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Sexualité - Page 32

  • Comment les enfants sont endoctrinés à l'école

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    Du site du Figaro via le site "Pour une école libre au Québec" :

    France — Comment on endoctrine nos enfants à l’école

    13 Nov 2021

    Au nom de la « diversité » et de son corollaire pédagogique, l’« inclusion », les idéologies woke ont pénétré dans le temple scolaire avec la complicité d’une partie du corps enseignant et par le biais des outils pédagogiques.

    Sara * (1) est lycéenne dans un établissement sans histoire de la banlieue parisienne. Son lycée n’est ni huppé ni ghetto. L’équilibre du « vivre-ensemble » y est fragile, mais il tient. Sara est métisse, ses camarades sont d’origines diverses. Ils sont blancs, noirs, maghrébins, asiatiques, mais pour elle, comme pour eux, la différence n’a jamais été un sujet de débat ni un problème… Jusqu’à ce fameux cours d’éducation morale et civique intitulé : « Le racisme anti-Blancs existe-t-il ? » Une question qui n’en était pas une, selon la lycéenne, tant l’enseignante a verrouillé les échanges pour imposer sa réponse : « Non, il n’existe pas. » Les élèves ont été invités à se définir comme « racisés » ou « non racisés » et ont découvert les notions de « privilège blanc », de « racisme systémique », etc. Une véritable initiation à la sémantique décoloniale !

    « Ce cours a tout changé dans la classe, affirme Sara. Nous nous entendions bien, il y avait de la solidarité, du respect et de la bienveillance entre nous. Mais certains ont commencé à se voir comme des victimes de racisme, à ne parler que de cela. La boucle WhatsApp de la classe est devenue un champ de bataille avec deux camps qui s’affrontaient. Il y avait les Blancs accusés de racisme et les “basanés” de la classe qui parlaient d’esclavage, de colonialisme, d’inégalité. Ce cours n’a pas fait réfléchir. Il a installé un climat de haine et transformé en victimes certains de mes camarades qui allaient très bien jusque-là. » Du haut de ses 15 ans, la jeune fille interroge cette notion de racisme à sens unique, mais aussi et surtout la démarche de cette prof : « J’ai été frappée par l’impossibilité de discuter cette théorie. Je ne comprenais pas. Pour moi, le racisme, c’est d’abord de la bêtise. Et la bêtise n’a pas de couleur de peau. Heureusement, j’ai pu en discuter avec mes parents qui m’ont rassurée. Ils m’ont expliqué que ce cours était de l’idéologie déguisée. Ils m’ont parlé des thèses indigénistes et racialistes. Dans notre classe, plus rien n’a été comme avant après ça. La prof a changé d’établissement l’année suivante. Elle est partie sans essayer de réparer les dégâts. »

    « Idéologues du bien »

    L’anecdote ne surprend pas l’essayiste Fatiha Boudjahlat (2). Professeur d’histoire et géographie dans un collège de Toulouse, elle est en colère : « C’est terrifiant ce qu’il se passe aujourd’hui, s’exclame-t-elle. L’école est gangrenée par des idéologues. Ils avancent masqués, en utilisant leurs cours et leur autorité de professeurs pour faire de la propagande politique sous couvert de générosité et de respect de la diversité. » C’est ce qu’elle appelle « le complexe du missionnaire en Afrique » : « Ils veulent “sauver” les gamins en leur révélant leur statut de victimes, en faire de bons indigènes, avec la haine de l’État et de la France. Ce sont des agents du séparatisme. »

    Ses formules volontairement chocs donnent la mesure de son désarroi. Que dire à cette élève noire qui lui raconte, en larmes, que son professeur d’anglais, après avoir projeté à toute la classe un film sur le Ku Klux Klan, l’a reprise au cours de la discussion qui a suivi en lui affirmant : « Tu n’es pas française, tu es afro-américaine ! » « Cette ado est originaire de Guyane, soupire Fatiha Boudjahlat, et son enseignante lui refuse le droit de se définir comme française. C’est incompréhensible pour cette jeune fille. »

    Après l’assassinat de Samuel Paty, j’ai assisté à un grand moment de folie ­collective ­durant lequel ils ­essayaient de comprendre et de justifier cet acte abominable. J’avais envie de hurler.

    Un professeur de lettres

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  • "Il y a un lien entre la confusion doctrinale et la dépravation d’un nombre relativement important de clercs"

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    De Denis Crouan sur Pro Liturgia :

    4 novembre 2021

    Il est devenu de plus en plus évident, en apprenant la quantité incroyable de scandales de toutes sortes qui secouent l’Eglise, qu’il y a eu, dans les cinquante dernières années, de considérables défaillances quant au discernement des candidats au sacerdoce dans les séminaires. Il faut dire avec force que tous ces scandales trouvent leur racine dans un problème de spiritualité. Ce pourrait être facilement démontrable.

    Ainsi donc, pour s’assurer que le « sacerdoce célibataire » ne devienne pas un refuge pour des hommes à la sexualité déviante ou rencontrant des problèmes affectifs, il faut un discernement des vocations qui doit être accompli par des supérieurs eux-mêmes équilibrés, et ce dès les premières années de séminaire.

