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Médias - Page 70

  • Fontgombault : la stabilité pour trouver Dieu

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    Entre le monde et le cloître, où va donc aujourd’hui la barque de Saint-Pierre sur les flots agités de la planète ? Pour le n° de janvier du mensuel « La Nef », Christophe Geffroy fait le point avec le Père Abbé de la célèbre abbaye française Notre-Dame de Fontgombault :

    Fontgombault-Abbatiale©Pawel-Kula-2006-620x330.jpg

    « Fille de Solesmes, l’abbaye Notre-Dame de Fontgombault remonte au XIe siècle et, depuis sa renaissance en 1948, a déjà essaimé cinq fois. Entretien avec Dom Jean Pateau, son Père Abbé.

    Fontgombault-Dom-Jean-Pateau.jpg

    La Nef – Quelle est l’utilité d’un moine contemplatif dans une société aussi utilitariste et « connectée » que la nôtre, si éloignée de la prière et de la vie spirituelle ?

    TRP Dom Jean Pateau – Saint Benoît fait prononcer à ses moines trois vœux : stabilité, conversion de ses mœurs et obéissance. Je crois que le message du moine au monde passe aujourd’hui plus particulièrement par le vœu de stabilité. Conversion des mœurs et obéissance ne semblent plus guère audibles. Le monastère, par ses bâtiments, évoque déjà cette stabilité. La communauté, l’enseignement qui y est dispensé, s’inscrivent aussi dans cette perspective de durée, de tradition. Se retirant d’un monde liquide, sans repères, les retraitants viennent chercher auprès des moines une stabilité propice au contact avec Dieu. Même non croyants, des touristes de passage ressentent ce contraste. Dieu seul est source de la stabilité monastique. Le moine donne l’exemple d’un être « connecté » avec le Ciel : « Est moine celui qui dirige son regard vers Dieu seul, qui s’élance en désir vers Dieu seul, qui est attaché à Dieu seul, qui prend le parti de servir Dieu seul, et qui, en possession de la paix avec Dieu, devient encore cause de paix pour les autres. » (saint Théodore Studite).

    Le contraste entre le « monde » et le cloître paraît plus grand qu’il ne l’a jamais été : dans ce contexte, d’où viennent vos vocations, sont-ils des jeunes hommes déjà quelque peu préparés par leur vie antérieure à cette ascèse ou sont-ils le simple reflet des jeunes d’aujourd’hui, vivant l’instant présent avec la peur de tout engagement ?

    Il faut reconnaître que nous recevons des vocations de tous les horizons. Selon les provenances, le chemin sera plus ou moins difficile, plus ou moins long. La peur de l’engagement est assez banale. Le drame est quand cette peur dure. Saint Benoît donne comme critère de discernement : « si le novice cherche vraiment Dieu. » Les mots ont leur poids : chercher, vraiment, Dieu.

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  • Fontgombault : la stabilité pour trouver Dieu

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    Entre le monde et le cloître, où va donc aujourd’hui la barque de Saint-Pierre sur les flots agités de la planète ? Pour le n° de janvier du mensuel « La Nef », Christophe Geffroy fait le point avec le Père Abbé de la célèbre abbaye française Notre-Dame de Fontgombault :

    Fontgombault-Abbatiale©Pawel-Kula-2006-620x330.jpg

    « Fille de Solesmes, l’abbaye Notre-Dame de Fontgombault remonte au XIe siècle et, depuis sa renaissance en 1948, a déjà essaimé cinq fois. Entretien avec Dom Jean Pateau, son Père Abbé.

    Fontgombault-Dom-Jean-Pateau.jpg

    La Nef – Quelle est l’utilité d’un moine contemplatif dans une société aussi utilitariste et « connectée » que la nôtre, si éloignée de la prière et de la vie spirituelle ?

