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Persécutions antichrétiennes - Page 85

  • Le calvaire d'Asia Bibi continue

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    De "l'Observatoire de la christianophobie" :

    Asia Bibi : l’audience à la Cour d’appel annulée !


    asia-report

    J’apprends à l’instant, par un courriel de Voice of the Persecuted (États-Unis), que l’audience d’appel à la Cour suprême vient d’être annulée et reportée à une date ultérieure qui n’est pas précisée. Un des trois juges qui composent le tribunal de la Cour, Iqbal Hamid-ur-Rehman, a en effet déclaré forfait. On ne peut y voir qu’un des effets des menaces que j’évoquais dans mon précédent article. C’est vraiment angoissant et le calvaire d’Asia Bibi va continuer, encore et encore…

    De notre côté continuons à prier, encore et encore !

  • La persécution se renforce à l'égard des Ouzbeks chrétiens

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    Persécution à la hausse en Ouzbékistan où il est interdit d’avoir une Bible (source)

    Un nombre croissant de chrétiens sont condamnés en Ouzbékistan, un pays dans lequel posséder de la littérature religieuse comme une bible chez soi est illégal, rapporte Christian Today.

    Portes Ouvertes invite les chrétiens du monde entier à prier pour leurs frères et sœurs persécutés en Asie centrale. « Veuillez prier pour les chrétiens en Ouzbékistan. Il devient de plus en plus difficile de répandre l’Évangile par la littérature », s’est exprimé l’ONG chrétienne.

    L’organisation rapporte en outre le cas de Stanislav Kim, un chrétien baptiste de la province de Khorezm (dans le nord-ouest de l’Ouzbékistan) qui est pour la deuxième fois sanctionné pour possession de livres religieux. Après avoir été condamné aux travaux forcés pendant deux ans à Ourguentch, il est actuellement en résidence surveillée et un cinquième de ses revenus sont saisis par l’État.

    Plus tôt cet été, un chrétien presbytérien vivant dans la capitale Tachkent, a reçu une amende pour la même raison. Un procès pénal est également en cours à son encontre pour utilisation « illégale » d’ordinateurs.

    À Zarafshan, une ville du centre de l’Ouzbékistan, un pasteur baptiste et sa femme ont été condamnés à une amende pour des bibles et des recueils de chants saisis dans leur habitation.

    Dans la province de Sourkhan-Daria, au sud-est du pays, quatre baptistes ont également été sanctionnés lorsque de la littérature religieuse a été découverte et confisquée à leur domicile, lors d’une perquisition considérée comme illégale. Les fonctionnaires ont ordonné la destruction des bibles ainsi que des autres livres et CD.

    Et ce ne sont que quelques exemples d’une persécution qui fait désormais partie du quotidien des Ouzbeks chrétiens.

    L’Islam est la religion majoritaire dans ce pays où l’on compterait plus de 96 % de musulmans. L’Église orthodoxe russe est tolérée mais les autres confessions sont considérées comme des sectes visant à défaire le système politique.

    Les églises de maison sont régulièrement attaquées en Ouzbékistan et les chrétiens peuvent être condamnés à une amende simplement en ayant une chanson chrétienne au format MP3 sur leur téléphone portable. Enfin, ceux qui se convertissent de l’islam au christianisme sont les plus exposés à la persécution, précise Portes Ouvertes.

  • Signons la pétition pour protester contre l'enlèvement de femmes et jeunes filles chrétiennes en Egypte

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    De "L'Observateur chrétien" :

    Disons « STOP » aux enlèvements de filles chrétiennes en Egypte

    Imaginez-vous avoir à vivre dans la peur d’être enlevé à cause de votre foi, que ce soit pour une rançon, une conversion imposée, ou encore un mariage forcé ; c’est le  quotidien de nombreux chrétiens en Égypte.

    Rien que dans les six derniers mois, l’organisation Christian Concern International (CCI) a recensé 17 enlèvements de femmes et jeunes filles chrétiennes Coptes, dont certaines sont âgées d’à peine 16 ans. Bien que les familles de ces victimes se tournent vers les forces de l’ordre pour tenter de récupérer en toute sécurité leurs proches, ils font souvent face à l’inaction des autorités.

    Le cauchemar est une dure réalité pour Noura Youssef qui a été enlevée en avril 2016 sur le chemin de sa maison. Bien que son mari ait signalé le crime à la police, celui-ci n’aurait reçu que peu d’aide en raison de sa foi. Noura est toujours portée disparue à ce jour.

    Le manque d’application de la loi et de responsabilités prises face à ceux qui commettent ces enlèvements est difficile à vivre pour les familles chrétiennes qui en sont victimes.

    CCI a mis en ligne une pétition en anglais pour demander au président égyptien Abdel Fattah al-Sissi de faire autorité sur ses subordonnés afin qu’ils effectuent pleinement leur travail d’enquête concernant ces crimes et qu’ils en sanctionnent les responsables.

    L’organisation invite les chrétiens du monde entier à signer et à partager largement cette pétition sur Twitter, Facebook et autres médias sociaux en y ajoutant le hashtag #StopTheCaptors.

