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Idées - Page 79

  • Sauver l'enfant sans prix

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    DANS LE SILLAGE DE LA MANIF POUR TOUS

    Pour sauver l’enfant sans prix

    par le père Daniel-Ange (source)

    Dans la première partie d’un de ces manifestes dont le père Daniel-Ange a le secret, un parallèle était fait entre l’idéologie du gender et celle du djihadisme, l’une préparant en fait la voie à la seconde. Ici, dans son homélie chez les Soœurs de Bethléem, le matin du 16 octobre, il nous prépare à fêter l’Enfant de Bethléem, réfugié politique en Afrique.

    La «  guerre mondiale contre le mariage et la famille  » (François), cela veut dire contre le bonheur, car contre l’amour. Mais plus précisément, qui est visé en premier  ? L’enfant devenu l’ennemi n° 1. L’adoption qui frustre l’orphelin d’un papa ou d’une maman  : quelle victime  ? L’enfant déstabilisé !

    Les soupçons et doutes sur l’identité sexuelle  : quelle victime  ? L’enfant déstabilisé  !

    La fabrication d’orphelins programmés qui ne connaîtront jamais leurs parents  : quelle victime  ? L’enfant déraciné [1].

    Le commerce d’enfants adoptés revendus d’occasion  : quelle victime  ? L’enfant gadgetisé  !

    L’embryon inséminé en gestation sans amour  : quelle victime  ? L’enfant frigorifié  ! Le zygote produit pour la recherche  ? Quelle victime  ? L’enfant congelé  ! Le fœtus en éprouvette puis en utérus artificiel  : quelle victime  ? L’enfant chosifié  !

    Le divorce réduit à une banale déclaration unilatérale  : quelle victime  ? L’enfant crucifié car écartelé [2] !

    Le rejet, l’exclusion de la vie banalisés, sans délai de réflexion, — alternatives interdites —  : quelle victime  ? L’enfant torturé pour être éliminé  !

    Les soupçons et doutes sur son identité sexuelle  : l’enfant traumatisé  ! La fillette à qui l’on assène  : «  T’as un corps de femme, mais tu peux être garçon si t’as envie  »  : quelle victime  ? L’enfant schizophrèné [3] ! Notre patrimoine humain et spirituel non transmis  : l’enfant déshérité  !

    L’histoire nationale tronquée  : quelle victime  ? L’enfant trompé  !

    L’addiction du virtuel  : quelle victime  ? L’enfant débranché du réel. Le matraquage de la pornographie  : quelle victime  ? L’enfant perverti. Sans parler du pire  : le commerce sexuel international des enfants. Et là… il n’existe plus de mot pour qualifier sinon celui… d’enfer  ! Et là où l’enfant est agressé, la famille par répercussion immédiate, l’est aussi.

    L’élève à qui l’école donne du porno à lire ou à voir, quelle victime ? L’enfant perverti !

    Les parents frustrés de leur droit au libre choix de l’éducation  : quelle victime  ? Les enfants kidnappés par l’État pour les formater  [4]  !

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  • La "quête du sens" plutôt que la recherche de la vérité ?

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    De Thibaut Collin, en éditorial, sur le site de l'Homme Nouveau :

    Doit-on donner du sens à notre vie ou chercher la vérité?

    C’est devenu un des réflexes de notre époque : il faut donner ou trouver du sens à tout ce que nous faisons ou entrevoyons. Un sens à la vie, à la politique, comme aux choix pédagogiques ou aux loisirs. Mais derrière cette évidence se profile en arrière-plan le relativisme qui évacue la vérité au profit de préférences individualistes, ancrant davantage encore le règne de la modernité.

    La postmodernité est un terme utilisé pour désigner notre temps et le distinguer de la modernité. Comme le préfixe post l’indique, elle la suit et en dépend ; elle est ce moment de crise de la modernité, crise engendrée par sa radicalisation et son déploiement. Or l’une des caractéristiques les plus saillantes de notre époque est l’altération du goût de la vérité. La prétention à tenir un discours vrai apparaît comme profondément choquante à beaucoup de nos contemporains. Dans un tel contexte, la question de la vérité a tendance à être remplacée par la question du sens. La « quête de sens », voilà le nouveau paradigme qui, au contraire de la recherche de la vérité, reste consensuel. En effet, cette quête se déploie dans un contexte individualiste et pluraliste. Chacun a à donner un sens à sa vie, à son travail, à tel ou tel évènement, etc. Et cette quête est facilitée par un « marché du sens » sur lequel divers « entrepreneurs du sens » aux frontières du religieux, de la psychologie, du développement personnel, etc. offrent des « matériaux de sens ».

