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Politique - Page 363

  • L'accord entre la Chine et le Vatican ne semble pas mettre fin aux persécutions anticatholiques

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    De Michael Sainsbury sur le site "Présence-Info.Ca" :

    Malgré l'accord provisoire entre le Vatican et la Chine

    En Chine, une persécution alimentée par les fonctionnaires locaux?

    Bien que la Chine et le Vatican aient signé un accord provisoire sur la nomination des évêques en septembre, la persécution des catholiques chinois se poursuit.

    Certains pensent que l'accord conclu entre le Vatican et la Chine suscite des pressions considérables de l'intérieur du Département du travail du Front uni en Chine, la bureaucratie religieuse contrôlée par le Parti communiste, en particulier au niveau local.

    «De nombreux responsables locaux estiment nécessaire de changer leurs anciennes méthodes de gestion des religions. Cela signifie un travail plus difficile et moins de pouvoir», a déclaré Francesco Sisci, correspondant de longue date des médias italiens à Pékin et aujourd'hui chercheur principal à l’Université Renmin de Pékin.

    «Donc, ils ne sont pas heureux», a-t-il déclaré au Catholic News Service. «Ils bâclent ou essayent de saboter Pékin. S'ils sapent l'accord, ils peuvent récupérer une partie de leur pouvoir perdu. C'est une preuve de la détermination de Pékin dans l'accord selon lequel les problèmes ne sont présents que dans très peu d'endroits et ne sont pas répandus.»

    La plus récente controverse pour les catholiques concerne la détention d'au moins quatre prêtres: les pères Zhang Guilin et Wang Zhong du diocèse de Xiwanzi et les pères Su Guipeng et Zhao He du diocèse de Xuanhua. Les hommes ont été arrêtés en octobre et novembre. Ces deux diocèses se trouvent dans la province de Hebei.

    On semble leur reprocher d’avoir refusé de rejoindre l’Association patriotique catholique-chinoise, une organisation approuvée par le gouvernement qui œuvre pour contrôler les dirigeants d’Église. Un certain nombre de publications ont indiqué que les évêques détenus avaient été placés en détention surveillée et avaient suivi des cours d'endoctrinement.

    De plus, la croix du clocher et les flèches d'une église du comté de Shangcai, dans la province centrale du Henan, ont été détruites. L'église a été scellée, a rapporté Asia News, une agence de presse missionnaire basée à Rome.

    «Siniser»

    La campagne pour «siniser» la religion est officiellement lancée depuis la réunion annuelle du comité central du parti communiste au pouvoir, en octobre 2017. De nouvelles règles et réglementations relatives à la religion ont été introduites en février et mars. L'administration d'État chargée des affaires religieuses, qui supervisait l'Association patriotique catholique-chinoise et la conférence des évêques parrainée par le gouvernement, a été dissoute. Ses activités et son personnel ont été placés sous le contrôle direct du Département du travail du Front uni. Il s’agit du bras du parti responsable de la politique en matière de religion, qui répond directement aux plus hauts dirigeants du parti.

    Beaucoup de gens espéraient que l'accord avec le Saint-Siège mette fin à la série de retrait de croix, de démolitions d'églises et de détentions de clercs.

    «Ce qui se passe actuellement est une application de la nouvelle réglementation en matière d'enregistrement des prêtres et des églises» mise en œuvre plus tôt cette année, a déclaré le professeur Sisci à CNS.

    Lawrence C. Reardon, professeur de sciences politiques à l'Université du New Hampshire, a déclaré que la campagne en cours ne se concentrait pas uniquement sur les catholiques, mais témoignait de la poursuite de la campagne du dirigeant chinois Xi Jinping visant à contrôler toutes les religions.

    «Les niveaux inférieurs ont reçu le feu vert et continuent à renforcer les contrôles sur les communautés officielles et non-officielles islamiques, protestantes et catholiques», a-t-il déclaré, précisant que les communautés bouddhistes et taoïstes ne semblent pas affectées. Le Département du travail du Front uni s'attaque plutôt aux «activités commerciales».

    «Je pense que le centre a toujours la capacité de contrôler leurs organisations à la périphérie, alors vous obtenez un cadre trop zélé pour s'en prendre à des ‘mécréants’ afin de s'assurer que le Département du travail du Front uni ne les cible pas pour laxisme», a-t-il déclaré.

    «Le sommet leur a demandé de serrer la vis et les niveaux provincial et local font du zèle pour assurer la conformité et éloigner Pékin», a-t-il ajouté.

    Il croit que le Département du travail du Front uni est très heureux d'ajouter plus de force car il craint un réveil religieux venant de l'étranger et de l'intérieur.

    Accord entre le Vatican et la Chine

    L'accord du 22 septembre entre le Vatican et Pékin a permis au pape d'accorder son veto aux candidats à l'évêché de Pékin pour la première fois depuis 1951. Sept évêques illicites auparavant – et un mort – ont été pardonnés et reconnus par le pape.

    L'une des surprises concernant l'accord provisoire était l'absence de toute décision de Pékin sur le sort de trente évêques nommés par le Vatican et ne s'étant jamais inscrits à l'association patriotique. Le Vatican a déclaré que les discussions sur le statut officiel de ces évêques souterrains se poursuivaient.

