Mgr Rey, évêque de Fréjus-Toulon depuis 2000, a accepté de revenir pour Boulevard Voltaire sur la polémique occasionnée par les propos de Mgr Pietro Parolin sur le célibat des prêtres qui, selon lui, n’est pas un « dogme » et dont le principe « peut être discuté ». Quelles sont les principales objections vis-à-vis du célibat du prêtre ?
« Le célibat a mauvaise presse : on objecte que, dans l’Évangile, Jésus n’a pas exigé le célibat pour ses apôtres ; on souligne aussi que le sacerdoce conféré à des hommes célibataires est source de désordres, car c’est une violence faite à l’homme et à son équilibre. Dans une société marquée par l’érotisation des relations, la continence relèverait d’une prouesse ou témoignerait de troubles affectifs. Dans un autre ordre d’idée, on compare le prêtre catholique au statut du rabbin ou du pasteur qui peuvent, eux, se marier. Mais surtout dans une société qui promeut la revendication des choix individuels et la libre disposition de soi, en particulier de son corps, le célibat semble être un verrou moral qu’il faut faire sauter.
Pensez-vous que ce soit la volonté du nouveau Pape d’ouvrir ce débat ? Rien ne le suppose. Dans un livre récent (« Je crois en l’homme ») le Cardinal Bergoglio, futur Pape François déclarait : « À l’heure d’aujourd’hui, je souscris à la position de Benoît XVI : le célibat doit être maintenu […] J’en suis convaincu. » Cette prise de position n’est pas nouvelle. Elle s’inscrit dans la droite ligne de la tradition de l’Église. Les évêques du monde entier, lors du second concile du Vatican, ont confirmé le choix du célibat sacerdotal pour les prêtres et après eux, les Papes Paul VI, Jean-Paul II et Benoît XVI ont rappelé cette position.