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Politique - Page 157

  • Des hindous rasent un centre d'accueil catholique au bulldozer

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    Une dépêche de l'Agence Fides :

    ASIE/INDE - Démolition du centre social Sainte-Croix à Karnataka

    7 février 2022

    Mangalore (Agence Fides) - Un groupe de militants radicaux hindous a détruit le Centre de la Sainte Croix de Saint Antoine, un lieu catholique de prière et d'accueil, construit il y a 40 ans à Urandady Gudde-Panjimogaru, près de la ville de Magalore, dans l'état de Karnataka, au sud de l'Inde. Comme l'a appris l'Agence Fides, le 5 février, des membres du groupe " Shri Sathya Kordabbu Seva Samiti " ont rasé la structure. Les militants sont arrivés avec un bulldozer, démolissant le bâtiment qui offrait des services sociaux.

    Le centre Sainte-Croix de Saint-Antoine fonctionnait comme un centre d'asile et d'hébergement pour les familles défavorisées. Une trentaine de familles locales ont exprimé leur grande détresse et leur inquiétude face à cet incident et se sont retrouvées sans abri.

    La démolition a eu lieu sans aucune justification légale, alors que la structure avait fait l'objet d'une plainte de groupes hindous qui la considéraient comme "illégale" et demandaient sa démolition. Dans un ordre précis, les autorités civiles ont émis ces derniers jours une circulaire stipulant que personne n'avait le droit de pénétrer dans les locaux du Centre jusqu'à une décision de justice, attendue lors d'une audience prévue le 14 février.

    Antony Prakash Lobo, président du comité de construction du centre St Anthony's Holy Cross, a soumis un "rapport de première information" notant que "cette action illégale crée la discorde dans une communauté éprise de paix". "Cet acte est contraire à la loi, c'est un abus de pouvoir flagrant, en violation totale des ordres émis par la Cour", a-t-il fait remarquer.

    Les catholiques indiens notent que de plus en plus de rapports font état de violences commises contre des communautés, des structures et des centres de prière chrétiens dans toute l'Inde. Comme l'a rapporté Fides, dans un autre incident, également le 5 février, une église protestante a été incendiée par des habitants du village de Kistaram, dans l'État de Chhattisgarh, au centre de l'Inde. En 2021, plus de 500 épisodes d'attaques contre des églises et des chrétiens ont été signalés.

    (SD-PA) (Agence Fides 7/2/2022)

  • Un "tournant stratégique" du Vatican sur le suicide assisté ?

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    De Loup Besmond de Senneville sur le site du journal La Croix :

    Suicide assisté, le tournant stratégique du Vatican sur la bioéthique

    L’Académie pontificale pour la vie s’est montrée récemment favorable à ce que l’Église italienne ne s’oppose plus à la législation sur le suicide assisté. Un tournant dans la stratégie adoptée par Rome sur les questions de bioéthique : l’Église espère ainsi continuer à pouvoir faire entendre sa voix, quitte à participer à des « lois imparfaites ».

    7/02/2022

    Tout a commencé par un article publié, le 15 janvier, dans La Civiltà Cattolica. La revue jésuite dirigée par Antonio Spadaro, un proche du pape, publie ce jour-là un article intitulé « La discussion parlementaire sur le suicide assisté ». Le propos, signé par le père Carlo Casalone, est simple mais pour le moins surprenant : alors que l’Italie s’apprête à légiférer sur la fin de vie, l’Église catholique aurait intérêt à y soutenir le suicide assisté plutôt que l’euthanasie. En contradiction avec la doctrine de l’Église.

    → CONTEXTE. Suicide assisté : l’Italie relance le débat

    Il faut dire que l’Italie fait face à un cas bien particulier : depuis une décision de la Cour constitutionnelle en 2019 dépénalisant l’aide au suicide sous certaines conditions, les parlementaires italiens sont contraints de légiférer sur la question. Deux voies s’ouvrent à eux. Première option, autoriser, sous conditions, une personne à aider un proche en fin de vie à mettre fin à ses jours. Seconde possibilité : supprimer, par référendum, dans le droit pénal italien, l’interdiction du « meurtre de la personne consentante », et ouvrir ainsi très largement la voie à l’euthanasie. Deux choix que l’Église catholique a toujours réprouvés.

    Le Vatican est-il donc en train de changer de stratégie ?

    À toute première vue, tout laissait donc à penser que ce texte du père Casalone s’inscrivait avant tout dans un contexte italien. Jusqu’à ce que soit publiée dans Le Monde, le 31 janvier, une tribune de la moraliste française Marie-Jo Thiel, soulignant qu’il fallait y voir le signe d’un changement plus large de positionnement de l’Église.

    → À LIRE. En Italie, le Vatican s’alarme du retour du débat autour de l’euthanasie

    Et en effet, tout indique aujourd’hui qu’il ne concerne pas que l’Italie. D’abord, tous les textes de La Civiltà Cattolica sont, comme le rappelle régulièrement son directeur, approuvés au Vatican par la Secrétairerie d’État. Ensuite, parce que son auteur, le jésuite Carlo Casalone, est l’un des collaborateurs de l’Académie pontificale pour la vie, instance en charge, auprès du pape, de la réflexion sur les délicats sujets de la bioéthique. Et que le texte de Marie-Jo Thiel a été publié dans Le Monde avec son approbation.

    Le Vatican est-il donc en train de changer de stratégie ? « Nous sommes dans un contexte précis, avec un choix à opérer entre deux options, dont aucune – suicide assisté ou euthanasie – ne représente la position catholique », répond Mgr Renzo Pegoraro, médecin et chancelier (« numéro deux ») de l’Académie pontificale pour la vie.

