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Politique - Page 320

  • France : l'affrontement de deux catholicismes ?

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    On n'aura guère de mal à transposer ce qui suit dans notre contexte belge où la situation semble plus grave encore : le catholicisme institutionnel y a perdu toutes ses couleurs et la "contre-révolution catholique" y est quasiment inexistante...

    Du Salon Beige :

    Deux catholicismes se font face

    Deux catholicismes se font face

    Source [Le Salon Beige] De Jean-Pierre Maugendre, président de Renaissance catholique :

    À une semaine d’intervalle deux signaux, en apparence contradictoires, ont été émis par les catholiques de France.

    D’une part le score électoral très modeste de François-Xavier Bellamy aux élections européennes, même dans les isolats catholiques votant traditionnellement à droite de l’ouest parisien, atteste qu’une part notable de la bourgeoisie catholique accorde plus d’importance à la défense de ses intérêts matériels qu’aux principes moraux défendus par l’Église.

    D’autre part, la nouvelle progression très sensible du nombre de participants au pèlerinage de Pentecôte Paris-Chartres(14 000 participants, moyenne d’âge : 21 ans), atteste qu’une part significative, et la plus jeune, du catholicisme contemporain est capable de sacrifier trois journées de vacances pour prier, souffrir, être enseignée, vivre en autarcie une micro-chrétienté itinérante, participer à une liturgie sublime et immémoriale et écouter les paroles de feu et de combat d’un évêque, Mgr Léonard, archevêque émérite de Malines- Bruxelles qu’il n’aurait été possible d’entendre, il y a quelques décennies, que dans la bouche de… Mgr Lefebvre. Les fidèles de ce dernier rassemblant de leur côté 4 000 marcheurs dont 1 600 pour la colonne enfants-adolescents, aux mêmes dates, mais en sens inverse.

    Deux catholicismes se font face

    Deux catholicismes se font face. Un catholicisme vieillissant, sociologiquement installé, bourgeois, résiduel qui a d’autant plus pris son parti du monde tel qu’il est qu’il y a, confortablement, trouvé sa place. C’est le catholicisme institutionnel, dominant, de la conférence des évêques de France, de l’enseignement catholique, de la direction de l’ICES.

    Là-contre, émerge, chaque jour plus puissant, un catholicisme que dans un passionnant essai intitulé Une contre-révolution catholique. Aux origines de la Manif Pour Tous le sociologue Yann Raison du Cleuziou a qualifié de « catholicisme observant ». Ce catholicisme observant, autrefois on aurait dit « intransigeant », se fixe comme objectif prioritaire la transmission intégrale de la foi catholique et n’a pas renoncé à féconder la société civile des valeurs de l’Évangile. Il est un fait que depuis une cinquantaine d’années les deux structures privilégiées de transmission de la foi qu’étaient l’Église et l’école catholique ont largement renoncé à leur mission. Le catéchisme n’est plus enseigné, une liturgie désacralisée fait l’impasse sur la transcendance de Dieu et ses mystères, etc. N’ont réussi à transmettre le dépôt sacré de la foi, sauf exceptions, que les familles qui ont trouvé en elles-mêmes les ressorts moraux, intellectuels et spirituels de la transmission. A l’aune de ce constat, le catholicisme s’est réduit à une partie de la bourgeoisie catholique, accompagnée par quelques prêtres, qui avait les moyens intellectuels de résister à l’apostasie immanente des « nouveaux prêtres » selon l’expression de Michel de Saint-Pierre. Yann Raison du Cleuziou, comme avant lui Guillaume Cuchet dans Comment notre monde a cessé d’être chrétien confirme que seules ces familles observantes ont transmis et transmettent encore la foi. Le catholicisme de gauche est mort, même si son cadavre bouge encore dans les officines épiscopales.

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  • L'inhumanité progresse : dans le Rhode Island, on peut détruire in utero des enfants viables en fin de grossesse

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    USA : L’ETAT DU RHODE ISLAND AUTORISE LES AVORTEMENTS EN FIN DE GROSSESSE

    de genethique.org

    21 juin 2019  IVG-IMG

    Le Rhode Island est le sixième état américain à voter une loi élargissant l’accès à l’avortement cette année. Après l'Illinois, le Maine, le Nevada, New York et le Vermont, le gouvernement du Rhode Island vient d’autoriser l’avortement d’un fœtus d’âge viable « lorsque cela est nécessaire pour préserver la bonne santé de la vie » de la mère, santé mentale comprise, et abroge l'interdiction de l’avortement par naissance partielle.

