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Politique - Page 367

  • Chine : une Église catholique fermée et ses officiants arrêtés par les autorités

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    De Mélèdje Tresore sur le site linfodrome.com :

    Chine : Une Église catholique fermée et ses prêtres arrêtés 

    Chine : Une Église catholique fermée et ses prêtres arrêtés

    A cause de la nouvelle loi en Chine sur la religion, une Église catholique a été fermée et ses officiants arrêtés par les autorités chinoises, le vendredi 9 mars 2018.

    Les autorités chinoises ont fait une descente musclée, dans la province du ‘’Henan'’, pour la fermeture de l’église catholique de ladite ville, le vendredi 09 mars 2018. Leur passage a engendré plusieurs arrestations de prêtes officiants dans cette édifice et des dégâts matériels à savoir: la coupure de l’électricité du bâtiment, la destruction de quatre (4) croix etc. Une information extrait du site infochrétienne.com.

    Mais que dit cette nouvelle loi chinoise sur la religion. Rentrée en vigueur depuis le 1er février 2018, la nouvelle loi a une orientation chinoise et des directives précises afin qu’elles puissent s’adapter à une société socialiste. Elle permettra au gouvernement d’augmenter son contrôle sur les activités religieuses des citoyens chinois. Ainsi, toutes les activités religieuses non déclarées deviendraient illégales et les activités religieuses officielles seraient hautement contrôlées.

    Par ailleurs, les chrétiens n’ont le droit de fréquenter qu’une seule église, celle qui est officiellement enregistrée. Ceux qui accueillent des réunions chez eux et ceux qui y assistent encourent une amende de 4 700 $ ce qui équivaut à 2 millions cinq cent douze mille (2.572000) FRSCFA.

    En outre, dans une autre ville de la Chine à Luoyang, des gangs auraient été embauchés par les autorités pour saccager les églises et les lieux de rassemblement. Ces derniers ont brisé les portes et les fenêtres et ont confisqué les meubles et les livres religieux. L’on dénombre à cette occasion, l’enlèvement et la séquestration de plusieurs chrétiens. Toute fois, il faut savoir que sous le régime du président Xi Jinping, les fonctionnaires du parti, les enfants, les étudiants et les membres de l’armée chinoise, ne sont pas autorisés à adhérer à une quelconque religion. Dans la province du Shandong, des enquêtes sont menées sur les membres du parti communiste pour s’assurer qu’ils ne sont pas religieux.

  • «En Russie, le religieux est indissociable de l'identité nationale»

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     Cyrille Poutine XVM05ffd2ce-2b94-11e8-9709-eaffb3fc87d1.jpg

    Florent Parmentier dresse pour FigaroVox le portrait de la Russie religieuse. Celle-ci, très marquée par un regain spirituel consécutif à la chute du système soviétique, intègre la religion à sa politique d'infuence régionale. Le nationalisme permet également la cohabitation entre chrétiens et musulmans :

    « FIGAROVOX.- Vu depuis la France, le fait religieux en Russie semble indissociable de la vie politique. Est-ce la réalité, ou bien existe-t-il une relative autonomie du religieux par rapport à l'État

    Florent PARMENTIER.- Le fait religieux est en Russie indissociable de l'identité nationale de la population majoritaire, christianisée depuis le Xe siècle. Moscou s'est revendiquée au cours de son histoire comme une «troisième Rome», après Rome et Byzance, ce qui permettait de justifier le pouvoir absolu - ce qui n'a pas empêché l'empire de s'agrandir dans des territoires dominés par d'autres religions. Après 1917, l'athéisme radical, scientifique, devient la norme, la religion orthodoxe étant plus particulièrement ciblée, mais cela n'a pas empêché Staline de mettre une pause à cette politique anticléricale après le début de l'opération Barbarossa de l'Allemagne nazie en 1941.

    Aujourd'hui, sans être une religion d'État, la religion orthodoxe bénéficie d'une série de privilèges par rapport aux autres cultes, du fait de ses relations avec le pouvoir politique. Mais, malgré tout, tant le pouvoir que l'Église sont conscients qu'une trop grande proximité peut nuire à chacune des parties.

    Les Russes sont quatre fois plus nombreux aujourd'hui à se dire croyants que sous l'URSS. Comment expliquez-vous ce retour massif à la religion?

    Deux phénomènes permettent d'expliquer ce chiffre extrêmement évocateur: d'une part la nécessité de retrouver des repères dans une société qui avait perdu les siens ; la «fin de l'Homme rouge», pour reprendre l'expression de Svetlana Alexievitch, appelait à un nouvel horizon de sens. La religion a pu jouer ce rôle, fournissant une explication aux difficultés en cours.

    La « fin de l'Homme rouge » appelait à un nouvel horizon de sens.

    D'autre part, il existait une pratique religieuse souterraine du temps de l'URSS, qui a pu sortir au grand jour avec la chute de l'Union soviétique. La nature de l'Orthodoxie, dont le pouvoir ecclésiastique est lié au pouvoir politique, peut expliquer cet état de fait. Dans ce contexte, l'appel des dirigeants politiques, notamment les présidents Eltsine et Poutine, à renouer avec une vie spirituelle prend tout son sens.

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  • Quand Paul Ricoeur évoquait la fin de vie

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    De Jacques Ricot sur le site d'Ouest France :

    POINT DE VUE. Paul Ricoeur et la fin de vie

    Par Jacques Ricot, auteur de « Penser la fin de vie » au Presses de l’EHESP, en 2017.

    Au moment où il mettait la dernière main à l’une de ses œuvres majeures, La mémoire, l’histoire et l’oubli, Paul Ricoeur a bénéficié de l’assistance du jeune Emmanuel Macron au tournant du siècle dernier.