    Auparavant, beaucoup d’entre eux ont juré de ne pas adhérer à l’association patriotique. Mais nombreux sont ceux qui vieillissent et, bien qu’il n’existe pas de liste officielle, le professeur Sisci estime qu’il ne reste peut-être qu'une poignée de personnes âgées de moins de 75 ans, l’âge canonique pour présenter sa démission au pape.

    Le professeur Reardon a déclaré que, même si le Vatican n'a pas oublié ces évêques, «il essaie de trouver un moyen de régler avec finesse leur cas».

    Il a dit que cela allait toujours être «un processus pas à pas, et les deux parties viennent de passer à travers la phase initiale [...] qui sait combien de temps cela va prendre? Je présume que le Vatican cherche une solution globale pour que l’Église continentale puisse se réconcilier et se réunir.»

    Michel Chambon, chercheur au Hanover College d'Indiana, n'est cependant pas de cet avis.

    «Je doute que l'État fasse beaucoup pour les évêques souterrains – du moins officiellement», a-t-il dit. «Je serais surpris si une ‘réconciliation / reconnaissance’ officielle se produisait. Néanmoins, l'État pourrait fermer les yeux sur leur travail, comme il l'a fait par le passé, pour qu'ils continuent leur action pastorale à condition qu’ils restent discrets.»

    Ucanews.com écrivait le 9 novembre que le cardinal Joseph Zen Ze-kiun, évêque à la retraite de Hong Kong, s'est rendu à Rome fin octobre et a remis une lettre de sept pages au pape François l'invitant à prêter attention à la crise de l’Église dite souterraine en Chine. Il a déclaré à ucanews.com que, certaines parties de l'accord provisoire sur les évêques n'ayant pas été rendues publiques, les catholiques pratiquant leur religion dans la clandestinité n’ont pas su ce qu'ils devaient faire lorsque des responsables gouvernementaux leur avaient dit de rejoindre l'association patriotique à cause de l'accord.

  • Les libéraux précurseurs des Révolutionnaire sanglants ?

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    Du site "Pour une école libre au Québec" :

    Alexandre Soljénitsyne : les libéraux précurseurs des Révolutionnaire sanglants ?

    Il y a un siècle naissait, en 1918, Alexandre Soljénitsyne. Il obtint le Nobel de Littérature en 1970. Déchu de sa nationalité en 1974 après la parution en Occident de L’Archipel du Goulag, il fut expulsé d’URSS, émigra aux États-Unis d’Amérique, où il vécut vingt ans avant de revenir vivre en Russie. L’Archipel du Goulag est sa première « cathédrale » d’écriture, selon l’expression de Georges Nivat, La Roue rouge (sur le « déraillement » de l’histoire russe) en constituant la seconde. Son éditeur français marque les dix ans de sa mort par la publication de trois textes politiques du grand écrivain. Pour mieux comprendre les révolutions française et russe. Loin des lieux communs progressistes.

    En marge de ses grands romans, il y a des dizaines d’Écrits politiques d’Alexandre Soljénitsyne. Ce recueil s’ouvre sur une lettre publique, qui est l’axe de son œuvre, le moteur de sa vie : pour résister, il faut commencer par se réformer soi-même. Ce bref catéchisme du résistant fut rédigé en février 1974, à la veille de la seconde arrestation et de l’expulsion d’URSS de son auteur.

    S’ensuivent les Leçons de Février (1983), inspirées par la lecture d’une immense littérature sur la révolution de 1917 et par une amère constatation : la monarchie russe, tricentenaire et encore populaire en 1914, est tombée en trois jours. Faute de savoir penser vrai, parler vrai ?

    Pour terminer ce recueil, Deux révolutions : la française et la russe (1984), est une réflexion inédite en français, où Soljénitsyne compare le glissement vers mensonge et violence de ces deux révolutions.

    Extraits de la chronique d’Éric Zemmour sur ce recueil :

    Alexandre Soljenitsyne est mort il y a dix ans. Les polémiques autour de son nom se sont apaisées. Il n’y a plus assez de communistes pour aboyer aux mollets de l’« agent de la CIA » ; les « nouveaux philosophes » d’antan et libéraux de toujours n’osent plus le traiter de « réactionnaire », voire d’« antisémite ». Le rebelle controversé de jadis est devenu une statue du Commandeur. Quand son éditeur français a la bonne idée d’exhumer deux grands textes politiques, rédigés depuis son exil américain, quelques années avant la chute du mur de Berlin, il place en ouverture un court préambule intitulé « Vivre sans mentir », sorte de vade-mecum de survie spirituelle dans un régime totalitaire : « La clef de la libération est le refus de participer personnellement au mensonge. […] Nous ne sommes pas mûrs pour aller sur la place publique et proclamer à grands cris la vérité, et dire tout haut ce que nous pensons tout bas. Ce n’est pas pour nous, cela fait peur, mais refusons au moins de dire ce que nous ne pensons pas. »

    On songe alors que nos régimes démocratiques d’aujourd’hui ressemblent de plus en plus aux régimes totalitaires d’autrefois, mais nous n’avons pas le temps de nous y attarder que le traducteur et préfacier du grand homme, Georges Nivat, nous explique que toute révolution est un « algorithme, celui du mensonge, du petit mensonge qui devient grand. […] Mensonge et révolution sont liés. » D’où le titre du recueil.