    « Quoi qu’il en soit, il y aura une loi, poursuit-il. Et parmi ces deux possibilités, c’est le suicide assisté qui restreint le plus les dérives car il serait accompagné de quatre conditions strictes : la personne demandant de l’aide doit être consciente et pouvoir l’exprimer librement, être atteinte d’une maladie irréversible, ressentir des souffrances insupportables et dépendre d’un traitement de maintien en vie comme un respirateur. » En somme, l’Église fait le choix du moindre mal ? « Plutôt du bien le meilleur. Il s’agit de voir quelle loi peut limiter le mal », corrige Mgr Pegoraro. Qui admet : « C’est un terrain difficile, délicat. »

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  • Le cardinal Zen pris pour cible par un journal du Parti communiste chinois

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    D'Asia News :

    Un journal pro-Pékin s'en prend au cardinal Zen

    Quatre articles de Ta Kung Pao critiquent le cardinal pour le mouvement de protestation de 2019 et le mouvement pro-démocratie, qui a récemment été muselé par les autorités en vertu de la loi sur la sécurité. Cette démarche pourrait annoncer une répression contre les activités religieuses à Hong Kong, les écoles catholiques et protestantes étant les premières visées.

    Hong Kong (AsiaNews) - La presse en langue chinoise a commencé à s'en prendre au cardinal Joseph Zen Ze-kiun, 90 ans, évêque émérite de Hong Kong et soutien bien connu du mouvement pro-démocratique local, selon Nina Shea, directrice du Center for Religious Freedom de l'Institut Hudson, qui écrit dans The Epoch Times.

    Au cours de la dernière semaine de janvier, quatre articles sont parus dans Ta Kung Pao, un journal appartenant au gouvernement, accusant le cardinal d'avoir incité les étudiants à aller contre une série de mesures gouvernementales en 2019.

    Le cardinal Zen n'est pas apprécié par Pékin pour ses critiques du contrôle exercé par le Parti communiste chinois (PCC) sur les communautés religieuses.

    Il s'insurge contre le retrait des croix extérieures des églises de Chine continentale et célèbre régulièrement des messes commémoratives pour les martyrs de la place Tiananmen de Pékin, c'est-à-dire les jeunes massacrés par les autorités le 4 juin 1989 pour avoir réclamé la liberté et la démocratie.

    Le cardinal est également opposé à l'accord entre le Vatican et la Chine sur les nominations épiscopales.

    Le cardinal Zen a ouvertement défendu les droits civils à Hong Kong et en Chine continentale, et a souvent assisté aux procès de prisonniers politiques et de militants pro-démocratie emprisonnés pour avoir enfreint la loi draconienne sur la sécurité imposée par Pékin à Hong Kong en 2020.

    Un article de Ta Kung Pao est intitulé "Card Zen utilise son statut d'ecclésiastique pour perturber Hong Kong".

    Pour le journal pro-régime, le prélat est également à blâmer pour ses liens avec le magnat des médias Jimmy Lai et l'ancien membre du Conseil législatif Martin Lee, l'un des fondateurs du Parti démocratique.

    Tous deux catholiques, Lai et Lee ont été condamnés à des peines de prison pour avoir participé à des rassemblements pro-démocratie interdits par les autorités.

    Les articles contre le cardinal chinois notent que nombre des militants pro-démocratie détenus ont été scolarisés dans des écoles chrétiennes. Selon Ta Kung Pao, certaines églises ont incité des étudiants à se soulever et leur ont ensuite donné refuge.

    La publication pro-Pékin demande que les institutions religieuses de Hong Kong soient placées sous le contrôle du gouvernement. Actuellement, elles ne sont pas tenues de suivre la ligne du Parti et son programme de "sinisation" des religions poursuivi par Xi Jinping, comme elles le sont en Chine continentale.

    La demande de restrictions sur l'Église représente un saut qualitatif dans les relations entre le PCC et les autorités catholiques.

    Anticiper les mouvements du gouvernement chinois par des articles et des commentaires dans la presse pro-gouvernementale est une astuce classique du Parti.

    À Hong Kong, de tels écrits ont souvent précédé l'arrestation de personnalités pro-démocratiques ou la fermeture de journaux et d'organisations pro-démocratiques.

    L'impression est que le Cardinal Zen est pris pour cible afin d'envoyer des messages à la hiérarchie catholique de Hong Kong.

    Certains observateurs font remarquer qu'après la répression du mouvement pro-démocratique par Pékin, l'Église catholique reste le seul groupe organisé de Hong Kong à jouir d'une certaine autonomie.

    En ce sens, les articles contre Card Zen pourraient annoncer une répression des activités religieuses dans l'ancienne colonie britannique.

    Ce premier mouvement, souligne Nina Shea, pourrait voir le gouvernement prendre le contrôle des écoles chrétiennes, tant catholiques que protestantes.

  • Les actions d’influences politiques et juridiques pro-avortement en Europe et en particulier en Pologne

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    De Louis-Marie Bonneau en Tribune sur le site de Valeurs Actuelles :

    L’influence des lobbies de l’avortement en Europe  

    Louis-Marie Bonneau, chercheur associé au European Centre for Law and Justice (ECLJ), expose les actions d’influences politiques et juridiques pro-avortement en Europe et en particulier en Pologne.

    Lors de la dernière session plénière du Parlement européen en janvier, le président Macron a appelé à inscrire le droit à l’avortement dans la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne. Cette déclaration tente de parachever le travail d’influences des lobbyistes pro-avortement en Europe. Ces derniers, très actifs au Parlement européen et devant la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) sont bien souvent financés par des fondations extra-européennes. Contrairement à ce qu’affirme une partie de la presse, les ingérences idéologiques étrangères sur cette question sont majoritairement de gauche.