    Signer la pétition contre les enlèvements en Égypte

  • Pakistan : onze chaînes de télévision chrétiennes déclarées illégales

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    De ihsnews.net :

    Onze chaînes de télévision chrétiennes déclarées illégales, un attentat contre la liberté religieuse

    Une récente ordonnance de la Pakistan Electronic Media Regulatory Authority, organisme du gouvernement pakistanais, a déclaré illégales 11 chaînes de télévision chrétiennes émettant au Pakistan en langue urdu. L’ordonnance, prise le 22 septembre dernier, indique comme « chaînes de télévision non autorisées » 10 chaînes de télévision par câble ou sur Internet, gérées par des groupes chrétiens protestants, telles Isaac Tv, Gawahi Tv, God Bless Tv, Barkat Tv, Praise Tv, Zindagi Tv, Shine Tv, Jesus Tv, Healing Tv et Khushkhabari Tv ainsi que la Catholic Tv, chaîne catholique diocésaine de Lahore. « Tous les Directeurs généraux régionaux – indique le texte de l’ordonnance – sont invités à adopter les mesures nécessaires pour bloquer immédiatement la transmission des chaînes de télévision illégales dans leurs régions respectives ».

    Le Père Mushtaq Anjum, religieux camillien pakistanais, qui s’intéresse aux communications et aux moyens de communication de masse, commente ainsi la situation : « De fait, la proclamation de la Bonne Nouvelle est rendue illégale. Depuis un certain nombre d’années, au prix de notables efforts, les communautés chrétiennes ont organisé des réseaux télévisés, par câble ou par Internet, afin de parler aux chrétiens et de parler de la foi chrétienne. Les chrétiens ne disposent d’aucun espace sur les chaînes télévisées publiques. Nous désirons comprendre pourquoi les chaînes en question ont été déclarées illégales. Il s’agit là d’une autre norme discriminatoire qui frappe les non musulmans ».« Nous demandons l’intervention du Ministre fédéral chrétien Kamran Michael – poursuit le prêtre – parce qu’il s’agit d’un véritable attentat contre la liberté de pratiquer sa propre religion et contre la vision du fondateur du Pakistan, Muhammad Ali Jinah, qui imaginait une société libre et non pas un pays islamique. En revanche, de cette manière, on continue à traiter les membres des minorités religieuses comme des citoyens de deuxième classe ». Le religieux camillien demande en outre au gouvernement de « bloquer ces actes d’intimidation et de révoquer cette interdiction ».

  • Europe : les évêques condamnent la persécution des chrétiens dans le monde et les différentes formes d'intolérance ou de discrimination subies par les chrétiens sur le continent européen

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    Du Salon Beige :

    Les évêques dénoncent les discriminations subies par les chrétiens en Europe

    La rencontre annuelle du Conseil des Conférences Épiscopales d’Europe (CCEE) qui, cette année, fête ses 45 ans, a eu lieu dans la Principauté de Monaco, à l'invitation de l'Archevêque local, Mgr. Bernard Barsi. A Monaco, les Présidents des Conférences épiscopales ont élu la nouvelle Présidence du CCEE pour le quinquennat 2016-2021. Pour le Président, le choix s’est porté sur le Cardinal Angelo Bagnasco, Archevêque de Gênes et Président de la Conférence épiscopale italienne. Les Vice-présidents élus sont le Cardinal Vincent Nichols, Archevêque de Westminster et Président de la Conférence épiscopale d'Angleterre et du Pays de Galles, et l'Archevêque de Poznan, Mgr. Stanisław Gądecki, Président de la Conférence épiscopale polonaise.

    L'Assemblée plénière a voulu remercier les membres de la Présidence sortante, le Cardinal Peter Erdö, Archevêque d'Esztergom-Budapest (Président de 2006 à2016) et l'Archevêque de Scutari-Pult, Mgr. Angelo Massafra, pour leur travail en faveur du bien l'Eglise et pour leur dévouement dans la promotion de la communion fraternelle entre les épiscopats européens.

    Parmi les sujets abordés cette année:

    • la mission du CCEE dans l'Eglise en Europe;
    • la situation des chrétiens dans le monde, notamment en Terre Sainte;
    • les relations avec les Eglises orthodoxes, à la lumière de la récente rencontre de Cuba et de la déclaration commune du Pape François et du Patriarche Kirill.

    A cet échange on participé également les représentants des organismes ecclésiaux continentaux pour l'Afrique (SECAM), l’Amérique latine (CELAM), l’Asie (FABC) et l’Océanie (FBCO) qui ont également informé les participants des défis auxquels l'Eglise doit faire face dans leurs continents respectifs.

    La Conférence a pris fin avec l'adoption d'un message clair et fort visant à condamner la persécution des chrétiens dans le monde et les différentes formes d'intolérance ou de discrimination subies par les chrétiens en Europe. Message adopté par l’Assemblée Plénière

    "En tant qu’Evêques Présidents des Conférences épiscopales d’Europe, réunis dans la Principauté de Monaco pour notre Assemblée annuelle, nous avons abordé le thème urgent et dramatique de la persécution des chrétiens, un phénomène qui sévit de plus en plus de par le monde. Nous condamnons très fortement ces évènements qui lèsent les droits de l’homme et notamment la liberté religieuse. Ce sont des manifestations irrationnelles alimentées, trop souvent, par un rappel à des motivations religieuses qui constituent un abus et un affront au Nom de Dieu.  

