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Persécutions antichrétiennes - Page 33

  • Les chrétiens indiens ont besoin de protection

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    De Vatican News (Anna Poce) :

    21 février 2022

    En Inde, les chrétiens «ont besoin de protection»

    L'archevêque de Bangalore réagit à la démolition par les autorités d'une statue de Jésus et de deux stations du chemin de Croix à Gokunte, dans l'État du Karnataka, le 15 février dernier. «Cela n'a pas seulement affecté les sentiments de la communauté chrétienne, mais aussi ceux des personnes d'autres confessions», constate Mgr Machado.

    D’après les informations de l’agence UCA news, un appel au gouvernement pour qu'il protège les chrétiens, leurs lieux de culte, leurs symboles religieux et leurs structures a été lancé le 17 février par l'archevêque de Bangalore, Mgr Peter Machado, quelques jours après la démolition d'une statue de Jésus et de deux stations du chemin de Croix, dans l'État du Karnataka, au motif qu’elles empiétaient sur des terres publiques, selon les arguments avancés par les autorités locales.

    Le 10 février, l'archevêché avait déposé une requête auprès de la Haute Cour de l'État du sud de l'Inde contre la démolition de ces statues, rappelant que l'église de Saint-François-Xavier utilisait des terres publiques depuis près de 30 ans. Les autorités ont procédé à leur démolition avant même que la Cour n'émette un ordre définitif, violant ainsi la Loi sur les structures religieuses du Karnataka, qui est entrée en vigueur le 22 octobre 2021, pour assurer justement la protection des structures religieuses édifiées sur des terres publiques.

    Les chrétiens craignent de nouvelles attaques

    Mgr Machado a déclaré qu'il craignait désormais que de nombreuses autres attaques, tout aussi «dures, orchestrées et insensibles», ne se produisent dans les jours à venir. Au cours de ces deux dernières années, en effet, l’on a compté «des démolitions dans six endroits similaires et des attaques systématiques contre des églises dans tout l'État», bien que ces lieux religieux aient été fréquentés et préservés comme lieux de culte pendant des décennies à Bangalore et dans ses environs. Au Karnataka, les chrétiens sont confrontés à une hostilité croissante de la part de groupes extrémistes hindous, qui les prennent régulièrement pour cible, les accusant de convertir des hindous au christianisme par la force et par des moyens frauduleux, ce que démentent fermement les évêques des communautés concernées.

  • Karnataka (Inde) : une statue du Christ démolie sur ordre des autorités civiles

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    Une dépêche de l'Agence Fides :

    ASIE/INDE - Une statue du Christ dans l'état de Karnataka démolie sur ordre des autorités civiles

    16 février 2022

    Kolar (Agence Fides) - Les autorités gouvernementales du district de Kolar, dans l'État indien du Karnataka, ont donné l'ordre de démolir une statue de Jésus-Christ, érigée il y a 18 ans dans le village de Gokunte. Comme l'a confirmé à Fides l'Église locale, l'ordre de démolition a été exécuté le 15 février, en présence de représentants des autorités civiles, de policiers et de la population locale. Selon l'ordre de démolition, la statue avait été construite sur un terrain de l'État, réservé comme pâturage pour les animaux. L'officier responsable a expliqué : "Nous avons démoli la statue sur la base de l'ordonnance de la Haute Cour, qui a confirmé qu'elle avait été construite sur des terres publiques. Toutefois, les dirigeants chrétiens de la région affirment que la statue a été démolie illégalement alors que l'affaire était toujours en instance devant le tribunal.

    La communauté catholique s'était opposée à la démolition. S'exprimant sur la question, le père Theres Babu, prêtre et avocat, a déclaré que "la lettre de démolition ne nous a jamais été notifiée ni montrée". Selon le prêtre, une nouvelle audience sur l'affaire a été programmée pour le 16 février. L'un des fidèles locaux, Rayappa, a déclaré à Fides : " La nuit dernière, pour la démolition, il y avait plus de 400 policiers. Nous prions devant la statue depuis 2004. Ils ne nous ont même pas écoutés et l'ont tout simplement détruit avec des bulldozers. Nous l'avions construit grâce à une petite collecte de fonds auprès des villageois". Selon les villageois, certains membres d'une organisation hindoue radicale voulaient créer des tensions dans la région et ont déposé un recours auprès de la Haute Cour, demandant la démolition de la statue.

    Les prêtres de l'église voisine de St Francis Xavier disent que toute la communauté est sous le choc de la démolition.

    Depuis plusieurs décennies, nous disposons d'un accord écrit de l'autorité pour utiliser le terrain de 300 acres où se trouvait la statue, en continuant à y mener des activités pastorales et sociales. Mais il y a deux ans, un membre d'un groupe hindou a déposé un recours devant la Haute Cour, contestant notre utilisation des terres.

    La statue de Jésus avait été construite sur une colline surplombant le village de Gokunte, qui compte une population de 500 à 600 personnes (plus de 100 familles), presque toutes catholiques. L'église de St Xavier à Gokunte est l'une des plus anciennes présences catholiques dans le district de Kolar. La paroisse a été confiée aux Missionnaires de St François de Sales en 1977. La paroisse compte également un foyer pour enfants pauvres, une maison de pèlerins et de nombreuses autres activités de promotion sociale telles que des centres de formation professionnelle pour les femmes (école de couture) et une école d'anglais pour les garçons.