    Le projet de loi avait pourtant été rejeté il y a un mois. Après plusieurs allers-retours entre les assemblées et les commissions, il a été réintroduit et finalement voté avec quelques modifications, comme la consignation obligatoire, par les médecins, des motivations de leurs avortements tardifs, et le risque de perte de leur licence médicale en cas de « conduite non professionnelle ».

    Le gouverneur démocrate, Gina Raimondo, a signé le projet de loi quelques minutes après le vote final, mercredi soir. Son objectif est de « préserver le statu quo de l'État contre d'éventuelles contestations par la Cour suprême de l'arrêt Roe v. Wade de 1973 ».

    Pour aller plus loin :

    Sources: Washington Times, Valérie Richardson (20/06/2019) - Gina Raimondo, Rhode Island governor, signs late-term abortion bill minutes after passage

  • Vers la disparition pure et simple des chrétiens palestiniens ?

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    Du site de France Catholique :

    Vers l’extinction des chrétiens palestiniens ?

    jeudi 13 juin 2019

    Vue de la basilique de la Nativité à Bethléem (CC Guillom)

    Selon l’agence Fides, l’organe d’information des Œuvres Pontificales Missionnaires (OPM) la population chrétienne se réduit de manière préoccupante sur les Territoires Palestiniens. Formant des communautés ultra-minoritaires, il est à craindre que ces chrétiens ne disparaissent purement et simplement de la région.

    Les chiffres rapportés par les OPM sont saisissants. À Jénine, haut-lieu de la seconde intifada en 2002, on ne compterait plus que 130 catholiques de rite latin sur 70.000 habitants, soit 0,18% de la population. À Tubas, en Cisjordanie, non loin des rives du Jourdain, 45 fidèles de l’église grecque orthodoxe sont isolés au milieu des 40.000 habitants musulmans que compte la ville (0,11% de la population). Ces statistiques ont été dévoilées par Hanna Issa, membre du conseil du Fatah, dans une contribution rendue publique récemment.

    Selon les autorités palestiniennes, le principal facteur de l’exode des chrétiens serait d’ordre politico-économique. L’instabilité locale, associée à un emploi dégradé et aux difficultés d’approvisionnement, conduirait bon nombre d’entre eux sur le chemin du départ. Mais, estiment plusieurs observateurs, leur démarche serait également dictée par les menaces et discriminations qui s’exercent sur eux même si ce facteur ne saurait être considéré comme prépondérant.

    Néanmoins, les signaux faibles sont nombreux. Le 14 mai dernier, le monastère de Saint Charbel à Bethléem a ainsi été investi et cambriolé par des malfaiteurs, pour la sixième fois depuis 2015. Le 16 mai, c’est au tour d’une église évangélique de la région de Ramallah de subir des effractions. En décembre 2018, les chrétiens de Gaza se sont vus presque systématiquement refuserleurs demandes de visas, traditionnellement accordés à l’approche des fêtes de Noël. Selon Bernard Sabella, professeur émérite à l’université de Bethléem, il ne resterait que 52.000 chrétiens en Palestine, essentiellement implantés à Jérusalem Est, Bethléhem, Beit Jala et Beit Sahour.

  • Il y a cent ans : le Saint-Siège grand absent d'une paix bancale

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    Du site de France Catholique :

    Centenaire de la fin de la Grande Guerre

    Le Saint-Siège grand absent d’une paix bancale

    propos recueillis par Frédéric Aimard

    mercredi 19 juin 2019

    La signature de la paix dans la galerie des Glaces du château de Versailles, 28 juin 1919,
    par William Orpen (1878–1931), musée de la Guerre impériale à Londres.

    Le traité de paix de Versailles, signé il y a cent ans le 28 juin 1919 entre l’Allemagne et les Alliés, n’est pas directement à l’origine de la crise de 1929 ni de la Seconde Guerre mondiale. Mais c’est un échec diplomatique qui prépara mal l’avenir. Dominique Decherf, ancien ambassadeur de France, spécialiste de l’historien Jacques Bainville, revient sur le rôle du Saint-Siège, absent du traité, dans la recherche d’une paix juste.

    Pourquoi le Saint-Siège a-t-il été absent de la conférence de paix ?

    Dominique Decherf : Absent parce que exclu : l’Italie en avait fait une condition de son engagement aux côtés des Alliés en 1915. La question romaine n’avait pas encore été réglée. Elle le sera par les accords du Latran du 11 février 1929. Depuis 1870, le pape est prisonnier dans Rome. Il n’exerce plus de pouvoir temporel. Or seul un État a capacité de traiter internationalement. Il recouvrera ce droit avec la création de la Cité du Vatican.