    Or, c’est exactement à ce moment-là que le philosophe s’est exprimé publiquement sur la question de la fin de vie. J’ignore si ces thèmes ont alors été évoqués avec l’étudiant Macron qui, aujourd’hui devenu Président, cherche à se faire une opinion sur ce délicat problème de société.

    Avec humilité, Ricoeur avait laissé mûrir durant plusieurs années sa pensée avant de livrer son analyse et ses convictions. Il avait rencontré longuement des acteurs des soins palliatifs. J’ai été moi-même le témoin de ses réflexions durant l’été 2000 avant qu’il ne les consigne dans un écrit intitulé Accompagner la vie jusqu’à la mort (1) et ne les réitère en 2001 lors d’une séance organisée par le ministre délégué à la Santé.

    C’est la modestie qu’il revendique face aux positions simplistes et expéditives en demandant : «Sommes-nous au clair avec nos propres désirs de mort pour en parler non seulement avec compétence mais honnêteté?».

    Acharnement ou fausse compassion

    Ricoeur refuse avec clarté toutes les complaisances vis-à-vis de la souffrance, y compris cette falsification du christianisme qui laisserait croire que la douleur est, par elle-même, rédemptrice : la souffrance doit être soulagée par tous les moyens, y compris si cela devait abréger les jours restant à vivre.

    Le philosophe dénonce une figure grimaçante de « faire le bien » : prolonger la vie par un acharnement thérapeutique (désormais mieux nommé «obstination déraisonnable»), ce qu’il commente ainsi : «Mais on peut débusquer le non-dit qui se cache derrière un geste qui ne sait pas s’arrêter. C’est, d’un côté, une sacralisation du simple fait de vivre […]. C’est, d’autre part, tout aussi fondamentalement, la fuite devant la tâche de faire le deuil, le deuil de l’autre et, à l’arrière-plan, le deuil anticipé de sa propre vie.»

    Surgit alors une autre figure erronée de « faire le bien », symétrique de l’acharnement thérapeutique, celle qui consiste à mettre fin aux jours d’une personne dans un geste faussement compatissant.

    La proposition de l’aide active à mourir, selon l’euphémisme en vigueur, apparaît à un moment où la culture moderne promeut «un acte de suprématie par lequel on voudrait éliminer les effets de la passivité et de la vulnérabilité de la condition humaine».

    La responsabilité du législateur

    Cet acte de suprématie par lequel on veut anticiper sa mort, sous le manteau de la maîtrise de son destin, exprime la protestation contre toute situation de dépendance.

    «De la protestation, le pas est vite franchi à la profession d’un droit de mourir dans la dignité, droit que certains voudraient voir sanctionné par la loi au même titre que les autres libertés civiques.»

    Sur la responsabilité du législateur devant l’euthanasie, la conclusion de Ricoeur est sans ambiguïté : «Si l’éthique de détresse est confrontée à des situations où le choix n’est pas entre le bien et le mal, mais entre le mal et le pire — même alors le législateur ne saurait donner sa caution.»

  • Après Vatican II, peut-on jeter l’idéal de chrétienté aux poubelles de l’histoire ?

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    théorie des deux glaives images.jpgDans le bi-mensuel L'Homme Nouveau, l'abbé Claude Barthe revient sur le dernier livre de Rémi Brague et les relations entre l'Eglise et l'Etat. Extrait lu sur le blog du « Salon beige » :

    "[...] il est un point très assuré dans la doctrine de l’Église, qui veut que les représentants du pouvoir civil ne puissent pas davantage se montrer indifférents en matière religieuse que ne le peuvent les parents dans une famille. Rémi Brague parle de la « tentation » que présenta Constantin à l’Église, et à laquelle elle succomba. En réalité, si l’on en croit Aristote, la finalité – naturelle– de la Cité est de conduire les hommes à la vertu, ce qui revient, explique saint Thomas, à les disposer à leur bien surnaturel. D’où l’intérêt d’avoir des gouvernants qui soient chrétiens, et si possible bons chrétiens, saint Louis ou saint Étienne plutôt que Constantin. Ce n’est pas parce que cet idéal dit de chrétienté a été totalement subverti et se trouve, à vue humaine, irréalisable, qu’on peut le jeter aux poubelles de l’histoire. L’ordre du Christ de « baptiser toutes les nations » était traditionnellement compris comme se réalisant lorsque ceux qui sont en charge de la Cité terrestre s’associent au culte chrétien, de la même manière d’ailleurs qu’ont à le faire les parents dans une famille (Pie XII, Mediator Dei). C’est ainsi. Même lorsqu’elle ne peut l’appliquer pleinement, l’Église ne brade pas sa doctrine.

    Mais non-séparation n’a jamais voulu dire confusion, même si les passions des hommes d’Église et des hommes d’État ont engendré bien des abus. Car de même que la grâce se distingue de la nature tout en la transformant, l’Église est autre que la Cité, chacune autonome dans son domaine. Cette autonomie découlant du « Rendez à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu» (Mt 22, 21) ne pouvant faire oublier que ce qui est à César revient aussi à Dieu, dont César est dans cet ordre-là le représentant (Rm 13, 1). [...]"

    Ref. Ce n’est pas parce que cet idéal de chrétienté se trouve, à vue humaine, irréalisable, qu’on peut le jeter aux poubelles de l’histoire

    Selon la théorie classique des "deux glaives", le pouvoir spirituel de l’Eglise, qui commande et ordonne le bien commun surnaturel, et le pouvoir temporel de la société civile, qui commande et ordonne le bien commun naturel, ne peuvent s’opposer : ils se complètent et doivent s’aider mutuellement, sachant que le pouvoir spirituel prime sur le pouvoir temporel (comme l’explique saint Thomas d’Aquin dans le De Regno). Les deux ont le même objet sous des modalités différentes : le bien des âmes.