    TRP Dom Jean Pateau – Saint Benoît fait prononcer à ses moines trois vœux : stabilité, conversion de ses mœurs et obéissance. Je crois que le message du moine au monde passe aujourd’hui plus particulièrement par le vœu de stabilité. Conversion des mœurs et obéissance ne semblent plus guère audibles. Le monastère, par ses bâtiments, évoque déjà cette stabilité. La communauté, l’enseignement qui y est dispensé, s’inscrivent aussi dans cette perspective de durée, de tradition. Se retirant d’un monde liquide, sans repères, les retraitants viennent chercher auprès des moines une stabilité propice au contact avec Dieu. Même non croyants, des touristes de passage ressentent ce contraste. Dieu seul est source de la stabilité monastique. Le moine donne l’exemple d’un être « connecté » avec le Ciel : « Est moine celui qui dirige son regard vers Dieu seul, qui s’élance en désir vers Dieu seul, qui est attaché à Dieu seul, qui prend le parti de servir Dieu seul, et qui, en possession de la paix avec Dieu, devient encore cause de paix pour les autres. » (saint Théodore Studite).

    Le contraste entre le « monde » et le cloître paraît plus grand qu’il ne l’a jamais été : dans ce contexte, d’où viennent vos vocations, sont-ils des jeunes hommes déjà quelque peu préparés par leur vie antérieure à cette ascèse ou sont-ils le simple reflet des jeunes d’aujourd’hui, vivant l’instant présent avec la peur de tout engagement ?

    Il faut reconnaître que nous recevons des vocations de tous les horizons. Selon les provenances, le chemin sera plus ou moins difficile, plus ou moins long. La peur de l’engagement est assez banale. Le drame est quand cette peur dure. Saint Benoît donne comme critère de discernement : « si le novice cherche vraiment Dieu. » Les mots ont leur poids : chercher, vraiment, Dieu.

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  • Des rumeurs autour d'une démission éventuelle du pape François

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    De Margaux Baralon sur le site d'Europe 1 :

    Rumeurs autour du pape François : "Aujourd'hui, tous les papes sont appelés à démissionner"

    2 janvier 2020

    Alors que les rumeurs autour d'une potentielle renonciation du pape François vont bon train, Bernard Lecompte, expert du Vatican, explique sur Europe 1 qu'une démission est forcément à attendre. Depuis que Benoît XVI a montré la voie, les souverains pontificaux ne poursuivront pas leur mission jusqu'à leur mort au détriment de leur santé.

    INTERVIEW

    Certaines images, certaines phrases, circulent et mettent la puce à l'oreille. Mardi, le pape François a repoussé une fidèle qui l'avait agrippé, visiblement irrité. Il est alors apparu fatigué, usé. Avant cela, il avait indiqué que la prochaine encyclique serait probablement publiée par son successeur, et non par lui. Alors faut-il s'attendre à une démission ? Pour Bernard Lecompte, auteur de Tous les secrets du Vatican (éd. Perrin), c'est inévitable. Même si personne ne peut prédire quand exactement.

    "Aujourd'hui, tous les papes sont appelés à démissionner", a expliqué Bernard Lecompte sur Europe 1 jeudi. "Il y a une espèce de jurisprudence Benoit XVI." En 2013, celui-ci avait annoncé sa renonciation, justifiée par son état de santé déclinant. "Le pape François a dit qu'il ferait certainement comme lui", rappelle l'expert du Vatican. "Tous les papes auront une fin de pontificat normale. Car lorsqu'on a 83, 85 ans, on n'a plus la force d'assumer un travail pareil."

    "On n'imagine pas un pape grabataire gérer une communauté d'1,5 milliard de fidèles"

    Beaucoup ont aussi en tête la fin du pontificat de Jean-Paul II, très douloureuse tant il était faible. "Les derniers mois, c'était choquant, [même si] on comprenait bien le message de ce pape qui disait qu'un homme est un homme debout jusqu'à sa mort", analyse Bernard Lecompte. "Aujourd'hui, c'est terminé, on n'imagine pas un pape grabataire gérer une communauté d'1,5 milliard de fidèles."

    Cependant, rien ne dit que les bruits qui courent à Rome sont fondés. Certains avancent que le souverain pontife n'a pas de voyages prévus. "Mais il a dit qu'il irait en Irak, au Liban, à Chypre, au Sud-Soudan", rappelle Bernard Lecompte. "Le Vatican est une ville de rumeur. Seul le pape François lui-même sait quand il démissionnera." 