    Cependant le pape, Benoît XV, cherchera à peser en faveur d’une paix juste ainsi qu’à défendre les intérêts de l’Église. Il envoie à Versailles Mgr Bonaventura Cerretti qui nouera de premiers contacts avec la délégation italienne sur la question romaine, cherchera à maintenir le protectorat sur les Lieux Saints – la Palestine étant devenue mandat britannique. Il réussira à amender un article du traité concernant le respect du caractère catholique des missions dans les ex-colonies allemandes d’Afrique et du Pacifique transformées en mandat. Mgr Cerretti fut ensuite nonce apostolique en France de 1921 à 1926.

    Le Saint-Siège devient-il de ce fait un critique de premier plan du traité établi en dehors de lui ?

    Le traité fut négocié par deux hommes de la Bible, des protestants calvinistes puritains, un fils de pasteur presbytérien, le président américain Wilson, un prédicateur non conformiste gallois, le Premier ministre britannique Lloyd George, et par un anticlérical non repenti, le Père-la-Victoire, président du Conseil, Georges Clemenceau opposé au rétablissement de l’ambassade de France près le Saint-Siège (supprimée en 1904, rétablie en 1921), qui avait aussi refusé qu’aucun officiel assiste au Te Deum à Notre-Dame de Paris le 14 novembre 1918. Tous trois concordaient à « punir » l’Allemagne. Or, côté allemand, le parti catholique, le Zentrum, était une force dominante avec Matthias Erzberger qui jouissait des meilleures entrées à la Curie romaine.

    Le pape Benoît XV auquel Clemenceau ne pardonnait pas sa tentative de médiation du 1er août 1917 – pour sauver l’Autriche-Hongrie – et son successeur en 1922 Pie XI seront régulièrement accusés de favoriser l’Allemagne au détriment des Alliés pour avoir plaidé en faveur d’un allégement du poids des réparations ou de l’occupation militaire française dans la Rhénanie majoritairement catholique. Ce fut notamment l’objet de la première lettre encyclique de Pie XI, Ubi arcano Dei (23 décembre 1922).

    C’est que l’Église devait faire face, d’un côté, à la révolution spartakiste – marxiste – allemande en confortant le régime de Weimar, et d’autre part à une France officielle qui n’avait pas renoncé à son programme laïque et tentait maladroitement d’imposer le régime de séparation des Églises et de l’État à l’Alsace-Lorraine !

    Le propos néanmoins dépassait de loin les enjeux immédiats : il posait au lendemain de la guerre les principes d’un véritable ordre international chrétien dans l’encyclique Pacem Dei munus pulcherrimum (23 mai 1920). Selon ce texte, une paix véritable et durable doit être nécessairement rapportée à l’exercice de la charité chrétienne. Les nations sont appelées à se réunir dans la mise en œuvre d’un ordre international permettant la conservation de la société humaine.

    Retrouver l’intégralité de l’entretien dans le magazine.

  • Notre-Dame de Paris : l'Eglise monte la garde

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    De Hugues Lefèvre sur le site de Famille Chrétienne :

    Reconstruction de Notre-Dame : comment l’Église monte la garde

    MAGAZINE – Le diocèse de Paris ne veut pas être évincé des réflexions sur la future rénovation de la cathédrale. Deux mois après le drame, il fait le nécessaire pour y parvenir.

    Une loi contestée

    Dès le 24 avril, un texte pour la restauration de la cathédrale était présenté à l’Assemblée nationale.
    • Au Sénat, le texte a été retoqué, les élus fustigeant le principe d’une loi d’exception rédigée dans la précipitation.
    • Le 4 juin,la commission mixte paritaire n’est pas parvenue à élaborer un texte commun aux deux chambres. La loi ne devrait pas être adoptée avant fin juillet.

    « J’ai été bouleversé par ce que vous venez de nous dire. » Scène inattendue sous les ors du Sénat où Pierre Ouzoulias, sénateur communiste des Hauts-de-Seine et archéologue, n’y est pas allé par quatre chemins pour saluer l’intervention du dominicain et historien Yves Combeau. Le prêtre venait alors de prendre la parole lors d’une table ronde sur les apports des sciences et des technologies à la restauration de Notre-Dame de Paris. Son propos d’historien et d’homme d’Église a fait mouche. L’élu communiste, précisant qu’il est athée, a confessé être d’accord avec le dominicain : la reconstruction de Notre-Dame ne sera réussie que si une réelle attention est accordée aux dimensions cultuelle et spirituelle de l’édifice.

