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Politique - Page 378

  • Xi Jinping, empereur à vie ?

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    cina10.jpg"Le parti communiste chinois (PCC) a proposé d’autoriser le président de la République populaire de Chine à rester en poste au-delà de la limite constitutionnelle de deux mandats. Concrètement, cette proposition ouvre la voie à un maintien au pouvoir "à vie" de l’actuel président Xi Jinping. Emmanuel Veron, docteur en géographie, spécialiste de la Chine et enseignant à l’INALCO, décrypte les enjeux pour Aleteia.

    Surnommé « l’empereur rouge », Xi Jinping est considéré comme le dirigeant chinois le plus important depuis quarante ans. Président de la République populaire de Chine depuis 2013, il aurait dû, conformément à la Constitution du pays, quitter ses fonctions en 2023. Mais, surprise (ou pas), le comité central du Parti communiste chinois (PCC) vient de proposer d’effacer de la constitution la mention stipulant qu’un président « ne peut pas exercer plus de deux mandats consécutifs » de cinq ans.

    Depuis son arrivée à la tête du PCC fin 2012, Xi Jinping a tout mis en œuvre pour concentrer les pouvoirs sur sa personne et rétablir autour de lui un quasi-culte de la personnalité. Omniprésent, il a également durci sa politique de répression à l’égard des médias mais aussi au sein du PCC en menant une vaste lutte « contre la corruption » (plus d’un million de cadres ont été sanctionnés). Aujourd’hui âgé de 64 ans, Xi Jinping pourrait-t-il devenir le « Mao Tsé-toung du XXIe siècle » ? Docteur en géographie, spécialiste de la Chine et enseignant à l’INALCO, Emmanuel Veron revient pour Aleteia sur les enjeux d’une telle annonce.

    Cette proposition du Parti communiste chinois vous fait-elle l’effet d’une bombe ou, au contraire, s’inscrit-elle dans une certaine logique ?
    Emmanuel Veron : Cette affaire était dans les tuyaux depuis longtemps. Les premiers signaux ont été lancés au moment du congrès du PCC en octobre 2017. Le comité permanent, renouvelé à cette occasion, donne la trajectoire politique de la Chine au moins pour les cinq prochaines années. Chacun a senti la figure particulière de Xi Jinping : une concentration des pouvoirs sur sa personne, un pouvoir fort, et surtout la nouvelle équipe qu’il a nommé au comité permanent. Dans les faits, beaucoup de proches tels que Li Zhanshu, directeur de la direction générale du Comité central du PCC, et Wang Yang, vice-premier ministre, l’entourent au sommet du parti et de l’État mais aussi des figures intellectuelles et universitaires.

    Lire aussi : La Chine de Xi Jinping : de pire en pire

    Jusqu’à quand Xi Jinping pourrait-il rester à la tête de la Chine ?
    Il me semble évident que Xi Jinping va rester pour au moins trois mandats et cela pour trois raisons. La première est le contexte international dans lequel la Chine est insérée : la Chine de Xi Jinping s’est mondialisée à un niveau sans précédent dans l’histoire du monde et du pays et l’actuel président est loin d’en avoir terminé. Le deuxième point concerne la politique nationale. Le pouvoir communiste chinois a besoin de maintenir au pouvoir quelqu’un de fort qui puisse conduire d’un seul et même trait les nombreuses réformes dont le pays a besoin et… avec une politique dirigiste. Il est donc malheureusement aussi assez évident que sur le plan national cette politique va s’accompagner d’un durcissement du contrôle et de la censure. Enfin, la troisième raison que je vois est le niveau de puissance qu’a atteint la Chine. Par exemple, jamais Pékin n’avait investi à ce point sur le continent africain (en vingt ans, la Chine est devenue le partenaire économique le plus important pour l’Afrique avec un commerce sino-africain multiplié par 20 et l’implantation de 10 000 entreprises chinoises en Afrique, d’après un récent rapport du cabinet Mckinsey Africa). Comment la Chine peut-elle continuer à s’affirmer à un tel niveau sur le plan international ? Pour le PCC la réponse a un nom : Xi Jinping. Empereur à vie, je ne sais pas, mais ce qui est certain c’est qu’avec lui la Chine s’inscrit dans une vision qu’elle a d’elle-même et déploie sa stratégie pour être la plus grande puissance au monde.

    Lire aussi : Pourquoi le Vatican tend la main à la Chine ?

    Comment le projet des « nouvelles routes de la soie » s’inscrit-il dans le calendrier de Xi Jinping ?
    C’est LE projet de Xi Jinping pour la Chine de demain ! Depuis presque cinq ans, la politique étrangère de la Chine se traduit par ces nouvelles routes de la soie. Lancées en 2013 par le président, elles doivent relier, par terre et par mer, la Chine au Proche-Orient, à l’Afrique et à l’Europe, en passant par l’Asie centrale. Au niveau financier, on est sur plus de 1 000 milliards de dollars investis côté chinois uniquement pour la construction d’infrastructures. Dans les faits, ce projet s’inscrit dans un temps long de recentrement du monde sur la Chine. L’objectif visé : sortir d’un cadre occidentalisé, onusien et, à terme, redessiner le monde avec la Chine comme centre, les pays européens comme périphéries et la « marginalisation » des États-Unis. Pour la Chine, ces nouvelles routes de la soie sont également… les nouvelles routes de la foi. En terme d’échéance, l’horizon visé est la seconde moitié du XXIe siècle. Le gouvernement chinois vise le centenaire de la République populaire de Chine pour la mise en place de ce projet.