    Pie XII, dans une allocution datée du 23 mars 1958 ne disait pas autre chose en déclarant qu’il s’agit de maintenir les deux pouvoirs, spirituel et temporel, « distincts mais toujours aussi unis, selon de justes principes ».

    Quels principes ? A cet égard, Benoît XVI a déclaré dans une lettre au président du sénat italien (à l’occasion du congrès « liberté et laïcité » à Nursie, 14-16 octobre 2005) que « les droits fondamentaux représentent des valeurs antérieures à toute juridiction de l’Etat. Ils n’ont pas été créés par le législateur mais sont inscrits dans la nature même de la personne humaine et peuvent, par conséquent, renvoyer finalement au Créateur ». Bien que le pape ne précise pas davantage quels sont ces droits « fondamentaux », on peut raisonnablement penser qu’il se réfère ici aux principes du Décalogue, lequel énonce concrètement les devoirs et donc, corrélativement, les droits de l’homme révélés par le Seigneur Lui-même.

    Et dans son testament spirituel « Mémoire et Identité » (Flammarion, 2005) saint Jean-Paul II est tout aussi clair : « La loi établie par l’homme a des limites précises que l’on ne peut franchir. Ce sont les limites fixées par la loi naturelle, par laquelle c’est Dieu lui-même qui protège les biens fondamentaux de l’homme »

    JPSC

  • Giovanni santi presto !

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    Cette lettre ouverte du Père Daniel-Ange au cardinal-préfet de la congrégation romaine pour la cause des saints pose de vraies questions pour la promotion d’une sainteté vivante dans le catholicisme d’aujourd’hui, et en particulier dans la jeunesse.  Lu sur le site de « France Catholique »

    « Père très cher Angelo molto amato !

    Permettez-moi d’écrire ce dont nous avons plusieurs fois parlé lors de différentes béatifications, dont celle de Mgr Vladimir Ghika à Bucarest et celle du P.Marie –Eugène en Avignon.

    D’un mot : je vous supplie de donner la priorité absolue, dans les choix que vous devez faire :

    1 - Aux martyrs actuels. Si le Pape, à juste titre, active la cause du P. Jacques Hamel, il faudrait en même temps le faire pour tant de martyrs de l’Islam intégriste au Proche et Moyen Orient, au moins les prêtres et consacrés :

    Andrea Santoro, Mgr Raho, Mgr Padovese, P. Ragheed (Irak), Les soeurs de Mère Tereza au Yemen, les prêtres célébrant dans leurs églises de Bagdad , d’Alexandrie et du Caire, le ministre Shabbaz Bakhti, au Pakistan, etc, etc…

    Pourquoi attendre ? Ce serait un tel réconfort pour ces Eglises si violemment persécutées et le jeune Akash Bashir donnant sa vie pour sauver des centaines de fidèles massés dans l’église ! Les coptes orthodoxes ont canonisés leurs martyrs de Libye seulement une semaine plus tard.

    Et dans la foulée des martyrs d’Albanie enfin récemment béatifiés, n’oublions pas les 7 évêques greco-catholiques de Roumanie, à la cause introduite depuis si longtemps

    A propos des martyrs, ne peut-on pas envisager directement la canonisation, comme chez les orthodoxes, évitant le stade de la béatification ?

    Ne peut-on pas aussi procéder à des canonisations communes avec les différents Patriarcats orthodoxes qui y seraient ouverts, comme l’a prophétiquement et explicitement désiré saint Jean-Paul II dans sa lettre apostolique ORIENTALE LUMEN ?

    2 - Aux enfants et aux jeunes. La toute 1ère urgence aujourd’hui : les conforter, encourager, entrainer dans le terrible combat qu’ils ont à affronter aujourd’hui Nos Papes ne cessent de les appeler à la sainteté, mais rien ne les y stimule autant que l’exemple vivant de jeunes de leur âge ayant vécu les mêmes combats, et donc ayant vécu récemment, et non il y a plusieurs siècles. Les religieuses fondatrices d’il y a un, deux ou trois siècles, dont je ne doute pas de la grande sainteté, ne les touchent absolument pas.

    Si peu de jeunes, non-martyrs et non-religieux ont été béatifiés (je n’en compte que... 6 !) encore moins canonisés ! C’est dérisoire ! Et un si grand nombre pourraient l’être. (Parcourez les livres - témoignages que je vous ai envoyés : "Témoins de l’avenir", "Prophètes de la joie", "Prophètes de la beauté. Le 1er est préfacé par votre prédécesseur à la Causa Sanctorum, le cardinal Felici .

    Beaucoup ont été amèrement déçu qu’à la JMJ de Krakow, il n’y ait eu aucune béatification de jeunes (comme lors de la JMJ de Paris en 1997), même pas la canonisation tant attendue, tant espérée de PG Frassati, universellement connu, et dont le corps était présent et vénéré. C’était l’occasion idéale, rêvée ! Hélas, perdue ! Peut-être pourrait-on profiter du Synode sur les jeunes, en octobre 2018 ?