    Saisissons donc le magistère éclairé du Pape François qui, maintes fois, a dénoncé l’injuste référence à Dieu dans la pratique de la violence; un concept soulignée même dans la déclaration conjointe entre le Pape François et le Patriarche Kirill (12 février 2016) et que nous avons voulu examiner dans le cadre de nos travaux.

    Nous, les Evêques, réunis à Monaco, sous l’élan d’une préoccupation pastorale, demandons à tous ceux qui sont préposés aux gouvernements des peuples et des nations au niveau national et international, d’œuvrer pour garantir la dignité et l’intégrité des personnes et des communautés, notamment les plus vulnérables. Les religions, lorsqu’elles sont authentiques, essayent toujours d’être un facteur de croissance humaine et de développement intégral. En ce sens, nous souhaitons que même en Europe, où de nombreux signes socio-culturels vont dans le sens d’attribuer au christianisme un rôle marginal per le biais de pratiques discriminatoires, l’on considère avec attention le fait qu’une laïcité saine implique la reconnaissance de la juste valeur de la religion dans la société et dans la vie des peuples. 

    Le fait d’ôter ou de nier la citoyenneté au Dieu de Jésus Christ n’est pas une garantie de développement mais c’est plutôt une attitude qui est à l’origine de l’appauvrissement spirituel et moral qui caractérise notre époque et qui, à la longue, génère également un appauvrissement social, économique et culturel.

    A nos frères et sœurs chrétiens qui subissent la marginalisation et la discrimination, et notamment à tous ceux qui sont persécutés, nous voulons assurer notre proximité. Nous n’allons pas nous taire et surtout nous n’allons pas vous abandonner. En gardant à l’esprit tous ceux qui sont morts en confessant leur foi en Jésus Christ, nous rappelons la valeur éclairante de leur témoignage et l’engagement du nôtre. 

    Dans cette Année de la Miséricorde, nous savons que notre espérance est enracinée dans la personne de Jésus Christ, Evangile du pardon et de paix pour tous ceux qui l’annoncent avec joie aux peuples du continent."

  • Egypte : la persécution des Coptes ou la mise en oeuvre d'une idéologie de haine et de violence

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    D'Adel Guindy, juriste international, sur le site eecho.fr :

    Persécution des Coptes, idéologie de haine et de violence

    L’étendue des attaques anti-coptes

    Depuis trois décennies, les Coptes ont vécu sous la persécution de l’ère Moubarak, au cours de laquelle ils ont subi plus de 1500 agressions. Pendant le règne des Frères musulmans (FM), les attaques sont devenues plus barbares, et depuis la chute de leur gouvernement, les Coptes ont payé le prix cher du conflit en cours.

    • Dans la période difficile, sous la présidence du Frère Musulman Mohammed Morsi (juin 2012- juillet 2013), les Coptes ont vu le retour des graves persécutions de leur longue histoire. L’ancien guide des Frères musulmans, Mohammad Mahdi Akef , a déclaré dans une conférence publique : « Il n’y a pas de droits pour les Coptes, sauf ce qui a été indiqué dans le Coran » – en référence au statut de dhimmi-s qui doivent payer la jiziyah [qui est un droit de vivre]. Ce Guide a précisé qu’il n’y a pas de droit à la citoyenneté dans un État gouverné selon la charia. En outre , les dirigeants FM ont déclaré à plusieurs reprises que si les Coptes ne veulent pas vivre dans un État islamique , ils ont toujours un « quatrième option » : quitter l’Égypte [les trois autres étant : renier sa foi, payer aux musulmans la jiziyah, ou mourir].
    • Les Coptes sont soumis à une guerre d’usure. Pas un jour ne passe sans qu’un Copte ne soit tué, une fille copte enlevée , ou un bien de Coptes détruit ou volé . Plus de 500 coptes ont été tués dans des incidents séparés, depuis le 25 Janvier 2011 – c’est-à-dire depuis la révolution – et près de 500 jeunes filles coptes ont disparu.
    • Plus de 100 églises et institutions chrétiennes ont été brûlées ou détruites dans la même période, dont 80 qui ont été détruits le 14 août 2013 après le sit-in de FM dirigé à la place Rabaaal-Adawiyaa été dissous. Ce jour-là (le « Kristallnacht » des Coptes) , une attaque de grande envergure a eu lieu de la part des partisans des FM. En plus, 390 habitations privées coptes ont été attaquées, vandalisées ou incendiées. Parmi les destructions des Islamistes, on compte un monastère vieux de 1400 ans dans Dalga, au Gouvernorat de Minya, et une église vieille de dix siècles.
      Pire encore, huit mois après ces attaques, et malgré des «promesses» de l’armée à reconstruire les églises détruites ou endommagées, une seule église est signalée en réels travaux de reconstruction. Comme un signe d’humiliation ultime, les Coptes sont invités à donner de l’argent pour réparer les dégâts, parce que l’État « n’a pas le budget pour faire le travail »!

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  • Accord entre le Saint-Siège et la Chine communiste : une négociation confuse

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    Lu sur « riposte catholique » 

    Un peu plus de quinze jours après la mort de Mgr Zhu Weifang, décédé ce 7 septembre à l’âge de 89 ans, la succession de l’évêque de Wenzhou continue d’être l’objet de toute l’attention des autorités gouvernementales. La police a renvoyé en « voyages d’études » l’évêque que Rome tient pour être l’évêque légitime de cet important diocèse du Zhejiang, tandis que ses agents manœuvrent pour empêcher toute unité entre le clergé des parties « clandestine » et « officielle » du diocèse.