    (SD-PA) (Agence Fides 16/2/2022)

  • Persécutions : cinq pays où la situation des chrétiens s’est dramatiquement dégradée

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    15 février 2022

    À l’approche de la 49e session du Conseil des droits de l’homme, l’ECLJ a soumis cinq déclarations écrites pour mettre en exergue les persécutions des chrétiens là où elles se sont le plus aggravées ces derniers mois. Des telles interventions devant cet organe des Nations unies permettent de pointer les défaillances des États qui se sont eux-mêmes engagés à respecter les droits fondamentaux des minorités religieuses devant ce même organe de l’ONU. L’ECLJ interviendra aussi oralement durant cette session du mois de mars.

    L’Afghanistan, la Birmanie, l’Inde, le Nigéria et le Pakistan sont les cinq pays que l’ECLJ a voulu pointer du doigt dans ses déclarations écrites envoyées au Conseil des droits de l’homme des Nations unies pour cette 49e session.

    Alors que la Corée du Nord figurait depuis longtemps en tête du classement international de Portes ouvertes sur les pires pays pour les chrétiens, l’Afghanistan vient de prendre la première place. Cela s’explique principalement par l’arrivée au pouvoir des Talibans qui, comme ils l’avaient promis, appliquent déjà la charia à la lettre et dans toute sa rigueur. On compte déjà des dizaines d’exécutions de chrétiens depuis le retrait des troupes américaines acté par Joe Biden. L’état catastrophique de l’économie du pays accentue encore la persécution et les difficultés matérielles, poussant par exemple certaines familles à vendre leurs propres enfants pour survivre.

    Au Pakistan, c’est la loi réprimant le blasphème contre l’islam qui demeure la principale source de persécution des chrétiens. Une équipe d’avocats sur place, affiliée à l’ECLJ, aide autant que possible ces chrétiens accusés abusivement de blasphèmes par des islamistes. Nous attirons l’attention de la communauté internationale sur un personne, Shahzad Masih, dont l’affaire illustre de manière emblématique cette persécution. Ce pauvre jeune garçon a été accusé de blasphème alors qu’il ne faisait que relater les propos d’un tiers. Il a été incarcéré à 17 ans, il est en prison depuis déjà quatre ans et n’a toujours pas été jugé. Depuis juillet 2021, il est censé enfin être jugé, mais chaque mois, on le torture un peu plus en repoussant son audience finale. Cela fait sept fois successives qu’il espère être acquitté tout en se préparant à être condamné et que le juge le reconvoque finalement pour une prochaine fois. S’il était condamné, il attendrait encore en prison pendant des années pour que sa procédure d’appel aboutisse. Ils sont des centaines à croupir en prison comme lui, attendant leurs audiences suite à des accusations d’islamistes, ou purgeant des peines sur le fondement de cette loi contre les blasphèmes.

    En octobre 2021, l’ECLJ avait organisé une conférence sur ce sujet au Parlement européen avec l’Intergroupe des Chrétiens du Moyen-Orient. Vous pouvez retrouver les détails de cette affaire et de cette conférence dans notre communiqué ici.

    La situation du Nigéria continue d’être très préoccupante. C’est un des pays les plus peuplé d’Afrique et qui devient de plus en plus coupé en deux. Les petits villages font l’objet d’attaques éclairs par les troupes de Boko Haram, qui tuent les villageois et brûlent leurs maisons et leurs églises. Nous citons dans notre déclaration quelques exactions parmi tant d’autres, qui montrent la régularité et la cruauté de celles-ci. Comme nous le pointons également dans notre déclaration, en à peine six mois, il y a encore eu plus de 200.000 personnes déplacées et la conférence des évêques du Nigéria affirme elle-même que « c’est la survie de la nation qui est en jeu », du fait de l’inaction du gouvernement à sévir contre les responsables. Le 19 février 2022, cela fera quatre ans que la jeune chrétienne Leah Sharibu est prisonnière de ses ravisseurs, qui l’ont depuis violée à de multiples reprises et qui a déjà accouché de deux enfants… Pour bien comprendre les raisons géostratégiques de la situation au Nigéria, vous pouvez consulter notre communiqué ici.

    En Inde, la persécution des chrétiens se fait principalement par l’application tout à fait fallacieuse d’une loi interdisant les conversions forcées. Alors que cette loi prétend garantir la liberté religieuse en interdisant strictement toute conversion forcée, elle est en fait appliquée contre les chrétiens, qui sont accusés pour le moindre geste chrétien de tenter de convertir des hindous. Par exemple, si un chrétien donne l’aumône à un pauvre, les nationalistes hindous pourraient accuser ce chrétien de tenter de convertir le pauvre en lui donnant de l’argent. Cet abus, joint au nationalisme hindou persistant, mène à des arrestations abusives et à des violences populaires régulières contre les chrétiens. En effet, les agresseurs jouissent d’une forme d’impunité : il leur suffit d’accuser les chrétiens d’avoir tenté de convertir quelqu’un pour justifier leur violence.

    Enfin, en Birmanie, les chrétiens souffrent de la persécution d’une armée qui a pris le contrôle du pays et qui revendique officiellement son appartenance au bouddhisme. Ce véritable putsch de l’armée effectué en février 2021, entraîne des restrictions de libertés pour tous, des centaines de morts et des milliers d’arrestations arbitraires. Les chrétiens, représentant moins de 8 % de la population, ne sont pas spécifiquement visés par ce régime militaire. Cependant, en tant que minorité, ils sont davantage exposés aux violations de leurs droits et aux brimades d’un régime dictatorial qui se maintient depuis un an.