    On lit. Et on relit certaines pages, séduits par la clarté virile du style sans effet de l’auteur, et étonné de ne pas y trouver la dénonciation du mensonge annoncée. Soljenitsyne n’est pas historien, mais il est mieux : il vit l’histoire de l’intérieur. Aucune des grandes réflexions sur la Révolution française — celles de Tocqueville, Thiers ou Taine — ne lui est inconnue. Les deux textes — le premier sur la seule révolution de février 1917, l’autre qui compare les deux révolutions de 1917 et de 1789 — font la paire.

    La conclusion s’impose d’elle-même : ce n’est pas le mensonge qui a provoqué la chute des deux monarchies, mais la faiblesse des deux derniers rois. Nicolas II et Louis XVI étaient de bons chrétiens qui aimaient leur famille plus que le pouvoir, et ne voulaient pas faire couler le sang de leur peuple. Ces vertus chrétiennes et humanistes en faisaient de fort braves hommes et d’excellents pères de famille ; mais de détestables rois. Sans le citer, Soljenitsyne retrouve la leçon que professait déjà Richelieu dans son testament : les vertus privées font le plus souvent les malheurs publics. Ce qu’il dit de Nicolas II convient en tout point à Louis XVI : « Toutes les décisions […] procédaient chez le tsar de son attachement à la paix, qualité éminente pour un chrétien, fatale chez le dirigeant d’un grand empire. […] La dynastie s’est suicidée pour ne pas provoquer une effusion de sang, ou une guerre civile. Pour en provoquer une pire, plus longue, sans le drapeau unifiant au trône. »

    La faiblesse coupable de ces rois tenait à leur caractère ; mais plus encore à l’environnement idéologique dans lequel ils ont baigné. Au contraire des libéraux et de tous les progressistes, Soljenitsyne ne fait pas de distinguo entre la « bonne » révolution (1789 et février 1917) et la « mauvaise » (1793 et octobre 1917). Il est même plus sévère avec les premières qu’avec les secondes ; avec les libéraux qu’avec les « terroristes » jacobins ou bolcheviques. Il a bien compris que c’est l’idéologie libérale, ce qu’il appelle le « Champ libéral-radical », qui a désarmé les monarques et les élites autour d’eux : « Durant cent ans, le Champ avait irradié si puissamment que la conscience nationale en lui s’était étiolée (“patriotisme primaire”), et la couche instruite avait cessé de prendre en considération les intérêts de l’existence nationale. Le sentiment national avait été rejeté par l’intelligentsia et négligé au sommet. C’est ainsi que nous avons pris le chemin de la catastrophe. »

    Ce libéralisme antinational des élites avait été préparé de longue date — au siècle des Lumières pour la France et depuis le coup de main manqué des décembristes, en 1825, pour la Russie, par le travail de sape des intellectuels, des écrivains, des philosophes libéraux. Soljenitsyne reprend l’analyse de Tocqueville et de Taine : ce ne sont pas les difficultés économiques, sociales, voire militaires, qui ont « mûri la révolution, mais […] l’acharnement des intellectuels pendant des dizaines d’années, que le pouvoir n’a jamais pu surmonter ». Et de reprendre sans hésitation le jugement définitif des paysans russes qui fera hurler tous nos beaux esprits de Paris ou de Saint-Pétersbourg : « Ces troubles nous sont envoyés parce que le peuple a oublié Dieu. »

    L’implacable diagnostic posé, on peut nuancer : si la parenté est frappante entre Girondins et Cadets, entre Danton et son groupe et les leaders SR (socialistes-révolutionnaires), sans oublier bien sûr les Jacobins de Robespierre et les bolcheviks de Lénine, Soljenitsyne n’est pas dupe de sa propre comparaison : « La Terreur de Robespierre a les jambes courtes » à côté de celle de Lénine : il n’a pas de force armée à sa dévotion ; respecte les formes parlementaires et surtout la propriété privée. Robespierre est un « patriote », Lénine se proclame « anti-patriote ». Soljenitsyne ne tombe pas dans le panneau dans lequel se précipiteront tous ses prétendus héritiers : il ne compare ni Robespierre à Lénine, ni Bonaparte à Staline. Il est un vrai réactionnaire, pas un libéral. Tous ses ennuis en Occident viendront de cette différence. Il a compris qu’une révolution commence lentement et finit fort : « La révolution est toujours une inflammation pathologique et une catastrophe. » Il a compris que pendant que l’est de l’Europe subissait le totalitarisme communiste, l’ouest du continent connaissait lui aussi une nouvelle révolution qui détruisait toute tradition, toute racine, tout patriotisme, toute spiritualité, avec la même alliance objective des libéraux qui désarment et des terroristes totalitaires qui détruisent.

    Révolution et mensonge

    de Alexandre Soljénitsyne (Auteur)
    paru chez Fayard,
    à Paris,
    le 31 octobre 2018
    192 pages
    ISBN-10: 2213711682

  • L'asile refusé à Asia Bibi au Royaume-Uni ?

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    Du site de Valeurs Actuelles :

    Londres aurait refusé l'asile à Asia Bibi par crainte de troubles communautaires

    Persécution. Selon l’Association chrétienne pakistanaise du Royaume-Uni, qui s'efforce d'obtenir l'asile d'Asia Bibi, le gouvernement britannique craint des émeutes en Grande-Bretagne, où vit une importante communauté pakistanaise, s’il propose l’asile à la chrétienne persécutée. 