    Après l’organisation des funérailles de Mgr Zhu, célébrées le 13 septembre, on pouvait penser que le calme reviendrait à Wenzhou, diocèse de quelque 120 000 fidèles, situé dans la très dynamique province du Zhejiang. Il semble que cela ne soit pas le cas. On se souvient que Mgr Shao Zhumin, 53 ans, avait été emmené par les autorités dès avant la mort de Mgr Zhu dans la lointaine province du Qinghai, l’objet de cet éloignement forcé étant d’empêcher que Mgr Shao, issu de la partie « clandestine » du diocèse, se fasse reconnaître par les fidèles comme l’évêque en titre de Wenzhou. Ces derniers jours, le bruit a couru que Mgr Shao était de retour à Wenzhou, signe possible d’une éventuelle acceptation par les autorités gouvernementales de son épiscopat. Or, les dernières informations disponibles en provenance de Wenzhou indiquent que Mgr Shao a de nouveau été emmené à Xining, au Qinghai, à 2 500 km de Wenzhou, et nul ne sait combien de temps il sera retenu là-bas.

    « Selon les normes du droit canonique »

    L’« éloignement » de Mgr Shao peut être dû à différents facteurs. Premièrement, hier, 21 septembre, la Salle de presse du Saint-Siège a diffusé un communiqué pour faire part du décès de Mgr Zhu Weifang. Les communiqués du Saint-Siège relatifs à l’Eglise de Chine, à ses évêques en particulier, ne sont pas exceptionnels mais ils restent rares. Intitulé « Deuil dans l’épiscopat », le communiqué ne retient pas tant l’attention pour les informations qu’il donne quant à la vie de cet évêque nommé par le pape en 2007 que par la phrase qui le conclut. « Selon les normes du droit canonique, Mgr Peter Shao Zhumin, évêque coadjuteur du diocèse [de Wenzhou], succède au prélat défunt », peut-on lire à la fin de ce court communiqué. En une phrase, le Saint-Siège rappelle ici qu’à ses yeux, l’évêque légitime de Wenzhou est bien Mgr Shao, là où les autorités chinoises n’ont jamais reconnu à ce dernier sa qualité d’évêque. En « éloignant » Mgr Shao jusqu’au Qinghai, la Chine signifierait à Rome qu’elle persiste à ne pas accepter Mgr Shao comme évêque.

    Deuxièmement, ces jours derniers ont vu des gestes inédits de la part du clergé de Wenzhou. Mardi 20 septembre, dans l’après-midi, une délégation de seize prêtres « clandestins » de Wenzhou est allée prier dans le colombarium où repose l’urne funéraire de Mgr Zhu Weifang. Le groupe était emmené par le chancelier « clandestin » de Wenzhou, le P. Paul Jiang Sunian, et a été accueilli au colombarium de Ma Qiao Shan par le P. Zhong Jinxing, prêtre « officiel », qui agissait au nom du P. Ma Xianshi, le prêtre que Mgr Zhu avait désigné en mars dernier pour s’occuper des affaires du diocèse alors que lui-même voyait ses forces décliner. Les prêtres « clandestins » n’ont pas célébré la messe sur le lieu de recueillement mais ils y ont prié de « manière simple et digne », ainsi que le rapporte le compte rendu, accompagné de photos, publié sur le blog de la partie « officielle » du diocèse. Ce geste visible et solennel d’unité entre les deux composantes « officielle » et « clandestine » du diocèse n’a pas dû plaire et le compte rendu a rapidement disparu du blog en question. Là encore, l’« éloignement » de Mgr Shao viserait à empêcher ce dernier de prendre la tête d’initiatives manifestant ouvertement la volonté d’unité des catholiques locaux. Signe de la nervosité des autorités, des sources locales indiquent àEglises d’Asie que le P. Jiang Sunian a « disparu » ce 22 septembre, très certainement placé au secret par la police.

    L’objectif fondamental des négociations

    Troisièmement, si Mgr Shao est au premier chef concerné par l’actualité du diocèse de Wenzhou, il n’est pas étranger aux diocèses alentours. Or, le diocèse de Taizhou, situé juste au nord de Wenzhou, entre dans une phase délicate. Son évêque « officiel », Mgr Anthony Xu Jiwei, 81 ans, est très malade et, comme à Wenzhou, la question de sa succession se pose. Le diocèse de Taizhou présente la particularité de compter au nombre des six premiers diocèses à avoir été dotés d’un évêque chinois ; c’était en octobre 1926 et le pape Pie XI lançait ainsi le mouvement qui allait conduire l’Eglise de Chine à être entièrement confiée à un clergé autochtone. Même si aujourd’hui Taizhou est un diocèse assez modeste par le nombre de ses fidèles et de son clergé, le gouvernement chinois ne se désintéressera très certainement pas de son avenir, et on peut penser qu’en éloignant Mgr Shao, il cherche à empêcher ce dernier d’en assumer, ne serait-ce qu’à titre provisoire, l’administration apostolique.