    Mais pour pouvoir discerner, encore faut-il avoir des critères de discernement : des critères objectifs, clairs et précis, qui permettent de savoir si tel ou tel candidat dispose ou pas des aptitudes requises. Ces critères doivent nécessairement reposer sur une vision claire de ce qu’est le sacerdoce, de ce qu’exige la vie sacerdotale. En effet : si l’on entretient une conception floue du sacerdoce, si la théologie du sacerdoce du Christ et de celui du prêtre comme “alter Christus”, chaste, pauvre et obéissant, dont la vocation première est d’offrir le Sacrifice eucharistique est relativisée ou n’est plus enseignée, si l’on remplace cette théologie par une conception très vague du prêtre dans lequel celui-ci n'est vu que comme une sorte d’animateur social débordant de générosité, comment tirer d’une telle conception de ce qu’est le prêtre des critères précis, clairs et exigeants ? C’est parfaitement impossible. Une saine théologie du sacerdoce est, comme l’a rappelé Benoît XVI lors de son voyage pastoral à Cologne, le fondement nécessaire sur lequel reposent les critères de discernement des vocations.

    N’en déplaise aux progressistes de tous poils, il est donc clair qu’il y a un lien entre la confusion doctrinale et la dépravation d’un nombre relativement important de clercs. Mais allons plus loin : la théologie du sacerdoce, comme toute théologie vraiment catholique, ne peut se maintenir que si elle repose sur une spiritualité authentique dont le cadre d’expression par excellence reste la Liturgie. Or, la Liturgie est aujourd’hui dans le triste état que l’on sait...

    La situation apparaît donc dans toute sa clarté : la crise de la foi et de la spiritualité s’exprime dans l’effondrement de la liturgie. Elle y a aussi, d’une certaine façon, sa source. Il en résulte un affadissement considérable de la théologie du sacerdoce, qui ne peut dès lors plus servir de base à l’élaboration de critères de discernement dignes de ce nom.

    De ce fait, des individus qui n’auraient jamais dû l'être sont admis aux ordres sacrés, avec les conséquences que l'on sait. Spiritualité, liturgie, théologie, doctrine, discipline, morale : dans l’Eglise, tout est cohérent et tout se tient, tout « s’entre-tient ».

  • Les différences entre hommes et femmes apparaissent très tôt dans le développement embryonnaire

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    Une synthèse de presse de gènéthique.org :

    Les différences hommes-femmes apparaissent très tôt dans le développement embryonnaire

    2 Nov, 2021

    Les disparités de santé entre les hommes et les femmes sont connues depuis longtemps, bien que les mécanismes qui les sous-tendent dans la santé et les maladies cardiaques soient restés inconnus. Les hommes et les femmes diffèrent dans la prévalence, les réponses au traitement et les taux de survie de toute une série de maladies. Pour les maladies cardiaques, les femmes s’en sortent presque uniformément beaucoup moins bien que les hommes.

    Publiées dans la revue Development Cell[1], des scientifiques de l’université de Caroline du Nord à Chapel Hill et de l’université de Princeton suggèrent que les différences d’expression des protéines hommes-femmes se produisent immédiatement après la transformation des cellules embryonnaires en cellules cardiaques appelées cardiomyocytes. Il s’agit du stade le plus précoce du développement cardiaque, bien avant que l’embryon ne soit exposé aux hormones sexuelles. Frank Conlon, professeur de génétique et de biologie à l’Université de Caroline du Nord, coauteur principal de l’étude explique que « l’expression des protéines diffère entre les cœurs mâles et femelles à la période embryonnaire, avant la détermination primaire du sexe et avant que l’embryon ne soit exposé aux hormones sexuelles ».

    La compréhension de la biologie de base du développement du cœur à ce stade très précoce fournit des informations cruciales aux biologistes des cellules souches, qui souhaitent utiliser les cellules progénitrices cardiaques pour la régénération du tissu cardiaque et d’autres thérapies de remplacement du cœur.

    Source : Cell Science (26/10/2021) – Photo : S. Hermann & F. Richter de Pixabay

    [1] Shi W, Sheng X, Dorr KM, et al. Cardiac proteomics reveals sex chromosome-dependent differences between males and females that arise prior to gonad formation. Dev Cell. 2021:S1534580721007668. doi: 10.1016/j.devcel.2021.09.022

  • La soupe théologique servie à nos professeurs de religion

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    D'Ivo Van Hemelryk sur le Forum Catholicum :

    La Congrégation pour la Doctrine de la Foi a répondu négativement à la question du Synode des évêques allemands de savoir si les relations LGBT peuvent être consacrées. Dans une interview à l'attention des enseignants religieux flamands, d'importants théologiens de Louvain critiquent vivement cette réponse. Dans cet article leurs réponses sont à leur tour évaluées de manière critique et placées dans le contexte plus large du déclin de l’Église d’Europe occidentale.

    La soupe théologique servie à nos professeurs de religion

    Interview par Thomas de Roger Burggraeve, Ilse Cornu et Thomas Knieps-Port le Roi sur le Responsum

    Thomas est le site leader pour les professeurs de religion du Réseau flamand de l’enseignement catholique, dirigé par le Prof. Dr. Didier Pollefeyt. Lui et les personnes interrogées ont des postes importants à la Faculté de théologie et d’études religieuses de la KU Leuven. La première instance est en quelque sorte un « spin-off » ou une voix de la seconde et cette interview est donc offerte comme un soutien de base aux enseignants de l’éducation catholique. Le texte intégral peut être lu en néerlandais à l’adresse suivante :

    https://www.kuleuven.be/thomas/page/standpunt-vaticaan-homoseksualiteit/

    28-10-2021

    Dans ces réponses théologiques on rencontre pas mal de mélanges de sens. Il s’agit d’une approche méthodique fréquemment utilisée dans la théologie contemporaine pour conformer l’enseignement catholique à la « pensée contemporaine », ou à ce qui est propagé en tant que tel. Les nouveaux points de vue sont présentés comme « hautement scientifiques » alors qu’ils sont imprégnés de subjectivité. L’interprétation chrétienne du concept de « loi naturelle » est rejetée comme démodée et remplacée par une vision moderniste de l’homme, présentée comme « personnalisme ».