    Soutenez l’action de l’ECLJ aux Nations unies en défense des chrétiens persécutés dans le monde en signant notre pétition.

    Pour la liberté religieuse : Lire le texte complet de la pétition

  • Inde : persécution des chrétiens

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    Varanasi-1-758x423.jpgLe nationalisme religieux de l’Inde s’est toujours méfié du Christianisme et, au lendemain même de l’indépendance (1947), les tracasseries administratives, - telles que l’organisation de quotas d’accès des Jésuites (florissants à l'époque) au sous-continent indien- n’ont pas manqué. Quoi d’étonnant à ce que, des années plus tard encore dans ce monde très identitaire, « depuis l’élection de Narendra Modi en 2014, les chrétiens subissent des pressions croissantes de la part de l’administration hindoue. Début 2022, les Missionnaires de la Charité, la Congrégation de Mère Teresa, en a fait les frais ». Point de la situation par Syvain Dorient dans le mensuel La Nef (février 2022) :

    « Les Missionnaires de la Charité ont passé un triste Noël. Le gouvernement indien leur refusait le renouvellement de la licence qui leur permettait de recevoir des dons de l’étranger. Un coup dur pour cette Congrégation vieille de plus de 70 ans, comptant 5000 Sœurs, qui peut se mettre au service des plus pauvres grâce aux ressources financières apportées par les donateurs occidentaux. Le 24 décembre 2021, le ministre de l’Intérieur, Shri Amit Shah, affirma que la Congrégation ne remplissait plus les conditions pour que lui soit accordée la licence lui permettant de recevoir ces dons, la FCRA (Foreign Contributions Regulation Act).

    La décision fut vivement critiquée internationalement en raison de la stature de sainte Teresa de Calcutta. Le gouvernement britannique s’est fendu d’une lettre demandant très diplomatiquement « de plus amples informations sur cette décision étonnante ». Lors d’un débat à la Chambre des Lords, Harries de Pentregarth s’étonnait : « Quelle raison pourrait invoquer le gouvernement pour entraver le travail des Missionnaires de la Charité, reconnu dans le monde entier ? […] Je crains qu’il ne répercute les pressions du nationalisme hindou, de peur que des gens n’entrent en contact avec des chrétiens et finissent par se convertir. »

    Le 10 janvier 2022, les Missionnaires de la Charité retrouvaient leur licence, peut-être grâce aux pressions internationales. Mais près de 6000 autres Organisations non-gouvernementales (ONG) connaissent des difficultés comparables. L’administration indienne, puissante et tatillonne, exige que les ONG désirant recevoir des fonds de l’étranger renouvellent chaque année une demande de FCRA. Cette pratique, antérieure à l’élection de Narendra Modi, puisqu’elle a été instituée en 2010, s’est considérablement durcie en 2020. Le ministre de l’Intérieur, Shri Amit Shah, imposa un amendement qui permettait de surveiller les membres des ONG, en prenant leurs empreintes digitales, et en autorisant des enquêtes à leur sujet.

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  • Des hindous rasent un centre d'accueil catholique au bulldozer

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    Une dépêche de l'Agence Fides :

    ASIE/INDE - Démolition du centre social Sainte-Croix à Karnataka

    7 février 2022

    Mangalore (Agence Fides) - Un groupe de militants radicaux hindous a détruit le Centre de la Sainte Croix de Saint Antoine, un lieu catholique de prière et d'accueil, construit il y a 40 ans à Urandady Gudde-Panjimogaru, près de la ville de Magalore, dans l'état de Karnataka, au sud de l'Inde. Comme l'a appris l'Agence Fides, le 5 février, des membres du groupe " Shri Sathya Kordabbu Seva Samiti " ont rasé la structure. Les militants sont arrivés avec un bulldozer, démolissant le bâtiment qui offrait des services sociaux.

    Le centre Sainte-Croix de Saint-Antoine fonctionnait comme un centre d'asile et d'hébergement pour les familles défavorisées. Une trentaine de familles locales ont exprimé leur grande détresse et leur inquiétude face à cet incident et se sont retrouvées sans abri.

    La démolition a eu lieu sans aucune justification légale, alors que la structure avait fait l'objet d'une plainte de groupes hindous qui la considéraient comme "illégale" et demandaient sa démolition. Dans un ordre précis, les autorités civiles ont émis ces derniers jours une circulaire stipulant que personne n'avait le droit de pénétrer dans les locaux du Centre jusqu'à une décision de justice, attendue lors d'une audience prévue le 14 février.

    Antony Prakash Lobo, président du comité de construction du centre St Anthony's Holy Cross, a soumis un "rapport de première information" notant que "cette action illégale crée la discorde dans une communauté éprise de paix". "Cet acte est contraire à la loi, c'est un abus de pouvoir flagrant, en violation totale des ordres émis par la Cour", a-t-il fait remarquer.

    Les catholiques indiens notent que de plus en plus de rapports font état de violences commises contre des communautés, des structures et des centres de prière chrétiens dans toute l'Inde. Comme l'a rapporté Fides, dans un autre incident, également le 5 février, une église protestante a été incendiée par des habitants du village de Kistaram, dans l'État de Chhattisgarh, au centre de l'Inde. En 2021, plus de 500 épisodes d'attaques contre des églises et des chrétiens ont été signalés.