    Le 25 mars 2021, les Commissions FEMM (droits de la femme) et INGE (ingérence étrangère), organisaient une audition publique conjointe sur le Financement des organisations anti-choix. Il s’agissait de cibler les organisations de défense de la vie en Europe, expliquant qu’elles s’ingéraient de façon illégitime dans les affaires européennes par des opérations de désinformation. Paradoxalement, ce sont précisément des organisations pro-avortement, financées par des grandes fondations étrangères qui étaient invitées à cette audition. Par exemple, l’European Parliamentary Forum for Sexual & Reproductive Rights (EPF) de Neil Datta est un des principaux lobbies pro-avortement au Parlement européen. En 2018, EPF déclarait disposer d’un budget de 3 589 422 euros dont 2 357 251 euros en provenance de la Fondation Gates. L’EPF est aussi financé par plusieurs autres organisations, au premier rang desquelles l’Open Society Fondations. Également financé par de nombreuses fondations extra-européennes, OpenDemocracy était aussi représenté à cette audition. OpenDemocracy est une organisation qui produit des enquêtes et du contenu médiatique contre ceux qui « s’attaqueraient » aux droits des femmes.

    Neil Datta et OpenDemocracy mènent une action de lobbying importante, essayant de faire croire à l’existence d’un réseau secret, puissant et mondial d’opposants à l’avortement. Les méthodes employées sont à la limite de la légalité et indignes, en ce qu’elles s’attaquent aux personnes plutôt qu’à leurs arguments. En 2012, l’EPF publiait une black-list de personnalités pro-vie, comme Jean-Marie Le Méné ou Grégor Puppinck, indiquant des détails de leur vie privée, notamment religieux et relatifs à leurs enfants. Depuis, EPF publie régulièrement des rapports attaquant ses opposants. De la même façon, en octobre 2020, Claire Provost (OpenDemocracy) publiait un article contre les groupes chrétiens conservateurs, lui aussi aux relents conspirationnistes. Il s’appuyait sur les textes de Neil Datta et prétendait exposer l’influence de la droite chrétienne américaine dans le monde, grâce à d’énormes sommes d’« argent sale ».

    La Pologne comme révélateur de l’influence étrangère sur l’avortement en Europe

    Au Parlement européen comme au Conseil de l’Europe, le cas polonais est emblématique de cette lutte d’influence que l’avortement suscite. Cette lutte est particulièrement visible depuis la décision du Tribunal constitutionnel polonais du 22 octobre 2020, interdisant l’avortement en raison du handicap du bébé. Dans ce combat, l’éclair rouge de la Strajk Kobiet (Grève des femmes) est devenu le symbole porté par les militants qui s’opposent à cette interdiction. Il est aujourd’hui utilisé comme une arme de guérilla symbolique et est brandi publiquement, aussi bien par des députés militants pour la cause, lors de débats publics au Parlement européen, que par des membres de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH).

    À la différence des députés européens ayant un engagement politique, le fait que des membres du greffe de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) s’affichent avec ce symbole est choquant. Du fait même de leur fonction au sein de cette juridiction, ils devraient être particulièrement neutres, conformément au statut du personnel du Conseil de l’Europe (art. 25-27). Cette obligation de neutralité est d’autant plus importante que des affaires doivent être jugées par la Cour européenne sur cette question précise. En effet, aujourd’hui en Pologne, un réseau de militantisme juridique met en œuvre des litiges stratégiques pour contrer le droit polonais relatif à l’avortement devant la CEDH. Au sein de ce réseau, la Fondation Helsinki et la Federation for Women and Family Planning (Federa) sont très actives. Federa est financée entre autres par l’Open Society Foundations, avec près de 500 000 euros entre 2017 et 2020.

    Depuis des années, Federa mène une stratégie juridique consistant à déposer des requêtes à la CEDH, pour tenter de faire évoluer le droit polonais. En avril 2021, elle a lancé une action visant à soumettre une plainte collective à la CEDH (Women’s Collective Complaint) contre la décision du Tribunal constitutionnel sur l’avortement eugénique. Le 1er juillet 2021, la CEDH, de façon exceptionnellement rapide, a informé le gouvernement polonais de sa décision de juger une série de 12 affaires. Cette annonce de la Cour est étonnante puisqu’aucune des requérantes n’est “victime” d’une impossibilité d’avorter. En effet, celles qui sont enceintes attendent un enfant en bonne santé et ne veulent pas avorter. Certaines autres ne peuvent ou ne veulent pas tomber enceintes. Elles invoquent simplement devant la CEDH, leur crainte de ne pas pouvoir avorter si, dans l’hypothèse d’une grossesse future, un handicap était décelé chez leur bébé. Il s’agit de l’argumentaire fourni par Federa sous la supervision des avocates Kamila Ferenc, Agata Bzdyń et Monika Gąsiorowska. Ces deux dernières sont d’anciennes juristes de la CEDH qui travaillent aussi sur ces sujets avec la Fondation Helsinki. Cela pose d’autant plus question que des fonctionnaires du Conseil de l’Europe et certains membres du greffe de la Cour qui, dans les faits, examinent la recevabilité des requêtes, sont eux aussi passés par cette fondation (c’est le cas de Marcin Sczaniecki). En outre, sept juges de la CEDH présents entre 2009 et 2021, ont été membres des Helsinki Committees au cours de leur carrière.

    Alors que le gouvernement polonais démocratiquement élu met en œuvre une politique pro-vie, ce sont des militants pro-avortement financés en grande partie par des fondations étrangères qui mettent à mal ce processus démocratique.