    En cela, il y a encore peu ou pas de place pour les dimensions purement spirituelles de l’homme, tandis que la morale évangélique doit céder la place aux priorités presque inquisitoires d’un “amour” avec des significations mondaines flexibles. On choisit le sens le plus approprié pour soutenir la position proposée. Même les sciences naturelles sont violées, car l’expérience de la sexualité humaine est présentée comme pratiquement statique, alors que cela est scientifiquement très discutable.

    De plus, la dimension spirituelle, qui fait que l’homme s’élève au-dessus de ses instincts animaux et de ses désirs sexuels à la lumière du plan de salut de Dieu et de notre destinée ultime, est presque complètement ignorée. L’excuse pour cela sont les « nouvelles connaissances scientifiques », comme si la morale catholique pouvait ou devait être basée sur cela et non sur ce que Dieu nous prescrit à partir de Son plan pour l’homme. « Par-dessus tout, aimer un Dieu » devient dans la nouvelle théologie « avant tout aimer l’homme » (comme il préfère être).  L’accent est davantage mis sur les « valeurs » utilitaires, telles que l’expérience personnelle du plaisir, basée sur de « nouvelles   connaissances scientifiques », pour remplacer l’enseignement de l’Église apostolique qui est de facto rejeté comme dépassé.

    On aboutit ainsi à une déconnexion radicale entre le sens naturel de la sexualité (c’est-à-dire assurer une reproduction durable) et son expérience, comparable à la propagande pour un régime qui se concentre sur nos préférences gustatives, sans tenir compte des conséquences sur la santé.  À cette fin, tous les registres de la pensée moderniste sophistiquée sont utilisés et le résultat est un fourre-tout duquel chacun prend ce qu’il veut, en suivant sa propre « conscience bien formée ». Il n’est pas étonnant que les pays européens où ce modernisme s’est implanté soient les seuls où le catholicisme est en déclin dans tous les domaines (voir le rapport de l’agence missionnaire Fides qui a été distribué le 24-10-2021). Qui, après tout, s’intéresse encore à cette soupe théologique contaminée ?

    En revanche, je voudrais faire référence, entre autres, à l’article nuancé et équilibré du Fr. René Stockman à ce sujet : voir https://forumcatholicum.com/rome-2/10/ .

    Examinons de plus près quelques passages de cette interview. Les réponses de l’équipe théologique sont indiquées en italique (traduction propre).

    Depuis le Concile Vatican II (1962-1965) une attention beaucoup plus grande a été accordée aux relations durables, pour l’amour dans une alliance et donc pour la qualité d’être ensemble comme une « valeur intrinsèque ». Il n’est donc pas acceptable que l’amour entre deux hommes ou deux femmes qui prennent bien soin l’un de l’autre, qui sont fidèles et aimants, qui veulent vivre ensemble dans la réciprocité et la durabilité et élèvent souvent aussi des enfants, soit objectivement appelé désordonné.

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  • Une corrélation entre homosexualité et pédophilie dans l’Église semble évidente

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    De Guillaume Cuchet, en "tribune" sur le site du journal La Croix :

    « Il y a bien une corrélation entre homosexualité et pédophilie dans l’Église »

    Le rapport Sauvé montre que dans l’Église, la majorité des victimes d’abus sont des garçons. Pour Guillaume Cuchet, il y aurait une corrélation entre la prévalence du recrutement homosexuel dans le clergé, et la surreprésentation des rapports de même sexe parmi les abus recensés. Ce qui ne veut pas dire, évidemment, un lien de causalité directe.

    Le rapport Sauvé a bien montré trois choses : la massivité du phénomène des abus sexuels sur mineurs dans la société, sa prévalence dans l’Église et le fait que, dans cette dernière, 80 % des victimes sont des garçons, souvent âgés de 10 à 13 ans, alors que c’est l’inverse dans le reste de la société (70 % de filles, plutôt de 15 à 17). Or, autant on a commenté abondamment les deux premiers faits, autant le troisième est resté jusqu’à présent dans l’ombre. Ce qui ressort pourtant bien du rapport, c’est la prévalence dans l’Église, parmi les abuseurs, d’une forme d’homosexualité pédophile et éphébophile, qu’on appelait jadis « pédérastie ». Elle était déjà bien repérée, dans les années 1950-1960, par les psychiatres ou les spécialistes du problème dans l’Église. Le rapport vient confirmer le phénomène, mais on a l’impression qu’il hésite un peu à le penser.

    Le problème est sensible parce qu’il attire l’attention sur deux autres faits embarrassants : la prévalence du recrutement homosexuel dans le clergé, d’une part, et la surreprésentation des rapports de même sexe parmi les abus recensés, y compris en population générale, de l’autre. Le rapport ne calcule pas ce dernier taux, mais on peut le faire à sa place : il tourne probablement autour de 30 %. On voit la disproportion par rapport à la part probable additionnée de l’homosexualité et la bisexualité dans la société globale.