    Lire aussi : Chine : des églises encore persécutées

    Cette annonce peut-elle ou va-t-elle changer les relations de la Chine avec l’Occident ?
    Xi Jinping se trouve dans une logique de pouvoir et de puissance. Le langage diplomatique de la Chine à l’égard des États-Unis va, selon les dossiers, se durcir et en particulier là où la Chine talonne les États-Unis. Le jeu assez dur mené par Pékin et Washington va nécessairement impacter les décisions de l’Union européenne qui a finalement peu de marge de manœuvre par rapport à la Chine. La Chine a tout intérêt à avoir en face d’elle une Europe fragmentée et va certainement développer des relations bilatérales avec chaque pays."

    Ref. Xi Jinping, empereur à vie ?

    Mais quel accord le pape actuel espère-t-il obtenir d’un pouvoir absolu qui, au fond, n’a rien à négocier avec lui ? A défaut d’un compromis impossible, une compromission est déjà bien engagée par l’Eglise patriotique inféodée au régime en place. Face à Créon,  il faut choisir son rôle : Antigone ou Ismène ?

     JPSC

  • Et si la diversité n'était pas nécessairement une richesse ?

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    Du Figaro Vox :

    Mathieu Bock-Côté : «Métamorphose du blasphème en Occident»

    TRIBUNE - Notre chroniqueur, figure de la vie intellectuelle québécoise*, décrit l'autocensure qui règne à l'université et dans les médias en Amérique du Nord.

    Le 17 février dernier, le quotidien montréalais Le Devoir rendait public un inquiétant rapport produit par le collège d'enseignement général et professionnel (cégep) de Maisonneuve. Le rapport de cet établissement de Montréal, qui accueille des jeunes gens de 17 et 18 ans, nous apprenait que de plus en plus de professeurs développent des réflexes d'autocensure pour éviter de heurter les croyances religieuses ou culturelles des étudiants. Ils s'interdisent ainsi d'enseigner certaines œuvres. Il faut dire que sur les 7000 étudiants fréquentant ce cégep, la moitié sont issus de l'immigration récente et plusieurs ne sont pas nécessairement familiers avec la civilisation occidentale. Dans ce rapport, les termes étaient pesés, les mots nuancés: l'époque craint les amalgames. Si on aborde la question de l'islam, on cherche à la neutraliser, en critiquant plus largement ce qu'on appellerait en France les communautarismes.

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  • Ce n'est vraiment pas le moment d'oublier la Syrie

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    D'Anne-Bénédicte Hoffner sur le site du quotidien La Croix :

    En Syrie, les Églises alertent sur l’intensification des violences

    « C’est vraiment un moment infernal », lance le nonce apostolique en Syrie dans les colonnes de l’Osservatore romano, rappelant que la défaite de l’État islamique n’a pas réglé tous les problèmes du pays.

    De son côté, l’archevêque maronite de Damas s’alarme d’un « effondrement » de son Église en raison de l’exil d’un nombre croissant des Syriens.

    « Ici à Damas, les coups tombent surtout dans certaines zones, comme la vieille ville ou dans d’autres quartiers avec une forte présence chrétienne », alerte le cardinal Mario Zenari, nonce en Syrie, interrogé par L’Osservatore romano dans son édition du 22 février. « Mais à environ quinze kilomètres à l’est, dans ce que l’on appelle la Ghouta orientale, on parle d’un déluge de feu. Bombardements constants, artillerie, combats… C’est vraiment un moment infernal ».

    Le régime syrien semble avoir décidé d’en finir avec l’une des dernières poches rebelles dans le pays (avec celle d’Idlib au Nord) : la Ghouta orientale, où vivent environ 400 000 habitants, ainsi que de nombreux groupes armés islamistes – proches des Frères musulmans ou d’Al-Qaida. De nouveaux bombardements meurtriers ont eu lieu lundi 26 février, malgré la trêve demandée par l’ONU et appuyée par des pressions internationales.

    Les frappes aériennes, qui ont fait plus de 550 morts depuis le 18 février dans cette enclave assiégée, semblent toutefois avoir baissé d’intensité, même si des accusations d’attaques chimiques ont été évoquées avec 14 cas de suffocation.

    Bombardements dans les quartiers chrétiens

    De leur côté, les rebelles ont repris eux aussi leurs bombardements en direction de la capitale depuis janvier, faisant plusieurs morts et de nombreux blessés, en particulier dans les quartiers chrétiens de Bab Touma et Kassaa, les plus proches géographiquement de la Ghouta.

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  • La stratégie chinoise du pape François est anachronique

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    Lu via le lien de notre confrère diakonos.be :

     http://www.diakonos.be/ cet article de George Weigel, traduit par Bérengère Viennot — 26.02.2018 - 8 h 20, mis à jour le 26.02.2018 à 9 h 47 :

    « La diplomatie du Vatican avec la Chine et d'autres gouvernements autoritaires est basée sur des fantasmes de puissance datés de plus d'un siècle.

    Ces dernières semaines, de nombreux observateurs sont restés perplexes, voire profondément troublés, devant la perspective d’un accord sur le point d’être conclu entre le Vatican et la République populaire de Chine.

    Cet accord concèderait un rôle considérable au régime communiste chinois dans la nomination d’évêques catholiques en Chine et s’inscrirait dans une démarche visant à rétablir des relations diplomatiques pleines et entières entre Pékin et le Saint-Siège. La possibilité d’un tel accord soulève bon nombre de questions.

    Poursuite obstinée de relations avec la Chine

    Pourquoi le Vatican se fierait-il à un quelconque accord cosigné par une puissance autoritaire, compte tenu de ses précédentes expériences malheureuses avec l’Italie de Mussolini et le Troisième Reich de Hitler, qui ont tous les deux systématiquement violé les concordats qu’ils avaient conclus avec le Saint-Siège? 