    Lire également : L’avortement dans la Charte des droits fondamentaux : une simple déclaration symbolique ?

  • Sur la féminisation galopante des élites

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    De Ludovic Lavaucelle sur La Sélection du Jour :

    La féminisation des élites occidentales et ses conséquences

    « La surproduction des élites annonce toujours la décadence d’un État et l’instabilité politique » disait l’anthropologue russo-américain Peter Turchin dans son livre « Ages of discord » en 2016. Quand les surdiplômés deviennent plus nombreux que les postes prestigieux ou avantageux, la frustration s’installe. Un phénomène nouveau est apparu, constate Mary Harrington pour The Critic Magazine (voir son article en lien) : la féminisation galopante de ces élites.

    Le « tsunami » féminin dans les universités et les grandes écoles

    L’équilibre entre les sexes dans les universités américaines date de 1978. Aujourd’hui, les filles représentent 60% des étudiants. Historiquement, les postes les plus qualifiés ont été occupés par des hommes. Un changement majeur est en cours. Or, si le système éducatif d’excellence est en « surchauffe » par rapport aux postes disponibles, quelle forme va prendre le mécontentement de cette élite féminine ? Les optimistes peuvent y voir un motif d’espoir : la frustration des femmes revêt rarement la violence exsudée par les hommes. On entrerait dans une société plus bienveillante. Les travaux de psychologues et sociologues contemporains, comme Joyce Benenson à Harvard, tendent à démontrer que la « douceur de l’âme féminine » est plus un fantasme qu’une réalité. Benenson écrit que les femmes ont dû adapter leur stratégie compétitive pour pallier leur relative faiblesse physique. Elle continue en décrivant les tactiques adoptées : ne pas faire obstacle frontalement aux buts poursuivis par une concurrente. Affirmer son ambition seulement du haut d’une position sociale privilégiée par rapport à ses congénères. Imposer l’égalité au sein du groupe qu’elle domine et ostraciser toute concurrente potentielle. La déchéance des hiérarchies officielles dans les entreprises est à mettre en parallèle. Une étude globale du cabinet Mercer en 2017 indiquait qu’un tiers des sociétés interrogées prévoyaient « d’aplanir » leur organisation.

    L’impact sur les relations en entreprise et le marché du travail

    Corrélation n’est pas causalité. Mais on peut établir un lien entre la féminisation des postes administratifs et la promotion de la « diversité et de l’inclusion » dans les grandes entreprises. Harrington suggère que l’emploi des réseaux sociaux pour livrer une rivale à la vindicte populaire –et l’empêcher d’accéder à un poste convoité – est une stratégie convenant à la psychologie féminine. La (sur)production d’élites a conduit dans les organisations au gonflement de l’administration. Une enquête de 2014 montrait que le rapport entre postes d’enseignants et d’administrateurs avait chuté de 40% entre 1990 et 2012 dans les universités américaines. 70% des emplois de « back office » sont occupés par des femmes. Les conséquences sur le marché du travail sont visibles : les métiers des « ressources humaines » sont en pleine expansion. 71% des professionnels de ce secteur sont des femmes aux États-Unis. Les spécialistes « diversité et inclusion » sont les nouvelles « stars ». Le site Hive Learning a publié la liste des personnalités les plus influentes en 2019 dans cette spécialité : 63 femmes et 13 hommes. Le communautarisme conduit à protéger les membres de son groupe. On comprend mieux la pression exercée pour imposer des quotas toujours plus hauts de femmes et de personnes issues de « minorités ».

    La lutte sociale devient une guerre des sexes

    La féminisation du travail présente un avantage : les rivalités sont moins violentes. Quelles conséquences sur la relation entre les sexes ? L’Université de Californie affiche notamment que 70% de ses postes manuels – donc peu qualifiés – sont tenus par des hommes. À l’inverse, ses postes de gestionnaires sont occupés à 75% par des femmes. Depuis 1990, la proportion des métiers manuels aux États-Unis s’est écroulée d’un tiers alors que les emplois plus qualifiés ont doublé. Un tournant politique : 71% des ouvriers blancs ont voté en 2016 pour Donald Trump. Par ailleurs, une étude mondiale démontre que les femmes accordent toujours une grande importance au statut social d’un partenaire potentiel. Rien à voir avec l’oppression du patriarcat mais plutôt le fruit d’une stratégie évolutive millénaire. Que se passe-t-il si le statut des femmes monte alors que celui des hommes tombe ? L’Institute of Family Studies en 2018 montre que si le célibat des femmes est resté stable, il a augmenté très fortement chez les hommes ces 30 dernières années. Les mariages sont plus tardifs et les psychologues notent une frustration grandissante chez les deux sexes…

    Le problème n’est pas tant la féminisation que la surproduction des élites. La crise de la Covid-19 a révélé le besoin de réindustrialisation en Occident. Les bénéfices économiques, réduction du chômage et balance commerciale, sont évidents. On oublie un autre besoin : redonner ses lettres de noblesse au travail de production, typiquement masculin. N’en déplaise aux féministes, les « hommes déconstruits » font rarement le bonheur des femmes…

    Ludovic Lavaucelle

    Pour aller plus loin : The new female ascendency

    >>> Lire l'article sur : The Critic Magazine

  • François : « Toute vie doit être protégée, toujours ! »

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    D'Anita Bourdin sur zenit.org :

    Journée pour la vie en Italie: « Toute vie doit être protégée, toujours ! »

    Appel du pape François après l’angélus

    « Toute vie doit être protégée, toujours ! », a déclaré le pape François en italien, après l’angélus de dimanche, 6 février 2022, à l’occasion de la Journée italienne « pour la vie ».