    À quoi tient cette corrélation

    Il y a donc bien une corrélation entre homosexualité et pédophilie, tout particulièrement dans l’Église, ce qui ne veut pas dire, évidemment, un lien de causalité directe.

    À quoi peut-elle donc bien tenir ? Si on lit le rapport, on voit apparaître, en ordre dispersé, trois explications possibles du phénomène qui ne sont pas exclusives.

    En premier lieu, ce qu’il appelle un effet d’opportunité, c’est-à-dire le fait que, jusqu’à une date récente, les clercs, dans les paroisses, les écoles, les mouvements de jeunesse, étaient surtout au contact d’enfants de sexe masculin. Dans cette hypothèse, c’est l’occasion, c’est-à-dire les possibilités de prédation, qui fixe la pulsion pédophilique sur un sexe plutôt qu’un autre. La chose peut paraître surprenante du point de vue psychologique mais elle est, paraît-il, bien attestée.

    En second lieu, un effet de formation lié notamment à la domination, jusque dans les années 1960, de la filière des petits et grands séminaires (ou noviciats pour le clergé régulier). Au début des années 1960 encore, les trois quarts du clergé français étaient issus de vocations d’enfant discernées précocement et entretenues jusqu’à l’ordination par une éducation très enveloppante. On en a souligné les tendances homophiles. La disparition de cette filière, dans les années 1960-1970, contribue sans doute à expliquer pourquoi la prévalence ecclésiale du phénomène, très nette avant cette date, l’est beaucoup moins par la suite.

    En troisième lieu, un biais de recrutement lié à l’obligation du célibat ecclésiastique, problème que, curieusement, le rapport néglige, sous prétexte que la plupart des abus dans la société proviendraient des familles. C’est rater leur spécificité ecclésiale. L’historiographie du sujet a pourtant suggéré depuis longtemps que cette obligation avait objectivement fonctionné dans le temps long comme une prime paradoxale au recrutement homosexuel, et donc aussi, probablement, à ce petit contingent de pédophiles parmi eux qui ont fait beaucoup de dégâts. Ici le rapport Sauvé fait le pont bien malgré lui avec le livre de Frédéric MartelSodoma, qui a défrayé la chronique en 2019. On n’a pas de chiffres officiels sur la proportion d’homosexuels dans le clergé, mais ceux qui circulent en voix off sont très élevés.

    Quel « système »

    On rejoint par là le problème du caractère dit « systémique » des abus sexuels dans l’Église. Le terme est employé à plusieurs reprises dans le rapport sans jamais être défini de façon précise. On voit bien cependant ce qui a pu constituer cette « systémicité ».

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  • L'avortement est un échec pour les femmes

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    De Autumn Jones sur The Catholic World Report :

    L'avortement est un échec pour les femmes

    Un entretien avec Angela Wu Howard, juriste chez Becket, une organisation à but non lucratif qui se concentre sur les questions de liberté religieuse.

    26 octobre 2021

    Le 1er décembre, la Cour suprême des États-Unis doit entendre les arguments dans l'affaire de l'avortement Dobbs v. Jackson Women's Health Organization. De nombreux experts juridiques estiment que cette affaire constitue le test le plus important à ce jour de Roe v. Wade, la décision de 1973 qui a légalisé l'avortement dans tout le pays. L'enjeu est la constitutionnalité de la loi de 2018 du Mississippi interdisant la plupart des avortements après la 15e semaine de grossesse.

    Comme pour toute affaire très médiatisée devant la Cour suprême, des dizaines de mémoires d'amicus curiae, ou "ami de la cour", ont été déposés à la fois en faveur et en opposition à la loi du Mississippi.

    Angela Wu Howard, juriste qui a pratiqué le droit aux États-Unis et à l'étranger, est l'une des signataires d'un mémoire d'amicus curiae soutenant la loi pro-vie du Mississippi. Le mémoire fait valoir que les "opportunités sociales, économiques et politiques" des femmes étaient déjà en augmentation avant Roe, et que l'avortement n'est pas nécessaire à la réussite socio-économique des femmes.

    Ce qui suit est une transcription de l'interview de l'AIIC avec Howard. Elle a été modifiée pour des raisons de longueur et de clarté.

    CNA : Quel est votre parcours personnel et religieux ? 

    Mes parents ont immigré ici [aux États-Unis] en provenance de Taïwan et j'ai grandi dans le Queens, à New York, et dans la banlieue du New Jersey. Je suis un catholique converti. Je suis devenu chrétien à l'âge adulte et j'ai été baptisé dans l'Église d'Angleterre à Bruxelles pendant une année à l'étranger, puis je suis devenu catholique environ 12 ans plus tard.

    CNA : Comment êtes-vous arrivée au point où vous en êtes professionnellement ?

    J'ai étudié l'histoire intellectuelle moderne pendant mes études universitaires et j'ai toujours été intéressé par la façon dont les gens pensent. J'ai fait carrière dans le droit international de la liberté religieuse, puis je suis retourné à l'école pour obtenir un doctorat en philosophie du droit.

    CNA : Qu'est-ce qui vous a amené à signer l'amicus brief avec les 239 autres femmes ?

