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Politique - Page 428

  • Les églises évangéliques prolifèrent en Région bruxelloise

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    De Julien Thomas sur le site de la Dernière Heure :

    L’importante expansion des églises évangéliques à Bruxelles (VIDEO)

    Les églises dites du renouveau et prônant une approche plus littérale de la Bible sont aujourd’hui plus de 180 en Région bruxelloise.

    "La Bible nous dit : si notre corps, notre cœur ou notre conscience nous condamne, Dieu est plus grand que notre cœur. Cela veut dire que Dieu voit plus que notre cœur ! Dieu est notre témoin. Il témoigne à notre cœur, et il nous dit des choses dont on est conscient. Si tu veux prier tu peux t’approcher… Si tu as besoin d’une seconde chance par rapport à ta vie d’intégrité, d’honnêteté, de droiture, de sainteté… je dis : il y a une nouvelle chance !", lance le pasteur Bienvenu Kukimunu, devant une centaine de fidèles subjugués et silencieux. Ce dimanche, l’homme d’église insiste lors de son prêche sur telle ou telle phrase, alterne les envolées lyriques et les silences. À ses côtés, un adolescent joue au piano une mélodie douce et calme. Dans le Zion Temple Celebration Centre, situé à Molenbeek, comme dans les autres églises évangéliques ouvertes ces dernières années en Région bruxelloise, les cultes sont rythmés, musicaux, et font participer activement les fidèles.

    Depuis près de 20 ans, cette branche chrétienne prônant une approche littérale de la Bible a le vent en poupe. Un certain nombre d’églises évangéliques ouvrent ainsi chaque année leurs portes dans la capitale, que ce soit dans de simples habitations, d’anciens ateliers ou espaces commerciaux.

    Le Conseil administratif du culte protestant et évangélique (CACPE) reconnaît aujourd’hui pas moins de 178 églises en Région bruxelloise, dont 140 font partie du Synode fédéral, la branche spécifiquement évangélique. "Il existe aussi d’autres églises qui ouvrent de leur propre initiative, et que nous ne connaissons pas", précise Geert W. Lorein, président du Synode fédéral.

    Alors que, dans la capitale, les lieux de culte catholiques sont de plus en plus désertés, voire désacralisés, le nombre d’églises évangéliques ne peut répondre à la demande, surtout issue des communautés latino-américaine et d’Afrique centrale.

    Dans les églises évangéliques, les fidèles viennent en famille et toutes les tranches d’âge sont présentes. "Ici, on a le privilège d’avoir un lien direct avec notre créateur. On reste dans l’intimité avec Dieu", résume Bosco, un habitant de Wemmel âgé de 28 ans. "Quand je peux, je viens aussi le mardi, sinon je commence à penser mal. Je me fortifie avec la parole de Dieu", insiste Marie-Louise, 43 ans, de Dilbeek.

    Chaque mois , les fidèles de la paroisse sont invités à payer la dîme, soit le dixième de leurs revenus. "C’est normal ! Il faut aider la communauté selon ses moyens", sourit cette fidèle.

    Un casse-tête pour les bourgmestres bruxellois 

    "C’est problématique ! La plupart de ces endroits sont inconnus et n’ont pas de permis d’urbanisme et d’environnement. La plupart ne sont donc pas en ordre du point de vue de la sécurité ! Il y a une double responsabilité : celle des propriétaires qui louent ces endroits, et celle des organisateurs !", explique le bourgmestre anderlechtois Eric Tomas (PS), au sujet des nombreuses églises évangéliques installées sur le territoire de sa commune. Des lieux de culte dont le nombre n’est donc pas connu avec précision par les autorités locales, un certain nombre étant ouvert dans de simples habitations ou des hangars. La multiplication du nombre de ces églises représente ainsi un véritable casse-tête pour les bourgmestres bruxellois, responsables de la sécurité des personnes sur le territoire de leur commune. En mai dernier, le bourgmestre jettois Hervé Doyen (CDH) avait fermé trois églises évangéliques africaines qui n’étaient pas en ordre sur le plan urbanistique. "Les trois sont, depuis lors, de nouveau ouvertes. Une des trois a lancé des démarches et il y a enquête publique. Les deux autres n’ont rien fait et ont déjà reçu des courriers de rappel et des mises en demeure. Si elles ne répondent pas, je les ferai de nouveau fermer", indique le maïeur humaniste.

  • Plein succès pour la Marche pour la Vie à Paris

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    C2x_ePwXUAA2BK0.jpgD'Emmanuelle Lucas sur le site du journal La Croix :

    La Marche pour la vie fait le plein à Paris

    Plusieurs dizaines de milliers de marcheurs ont défilé dimanche 22 janvier à Paris pour demander notamment le retrait du projet de loi sur l’extension du délit d’entrave à l’IVG.

    Des ballons oranges, jaunes, bleus. Des familles, des poussettes et trois générations au coude à coude. La 11e édition de la Marche pour la vie qui s’est déroulée dimanche 22 janvier à Paris a fait le plein. Une foule de 50 000 personnes selon les organisateurs s’est élancée de la place Denfert-Rochereau, noire de monde sous le soleil, au nom de la lutte contre l’IVG.

    Alors que le cortège s’élance sur les boulevards, il flotte comme un faux air de Manif pour tous. À la sono, le même tube de Stromae, « Papaoutai » (« papa où t’es ?). Des religieuses prennent des photos. Quelques religieux en habit et prêtres en col romain sont présents dans le cortège, tandis que 21 évêques ont soutenu la manifestation.