    Le gouvernement de Theresa May aurait choisi de ne pas proposer l'asile à Asia Bibi. La crainte de troubles sécuritaires et communautaires est la raison invoquée assure l’Association chrétienne pakistanaise du Royaume-Uni au Huffington Post UK, car une importante communauté musulmane pakistanaise est installée au Royaume-Uni. « Le gouvernement britannique craint que le déménagement d’Asia Bibi au Royaume-Uni cause des problèmes de sécurité et des troubles au sein de certaines sections de la communauté, et constitue une menace pour les ambassades britanniques à l’étranger qui pourraient être la cible de terroristes islamistes », a indiqué au site d’information Wilson Chowdhry, le président de l’Association chrétienne pakistanaise britannique, précisant également que deux pays avaient fait des offres d’asile.

    La France prête à l’accueillir selon Le Drian

    Asia Bibi, une ouvrière agricole chrétienne, mère de quatre enfants, a été libérée de prison au Pakistan mercredi 7 novembre après avoir été acquittée pour blasphème. Elle avait passé huit ans dans le couloir de la mort après une dispute avec un groupe de femmes musulmanes en juin 2009 qui lui avaient demandé de ne pas boire de l'eau dans le même verre qu'elles parce qu'elle était chrétienne. La Cour suprême du Pakistan a annulé sa condamnation pour avoir « insulté le prophète Mohammed » la semaine dernière, mais son acquittement a déclenché de violentes émeutes menées par des islamistes. Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a indiqué vendredi 9 novembre que la France était prête à l'accueillir et qu'elle oeuvrait à son exfiltration.

  • Le regard de Benoît XVI sur la Première Guerre mondiale

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    La Première Guerre mondiale selon Benoît XVI
     

    Charles 1er de Habsbourg et son fils, Otto

    De Massimo Introvigne (31-05-2013) sur La Bussola, la traduction du site "Benoît-et-moi" :

    Voici l'exposé, intitulé «La Première Guerre mondiale dans le magistère de Benoît XVI», fait par Massimo Introvigne lors de la conférence «Le Bienheureux Charles de Habsbourg et l'Europe», organisé pour le 65e anniversaire de la rencontre entre le Président du Conseil italien Alcide de Gasperi et le ministre français des Affaires étrangères Georges Bidault. 

    * * *

    Benoît XVI a mis au centre de son Magistère une interprétation théologique de l'histoire. Comme il l'a expliqué dans l'homélie du 16 Octobre 2011 dans le cadre de la messe pour la nouvelle évangélisation, «la théologie de l'histoire est un aspect important, essentiel de la nouvelle évangélisation, parce que les hommes de notre temps, après la saison néfaste des empires totalitaires du XXe siècle, ont besoin de trouver un regard d'ensemble sur le monde et sur le temps, un regard vraiment libre ».

    La théologie de l'histoire permet également d'identifier les causes de la dramatique crise de l'Europe, un autre thème cher au pape Ratzinger. 

    Ces causes sont multiples, mais Benoît XVI est souvent revenu sur un événement fondamental, la Première Guerre mondiale. Certes, avant aussi, il y avait des guerres terribles, mais la Grande Guerre de 1914-1918 représente une sinistre nouveauté non seulement pour la première utilisation massive d'armes de destruction de masse - tels sont considérés, encore aujourd'hui, les gaz asphyxiants - mais aussi parce que l'on y théorise et pratique la séparation entre la guerre et la morale. 

    Cette séparation est également évidente dans l'attaque - qui n'avait jusque-là que quelques précédents - des monuments historiques, y compris les églises, notamment la cathédrale de Reims, un événement sans précédent qui a causé une énorme émotion dans le monde entier.

    Dans le premier de ses messages pour la Journée mondiale de la Paix, celui pour la XXXIXe Journée célébrée le 1er Janvier 2006, Joseph Ratzinger lie au drame de la Première Guerre mondiale, le choix même du nom de Benoît XVI. 

    «Le nom de Benoît, que j'ai a choisi le jour de l'élection à la Chaire de Pierre, est un signe de mon engagement convaincu en faveur de la paix. Je voulais évoquer fois à la fois le Saint Patron de l'Europe, inspirateur d'une civilisation de la paix sur l'ensemble du continent, et le pape Benoît XV [1854-1922], qui condamna la Première Guerre mondiale comme un "massacre inutile" et œuvra pour une reconnaissance par tous des exigences élevées de la paix».

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  • RDC-Religion : Mgr Fridolin Ambongo investi archevêque de Kinshasa

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    Lu sur le site web de scoop RDC:

    Mgr-Ambongo3-1-930x530_c.jpg "Dans une annonce faite le jeudi 1ernovembre, le jour de la Toussaint et des morts selon la tradition de l’église catholique romaine, le cardinal et archevêque sortant de Kinshasa Laurent Monsengwo a cédé le bâton de commandement à son successeur nommé coadjuteur il y a de cela cinq mois par le pape François. A 58 ans, il succède donc à l’un de dignes fils de la RDC et d’Afrique Laurent Monsengwo, le seul prélat africain faisant partie de C9, le comité des neuf cardinaux que consulte le pape tous les trois mois pour gouverner l’Église catholique.