    Je travaille pour Becket, qui est un cabinet d'avocats d'intérêt public à but non lucratif qui défend la liberté de religion des personnes de toutes confessions. Nous comptons parmi nos clients des bouddhistes, des chrétiens, des hindous, des juifs, des musulmans, des sikhs et des zoroastriens. Becket a déposé un amicus curiae dans cette affaire qui se concentre uniquement sur les implications de la liberté religieuse, en faisant valoir que la structure constitutionnelle de Roe et Casey [l'affaire historique de 1992 Planned Parenthood v. Casey, qui a affirmé un droit à l'avortement] a intensifié les conflits de liberté religieuse là où il n'y en avait pas besoin, et en exhortant la Cour à remplacer le cadre de Roe afin que la liberté religieuse ne soit pas une telle procuration pour l'avortement.

    Par ailleurs, je connais l'une des auteurs du mémoire [des femmes universitaires et professionnelles], Erika Bachiochi. Elle m'a demandé de signer ce mémoire déposé au nom de femmes universitaires et professionnelles ayant des diplômes de fin d'études. Je l'ai lu et je l'ai approuvé, alors je l'ai signé à titre personnel. Je ne pense pas que les lois de notre nation devraient être fondées sur un mensonge, et ce mémoire corrige les faits.

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  • Chercher le queer qui est en soi

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    De Louis Daufresne sur La Sélection du Jour :

    Cherche le queer qui est en toi

    Vous êtes hétéro, vous avez plus de 50 ans et vos enfants sont au collège ou au lycée ? Alors, lisez ce papier du Monde de Maroussia Dubreuil, actrice, mannequin et de temps à autre journaliste. La jeune femme aime disséquer les mœurs, « comme le fait un ethnologue avec une tribu amazonienne », selon l’expression figurant sur son livre reportage dédié à Monaco. « Fascinée par les ultra-riches », elle se présente « comme la Lévi-Strauss des grandes fortunes ». Son ton s’y veut aussi drôle qu’informatif. Dans cette enquête sur les amours adolescentes, Maroussia Dubreuil ne nous fait pas rire mais nous informe sur le changement de paysage mental qu’elle se réjouit d’observer dans une partie de la jeunesse.

    Citons un seul paragraphe in extenso :

    « "Je suis tellement hétéro que je n’arrive même pas à embrasser une fille, et ça me rend triste", se désole Clara, 14 ans, collégienne homosensible, fille de commerçants, qui n’a pas coché les cases #comphet. "La moitié de mon collège est bi, c’est stylé. Moi, je n’y arrive pas." Le 17 septembre, la jeune Tourangelle a dévoré la saison 3 de la série Netflix Sex Education, chronique d’un lycée idéal surnommé "le lycée du sexe", dans lequel même Adam, le caïd hétérobeauf – disons-le, il s’habille mal et il renifle –, tombe amoureux d’un gay assumé, et une chercheuse d’aliens découvre les caresses intergalactiques de sa meilleure amie. "Et moi ? ", s’est demandé Clara. »

    Les gens normaux n’ont plus qu’à se rhabiller, au propre comme au figuré. Normaux ? Les suppôts de l’hétéronormativité, devrais-je dire. Dans cet extrait, la jeune Clara aimerait être bi mais « n’y arrive pas », et le dit comme si elle confessait une tare. Cela donne une idée de la pression sociale qu'elle subit dans ce milieu traditionnellement mimétique de la jeunesse.

    Si LSDJ sélectionne ce papier, c’est qu’il nous invite à tirer quelques leçons simples :

    Pour se mettre en valeur, les politiques (écolos exceptés) usent et abusent d’un langage sculpté dans le marbre des vieux concepts descendants hérités de l’histoire (nation, souveraineté, peuple, etc.). Ces mots sont posés comme des objets sur une étagère. En tout cas, ils prennent la poussière et peu à peu se rident et se figent. Que peuvent des principes face à la pensée gender fluid, faite de fun et de fuck ?

    Un autre lexique surgit, porteur de nouvelles normes, de nouveaux stéréotypes destinés à remplacer les anciennes attitudes face à la vie. Ces nouveaux choix sont-ils récréatifs, jouissifs, intempestifs ? Ils n’en seront que plus vrais et sérieux. « Les mœurs recèlent les croyances », dit Chantal Delsol. La philosophe date la fin de la chrétienté, titre de son dernier livre, à l’arrivée de la pilule (1967).

    L’enquête de Maroussia Dubreuil reflète la pénétration d’une nouvelle croyance dans la partie la plus malléable, innocente et idéaliste de la société. Les jeunes doivent savoir que leur corps est disponible au marché, que la mondialisation du désir est leur horizon indépassable. Notre regard les empêche de s’aimer, et surtout de s'aimer n’importe comment. Car on parle bien d’amour, un mot absent du registre politicien. Relisons le chapô : « Pour les collégiens et lycéens de 2021 (…) qu’ils soient hétéros, homos, bi, panromantiques ou asexuels, pour eux le sexe et le genre comptent moins que la personne aimée. » « Personne aimée », ces mots ont quelque chose de suranné, décalé dans l’ambiance hypersexualisée qui nous submergent au gré de ces lignes.

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  • L'arrêt de la pilule : une libération

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    Bien sûr, cet article de (sur le site de La Libre) ne constitue pas une charge contre la contraception en tant que telle, bien loin de là, mais ce rétropédalage concernant la pilule est intéressant d'autant plus qu'une ouverture y est pratiquée en faveur des méthodes naturelles. Nous le relayons sans souscrire bien évidemment aux alternatives artificielles proposées ni à la pratique "libérée" de la sexualité telle qu'elle y est présentée :

    20 octobre 2021

    Ces femmes ont décidé d'arrêter la pilule: "J'ai eu la sensation de redécouvrir qui j'étais vraiment"

    Aujourd'hui, de plus en plus de femmes arrêtent la pilule - et les contraceptifs hormonaux de façon plus générale - afin de se tourner vers d'autres méthodes de contraception plus naturelles. Pourquoi font-elles ce choix? Comment se sentent-elles ensuite? Est-ce si facile d'arrêter la pilule? Explications.