    Samedi, l’un d’entre eux, celui d’Avignon, Mgr Jean-Pierre Cattenoz, a d’ailleurs célébré la messe lors de la Veillée pour la vie. « Il a salué tout ce que nous devons à Jean-Paul II, qui a su parler à toute une génération de jeunes aujourd’hui parents », raconte Jean-Pierre Maugendre, l’un des organisateurs historiques de la Marche pour la vie.

    Relais de génération

    Car ce dimanche, c’est bien un relais de génération qui s’opère. « La génération qui, il y a quarante ans, s’est levée contre la loi de 1975 a eu des enfants qui défilent aujourd’hui à ses côtés, notre force est démographique ! », résume Jean-Marie Le Méné, président de la fondation Jérôme Lejeune, co-organisatrice de la manifestation.

    Ainsi Max, 18 ans, tient un stand de tee-shirts à l’effigie de la Marche. Il a fait ses premières armes de militants lors des manifestations de 2013 contre la loi Taubira. « Je viens d’une famille catholique. Je n’avais jusqu’alors pas vraiment conscience qu’il fallait mener ce combat. »

    Alice, 27 ans, fait aussi partie de la génération Manif pour tous. Avec son mari, elle s’est lancée dans une procédure d’adoption. « La question de la vie, on se l’approprie forcément en devenant adulte, estime la jeune femme. J’ai réfléchi à l’éducation que je voulais donner à l’enfant que j’accueillerai et je sais que ce qui compte à mes yeux, c’est qu’il puisse vivre libre et faire des choix en conscience. »

    Retrait du projet de loi sur le délit d’entrave

    Comme beaucoup de manifestants, la jeune femme a donc les yeux tournés vers l’Assemblée nationale, où le projet de loi sur l’extension du délit d’entrave à l’IVG doit être débattu en commission mixte paritaire mardi 24 janvier avant un examen en séance publique jeudi 26. Le retrait du texte est l’une des revendications de la marche de dimanche. Forte de sa mobilisation réussie, le mouvement voudrait désormais peser dans les débats.

    En cette année électorale, certains politiques avaient fait le déplacement. Christine Boutin et Philippe de Villiers étaient présents derrière les banderoles, tandis que le nom de Marion Maréchal-Le Pen a été acclamé, « pour son courage ».

    Le défilé a aussi fait une large place aux débats sur la fin de vie. Viviane Lambert, mère du patient paraplégique Vincent Lambert, présente, a été elle aussi applaudie. « Vincent est bien vivant, il essaie de communiquer. Il est notre espoir, il est notre combat. Faites-le lui entendre ! », a proclamé un organisateur dans un haut-parleur, avant de demander la réécriture de la loi Claeys-Leonetti, instaurant de manière encadrée, un droit à la sédation profonde et continue. Un texte qu’il a qualifié de « la loi sur l’euthanasie passive ».

  • Nous ne voulons pas financer l'avortement illégal en Afrique : signons la pétition

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    Nous ne voulons pas financer l'avortement illégal en Afrique

    18.584 personnes ont signé. Aidez-nous à augmenter ce nombre 20.000 signatures.

    Pour la première fois, un cardinal a appelé à signer une pétition de CitizenGO. C’était le 18 janvier 2017, il y a deux jours. Cette pétition même que vous pouvez signer à votre tour.

    Le cardinal Napier, évêque de Durban en Afrique du Sud a appelé, dans un Tweet, les pays occidentaux à arrêter de tuer les bébés africains. C’est que les agences occidentales, soi-disant de développement, utilisent l’argent du contribuable pour financer illégalement des avortements clandestins en Afrique.

    Un nouveau rapport révèle que la fondation « Marie Stopes International (MSI) », le plus grand « fournisseur » mondial d'avortement dans le monde, procède à des avortements clandestins en Ouganda et dans de nombreux autres pays africains.

     «Il n'y avait pas d'aide pour les femmes», explique Désiré Kirabo, l'ancien directeur d'une clinique de Marie Stopes International (MSI) à Hoima, en Ouganda. "Le seul service fourni est l'avortement."

    En fait, la fondation Marie Stopes International reconnait elle-même procéder à des avortements illégaux : Paul Cornellisson, directeur du programme MSI pour l'Afrique du Sud a déclaré, en 2017 devant les participants à une conférence : «Nous faisons des avortements clandestins partout dans le monde ». C’est pourquoi, en 2012, la Zambie a interdit à MSI d'opérer sur son territoire après que l'organisation ait commis plus de 500 avortements illégaux dans ce pays.

    Désiré Kirabo raconte que la clinique MSI dans laquelle il a travaillé en Ouganda a procédé à des avortements sur des jeunes filles mineures, a omis de signaler des viols et des violences sexuelles et a jeté les bébés dans les toilettes.

    Et qui paye pour ces avortements ? C’est le contribuable. A travers les programmes de développement des pays occidentaux !

    - En France, c’est l’Agence Française de développement,

    - Au Canada, c’est le « Global Affairs Canada »

    - Aux Etats-Unis, c’est la « United States Agency for International Development (USAID) »

    - Au Royaume-Uni, c’est le « United Kingdom Department for International Development (DFID) »

    Et nous pourrions continuer cette liste d’organismes nationaux dont l’objectif officiel est d’apporter une aide médicale et alimentaire aux pays les plus pauvres et qui détournent l’argent du contribuable pour tuer des enfants dans le sein de leur mère.

    Personne n’est au courant car officiellement ce n’est pas leur mission. À l'insu des contribuables occidentaux, leurs programmes nationaux de développement dépensent l'argent des contribuables pour financer l'avortement illégal dans les pays africains. L'USAID ou l’Agence française de développement ne sont pas autorisés, légalement, à utiliser leurs financements pour payer les avortements à l'étranger, mais Désireé Kirabo signale que sa clinique MSI cache les preuves de leurs pratiques abortives quand les inspecteurs viennent en visite !