    Le pape François a pensé à toutes les vies qui sont particulièrement en danger dans les sociétés modernes: « Aujourd’hui, en Italie, on célèbre la Journée pour la vie, sur le thème « Protéger toute vie ». Cet appel est valable pour tous, en particulier pour les catégories les plus faibles : les personnes âgées, les malades, et même les enfants que l’on empêche de naître. Je me joins aux évêques italiens pour promouvoir la culture de la vie comme réponse à la logique du déchet et du déclin démographique. Toute vie doit être protégée, toujours ! »

  • Un résumé du magistère de François à l'intention des téléspectateurs de la RAI

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    De Gian Guido Vecchi sur le site du Corriere della Sera :

    Le pape François chez Fabio Fazio : l'interview sur "Che tempo che fa", en direct

    Le pape François s'est entretenu en liaison vidéo depuis la Casa Santa Marta avec Fabio Fazio

    Dimanche soir, le pape François a été interviewé par Fabio Fazio sur Che tempo che fa (RaiTre). François s'est exprimé par liaison vidéo depuis la Casa Santa Marta, au Vatican, où il réside.

    La guerre, "un non-sens de la création". Les migrants, les pauvres et le besoin de "toucher" la douleur des autres, "il ne suffit pas de voir, il faut sentir". La "mondanité spirituelle" qui est "le plus grand mal de l'Église" et "engendre une chose hideuse, le cléricalisme, une perversion de l'Église". Mais il y a aussi eu des observations plus personnelles, comme lorsque Fabio Fazio lui a demandé : "Vous sentez-vous parfois seul, avez-vous des amis ? Et François de répondre : "Oui, je suis un homme ordinaire, j'aime être avec mes amis, j'en ai besoin. J'ai peu d'amis mais de vrais amis".

    Le Pape a été interviewé par "Che tempo che fa", sur Rai Tre, en relation avec Santa Marta, presque un résumé du magistère de François à l'intention des téléspectateurs.

    Tout d'abord, la migration, les camps en Libye et le traitement "criminel" des migrants, l'UE qui doit "se mettre d'accord" sur la répartition et ne pas tout laisser à des pays comme "l'Italie ou l'Espagne", la Méditerranée qui est devenue un "cimetière", et des tragédies comme les 12 migrants retrouvés morts de froid à la frontière entre la Grèce et la Turquie : "C'est un signe de la culture de l'indifférence. Les catégories qui occupent la première place en ce moment sont les guerres. Les gens sont en deuxième position. Il y a des catégories qui comptent et d'autres qui sont en bas de l'échelle : les enfants, les migrants, les pauvres, ceux qui n'ont pas de quoi manger. En un an sans fabriquer d'armes, vous pourriez donner de la nourriture et une éducation au monde entier. Nous voyons comment les économies sont mobilisées et ce qui est le plus important aujourd'hui, la guerre : guerre idéologique, guerre de pouvoir, guerre commerciale et nombreuses usines d'armement".

    Il y a des signes d'espoir, comme l'histoire de John, un jeune Ghanéen de 25 ans, qu'il a évoqué à l'Angélus : "Pour arriver ici, il a souffert tout ce que souffrent tant de migrants, et à la fin il s'est installé dans le Monferrato, il a commencé à travailler, à faire son avenir, dans une entreprise vinicole. Et puis il est tombé malade d'un terrible cancer, il est en train de mourir. Et quand ils lui ont dit la vérité, ce qu'il aurait aimé faire, il a répondu : "Rentrer à la maison pour embrasser mon père avant qu'il ne meure". En mourant, il a pensé à son père. Et dans ce village du Monferrato, on a immédiatement fait une collecte et, après l'avoir bourré de morphine, on l'a mis avec un compagnon dans un avion et on l'a envoyé pour qu'il meure dans les bras de son père. Il nous montre qu'aujourd'hui, au milieu de tant de mauvaises nouvelles, il y a de bonnes choses, des saints à côté".

    M. Fazio l'a également interrogé sur les tensions entre la Russie et l'Ukraine, et sur le risque de guerre. Un "non-sens" présent dès le début, dès l'histoire biblique de Caïn : "Il y a comme un contre-sens de la création, c'est pourquoi la guerre est toujours une destruction. Faire la guerre est une mécanique de destruction". Au sujet du "toucher la douleur", François cite en exemple "les médecins, les infirmières et les infirmiers qui ont donné leur vie dans cette pandémie : ils ont touché le mal et ont choisi de rester là avec les malades". François a parlé de ses goûts musicaux, "des classiques mais aussi du tango" qu'il a dansé dans sa jeunesse, comme il se doit à Buenos Aires : "Un porteño qui ne danse pas le tango n'est pas un porteño !".

    Il se souvient qu'enfant, il rêvait d'être "boucher", car "quand j'allais avec ma grand-mère, je voyais qu'il mettait beaucoup d'argent de côté...".

    Il a également parlé du pardon, "c'est un droit de l'homme". De la prière, "c'est ce que fait un enfant qui se sent impuissant et qui dit : papa, maman". Et encore le soin de la création, le besoin d'être proche des enfants. Douleur innocente : "Pourquoi les enfants souffrent-ils ? Il n'y a pas de réponse. Dieu est fort, oui, omnipotent dans l'amour. Au contraire, la haine, la destruction, sont entre les mains d'un autre qui a semé le Mal dans le monde par envie".

    À la fin, il a demandé aux gens de prier pour lui et a cité le "Miracle à Milan" de De Sica : "Dans ce film, une diseuse de bonne aventure lit dans les mains et dit "merci cent lires", je vous dis : cent prières".