    Kinshasa étant un siège cardinalice, tout laisse à penser que Fridolin Ambongo sera élevé, lui aussi, au rang de cardinal. À ce poste, le futur chef des catholiques congolais mettra-t-il de l’eau dans son vin de messe ? Surtout quand on sait que l’homme tout étudiant qu’il fût, résistait déjà à l’injustice et antivaleurs sous la dictature mobutienne, pourtant son frère du terroir. Son passage à la Commission Justice et Paix de la CENCO, sa nomination comme évêque du diocèse de Bokungu-Ikela en remplacement d’un autre grand, feu Mgr Joseph Kumuondala, qu’il assumera par la suite son intérim comme administrateur apostolique à Mbandaka après la disparition de ce dernier, démontre à suffisance son ascension rapide due à ses valeurs non seulement religieuses, mais également intellectuelles et humaines, alors qu’il n’a que 13 ans d’épiscopat.

    Fils d’un saigneur d’arbre à caoutchouc dans une plantation d’hévéa dans le Sud-Ubangui, Mgr Fridolin Ambongo est un passionné des questions de justice, de droits et de dignité de la personne. En août 1988, il est ordonné prêtre à Kinshasa. Puis il part pour Rome, où il soutient une thèse de doctorat intitulée « La réhabilitation de l’humain, base du développement vrai au Zaïre ». L’opinion devra retenir également qu’en dehors de la Commission Justice et Paix de la CENCO, le dialogue de la Saint Sylvestre, Mgr Ambongo  a témoigné à la Haye en faveur de Jean-Pierre Bemba, car à l’époque le prélat travaillait dans la zone occupée militairement par le Mouvement de Libération du Congo (MLC).

    La cérémonie de son investiture est prévue le 25 novembre, à l’occasion de la fête du Christ-Roi.

    Ref. RDC-Religion : Mgr Fridolin Ambongo investi archevêque de Kinshasa

    Les qualités intellectuelles et humaines du nouvel archevêque de Kinshasa  ne font pas de doute.  Aura-t-il le sens naturel de l’autorité qui fit de Mgr Monsengwo un chef spirituel respecté à la tête de l’Eglise et aux yeux de toute la nation congolaise qui en a grand besoin ? L’avenir le dira.

    JPSC

  • Asia Bibi : quand Joëlle Milquet ferait mieux de s'abstenir...

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    En fait on ne sait pas ce qui est le pire : le smiley ridicule, l’absence cynique d’empathie, ou l’incapacité de Milquet à considérer le christianisme d’Asia Bibi comme la cause de son enfermement, tout en jugeant inadmissible qu’il puisse être celle de l’offre d’asile… Pathétique.

  • Liège (cathédrale), 1er décembre à 20H00 : Veillée pour la Vie

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    Photo de Claire Junker.

    Veillée pour la Vie à la Cathédrale de Liège

    QUOI? Une belle veillée de prière pour la Vie, faite de chants, d'intentions, etc.

    ? Nous prions en communion avec des milliers de paroissiens. En effet des centaines d'autre veillées auront lieu au même moment dans le monde. 

    POUR QUI? Pour tous !!

    POURQUOI? Pour répondre à l'appel de Saint Jean-Paul II, du Pape Benoit XVI et du Pape François à prier ensemble pour la vie menacée des enfants à naître ou des personnes âgées, pour les couples en désir d’enfant ou les familles qui accueillent un enfant portant un handicap, 
    En bref, pour soutenir tout particulièrement les plus faibles et les plus vulnérables d'entre nous.

    Plus d'infos sur les veillées pour la Vie : https://www.veilleespourlavie.org/

    Soyons nombreux à nous rassembler lors de cet événement annuel et n'hésitons pas à inviter largement!

  • Chine : deux sanctuaires mariaux détruits

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    De Jean-Marie Dumont dans le magazine « Famille Chrétienne » :

    « Un mois après l’accord provisoire entre le Saint-Siège et la Chine sur la nomination des évêques, deux sanctuaires mariaux ont été détruits dans les régions du Shanxi (sud-ouest de Pékin) et du Guizhou (sud-ouest de la Chine), rapporte l’agence Asianews. Les deux lieux accueillant des pèlerins de l’Église officielle comme de l’Église souterraine étaient dédiés à Notre-Dame des Sept-Douleurs et à Notre-Dame des Béatitudes. Les prétextes invoqués seraient la « sinisation » ou l’absence d’autorisation. Selon l’agence, les destructions de sites liés à l’Église auraient augmenté depuis l’accord entre la Chine et le Saint-Siège signé le 23 septembre. Par ailleurs, celui-ci ferait l’objet d’une campagne de certains groupes liés au pouvoir communiste visant à le faire échouer. Dans une longue tribune publiée le 24 octobre par le New York Times (« Le pape ne comprend pas la Chine »), le cardinal Joseph Zen, cardinal émérite de Hong Kong, formule de son côté un certain nombre de questions sur cet accord à l’égard duquel il ne cache pas son scepticisme. Il y critique aussi la présence au synode de deux évêques « connus pour être proches du gouvernement chinois ».