    Voilà ce que l’on peut lire dans un rapport de 2012 produit par l’Agence française de développement et ironiquement intitulé : « Les femmes et les enfants d’abord…»  [voir page 21 du document ci-dessous]. Au-delà de la phraséologie technocratique, il faut comprendre : nous finançons illégalement l’avortement illégal…

    « Les partenariats avec les autres agences de coopération viseront à favoriser les cofinancements ou les délégations de fonds au bénéfice des pays prioritaires et de la simplification de l’aide. Ils seront également l’occasion d’échanger sur les approches et de promouvoir les savoir-faire français, notamment concernant la planification familiale, dans le cadre des engagements pris au Sommet du G8 à Muskoka et du Partenariat de Ouagadougou en matière de planification familiale. L’AFD continuera à développer une collaboration active avec les fondations philanthropiques (Fondation Bill & Melinda Gates, Fondation William & Flora Hewlett, Aga Khan…), d’autres bilatéraux (USAID, KfW, AusAid, JICA, Espagne, Belgique, Monaco,…), la société civile (Equilibres & Populations, Mouvement français pour le planning familial, AMREF, Marie Stopes International, IPPF, PSI, PESINET, MDM etc.).» 

    Le savoir-faire français en matière de Planning familial, on sait ce que cela signifie. Hélas ! A cet égard, je vous invite à lire, dans la revue « Cahiers Libres », l’excellent article de Marianne Durano, jeune normalienne et agrégée de philosophie (voir ci-dessous). Marianne a appelé le Planning familial en 2015 pour tester leur « soutien » et la manière dont il procédait face à une femme en détresse. Lisez cet article. Lisez-le vraiment, c’est éloquent !

    Et il en va de même pour la Belgique, la Suisse, le Canada et plus généralement, pour l’ensemble des pays occidentaux.

    Pour rappel, Marie Stopes, la fondatrice de MSI, était une eugéniste britannique radicale. Aujourd'hui, son organisation continue de cibler les non-Européens pour développer la pratique des avortements clandestins en Afrique. Ce n'est pas un hasard si, parmi les 37 pays où MSI opère, 16 sont des pays africains. Il y a une volonté de tuer. De contrôler les populations. Et c’est, sans doute, ce que l’Agence française de développement appelle pudiquement, dans son rapport, la «transition démographique » !

    Continuer à financer le MSI est une forme d'oppression culturelle et d'impérialisme occidental contre les peuples d'Afrique. Là précisément, où l'avortement est rejeté par la population, à une écrasante majorité. Cela doit cesser ! 

    Plus d'informations:

    "Aujourd’hui j’ai appelé le Planning familial" par Marianne Durano

    http://cahierslibres.fr/2015/01/aujourdhui-jai-appele-le-planning-familial/

    "Les femmes et les enfants d’abord…" : rapport de l'AFD

    http://www.dphu.org/uploads/attachements/books/books_1595_0.pdf

    WATCH the bombshell KILLING AFRICA report here!

    Exposing the MSI Mission in Africa

    The Stream EXCLUSIVE: Killing Africa: Stop Taxpayer Funding of Illegal Abortions in Africa

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  • Les défenseurs de la vie défilent aujourd'hui à Paris avec le soutien du pape

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    LA MARCHE POUR LA VIE REÇOIT LE SOUTIEN DU PAPE

     de genethique.org

    Dans une lettre adressée par la nonciature apostolique, représentation officielle du pape en France, au président de la Marche Pour La Vie qui est prévue à Paris dimanche 22 janvier, le Saint Père rappelle que « l’Eglise ne doit pas avoir de cesse d’être l’avocate de la vie, et ne doit pas renoncer à annoncer que la vie humaine doit être protégée sans condition, depuis le moment de la conception jusqu’à la mort naturelle »[1].

    Le Pape « salue cordialement les participants à cette manifestation » et les encourage « à œuvrer sans relâche pour l’édification d’une civilisation de l’amour et d’une culture de la vie ».

    [1] Discours aux évêques allemands en visite ad limina, le 20/11/2015.

    Sources: Marche pour la Vie (18/01/2017)

  • Embryon, qui es-tu ?

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    Blanche Streb, directrice des études d'Alliance VITA

  • Les raisons de la baisse du nombre d'avortements aux Etats-Unis

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    De Henrik Lindell sur le site de l'hebdomadaire "La Vie" :

    Pourquoi le nombre d'avortements ne cesse de baisser aux États-Unis

    Alors que le nombre d'avortements reste élevé et stable en France, il diminue sans cesse aux États-Unis. Un résultat imputable à la pression exercée par le mouvement pro-vie, mais aussi aux actions développées sous l'administration Obama.

    Le mouvement pro-vie en France, qui se mobilisera le 22 janvier lors de sa Marche annuelle, aurait peut-être raison de s'inspirer de son grand-frère américain : aux États-Unis, contrairement à la situation en France, le nombre d'avortements ne cesse de baisser. Une tendance qui s'affirme alors que que la mobilisation des anti-IVG se fait de plus en plus visible et que la plupart des États américains ont tendance à restreindre le droit à l'avortement.

    Comme le démontre l'institut Guttmacher, une organisation américaine favorable au droit à l'avortement, le taux d'IVG n'a jamais été aussi bas depuis que la pratique est légale, en 1973. Selon un communiqué publié le 17 janvier, le nombre d'IVG s'élevait en 2014 à 926.000, un chiffre en baisse constante depuis 1990, où l'on dénombrait pas moins de 1,6 million d'avortements. En chiffres relatifs, le taux d'IVG est tombé de 29,3 (pour 1000 femmes de 15 à 44 ans) en 1981 à 14,6 en 2014. Depuis 2011, la baisse serait de 14%.