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  • De la haine de soi à l'Empire Céleste à venir

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    De Paolo Piro sur le site de l'Observatoire International Cardinal Van Thuan sur la Doctrine Sociale de l'Eglise :

    DE LA HAINE DE SOI À L'EMPIRE CÉLESTE À VENIR

    Alors que l'Occident s'auto-flagelle pour ses crimes historiques contre l'humanité, la puissance chinoise envahit le monde. L'empire céleste est engagé dans l'auto-dissémination. En Chine, ce dont Lénine a rêvé et qu'il a essayé d'établir est en train de se produire. Un état de surveillance totale, omniprésente et capillaire, un modèle socio-politique que la Chine propose au monde entier, démontrant l'efficacité décisive de la puissance publique, dans la circonstance du covid19. En 1989, Francis Fukuyama prophétisait l'imminence de la "fin de l'histoire". Après l'effondrement du communisme soviétique et la fin de la guerre froide, la démocratie libérale et le capitalisme seraient destinés à prévaloir dans toutes les nations de la planète. Aujourd'hui, nous constatons que cette prédiction était erronée. Après 30 ans, la Chine se présente comme une alternative aux démocraties libérales occidentales avec sa société disciplinée, parfaite et super high-tech. Le premier État numérique de l'histoire, un marché libre mais non libéral en plein développement, bref, un prototype du "Nouveau Monde" dans le style d'Aldous Huxley. Une réalité étatique de style impérial, dans laquelle on peut être prospère sans être libre, "un marché libre pour des personnes non libres".  Les élites occidentales pensaient que le libéralisme et le mondialisme chinois iraient nécessairement de pair. Mais, tout comme 500 hommes ne font pas un mille-pattes, une Chine prospère et capitaliste ne se transformera pas spontanément en démocratie.

    Le meilleur de la production occidentale, les joyaux de l'Ouest, notre technologie, ont été délocalisés en Chine. Le résultat a été une augmentation de 90 % du PIB de la Chine. Au contraire, le pouvoir du Parti communiste a été renforcé, structuré et technologisé, et il dispose aujourd'hui d'un leader absolu, Xi Jinping, qui, pour la première fois depuis l'époque de Mao, a rassemblé en sa seule personne tout le pouvoir du parti, politique et militaire. Un empereur calme et rassurant qui a l'habitude de répéter : " Le développement de la Chine ne se fera pas au détriment des autres pays et Pékin ne cherchera pas l'hégémonie mondiale " (discours du 18/12/2018).

    Dans ce contexte, la volonté d'expansion géopolitique de la Chine a reçu une impulsion majeure, la route de la soie fascine et conquiert. L'Europe est faible, elle s'autodémolit, se dénationalise, se divise entre peuples et élites, avec une complication majeure, la multiplication des enclaves musulmanes. L'Islam ne peut être intégré pour la simple raison qu'il est lui-même une nation, l'Umma, la nation juste. Dans un cadre d'autodémolition des réalités nationales, le remplacement est déjà là, prêt, l'Umma n'est pas optionnelle, elle est inhérente à l'Islam, non réductible à la pluralité des manières dont les musulmans vivent leur Islam. Une fresque dans laquelle la Chine est de plus en plus sûre d'elle, l'Europe moins.  

    Alors que l'idéologie progressiste érode l'Europe et que l'Église catholique est en proie à une crise d'époque, le mariage de Lénine avec Confucius donne aux Chinois un supplément d'âme, l'âme nationaliste que le colonialisme occidental avait humiliée dans la première moitié du XXe siècle. En même temps, la Chine est, pour les États-Unis, un problème militaro-économique que l'UE ne veut pas reconnaître parce que son progressisme, son multiculturalisme suicidaire aveugle, nie la possibilité d'avoir des ennemis, au point de nier la réalité même des faits et de rechercher des formes de compromis et de coexistence.

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  • Chine : un nouveau livre défend l’athéisme et cible les religions

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    Du site des Missions Etrangères de Paris :

    La Chine fait la promotion d’un nouveau livre défendant l’athéisme et ciblant les religions

    05/02/2022

    Le gouvernement chinois a fait la promotion d’un nouveau livre sur l’athéisme auprès des écoles et des cadres du Parti communiste chinois (PCC). Le manuel, intitulé « Les principes de l’athéisme scientifique » et écrit par Li Shen, un universitaire chinois de 76 ans, soutient une théorie défendue par le président Xi Jinping, affirmant que la culture chinoise a toujours été non religieuse. Cette nouvelle publication s’inscrirait dans le cadre des décisions de la dernière Conférence nationale sur les Affaires religieuses, organisée début décembre.

    Le gouvernement chinois a défendu un nouveau livre sur l’athéisme auprès des établissements scolaires et des cadres du Parti communiste chinois (PCC), en ciblant les religions organisées et en appliquant strictement les politiques marxistes, dans un État officiellement athée. Le manuel, intitulé Les principes de l’athéisme scientifique, est rédigé en chinois et publié par Li Shen. Selon le site Bitter Winter, cette publication s’inscrit dans une campagne du PCC destinée à mettre en œuvre les décisions de la Conférence nationale sur les Affaires religieuses organisées de décembre dernier.

    Le manuel, dont l’écriture aurait pris environ six ans, soutient une théorie du président Xi Jinping, affirmant que la culture chinoise a toujours été non religieuse et appelant à étudier attentivement les positions de Karl Marx sur les religions au sein du PCC. Durant la conférence de décembre, le président chinois avait demandé aux cadres du parti d’accroître la surveillance en ligne sur les Affaires religieuses et de renforcer le contrôle sur les religions, afin d’assurer la sécurité nationale.