    De belles paroles ? La présence à cette audition du Père Combeau, ancien élève de l’École nationale des chartes, n’est pas qu’une simple question d’affichage. Elle est le fruit d’une volonté, notamment de Cédric Villani, le député La République en marche, à l’initiative de la table ronde. « Il a insisté pour qu’un ecclésiastique soit présent », confirme Olivier de Châlus, ingénieur en bâtiment et historien, qui a aidé à l’organisation de cette rencontre. Lui connaît parfaitement Notre-Dame de Paris : il réalise actuellement sa thèse sur l’organisation de son chantier médiéval et était responsable des guides de la cathédrale au moment du drame. « Cédric Villani ne croit pas en Dieu, mais il a conscience de l’importance de ne pas exclure l’Église de l’immense réflexion qui s’ouvre. »

    « L’Église a bien joué »

    Alors que certains s’inquiètent que l’Église puisse être écartée du chantier du siècle par pur laïcisme, elle est pour l’instant considérée et écoutée. Elle parvient à se faire entendre en étant aux bons endroits, aux bons moments, avec les bonnes personnes, comme au Sénat. « L’Église a bien joué », confirme une source du ministère de la Culture qui explique qu’en n’entrant pas directement dans le débat sur la loi sur la rénovation de la cathédrale et sur la création d’un établissement public associé, elle a fait preuve d’intelligence. « Mgr Aupetit est un pragmatique. Sur la question du futur établissement public, il ne s’est pas posé la question de savoir si c’était l’instance la plus pertinente ou pas. Ce qui lui importait, c’était que l’Église y soit associée en tant qu’affectataire des lieux. C’est ce qu’il a obtenu », raconte ce bon connaisseur du dossier. « En revanche, poursuit-il, s’il est une institution qui a été mise sur la touche, c’est bien le ministère de la Culture avec le vote de cette loi stupide et la création de cet établissement dont personne n’avait besoin ! »

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  • Joseph Ratzinger et Jorge Bergoglio : deux visions politiques très éloignées ?

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    De Sandro Magister en traduction française sur le site diakonos.be :

    De Ratzinger a Bergoglio. Deux visions politiques distantes de plusieurs années-lumière

    Le texte qui ci-dessous est la conférence prononcée par Sandro Magister au colloque d’études organisé le 4 juin 2019 au Palazzo Giustiniani à Rome par la Fondazione Magna Carta sur le thème : « Les catholiques, la politique et les défis du troisième millénaire ».

    *

    Joseph Ratzinger a beaucoup parlé de politique et beaucoup écrit à ce sujet, comme théologien, comme évêque et comme Pape. Mais pour bien comprendre sa vision d’ensemble, il suffit de relire le discours qu’il a prononcé le 22 septembre 2011 à Berlin devant le Bundestag, au cours de son dernier voyage en Allemagne.

    Il a commencé par citer la prière du jeune roi Salomon le jour de sa montée sur le trône, quand il n’a pas demandé à Dieu le succès ni la richesse mais « un cœur docile pour gouverner ton peuple, pour discerner entre le bien et le mal » (1 Rois 3, 9). Une question qui est en fait « la question décisive devant laquelle l’homme politique et la politique se trouvent aussi aujourd’hui ».

    Ensuite, voici comment Benoît XVI a résumé le rôle joué par le christianisme sur cette question à travers l’histoire.

    « Contrairement aux autres grandes religions, le christianisme n’a jamais imposé à l’État et à la société un droit révélé, ni un règlement juridique découlant d’une révélation. Il a au contraire renvoyé à la nature et à la raison comme vraies sources du droit – il a renvoyé à l’harmonie entre raison objective et subjective, une harmonie qui toutefois suppose le fait d’être toutes deux les sphères fondées dans la Raison créatrice de Dieu.  Avec cela les théologiens chrétiens se sont associés à un mouvement philosophique et juridique qui s’était formé depuis le II.me siècle av. JC.  Dans la première moitié du deuxième siècle préchrétien, il y eut une rencontre entre le droit naturel social développé par les philosophes stoïciens et des maîtres influents du droit romain.  Dans ce contact est née la culture juridique occidentale, qui a été et est encore d’une importance déterminante pour la culture juridique de l’humanité.  De ce lien préchrétien entre droit et philosophie part le chemin qui conduit, à travers le Moyen-âge chrétien, au développement juridique des Lumières jusqu’à la Déclaration des Droits de l’homme ».