    Le sort réservé à Mgr Shao, les manœuvres auxquelles les catholiques de Wenzhou assistent actuellement, les questions qui se posent quant à l’avenir du diocèse de Taizhou interviennent alors que les négociations entre Pékin et Rome laissent augurer de la possible conclusion d’un accord entre la Chine et le Saint-Siège. Au fil de ses différentes déclarations, le cardinal Parolin, secrétaire d’Etat du Saint-Siège, a mis en avant le fait que l’objectif fondamental des négociations en cours était la réconciliation et l’unité de l’Eglise qui est en Chine. A en juger par les actes posés ces derniers jours à Wenzhou, il ne semble pas que les autorités chinoises partagent la même conception de l’unité de l’Eglise que celle qui est exprimée à Rome.

    Source : Eglises d’Asie

    Ref.

    Info – Chine : A Wenzhou, les autorités gouvernementales tentent d’empêcher l’unité de l’Eglise locale

    JPSC

  • Orissa (Inde) : les massacres des chrétiens sont le résultat d'une planification orchestrée par des groupes nationalistes hindous

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    ASIE/INDE - Reconnaissance du caractère planifié des massacres antichrétiens en Orissa de la part de l’enquête d’un journaliste indien 

    Bhubaneswar (Agence Fides) – Les massacres antichrétiens survenus dans l’Etat de l’Orissa en 2008 sont le résultat d’une planification attentive orchestrée au plus haut niveau par des groupes nationalistes hindous du réseau Sangh Parivar. Des masses analphabètes de militants ont été manipulées par la propagande et instiguées jusqu’à tuer. Grâce à l’enquête menée par le journaliste indien Anto Akkara, « il est possible de réécrire l’histoire de Kandhamal », le district de l’Orissa théâtre des pogroms antichrétiens de 2008. Et aujourd’hui, « c’est une honte pour la nation et pour le système judiciaire que sept chrétiens innocents languissent en prison pour un crime qu’ils n’ont jamais commis » remarque Anto Akkara dans le cadre d’une conférence au cours de laquelle il a présenté son dernier livre enquête intitulé « Qui a tué Swami Laxmanand ? ».

    Le livre – qui fait suite à d’autres travaux tels que « Kandhamal : une tache sur la laïcité indienne » et « Kandhamal crie justice » - fait la lumière sur le mystérieux assassinat du responsable hindouiste Swami Laxmanand, dont les chrétiens furent accusés et qui représenta le prétexte pour déchaîner la violence.

    Suite à l’homicide du responsable âgé de 81 ans, le 23 août 2008, les communautés chrétiennes présentes dans le district de Kandhamal, sis dans l’Etat de l’Orissa, subirent une attaque de masse indiscriminée. Environ 100 chrétiens furent tués, 300 églises et 6.000 maisons saccagées et 56.000 personnes durent évacuer, cherchant refuge dans les bois pour échapper au féroce nettoyage ethnique.

    Après l’homicide du responsable hindouiste, revendiqué par la suite par des guérilleros maoïstes, sept chrétiens furent arrêtés et condamnés à la réclusion à perpétuité en 2013 pour homicide « bien qu’il n’y ait aucune preuve » note Anto Akkara, dénonçant une authentique « parodie de justice ». La Cour suprême doit encore fixer la date du procès en appel « mais le présumé complot chrétien contre les hindous est totalement privé de fondement » note le journaliste.

    Telle est la reconstruction d’Anto Akkara : « Dans le calcul politique du réseau extrémiste Sangh Parivar, après avoir brutalisé les chrétiens de Kandhamal, le groupe de pression chrétien international aurait induit Sonia Gandhi à démettre le gouvernement de l’Orissa, dont le parti nationaliste Baratiya Janata Party était partenaire de coalition. Ceci aurait facilité la victoire des groupes nationalistes hindous et du BJP aux élections de 2009, en revanche remportées par la suite par le Parti du Congrès ».

    Anto Akkara remarque la réticence des institutions à affronter cet argument, vu que « la Commission nationale pour les droits fondamentaux n’a pas même émis un communiqué de presse sur Kandhamal en huit ans », relevant par ailleurs que « les sept chrétiens innocents en prison représentent une tache sur le système judiciaire du pays » alors que « Kandhamal demeure une tache sur le visage de l’Orissa et sur la laïcité indienne ». (SD PA) (Agence Fides 23/09/2016)

  • Mgr Lebrun à Assise : une parole à méditer

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    Hier, 19 septembre 2016, Mgr Dominique Lebrun, archevêque de Rouen, était à Assise, invité par la communauté de Sant’Egidio pour ce rassemblement interreligieux auquel le Pape se joindra mardi. Dimanche, il s’est exprimé devant les délégations présentes à Assise. Le texte intégral de l’ intervention de Mgr Lebrun  se trouve sur le site de « Riposte catholique » :   

    «La Providence me conduit à Assise quelques semaines après l’assassinat du Père Jacques Hamel, à la fin de la messe, par deux jeunes hommes se réclamant de leur foi musulmane.  Oui, l’esprit d’Assise est bien présent, et il porte du fruit un peu partout ! Mais voilà que le mystère du Mal semble nous submerger et venir troubler ce chemin.