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  • Laïcité française et Convention européenne des droits de l'homme (CEDH): les conditions d'octroi de la personnalité juridique aux associations religieuses conventuelles seraient discriminatoires

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    L’Afrique du Sud avait autrefois son "petty" apartheid, l’apartheid mesquin (le "grand" apartheid qui organisait la séparation du développement des communautés était-il plus raisonnable ?). Mutatis mutandis, la France nous apporte aussi chaque jour des manifestations plus ou moins  anecdotiques de sa « petty » laïcité dont la dernière concernait l’exclusion de la statue de saint Jean-Paul de l’espace public à Ploërmel en Bretagne. Mais voici, plus grave, une atteinte séculaire à la liberté d’association telle que la définit la convention européenne des droits de l’homme (CEDH) à laquelle la France a souscrit : lu sur le site « Liberté politique.com » cet article (extrait)  rédigé par l’ European centre for law & justice, le 14 mars 2018 :

    "Vincent Cador et Grégor Puppinck ont publié en janvier 2018 un article de doctrine en droit public intitulé « De la conventionnalité du régime français des congrégations », dans la Revue du droit public et de la science politique en France et à l'étranger.

    Les deux auteurs sont docteurs en droit et Grégor Puppinck, directeur de l'ECLJ, est membre du panel d'experts de l'OSCE sur la liberté de conscience et de religion. L'article passe le régime français des congrégations religieuses au crible de la Convention européenne de sauvegarde des libertés fondamentales et des droits de l'homme (la Convention européenne). Ce régime contraignant, dérogatoire au droit commun des associations, est un double héritage de la Révolution française et de la République anticléricale du début du XXe siècle. Il apparaît en décalage avec le processus d’apaisement des relations entre l’État et l’Église depuis les années 1970 et surtout avec la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l'homme (la CEDH), protectrice de la liberté de religion (art. 9), de la liberté d'association (art. 11) et du principe de non-discrimination (art. 14). 

    Vincent Cador et Grégor Puppinck expliquent que, dans l’hypothèse d'un litige porté devant la CEDH opposant une congrégation à l’État français, « il est fort probable que les juges strasbourgeois condamneraient le régime français des congrégations, obligeant le gouvernement à faire procéder à sa révision ». Pour parvenir à cette conclusion, les auteurs s'appuient sur la jurisprudence de la CEDH pour reproduire le raisonnement en trois étapes habituellement utilisé par cette dernière pour trancher les litiges qui lui sont soumis.

    Tout d'abord, ils analysent la législation française sur les congrégations comme une ingérence dans les droits à la liberté de religion et à la liberté d'association. Contrairement aux associations de droit commun qui sont tenues à une simple déclaration, l'octroi de la personnalité juridique est pour les congrégations subordonné à un décret après avis conforme du Conseil d’État. De plus, la constitution d'une congrégation est soumise à des conditions particulièrement intrusives et la teneur de ses statuts est encadrée de manière stricte. À titre d'illustration, le Conseil d'État continue d'interdire aux congrégations de mentionner dans les statuts qu’elles doivent joindre à une demande reconnaissance les vœux « solennels », « perpétuels » ou « définitifs » de leurs membres[1]. Une fois constituées, les congrégations subissent un contrôle rigoureux de la part des autorités publiques portant sur leur fonctionnement. Ces contraintes constituent une ingérence de la part de l’État dans la liberté de religion des religieux, qui s'exerce à travers leur liberté d'association et l'autonomie de leur organisation.

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  • 70 % des vidéos pornos sont visionnées par les enfants sur des smartphones: il faut arrêter ça!

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    Une chronique de Marie Thibaut de Maisières sur le site de La Libre :

    70 % des vidéos pornos sont visionnées par les enfants sur des smartphones: il faut arrêter ça! (CHRONIQUE)

    Ces sites violent la loi ! Il est interdit de montrer du porno à des mineurs. Alors pourquoi ne fait-on rien ?

    Dans le livre "A un clic du pire", Ovidie, ancienne actrice et réalisatrice de films pornographiques, militante féministe, nous alerte sur les dégâts du X sur les mineurs. C’est une ancienne hardeuse qui nous alerte, il vaudrait donc mieux que nous soyons tous attentifs !

    Ovidie nous dit : "Sur les garçons, le porno a un impact sur la construction de la masculinité [qui se doit d’être brutale]. Pour les filles, ça pose des questions de douleur. […] Des pratiques, taboues avant, sont devenues obligatoires." Plusieurs études anglo-saxonnes confirment cela : 70 % de l’éducation sexuelles des jeunes est faite via les vidéos pornos, 50 % des jeunes pensent que celles-ci sont réalistes. Beaucoup d’adolescents sont angoissés par la taille de leur sexe, tandis que de plus en plus d’adolescentes pratiquent la sodomie ou reçoivent des gifles, malgré la douleur parce qu’elles "pensent qu’il faut". Franchement, je me demande : "Mais que fait la police ?"

    Un couple habitant près d’une école qui ferait l’amour sans fermer les rideaux se ferait rapidement arrêter. Pendant ce temps, chaque jour des millions de vidéos pornos sont visionnées par des enfants. On estime que 50 % des garçons de 10 ans ont déjà vu un film porno ! Pourtant, je vous garantis que vous préférez que vos enfants découvrent le sexe en regardant les voisins plutôt que n’importe quel clip en page d’accueil d’un site X.

    L’âge moyen de la découverte du porno est descendu entre 9 et 11 ans. Quel âge aviez-vous quand vous avez vu votre première image X ? Vous aviez certainement dû, préalablement, affronter le regard accusateur du libraire, fouiller dans les affaires de vos parents ou vous réveiller la nuit. Vous aviez eu une démarche proactive, vous étiez prêts ! Aujourd’hui, plus de transgression : les sites sont en libre accès. Faites l’expérience : allez sur le site de certaines marques d’alcool. Pour accéder au contenu, on vous demande votre date de naissance (hypocrite, mais déjà quelque chose). Allez sur tel site porno, par contre, on ne vous demande rien du tout ! Si vous n’êtes pas coutumier du fait, accrochez-vous. On est très loin du genre "dans la bonne humeur" de l’époque Lahaie. Il est clair que pour attirer du clic, les scénaristes et la sensualité ont été peu à peu remplacés par de la brutalité et de l’humiliation.