    Mais aujourd’hui, a-t-il poursuivi, cet édifice a volé en éclats :

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  • Chine : 45 prêtres du diocèse de Zhangjiakou contraints de suivre des « cours de conversion idéologique »

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    De  sur Bitter Winter :

    45 prêtres catholiques du diocèse de Zhangjiakou sont détenus et endoctrinés

    Quarante-cinq prêtres du diocèse de Zhangjiakou ont été contraints de suivre des « cours de conversion idéologique » conçus pour les obliger à rejoindre l’Église patriotique.

    Le 21 mai, la municipalité de Zhangjiakou, dans la province du Hebei, dans le nord du pays, a convoqué 45 prêtres catholiques à une réunion d’endoctrinement dont l’objectif était de les forcer à rejoindre l’Association patriotique des catholiques chinois(APCC) contrôlée par le gouvernement.

    Selon un prêtre qui a souhaité garder l’anonymat, on les a rassemblés dans un hôtel, le personnel assigné par le gouvernement montait la garde à l’extérieur et personne n’était autorisé à entrer ou sortir à son gré. Un grand nombre d’employés étaient présents pour mener des activités d’endoctrinement de groupe et des entretiens individuels avec chacun des prêtres.

    Suite à l’accord entre le Vatican et la Chine de 2018, le Saint-Siège et le PCC reconnaissent de fait l’autorité de l’un et de l’autre. Alors que pour le premier l’émergence d’une « nouvelle » Église fidèle tant au pape qu’au gouvernement semble acquise, pour le second, l’accord signifie que tous les catholiques doivent rejoindre l’Église patriotique des catholiques chinois. Pour ce faire, les autorités continuent de harceler le clergé qui refuse de la rejoindre.

    « Ils ont utilisé l’accord entre le Vatican et la Chine pour faire pression sur nous en nous laissant entendre que même le pape avait accepté l’unification des Églises officielles et clandestines. Ils nous ont dit que si nous n’adhérions pas à l’APCC, cela signifierait que nous désobéissons au pape. Mais ce n’est pas du tout le cas ! », explique le prêtre à Bitter Winter. Il ajoute : « Le pape a appelé à l’unification des deux Églises, en vue d’une meilleure évangélisation, mais le gouvernement se sert de l’accord comme d’un prétexte pour obliger les évêques et les prêtres non-membres de l’APCC à jurer allégeance aux chefs du Parti communiste et à adhérer au principe d’une Église indépendante, autogérée et auto-administrée. Pour les évêques et les prêtres qui ont une conscience, c’est absolument inacceptable. »

    Comme le rapporte UCANews, un document du Vatican envoyé récemment au diocèse de Fuzhou indique que des négociations sont toujours en cours pour savoir si tous les prêtres devraient être obligés d’adhérer à l’APCC. Le Saint-Siège s’oppose à l’idée que des fonctionnaires locaux fassent pression sur les églises et les paroisses qui relèvent de leur juridiction pour qu’elles rejoignent l’organisation contrôlée par le gouvernement. De telles mesures pourraient faire dérailler les négociations en cours, a averti le Vatican.

    « Le gouvernement nous a également donné l’ordre de hisser le drapeau national, de chanter l’hymne national et les chants patriotiques dans l’Église. Ces instructions seront appliquées dans toutes les églises du pays », a ajouté le prêtre, impuissant. Il a également mentionné que certains prêtres qui avaient refusé de faire des compromis avec le gouvernement ont été contraints de rentrer chez eux et de trouver un autre emploi. Les autorités ont continué de les harceler et leur ont donné l’ordre d’écrire une « déclaration de garantie » affirmant qu’ils ne sont pas prêtres.

    « En fait, c’est de cette manière que le gouvernement nous pousse à trahir Dieu », poursuit le prêtre. « Le 13 octobre, le père Su Guipeng de la paroisse de Shadifang a été assigné à résidence pour avoir refusé d’adhérer à l’APCC et a dû y rester pendant plus de deux mois. Par la suite, il a été chassé et forcé de rentrer chez lui. Cette fois, le gouvernement l’a aussi convoqué pour qu’il participe à la classe d’endoctrinement. »

    Même lorsque les prêtres acceptent de rejoindre l’APCC après avoir subi des pressions continues, les représentants du gouvernement les obligent quand même à participer aux réunions d’endoctrinement pour diverses raisons, comme l’existence de lacunes dans leur formation cléricale.

    « Le PCC est en train de faire subir à ces prêtres un endoctrinement intensif pour les “partifier” complètement », a dit le prêtre. Il a ajouté que des événements de transformation idéologique sont organisés à tous les niveaux de pouvoir, pour s’assurer que tous les prêtres subissent une transformation en profondeur.