    Le livre de Li Shen comprend une annexe titrée « Savoir théologique général et Critique de la religion », ainsi que quatre chapitres intitulés « Qu’est-ce qu’est Dieu », « Preuve de la non-existence de Dieu », « Les dieux et leurs impacts » et « La théorie religieuse et la politique religieuse du Parti communiste ». Le manuel est préfacé par Zhu Xiaoming, ancien secrétaire de l’équipe dirigeante du PCC au sein du Centre de recherche tibétologique de Chine.

    Soutien de l’athéisme d’État en Chine

    Dans son livre, l’auteur présente des arguments en faveur d’explications « scientifiques » de la « non-existence de Dieu » et des « conséquences négatives des religions ». Il affirme également que Marx et le PCC en Chine ont définitivement démontré les principes de l’athéisme décrits par la philosophie occidentale et chinoise. L’auteur, Li Shen, âgé de 76 ans, a déjà publié des livres intitulés Histoire de la science chinoise et histoire de l’athéisme chinois. Il est connu comme intellectuel et défenseur de l’athéisme d’État en Chine. Il soutient la promotion par le PCC du « confucianisme comme une forme d’athéisme ».

    Li Shen a travaillé pour l’Académie sociale des sciences chinoises, au sein de l’Institut World Religions. Il a également été directeur du Bureau de recherche sur le confucianisme de l’académie, ainsi que professeur du département de philosophie de la Shanghai Normal University et vice-président de la Société chinoise de l’athéisme. Il est aussi membre du comité universitaire de la Fédération internationale confucéenne. Son nouveau livre a pour but de soutenir le PCC dans son objectif à long terme de pousser les universités chinoises d’une éducation et d’une recherche « neutres » à une propagande active de l’athéisme tel qu’il est défendu par Marx.

    Affaires religieuses et sinisation des religions

    Officiellement, la Chine communiste reconnaît cinq religions organisées (bouddhisme, taoïsme, catholicisme, protestantisme et islam). L’État exige que toutes les religions et activités religieuses soient strictement contrôlées par des institutions religieuses officielles et qu’elles appliquent les lois chinoises. Les répressions contre les religions et les groupes religieux en Chine ont augmenté depuis l’arrivée de Xi Jinping au pouvoir en 2013. Sous sa présidence, le PCC a adopté des politiques draconiennes destinées à intensifier la répression sur les religions.

    Ainsi, en 2018, le PCC a adopté ses Nouvelles règles sur les Affaires religieuses, en renforçant la surveillance sur les organisations religieuses et en poursuivant les membres du clergé et les laïcs engagés dans des activités considérées comme illégales et non autorisées. L’État a également défendu l’application de sa politique sur la Sinisation des religions – une idéologie politique qui a pour but d’imposer des règles strictes aux sociétés et institutions religieuses chinoises selon des valeurs clés du PCC comme le socialisme, l’autonomie et la reconnaissance de l’autorité du PCC.

    (Avec Ucanews)

  • Euthanasie : il faut y aller voir de plus près

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    Même si, chez nous, l'euthanasie a été légalisée, cela n'exclut pas que l'on continue à y réfléchir. Le livre publié par Erwan Le Morhedec peut y contribuer. Du site Aleteia.org :

    Fin de vie : « La liberté ne peut pas être conçue sans la fraternité »

    03/02/22

    Dans son dernier essai, "Fin de vie en République", l’avocat Erwan Le Morhedec appelle à considérer la fin de vie comme un mystère qu’on ne peut pas comprendre « sans être aller y voir ». Pour lui, notre façon de traiter la mort dit aussi notre rapport à la vie : « L’euthanasie serait une sombre défaite de notre humanité ».

    « Nous sommes prêts », disent les promoteurs de l’euthanasie, la nouvelle loi prétendant régenter la fin de vie est pour demain, et nul doute que ce sera un sujet clivant de la campagne présidentielle. 93% des Français y seraient favorables. Mais dès que l’on va « y voir de plus près », dès que l’on pose les questions autrement, dès que l’on offre une alternative, « les évidences défaillent » constate Erwan Le Morhedec. Au terme d’une longue enquête de terrain auprès des malades et de leurs proches, des établissements de soins palliatifs et des soignants, l’avocat montre que l’euthanasie corrompt les valeurs fondamentales de liberté, d’égalité et de fraternité. Pourtant, explique-t-il à Aleteia, l’humanité demeure : « Les soins palliatifs sont la marque qu’il y a encore une place en France pour la bonté et l’amitié sociale ».

    Aleteia : vous ouvrez votre livre par une confidence : « Qu’on l’ignore ou qu’elle nous hante, la mort nous détermine. J’ai été moi-même cet adolescent qui a connu ces cris silencieux et solitaires quand la perspective du néant indicible se fait trop évidente… » Que dit notre société de la mort, et de la pression constante et militante en faveur de l’euthanasie ?

    Erwan Le Morhedec : Nous avons, je crois, bien conscience que depuis des années la mort est occultée. Je cite, en exergue de mon livre, la préface de François Mitterrand pour La Mort intime, de Marie de Hennezel et déjà, avec tant d’autres, il soulignait que « jamais peut-être le rapport à la mort n’a été si pauvre qu’en ces temps de sécheresse spirituelle où les hommes, pressés d’exister, paraissent éluder le mystère ». C’était il y a trente ans. Il est probable que de l’avoir fréquentée remettait un peu les priorités dans l’ordre.

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  • Pakistan : forte augmentation des conversions forcées de chrétiennes

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    Lu sur Kath.Net/News :

    Pakistan : forte augmentation des conversions forcées de chrétiennes

    4 février 2022

    Le ministère des droits de l'homme a documenté 60 cas d'enlèvements et de mariages forcés avec des maris musulmans et de conversions forcées l'année précédente.