    Pourquoi les diplomates du Vatican (et peut-être même le pape François lui-même) ont-ils choisi d’ignorer les avertissements venus de l’intérieur de la Chine et du cardinal Joseph Zen, ancien évêque de Hong Kong, sur l’impact négatif d’un accord de ce type sur les catholiques chinois restés loyaux à Rome plutôt qu’à l’Association catholique patriotique parrainée par le régime?

    Pourquoi l’Église violerait-elle son propre droit canonique (selon lequel «aucun droit ou privilège d’élection, de nomination, de présentation ou de désignation d’évêque n’est accordé aux autorités civiles») dans le cadre de démarches pour établir des échanges diplomatiques officiels avec un régime qui viole les droits humains de façon quotidienne, et souvent en faisant preuve d’une grande cruauté?

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  • RDC : « Le consensus de corruption, horizon indépassable de l’histoire congolaise ? »

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    La 3eme marche des catholiques congolais (25 février) et puis quoi ? Pour l’analyste Thierry Vircoulon, le maintien au pouvoir de Joseph Kabila en RDC tient au pacte tacite passé avec les acteurs sécuritaires, politiques et économiques. Lu dans « Le Monde » de ce 26 février 2018 :

    marche 25 février.jpg

    « Chronique. En République démocratique du Congo (RDC), le début de l’année 2018 a un air de déjà-vu. Depuis la fin constitutionnelle du régime en 2016, le pays est une cocotte-minute dont la température monte régulièrement.

    Après l’organisation d’une bastonnade en règle des chrétiens contestataires à Kinshasa, le 21 janvier, le pape s’est ému et le cardinal Monsengwo a décrit la RDC comme une « prison à ciel ouvert ». Le gouvernement belge a décidé d’arrêter sa coopération avec le régime congolais et d’attribuer son aide au développement à des organisations de la société civile et non plus au gouvernement. Les autorités congolaises ont répliqué avec toute la panoplie des représailles diplomatiques : arrêt des activités de la coopération belge, fermeture du consulat de Lubumbashi et réduction des vols de la compagnie aérienne belge pour Kinshasa.

    Lire aussi :   La RDC signifie à la Belgique la fermeture du consulat Schengen à Kinshasa

    Tout cela ressemble à une répétition du début des années 1990. À cette époque, le président au pouvoir, Mobutu Sese Seko, s’accrochait au pouvoir contre l’Eglise, la Belgique et les États-Unis – tout comme Joseph Kabila aujourd’hui. Certains protagonistes de la crise actuelle sont les mêmes : Lambert Mende, porte-parole de l’actuel gouvernement, était alors ministre de Mobutu, et Mgr Monsengwo, à la tête de la Conférence nationale puis du Haut Conseil de la République, faisait déjà figure d’opposant. Le seul absent de cette nouvelle transition imposée est Etienne Tshisekedi, qui est décédé au début de l’année 2017 mais dont un fils, Félix, continue de jouer un rôle dans les rangs de l’opposition.

    Comme le gouvernement actuel, Mobutu utilisait la rhétorique de la souveraineté bafouée et la fibre anticoloniale contre la Belgique. Comme le gouvernement actuel, il jouait de la concurrence entre Bruxelles et Paris, incitant le gouvernement français à remplacer l’ex-puissance coloniale financièrement et militairement. Et comme le gouvernement actuel, le maréchal-président n’hésita pas à traiter par la force la contestation de l’Église (telle la marche des chrétiens le 16 février 1992).

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  • Portes closes au Saint-Sépulcre et à d'autres lieux saints à Jérusalem

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    De rfi.fr (Marine Vlahovic) :

    Jérusalem: les Eglises chrétiennes ferment le Saint-Sépulcre

    C'est un fait rare. Les églises chrétiennes ont annoncé à la mi journée ce dimanche la fermeture du Saint Sépulcre à Jérusalem pour protester contre des mesures fiscales souhaitées par la municpalité de Jérusalem. Celle-ci leur réclame près de 150 millions d'euros pour leurs biens non-cultuels. Les Eglises orthodoxe grecque, catholique et arménienne ont donc décidé de fermer les portes du lieu saint pour dénoncer une campagne anti-chrétienne de la part des autorités israéliennes.

    « Trop c'est trop ! », « Arrêtez de persécuter les Eglises ! » proclament les affiches déroulées aux flancs du Saint Sépulcre.

    Devant les portes closes du lieu saint qui abrite le tombeau du Christ, le patriarche grec orthodoxe Théophilos III annonce solennellement sa fermeture. « En signe de protestation, nous avons décidé de prendre cette (mesure) sans précédent de fermer le Saint-Sépulcre. Nous sommes unis, fermes et résolus pour protéger nos droits et nos propriétés ».

    En cause, un projet de loi visant à exproprier les églises, grecque, orthodoxe et catholique, de certains terrains. Mais aussi le paiement de taxes demandées par la municipalité israélienne de Jérusalem aux Eglises qui en étaient jusqu'ici exemptées.

    Une fermeture exceptionnelle et nécessaire selon Wajeeh Nuseibeh, le gardien du lieu saint. « Nous espérons que tout sera résolu par la municipalité et que tout reviendra à la normale  pour laisser les pèlerins et les touristes visiter l'Eglise », nous explique t-il.

    Le Saint-Sépulcre sera fermé jusqu'à nouvel ordre. D'autres lieux saints chrétiens pourraient eux aussi garder les portes closes.

  • Suisse : de nouvelles règles sur les tests généthiques mais pas d'avancées significatives en faveur du respect de la vie

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    Suisse : le National fixe de nouvelles règles sur les tests génétiques

    Les assureurs-vie ne doivent pas accéder aux tests génétiques réalisés préalablement par leurs assurés. Le National a suivi lundi en ce sens par 117 voix contre 43 le Conseil fédéral et la gauche dans la loi sur l'analyse génétique. Le dossier passe aux Etats.

