après les anticipations du livre sur la question du célibat sacerdotal, les jeux se durcissent et le niveau de tension est très élevé. Les enjeux et les protagonistes eux-mêmes sont au taquet. Les commentateurs creusent dans diverses directions pour comprendre ce qui se passe dans l’Église. A leurs réflexions, je voudrais ajouter une observation non pas tant sur le contenu (célibat) que sur la méthode.

    Nous sommes confrontés à une nouvelle preuve évidente qu’il y a deux langages théologiques incompatibles dans l’Église aujourd’hui. Au niveau de la pensée, le tremblement de terre qui se produit depuis un certain temps désormais peut être expliqué ainsi.

    Le Pape François a affirmé à plusieurs reprises que pour lui la richesse du célibat est un fait certain et qu’on ne doit pas y toucher. Pourquoi, alors, y a-t-il un nouveau livre de Benoît XVI et du Cardinal Sarah défendant farouchement le célibat ecclésiastique? Il n’est pas en danger, le pontife régnant prétend le considérer comme une richesse pour l’Église. Ses défenseurs ont beau jeu de prétendre que le pape François ne dit rien de nouveau par rapport à ses prédécesseurs, lui aussi confirme la validité du célibat. Ce qui signifie que le livre doit être considéré comme un prétexte, dénué de fondement. Mais beaucoup ont salué le livre comme une libération, signe que la crainte que quelque chose d’important sur le célibat change dans l’Église est répandue. Mais pourquoi cette impression est-elle si répandue si le Pape François a affirmé que le célibat est une richesse, confirmant ainsi la vérité de tous les temps? Ceux qui craignent un changement de norme sur cette question étaient-ils distraits quand le pape François a exprimé sa confirmation du célibat? Comme on le le voit, c’est un cercle vicieux et c’est cela qu’il faut clarifier.

    L’idée s’est désormais répandue dans l’Église que ce pontificat veut changer beaucoup de choses doctrinales tout en réaffirmant la doctrine. Beaucoup pensent que ce n’est qu’une tactique, d’autres, allant plus loin, pensent que c’est une façon de penser, nourrie théologiquement. C’est pourquoi quand le Pape dit que le célibat est une richesse, pour beaucoup, cela ne signifie pas qu’il n’y aura pas de changement sur le célibat et ils ne se sentent pas rassurés. Si le célibat est une richesse, pourquoi le pape a-t-il permis que les documents du Synode de l’Amazonie disent beaucoup de choses qui s’y opposent? Pourquoi a-t-il permis que des cardinaux réclament l’approbation universelle des prêtres mariés dans la région amazonienne? Pourquoi a-t-il initié un processus de discussion s’il n’a pas l’intention de changer les choses sur le célibat? De telles observations conduisent beaucoup à penser que des changements vont se produire, bien que le pape ait dit que le célibat est une richesse et qu’en tant que tel il n’est pas touché, et que ces changements s’étendront à toute l’Église.

    Du reste, ces craintes sur l’avenir du célibat, malgré les propos rassurants du Pape, n’auraient aucun sens si elles n’étaient pas induites par d’autres cas précédents, au point de pouvoir parler d’une nouvelle façon de procéder de la part de l’autorité ecclésiastique. Le prototype de cette façon de faire a été Amoris laetitia. Dans ce cas également, il a été réitéré que ce que Jean-Paul II a enseigné est une richesse, aucune nouvelle doctrine n’a été officiellement annoncée, mais un processus a été engagé qui, de fait, a changé la doctrine, alors qu’elle était confirmée. Antonio Livi avait fait remarquer que cette façon de penser et de procéder est hégélienne: la thèse n’est pas annulée, mais maintenue dans la synthèse, laquelle toutefois naît de sa négation. L’interprétation est intéressante, mais il manque un petit ajout important. La synthèse ne sera pas une nouvelle doctrine mais une nouvelle praxis impliquant, mais n’exprimant pas, une nouvelle doctrine. De cette façon, il devient possible qu’il y ait une doctrine, et beaucoup de pratiques différentes avec la même doctrine, c’est-à-dire une doctrine et beaucoup de ses exceptions qui de fait éduquent à une nouvelle doctrine, qu’à ce stade nous pourrions appeler implicite.

    Une étape importante dans ce type de parcours est que la situation existentielle, qui devrait être lue à la lumière de la doctrine, devient au contraire point de départ de la relecture de la doctrine, d’abord comme circonstance atténuante, puis comme exception. Si le célibat est une richesse pour l’Église en tant que tel, pourquoi n’est-il pas aussi une richesse pour l’Église en Amazonie? La situation en Amazonie est mise en cause pour atténuer la doctrine, mais ensuite elle devient une exception et beaucoup craignent qu’une fois généralisée, elle ne devienne une nouvelle doctrine, sinon formulée, du moins vécue. Il en est de même pour les divorcés remariés après Amoris laetitia: d’abord, leur situation devait expliquer l’atténuation de la règle découlant précisément des circonstances atténuantes liées à l’histoire de vie spécifique des personnes concernées, mais ensuite la situation, de circonstance atténuante est devenue exception et, dans de nombreuses parties de l’Église, elle est maintenant devenue une norme de fait.

    Cette façon de faire cause de graves torts à l’Église. Le Pape devrait confirmer la doctrine, et il le fait aussi, mais ces confirmations ne nous rassurent pas, car il semble avoir une conception nouvelle et différente de la relation entre la doctrine et la pratique. De sorte qu’aujourd’hui, beaucoup de fidèles craignent l’ouverture de processus non validés en amont par la doctrine, même si celle-ci est formellement confirmée, et ils voient le danger d’une doctrine confirmée et niée en même temps, bien qu’à des niveaux différents. Les deux approches différentes semblent maintenant être entrées en conflit au sommet de l’Église. »

    Ref. Célibat: nier la doctrine tout en la confirmant

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