    Ici, je voudrais demander la grâce de continuer le chemin du dialogue, un dialogue qui soit plus fort et plus vrai, plus intérieur. Je demande quatre grâces :

    1. Je demande à Dieu, par l’intercession de saint François et du père Jacques Hamel, la grâce du pardon. Pardonner les assassins ? Ce n’est pas si difficile de pardonner deux assassins, mais ceux qui les commanditent, les encouragent, les approuvent, cela est plus rude. Que la Parole de Jésus s’accomplisse : «Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font» (Lc 23;34).
    1. Lorsque des responsables de Daech sont tués par des bombardements, quelle est ma pensée : ils ont ce qu’ils méritent ? Ouf, en voilà quelques-uns d’éliminés ? Ou bien que va-t-il se passer pour eux en paraissant devant Dieu ? Suis-je capable de prier pour leur salut, de les aimer ? Je demande la grâce de les aimer comme des frères, c’est à dire de désirer les retrouver dans le Royaume des Cieux. Que la Parole de Jésus nous stimule : «Moi, je vous dis : aimez vos ennemis» (Mt 5;44).
    1. Le père Jacques appartient à la lignée des martyrs. Il est bienheureux, dit le Pape François. Il n’est pas encore béatifié. Je reçois des lettres qui le demandent. Certaines m’incitent à demander la dispense de cinq ans. Je demande la grâce que la reconnaissance du martyre ne soit pas une bannière levée pour combattre et condamner ; mais la joie de rendre grâce pour le don d’un prêtre qui a donné sa vie comme le Christ. Que la Parole de Jésus m’habite : «Dieu a envoyé son Fils unique… non pas pour juger le monde, mais pour que par Lui, le monde soit sauvé» (Jn 3;17).
    1. Enfin, je demande la grâce d’un dialogue en vérité avec mes amis musulmans. Des questions se posent sur notre possible cohabitation. Dans la vie sociale et familiale, tout est-il compatible entre nos religions ? J’aimerais aussi interroger avec un infini respect ce qu’ils appellent leur soumission à un Dieu qui est au-dessus de l’humanité. Ce qu’ils perçoivent de Dieu n’est-il pas d’un tel absolu que toute réalité, même la vie humaine, n’aurait guère d’importance en comparaison ? Je voudrais, en même temps, témoigner de ma foi en Dieu qui s’est fait homme en Jésus : il est entré dans l’humanité, et ainsi dans ses limites. Quel beau mystère qui élève l’homme à la dignité divine et qui, en même temps, se mêle à son histoire chaotique.

    Je demande ces grâces, non sans remercier déjà pour celles reçues depuis l’offrande de la vie du père Jacques Hamel. Qu’il suffise de souligner la visite rendue par de nombreux musulmans à nos assemblées dominicales le dimanche 31 juillet. C’était bien une famille rendant visite à une famille en deuil,  et cela est bon. Nous sommes de la même famille humaine, promis donc à la même famille divine. Par Jésus le Christ.»

    Ref. Mgr Lebrun à Assise

    JPSC

  • Ce 14 septembre, le pape François célèbre sa messe pour le père Hamel

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    Quoi qu’il pense du point de savoir si le germe de la violence peut être écarté de la parole de l’Islam et de son fondateur n’empêche évidemment pas le pape François d’exprimer sa réprobation de l’assassinat du P. Hamel et d’offrir aujourd’hui sa messe matinale pour lui. Son porte-parole le fait savoir dans un communiqué de presse et la célébration sera diffusée sur CTV (la télévision du Vatican). Lu sur le site de "Famille chrétienne" : 

    « Le 14 septembre 2016, le pape François célébrera la messe à  la chapelle de Sainte-Marthe au Vatican, “en signe de proximité“ avec les proches du Père Jacques Hamel et toute la communauté de Rouen (France), a affirmé le 13 septembre un communiqué de Greg Burke, directeur de la Salle de presse du Saint-Siège. Un groupe de 80 pèlerins normands emmenés par leur évêque, Mgr Dominique Lebrun, assisteront à la messe du pape, en mémoire du prêtre assassiné le 26 juillet 2016 dans sa paroisse de Saint-Etienne du Rouvray (Seine-Maritime).

    Le Saint-Siège avait alors dénoncé un “meurtre barbare“ et fait part de la “douleur“ du pape, “particulièrement bouleversé par cet acte de violence qui s’est déroulé dans une église au cours d’une messe, action liturgique qui implore de Dieu sa paix pour le monde“, avait affirmé le Souverain pontife, dans un télégramme adressé, le 26 juillet, à l’archevêque de Rouen (France). 

    Quelques heures plus tôt, deux hommes armés de couteaux avaient surgi dans une église de Saint-Etienne-du-Rouvray, près de Rouen, au cours de la messe. Ils avaient pris en otages cinq personnes qui se trouvaient à l’intérieur, puis tué le prêtre et grièvement blessé une fidèle âgée. En sortant de l’église, les deux preneurs d’otages, “deux terroristes se réclamant de Daech“, selon le président de la République François Hollande, avaient été tués par les forces de l’ordre. Dans l’homélie des funérailles du Père Jacques Hamel, le 2 août, Mgr Dominique Lebrun avait révélé que le prêtre s’était écrié : “va-t’en Satan !“, à la figure de ses assaillants. 