    Une évolution spectaculaire que l'on peut comparer aux chiffres français quasi statiques depuis une quinzaine d'années : chez nous, le nombre d'IVG se situe entre 210.000 et 220.000 (en 2015 il était de 218.000) pour environ 800.000 naissances. En chiffres relatifs, cela correspondait en 2015 à un taux d'IVG de 14,9 (pour les femmes de 15 à 49 ans, une définition légèrement différente de celle en vigueur aux États-Unis). Cette proportion est pour la première fois supérieure au niveau américain actuel (qui a longtemps été beaucoup plus élevé qu'ici) et elle reste une des plus importantes en Europe.

    Pourquoi, donc, aux États-Unis, cette baisse est-elle possible ? Une première raison est sans aucun doute à chercher dans la conscientisation en général, qui est un fruit notamment du mouvement pro-life inspiré par la doctrine chrétienne. C'est la thèse défendue par plusieurs responsables religieux et mise en avant dans un article publié par la revue évangélique Christianity Today. De fait, depuis plusieurs décennies, il est de bon ton aux États-Unis, dans la classe politique en général, même chez les pro-choice, de vouloir faire baisser spécifiquement le taux élevé d'avortement, perçu comme un problème grave en soi. Or, en France, une partie importante des élus et des intellectuels cherche d'abord à faciliter le recours à l'IVG sans y voir d'emblée un quelconque problème éthique. Cela a particulièrement été le cas des gouvernements successifs sous François Hollande.

    Le bilan d'Obama meilleur que celui de Bush

    Aux États-Unis, le regard est très différent. À titre d'exemple, le « libéral » Barack Obama, qui a toujours ardemment défendu le droit à l'avortement, a toujours insisté, en même temps, sur la nécessité d'améliorer les conditions matérielles pour que les femmes enceintes seules et pauvres (celles qui avortent le plus) puissent mieux accueillir leur enfant. Il a aussi cherché à améliorer l'information sur les moyens contraceptifs (les préservatifs, par exemple) pour les jeunes, mais tout en insistant, en même temps, sur le caractère sacré de la sexualité et sur la responsabilité individuelle de chacun.

    Concrètement, l'information sur les moyens contraceptifs s'améliore, tout comme l'accueil pour les jeunes femmes seules. Ce à quoi on pourrait ajouter l'amélioration de l'accès aux soins en général aux États-Unis (grâce à l'Obamacare, notamment). Et de fait, c'est bien sous la présidence d'Obama que le taux d'avortement a baissé le plus. Son bilan en la matière est nettement meilleur que celui de George W. Bush qui, lui, se mettait pourtant en avant comme un champion de la lutte pro-vie. Pour le voir, il suffit de regarder l'infographie publiée par l'institut Guttmacher.

    Parmi les autres facteurs possibles, nombre de responsables du mouvement pro-vie, dont l'organisation Americans United for Life estiment qu'il y a un lien avec la multiplication des lois au niveau des États qui restreignent la possibilité de recourir à l'IVG. Ces six dernières années, une dizaine d'États ont adopté des mesures en ce sens. Ainsi, par exemple, l'interdiction de procéder à un avortement pendant le deuxième trimestre de la grosses. L'année dernière, pas moins de 43 États ont considéré différentes décisions allant de l'interdiction de financements publics aux cliniques pratiquant l'IVG à celles concernant les avortement envisagés pour des raisons génétiques. D'une façon générale, les États du Midwest, majoritairement républicains et conservateurs, pratiquent de moins en moins l'avortement. Néanmoins, l'Institut Guttmache dit n'avoir pas trouvé un lien évident entre les récentes restrictions pro-vie et la baisse du taux de l'IVG. Pour lui, elle s'expliquerait d'abord et surtout par l'amélioration de l'accès aux moyens contraceptifs.

    Un facteur d'apparence plus banale, mis en avant pour tous les observateurs, et qui pourrait jouer en faveur de la naissance d'un enfant serait tout simplement lié à l'utilisation accrue de l'échographie. Le fait de voir une image du bébé à naître aurait un effet tellement puissant sur les futurs parents qu'elle les dissuade de recourir à l'IVG. Plusieurs États américains ont ainsi sérieusement amélioré l'accès à cette technologie.

    SUR LE MÊME SUJET : Le mouvement pro-life américain a-t-il fait baisser le taux d'avortement ?

  • Le grand imam d’Al Azhar considère que la dhimmitude est anachronique

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    De Radio Vatican :

    Pour le grand imam d'Al-Azhar, la dhimmitude est un concept anachronique

    C’est un entretien qui marque une date importante dans l’histoire des relations interreligieuses en Egypte. Lors d’une interview télévisée le 13 janvier dernier, le grand imam d’Al Azhar, le cheikh Ahmed Al Tayyeb est revenu sur le concept de la dhimma, la protection que l’Etat musulman accordait aux minorités non-musulmanes à l’époque médiévale. La principale autorité du sunnisme a expliqué que ce terme était devenu anachronique. Un discours salué par le site terrasanta.net qui y voit «un petit pas important sur la voie du renouveau du discours religieux».

    La dhimma impliquait que les non-musulmans devaient s’acquitter d’un impôt (la jizya) en contrepartie d’une protection des autorités civiles. Ce qui revenait, de fait, à instaurer une inégalité administrative entre les citoyens. Mais selon le grand imam, appliquer la dhimma aujourd'hui, dans un contexte profondément différent, constituerait une «forme d'injustice et un manque de raisonnement scientifique». Pour le cheikh Al Tayyeb, tous les citoyens sont égaux, et les chrétiens, précise-t-il, «ne peuvent être considérés comme une minorité, un terme chargé de connotations négatives».