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  • France: Que pèsent vraiment les réseaux de la Manif pour tous ?

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    La percée de François Fillon au premier tour de la primaire de la droite a mis en lumière toute une génération de jeunes catholiques, « pas nécessairement plus nombreux qu'en 2013, mais plus formés politiquement ». Le magazine « La Vie » (filiale du groupe "Le Monde") sort ses pincettes pour saisir le phénomène avec une analyse signée Pascale Tournier :

    « Difficile d’avoir une meilleure pub. En début de semaine, Alain Juppé a rappelé qu’il était plus proche du pape François que de la Manif pour tous. Sur les réseaux sociaux, on pouvait lire en cascade des tweets associant le « tsunami Fillon » à « la Manif pour tous ». Pas de doute, le mouvement qui a défilé en masse dans la rue en 2013 contre la loi Taubira s’est invité dans la primaire de la droite et du centre. Mais quelle est la réalité de cette mouvance que le politologue Gaël Brustier qualifiait de « mai 68 à l’envers » ?

     Plus qu’un bloc uniforme, se cachent derrière cette expression de nombreux jeunes chrétiens engagés tous azimuts dans le monde politique, associatif et médiatique, que leurs aînés avaient souvent déserté. « Si la Manif pour tous a réussi à montrer un visage uni, elle s’est ensuite développée de façon éparpillée. Chacun choisissant sa chapelle », souligne Guillaume Bernard, maître de conférences à l’Institut catholique d’études supérieures (ICES).

    C’est le soutien à François Fillon de Sens Commun, issu des rangs de la Manif pour tous et arrimé au parti Les Républicains, qui a remis en septembre les projecteurs sur les tenants de cette France « réac » pour ses détracteurs. Présidé aujourd’hui par Christophe Billan, le mouvement a toujours voulu peser à l’intérieur des Républicains. Avec ses 9000 adhérents, c’est une vraie force militante réunissant aujourd’hui plus de 250 élus municipaux, 22 élus départementaux et régionaux et des secrétaires nationaux LR comme la normalienne Madeleine de Jessey, co-fondatrice des Veilleurs, qui a enflammé les meetings de François Fillon avec son charme évanescent. Contrairement au Parti chrétien démocrate (PCD), les militants ne mettent pas leur chrétienté en oriflamme. Mais ils promeuvent les valeurs de l’État fort, la famille, la dignité de la fonction politique et l’écologie intégrale. Avec pour mascottes le Général de Gaulle, Philippe Séguin et, donc, désormais François Fillon.

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  • Poser un regard critique sur les évidences du moment...

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    Extrait de la chronique d'Eric de Beukelaer ("Le temps est supérieur à l'espace") parue dans la Libre (p. 45) de ce jour :

    « Je reste consterné par la pauvreté intellectuelle de l’argument soi-disant progressiste qui m’est régulièrement servi dans des débats éthiques : " On vit tout de même au XXIe siècle ! " Je réponds à chaque fois : "Et alors ? Cela n’interdit pas de poser un regard critique sur les évidences du moment. Ce qui semble naturel à une époque, n’en est pas pour la cause justifié." Heureusement donc que la raison humaine nous ancre dans un espace de valeurs qui résiste au temps et aux modes. La "spatialisation" conceptuelle peut néanmoins devenir un piège : si je confonds le mental et la réalité, j’en viens à considérer l’existence comme la reconquête d’un espace idéal et figé, que le temps dégrade. Ce fut le cas du philosophe Platon et de ses émules. C’est aussi la réaction des traditionalistes de tous genres - religieux ou politiques. Ils pleurent le "bon vieux temps" et tout changement leur paraît une perte. Pour eux, le temps devrait s’arrêter et la morale être de marbre. C’est ici que la réflexion du Pape prend tout son sens : "le temps est supérieur à l’espace". Le temps rythme l’écoulement de la vie. L’humain est temporel. Seul un cadavre cesse de vieillir et donc d’évoluer. En morale, cela signifie que - si notre mental classifie les actes humains, en distinguant les actions bonnes et mauvaises - le sujet concret est un pèlerin, un voyageur qui prend du temps pour se trouver. Ainsi, le chrétien chemine en se convertissant sur les sentiers d’un Royaume présent mais futur, où rien n’est jamais acquis. Celui qui se croit arrivé a perdu le chemin. »)