    Exceptionnellement, la messe de suffrage en l'honneur du prêtre assassiné, le 14 septembre à Sainte-Marthe, sera diffusée en direct sur CTV, la chaîne de télévision du Vatican. »

    Ref. Ce 14 septembre, le pape célébre sa messe pour le père Hamel

    JPSC

  • Le pape François s’investit dans la situation au Congo

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    nonce_apostolique_visite_beni_rdc_pape_massacre_0.jpgL’Eglise réagit au milieu de l’indifférence générale  (voir notre post Congo : l’Eglise « ne sera pas la caution d’un dialogue qui n’en est pas un » ). Lu sur RFI Afrique :

    « Il sera question de la RDC ce dimanche 11 septembre au Vatican. Le pape François reçoit son représentant à Kinshasa, monseigneur Luis Mariano Montemayor. Le nonce apostolique l’avait annoncé lors de sa dernière visite à Beni où il avait été envoyé par le souverain pontife après le massacre de Rwangoma, qui avait fait plus de 50 morts selon l’ONU. Au menu des discussions, la situation sécuritaire dans l’est du pays, mais aussi la crise politique. Ce sont les deux axes sur lesquels l’Église catholique s’investit en RDC.

    Le pape François avait parlé de « silence honteux » deux jours après le massacre de Rwangoma, et après deux ans de tueries dans le territoire de Beni. « Preuve que le pape suit de près la situation dans les Grands Lacs », dit monseigneur Montemayor.

    Au lendemain de sa visite sur les lieux du drame, le nonce n’avait pas mâché ses mots. « Premier responsable de la sécurité : le gouvernement, aucun doute là-dessus », avait-il dit. Il avait également demandé à la Monusco de faire plus pour protéger les civils et annoncé que le Vatican allait envoyer une délégation à New York pour interpeller le conseil de sécurité qui « dort un peu », avait commenté Monseigneur Montemayor.

    Mais ce n’est pas le seul front sur lequel l’Eglise catholique est engagée et entend avoir son mot à dire. La conférence épiscopale (Cenco) a une mission de bons offices auprès des acteurs de la crise congolaise, mais a posé ses lignes rouges concernant sa participation au dialogue national qu’elle souhaite plus inclusif. L’Eglise appelle le gouvernement à faire plus en termes de libération de prisonniers politiques. Mais surtout, la Cenco demande le respect strict de la Constitution, notamment dans ses articles verrouillés comme l’alternance politique et la durée du mandat du président, menaçant de claquer la porte. »

    Ref. Le nonce apostolique en RDC reçu par le pape au Vatican

    Pour la « communauté internationale », la carte de l’Afrique centrale serait-elle redevenue vierge comme sa forêt au temps de Stanley et de Livingstone ?

    JPSC

  • Chine : les autorités multiplient les arrestations et les mises en garde après le décès de l’évêque de Wenzhou

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    L’agence EDA des missions étrangères de Paris  publie cette information illustrant la complexité de  la situation de l’Eglise en Chine :

    chine-eveque-zhu.jpg« Ce matin, Mgr Vincent Zhu Weifang (photo) est décédé. Agé de 90 ans, il était évêque de Wenzhou, dans la province du Zhejiang. Selon les informations dont nous disposons, ses obsèques, prévues pour être célébrées le 13 septembre, se préparent dans un climat de grande tension. La police multiplie en effet les mises en garde et les arrestations au sein de la communauté « clandestine » du diocèse et on est sans nouvelles de Mgr Shao Zhumin. Appartenant à la partie « clandestine » du diocèse de Wenzhou, Mgr Shao a été nommé en 2007 par Rome évêque coadjuteur du lieu ; à ce titre, d’un strict point de vue canonique, il doit prendre la succession de Mgr Zhu.

    La tension qui se fait jour à Wenzhou a, semble-t-il, été anticipée par les autorités. Le décès de Mgr Zhu, étant donné son état de santé, était prévisible et la police a très certainement pris les devants. En effet, Mgr Shao Zhumin a « disparu » depuis le 23 août dernier. On peut penser qu’il a été placé au secret par les autorités pour l’empêcher de présider la messe de funérailles de Mgr Zhu, une présence qui marquerait aux yeux de tous son autorité sur l’ensemble du diocèse. Outre Mgr Shao, le P. Paul Jiang Sunian, chancelier « clandestin » du diocèse, et un autre prêtre ont eux aussi « disparu ».

    Des obsèques qui se dérouleront sous haute surveillance

    Depuis l’annonce du décès de Mgr Zhu, des prêtres de la partie « clandestine » du diocèse ont par ailleurs été interpellés. D’autres ont reçu des coups de téléphone leur intimant l’ordre de ne pas assister aux obsèques de Mgr Zhu, mardi prochain.

    Selon une source locale citée par l'agence Ucanews, les autorités ont annoncé que l’assistance aux funérailles sera limitée à quatre cents personnes. « Même les prêtres « officiels » doivent obtenir une autorisation spéciale pour se rendre à Ma’ao, le village natal de l’évêque, où sa dépouille a été déposée dans une chapelle ardente », précise la même source.

    Ce climat de tension reflète la situation particulièrement complexe de l’Eglise en Chine, une tension sans doute aggravée par le fait que cette actualité se déroule à Wenzhou, ville où la présence chrétienne, protestante et catholique, est notablement importante et qui s’est trouvée au centre de la campagne d’abattage des croix placées au sommet des édifices religieux menée par les autorités depuis fin 2013 jusqu'au printemps 2016.