    Réchauffement des relations avec le Saint-Siège

    Le cheikh d’Al Azhar faisait, dans sa déclaration, essentiellement référence aux coptes, les chrétiens d’Egypte, souvent victimes de discriminations. «La citoyenneté, réclamée par les manifestants de la révolution de 2011, est la seule garantie de l'égalité et de stabilité pour la société d'aujourd'hui » a-t-il expliqué.

    Ahmed Al Tayyeb avait rencontré le Pape François le 23 mai 2016 au Vatican. Une visite historique qui avait confirmé le réchauffement entre l’institution du Caire et le Saint-Siège. A l’issue de cet entretien, le cheikh avait fait l’éloge du Souverain Pontife. Il avait aussi expliqué que les musulmans et les chrétiens souffraient ensemble de la violence et du terrorisme, qui frappe l’Egypte.

  • France : un catholique pratiquant sur deux voterait François Fillon

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    Un sondage exclusif Ifop pour Famille Chrétienne confirme une certaine adéquation entre François Fillon et le vote catholique pratiquant, à hauteur de presque 50 %. Mais Marine Le Pen reste en embuscade avec 25 % de suffrages. De Samuel Pruvot  dans l’hebdomadaire ‘Famille chrétienne » :

     

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    « Le match devrait se jouer entre François Fillon et Marine Le Pen. Selon un sondage exclusif Ifop pour Famille Chrétienne, le candidat LR totaliserait au premier tour de la présidentielle 49 % du vote des catholiques pratiquants (allant à la messe au moins une fois par mois) contre 25 % en faveur de Marine Le Pen. « Ce qui est nouveau dans ces résultats, » explique Jérôme Fourquet Directeur du Département Opinion d’Ifop, « c’est moins le tropisme des catholiques à droite que la répartition des voix entre François Fillon et Marine Le Pen. » Si le candidat de la Sarthe capte l’essentiel du vote catholique pratiquant, il perd presque 20 points chez les catholiques en général. « Les chrétiens pratiquants ont reçu cinq sur cinq tous les signaux envoyés par Fillon », analyse Jérôme Fourquet. Le dernier en date étant sa profession de foi de « gaulliste et chrétien » sur le plateau de TF1. On observe un phénomène inverse chez la candidate du Front national qui séduit plus les catholiques non pratiquants que les autres.

    Le vote catholique en faveur du FN est une relative nouveauté. « C’est le fruit du travail d’une Marion Maréchal-Le Pen », estime Jérôme Fourquet, « mais aussi l’impact des récents attentats en France. » Lors de la présidentielle 2012, un sondage Ifop pour Famille Chrétienne montrait que le vote des catholiques pratiquants pour le candidat FN était inférieur de 3,5 points à celui de la moyenne nationale. Tel n’est plus le cas aujourd’hui. Lors des élections départementales, en mars 2015, les catholiques pratiquants votaient à 15 % en faveur du FN. La percée du FN remonte aux régionales, en décembre 2015, avec un score de 25 %. Marine Le Pen bénéficie donc d’une sorte de marée montante, alimentée par le tsunami émotionnel des attentats notamment l’assassinat du Père Hamel. « Un quart du vote catholique va en direction de Marine Le Pen », résume Jérôme Fourquet. « Ce vote est stabilisé. C’est sans doute l’effet Fillon qui a entravé sa progression. »

    Le candidat Macron obtient certes 9 % des suffrages des catholiques pratiquants, mais cela reste très inférieur à sa moyenne nationale (17 %).

    On peut se demander où sont passés les catholiques de gauche. Les résultats sont cruels, à l’image des affres de la rue Solférino. Le candidat Valls obtient 7 % du vote catho pratiquant. « La gauche totalise à peine 20 % des suffrages si on compte Macron dedans », reprend Jérôme Fourquet. « Il faut dire que Macron a essayé d’envoyer des signaux aux catholiques, mais en usant des codes de la droite : Jeanne d’Arc à Orléans, le Puy du Fou ou encore la basilique Saint-Denis. Il aurait pu parler des migrants ou visiter Emmaüs ! »

    Dans le cas d’un second tour entre Marine Le Pen et François Fillon, ce dernier arriverait largement en tête chez les catholiques pratiquants avec 71 % de suffrages (63 % pour la totalité des catholiques).

    Cette photographie de l’opinion catholique est forcément mouvante. « Le scrutin peut réserver des surprises », admet Jérôme Fourquet. Sondages ou pas, les événements restent nos maîtres, comme disait le personnaliste Emmanuel Mounier.   »

    Ref. Présidentielle : un catholique pratiquant sur deux voterait François Fillon

    JPSC

  • A Bruxelles : Questions de bioéthique et Media Training

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    Questions de bioéthique et Media Training 

    Vous arrive-t-il de ne pas pouvoir vous positionner comme chrétien par rapport à toutes ces questions de bioéthique ? Et surtout, vous vous demandez peut-être comment communiquer en vérité, trouver les mots justes et aussi rejoindre la personne en souffrance dans son questionnement ?

    Ce cycle « Questions de Bioéthique » donne les outils et les arguments pour ouvrir le dialogue !

    Thèmes abordés : La grossesse et son arrêt – les tests prénataux et pré-implantatoires – la recherche sur les embryons – les soins palliatifs et l’euthanasie, …

    Approche :

    1.Comment s’approprier les questions d’aujourd’hui en matière de bioéthique ?