  • Retour sur l’encyclique « Laudato si » et la question du mal

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    gustave doré.jpegDe Monseigneur Léonard interrogé par Drieu Godefridi, in « Un évêque dans le siècle » (éditions du CEP, septembre 2016) sur la question du mal et l’encyclique « Laudato si » (extraits) :

    → Dieu et l’univers (*)

    Mgr Léonard : « […] C’est intelligent de croire en Dieu, c’est tout à fait raisonnable, même si c’est transrationnel d’adhérer à Jésus tel qu’il est présenté dans le Nouveau Testament. Mais, après tout cela, les gens sont confrontés à tout ce qui fonctionne, dans cette admirable mécanique de l’univers, de manière peu sympathique, de notre petit point de vue en tout cas. Et pour les chrétiens qui mettent leur foi en un Dieu qui, en principe, serait tout-puissant et qui serait un père bienveillant, comment est-ce qu’on met cela en rapport avec le mal qui défigure et abîme la vie des hommes sur la terre et avec tout ce qui ne tourne pas rond dans l’univers, y compris dans notre fonctionnement biologique ? »

    → Je me méfie des apologétiques qui justifient le mal

    Mgr Léonard : « […] Je dénonce toujours avec force, y compris dans le monde chrétien, les justifications du mal, qui me paraissent souvent odieuses et qu’on ne devrait jamais employer en présence d’une personne qui souffre […] en disant, comme Spinoza par exemple […],  c’est négatif de votre petit point de vue, parce que vous voyez la mort de votre enfant, de votre petit point de vue de mère. Mais, dans la totalité de la substance, qui nous apparaît dans les deux attributs de l’étendue et de la pensée, cela fait partie du positif. Tout est plein, positif dans la substance ! Votre mal, un peu comme dans le bouddhisme, est donc une illusion liée à la perspective que vous avez. De même, on peut dire, d’un point de vue biologique, que la mort des individus d’une espèce fait partie de l’économie du fonctionnement de la vie. Ne pleurez donc pas vos morts! Oui, cette attitude stoïcienne a une certaine dignité, elle a une grandeur, mais qui passe au-dessus du drame des personnes. Je suis devenu allergique aux pensées systématiques, hégéliennes, pour lesquelles, de manière très subtile, le mal est finalement positif. Je me méfie des aologétiques qui justifient le mal en disant : Dieu permet le mal en vue d’un plus grand bien, le mal fait partie d’un premier état pédagogique de la création. Dieu a fait volontairement une création inachevée pour que ce soit l’homme qui l’achève. C’est joli à dire, comme cela, quand on écrit à son bureau, mais cela n’arrange pas les gens qui sont frappés par la douleur.

    Drieu Godefridi : Alors, que leur dites-vous par rapport à cette question du mal ? 

    → ἐδάκρυσεν ó ἰησοῦς.