    Lire également : Vers une prochaine démission du pape François ? "Il y a quelques signaux", estime le journaliste Antoine-Marie Izoard

  • La révolution sexuelle des années 60, la pédophilie et les prêtres modernes

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    Du site "Pour une école libre au Québec" :

    La révolution sexuelle des années 60, la pédophilie et les prêtres modernes

    Chronique d’Eugénie Bastié sur l’affaire Matzneff et quand l’intelligentsia défendait la pédophilie.

    Le « cas Matzneff » est entendu. Mis à part quelques gloires éteintes de Saint-Germain-des-Prés, personne ne songe à défendre l’octogénaire qui fit littérature de ses relations sexuelles avec des mineurs, parfois des enfants. C’est étrange, mais c’est ainsi : dans la société médiatique dans laquelle nous vivons, il suffit d’un livre que presque personne n’a lu pour faire chuter un homme dont les écrits affichaient clairement depuis longtemps les pratiques indéfendables. Et chacun désormais de vouloir rejoindre la meute et d’exhiber sa vertu en jetant sa pierre. Ce qui était ringard est devenu tendance : les plus fervents progressistes reprennent aujourd’hui la morale hier seule défendue par ceux qu’on traitait de vieux bourgeois grincheux et frustrés.

    Voilà notre société liquide mise face à l’abîme de son relativisme moral. La polémique a fait remonter à la surface des archives sidérantes. En 1990 sur le plateau d’« Apostrophes », un Matzneff souriant qui évoque son amour des collégiennes devant un Bernard Pivot complaisant et une Denise Bombardier solitaire dans son indignation.



    En 1982, dans cette même émission, un Cohn-Bendit échevelé en blouson de cuir qui choque l’écrivain Paul Guth par ces mots racontant ses expériences sexuelles avec des enfants : « On se fait des papouilles (…) la sexualité d’un gosse c’est absolument fantastique. Quand une petite fille de cinq ans commence à vous déshabiller, c’est fantastique… c’est un jeu absolument érotico-maniaque », déclenchant les ricanements des autres invités. Lorsqu’en 2009, François Bayrou affirma dans un duel télévisé face à l’écologiste « Je trouve ignoble d’avoir poussé et justifié des actes à l’égard des enfants », ce fut lui qui fut accusé de « dérapage » et cloué au pilori par des médias défendant Cohn-Bendit.

    Les indignations à rebours et les complaisances d’un autre âge pourraient nous pousser à relativiser toute norme. Les licences d’aujourd’hui deviendront-elles demain des tabous ? Ce serait oublier le contexte précis dans lequel s’est déployée cette indulgence : celui d’une révolution sexuelle prétendant abolir tout ordre moral.

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  • "Internet, malgré ses défauts, réussit à libérer un peu les territoires occultés de l’information"

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    D'Alexandre Devecchio sur le site du Figaro Vox

    L’année 2019 vue par nos chroniqueurs - Goldnadel: «Des îlots de pensée libre existent ici et là avec grand succès!»

    FIGAROVOX/ENTRETIEN - La gauche médiatique a perdu le monopole du discours. Et elle n’en est que plus hargneuse envers ses contradicteurs, explique notre chroniqueur.

    31 décembre

    Gilles-William Goldnadel est avocat et essayiste. Chaque semaine, il décrypte l’actualité pour FigaroVox. Son récent ouvrage, Névroses Médiatiques. Le monde est devenu une foule déchaînée, est paru chez Plon.


    FIGAROVOX.- Cela fait maintenant six ans que vous chroniquez l’actualité chaque semaine pour FigaroVox. Que retenez-vous de cette expérience?

    Gilles-William GOLDNADEL.- Le sentiment d’avoir contribué à un phénomène médiatique à la fois nouveau et puissant. Il me semble se caractériser et être appréhendé par beaucoup comme libre, créatif et pluriel.