    Dans les discussions entre filles, il y a souvent un moment où le sujet de la contraception est mis sur la table. D'une part, parce que c'est une charge mentale qui pèse encore trop souvent sur les femmes et, d'autre part, parce que beaucoup en ont marre de prendre des hormones depuis des années. Preuve que le sujet est brûlant, notre demande de témoignages a reçu des dizaines et des dizaines de réponses en l'espace de quelques minutes. Toutes voulaient partager les raisons qui les ont amenées à arrêter la pilule.

    Précisons d'emblée que ce moyen de contraception convient à beaucoup de personnes, et que nous ne voulons en aucun cas les encourager à le laisser tomber. Nous voulons simplement mettre en lumière les nombreux témoignages de femmes qui ont mal vécu la prise de contraceptifs hormonaux. Et leur montrer qu'elles ne sont pas les seules à se questionner sur leur méthode de contraception.

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  • L’Église catholique : un observatoire privilégié de la domination masculine et patriarcale d'après le Rapport Sauvé

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    D'Anne Lizotte sur Smart Reading Press :

    POUVONS-NOUS ENCORE CROIRE EN L’ÉGLISE CATHOLIQUE ?

    15 Oct 2021

    Pourquoi le «Rapport de la CIASE sur les abus sexuels dans l’Église» étonne ? La révélation du nombre effarant d’enfants abusés a frappé de plein fouet les pasteurs et les fidèles ! Est-ce tout ? Pour ceux qui ne se sont arrêtés qu’à ce chiffre, cela semble suffisant. À lire attentivement ce document, on trouve d’autres causes. Aline Lizotte les analyse.

    La dernière page du Rapport de l’INSERM demandé par la CIASE sur les agressions sexuelles dans l’Église se termine par ces lignes :

    «L’Église catholique apparaît ainsi comme un observatoire privilégié de la domination masculine, et plus précisément du fonctionnement d’un système patriarcal, puisque celle-ci s’exerce au nom d’une certaine paternité. Ses effets y apparaissent exacerbés, d’autant plus que l’interdit de la sexualité des prêtres fait écho à une forme de diabolisation de celle des femmes.

    L’institution ecclésiale revendique encore ouvertement la domination masculine et l’inscrit dans sa culture et dans ses structures. Tant qu’elle refusera de renoncer au monopole masculin du pouvoir et à sa métaphorisation paternelle qui, toute symbolique qu’elle soit, n’en a pas moins des effets réels, le risque de violence sexuelle au sein de l’Église catholique restera d’actualité1

    Il faut bien comprendre ce que cela signifie2. Étudier l’Église comme un système patriarcal, c’est créer un «idéal-type» à la manière de Max Weber. Il faut donc «construire un concept théorique» comme principe d’analyse des «faits» et les interpréter, c’est-à-dire leur donner un sens à partir de cette construction pour qu’ils apparaissent plus «scientifiques». C’est ce que fait toute théorie.

    Einstein3 nous avertit que «toute théorie est une pure construction de l’esprit». Elle n’est ni vraie ni fausse, elle est simplement bonne ou mauvaise. Elle est bonne si elle nous permet de donner une certaine cohérence logique aux faits observés. Ainsi en est-il de la mécanique newtonienne, qui permet de calculer la force de la gravitation en prenant comme seuls vecteurs le produit des masses et le carré de la distance. Cela permet d’avoir une juste mesure de tous les corps mobiles dans l’univers et de décrire leurs mutuelles interactions. Cela a très bien fonctionné jusqu’au temps où le scientifique, découvrant les particules de l’atome, a tenté de décrire mathématiquement selon les lois de la mécanique universelle le mouvement de l’électron. Il s’aperçut qu’il était impossible de mesurer son déplacement en rapport «absolu» entre sa masse et sa distance. Il fallait formuler une autre théorie, celle des quanta, qui repose sur «une quantification ou une probabilité d’énergie».

    Très bien pour la physique des quanta, qui ne prend dans son champ d’observation que la masse et la distance, c’est-à-dire les constituants «naturels» du mouvement : le lieu et le temps. Mais appliquer cette méthode dite «scientifique» à tout être dans la nature ne va pas sans difficulté. Ramener tous les corps vivants au seul déterminisme de l’ADN promet des descriptions ambitieuses, mais n’explique pas la vie, car l’ADN ne fonctionne que dans un milieu vital. Le fonctionnement d’une cellule suppose la synthèse de ses protéines, mais qui peut justifier «biologiquement» l’ordre des acides aminés qui la composent ? C’est le dilemme auquel s’est heurté Jacques Monod4, montrant que l’on ne peut justifier chimiquement, c’est-à-dire par antériorité, cet ordre qu’il l’attribue au «hasard». C’est une démission philosophique, et encore d’une mauvaise philosophie !

    S’il en est ainsi, qu’en est-il des Sciences morales ou politiques, des Sciences de l’Homme ? Peut-on rendre compte des faits sociaux en partant d’une théorie, c’est-à-dire d’une pure construction de l’esprit ? Émile Durkheim le pensa et considéra le fait social comme une manière de faire qui s’impose à l’homme5. Si l’on ne peut nier que le contexte social influence l’homme et a souvent une très grande importance dans ses choix et ses comportements, peut-on pour autant prétendre que la construction d’une théorie puisse fournir la clé d’interprétation des comportements de l’homme, lui enlevant la responsabilité personnelle de ses actes ?