    Sur le fond, tous les intervenants se sont retrouvés sur la nécessité de réviser totalement le texte, qui date de 2007, et d'encadrer le domaine face aux progrès techniques et à l'évolution des offres commerciales non médicales toujours plus faciles d'accès. Au vote sur l'ensemble, la loi sur l'analyse génétique humaine a passé la rampe par 175 voix contre 3 et 10 abstentions.

    Grâce au séquençage du génome, des tests permettent actuellement de déterminer une filiation, l'alimentation idéale ou des aptitudes sportives, a expliqué Géraldine Marchand (PDC/VS) au nom de la commission.

    Leurs coûts ont nettement baissé et la nouvelle loi permettra de couvrir l'émergence de ces offres commerciales. Les analyses sur des caractéristiques non sensibles seront autorisées à la vente directe au consommateur.

    Tout en reconnaissant la nécessité d'encadrer ces tests, la gauche a notamment défendu la proposition du Conseil fédéral pour que les résultats d'analyses génétiques réalisées préalablement ne puissent pas être transmis aux assureurs. Celle-ci concerne certaines assurances vie et assurances invalidité facultatives.

    Une interdiction totale n'a pas de sens surtout quand l'utilisation de données génétiques est motivée, a estimé Mme Marchand défendant la proposition de la commission. Il y a risque de discrimination. Des personnes pourraient ne pas contracter d'assurance et subir de manière injuste des primes élevées ou un refus, selon elle.

    Certains pourraient renoncer à tout séquençage de peur que cela ne révèle des informations défavorables à leurs assurances, a répondu Matthias Aebischer (PS/BE). Par exemple, une personne avec des antécédents de cancers dans sa famille évitera de se faire tester pour que le résultat ne soit pas un jour transmis à son assureur, a-t-il dit.

    Le camp rose-vert n'a en revanche pas réussi à faire passer ses autres propositions. Le National a accepté par 100 voix contre 85 d'autoriser les tests génétiques prénataux, pour diagnostiquer d'éventuels bébés sauveurs, avant la douzième semaine de grossesse. Soutenue par les démocrates-chrétiens, la gauche s'y est opposée pour éviter les interruptions de grossesse et protéger le foetus.

    Mathias Reynard (PS/VS) aurait voulu que les analyses prénatales pour déterminer si le sang du cordon ombilical du foetus peut être transféré à un parent, un frère ou une soeur malade ne soient réalisées qu'après douze semaines de grossesse.

    Le Conseil national a estimé que la loi permet suffisamment d'éviter les dérives. Elle stipule que le sexe de l'embryon ne peut être communiqué avant la douzième semaine de grossesse à moins que l'atteinte à la santé ne soit liée au sexe.

    Les députés ont également rejeté par 112 voix contre 68 une autre proposition du socialiste valaisan pour que les analyses prénatales ne soient effectuées qu'en cas de grave atteinte à la santé de l'embryon ou du fœtus.

    Le National a encore donné son aval par 133 voix contre 56 aux publicités sur les tests non médicaux. Il sera en revanche interdit de faire de la publicité dans le domaine médical et de cibler des enfants.

    Les dérives sont contrôlées de fait contre toute forme d'abus et la limite entre médical et non médical est claire, a expliqué Mme Marchand. Les tests génétiques se développent rapidement et c'est un marché très lucratif, a défendu Mathias Reynard (PS/VS). Il risque d'y avoir des dérives notamment pour des caractéristiques sensibles ou des profils ADN, a-t-il dit.

    Le Conseil national a également refusé que le consentement à une analyse génétique ou prénatale se fasse nécessairement par écrit. Les analyses sensibles doivent déjà se faire par écrit, a précisé Mme Marchand. Il n'est pas nécessaire d'alourdir la loi en appliquant le point à tous, selon elle.

    Les députés ont encore refusé que les informations excédentaires soient détruites ou qu'une personne puisse révoquer son consentement en tout temps et que les données collectées soient de toute façon détruite.

  • Angela Merkel, la "Mutti" de toutes les bévues

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    LA « MUTTI » DE TOUTES LES BEVUES

    C’est sous ce titre que le « Standaard » de ce 26 février publie une réflexion de Niall Ferguson, professeur à l’Institut Hoover de Stanford. Partant des difficultés pour former un gouvernement en Allemagne, il analyse la volte-face d’Angela Merkel en matière de politique migratoire. Chacun se souvient de son « Das schaffen wir » (Nous y arriverons) au moment du flux migratoire de 2015. Sa position actuelle est plus nuancée. Et pour cause.

    « En histoire, les motivations comptent souvent moins que les conséquences. Depuis le début de 2015, l’Allemagne a accueilli 1,38 millions demandeurs d’asile  « primo-arrivants », parmi lesquels un tiers de Syriens. Trois-quarts des demandeurs d’asile sont âgés de moins de 30 ans, 60% sont des hommes. A peu près la moitié des demandes ont été acceptées, mais parmi les demandeurs déboutés, seuls 80.000 ont été expulsés ; 86% des réfugiés reconnus sont musulmans. Les conséquences de ce flux massif ne peuvent encore être prévues. Selon le Pew Research Center, la population musulmane pourrait représenter de 8,7 à 19,7 de la population globale, en fonction des futurs chiffres d’immigration. Les conséquences à court terme sont limpides […] Le mois dernier, l’Université de Zürich publiait les résultats d’une recherche basée sur des chiffres du land de Basse-Saxe. Fin 2016, sur les 8 millions d’habitants du land, 750.000 n’étaient pas des citoyens allemands. Parmi ces derniers, 170.000 étaient des demandeurs d’asile. De l’enquête, il ressort que les demandeurs d’asile étaient responsables d’une forte croissance du nombre d’actes de violence. De 2007 à 2014, ces chiffres avaient diminué de 22%, mais après cela, jusque fin 2016, les chiffres avaient augmenté de 10%. Plus de 92% de cette augmentation devait être attribuée à de nouveaux arrivants. Les jeunes hommes provenant du Maroc, de l’Algérie et de la Tunisie étaient surreprésentés dans ces chiffres. »