    (SD-PA) (Agence Fides 7/2/2022)

  • Le nouveau « Grand Timonier » bombarde Hong Kong et l’Église est prise sous le feu

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    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso (traduction de diakonos.be)

    Le « Grand Timonier » bombarde Hong Kong et l’Église est prise sous le feu

    En octobre prochain, l’accord provisoire et secret entre le Saint-Siège et la Chine sur la nomination des évêques arrivera à échéance. Cet accord avait été ratifié le 22 septembre 2018 et prolongé pour deux années de plus en 2020. Il encore trop tôt pour pouvoir dire s’il sera reconfirmé sous une forme plus stable. Ce qui est certain, c’est que ce qui n’est pas provisoire en revanche, c’est la toute-puissance de Xi Jinping, qui depuis décembre a reçu le titre hautement symbolique de « Grand Timonier », comme seul Mao Tsé-toung l’avait reçu avant lui.

    Ceci montre combien la ligne politique dictée par Xi est sans concession et mise sur le long terme, avec des marges de négociations très étroites, voire inexistantes, pour une partie adverse déjà faible en soi telle que le Vatican. Dans les faits, en ce qui concerne le choix des nouveaux évêques, la domination de la Chine est écrasante et l’exception que constitue le diocèse de Hong Kong, exempté de l’accord de 2018, est elle aussi sérieusement menacée. L’an dernier, son évêque actuel a été nommé sans que Rome ne doive soumettre son choix aux autorités chinoises. Mais un mois avant que ce nouvel évêque ne soit consacré, Pékin a effectué une démarche présage une prochaine domination totale de la Chine non seulement sur la métropole de Hong Kong, comme c’est déjà le cas, mais également sur la florissante Église catholique présente dans l’ex-colonie britannique.

    Le nouvel évêque de Hong Kong, Mgr Stephen Chow Sau-yan, 62 ans, jésuite, a été consacré le 4 décembre dernier. Mais le 31 octobre, une rencontre sans précédent avait eu lieu dans la ville. Elle est d’abord restée secrète avant d’être ensuite rendue publique par l’agence Reuters dans une dépêche du 30 décembre.

    Cette rencontre avait été organisée par le bureau qui représente à Hong Kong le gouvernement central de Pékin, sous la supervision, depuis le continent, de l’Administration d’État des affaires religieuses.

    Elle a réuni, en ce qui concerne la Chine, trois évêques et quinze religieux issus de l’Église officielle reconnue par le gouvernement de Pékin et, pour Hong Kong, deux évêques et treize religieux.

    La délégation de Hong Kong était emmenée par Peter Choy Wai-man, le docile prélat que les autorités chinoises auraient volontiers vu à la tête du diocèse. Mgr Chow, le nouvel évêque désigné, n’a pris que brièvement part à la rencontre, au début, tandis que l’évêque émérite et administrateur temporaire du diocèse, le cardinal John Tong Hon, ouvrait et clôturait la rencontre. Sans parler de l’absence du nonagénaire cardinal Joseph Zen Ze-kiun, figure de proue de l’opposition au gouvernement chinoise et critique sévère de l’accord entre le Vatican et Pékin.

    Les délégués issus du continent ont insisté pour que la soi-disant politique de « sinisation » des religions soit pleinement appliquée à Hong Kong également, avec une subordination plus marquée de l’Église catholique aux caractéristiques propres à la Chine, tels que dictées par le Parti communiste et par l’État.

    La « sinisation » des religions est l’une des pierres angulaires de la politique de Xi, dont l’agenda de mise en application était bien connu des participants à cette rencontre. Tout au long de la journée, personne n’a osé prononcer le nom du président chinois mais « Xi était l’éléphant dans la pièce », a déclaré à Reuters un membre de la délégation de Hong Kong. « Pour certains d’entre nous, la ‘sinisation’ est synonyme de ‘Xinisation’ ».

    La rencontre de Hong Kong n’était en rien une initiative isolée. Début décembre, Xi a prononcé un discours à Pékin dans le cadre d’une « Conférence nationale sur le travail concernant les affaires religieuses », dans lequel il a réaffirmé que toutes les religions en Chine doivent se soumettre au Parti communiste, auquel appartient « la direction essentielle de l’activité religieuse », dans le but d’une pleine « sinisation ».

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  • Okara (Pakistan) : une foule armée attaque et profane une église chrétienne

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    De Shafique Khokhar sur Asia News :

    Okara : une foule armée attaque une église chrétienne

    Quatre vandales ont ligoté le gardien et profané le bâtiment. La police assure de sa pleine coopération. Le père Khalid Rasheed Asi : "Les auteurs de l'attaque voulaient créer la panique, mais nous devons rester calmes et continuer à prier".

    Okara (AsiaNews) - "Ils ont jeté la Sainte Eucharistie hors du tabernacle et ont dispersé et déshonoré les livres saints". Ce sont les mots de Younus Masih Gill, un membre de l'église de St. Camillus de Lellis après qu'un groupe d'hommes armés ait enlevé et ligoté le sacristain et profané l'édifice religieux à Okara, une ville située à 100 km de Faisalabad (Punjab). 

    Le sacristain Allahditta Masih a déclaré à AsiaNews que le 23 janvier, il se trouvait à l'intérieur de l'église lorsque, vers 10h30, "quatre hommes armés se sont placés devant la porte et m'ont demandé de sortir, sinon ils allaient me tirer dessus". 

    Ils l'ont attaché avec des cordes, l'ont battu, puis l'ont enfermé. Nadeem Faisal, l'un des habitants du quartier, a appelé la police. Lorsqu'ils sont arrivés, ils ont libéré Allahditta et ont recueilli des preuves.