    La question est délicate, et cet article ne peut la régler. Je ne l’évoque ici que pour faire comprendre que cette méthode est celle que privilégia la Commission Sauvé, sous l’influence du travail d’enquête demandé à l’INSERM. Quelle est donc cette théorie ? Elle est exprimée par ces quelques mots qui concluent l’enquête : «L’Église catholique apparaît ainsi comme un observatoire privilégié de la domination masculine, et plus précisément du fonctionnement d’un système patriarcal, puisque celle-ci s’exerce au nom d’une certaine paternité». Est-elle le fait de Nathalie Bajos6, l’une des responsables de l’INSERM qui a effectué le travail ? Si elle ne l’a pas écrite elle-même, elle est écrite sous sa responsabilité.

    Si l’on part de cette théorie que l’Église catholique est sociologiquement une société patriarcale, le fil de l’enquête, et surtout l’analyse des faits déterminés par les analyses statistiques, ne peuvent s’interpréter que sous le principe de la domination, c’est-à-dire dans l’interaction du dominant et du dominé. Le clerc est sociologiquement un dominant, un abuseur de droit et, s’il est un agresseur sexuel, ce n’est qu’un facteur combinant de la construction asexuée qu’est l’Église catholique. Tout au long de cette deuxième partie, on sentira l’a priori principal de ce constructivisme, donné comme principe de compréhension ou de logique sociale.

    On peut, à ce stade, essayer de comprendre ce que l’Église catholique de France a donné comme mandat à la Commission Sauvé. Était-ce simplement d’établir les faits, non seulement quant au nombre d’enfants maltraités et, s’il était possible, quant au nombre de clercs ou de religieux impliqués dans ces actes de violences sexuelles, ou était-ce d’en faire une analyse sociologique selon les méthodes sociologiques développées par le fondateur de la sociologie en France, Émile Durkheim ? Il semble que, quoi qu’elle ait voulu, elle a été trompée, sans aucune mauvaise volonté bien sûr. La question reviendra quand on parlera, brièvement, des membres de cette commission.

  • Le coming out de Superman

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    Lu sur le site du Figaro :

    Superman affichera sa bisexualité dans la prochaine BD

    Dans un numéro de Superman paru en août, Jon Kent, fils de Clark Kent et de la journaliste Lois Lane, se lie d'amitié avec le reporter Jay Nakamura. Dans le numéro à paraître le 9 novembre aux États-Unis, cette relation va se muer en romance amoureuse. Cet été, la rumeur d'un «Superman gay» et d'un «coming out» du super-héros avait agité les publications spécialisées et les sites de fans. Et ce n'est pas la première fois que la BD américaine se veut plus en phase avec la diversité de la société: la série Aquaman avait mis en avant cet été un super-héros noir et gay, tandis dans la dernière édition de la BD Batman, Robin s'affichait lui aussi comme bisexuel.

    (...) Dans cette nouvelle série de Superman intitulée Fils de Kal-El, Jon Kent est un super-héros aux préoccupations différentes de celles de son père: il est très impliqué contre les injustices sociales, le dérèglement climatique ou la crise des réfugiés.

    Lire aussi : Superman bisexuel: quand la culture woke remodèle notre imaginaire

    et encoreLa Guerre contre l'homme hétéro (Playboy, Superman)

  • France : selon « Le Figaro », le Ministre Darmanin et Mgr de Moulins-Beaufort s'accordent sur le secret de la confession

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    Darmanin 82fd9e13c8b934ff20289bba0a7cf8f0bec9b847022e753d7e8ec561fcc63237.jpgMais quel accord exactement ? la CEF cherche à contenter deux maîtres à la fois… Un article de Jean-Marie Guénois publié par le « Figaro » :

    « Le président de la Conférence des évêques a rencontré le ministre de l'Intérieur pour clore la polémique.

    Entre l'Église et la République, l'incident est clos. Il était né des propos de Mgr Éric de Moulins-Beaufort, le président de la Conférence des évêques de France, sur France info le 5 octobre à propos du secret de la confession qui serait « plus fort que les lois de la République ». Cette phrase, qui a provoqué une polémique nationale, lui a valu d'être invité par le ministre de l'Intérieur et des Cultes, Gérald Darmanin, à s'expliquer, dans son bureau, place Beauvau, mardi 12 octobre. Et ce, à la demande expresse du président de la République.

    Dans un communiqué publié après cette rencontre, l'archevêque de Reims commence par «demander pardon» à tous ceux qui ont pu être choqués par ses paroles et par le fait que cette polémique «ait pris le pas» sur les propositions du rapport Sauvé. Devant le ministre, le prélat a d'ailleurs reconnu «la formulation maladroite» qu'il avait employée car si «la foi fait appel à la conscience de chacun» pour «chercher le bien sans relâche», cette démarche ne va pas «sans respecter les lois de son pays».