    Malgré les fortes pressions, les prêtres en Chine continuent à résister et les autorités à les punirBitter Winter s’est entretenu avec un prêtre du diocèse de Yantai, dans la province orientale de Shandong, qui a reçu l’ordre d’adhérer à l’APCC fin avril. Il devait signer une déclaration d’engagement dans laquelle il promettait de garantir que le nombre de croyants dans sa congrégation n’augmenterait pas, de ne pas organiser d’activités religieuses à grande échelle ou de cours de formation religieuse. Dans ce document, il devait aussi s’engager à recueillir des informations sur l’identité des fidèles et à les envoyer au Bureau des affaires religieuses tous les six mois, ainsi que d’autres renseignements sur les activités religieuses.

    Le prêtre a refusé de rejoindre l’APCC. Par conséquent, certains des lieux de rassemblement dont il était responsable ont été repris par l’APCC et d’autres ont été obligés de fermer.

    Alors que les autorités et les médias du Vatican ont récemment nié l’existence d’une Église clandestine séparée de l’Église patriotique en Chine, certaines voix dissidentes pensent autrement.

    « La persécution du catholicisme clandestin en Chine continuera de s’intensifier. Que Dieu m’en soit témoin, cette persécution ne prendra fin que dans un bain de sang », prédit un catholique du diocèse de Yantai.

    Reportage : Yang Xiangwen

  • Georges Orwell : 70 ans de prescience

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    La "Sélection du Jour" du 12 juin :

    GEORGE ORWELL, 70 ANS DE PRESCIENCE

    "Dans des temps de tromperie généralisée, le seul fait de dire la vérité est un acte révolutionnaire." Il y a tout juste 70 ans paraissait le classique dystopique de George Orwell, écrit en 1948, mais publié le 8 Juin 1949. Un livre qui, avec son imaginaire glaçant, son impressionnante capacité d’anticipation, n’a hélas pas vieilli, bien au contraire. "1984" de George Orwell, un roman visionnaire ou satirique ? », s’interrogeait-on en… 1984. Cet ouvrage pensé alors par l’écrivain engagé comme une mise en garde à la gauche britannique adoratrice candide du régime de Staline, dénonce un totalitarisme universel que nous ne connaissons désormais que trop bien :  parti unique interdisant le pluralisme, état ayant le monopole de la vérité,  restrictions des libertés individuelle et d'opinion, contrôle des mots…

    "Ils ne se révolteront que lorsqu'ils seront devenus conscients et ils ne pourront devenir conscients qu'après s'être révoltés", résumait si bien George Orwell. Aujourd’hui, "Big Brother", "police de la pensée" ou "novlangue" sont entrés dans le langage courant. Et les moyens de communication comme de surveillance permettent un contrôle des idées et des opinions dont aucun dictateur du passé n’aurait même rêvé. La Chine d’aujourd’hui, avec ses citoyens fichés par leur smartphone, soumis désormais à un permis à point social et à une omni-surveillance via la la reconnaissance faciale, n’a rien à envier au Parti Unique d'Océania. Les "faits alternatifs" côtoient les "Fake News". Quant aux "Deux minutes de la haine", elles sont désormais partout sur Twitter et les réseaux sociaux. Le passé est réécrit au nom des idéologies et du politiquement correct, tandis qu'une nouvelle langue vient neutraliser peu à peu toute pensée critique. 

    La prescience de George Orwell glace le sang, et nous rappelle à quel point il n’y a parfois qu’un pas entre une démocratie formelle et une dictature en devenir. Sauf si une nouvelle génération, biberonnée à l’esprit critique - entre affaire Snowden, lecture des sagas Hunger Games et Divergente ou visionnage de la série Black mirror - sait décoder d’emblée la double pensée et  la résurgence de la tentation totalitaire. "Qui contrôle le passé contrôle l’avenir. Qui contrôle le présent contrôle le passé."

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    1984 de George Orwell : la novlangue comme arme idéologique
    Philitt 12-01-2014
    1984 de George Orwell : la novlangue comme arme idéologique
    Lire l'article sur Philitt
  • L'empire du politiquement correct; une conférence de Mathieu Bock-Côté

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    Conférence de Mathieu Bock-Côté à Bruxelles sur le correctivisme politique (source)

    Le Cercle Pol Vandromme recevait mercredi 5 juin l’essayiste québécois Mathieu Bock-Coté qui venait présenter son nouveau livre « L’empire du politiquement correct ». La salle était comble.