    Nous pourrions avoir l’impression qu’Angela Merkel a ouvert la fameuse boîte de Pandore d’où s’échappèrent tous les maux et tous les biens. Il ne resta que l’Espérance…

  • Chrétiens persécutés : l'indifférence est le drame du XXIème siècle

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    D'Hélène Ginabat sur zenit.org :

    Persécution des chrétiens : le drame du XXIème siècle est l’indifférence

    Intervention du cardinal Piacenza au Colisée

    Colisée en rouge © Vatican News

    Colisée En Rouge © Vatican Media

    Le drame du XXIème siècle est l’indifférence, affirme le cardinal Mauro Piacenza : « l’indifférence devant le frère qui souffre, qui n’a pas ce qu’il faut pour vivre, ne peut accéder aux soins et à la formation de base, devant le frère dont la dignité est piétinée par certains pouvoirs aveugles, devant le frère qui ne peut vivre sa foi et son appartenance qu’au prix de sa vie physique ».

    Le cardinal a pris la parole, en tant que président de L’Aide à l’Église en détresse Italie (ACS Italia), au Colisée, le 24 février 2018 pour la journée de protestation mondiale contre la persécution des chrétiens.

    Le Colisée de Rome et deux églises en Irak et en Syrie ont été illuminés en rouge pour dénoncer la souffrance des chrétiens persécutés.

    Voici notre traduction du discours du cardinal Piacenza qui a exhorté : « Abattons les murs de la mort, à commencer par les murs de notre indifférence : je ne peux pas être serein si mon frère souffre ! »

    AK

    Intervention du card. Mauro Piacenza

    Nous sommes devant le Colisée, qui constitue un « symbole universel », connu de tous et qui, pour tous, s’identifie à Rome. Mais on n’est pas toujours conscient que cela fut un lieu de mort et de meurtres, que ce soit en raison de la barbarie des luttes entre les gladiateur, « usque ad mortem » ou en raison du martyre de milliers de chrétiens, qui s’opposaient à la violence du pouvoir dominant qui prétendait à un culte divin.

    Ces pierres et ces murs peuvent alors avoir une double signification.

    Ce sont des « murs de vie » si nous les considérons comme l’expression d’une civilisation et d’un empire qui a su servir de médiateur, pour toute la culture occidentale, entre la civilisation grecque d’Athènes et la « foi de Jérusalem, permettant à l’Europe d’être ce qu’elle a été et ce qu’elle est encore par certains aspects.

    Ce sont des « murs de mort », si nous faisons mémoire du nombre impressionnant d’hommes et de martyrs qui, en leur sein, ont offert leur vie (ou à qui on l’a arrachée) par les mains d’un pouvoir incapable de regarder le bien intégral de la personne.

    C’est pourquoi, ce soir, le Colisée est illuminé de la couleur du sang : pour donner une voix à tous les « murs de mort » qu’il y a encore aujourd’hui dans le monde, comme nous le rappelle le pape François.

    Le drame du XXème siècle, affirmait saint Maximilien Marie Kolbe, est l’indifférence. Je pense que l’indifférence est aussi le drame de notre XXIème siècle. L’indifférence devant le frère qui souffre, qui n’a pas ce qu’il faut pour vivre, ne peut accéder aux soins et à la formation de base, devant le frère dont la dignité est piétinée par certains pouvoirs aveugles, devant le frère qui ne peut vivre sa foi et son appartenance qu’au prix de sa vie physique.

    Cette indifférence plonge ses racines dans les conceptions individualistes de l’homme, où la question « Pour quelle fin ? » ne trouve plus de place. En effet, quand l’homme cultive exclusivement son intérêt, au point d’exclure toute autre fin, il a fatalement tendance à se nuire à lui-même.

    L’indifférence diffuse de la culture contemporaine est causée par la « perte de la fin », par le fait d’être repliés à chercher uniquement les « causes » des phénomènes, multipliant les habiletés techniques, mais oubliant la « fin ».

    Nous sommes ici ce soir, devant ces « murs » vivants par la culture et mortifères par l’expérience, pour aider à vaincre l’indifférence. « L’Aide à l’Église en détresse », depuis 70 ans, lutte dans le monde entier pour soutenir les frères dans le besoin et défendre leur légitime liberté à professer leur foi. Abattons les murs de la mort, à commencer par les murs de notre indifférence : je ne peux pas être serein si mon frère souffre ! Je ne peux pas entendre le cri d’Abel, de « tous les Abel » du monde, un cri qui monte vers le Dieu de la terre.

    On n’abat les murs de la mort et de l’indifférence qu’en sachant reconstruire ! Et l’on ne reconstruit qu’en recommençant à répondre aux questions fondamentales de notre existence, et la première de toutes : « pour quelle fin ? » ; seule la redécouverte de la fin commune qui unit tous les hommes qui unit tous les hommes : l’être et le fait de devenir des personnes, pourra permettre, dans le temps, de retrouver une authentique sensibilité pour l’autre, parce que mon intérêt est aussi le sien et que sa souffrance est aussi la mienne.

    Que Marie, Reine des martyrs et Fontaine de vie nous soutienne dans notre volonté d’abattre les murs de mort et d’indifférence pour construire une culture de vie et de paix !