    ︎ À LIRE AUSSI : « Quand la Chine se convertira »

    Ref. Chine : deux sanctuaires mariaux détruits 

    Le Saint-Siège est-il réellement  en position de négocier avec la Chine communiste et vouloir forcer un accord lorsque les conditions ne sont pas réunies peut-il déboucher sur autre chose qu’un marché de dupes ?

    JPSC

  • Asia Bibi n'est pas tirée d'affaire; l'espoir de sa libération broyé par la haine

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    Comment ne pas voir dans les évènements du Pakistan où la foule crie "pendez-la, pendez-la !" un rappel tragique de ces évènements fondateurs de notre foi où le Juste fut condamné à mort par la foule aveuglée de haine qui vociférait "crucifiez-le, crucifiez-le !". Ainsi, Asia Bibi nous apparaît comme une authentique figure christique qui révèle en même temps le mystère du mal et l'impuissance de ceux qui s'y opposent sans vraiment oser le dénoncer.

    De RFI - Les Voix du Monde :

    Pakistan: la libération d'Asia Bibi remise en question, son avocat fuit le pays

    Le sort de la chrétienne Asia Bibi, en prison depuis 2009 pour blasphème et symbole national de la lutte contre l'intolérance religieuse, reste incertain malgré son acquittement par la Cour suprême. Un accord conclu vendredi entre le gouvernement et les islamistes compromet sa libération. Son avocat, craignant pour sa vie, a quitté le pays ce samedi.

    Alors que la libération d'Asia Bibi semblait imminente, voilà qu'un accord controversé conclu dans la nuit de vendredi à samedi entre le gouvernement et les islamistes vient tout remettre en cause.Les manifestants islamistes radicaux qui bloquaient le pays depuis trois jours ont obtenu que le gouvernement s'engage à lancer une procédure visant à interdire à Asia Bibi de quitter le territoire et à ne pas bloquer une requête en révision du jugement d'acquittement déposée jeudi dernier à Lahore par un religieux.Non seulement le gouvernement ne s’oppose pas au dépôt d’une requête en révision du jugement, mais en plus, contrairement à ce qui avait d’abord été assuré, la chrétienne ne pourra plus partir si elle le souhaite. Une procédure d’interdiction de quitter le territoire va ainsi être lancée. Et tant pis pour la crédibilité du Premier ministre Imran Khan, qui avait prononcé un discours de fermeté à l'égard des islamistes mercredi soir.

    Cela signifie qu'Asia Bibi, actuellement incarcérée à Multan, dans le centre du pays, devra soit rester en prison soit dans un autre endroit sûr, en attendant que la requête soit examinée, a estimé son avocat, Saif-ul-Malook, interrogé samedi par l'AFP.

    Son avocat quitte le pays

    Maître Saif-ul-Malook a décidé de quitter le pays craignant pour sa vie. « J'ai besoin de rester en vie, car je dois poursuivre la bataille judiciaire pour Asia Bibi », a-t-il expliqué. S'il s'attendait à la réaction violente des extrémistes, il déplore la réaction du gouvernement. « Ce qui est douloureux, c'est la réponse du gouvernement. Ils ne peuvent même pas (faire) appliquer un jugement de la plus haute cour du pays », a-t-il déclaré.Pendant trois jours, les extrémistes ont bloqué les grands axes routiers et contraint les commerces et les écoles à fermer dans les grandes villes du pays.« Le gouvernement n'aurait jamais dû passer un tel accord », a déploré ce samedi Ashiq Masih, le mari d'Asia Bibi, interrogé par la radio allemande Deutsche Welle. « Il est mauvais de créer un précédent consistant à faire pression sur la justice », a-t-il souligné. « La situation actuelle est très dangereuse pour nous. Nous n'avons aucune protection et nous nous cachons, changeant fréquemment de lieu », a-t-il ajouté. Ashiq Masih a demandé au gouvernement de renforcer « la sécurité » de son épouse « en prison ».

    Pour lui, la Cour suprême pakistanaise s'est montrée « très courageuse » mercredi dernier en acquittant Asia Bibi, une mère de famille illettrée d'une cinquantaine d'années, dont le cauchemar avait commencé en 2009 alors qu'elle travaillait aux champs. Invoquant des raisons religieuses, deux femmes musulmanes avaient refusé de partager un verre d'eau avec elle et une querelle avait éclaté. Quelques jours plus tard, ces femmes avaient relaté l'affaire à un imam local qui avait accusé la chrétienne d'avoir « insulté » le prophète de l'islam, ce que celle-ci a toujours nié. Elle a été emprisonnée, condamnée à mort, avant d'être acquittée le 31 octobre par la Cour suprême.

  • La mobilisation des islamistes pakistanais contre la libération d'Asia Bibi

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    Une mobilisation haineuse dont on aurait bien du mal à trouver l'équivalent dans le christianisme :

    De Julien Bouissou sur le site du journal le Monde :

    Au Pakistan, des islamistes se mobilisent contre l’acquittement de la chrétienne Asia Bibi

    L’employée agricole avait été condamnée à mort pour blasphème. Des manifestants bloquent les rues dans plusieurs villes et un parti radical a appelé à tuer les juges qui l’ont acquittée

    Par Julien Bouissou (New Delhi, correspondant en Asie du Sud)

    La chrétienne Asia Bibi attend toujours la liberté. Deux jours après son acquittement par la Cour suprême pakistanaise, mercredi 31 octobre, cette mère de cinq enfants, incarcérée depuis sa condamnation à mort en 2010 pour blasphème, était gardée dans un endroit tenu secret alors que des manifestants islamistes réclamaient sa pendaison.