    L’auteur a décortiqué l’idéologie « politiquement correcte » et le « régime diversitaire ».

  • Les sanctions financières prises contre la Syrie font grandement souffrir la population

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    Du site de l'Oeuvre d'Orient :

    Les sanctions financières prises contre la Syrie font "grandement souffrir" la population, estime Mgr Gollnisch (entretien)

    Les sanctions financières prises par l’Union européenne à l’encontre de la Syrie sont « inacceptables » et contre-productives, a confié à I.MEDIA Mgr Pascal Gollnisch, directeur général de l’Œuvre d’Orient, le 11 juin 2019. Il s’exprimait en marge de la 92e assemblée plénière de la Réunion des associations catholiques d’aide aux chrétiens d’Orient (ROACO) à Rome (Italie).

    Le pape s’est réjoui de la “voix d’espérance et de consolation” qu’apportent les associations de la ROACO. Quelles sont les décisions prises lors de cette 92e assemblée plénière pour que le travail continue ?

    Nous n’avons pas nécessairement pour but de prendre des décisions mais parfois cela nous permet des prises de conscience. Je peux en relever deux. En Syrie, l’Union européenne a pris des sanctions économiques. Elles font grandement souffrir une population déjà meurtrie par neuf ans de guerre, comptant plus de 300.000 morts et un million de blessés. On est en train de faire souffrir la population syrienne pour parvenir à des démarches politiciennes qu’on n’a pu obtenir ni par la diplomatie ni par l’intervention militaire.

    De telles sanctions économiques sont inacceptables. Elles resserrent en outre la population derrière le président Assad, lui permettant de nourrir un discours anti-occidental. De plus, elles font davantage dépendre la Syrie de l’Iran, seul pays par lequel un certain nombre de denrées peuvent circuler. C’est complétement contre-productif. Beaucoup de nos agences sont prêtes à demander à leur pays respectifs de repenser la question de ces sanctions. Notre démarche est d’être aux côtés de la population, pas de la sanctionner.

    Une deuxième prise de conscience est celle des pratiques financières des Eglises orientales. Ces dernières sont très diverses quant à leurs finances. Dans un même lieu, il peut y avoir des diocèses riches et d’autres pauvres. Donc, le soutien que nous pouvons apporter de la part des chrétiens d’Occident suppose aussi plus d’information, plus de clarté et une pratique financière plus rigoureuse sur la destination des fonds. Cette rigueur, largement répandue en Europe, doit aussi se pratiquer dans les Eglises orientales car nous sommes contrôlés et nous devons rendre compte de la destination des fonds.

    Comment comprenez-vous le coup de sang du pape François lorsqu’il dit que “la colère de Dieu éclatera contre les responsables de pays qui parlent de paix et vendent les armes pour faire des guerres” ?

    Le pape est dans son rôle pour lutter contre les marchands d’armes. Cela ne date pas d’hier, on pourrait rappeler les déclarations des précédents pontifes à ce sujet. Cela s’inscrit dans une longue tradition. Ce serait bien que ces appels soient entendus. Ce ne sont pas simplement des doux rêves. Il est cependant difficile d’évaluer exactement pour le conflit syrien qui fournit les armes et quoi comme armes. Il y a beaucoup de rumeurs qui circulent et les évaluations précises sont difficiles. Quels sont les pays qui ont donné des armes à qui et à quel camp, rebelles ou camp du président Assad ? Il y a aussi le conflit au Yémen avec le problème d’armes qui servent à alimenter ce conflit.

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  • L'État islamique en République Démocratique du Congo : une menace bien réelle

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    De Vatican News :

    L'État islamique en RDC : une menace bien réelle

    Une première revendication, le 16 avril, après la mort de deux soldats, une deuxième après deux attaques dans l’Est du pays. En RDC, le groupe État islamique profite de l’insécurité pour construire de nouvelles bases dans le pays, s’appuyant sur les forces islamistes locales, tels que les rebelles ougandais des ADF (Forces Démocratiques Alliées).

    Entretien réalisé par Marine Henriot - Cité du Vatican

    Le groupe État islamique ne laisse de répit nulle part. Un mois après leur défaite en Syrie, les djihadistes revendiquaient le 16 avril dernier leur première attaque en République Démocratique du Congo. Ils s’attribuaient la responsabilité d’un assaut ayant tué au moins deux soldats près de la frontière avec l’Ouganda. Le 23 mai, à nouveau, l’EI revendiquait deux attaques dans l’Est du pays, où une dizaine de personnes avaient été enlevées.