    La rage impuissante que certains manifestent à son endroit-ceux qui pensaient détenir pour toujours le monopole du discours médiatique -m’amuse autant qu’elle valide mon jugement. FigaroVox est important.

    Que retenez-vous plus particulièrement de cette année 2019? Si vous ne deviez citer que trois événements?

    De manière très subjective, j’en retiens trois événements très négatifs: le phénomène Greta Thunberg qui caractérise de manière caricaturale la montée en puissance du gauchisme climatique autoritaire mâtiné d’un jeunisme propre à toutes les idéologies totalitaires. L’impérialisme de la dictature des mollahs iraniens qui ne rencontre aucun esprit critique en Europe. Et enfin, pour ne pas terminer l’année en beauté, cette décision de la Cour d’appel dans l’affaire Halimi (qui me concerne personnellement en tant qu’avocat de la sœur de la victime) qui effectivement relève littéralement de l’irresponsabilité pénale de la justice française.

    Vous êtes bien sombre! Ne jugez-vous pas, par exemple, que les idées conservatrices sont mieux représentées qu’avant?

    Je reconnais que dans ces débats pluralistes, place est à présent faite à des tenants des idées conservatrices. Le public au demeurant les réclame à cor et à cri. Il est rare néanmoins qu’ils deviennent éditorialistes… Et puis la censure veille, depuis le CSA jusqu’aux «Sleeping Giants».

    L’omerta existe encore-ainsi je suis tricard sur le service public pathologiquement allergique à tout pluralisme-et l’église cathodique encore en majesté sur les médias mainstream est capable de focaliser sur les événements qui l’arrangent et de minimiser tout ce qui la dérange. Heureusement Internet, malgré tous ses défauts, et notamment «la fâcheuse sphère» telle que je l’appelle, réussit à libérer un peu les territoires occultés de l’information.

    L’année a aussi été marquée par l’émotion des Français, et même du monde entier, devant le toit en feu de Notre-Dame. Cet incendie, traitée par tous les médias comme un événement hautement symbolique, semble avoir réveillé dans le pays quelque chose de profond...

    Lorsque j’ai assisté à ce spectacle dantesque de la cathédrale en feu, j’y ai vu, je l’avoue, comme un mauvais signe céleste. Je vous rappelle que nous craignions alors que l’édifice tout entier ne s’effondre à nos pieds. Alors oui, j’ai vécu ce moment comme l’enfer de l’écroulement de la France catholique. Tel que décrit de manière plus politique par Jérôme Fourquet dans son Archipel Français.

    Pour vous dire le vrai, je n’aurais jamais pensé vivre cet instant comme un enfer, moi le petit juif normand pour qui l’église en majesté d’avant Vatican II n’avait pas toujours été bonne fille. Enfant, les cloches qui sonnaient me donnaient le bourdon. Et me voilà qui me retrouve à signer la pétition en faveur de la France des clochers… Car je crois aux racines chrétiennes de la France qu’on voudrait arracher, raison pourquoi j’y tiens.

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  • De plus en plus de jeunes catholiques s'affichent sur Instagram

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    Du site de Valeurs Actuelles :

    Les jeunes catholiques s'affichent de plus en plus fièrement sur Instagram

    29 décembre 2019

    Image d'illustration. Photo © XAVIER VILA/SIPA

    Le réseau social aux plus de 6 millions d’abonnés compte de nombreux utilisateurs catholiques, notamment français, qui y font part de leur foi.

    Tout particulièrement à l’approche de Noël, on ne compte plus, sur Instagram, les hashtags destinés aux catholiques, tels #avent2019, #chretienlifestyle, ou encore #evangiledujour. Car le réseau social séduit cette communauté religieuse, croyants comme représentants cultuels.

    L’Église veut « parler la même langue » que les fidèles

    CNews consacre ainsi un reportage à ce phénomène. Et s’est penché sur le cas d’Angélique, qui compte plusieurs milliers d’abonnés. Pour « parler du Christ », il faut « utiliser les moyens de communication qu’on a maintenant », juge la jeune femme. Comme elle, un magasin parisien, « Catho Rétro », mise sur la communication en ligne, et notamment Instagram.