    Le pasteur Khalil Maqsood et le père Khalid Rasheed Aasi, directeur de la Commission nationale Justice et Paix de l'Église catholique, ont présenté le rapport de première information au poste de police de Saddar, demandant une enquête approfondie. 

    Younus Masih Gill a également déposé une plainte contre des inconnus et a déclaré que "les gens ne se sentent pas en sécurité après cet incident, qui a perturbé la paix de la communauté". Le père Khalid Rasheed Asi a condamné le vandalisme et a appelé les fidèles à rester calmes : "Les auteurs de ces actes voulaient générer la panique, mais nous devons rester calmes et continuer à prier pour que personne ne puisse nuire à notre union", a expliqué le prêtre. "La police nous a assuré de sa pleine coopération avec l'église et a déclaré qu'elle arrêterait bientôt les auteurs de cet acte.

  • En 2021, plus de 360 millions de chrétiens ont subi des atteintes plus ou moins violentes à leur foi

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    De Vatican News :

    19 janvier 2022

    Portes ouvertes: 360 millions de chrétiens persécutés dans le monde en 2021

    La liberté religieuse en net recul dans le monde. L’ONG protestante Portes Ouvertes vient de publier ce mercredi son index mondial de la persécution des chrétiens dans le monde pour l’année écoulée. Ainsi en 2021, plus de 360 millions de chrétiens ont subi des atteintes plus ou moins violentes à leur foi, selon les pays.

    Entre le 1er octobre 2020 et le 30 septembre 2021, ce sont «plus de 360 millions de chrétiens» –catholiques, orthodoxes, protestants, baptistes, évangéliques, pentecôtistes, etc., de 76 pays– qui ont été «fortement persécutés et discriminés», contre 340 millions en 2020, note l'association évangélique. La persécution est en hausse constante depuis neuf ans. En 2021, 5 898 chrétiens ont été tués, soit une hausse de 24% par rapport à l’année précédente, où 4 761 cas avaient été enregistrés. Huit chrétiens tués sur dix l’ont été au Nigeria.

    En outre, le nombre total d’églises fermées, attaquées, détruites est passé à 5 110 l’an dernier, contre 4 488 en 2020. Portes ouvertes note également une augmentation de «44% du nombre de chrétiens détenus en raison de leur foi» (4 277 cas enregistrés en 2020, 6 175 cas en 2021).

    Toutes persécutions confondues, l’Afghanistan est passé en tête de ce classement annuel, détrônant la Corée du Nord, en 2e position. Suivent la Somalie, la Libye, le Yémen, l’Érythrée, le Nigeria. En Afghanistan, la persécution a pris «une nouvelle dimension avec la prise de pouvoir des talibans», affirme l’ONG. Élaboré depuis 1993, ce baromètre est publié tous les ans depuis 2012. Décryptage de Patrick Victor, directeur France et Belgique de l'ONG Portes ouvertes. 

    Patrick Victor, directeur France et Belgique de l'ONG Portes ouvertes

    https://www.portesouvertes.fr/persecution-des-chretiens

  • Eglises profanées, de la France à l'Amérique : un déferlement de violence

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    De Luca Volontè sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    Eglises profanées, de la France à l'Amérique : un boom de la violence

    17-01-2022

    Depuis le début de l'année, la liste des églises détruites, des statues de la Vierge décapitées et des hosties profanées est longue. Et tout cela dans le silence des médias et la connivence des autorités. En France, il y a un cas par jour, et en Amérique latine, même les meurtres de prêtres restent impunis.

    Un "tsunami" de vandalisme frappe les églises de France, sous le silence des médias et les déclarations ironiques du gouvernement. Et après les incendies d'églises au Canada en juin dernier, la vague de violence, de sacrilèges et de profanations d'églises catholiques aux États-Unis et dans les pays d'Amérique latine ne s'est pas calmée. L'omertà, la connivence et la complicité des gouvernements et des médias nationaux et internationaux montrent comment l'antichristianisme passe désormais à la vitesse supérieure.

    La dénonciation publique par le cardinal Timothy Dolan du 14 janvier dernier, "Religious Freedom Day" aux Etats-Unis et reprise par la quasi-totalité des journaux catholiques anglophones, dans laquelle il dénonçait le nombre incroyable d'attaques contre les lieux de culte chrétiens au cours des deux dernières années, a fait sensation : "Depuis près de deux ans, les évêques des États-Unis ont signalé une tendance inquiétante à la vandalisation d'églises catholiques et à la destruction de statues...", a-t-il déclaré, rappelant comment "une attaque contre un lieu de culte est certainement une attaque contre la communauté particulière qui s'y rassemble". Il s'agit également d'une attaque contre le principe fondateur de l'Amérique en tant que lieu où tous les gens peuvent pratiquer librement leur foi".

    Ce n'est pas une coïncidence si la jeune Madeline Cramer a été arrêtée et inculpée de crimes haineux pour avoir vandalisé les portes de la cathédrale de Denver en octobre dernier, alors que des enquêtes sont toujours en cours pour identifier l'auteur de la décapitation de la statue de la Vierge Marie, qui a causé des dommages irréparables à la basilique du sanctuaire national de l'Immaculée Conception à Washington le 5 décembre.