    Pour le troisième jour d’affilée, ils bloquaient, vendredi, les principales artères de plusieurs grandes villes du pays, et ont été autorisés à pénétrer dans la « zone rouge » de la capitale Islamabad, quartier qui réunit les principales institutions de l’Etat pakistanais. La sécurité a été renforcée aux abords des lieux de culte chrétiens, des écoles ont été fermées et les réseaux de téléphonie mobile ont été suspendus dans les grandes villes.

    Depuis le durcissement du code pénal condamnant le blasphème, en 1986, sous la dictature du général Zia-ul-Haq, grand artisan de l’islamisation du Pakistan, les accusations se sont multipliées dans le pays, au risque de servirde prétexte pour régler des conflits personnels. Dans le cas d’Asia Bibi, c’est une dispute qui a mal tourné : en 2009, cette employée agricole avait bu un verre d’eau provenant d’un puits réservé en principe aux musulmans, et été dénoncée par des voisines avec lesquelles sa famille était en froid. On l’accusa d’avoir insulté le Prophète. Les juges l’ont finalement acquittée mercredi au « bénéfice du doute ».

    Appel à la mutinerie

    « L’acquittement d’Asia n’est pas seulement un déni de justice, mais aussi une manière de satisfaire les demandes des opposants à la loi sur le blasphème, et des avocats de la liberté d’expression (haineuse) débridée », a posté sur les réseaux sociaux Khadim Hussain Rizvi, chef du parti radical Tehreek-e-Labaik Pakistan (TLP) à l’origine des manifestations. Son parti a appelé à une mutinerie des officiers de l’armée et à l’assassinat des juges responsables du verdict. « Nous tolérons des remarques contre nous, mais des actions peuvent être prises conformément à la loi et à la Constitution », a rétorqué vendredi l’armée pakistanaise, qui a menacé d’« entrer en action ». Cette dernière a toutefois indiqué qu’elle n’interviendrait qu’en suivant les instructions du gouvernement.

    Or le premier ministre pakistanais, Imran Khan, qui est aussi chargé du ministère de l’intérieur, vient d’entamer un voyage de quatre jours en Chine pour négocier une aide financière de plusieurs milliards d’euros. Mercredi soir, il avait adopté un ton ferme à l’égard des manifestants, prévenant que l’Etat ne « tolérerait pas le sabotage » et « prendrait ses responsabilités » si nécessaire, tout en rappelant que la Constitution était conforme avec les enseignements du Coran. Mais depuis, le gouvernement dit vouloir privilégier les négociations.

    « Le pays ignore qui est chargé de régler la crise, si c’est le gouvernement ou l’armée, observe Khurram Husain, éditorialiste au quotidien pakistanais DawnLa situation est très instable : du côté des manifestants, il n’y a ni front uni ni leadership clairement identifié, il est difficile de connaître leurs revendications. »Une requête en révision du jugement de la Cour suprême a été déposée mercredi à un tribunal de Lahore, ainsi qu’une demande d’interdire à Asia Bibi de quitter le territoire. Interrogé par Dawn, le frère d’Asia Bibi a expliqué qu’elle n’aurait « pas d’autre option que de partir à l’étranger » pour sa sécurité.

    « N’importe qui peut me tuer »

    Les minorités religieuses, qui ne dépassent pas les 3 % de la population du Pakistan, sont surreprésentées parmi les cibles des plaintes déposées pour blasphème. « Le verdict montre que les pauvres, les minorités et la fraction la plus modeste de la société peuvent obtenir justice dans ce pays en dépit de ses défauts », s’est félicité l’avocat d’Asia Bibi, Saif-ul-Mulook, lui-même désormais en danger : « Je suis une cible très facile, a-t-il reconnu, n’importe qui peut me tuer. » Le gouverneur de la province du Pendjab, Salman Taseer, qui avait défendu Asia Bibi et demandé une révision de la loi sur le blasphème, a été assassiné en 2011 par son garde du corps.

    En novembre 2017, Islamabad avait été paralysé pendant près de trois semaines par des manifestants pour des motifs similaires. Leur colère avait été déclenchée par un changement de formulation du serment que prononcent tous les candidats à des élections, et où la phrase « je jure solennellement » avait été remplacée par « je crois », pour affirmer que Mahomet est le dernier prophète de l’islam. Un fléchissement à peine perceptible, mais qui équivalait, selon les manifestants, à un blasphème. Le ministre de la justice pakistanais, Zahid Hamid, avait dû présenter sa démission.

    A cette époque, Imran Khan s’était bien gardé de critiquer les manifestations. Il faisait alors campagne pour les élections législatives de juillet 2018 qui allaient le porter au pouvoir, et avait promis de défendre la loi du blasphème pour s’assurer du soutien de la droite religieuse.

  • L'épreuve endurée par Asia Bibi améliorera-t-elle le sort des chrétiens pakistanais ?