    © Traduction de Zenit, Hélène Ginabat

  • RDC : Nouveau dimanche ensanglanté

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    kisan-690x450.jpgAprès le 31 décembre, le 21 janvier, le Comité laïc de coordination (CLC), un collectif catholique, avait appelé la population à marcher une fois de plus, pacifiquement, ce dimanche 25 février. Une marche où les manifestants étaient invités à se munir de leur bible, de leur croix ou de rameaux. Compte rendu d’Hubert Leclercq sur le site de « La Libre Afrique » :

    " Une fois de plus, les forces de l’ordre se sont déployées en nombre pour empêcher le bon déroulement de ces marches pacifiques.

    manif-1-690x450.jpgUne fois de plus, policiers, soldats, membres de la garde républicaine n’ont pas hésité à utiliser des gaz lacrymogènes et à tirer à balles réelles sur les manifestants.

    Une fois de plus, un dimanche de marche pacifique se termine par un bilan beaucoup trop sombre. Au moins deux morts (un à Kinshasa, à la paroisse de la commune de Lemba, un à Mbandaka), des dizaines de blessés par balles à travers tout le pays, de nombreuses arrestations (32 membres de la Lucha ont été arrêtés à Beni, dans l’est du pays, tandis qu’une dizaine de prêtres ont été arrêtés, certains demeuraient introuvables Congo hh-768x432.jpgdimanche soir).

    Une fois de plus, face à cette violence, les manifestants sont demeurés pacifiques et ont promis qu’ils ne feraient pas marche arrière.

    Une fois de plus, les autorités du pays n’ont pas hésité à faire couper le signal internet et le service des sms.

    Une fois de plus, pourtant, la communauté internationale, des Nations unies à l’Union européenne en passant par les ambassades qui comptent à Kinshasa, avaient mis en garde le pouvoir contre toute utilisation excessive de la force et contre toute atteinte au droit de manifester pacifiquement.

    Une fois de plus, le régime illégal du président hors mandat Joseph Kabila s’est moqué de ces mises en garde et a fait tirer sur le parvis même des églises.

    Milice privée kabiliste

    Samedi en fin de journée, le PPRD, le parti de Joseph Kabila avait envoyé un message clair sur sa détermination à provoquer les manifestants pacifiques. En milieu d’après-midi, une horde de jeunes a été déversée par des bus réquisitionnés aux abords de la cathédrale Notre-Dame du Congo. Les meneurs de ce mouvement arboraient fièrement le béret rouge, signe distinctif des “jeunes leaders” du PPRD, qui avaient annoncé plus tôt dans la semaine leur intention de s’inviter dans les églises. Les jeunes – la plupart des désœuvrés ramassés dans les quartiers de la capitale – entendaient passer la nuit dans la cathédrale “pour accueillir les fidèles dimanche matin”, selon un témoignage recueilli samedi en journée par LaLibreafrique. Quelques dizaines de minutes après la véritable prise d’assaut par ces jeunes, une vidéo créait le buzz sur internet.

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    RDC : vidéo des bérets rouges et débandade

    On y voyait un des leaders de cette milice haranguer ses troupes, leur promettant de l’argent pour leur présence dans les églises dimanche matin et, bien pire encore, les enjoignant d’“attraper les prêtres par la soutane pour les livrer à la police”. Face à cette situation, la tension montait encore d’un cran dans la capitale où certains groupes de jeunes de l’opposition se préparaient à en découdre avec cette milice. Finalement, suite à la diffusion massive de cette vidéo ou suite au non paiement des sommes promises aux membres de la milice, la plupart des “assaillants” de la cathédrale Notre-Dame ont déguerpi sans demander leurs restes. Ce dimanche, certains membres de cette milice étaient quand même présents dans l’église st-Raphaël de Kinshasa.

    Silence assourdissant

    Dimanche matin, de Kinshasa à Lubumbashi, de Goma à Mbandaka en passant par Matadi ou Kisangani, malgré les menaces, malgré les morts, malgré la présence de la police, des centaines de milliers de Congolais se sont rendus dans les églises pour prier et pour manifester. Des marches pacifiques pour défendre leurs droits à la démocratie, pour exiger du président hors mandat qu’il dise qu’il ne briguera pas un troisième mandat inconstitutionnel (le second s’est terminé en décembre 2016), pour que, notamment, les opposants emprisonnés soient libérés.

    Comme seule réponse, une fois encore, Joseph Kabila a fait donner la troupe et couper les réseaux internet. La communauté internationale devrait condamner ces agissements dans les prochaines heures mais sans autres menaces précises face à un régime de plus en plus radicalisé. La Cour pénale internationale, si prompte à sévir dans certains cas, va-t-elle encore rester sourde longtemps, sous peine de perdre le peu de crédit qu’il lui reste ? "

     

    Réf. RDC : Nouveau dimanche ensanglanté

    Dans un pays aussi mal organisé que le Congo, où la conscience « démocratique » est tout de même aussi assez limitée, l’Eglise a malgré tout réussi à mobiliser, semble-t-il, trois millions de manifestants ce dimanche. C’est beaucoup et peu à la fois pour une population estimée (il n’y a plus de statistiques fiables depuis plus d’un demi-siècle) à 80 millions d’habitants. La solution pour sortir du « poto-poto » ne peut venir que des acteurs les plus motivés de la nébuleuse internationale. Mais qui s’y intéresse encore vraiment à la question congolaise ?