    La décapitation de la Vierge Marie est devenue une "mode" particulièrement suivie par les vandales satanistes de tout le continent américain si, la semaine dernière, la statue de l'Immaculée Conception a également été décapitée dans la cathédrale argentine de tous les saints à Santa Fe. En septembre dernier, toujours en Argentine mais dans la ville d'Añatuya, le cimetière de la ville a été vandalisé et la statue de la Vierge de la Médaille Miraculeuse a été décapitée. Au Chili, en revanche, le 10 janvier, des vandales satanistes ont mis le feu à l'une des églises les plus belles et les plus protégées du pays, San Sebastián de Curarrehue, dans le diocèse de Villarrica.

    Le climat de haine et de violence s'est également propagé l'année dernière au Mexique, un pays où un récent rapport de début d'année dénonçait la dissimulation des enquêtes contre les auteurs du meurtre de quatre prêtres en 2021 et "plus de 80% des cas de meurtres, d'extorsion, d'attaques et de vols contre des temples catholiques qui n'ont jamais été résolus". La Bolivie n'est pas en reste. Dans ce pays andin, les violences et les attaques contre les églises n'ont pas manqué ces derniers mois, suite à la prise de position des évêques contre la libéralisation de l'avortement et, là aussi, il n'y a toujours pas de suspects dans l'attentat à la bombe contre la cathédrale de la capitale Bogotà en novembre dernier.

    Laxisme ou complaisance ? Appelons cela de la complaisance, pour ne pas dire de la complicité, de la part des autorités françaises face à la vague de vandalisme et d'actes blasphématoires qui s'abat sur le pays depuis le début de l'année. Peut-être l'esprit diabolique s'était-il senti offensé par les protestations et les annulations des spectacles de sorcellerie et d'hymnes ésotériques que l'actrice suédoise Anna von Hausswolff devait donner le 8 décembre dans les églises de Nantes et de Paris. Peut-être que la farce du rapport CIASE, démasquée par la suite, a enflammé les esprits du pire jacobinisme. Le fait est que depuis le 1er janvier 2022, une douzaine d'églises ont été profanées, des autels attaqués, des images détruites et des bâtiments vandalisés dans tout le pays.

    Dans l'église Saint-Symphorien de Genouilly, des hosties sacrées ont été volées et profanées le week-end des 1er et 2 janvier. Le 4 janvier, plusieurs statues (saint Joseph, Antoine et la Vierge Marie) ont été détruites par un vandale armé de bâtons dans la basilique des Rois de France à Saint-Denis, au cœur de Paris ; le 5 janvier, la statue du Christ bénisseur a été brûlée dans l'église Saint-Porchaire de Poitiers ; le 7 janvier, dans l'église Saint-Germain de Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne), le calice et les hosties consacrées ont été volés, ainsi que des actes de vandalisme ; entre le 8 et le 9 janvier, les reliques de saint Jean-Paul II ont été volées dans le sanctuaire de Paray-le-Monial et des actes de vandalisme ont été commis dans l'église ; dans la nuit du 9 au 10 janvier, l'église Saint-Pierre de Bondy a été la cible de multiples vols et actes de vandalisme. Dans la nuit du 10 janvier, l'église de Saint-Germain-l'Auxerrois de Romainville a vu son tabernacle détruit et son mobilier sacré saccagé. Le 11 janvier, la statue de la Vierge Marie de l'église Saint-Pierre de Strabourg a été retrouvée détruite. Le 12 janvier, toujours à Poitiers, les statues de la crèche de l'une des églises de la ville ont été détruites.

    La chaîne d'information I-Media a parlé d'"omerta" de la part de la presse et des autorités nationales, qui cachent le phénomène croissant des attaques et des profanations d'églises. La journaliste Charlotte d'Ornellas a été la seule à dénoncer le phénomène le 12 janvier sur la chaîne CNews, parlant d'"une épidémie d'attaques et d'une réaction inexistante des médias". Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmianin, qui avait promis d'enrégimenter l'Eglise dans les règles de la laïcité, s'est borné à affirmer un engagement vide de sens de la part du gouvernement. La France tire les ficelles de la laïcité intolérante et anti-chrétienne, mais le mauvais esprit est fort. Après avoir terrassé le Christ eucharistique et décapité sa Mère Marie, qu'adviendra-t-il des chrétiens ? Préparons-nous...

  • Plus de 70 % des femmes et des filles contraintes au mariage ou à la conversion sont chrétiennes

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    De Luca Marcolivio sur ifamnews :

    Femmes chrétiennes : pays où la violence est (presque) légale

    "L'Aide à l'Église en Détresse brise le mur du silence dans plusieurs pays à majorité musulmane.

    Luca Marcolivio : A professional journalist, Luca Marcolivio has been accredited to the Holy See Press Office since 2011. Director of the webmagazine of religious information Cristiani Today, e collaborates with La nuova Bussola QuotidianaPro Vita & Famiglia and the blog of the Centro Machiavelli. From 2011 to 2017 he was Editor-in-Chief of the Italian edition of Zenit. He is the author of Contro Garibaldi. Quello che a scuola non vi hanno raccontato and the editor of La società dell’allegria. Don Bosco raccontato dai salesiani del XXI Secolo
  • La mort de Sœur Maria Kaleta, une héroïque religieuse albanaise

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    De sur Correspondance Européenne :

    Retour à la Maison du Père de Sœur Maria Kaleta, héroïque témoin de la foi

    Dans la nuit du premier jour de l'année 2022, Sœur Maria Kaleta, 92 ans, témoin précieux et héroïque des persécutions du despote communiste Enver Hoxha (1908-1985), marxiste-léniniste, admirateur de Staline et fléau du christianisme, est décédée au monastère des Pauvres Filles des Stigmates Sacrés de Saint François d'Assise à Shkodër, en Albanie.