    L’Église catholique elle-même est présente en ligne. Elle a d’ailleurs « toujours investi les nouveaux médias utilisés par les fidèles. L’idée c’est de parler la même langue qu’eux », précise pour 20 Minutes Isabelle Jonveaux, sociologue des religions et Internet. Mais alors, pourquoi particulièrement Instagram ? « L’appli permet de renforcer le sentiment d’appartenance à une communauté. En suivant quelques comptes et des mots-clés, l’algorithme va proposer de plus en plus de contenus du même genre », précise au journal Charlotte Hervot, auteur du Petit guide de survie sur Instagram.

  • La Reine des Neiges 2 et La Guerre des étoiles IX, fers de lance du credo progressiste de Disney

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    De l'excellent site "Pour une école libre au Québec" :

    La Reine des Neiges 2 et La Guerre des étoiles IX, fers de lance du credo progressiste de Disney. Libérez-vous du passé, du désir, et de toutes les contraintes qui entravent votre liberté: telle est, en substance, la morale des deux derniers mégaproduction Disney, La Reine des neiges 2 et La Guerer des étoiles IX. Attention, intrigues déflorées et divulgâchées. Texte de Pierre-Henri d’Argenson, auteur d’un Petit traité d’éducation conservatrice (Le Cerf, 2019) et de La fin du monde et le dernier dieu (Liber, 2018).

    La Reine des Neiges 2 et Star Wars épisode IX, grosses productions emblématiques des studios Disney sorties au mois de décembre, ont au moins un point commun: leurs bandes annonces étaient très réussies. Dans ce domaine, Disney n’a pas perdu la main. Pour ce qui est des films eux-mêmes, c’est une autre histoire, ou plutôt la même: celle de l’effondrement de la puissance narrative et mythologique qui avait fait la force des premiers opus, au profit d’une tornade de séquences d’action sans profondeur ponctuées des poncifs à la mode de l’idéologie progressiste.



    Commençons par le dernier épisode de Star Wars, qui fait suite à deux autres déjà passablement dégradés par rapport à la trilogie historique. Nous ne reviendrons pas sur le scénario abracadabrantesque que l’on peine à suivre, baladés que nous sommes de planètes en course-poursuites. Si les héros de ce dernier opus n’ont pas tous la Force, ils ont de l’Endurance! Mais pas autant que le spectateur qui s’essouffle avant eux, et pour cause, c’est le but recherché: immergés dans l’action perpétuelle, les personnages vivent dans un éternel présent qui les prive de toute épaisseur psychologique, de tout mystère. Il ne reste rien du souffle épique de l’épopée initiale, ancrée dans le tragique de la condition humaine et la patience des constructions stratégiques, des intrigues politiques et amoureuses, des rites initiatiques, des révélations bouleversantes.

    Nous retrouvons surtout en creux les grands articles de la foi progressiste, le premier étant la dissolution de tout enracinement des choses dans un présent omniprésent qui réduit l’existence à une succession de séquences. En dehors de Rey et Kylo Ren, les nouveaux personnages et Poe et Finn en premier lieu n’ont quasiment pas d’histoire, pas de pensée, pas d’ancrage symbolique. On a l’impression que les nouvelles productions ont voulu casser les archétypes des mythes, ceux qui rattachaient les anciens personnages à des figures ancestrales: la princesse, le chevalier, le bandit, le père tyrannique… La trilogie de Georges Lucas puisait dans les Atrides, Rome, Aristote, Machiavel, Grimm, Tolkien, Asimov, la Bible, elle n’a pu être écrite que par des hommes de culture.

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  • François : le retour du Père Fouettard ?

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    D'Edouard Husson sur Atlantico.fr :

    Ce qui nous manque le plus chez le pape François : la capacité à incarner une figure paternelle

    Le pape François a adressé son message "urbi et orbi" à Rome le mercredi 25 décembre. Mardi, il a célébré la messe de Noël en la basilique Saint-Pierre.