    JPSC

  • La répression contre les chrétiens s'intensifie en Chine

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    Alors qu'au Vatican on semble s'obstiner à vouloir obtenir à tout prix un accord avec le gouvernement chinois, la répression contre les chrétiens s'intensifie en Chine, particulièrement dans la province de Henan : du site EDA des Missions Etrangères de Paris :

    La liberté religieuse à nouveau menacée dans la province de Henan

    Les chrétiens de la province de Henan, dans le centre-est de la Chine, craignent l’arrivée d’une nouvelle répression après avoir été interdits d’afficher les traditionnels distiques ou couplets (poèmes composés de deux vers), du nouvel an chinois, affichés devant les maisons chaque année.

    Les chrétiens de la province de Henan ont été interdits, cette année, d’afficher les traditionnels distiques (poésies formées de deux vers) à l’occasion du nouvel an chinois. Les autorités ont visité les villages et les villes de la province pour ordonner aux gens de ne pas continuer, cette année, cette pratique devenue traditionnelle durant le festival. Les catholiques locaux s’inquiètent d’une nouvelle répression de la liberté religieuse dans la province.

    Ces distiques, ou couplets, formés de caractères noirs et or sur papier rouge, sont affichés verticalement sur les portes des maisons, avec un parchemin composé de quatre caractères fixés au-dessus. Ces poèmes expriment la joie populaire durant le festival et l’espoir d’une vie meilleure durant l’année à venir.

    Le père Peter confie qu’il a vu des chefs de villages interdire les catholiques d’afficher ces couplets dans la ville de Xuliang, dans le comté de Bo’ai de la province de Henan. « Ils criaient dans la rue en diffusant des tracts à toutes les familles catholiques. J’ai demandé à l’un d’entre eux : ‘Quand l’article 36 de la constitution chinoise a-t-il été réécrit pour restreindre la liberté religieuse ?’ Il s’est contenté de continuer sans me répondre. » Le prêtre, qui officie dans la région, ajoute : « La situation est plus tendue cette année, ainsi que la situation des libertés religieuses. »

    « La situation est plus tendue cette année »

    Ses proches, qui travaillent pour les autorités municipales, lui ont dit que ces tracts ont été distribués dans plusieurs villes. Selon le père Peter, les quelques catholiques de la région sont éparpillés dans plusieurs communautés. Leur influence est donc assez faible et ils n’ont aucun moyen de s’opposer à cette interdiction : « Les croyants s’inquiètent aussi de devoir faire face à des représailles s’ils ignorent l’interdiction. » Le père John, du diocèse de Puyang, affirme que les catholiques de sa région n’ont reçu que des ordres de vive voix, et non des interdictions écrites.

    Thomas, un catholique de la province, précise qu’il s’agit d’une violation de la constitution qui protège la liberté religieuse. Il s’inquiète que la province de Henan doive à son tour, cette année, faire face à une répression religieuse, d’autres problèmes du même type ayant déjà eu lieu. Une source du diocèse de Luoyang explique que les petites assemblées, dans le cadre des rassemblements non enregistrés, sont interdites – en particulier concernant les Églises protestantes.

    Un prêtre, qui a demandé à rester anonyme, confie qu’une petite église du village de Gao Mao « a été sanctionnée par les autorités qui ont noté, en visitant le village, beaucoup de problèmes de sécurité ».Pour lui, il s’agit d’une excuse pour pouvoir agir, car l’église n’avait pas été enregistrée auprès du gouvernement pour des activités religieuses. Le prêtre explique que les autorités ont visité beaucoup de lieux avant le nouvel an chinois « en demandant aux prêtres de présenter leurs cartes d’immatriculation, faute de quoi ils ne pourront organiser aucune célébration à l’avenir ». Il pense que la province de Henan est la nouvelle cible du gouvernement, parce qu’elle abrite des protestants, des bouddhistes, des catholiques, des musulmans et des taoïstes.

    Le père John, du diocèse d’Anyang, dans la province de Henan, confirme qu’il a été demandé à son diocèse « qu'aucun catholique n’était autorisé », spécifiant que « les classes de mineurs, en particulier, étaient absolument interdites ». De plus, le Parti Communiste a interdit l’entrée dans les églises à tous les fonctionnaires, les enseignants et les étudiants. Le père John ajoute que les temples protestants de la province semblent être la cible principale, parce que le gouvernement craint un nombre croissant de baptêmes : « Indirectement, l’Église catholique est victime de cette répression. »

    (Ucanews, Hong-Kong)

  • Syrie : ces bombardements sur Damas dont les médias ne nous parlent pas

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    Du site de l'Aide à l'Eglise en Détresse (Belgique) :

    Syrie : L’enfer de Damas

    23/02/2018 Louvain – Selon un rapport que la Fondation Aide à l’Église en Détresse a reçu de l’organisation « Caritas Internationalis », la situation dans la capitale syrienne est dramatique. Les gens osent à peine quitter leur maison.

    Au cours des trois derniers jours, Damas et ses environs – y compris la Ghouta orientale, la partie contrôlée par les rebelles – ont subi une augmentation soudaine de la violence. Il est fait état de plus de 250 personnes tuées.

    Dans son rapport, Caritas déplore que l’opinion publique « néglige une partie de l’histoire syrienne », et souligne le fait « que la plupart des nouvelles se concentrent sur les frappes aériennes russes et syriennes contre la Ghouta orientale, la situation humanitaire sur place, les victimes et les besoins, mais relatent à peine la situation à l’intérieur de la ville de Damas, qui a été attaquée par des obus de mortier depuis le début de 2018 ».

    « Du 5 février jusqu’à aujourd’hui, plus de 200 obus de mortier ont frappé les quartiers de l’est de Damas, causant plus de 28 morts et 90 blessés », explique le rapport. « Ce sont surtout les quartiers de Bab Touma, Abbassyin, Kassaa, Koussour et Jaramana qui ont été touchés par ces obus de mortier depuis le 22 janvier ». C’est dans ces quartiers que se trouvent la zone chrétienne, la plupart des bureaux de Caritas et les couvents de la ville.