    L'histoire du communisme en Albanie a été dévastatrice, mais peu de gens s'en souviennent, on n'en parle pas à l'école et les médias l'ont immédiatement occultée, de sorte que dans la mémoire collective, c'est comme si rien ne s'était passé dans ce pays tourmenté : tout le monde connaît les atrocités nazies, mais celles du communisme sont toujours traitées avec des gants de velours ou mal omises, tout cela parce que la culture et la mentalité communistes, avec leurs dévalorisations et leur athéisme, sont restées dans les fibres du sentiment politique et social occidental.

    Sœur Maria Kaleta est une survivante qui a connu le martyre blanc avec les horreurs du communisme de Hoxha. Son grand travail d'apostolat dans la clandestinité et dans un danger constant a fait des merveilles et est un exemple brillant de ce que signifie être fidèle au Christ quel qu'en soit le prix.

    Le 29 novembre 1944, Enver Hoxha, qui dirige le parti communiste albanais, prend le pouvoir et s'inspire radicalement de l'Union soviétique. Jusqu'à l'exclusion de la Yougoslavie du Cominform en 1948, l'Albanie a agi comme un satellite de la fédération de Tito, qui la représentait aux réunions du Cominform. À partir de 1950, Hoxha a fait construire des milliers de bunkers en béton pour une seule personne dans tout le pays, afin de les utiliser comme postes de garde et abris pour armes : on estime qu'il y en aurait plus de 500 000. Leur construction s'est accélérée lorsque l'Albanie a officiellement quitté le Pacte de Varsovie en 1968, augmentant ainsi le risque d'une attaque étrangère.

    Hoxha est déterminé à suivre la politique stalinienne, accusant les révisionnistes russes de trahir le système économique. En 1960, il rapproche son pays de la République populaire de Chine à la suite de la crise sino-soviétique, sapant les relations avec Moscou dans les années qui suivent. Après des années et des années d'athéisation coercitive de plus en plus intense et féroce, le tyran a fièrement déclaré que l'Albanie était la première nation où l'athéisme d'État était inscrit dans la Constitution ; dans la Constitution de 1976, l'article 37 stipule : "L'État ne reconnaît aucune religion et soutient la propagande athée afin d'inculquer aux gens la vision scientifique-matérialiste du monde", tandis que l'article 55 du code pénal de 1977 prévoit une peine d'emprisonnement de 3 à 10 ans pour la propagande religieuse et la production, la distribution ou le stockage d'écrits religieux.

    Partiellement inspiré par la Révolution culturelle chinoise, il a procédé à la confiscation des églises, des monastères et des lieux de culte en général. Les noms religieux de personnes et les noms de lieux ont été abolis. La répression politique de Hoxha en Albanie, au pouvoir jusqu'en 1983, a fait des milliers et des milliers de victimes et la haine des catholiques était implacable avec le sacrifice de vies et la privation de la pratique de la foi. Toutes les églises d'Albanie ont été détruites ou fermées, des évêques, des prêtres, des religieux et des religieuses ont été tués ou emprisonnés, car le crime le plus grave était la profession de foi. et ceux qui désobéissaient étaient durement punis, comme ce fut le cas de la mère et de la sœur de Mère Teresa de Calcutta, qui furent isolées dans leur maison jusqu'à leur mort, empêchant Mère Teresa, qui se trouvait déjà en Inde, d'assister à leur départ ; mais elle fut ensuite appelée par la femme de Hoxha, après la mort du dictateur, pour la prier de prier sur sa tombe afin d'essayer d'arrêter les cris et les tremblements qui en provenaient. Les manifestations diaboliques de l'autre monde ont cessé et ce jour-là, la fondatrice des Sœurs de la Charité a été autorisée à se rendre pour la première fois sur la tombe de sa mère et de sa sœur.

    En 1946, l'église et le monastère des Stigmatines de Shkodra ont été fermés. Les sœurs, les novices et les aspirantes, dont Maria Kaleta qui était entrée au couvent en 1944, ont été expulsées et contraintes de retourner dans leurs familles. Cependant, ils ont continué à être des stigmatins, assistant à la messe dans la cathédrale de Shkodra et plus souvent dans l'église de St François à Gjuhadol, dirigée par les Franciscains.

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  • Les chrétiens, des cibles croissantes du radicalisme hindou en Inde

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    Du site des Missions Etrangères de Paris :

    Les chrétiens, cibles croissantes du radicalisme hindou en Inde

    15/01/2022

    Le 25 décembre dernier, l’annonce d’un blocage des financements étrangers en faveur des Missionnaires de la charité a choqué les esprits et a été rapidement relayée par la presse internationale. Présente en Inde depuis 1950, la congrégation avait par ailleurs été récemment visée par des accusations de « conversions forcées » au Gujarat. Finalement, le refus des autorités a été levé le 8 janvier. Mais l’incident envoie un message clair à la minorité chrétienne et incarne la perception d’une discrimination croissante envers les chrétiens sous le gouvernement nationaliste hindou de Narendra Modi.

    En août 2017 à New Delhi, lors d’une manifestation organisée par des chrétiens du nord-est de l’Inde en vue de défendre les droits de leur communauté.