    Tous les 22 décembre, le retour du Père Fouettard

    Au Saint-Siège, il est un moment que l’on redoute désormais, quand l’on travaille à la Curie: celui du discours de Noël du pape François. Personne n’a oublié le 22 décembre 2014, lorsque le pape Bergoglio avait humilié le gouvernement de l’Eglise devant le monde entier en dénonçant ce qu’il appelait « les quinze maladies » de la Curie, énumérant, pêle-mêle: « le fantasme de l’immortalité »; le « marthalisme » ou « activité excessive » (en référence au passage de l’Evangile où le Christ loue l’esprit de contemplation de Marie-Madeleine, aux dépens de sa soeur Marthe); la « pétrification mentale et spirituelle »; la « planification excessive »; la « mauvaise coordination »; « l’Alzheimer spirituelle »; la « rivalité et la vanité »; la « schizophrénie existentielle »; la rumeur, la médisance et le commérage; la maladie de diviniser les chefs; l’indifférence aux autres; le « visage lugubre »; l’accumulation; les « cercles fermés »; la maladie du profit mondain et des exhibitionnismes. Relue à froid, cette liste provoque un effet comique, tant elle est fourre-tout, mélangeant des notions psychiatriques, des termes de l’analyse des moralistes classiques, des mots de la vie quotidienne et des inventions verbales du pape. Mais les collaborateurs du Saint-Siège étaient repartis consternés quand ils n’étaient pas terrifiés. Deux ans plus tard, le pape avait été apparemment plus sobre dans les propos mais non moins inquiétant pour ses auditeurs, lorsqu’il avait dénoncé trois types de résistances à la réforme de la Curie: résistances ouvertes, « naissant souvent de la bonne volonté »; résistances cachées, naissant de « coeurs effrayés ou pétrifiés »; résistances malveillantes, se réfugiant « dans les traditions, dans les apparences, dans les formalités ». En 2017, le pape avait dénoncé les « traitres » au sein de la Curie et comparé son effort de réforme à la tentative de «nettoyer le sphinx d’Egypte avec une brosse à dents ».

    Si le pape actuel n’avait pas, selon un postulat a priori, aussi bonne presse dans les milieux intellectuels occidentaux ou dans les médias, cela fait longtemps que des psychanalystes auraient dû s’interroger sur la fascination du Saint-Père pour le personnage du Père Fouettard. Noël, plus grand fête chrétienne après Pâques, est traditionnellement un temps de paix et de réconciliation. C’est le moment des retrouvailles familiales - or, loin de se comporter en bon papa des fidèles et en protecteur bienveillant de la Curie, François aime morigéner. L’édition 2019 n’a pas manqué à ce qu’on ose pas appeler sans risquer d’être ironique concernant Bergoglio, la tradition. Peut-être certains auront-ils trouvé le contenu plus modéré que les années précédentes. Disons que la critique s’adresse cette fois-ci à l’Eglise dans son ensemble: citant la dernière entrevue médiatique, accordée en août 2012, par le Cardinal Martini (au Corriere della Sera) peu avant sa mort, François a reproché à l’institution qu’il dirige, d’avoir « deux-cents ans de retard ».

    Conflit de générations

    Quand on s’interroge sur le fil directeur du discours, on voit bien certains des thèmes habituels du pontificat: comme si ses prédécesseurs n’en avaient pas pris acte, le souverain pontife martèle, que l’Eglise doit comprendre que la « chrétienté », c’est-à-dire une société imprégnée de christianisme, appartient au passé: non seulement le christianisme n’est plus la référence centrale de la plupart des sociétés mais les chrétiens sont désormais souvent marginalisés. D’autres ont l’initiative des débats culturels, des définitions de valeur etc....Or, selon François, l’Eglise n’arrive pas à s’adapter, elle n’accepte pas le changement. Elle est paralysée: « Il faut mettre ici en garde », a-t-il expliqué le 22 décembre 2019, « contre la tentation de prendre une attitude de rigidité. La rigidité qui nait de la peur du changement et qui finit par disséminer des piquets et des obstacles sur le terrain du bien commun, en le transformant en champ miné d’incommunicabilité et de haine. Rappelons-nous toujours que derrière toute rigidité se trouve un certain déséquilibre. La rigidité et le déséquilibre s’alimentent mutuellement dans un cercle vicieux. Et aujourd’hui, cette tentation de rigidité est devenue trop actuelle ».