    L’idée que ma fille de 8 ans sera bientôt confrontée à ces contenus me laisse démunie. D’autant plus que les contrôles parentaux sur les ordinateurs sont inefficaces, 70 % des vidéos pornos sont visionnées par les enfants sur des smartphones. Ma fille a pourtant l’esprit critique. Quand elle regarde un film de super-héroïnes, elle sait que ce n’est pas réel. Elle voit tous les jours des gens marcher dans la rue et elle n’en a jamais vu voler. Mais elle n’a jamais vu personne faire l’amour. Si elle voit un film X, elle ne pourra pas prendre de recul sur les pratiques qu’elle va découvrir. Elle pensera que c’est la norme d’être violentée ou insultée.

    Je ne juge pas les amateurs adultes et consentants de ces pratiques, mais je pense qu’il y a quelques étapes nécessaires avant d’en arriver là. Ces sites violent la loi ! Il est interdit de montrer ce genre de contenu à des mineurs. Alors pourquoi ne fait-on rien ? Pour préserver des milliers d’emplois en Wallonie ? Non, la plupart des films sont tournés en Europe de l’Est pour des salaires de misère. Bien que l’on n’ait jamais autant consommé de X, l’industrie est au plus mal. Les contenus sont piratés et proposés gratuitement aux consommateurs par les quelques sociétés qui possèdent tous les sites hébergeant les vidéos pornos : les tubes. Tous domiciliés dans des paradis fiscaux. Bref, le crime ne profite à personne et surtout pas à notre société qui prépare une génération d’adultes qui va avoir du mal à se positionner dans un rapport femme-homme égalitaire et pacifique.

    Pourtant, si nous en avions la volonté politique, nous pourrions assez facilement géo-bloquer, pour la Belgique, tous les tubes qui ne mettraient pas une barrière à l’entrée de leur site pour protéger les mineurs : un login par e-mail ou un numéro de carte de crédit (à voir politiquement ce qui est approprié pour protéger les enfants, tout en laissant la liberté aux majeurs de regarder ce qu’ils désirent). Alors Mesdames et Messieurs les députés, qu’est ce que l’on attend ?

     
  • USA : bataille autour du droit à naître des trisomiques

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    A titre d'information : d'Hélène Vissière sur le site du Point :

    États-Unis : bataille autour du droit à naître des trisomiques

    Plusieurs États américains ont voté des lois controversées interdisant aux femmes l'avortement si le fœtus est atteint de trisomie 21.

    Tous les ans, Gerber, le producteur américain de petits pots qui appartient au géant Nestlé, choisit au cours d'une compétition nationale le bébé le plus mignon qui jouera les ambassadeurs de la marque. Cette année, il a désigné Lucas Warren, un petit garçon de 18 mois au sourire radieux atteint de trisomie 21. C'est la première fois en 91 ans que la marque sélectionne un enfant handicapé. « Chaque année, nous choisissons le bébé qui représente le mieux l'héritage de longue date de Gerber, a expliqué le PDG du groupe Bill Partyka. Cette année, Lucas est le choix idéal. » Il y avait de la concurrence. Le groupe a dû passer en revue quelque 140 000 photos de bambins envoyées par leurs parents.

    Le choix est loin d'être innocent. Aux États-Unis, la situation des bébés trisomiques suscite un grand débat. Ces dernières années, plusieurs États – le Dakota du Nord, l'Indiana, l'Ohio – ont voté des lois très controversées interdisant aux femmes l'avortement si le fœtus est atteint de trisomie 21 et punissent le médecin qui pratiquerait une interruption médicale de grossesse en suspendant sa licence. D'autres États, comme l'Utah, ont des projets de loi similaires en attente.

    Depuis plus de 40 ans les conservateurs, parmi eux beaucoup de chrétiens évangéliques, n'ont qu'une priorité : la lutte contre l'IVG pourtant légalisée par la Cour suprême en 1973. Ils ont réussi, au fil du temps, à pousser certains États à mettre en place toutes sortes de mesures qui rognent le droit à l'avortement : ils ont imposé une période d'attente obligatoire, des échographies vaginales, des séances de « conseil ». Le but est de dissuader les femmes d'avorter. Ils ont également obligé les cliniques à respecter des conditions de fonctionnement de plus en plus draconiennes. Beaucoup d'établissements ont dû fermer leurs portes et dans plusieurs États, il faut maintenant parcourir des centaines de kilomètres pour trouver une clinique afin de pratiquer une IVG.

    « Tentative de criminaliser l'avortement »

    Le dernier combat des anti-avortement se focalise sur le sort des fœtus trisomiques qui souffrent d"une terrible forme de discrimination", selon Karianne Lisonbee, une représentante du congrès local de l'Utah et auteur d'un projet de loi. « L'avortement sélectif n'est jamais le bon choix, mais c'est particulièrement monstrueux que l'on puisse refuser la vie à des enfants à naître simplement parce qu'ils ont un handicap », a déclaré Ohio Right to Life, un groupe anti-IVG. Il s'inquiète particulièrement par les tests de dépistage prénatal, bien plus fréquents à l'étranger qu'aux États Unis, qu'il assimile à de l'eugénisme. Ces militants citent notamment le cas de l'Islande et du Danemark où, à la suite du dépistage systématique, le nombre de naissances de bébés porteurs de la maladie a chuté considérablement.