    2. Pourquoi certaines questions fâchent-elles ?

    3. Comment y répondre ? Est-ce encore possible de dialoguer et quels arguments utiliser ?

    4. Décryptage sémantique et formatage médiatique

    Par des exercices interactifs et une mise en situation (intervention écrite ou en public, entre amis, en radio, etc,…) ce cycle de 12 cours permettra à chacun de s’approprier les bases de la communication paisible autour de ces questions de vie et de mort, de la souffrance, de la vision de l’homme et de la place de la médecine en bioéthique.

    Cours animé par Carine Brochier

    Lieu : Institut d’Etudes Théologiques – Blvd St Michel, 24 – 1040 Bruxelles (Metro Montgomery)

    Horaire : les lundis de 13h30 à 15h30 à partir du 13 février 2017. (pas durant les congés scolaires)

    PAF : 50 euros à régler au compte de l’Institut Sophia : IBAN : BE65 363 005 515 296

    Infos : Tél : 0477 042 367

    Inscriptions par mail : carinebrochier@yahoo.fr

  • Le Vatican va-t-il soutenir les politiques de contrôle des naissances ?

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    De Riccardo Cascioli sur le site de la Nuova Bussola Quotidiana :

    Scandale au Vatican: une chaire offerte au théoricien de la bombe démographique et de l'avortement forcé

    L'homme, figure phare du contrôle des naissances, vient donner des leçons au Vatican sur la façon de sauver la planète en sacrifiant les hommes. Cela semble incroyable et pourtant c'est vrai. Nous parlons de Paul R. Ehrlich, biologiste américain devenu célèbre en 1968 avec le livre "The Population Bomb", la bombe démographique. Ce fut le début d'une gratifiante (pour leurs auteurs) saison de publications éco-catastrophique dans lesquelles l'homme était la véritable cible.

    En instillant la peur d'une explosion démographique incontrôlée, Ehrlich et combien d'autres qui  l'ont suivi ont incité les gouvernements et les organisations internationales à prendre des mesures drastiques de contrôle de la population: la stérilisation et l'avortement forcé sont depuis devenus normaux dans les pays en voie de développement. Pour ne citer qu'un exemple, on estime à 400 millions le nombre des enfants qui ne sont pas nés en Chine grâce aux suggestions d'Ehrlich et compagnie, et des dizaines de millions de filles ont été victimes d'avortements sélectifs (étant donné le choix, en Chine mais aussi en Inde et dans d'autres pays, où, pour des raisons culturelles et économiques, les familles donnent la préférence aux garçons).

    S'il y avait une justice, le Dr Ehrlich devrait être jugé pour crimes contre l'humanité mais bien au contraire, 39 ans après, il reçoit l'honneur d'entrer en grandes pompes au Vatican, invité par les Académies pontificales des Sciences et des Sciences Sociales guidées par Mgr Marcelo Sanchez Sorondo. L'occasion est un symposium au sujet de l'extinction biologique: "Comment sauver le monde naturel dont nous dépendons" tel est le titre de ce symposium qui aura lieu du 27 février au 1 mars.

    Tout naturellement, la présence de Ehrlich au Vatican a déjà suscité des protestations de la part de groupes pro-vie et d'associations américaines pro-famille, et pas seulement pour des raisons morales, mais aussi pour des raisons scientifiques : que pourrait jamais dire de si intéressant un Ehrlich qui a eu tout faux dans toutes les prévisions faites à l'époque avec tant de complaisance? "La bataille pour nourrir l'humanité tout entière est définitivement perdue", ainsi commençait le livre "The Population Bomb", qui annonçait dix millions de décès dûs à la faim, chaque année, aux États-Unis dès les années 70 du siècle dernier, ainsi que des centaines de millions qui auraient dû se produire en Chine et en Inde en raison de l'explosion démographique. Pourtant, si la population mondiale était à cette époque d'environ 3 milliards d'êtres humains, cette population a plus que doublé depuis près de quarante ans; non seulement ces sombres prédictions ne se sont pas vérifiées, mais on observe également que la population souffrant de malnutrition et de sous-alimentation a diminué en termes absolus et en pourcentage.

    Un charlatan donc, mais aux yeux des Académies pontificales évoquées ci-dessus, c'est un scientifique qui peut apporter une contribution importante à la sauvegarde de la planète, chose qui semble être maintenant la principale préoccupation des instances du Vatican. Il est donc juste - comme le demande une pétition lancée aux Etats-Unis - d'exiger que le Saint-Siège retire l'invitation adressée à ce sinistre personnage.

    Mais nous devons reconnaître que le vrai problème n'est pas la présence d'Ehrlich: il est normal qu'il soit sous le feu des critiques en raison de sa notoriété et du fait qu'il est le symbole de certaines batailles menées pour éliminer les hommes de la face de la terre. Mais le vrai problème réside dans le colloque lui-même, dans son approche des problèmes de la création: de telle façon que les autres intervenants sont - plus ou moins - sur la même ligne d'Ehrlich. Certains sont même célèbres au-delà du milieu universitaire, comme Mathis Wackernagel, inventeur avec William Rees de l'empreinte écologique (Ecological Footprint), une tentative pour établir scientifiquement la nocivité de l'homme pour la Terre.

    On pourrait continuer, et nous allons le faire durant les prochains jours et semaines, pour expliquer qui sont et ce que visent ces personnages qui pontifieront au Vatican pour l'occasion, et nous affronterons également leurs arguments - il vaudrait mieux dire leurs mensonges - qui sont présentés de la part des Académies Pontificales pour justifier la nécessité d'un tel rendez-vous.