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  • Le pape François en partance ?

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    De Marie-Lucile Kubacki sur le site de l'hebdomadaire La Vie :

    Le pape François met-il ses affaires en ordre ?

    27/12/2019

     
    Alors que le pape François a posé ces dernières semaines plusieurs actes très symboliques, d’autres signes alimentent la rumeur, à Rome, qu’il se préparerait au départ…
     
    À Rome, il souffle ces dernières semaines comme une rumeur de conclave. « François donne l’impression de se préparer au départ », assurent plusieurs sources proches du Vatican. En coulisses, les observateurs s’interrogent : le pape mettrait-il ses affaires en ordre ? Le prêtre suisse Dominique Fabien Rimaz évoque ce climat sur son blog Le Pendolino et relève plusieurs signes troublants : aucun voyage programmé pour l’année 2020, la fin du mandat de l’un de ses deux secrétaires personnels –l’Argentin Fabián Pedacchio Leániz, 55 ans, nommé à plein temps à la Congrégation pour les évêques sans annonce de successeur – et, enfin, la nomination du cardinal philippin Luis Antonio Tagle, parfois appelé « le François asiatique », à la très importante Congrégation pour l’évangélisation des peuples, dont le ministre porte le surnom de « pape rouge » : « Cette accumulation de petits indices sur le chemin pontifical tient en alerte les petits poucets », écrit le prêtre.

    La rumeur, un art couru au Vatican

    Le vaticaniste italien Sandro Magister, bien connu pour ses opinions très critiques envers le pontificat de François, a pour sa part récemment publié une analyse intitulée « Répétition en vue du conclave », où il dresse la liste des cardinaux papables. Et de commenter : « Qu’un pape mette à l’abri son secrétaire personnel en prévision des contrecoups de la succession, c’est un grand classique au Vatican, et Jorge Mario Bergoglio a jugé bon d’y procéder sans plus tarder. »

    Quant à l’Américain John Allen, plus François-compatible, il estime que la nomination du sympathique prélat philippin Luis Antonio Tagle à un poste stratégique le place en position de successeur sérieux, ou, du moins, lui donne l’occasion de faire ses preuves.La nouvelle constitution apostolique doit être la pierre angulaire de la réforme de la Curie initiée dès le début du pontificat de François. Elle est loin d'être achevée.

    Mais faut-il véritablement s’alarmer, la rumeur étant au Vatican un art particulièrement couru ? Certes, aucun voyage n’est programmé pour 2020, mais François a malgré tout la ferme intention de se rendre dans au moins deux pays au cours de l’année. 

    (suite de l'article en accès payant)

  • Vatican : le projet "Web Thematic Pathways of Medieval Manuscripts" est maintenant en ligne

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    2019_12_27_10_20_38_Greenshot.pngDu site de la Bibliothèque Apostolique du Vatican :

    "Nous sommes très heureux d'annoncer que le projet Web Thematic Pathways of Medieval Manuscripts (des collections du Vatican utilisant International Image Interoperability Framework), est maintenant en ligne.

    Ceci est le résultat d'un projet de trois ans financé par la Fondation Andrew W. Mellon et réalisé en collaboration avec les bibliothèques de l'Université de Stanford.

    Le projet vise à démontrer, parmi les avantages de l'Interopérabilité internationale des images Framework (IIIF) pour l'étude des manuscrits, en quoi le niveau d'annotation est une innovation fondamentale pour l'analyse de contenu: transcriptions, commentaires, analyse comparative de textes et d'images.

    Les voies thématiques sont: Paléographie latine, Paléographie grecque, Classiques latins, Palimpsestes du Vatican, La bibliothèque d'un «Prince humaniste»

    Plus de 26 000 annotations créées."