    Déjà au mois d'août 2018, le chef de l'EI mentionnait, dans une vidéo, une province en Afrique Centrale. Par ailleurs, il existe des preuves tangibles de liens financiers entre Abou Bakr al-Baghdadi et le continent africain. «Il y a une cellule au Kenya, dont on sait qu’elle a envoyé des sommes (d'argent) assez conséquentes en RDC», affirme Matteo Puxton.

    L’EI en RDC depuis deux ans

    Ces récentes revendications en RDC ne sont donc pas des actes opportunistes de la part d'islamistes locaux. Il s'agit bien d’une stratégie militairede l'EI, ancrée dans le temps, visant à pallier les pertes de territoires du groupe en Syrie ou en Irak.

    Concernant la RDC, le djihadistes profiteraient de l’insécurité dans l’Est du pays pour s'y implanter. C'est ce qu'ont affirmé à la BBC les chefs des renseignements des pays de la région des Grands Lacs. Matteo Puxton, spécialiste de la stratégie militaire de l’État islamique et auteur d’Historicoblog, fait le même constat. Il estime que des liens existent entre l’EI et la RDC depuis deux ans.

    S’appuyer sur les islamistes locaux

    Pour s’implanter en RDC, les terroristes de Daech s’appuient notamment sur les rebelles ougandais des Forces Démocratiques Alliées qui sèment le chaos dans le Nord-Kivu depuis le milieu des années 1990. Les miliciens de l’ADF sont accusés du massacre de plusieurs centaines de personnes dans la région de Béni depuis octobre 2014.

    Les islamistes de l’ADF réutilisent le matériel de l’EI depuis plusieurs mois, explique Matteo Puxton. Des livres de propagande notamment religieuse «qui sont bien ceux de l’EI», ont été retrouvés dans les objets confisqués par l’armée congolaise aux rebelles ougandais.

    L'Est de la RDC est donc un terrain d’insécurité fertile pour les terroristes de l’organisation État islamique. «Tant que les problèmes locaux ne sont pas réglés, le terreau du djihadisme demeure», soutient Matteo Puxton.

    Entretien avec Matteo Puxton

  • Trois nouvelles bienheureuses, fusillées en haine de la foi, inscrites au martyrologe de la Guerre Civile espagnole

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    De zenit.org ( :

    Causes des saints : trois infirmières espagnoles reconnues martyres

    Tuées en haine de la foi durant la Guerre civile

    Le pape François reconnaît le martyre de trois laïques infirmières, Pilar Gullón Yturriaga et ses deux compagnes, tuées en haine de la foi à Pola de Somiedo (Espagne), le 28 octobre 1936. Cette reconnaissance ouvre la voie à leur béatification.

    En recevant le préfet du dicastère, le cardinal Angelo Becciu, le 11 juin 2019, le pape a autorisé la publication de 8 décrets de la Congrégation pour les causes des saints : un pour le martyr des trois laïques espagnoles et sept autres pour les « vertus héroïques » de sept baptisés, religieux, religieuses et laïcs.

    Pilar Gullón Yturriaga (25 ans) et ses compagnes, Octavia Iglesias Blanco (41 ans) et Olga Pérez-Monteserín Núñez (23 ans), étaient des infirmières de la Croix-Rouge qui ont servi à l’hôpital de Pola de Somiedo, où elles sont arrivées le 18 octobre 1936, durant la guerre civile espagnole. Elles auraient pu être remplacées après une semaine du travail, mais elles ne voulaient pas être séparées des blessés. Le 27 octobre, peu de temps avant que la ville ne tombe entre des mains des républicains, les infirmières ont eu la possibilité de fuir, mais, pour la même raison, elles sont restées.

    Arrêtées et torturées pendant plusieurs heures par les miliciens du Front populaire, Pilar, Octavia et Olga ont été fusillées nues pour davantage d’humiliation. Avant de mourir, elles ont crié « Viva Cristo Rey ! » et « Viva Dios ! » (Vive le Christ Roi ! Vive Dieu !)

    L’histoire des martyrs de Somiedo, dont les dépouilles sont inhumées dans la chapelle San Juan de la cathédrale d’Astorga, est racontée dans un livre en espagnol de Laura Sánchez Blanco, professeure à l’Université pontificale de Salamanque : Roses et marguerites. Femmes-phalangistes, traditionalistes et de l’Action catholique tuées pendant la guerre civile.

    Le processus de béatification des femmes martyres a été demandé par une fondation promue par les neveux de l’une d’elles.