    Il faut cependant être conscient que le Symposium sur "comment sauver le monde naturel" et la présence de Paul Ehrlich et compagnie ne sont pas une surprise. C'est plutôt le résultat d'un processus qui a commencé il y a longtemps au Vatican et qui compte au nombre de ses protagonistes le déjà évoqué Mgr Marcelo Sanchez Sorondo, argentin, et le Cardinal ghanéen Peter Turkson, ancien président du Conseil pontifical Justice et Paix, et aujourd'hui confirmé comme chef du nouveau super-dicastère pour le "Service du développement humain intégral» qui regroupe Justice et Paix, Cor Unum et les Migrants.

    En mettant l'accent au premier plan sur ladite situation d'urgence environementale et en s'appropriant le concept de «développement durable», on en arrive inévitablement à considérer l'homme comme un invité dangereux sur la planète, et à ruiner l'anthropologie chrétienne. Et c'est ainsi que, en dépit des déclarations contraires dans l'encyclique Laudato Si, sur le contrôle des naissances, on en admet d'abord la possibilité sous certaines conditions, puis l'on s'abstient d'intervenir sur le sujet, pour en devenir enfin des partisans déclarés.

    Il y a un peu moins de deux ans, en avril 2015, nous avons écrit que "l'Eglise se prépare à accepter le contrôle des naissances", à l'occasion d'une autre conférence consacrée au thème des changements climatiques. Là aussi la présentation du thème et les intervenants, parmi lesquels l'économiste onusien et théoricien du développement durable Jeffrey Sachs, ne laissaient aucun doute sur la voie que l'on suivait au Vatican. Puis sont arrivées, en décembre 2015, les déclarations choquantes du cardinal Turkson dans une interview à la BBC; il parlait ouvertement du caractère positif du contrôle des naissances, mais avec des méthodes naturelles (car on ne peut pas éviter un peu de moralisme).

    L'encyclique Laudate Si, tout en réaffirmant l'enseignement antérieur du Magistère, faisait place précisément, pour la première fois, au concept de «développement durable» qui, dans sa théorisation, voit un rapport conflictuel entre population, d'une part, et développement et environnement, d'autre part. La grande place consacrée à la question du changement climatique causé par l'homme a également donné d'autres armes à ceux qui depuis longtemps poussent l'Eglise vers des positions éco-catastrophique et antinatalistes. Or, cette nouvelle conférence au Vatican, Ehrlich ou pas Ehrlich, marquera une autre étape importante vers la pénétration de l'idéologie néo-malthusienne dans l'Eglise, qui conduira à soutenir les politiques de contrôle des naissances.

  • L'euthanasie des malades psychiatriques est-t-elle contraire à l'éthique ?

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    De Willem Lemmens, Professeur à l'Université d'Anvers (Centre d'éthique) (Traduction libre de la Tribune libre de Willem Lemmens le 20 Décembre 2016 sur Knack.be, sur Euthanasie Stop)

    L'euthanasie des malades psychiatriques est-t-elle non éthique ?

    « La négligence du législateur apparait 15 ans plus tard comme une erreur tragique. », écrit le professeur d'éthique Willem Lemmens, réagissant à la critique américaine de la loi belge sur l'euthanasie.

    Le comité d'éthique de l' American Psychiatric Association (APA) questionne la pratique de l'euthanasie de patients psychiatriques en Belgique et aux Pays-Bas. L'APA a l'intention de proposer à la WPA (World Psychiatric Association) qu'une demande d'éclaircissements soit faite aux collègues belges et néerlandais. L'organisation professionnelle américaine considère qu'on ne peut pas pratiquer d'euthanasie sur des patients psychiatriques. Ces patients ne sont pas en phase terminale de maladie, leur désir de mourir est inextricablement lié à leur pathologie complexe.

    Ceci rend impossible une appréciation objective de leur désir de mourir et du caractère sans issue de leurs souffrances, par ailleurs plus que réelles. De plus, la motion de l'APA met le doigt sur la problématique éthique fondamentale ; pour eux, il n'est pas possible d'administrer ou de fournir des moyens de donner la mort à des patients qui ne sont pas en phase terminale dans le contexte de la fourniture de soins psychiatriques. Pour l'APA, le serment d'Hippocrate n'est clairement pas un chiffon de papier.

    « L'euthanasie des malades psychiatriques est-t-elle non éthique ? »

    La ministre Maggie de Block n'est pas impressionnée : elle se rappelle les discussions approfondies tenues en 2002 au sujet de la loi sur l'euthanasie. Il faudrait peut-être d'abord rectifier la perception erronée de Madame la ministre. Dans ce pays et au début du siècle, les discussions préalables à la loi ont été importantes. Pour qui a suivi les débats, il est clair que, dès le début, l'euthanasie des malades psychiatriques a été pour quelques-uns un sujet de préoccupation. Mais, toute opposition a été rapidement tuée dans l'œuf par l'audace d'un lobby résolument favorable à l'euthanasie. Les arguments des partisans de la libre disposition absolue de soi-même étaient simples: on ne peut pas discriminer les malades psychiatriques ! il faut faire en sorte que la loi prévoie une consultation de plus d'un psychiatre ou d'un spécialiste pour les patients qui ne sont pas en phase terminale et laisser un intervalle d'un mois entre la demande et la pratique de l'euthanasie, et voilà, tout est réglé.

    La négligence du législateur apparait 15 ans plus tard comme une erreur tragique. Après quelques temps, des voix inquiètes se sont élevées en provenance du secteur psychiatrique.