    Mgr Zhu appartient à cette génération de prêtres en Chine qui a connu la guerre mondiale, la guerre civile et l’emprise communiste sur le pays. Né le 10 décembre 1927 dans un district voisin de Wenzhou, Zhu Weifang a été ordonné prêtre en octobre 1954, cinq ans après la prise du pouvoir par Mao Zedong. Emporté par la persécution qui prépare la mise en place de l’Association patriotique des catholiques chinois, il est condamné à la rééducation par le travail et passe près de seize ans en camps, de 1955 à 1971. Il retournera en prison de 1982 à 1988 avant de recouvrer la liberté et de poursuivre son ministère de prêtre.

    Favoriser l’unité du diocèse

    En 2007, l’évêque « clandestin » de Wenzhou, Mgr Lin Xili, qui avait été ordonné à l’épiscopat dans la plus grande discrétion en 1992, est très âgé et affaibli par la maladie (il mourra deux ans plus tard, le 4 octobre 2009). En vue de favoriser l’unité entre les deux communautés « clandestine » et « officielle » de ce diocèse très dynamique, Rome décide de nommer comme ordinaire de Wenzhou, le P. Vincent Zhu Weifang, membre du clergé « officiel », avec comme coadjuteur le P. Shao Zhumin, membre du clergé « clandestin ». Le P. Zhu étant alors âgé de 81 ans et le P. Shao ayant 44 ans, il était entendu qu’à la mort de Mgr Zhu, Mgr Shao prendrait la direction du diocèse tout entier.

    En agissant ainsi, le Saint-Siège souhaitait favoriser l’unité de l’Eglise, dans un diocèse où les « clandestins » sont estimés à quelque 80 000 fidèles, les « officiels » étant moitié moins. L’unité recherchée par Rome s’est cependant heurtée aux méfiances des uns et des autres ainsi qu’aux manœuvres permanentes d’immixtion des autorités civiles dans la vie de l’Eglise. Ainsi, il y a quelques années, un administrateur, en la personne du P. Ma Xianshi, a été nommé au sein de la partie « officielle » afin d’assister Mgr Zhu, affaibli par l’âge. On ne sait si Mgr Zhu a procédé volontairement ou non à cette nomination, mais il est devenu clair que les autorités chinoises n’accepteraient pas que Mgr Shao prenne la succession de Mgr Zhu et qu’elles avaient leur candidat pour ce poste, à savoir le P. Ma, une personnalité qui par ailleurs ne fait pas l’unanimité au sein même de la partie « officielle » du diocèse.

    Un évêque « officiel » et indocile

    Aujourd’hui que Mgr Zhu est décédé, avant même que ses obsèques aient été célébrées, on ne peut que constater que les ingérences des autorités dans les affaires de l’Eglise se poursuivent, ainsi qu’en témoigne la « mise à l’écart » de Mgr Shao et les pressions exercées sur le clergé « clandestin ».

    Pour autant, Mgr Zhu et les prêtres de la partie « officielle » du diocèse pouvaient se montrer indociles envers le pouvoir. En juillet 2015, afin de protester contre la campagne d’abattage des croix, le vieil évêque avait publié, avec 26 de ses prêtres, une lettre ouverte pour appeler « les catholiques chinois et toutes les personnes animées par un sens de la justice à ne pas rester silencieux et à élever la voix ensemble ». Evoquant une « persécution qui se renforce », le prélat écrivait : « En tant que citoyens chinois, nous aspirons à une démocratie plus complète et à un véritable Etat de droit.» Avec plusieurs prêtres et derrière une banderole, Mgr Zhu était allé porter sa lettre aux autorités provinciales. En réponse, il lui avait été signifié qu’il devait se taire, faute de quoi lui et les catholiques de Wenzhou pourraient se retrouver en prison. 

    Le Zhejiang est cette province qui vient d’accueillir, à Hangzhou, les 4 et 5 septembre, le sommet du G20, sommet au cours duquel le pouvoir chinois a mis en scène la puissance retrouvée du pays. La ville avait été préalablement nettoyée de tout élément jugé potentiellement perturbateur. Pour des « raisons de sécurité », les lieux de culte situés dans le district où se tenait le sommet avaient ainsi été fermés.

    Rome et Pékin négocient

    Le décès de Mgr Zhu intervient quelques semaines après celui de Mgr Vincent Huang Shoucheng, évêque « clandestin » de Mindong, un diocèse très vivant de la province du Fujian. Là encore, la succession promet d’être délicate : Mgr Guo Xijin, coadjuteur « clandestin » de Mindong, devrait lui succéder, mais les autorités ne le reconnaissent pas comme évêque et le diocèse, dans sa partie « officielle », est dirigée depuis l'an 2000 par Mgr Zhang Silu, un des huit évêques illégitimes car ordonnés sans mandat pontifical.

    Dans le cas du diocèse de Wenzhou comme dans celui de Mindong, la question de la succession épiscopale intervient alors même que Rome et Pékin ont mené, au cours du mois d’août à Rome, une nouvelle session de négociations, lesquelles pourraient déboucher sur un accord qui concernerait, entre autres choses, le mode de désignation des évêques de l’Eglise en Chine.

    Ref. les autorités multiplient arrestations et mises en garde après le décès, à l’âge de 90 ans, de l’évêque de Wenzhou

     Un « accord » négocié  entre le Saint-Siège et la Chine communiste dans un tel esprit peut-il être autre chose qu’un marché de dupes ?

    JPSC