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    De Marc fromager sur le site du Figaro Vox :

    Au-delà d'Asia Bibi, tous les chrétiens d'Orient se sentent menacés

    Au-delà d'Asia Bibi, tous les chrétiens d'Orient se sentent menacés

    FIGAROVOX/TRIBUNE - Asia Bibi a été libérée. Cette chrétienne avait été condamnée à mort au Pakistan pour blasphème. Tout en se réjouissant de cette décision, Marc Fromager espère que l'épreuve endurée par la jeune femme améliorera le sort des chrétiens pakistanais.


    Marc Fromager est directeur de l'AED (Aide à l'Église en Détresse), qui soutient les chrétiens en danger partout dans le monde.


    Comment ne pas se réjouir de la libération d'Asia Bibi, pour laquelle nous étions mobilisés depuis le départ, depuis neuf ans. L'AED (Aide à l'Eglise en Détresse) avait d'abord lancé une pétition en 2009 avec plus de 11 000 signatures, apportées au Quai d'Orsay. Une large mobilisation avait sans doute sauvé Asia Bibi dans un premier temps mais avait ensuite compliqué sa libération. Entre-temps, elle était devenue une icône, voire une victime expiatoire.

    C'est la raison pour laquelle nous avons plus tard cessé de la médiatiser, sur les conseils de l'Église au Pakistan qui souhaitait la faire oublier. Nous n'avons pas cessé de la soutenir pour autant, notamment à travers la Commission Justice et Paix de la Conférence épiscopale pakistanaise qui prenait en charge des frais d'avocat et de soutien financier de la famille.

    Pour revenir à sa libération, nous ne pouvons que nous en réjouir. J'étais moi-même il y a deux semaines à Londres avec le mari et une des filles d'Asia Bibi. Ils avaient l'air assez confiants mais évidemment, il fallait attendre que la décision finale soit rendue publique.

    A ce stade, il est important de saluer le courage des juges pakistanais. On sait que le gouvernement pakistanais souhaitait la libération d'Asia Bibi depuis assez longtemps, pour des raisons d'image internationale, mais la menace de désordre majeur a fait traîner ce cas toutes ces années.

    Il faut dire que de nombreuses personnes ont été assassinées ces dernières années pour avoir publiquement pris position contre la loi anti-blasphème. Je pense notamment à Salman Taseer, gouverneur musulman du Punjab qui a été assassiné en 2011 par son garde du corps pour avoir défendu Asia Bibi. Nous ne les oublions pas en ce jour de sa libération.

    On peut imaginer qu'au-delà de la Cour Suprême, le gouvernement pakistanais a donné son feu vert pour l'acquittement et nous l'en félicitons. Il va maintenant falloir faire face, alors que des émeutes ont déjà éclaté dans le pays. Les groupes islamistes mettent à exécution les menaces proférées en amont du jugement. Ils souhaitent, là comme ailleurs, imposer leur loi.

    Au cours des prochains jours, nous serons particulièrement attentifs au sort des communautés chrétiennes, des cibles faciles pour les représailles des groupes extrémistes musulmans.

    Au-delà de la libération d'Asia Bibi, on ne peut que déplorer le sort des minorités religieuses au Pakistan, en particulier les chrétiens, qui représentent à peu près 3% de la population, souvent marginalisés, discriminés, au plus bas de l'échelle sociale, et qui font régulièrement l'objet d'attentats, surtout au moment des grandes fêtes chrétiennes.

    Pour conclure, nous pouvons espérer que cet acquittement fera jurisprudence et que, dorénavant, la justice pakistanaise surveillera de plus près toute éventuelle accusation de blasphème. À terme, nous espérons que très rapidement, la loi anti-blasphème soit supprimée. Il n'est pas question d'encourager le blasphème mais de supprimer une loi inepte qui est le plus souvent instrumentalisée pour simplement régler des problèmes de voisinage.

    Si les chrétiens au Pakistan pouvaient dorénavant être un peu plus respectés, la dramatique épreuve d'Asia Bibi n'aura pas été vaine.

  • 12 raisons de dire non à l'euthanasie et oui aux soins palliatifs

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    3. L’interdit de tuer structure notre civilisation

    Légaliser l’euthanasie, c’est inscrire au cœur même de nos sociétés, la transgression de l’interdit de tuer. Un principe élémentaire de précaution devrait nous dissuader de suspendre désormais nos valeurs collectives à un « Tu tueras de temps en temps » ou « sous certaines conditions ». Notre civilisation a progressé en faisant reculer les exceptions à l’interdit de tuer (vengeance, duels, peine de mort…). Légaliser l’euthanasie ou le suicide assisté serait une régression.

    4. Demander la mort n’est pas toujours vouloir mourir

    Très peu de patients nous disent vouloir mourir et bien moins encore le redisent quand ils sont correctement soulagés et accompagnés. Beaucoup, en outre, veulent signifier bien autre chose que la volonté de mourir lorsqu’ils demandent la mort. Vouloir mourir signifie presque toujours ne pas vouloir vivre dans des conditions aussi difficiles. Et demander la mort parce qu’on souffre, est-ce vraiment un choix libre ? Les soins palliatifs permettent de restaurer la liberté du patient en fin de vie en prenant en charge sa douleur comme sa souffrance psychique. De façon ultime, la loi française permet au patient de demander l’arrêt des traitements de maintien en vie et que soit mise en place une sédation dite profonde et continue jusqu’au décès quand il est en fin de vie et qu’il juge ses souffrances insupportables.

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