    Lors d'une conférence rétrospective il y a quelques années ( nota bene, à l'Université Catholique de Louvain), je me rappelle qu'une soignante du secteur psychiatrique s'est levée et, hésitante, a dit que pour elle, ce sentiment de ''feel good' qui dominait la conférence ne cadrait pas : la loi sur l'euthanasie constituait peut-être un pas en avant pour les patients en phase terminale atteint de maladies physiques graves et incurables mais, dans son secteur, les soins psychiatriques, elle voyait plutôt de gros problèmes quand les patients demandaient l'euthanasie avec un insistant désir de mourir. Son intervention a été ignorée et m'a laissé avec de graves interrogations.

    « Depuis, un ou deux ans, apparaissent dans ce pays des histoires de personnes qui restent avec des traumatismes après qu'a été pratiquée l'euthanasie sur un membre de leur famille qui souffrait d'une maladie psychiatrique incurable et irréversible. »

    Ces êtres chers n'étaient pas en phase terminale. Des articles scientifiques d'experts belges ont présenté des dizaines de cas d'euthanasie en raison d'affections psychiatriques comme les balises d'un progrès éthique et médical. Les plaintes sporadiques de membres de la famille étaient considérées avec dédain comme un signe de 'troubles structurels' dans les familles concernées. Le récent rapport de la FCEE (la commission d'évaluation de l'euthanasie) reconnait pour la première fois le fait que les malades psychiatriques constituent pour l'euthanasie une catégorie à part.

    Mais, la commission souligne aussi que ce groupe est restreint : le docteur Wim Distelmans a commenté les chiffres en soulignant qu'il y a chaque année bien plus de morts d'accidents de la route. Pour information, de 2012 à 2015 les chiffres officiels d'euthanasie sont de 7 autistes, 8 schizophrènes, 17 bipolaires, 30 hommes et femmes avec un trouble de la personnalité et 82 personnes souffrant de dépression.

    Tout le monde ne trouve pas rassurante la réalité derrière ces chiffres. Quelle que soit la façon dont on la considère, l'euthanasie des malades psychiatriques est la fourniture d'une substance létale par un médecin à des personnes dont les souffrances sont plus que réelles, mais qui en principe peuvent encore vivre des années. Tous les psychiatres ne sont pas d'accord sur la signification d'une souffrance sans espoir ou incurable « du fait d'avoir tout essayé ». Pour ne pas parler du concept délicat de la libre disposition de la personne et de sa libre décision.

    Bien sûr, la souffrance psychique peut être une réalité irrémédiable avec laquelle, donc, il faut vivre le restant de ses jours. C'est précisément pour cette raison que l'aide inconditionnelle et active du psychiatre ou du psychologue est essentielle. Par ailleurs, les psychiatres savent d'expérience que la guérison ou un soulagement soudain est possible. Mais, au-delà de ces considérations médicales, il y a une considération éthique sur laquelle l'APA attire notre attention : l'introduction de l'euthanasie dans la psychiatrie signifie de facto la légalisation du suicide assisté. Là, le médecin est placé dans un tout nouveau rôle d'expert de la fin de vie. Un rôle qui dépasse radicalement ses compétences médicales et la finalité de la médecine Hippocratique.

    Eviter la tragédie du suicide classique ?

    Une minorité de psychiatres belges continue d'affirmer que l'euthanasie permet d'éviter la tragédie d'un suicide classique. Ne faut-il pas considérer le fait que les patients ont été euthanasiés (ou assistés dans leur suicide) par des médecins bien déterminés, alors qu'ils auraient pu rester en vie dans les mains d'autres docteurs ?

    Pour les psychiatres américains, ce qui se passe en Belgique est une question de déontologie médicale et d'éthique fondamentale ».

    Dans un article écrit par des partisans de l'euthanasie de malades psychiatriques, il est dit franchement que, en cas de souffrance purement psychique, il y a un facteur subjectif très important aussi bien pour le patient que pour le médecin. Des recherches complémentaires sont donc souhaitables. Mais, dans l'intervalle, des dizaines de patients sont morts.

    En Belgique et aux Pays-Bas, des constatations de ce type ne déclenchent pas des tempêtes de protestations. Mais à l'étranger, les psychiatres américains froncent les sourcils. A raison. Si l'on extrapole les chiffres cités aux Etats-Unis et leur grosso modo 300 millions d'habitants, cela signifierait pour une période de quatre ans l'implication active des psychiatres américains dans 6000 euthanasies à la demande de patients souffrant de maladies psychiques ou de troubles du comportement, mais n'étant aucunement en fin de vie.

    C'est pour cette raison que les psychiatres américains tirent la sonnette d'alarme. Ne vous y trompez pas ! Ils ont bien étudié ce qui se passe en Belgique. C'est ce que j'ai pu constater en Octobre de cette année au congrès annuel de la ASBH (American Society for Bioethics and the Humanities). Pour eux, ce qui se passe en Belgique est une question de déontologie médicale et d'éthique fondamentale. Cela transcende la simple idéologie politique et la législation d'un pays.

    Il s'agit de l'intégrité de la psychiatrie elle-même et du maintien des principes fondamentaux sur lesquels un bon soin médical doit être fondé. Les politiques et le monde médical belge ont tout intérêt à ne pas éviter le dialogue avec ces experts.

  • Rouvrir le débat sur ce qu’est la mort dans la dignité

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    Mourir dans la dignité : quel est le rôle du droit et de la politique lorsqu'il s'agit de construire une culture valorisant la vie à chaque instant? Le 28 novembre, le bureau bruxellois d'ADF International a lancé la campagne « Affirmer la dignité » ou #AffirmingDignity. Plusieurs vidéos de court métrage traitent de cette question de société et demandent un nouveau débat sur ce qu’est la mort dans la dignité.