    Ce jour de Noël, d’autres incidents ont eu lieu. Des brigades radicales hindoues ont perturbé ou attaqué, dans seize incidents documentés, des célébrations et lieux de culte chrétiens de différentes villes de l’Inde. Au même moment, à l’occasion d’une commémoration au sein de la communauté sikhe, le Premier ministre Narendra Modi a souligné, quant à lui, « les atrocités » commises par les anciens empereurs musulmans contre les hindous et les sikhs, stigmatisant la minorité des musulmans, qui subit quant à elle de plein fouet le radicalisme hindou depuis leur arrivée au pouvoir en 2014.

    Dans une Inde qui comprend plus d’1,3 milliard d’habitants, de confession hindoue pour la très grande majorité, les attaques contre la petite minorité chrétienne, soit seulement 2,3 % de la population, se sont multipliées au cours de l’année 2021. L’organisation Evangelical Fellowship of India a répertorié 305 incidents survenus jusqu’au mois de novembre. Selon le United Christian Forum, qui regroupe plusieurs organisations chrétiennes, au moins 400 incidents ont ciblé les chrétiens indiens et leurs lieux de culte tout au long de l’année, dans des attaques perpétrées par des extrémistes hindous. Il s’agit d’un chiffre record, selon l’organisation, depuis les pogroms contre les chrétiens perpétrés en 2007 et 2008 dans l’État de l’Orissa.

    Le 30 octobre dernier, Narendra Modi a pourtant rencontré le pape François au Vatican et l’a invité à se rendre en Inde en dépit de l’aversion, dans son pays, des groupes hindous radicaux. « Le Premier ministre a été photographié avec le pape et, pratiquement immédiatement à son retour, une agitation a débuté dans l’État du Karnataka avec l’introduction d’une loi anti-conversion », a commenté John Dayal, catholique engagé et porte-parole de la All Catholic Union. Le Karnataka devrait ainsi rejoindre dix autres États ayant adopté cette loi anti-conversion, qui criminalise les hommes musulmans et chrétiens voulant épouser des femmes hindoues.

    Le Premier ministre Narendra Modi reste silencieux

    Dans cet État dirigé par le BJP (Parti du peuple indien), le parti nationaliste hindou de Narendra Modi, les accusations de conversions forcées au christianisme se sont multipliées et près d’une quarantaine d’incidents de violence ciblant les chrétiens ont été répertoriés. Le Premier ministre reste quant à lui silencieux face aux attaques visant les minorités, même s’il a réitéré la primauté de l’égalité citoyenne sur l’appartenance religieuse. Narendra Modi n’a pas non plus condamné les discours de haine proférés par certains de ses fidèles.

    L’exemple le plus récent remonte à la mi-décembre, à Haridwar, aux pieds de l’Himalaya, lorsque des religieux et militants hindous ont appelé à armer les leurs pour attaquer musulmans et chrétiens. « Rien n’est possible sans les armes. Si vous voulez éliminer leur population, alors tuez-les », a notamment proféré Sadhvi Annapurna, secrétaire général de l’organisation nationaliste hindoue Hindu Mahasabha« Tenez-vous prêts à tuer et à aller en prison. »

    Face à l’indignation suscitée, décuplée par l’inaction de la police, la Cour suprême vient d’intervenir en recevant une plainte. Ces discours de haine interviennent dans un contexte particulièrement agité, puisque plusieurs États électoralement cruciaux pour les nationalistes hindous s’apprêtent à passer aux urnes au mois de février.

    Ces dernières années, d’autres dignitaires et extrémistes hindous ont régulièrement proféré des appels à la haine. À commencer par les propos glorifiant Nathuram Godse, l’assassin du Mahatma Gandhi, haï par les hindous radicaux pour avoir défendu une Inde basée sur une identité laïque et multiconfessionnelle. De tels propos ne font plus exception et s’étendent parfois à des incitations à la violence.

    Les attaques contre les chrétiens se sont accélérées

    « Les extrémistes hindous ont organisé douze rassemblements en vingt-quatre mois, dans quatre États, appelant au génocide des musulmans, à des attaques contre les chrétiens et à l’insurrection contre le gouvernement », détaille un rapport du site Article14, qui accuse la police « d’ignorer une conspiration flagrante ». « Les minorités se sentiront en sécurité si le gouvernement agit contre la haine et les violences ciblées », a estimé un communiqué de la Catholic Union« L’impunité de l’État, la complicité de la police et les lois fanatisées militarisent les groupes extrémistes. »

    Après l’arrivée au pouvoir des nationalistes hindous en 2014, les musulmans ont été les premiers à être les victimes de ces attaques. Plusieurs dizaines d’entre eux ont été lynchés par des extrémistes hindous, qui les accusaient de porter offense aux vaches, considérées comme sacrées dans leur religion, en en faisant le commerce ou en consommant la viande. En 2019, la réélection des nationalistes hindous à la tête de l’Inde a marqué un tournant plus accentué vers la radicalisation.

    Une loi sur l’obtention de la citoyenneté indienne a été adoptée et est accusée par de nombreux défenseurs des droits de l’homme de défavoriser les musulmans. Le statut du Cachemire, seule région indienne à majorité musulmane, a été abruptement rétrogradé. La vie du pays a également vu une acceptation plus large, dans la sphère publique, des éléments extrémistes marginaux.

    Par ailleurs, au cœur même de New Delhi, des extrémistes hindous ont attisé des émeutes antimusulmanes en février 2020, les affrontements causant la mort de 53 personnes. Enfin, les attaques contre les chrétiens se sont accélérées, sans que la police ne procède à des arrestations. Selon John Dayal, « les principales organisations chrétiennes ne semblent pas encore avoir pris pleinement conscience de la menace ».

    (EDA / A. R.)