    Selon une autre source consultée par l’Aide à l’Église en Détresse, les attaques ont continué tout au long de la journée d’hier (mercredi) et ont été particulièrement violentes pendant la nuit, tandis que selon des sources non confirmées, an total 51 obus sont tombés sur le quartier de Bab Touma et d’autres parties de la ville antique de Damas. Le bilan est de plus de 42 personnes gravement blessées et douze morts. Toutefois, le nombre de morts semble être beaucoup plus élevé.

    Plusieurs obus sont tombés très près du couvent de Sœur Annie Demerjian, laquelle, dans une conversation téléphonique avec l’Aide à l’Église en Détresse, a confirmé qu’elle-même ainsi que les autres résidents du couvent avaient échappé de peu à la mort, parce que « grâce à Dieu, les obus n’avaient pas explosé », sinon elle-même et quelques étudiants « auraient été blessés ou tués ». Ce fut l’un des jours les plus meurtriers du conflit dans la capitale syrienne. La religieuse de la Congrégation de Jésus et de Marie donne cette description : « Hier, c’était l’enfer. Il y a eu tant de blessés… Les fenêtres tremblaient et les bombes pleuvaient dans le ciel ».

    Sœur Annie

    Sœur Annie, avec qui la Fondation Aide à l’Église en Détresse développe de nombreux projets de pastorale et d’aide d’urgence en Syrie, a décrit comment une autre sœur de sa congrégation, Sœur Manal, a dû courir dans les rues pour esquiver les bombes : « J’avais la sœur au téléphone pendant qu’elle courait. J’ai dit : « Ne raccroche pas, reste au téléphone ! Sœur Manal disait : On ne voit plus le ciel. Il est devenu noir ».  Finalement, Sœur Manal est revenue indemne au couvent. « Le Seigneur a été bon avec nous. Jusqu’à présent, aucune de nous n’a été blessée, mais beaucoup d’autres personnes ont souffert ».

    Dans son rapport, Caritas signale une autre attaque, le 8 février, dans laquelle « environ 70 obus de mortier ont frappé de nombreux quartiers de Damas, faisant plus de 30 blessés, cinq morts et d’énormes dommages matériels sur des appartements, des magasins et des voitures ».

    Le même bureau national de Caritas Syrie a été touché le 11 février lorsque « sept obus de mortier ont frappé le quartier de Janayen Al-Wared, à quelques mètres du bureau. Heureusement, notre bureau était fermé car c’était le week-end ». Cependant, les obus ont fait « beaucoup de blessés parmi les civils ».

    « Les gens de Damas sont très déprimés. Ils se sentaient optimistes au cours des derniers mois, et pensaient que la fin de la guerre était venue. Maintenant, c’est comme si tout avait recommencé à zéro. La plupart des familles qui vivent dans la partie orientale de la ville ne peuvent plus envoyer leurs enfants à l’école depuis les attaques du 22 janvier. Les rues principales et les places qui sont habituellement très encombrées pendant la journée sont maintenant presque vides. Chacun est très prudent dans ses mouvements ».

    La montée de la violence est liée à une vaste offensive lancée le 1er janvier 2018 par des groupes liés à Al-Qaida pour s’emparer d’une base militaire clé dans la partie orientale de la capitale Damas. Cette base, connue sous le nom de « The Vehicle Base », contient un grand nombre de soldats, ainsi que d’importants dépôts d’armes. Depuis lors, les forces gouvernementales tentent de reprendre le contrôle des zones contrôlées par les groupes rebelles. En conséquence, la population civile des deux camps souffre des combats continus entre les groupes rebelles armés et l’armée syrienne.

    Les autorités de médecine légale du gouvernement syrien ont rapporté au moins 35.000 victimes depuis 2011 par obus et tirs de tireurs embusqués.

    « S’il vous plaît, priez pour nous en Syrie, et aidez-nous à parler à voix haute de cette partie de l’histoire, qui est négligée, et qui affecte gravement nos vies et celles de nos proches » conclut le rapport.

    Sœur Annie demande aussi des prières pour son pays : « Nous devons continuer. La vie est plus forte que la mort. Nous ne savons pas combien de temps cette violence se poursuivra, mais elle ne peut pas durer éternellement. S’il vous plaît, priez pour nous. Pour nous, le chemin est la prière ».

    Le Père Andrzej Halemba, chef de projet pour la Syrie de la Fondation internationale « Aide à l’Église en Détresse » se joint avec force à cette pétition « en faveur des chrétiens syriens qui vivent en ce moment des moments extrêmement difficiles ». « Nous appelons également à la cessation des hostilités et des bombardements dans la ville de Damas, où vivent de nombreux chrétiens, ainsi que dans la Ghouta, où il y a aussi des centaines de civils. Dans ces deux endroits, les gens sont terrifiés jours et nuits par les attaques incessantes ».

    La Syrie est un pays prioritaire pour l’Aide à l’Église en Détresse, et l’année dernière, l’organisation caritative a réalisé plus de 140 projets là-bas, la plupart d’entre eux étant des projets d’aide d’urgence, notamment en matière de nourriture, de logement et de médicaments, mais elle soutient aussi les congrégations religieuses, le travail pastoral, fournit des honoraires de messe, et finance les réparations d’églises et de couvents détruits par la guerre.

    Par Maria Lozano

    Ensemble, avec vous, nous aidons ceux qui sont dans le besoin. Grâce à vous, l’Aide à l’Église en Détresse apporte un soutien aux fidèles partout où ils sont persécutés, opprimés ou en détresse, à travers des informations, des prières et des actions.

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      • Luxembourg : IBAN : LU66 1111 0261 9404 0000 et BIC : CCPLLULL

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