    En face, les adversaires dénoncent les législations récentes comme une atteinte à la vie privée et à la relation de confidentialité patient-médecin. Elles violent, disent-ils, la Constitution et ne cherchent, non pas à défendre le sort des enfants des trisomiques, mais à limiter le droit des femmes. Freda Levenson, la directrice juridique de la branche de l'organisation American Civil Liberties Union (ACLU) dans l'Ohio, a estimé qu'il s'agissait d'« une tentative à peine voilée pour criminaliser l'avortement. Si les hommes politiques de l'État voulaient défendre les handicapés, ils devraient améliorer l'accès à la santé, l'éducation et autres services », affirme-t-elle dans un communiqué.

    Les trisomiques de plus en plus intégrés dans la société américaine

    ACLU et le Planning familial ont intenté des actions en justice. Dans l'Indiana et l'Ohio, la législation a été bloquée par les juges, mais les anti-avortement ont fait appel. Dans le Dakota du Nord, la mesure est entrée en vigueur après l'abandon des poursuites par la seule clinique qui pratique les IVG. L'établissement a estimé que la loi ne le gênait pas, car il ne propose pas d'avortement après 16 semaines, la période en général du test de dépistage de la trisomie 21.

    Les associations de défense des personnes trisomiques restent discrètes et refusent de prendre parti dans le débat. La Société nationale de la trisomie met l'accent sur le fait que les porteurs de la maladie « sont de plus en plus intégrés dans la société ». « Grâce aux progrès de la technologie médicale, les individus atteints de trisomie vivent plus longtemps qu'avant », signale le site mentionnant que 80 % des adultes atteignent l'âge de 60 ans.

    La décision de Gerber de faire du petit Lucas le nouveau visage de la marque a été saluée par les familles d'enfants handicapés. Le garçonnet va apparaitre toute l'année sur les réseaux sociaux du groupe et ses parents ont reçu 50 000 dollars de prix. « Nous espérons que cette opportunité mettra en lumière la communauté de ceux qui ont des difficultés d'apprentissage et éduquera les gens », espère sa mère, Cortney Warren.

  • Belgique : des commémorations de la Grande Guerre sans aucune saveur patriotique

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    De Paul Vaute sur le blog "Le Passé belge" :

    Centenaire de la Grande Guerre: la patrie absente

    "Il est très probable qu'aucun événement historique n'a jamais généré dans la capitale autant de manifestations en tout genre, accompagnées d'une telle mobilisation d'acteurs publics, parapublics, associatifs et privés". Tel est le constat dressé par les auteurs d'une étude portant sur pas moins de 434 activités recensées dans le cadre du centenaire de la Première Guerre mondiale – hors publications et articles de presse – sur le territoire de la Région de Bruxelles-Capitale, entre le 1er janvier 2014 et le 30 juin 2017 [1]. L'agenda s'est fortement allégé dans les mois qui ont suivi cette dernière date, le retour de flamme étant attendu pour l'automne 2018 avec les cent ans de l'armistice.

    Quantitativement impressionnant, ce premier bilan, coordonné par Serge Jaumain (Université libre de Bruxelles) et Joost Vaesen (Vrije Universiteit Brussel), confirme par contre l'impression qu'ont pu avoir les observateurs, dès les années préparatoires, d'une mobilisation en ordre dispersé. La concurrence entre niveaux de pouvoir, spécialité belgo-belge par excellence, s'est ici joyeusement donné libre cours. La Région flamande, partie très vite en pointe (dès 2006), puis la Communauté française et la Région wallonne, ont développé des projets portant leurs accents propres: pour la première, la focalisation sur le front de l'Yser, le message de paix à faire émerger, l'ignorance de la dimension nationale, le tout en mettant à l'écart le monde académique à son grand dam; pour les deux antres, la vie quotidienne sous l'occupation davantage que les champs de bataille, les conséquences sociales et politiques, l'absence de visée identitaire, avec une intégration des chercheurs professionnels au processus.

    Mais quid du pouvoir fédéral ? Entré tardivement dans la danse, il n'était pas en position de force. Outre que les compétences concernées (enseignement, culture, tourisme…) ne relèvent plus de lui, notre architecture institutionnelle ne reconnaît pas de légitimité particulière à l'Etat pour assurer la coordination de tels événements. Ce fut donc service minimum, en dépensant moins que les entités fédérées, le seul événement d'ampleur à gérer étant la cérémonie internationale du 4 août 2014 à Liège. Chacun a ainsi œuvré de son côté, sans attention particulière à ce que faisaient les autres et avec, pour objectif le plus réellement partagé, celui d'engranger les meilleures retombées touristiques.

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  • Mai 68 a montré l’impossibilité d’instaurer le paradis sur la terre

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    Par Samuel Pruvot avec Clotilde Hamon et Clémence Barral sur le site de Famille Chrétienne :

    Jean-Luc Marion : « Mai 68 a montré l’impossibilité d’instaurer le paradis sur la terre »

    Comment les anciens gauchistes de Mai 68 sont-ils devenus des businessmen ? Pourquoi les agitateurs trotskystes se sont-ils transformés en gardiens du consumérisme ? Pour l’académicien Jean-Luc-Marion, cette évolution n’est pas paradoxale mais complétement logique. Entretien en avant-première du débat avec José Bové sur « les promesses non tenues de Mai 68 » à l’espace Bernanos lundi 19 mars.

    Comment se fait-il que les têtes pensantes de Mai 68 soient devenus cinquante ans plus tard des figures de proue du consumérisme ?

    Je suis d’accord avec José Bové. Cette révolution culturelle était essentiellement une révolution favorable au capitalisme et à la transformation du modèle du citoyen comme travailleur et producteur en un nouveau modèle du citoyen comme consommateur et d’abord de spectacles.

    Mai 68 apparait pourtant à l’époque comme une dangereuse poussée du communisme ? ?