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    Polémique et entretien sur lesquels est aussitôt revenu publiquement le ministre de l'Intérieur. Il participait dans la foulée de ce rendez-vous épiscopal à la séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale. Saluant «le courage de l'Église de France» d'avoir commandé une telle étude, le ministre a précisé à propos de son échange avec Mgr Éric de Moulins-Beaufort : «Je me suis permis de le lui redire, comme je le dis à chacun des cultes, qu'il n'y a aucune loi qui soit supérieure aux lois de l'Assemblée nationale et du Sénat et qu'il n'y a aucune loi au-dessus de celles de la République.» Il a été très applaudi sur cette dernière partie de sa phrase.

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    « Échange fructueux »

    Remerciant publiquement le prélat pour « l'échange fructueux et long » qu'ils ont eu, Gérald Darmanin, a aussi abordé à l'Assemblée nationale la question du « secret de la confession », qui existe « depuis deux cents ans dans notre droit, reconnu comme un secret professionnel, au même titre que les médecins ou les avocats ». Il y a cependant une exception pour « les crimes commis sur des enfants de moins de 15 ans» : «Tout religieux ou toute personne qui a connaissance d'abus sexuels doit porter à la justice de notre pays pour la protection des enfants.»

    Sur ce même secret de la confession, Mgr Éric de Moulins-Beaufort a promis au ministre de l'Intérieur que l'Église allait lancer un «travail nécessaire» pour «concilier la nature de la confession et la nécessité de protéger les enfants». Réunis en assemblée plénière à Lourdes du 3 au 8 novembre, les évêques vont également décider d'autres «mesures et réformes à poursuivre et à entreprendre» contre ces abus.

    Plus globalement, le président de la Conférence des évêques de France, a redit au ministre «la détermination de tous les évêques et, avec eux, de tous les catholiques, à faire de la protection des enfants une priorité absolue, en étroite collaboration avec les autorités françaises». Il a cité, comme exemples, les protocoles qui existent entre 17 diocèses - sur 100 - et les parquets pour «faciliter et accélérer» le traitement des signalements «pour tout fait dénoncé».

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    Lundi prochain, Gérald Darmanin accompagnera Jean Castex à Rome. Le premier ministre sera reçu par le pape François dans le cadre du centenaire de la reprise des relations diplomatiques entre la France et le Saint-Siège. À côté des questions bilatérales, de l'écologie, des flux migratoires, il sera aussi question du rapport Sauvé sur les abus sexuels dans l'Église.

    Ce sujet est une préoccupation majeure du pape François. Lors d'un entretien privé avec Angela Merkel, le 7 octobre, venue lui dire au revoir après tous ses mandats politiques, le sujet des abus sexuels dans l'Église a été l'un des thèmes de conversation. La veille, lors de l'audience générale, le pape François avait exprimé à haute voix et par trois fois sa «honte» devant les chiffres révélés par le rapport Sauvé. La commission estime que 216.000 mineurs auraient été abusés par des religieux depuis 1950.

    VOIR AUSSI - Révélation des abus sexuels: que va faire l'Église de France ? »

    Ref. Darmanin et Mgr de Moulins-Beaufort s'accordent sur le secret de la confession 

    JPSC

  • Le rapport Sauvé sous la loupe d'Aline Lizotte

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    Du site Smart Reading Press () :

    J’AI LU, J’AI RÉFLÉCHI ET J’ÉCRIS SUR LE RAPPORT DE LA CIASE

    Puisqu’il en était ainsi, le choix de cette indépendance signifiait-elle que l’Église devait accepter d’être jugée dans les comportements de ses membres – évêques, prêtres, diacres – par des «experts» qui ne connaissent pas sa véritable nature, ses pouvoirs et ses fonctions ? Cela se ressent dans beaucoup de remarques et de propositions de la CIASE. Une autre orientation a été donnée à ladite Commission que le Président considère comme «originale» : elle a voulu «mettre les victimes au centre de ses travaux, selon le conseil de Sr Véronique Margron, présidente de la CORREF1 (Conférence des Religieux et Religieuses en France). Cette orientation donnait immédiatement et par choix une partialité à ses recherches. Tout partenaire dans une relation sexuelle devenait immédiatement une victime, et l’autre partenaire un «criminel».

    Il n’y avait pas mieux pour déterminer a priori que tous les membres du clergé dans la société accusés d’agressions sexuelles vis-à-vis de mineurs faisaient immédiatement de ceux-ci des victimes – pour toute leur vie – et qu’ils étaient déjà jugés et condamnés comme criminels, sans aucune forme de procès. Rien de la présomption d’innocence ! Elle était par choix remplacée par la présomption de culpabilité. Quant à l’Église, elle ne pouvait pas ne pas être jugée comme complice de tous ces crimes ! Voilà l’orientation que l’on trouve dans tout le Rapport de la CIASE. De plus, ses analyses indiquaient une orientation difficile à comprendre. Manifester une véritable attention et une profonde empathie envers ceux qui souffrent d’un traumatisme est le signe d’une attention humaine, mais ces bons sentiments ne guérissent rien. L’attention aux malades ne dit pas quelles sont les sources et les causes de la maladie !

    Mais l’indépendance de la Commission nous est un avantage. Elle ne nous oblige aucunement à accepter ni sa méthode avec ses orientations, ni ses conclusions. Comme chrétiens et comme êtres humains, Dieu merci ! nous sommes libres. Cela ne nous empêche pas de reconnaître qu’il y a de bonnes pages, de justes observations, quelques bonnes propositions, d’autres qui sont presque loufoques, dues à l’ignorance volontaire des réalités de l’Église catholique, d’autres qui sont absolument inacceptables comme celles, entre autres, qui concernent le sacrement de la réconciliation ou le secret de la confession.

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