  • 48 heures avec des séminaristes en formation (TF1)

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    De Bérengère Dommaigné sur le site d'Aleteia.org :

    C’est un joli reportage de près de huit minutes qu’a diffusé samedi 21 décembre TF1, lors du journal de 20h, sur les séminaristes de Nantes. Les journalistes, qui ont passé 48h avec eux, portent un regard sincère devant le choix de ces jeunes étudiants qui aspirent à vivre au service des autres.

    C’est un beau reportage qu’a proposé TF1 samedi 21 décembre dans son journal de 20h, et qui est disponible en replay pendant un mois. Les caméras ont suivi pendant 48 heures les jeunes séminaristes de Nantes et retracent fidèlement une journée type de ces étudiants pas comme les autres. Les téléspectateurs découvrent ainsi de jeunes hommes bien dans leurs baskets, aux agendas bien remplis, par une vie de prière, une vie fraternelle et bien sûr une vie d’études. Philosophie, latin, grec, théologie, les séminaristes, âgés de 21 à 38 ans, suivent près de 22 heures de cours par semaine pour se former et réfléchir à leur vocation de prêtre à venir. Comme l’explique l’un d’eux, Cyriaque, 22 ans « j’aime beaucoup la vie de prêtre, être au contact des gens, proposer des enseignements mais aussi être un peu comme un chef d’entreprise pour sa paroisse ». Une belle définition de ce métier pas comme les autres.

    Une vie qui a du sens

    Sans doute intrigués par ces vocations au service des autres et imposant le célibat, les journalistes de TF1 interrogent les jeunes hommes sur les sacrifices qu’impose leur choix de vie. Mais les séminaristes répondent avec sincérité et franchise, et leurs témoignages permettent de prendre conscience de la richesse de leur formation. Une formation complète, personnalisée avec une grande liberté pour choisir, ou pas, ce chemin. « On ne choisit pas la voix la plus confortable pour notre monde, mais je la choisis parce que je crois que c’est celle qui a le plus de sens pour moi », conclut joliment Cyriaque.

  • "Les deux papes" : une caricature de Benoît XVI et une vision idyllique de François

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    Du site Aleteia.org

    « Les Deux Papes » : dans le film comme dans la réalité, « tout oppose les deux hommes »

    Agnès Pinard Legry | 22 décembre 2019

    Réalisé par Fernando Meirelles, le film « Les Deux Papes », actuellement diffusé sur Netflix, imagine une rencontre entre Benoît XVI et le cardinal Bergoglio à l’été 2012, soit un an avant la renonciation de Benoît XVI. « Dans le film comme dans la réalité tout oppose les deux hommes », explique à Aleteia l’historien et journaliste Christophe Dickès. « Il aurait pu sortir de toutes ces différences une grande richesse intellectuelle dans les échanges. Or, il n’en est rien ».

    « Les Deux Papes », le film de Fernando Meirelles actuellement diffusé sur la plateforme Netflix, évoque deux destins qui se croisent : alors que le cardinal Bergoglio (joué par Jonathan Pryce) souhaite poser sa démission et se retirer comme simple prêtre dans une paroisse, le pape Benoît XVI (interprété par Anthony Hopkins) lui fait part de sa volonté de renoncer à sa charge et lui demande de prendre sa place. Le film commence en 2005, année de l’élection de Ratzinger et se termine par l’élection de François, en 2013. Le spectateur est introduit dans l’intimité des papes, entre Castel Gandolfo, la résidence d’été du souverain pontife, et bien sûr le Vatican. Le tout est parsemé d’images sur la vie argentine de Jorge Bergoglio. Si, dans la forme, de nombreux éléments sont saisissants (décors somptueux, déroulement du conclave, jeu des acteurs…), « Benoît XVI est caricaturé, quand le futur pape François bénéficie, lui, d’un portrait quasi hagiographique », regrette l’historien et journaliste Christophe Dickès, auteur de plusieurs ouvrages dont Le Vatican, vérités et légendes et L’héritage de Benoît XVI.

    Entretien à lire sur le site Aleteia.org
     
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