    Mai 68 est une supposée révolution qu’il faut lire à deux niveaux : politique et culturel. Sur le plan politique d’abord, comme l’ont aussitôt interprété l’union de la gauche et le parti gaulliste, c’était une poussée du communisme soviétique plus ou moins volontairement relayée par les mouvements maoïstes et tiers-mondistes, sur fond de guerre du Vietnam. Des courants qui fascinaient, parce que le totalitarisme fascine toujours les petits philosophes qui veulent penser la totalité.

    Cette force supposée révolutionnaire devait être contrée par un sursaut républicain et national. Et c’est ainsi que les choses se sont passées. La révolution politique n’a pas pris. De cette lecture politique il faut tout de même retenir une chose évidente pour les gens qui étaient sur le terrain – c’était mon cas – et qui n’a pas été comprise par les politiques eux-mêmes. Car les politiques ne comprennent pas grand-chose à la politique, et ce n’est pas une surprise !

    De quoi voulez-vous parler ?

    Ils n’ont pas vu que pour la première fois le système soviétique était critiqué par la gauche et l’ultra gauche, mais aussi par une grande partie des syndicats. Et c’est à ce moment-là que s’est mis en place ce qui devait donner, dix ans plus tard, les dissidences dans l’empire soviétique : le ralliement du syndicalisme français aux Solidarnosc. Ce fut le début de la fin de la domination intellectuelle du Parti communiste sur les intellectuels français. Il y a donc eu un aspect très positif de Mai 68 qui a complètement échappé aux protagonistes d’alors.

    Et sur le plan culturel ?

    La France sortait de guerres permanentes. Depuis la Révolution de 1792, le pays était toujours mêlé à un conflit d’une manière ou d’une autre, sans exception. La fin de la guerre d’Algérie a marqué la fin des guerres menées par la France, et donc les Français. La génération de 1968 est la première qui n’a pas été mobilisée. La France découvrit la paix, l’enrichissement et le désir d’abolir toutes les contraintes qui avaient été liées à sa longue militarisation pendant plus d’un siècle et demi. D’où le « il est interdit d’interdire » et autres « jouissons sans entrave », qui comportaient des revendications de liberté sexuelle évidentes, mais pas seulement. Ces slogans traduisaient aussi le refus de l’ascèse nationaliste et politique imposée par l’Etat.

    Refus de l’ascèse religieuse aussi ?

    Il ne faut pas oublier qu’au même moment, il y avait eu le concile Vatican II (achevé en 1965), qui a été reçu comme une « libération » dans l’Eglise (même si cet accueil procède d’un certain contresens, mais ce n’est pas le sujet ici). N’oublions pas non plus le lancement de la pilule contraceptive en 1967.

    Comment ce capitalisme triomphant a-t-il pu être à ce point récupéré par des gens qui se prétendaient maoïstes et communistes ?

    Ceux qui ont mené le mouvement de 68 se sont fait une forme d’éducation métapolitique sur le terrain. Ils ont très tôt appris à maîtriser les rapports de force non institutionnels ou anti-institutionnels et furent rapidement en avance en termes de technique de communication. D’autre part, comme nous l’avons dit, ils avaient perdu leur idéologie totalitaire puisqu’ils ont été les ouvriers de la disparition finale du communisme comme idéal. Ils ont pris le contrôle de la société de consommation quand ils se sont trouvés en position de pouvoir.

    A vos yeux, ce glissement paraît finalement assez logique...

    En effet, il n’y a pas à s’étonner du tout. Je n’ai aucune surprise à retrouver certains de mes camarades engagés de l’école Normale à des postes d’énarques, de politiques et de businessmen… Après tout, ils continuaient à pratiquer le même sport que dans les amphis. A ce moment-là, j’ai moi-même énormément appris en termes de communication sociale et d’éducation idéologico-politique. Je n’ai pas employé cette maîtrise de la même manière, c’est tout.

    Où est passée la mystique de 68 ?

    Je n’ai jamais cru que (comme l’espérait mon ami Clavel) Mai 68 était une révolte de l’esprit ! N’exagérons rien, ce n’était pas du Bernanos ni du Péguy. A travers l’effondrement de l’idéologie marxiste (même s’il en reste encore des lambeaux), je crois au contraire que nous avons assisté à l’écroulement de la grande idée des Lumières, à savoir que la cité de Dieu se ferait sur terre sans Dieu. L’idéal de la cité parfaite s’est effondré. Ce n’est pas sur terre que le royaume de Dieu se constitue. Le progrès spirituel de l’humanité ne vise pas l’amélioration de la cité terrestre, il est suspendu à d’autres ancres dans le Ciel, à savoir « l’eschatologie » dans le sens ancien du terme. Notre société actuellement est une société qui est hantée par la fin du monde.

    Samuel Pruvot avec Clotilde Hamon et Clémence Barral

  • L'utilisation de l'intelligence artificielle en médecine suscite des inquiétudes

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    DES CHERCHEURS ALERTENT SUR LES QUESTIONS ÉTHIQUES LIÉES À L'UTILISATION DE L'INTELLIGENCE ARTIFICIELLE EN MÉDECINE

     de genethique.org

    Dans un article de perspective publié le 15 mars dans le New England Journal of Medicine, des chercheurs de l’Ecole de médecine de l’Université de Stanford en Californie ont alerté sur les implications éthiques liées à l’utilisation d'outils d'apprentissage algorithmiques pour la prise de décisions en matière de soins de santé, notamment dans leur utilisation à grande échelle.