    Berlin (kath.net/KAP) Au Pakistan, le nombre d'enlèvements de chrétiennes et de leur conversion forcée à l'islam est en augmentation. C'est ce qui ressort des données du ministère pakistanais des droits de l'homme, comme l'a rapporté jeudi l'agence de presse allemande dpa. Selon ces données, environ 60 chrétiennes ont été enlevées en 2021, mariées de force à des musulmans sunnites et contraintes de se convertir à l'islam. L'année précédente, seuls 15 cas de ce type avaient été enregistrés.

    Les organisations de défense des droits de l'homme estiment toutefois à au moins 1.000 par an le nombre de jeunes filles chrétiennes et hindoues victimes de conversion forcée à l'islam.

    Près des trois quarts des chrétiennes concernées officiellement enregistrées en 2021 n'avaient pas encore 18 ans, a déclaré le ministre des droits de l'homme et des affaires des minorités de la province centrale du Punjab, Ejaz Alam Augustine. Les femmes hindoues sont également concernées par les conversions forcées. Ces données ne sont toutefois pas encore disponibles, a indiqué le ministère.

    Le Pakistan est un pays islamique majoritairement conservateur. Plus de 94 pour cent des 220 millions d'habitants sont des musulmans sunnites, tandis que les hindous représentent environ 2,1 pour cent et les chrétiens 1,27 pour cent de la population. Le reste appartient aux minorités islamiques des chiites et des ahmadis ainsi qu'à la communauté religieuse des sikhs. Ces derniers groupes sont régulièrement confrontés à l'intimidation et à la persécution et se plaignent de ne pas être considérés comme des citoyens à part entière.

    Selon les analystes pakistanais, l'un des principaux moteurs de la forte augmentation des conversions forcées, mais aussi des cas de blasphème au Pakistan, est la prise de pouvoir des talibans militants islamistes en Afghanistan voisin. Celui-ci a encouragé les islamistes dans le pays et leur a donné le sentiment de pouvoir écraser l'Etat et la loi, explique l'analyste en sécurité Fida Khan.

  • Redevenue mosquée, Sainte-Sophie suscite des inquiétudes

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    D'Anne Andlauer sur le site du Figaro via ce blog :

    Turquie: inquiétudes pour Sainte-Sophie, redevenue mosquée par la volonté d’Erdogan

    31 janvier 2022

    ENQUÊTE – L’Unesco attend ce mardi des Turcs un rapport sur l’état de conservation de Sainte-Sophie. Ce symbole d’Istanbul, tour à tour église byzantine, mosquée ottomane puis musée républicain, est redevenu mosquée en juillet 2020. Certaines préoccupations demeurent.

    La seule chose qu’on n’entend plus à l’intérieur de Sainte-Sophie, ce sont les bruits de pas. Les touristes, par centaines à certaines heures, se promènent en chaussettes sur le tapis couleur turquoise qui recouvre le marbre gris. Ils ont les yeux levés vers la grande coupole, les oreilles tournées vers le guide qui commente la visite. C’est un brouhaha multilingue.

    À LIRE AUSSI Sainte-Sophie, la reconquête turque d’un symbole chrétien

    Pendant que les touristes déambulent, s’assoient ou même s’allongent sur le tapis et font un selfie, des fidèles musulmans prient. Plus on avance vers les côtés et le bout de la nef – là où est situé le mihrab – plus on voit d’hommes, imperturbables, réciter le Coran ou se prosterner à toute heure. Des femmes aussi, mais à l’écart, dans une zone qui s’étire à gauche, derrière d’épaisses colonnes et un moucharabieh en bois. Et puis, cinq fois par jour, dans ce mélange de recueillement et d’agitation permanent, résonne l’appel à la prière.

    Un haut-parleur invite les visiteurs à reculer derrière des barrières. Lucia s’attarde quelques instants, puis récupère ses chaussures dans un casier du vestibule. «J’ai été très surprise, confie cette jeune Espagnole en laissant glisser le voile léger qui couvrait ses cheveux. Je ne m’attendais pas à ce que ça soit si grand. Je m’y suis vraiment sentie comme dans une mosquée, pas du tout comme dans un musée.»

    Un édifice redevenu mosquée

    Ainsi va Sainte-Sophie depuis le 24 juillet 2020. Depuis que l’édifice est redevenu mosquée au cours d’une grande prière à laquelle participait le chef de l’État, Recep Tayyip Erdogan. Deux semaines plus tôt, le Conseil d’État l’avait rendu, de droit, au culte musulman, jugeant qu’il n’aurait jamais dû lui être retiré, au motif que le bâtiment appartient à une fondation dont les statuts prévoient son usage comme mosquée. Sainte-Sophie d’Istanbul, née basilique byzantine en 537 sous l’empereur Justinien, convertie en mosquée quand les Turcs ottomans menés par Mehmet II conquièrent Constantinople en 1453, transformée en musée en 1934 par le président-fondateur de la République de Turquie, Mustafa Kemal Atatürk, s’appelle désormais, de nouveau, la grande mosquée Sainte-Sophie.

    «Quand la prière est terminée, des gens du monde entier, musulmans et non-musulmans, visitent Sainte-Sophie. La seule différence avec le musée, c’est qu’ils entrent gratuitement. C’est mieux, non?», s’amuse Ferruh Mustuer, 50 ans, l’un des deux imams affectés au service de la mosquée. «De jour comme de nuit, ceux qui entrent ici sont nos invités, et nous les accueillons de la meilleure des manières. Sainte-Sophie appartient à tous.»

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