    Parmi les préoccupations soulevées par les auteurs :

    • Les données utilisées pour créer des algorithmes qui peuvent contenir des biais qui se reflètent dans les algorithmes et dans les recommandations cliniques qu'ils génèrent : « Les algorithmes intégrés dans le système de soins de santé pourraient refléter des intérêts différents et contradictoires», explique David Magnus, docteur en philosophie, auteur principal de la tribune et directeur du Stanford Centre for Biomedical Ethics« Que se passera-t-il si l'algorithme est conçu pour économiser de l'argent ? Si les différentes décisions de traitement concernant les patients sont prises en fonction de leur prise en charge ou de leur capacité à payer ? ».
    • Les médecins doivent bien comprendre la façon dont les algorithmes sont créés, évaluer de façon critique la provenance des données qui sont utilisées pour créer les modèles statistiques, comprendre le fonctionnement des modèles pour éviter d’en être trop dépendants et écarter toute mauvaise interprétation des données qui pourraient avoir de fâcheuses conséquences sur les décisions de soin.
    • Les informations recueillies sur la base des données de l’Intelligence artificielle « doivent être fortement pondérées par ce que les médecins savent de leur propre expérience clinique ». L'aspect humain des soins aux patients doit toujours être pris en compte.
    • L'orientation clinique fondée sur l'apprentissage par la machine introduit un tiers dans la relation médecin-patient, la transformant en une relation entre le patient et le système de soins de santé. Elle pourrait remettre en question la dynamique de la responsabilité dans la relation et la confidentialité.

    « Nous devons être prudents en ce qui concerne les soins aux personnes en fonction des algorithmes qui nous montrent », a déclaré Danton Char, professeur adjoint d'anesthésiologie, de médecine péri-opératoire et de médecine de la douleur, qui effectue une recherche financée par le National Institutes of Health sur les implications éthiques et sociales des tests génétiques élargis chez les enfants gravement malades. « La seule chose que les gens peuvent faire que les machines ne peuvent pas faire, c'est mettre de côté nos idées et d’évaluer les situations de manière critique ». Il estime que « la société s’essouffle a essayer de trouver des réponses rapides », et que la prudence et la réflexion s’imposent dans la mise en œuvre des applications de l’Intelligence artificielle aux données de santé.

    Sources: Medical Press, Patricia Hannon (15/03/2018)

  • Syrie : les chrétiens de Damas vivent dans l’angoisse de la mort

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    D'AED-France :

    Syrie: « A Damas, les chrétiens vivent dans l’angoisse de la mort »

    Alors que la Syrie entre dans sa 8e année de guerre, l’offensive militaire se poursuit et  touche particulièrement les habitants de la Ghouta orientale, et de Damas, toute proche, dont le quartier chrétien. Le point avec le Père Andrzej Halemba, responsable des projets au Proche-Orient de l’AED.  

    AED: Quelles sont les informations qui vous parviennent au sujet de la situation dans la Ghouta orientale ?

    Père Andrzej Halemba : Les gens dans la Ghouta orientale sont piégés. Ils sont plusieurs milliers ! Ils n’ont presque aucun accès aux denrées alimentaires. Ils n’obtiennent aucun soin médical. De nombreux habitants sont blessés et doivent être opérés. Il n’y a pas de corridors d’évacuation. L’une des raisons pourrait être que les rebelles considèrent la population civile comme un bouclier humain. Et le gouvernement craint que parmi les réfugiés civils qui viennent à Damas, il y ait aussi des kamikazes qui apporteront encore plus de terreur dans la ville. L’angoisse et l’épouvante règnent partout. Les tirs de mortiers continuent sans interruption. Les chrétiens vivent dans l’angoisse de la mort.

    Et tout cela pratiquement au seuil de la capitale syrienne avec plus d’un million d’habitants…

    La Ghouta orientale n’est éloignée que de quatre kilomètres du centre de Damas. De là, les rebelles peuvent surveiller la ville. Parmi eux, il y a aussi des troupes proches d’Al-Qaïda. Au sud de Damas, il y a toujours quelques unités de Daech. Il faut donc mettre en lumière non seulement la méthode des troupes gouvernementales, mais aussi le fait que la capitale se trouve dans la ligne de mire des islamistes, avec des attentats au sein de la ville, et des tirs aux mortiers de l’extérieur. Le quartier chrétien de Bab Touma, qui se situe à la lisière orientale de la vieille ville, est aussi sévèrement touché. Les belligérants sont conscients qu’à chaque fois que des enfants sont tués, que des jeunes gens meurent, que des familles sont anéanties et des maisons détruites, ils attirent l’attention publique. Cela fait partie de leurs calculs.

    Vous disiez qu’il y avait aussi des unités islamistes parmi les groupes rebelles. Les médias européens se concentrent surtout sur les méthodes brutales des troupes gouvernementales. Ce n’est donc que la moitié de la vérité ?

    En temps de guerre, la vérité meurt toujours la première. Les deux côtés ont tort. Les deux côtés commettent des crimes. Les deux côtés sont coupables. Les deux côtés ont sacrifié d’innombrables êtres humains. En Syrie, plus d’un million de personnes ont été tués ou blessées au cours des sept dernières années de guerre. Et ces blessures ne concernent pas seulement les corps, mais aussi les âmes. Tant de personnes ont été traumatisées. Il va falloir des décennies pour guérir de ces blessures. Et tous les belligérants sont responsables de cette situation !

    Quel est le type d’aide que l’AED prévoit pour Damas ?

    En fait, cela fait longtemps que nous sommes actifs dans cette région. Nous avons accordé plus de 21 millions d’euros d’aide d’urgence depuis le début de la guerre. Aujourd’hui, nous aidons des familles chrétiennes avec des dons de nourriture, de vêtements et de médicaments. En outre, nous mettons sur pied un accompagnement pastoral et thérapeutique pour ces personnes traumatisées. C’est très important. Nous encourageons le travail des communautés de vie consacrée – car ces communautés sont essentielles pour l’aide d’urgence. Nous recherchons des possibilités de logement pour les familles de réfugiés.