    Mgr Léonard : «  D’abord, Jésus est sensible au mal et ne fait jamais de raisonnements pour dire qu’il n’y a pas de mal. L’attitude de Jésus, dans l’Evangile de Jean, devant la tombe de Lazare c’est d’abord de pleurer : « Jésus pleura » (ἐδάκρυσεν ó ἰησοῦς). C’est le verset le plus court de toute la Bible. Ces pleurs sont pour moi plus éloquents que beaucoup de théories. Jésus n’a pas fait une théorie. Il dit bien que la mort de Lazare va servir à la manifestation de la gloire de Dieu. Mais il ne dit pas à Marthe et à Marie : non, ne pleurez pas, la mort de Lazare c’est pour un bien. Non, il pleure ! Ce que je trouve admirable chez lui, c’est qu’il n’a pas expliqué le mal comme tant de religions ou de philosophies l’ont fait. D’abord, il en a éprouvé la dureté. Puis il l’a porté. Cela, c’est quand même unique dans l’histoire religieuse de l’humanité, un Dieu qui non seulement se fait homme mais qui en outre endure l’absurdité de la mort, l’angoisse qui est liée à la mort. L’attitude de Jésus face à sa mort n’est pas du tout héroïque, ce n’est pas une attitude de héros, c’est l’attitude d’un homme qui est submergé par l’angoisse, par la tristesse et qui, pour la première fois dans les Evangiles, où il a toujours une maîtrise des événements, mendie un peu de secours, de réconfort de la part de ses disciples : veillez avec moi, priez avec moi – et ils dorment pendant ce temps-là ! Eh bien, cela me paraît plus crédible que Spinoza, cela me paraît plus humain que le stoïcisme : «  Je savais que mon fils était mortel, donc je ne m’attriste pas de sa mort ». C’est grand, mais en même temps c’est mesquin, pourrait-on dire, d'une telle attitude : cela ne prend pas au sérieux le drame de la vie humaine. »

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  • Pape François : « Trump ? Je ne juge pas. Je me soucie seulement qu’il ne fasse pas souffrir les pauvres »

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    Le « Vatican Insider » a rendu compte du nouvel entretien que le pape François a accordé à l’ancien député socialiste italien Eugenio Scalfari, fondateur du quotidien de gauche « La Reppublica ». Isabelle Cousturié l’a traduit pour le site « Aleteia ». Extraits :   

     « Donald Trump ? « Je ne porte pas de jugement sur les personnes et sur les hommes politiques, je veux seulement comprendre si leurs manières de faire font souffrir les pauvres et les exclus », a déclaré le pape François dans un nouvel entretien avec Eugenio Scalfari, dans Repubblica, qui lui demandait son avis, à la veille des élections américaines, le 7 novembre dernier.

    Le Pape, rapporte le journaliste italien, a réaffirmé sa préoccupation majeure en ce moment : la situation des réfugiés et des migrants. « Parmi eux, il n’y a  « qu’une poignée de chrétiens », a-t-il dit, « mais cela ne change rien car c’est la souffrance de tous qui nous intéresse, leur détresse. Les causes sont nombreuses et nous faisons notre possible pour les éliminer ».

    Abattre les inégalités, une urgence

    Malheureusement, a poursuivi le Saint-Père, ces causes viennent souvent des populations mêmes qui « craignent de perdre leur emploi ou de voir leurs salaires diminuer ». L’argent est non seulement contre les immigrés et les réfugiés mais contre les pauvres, présents aussi dans les pays riches, et qui ont peur d’accueillir d’autres pauvres venant de l’extérieur. « C’est un cercle vicieux et ce cercle doit être brisé », estime le Pape, « nous devons abattre les murs qui nous divisent: tenter d’accroître le bien-être et le répandre ». Mais pour cela, a-t-il ajouté, « nous devons abattre des murs et jeter des ponts qui fassent diminuer ces inégalités, au profit de plus de liberté et plus de droits ». L’Eglise veut que ces inégalités – « le plus grand des maux de ce monde », a commenté le Saint-Père – soit combattues. Et d’insister : « C’est l’argent qui est responsable, qui crée ces inégalités, et il se dresse contre les mesures qui tentent d’aplanir le bien-être et de favoriser l’égalité ».

    Pour François, poursuit le journaliste italien, ces inégalités encouragent « les déplacements de tant de peuples d’un pays à l’autre, d’un continent à l’autre ». Et ces peuples, relève-t-il, après deux, trois, ou quatre générations, « s’intègrent et leur diversité tend à disparaître totalement ». Le Pape est d’accord pour définir un tel processus « un processus de métissage », mais loin de lui l’idée d’une société de type marxiste: « Au contraire, j’ai toujours dit que ces sont les communistes qui pensent comme les chrétiens. Le Seigneur a toujours parlé d’une société où les décideurs seraient les pauvres, les vulnérables, les exclus. Pas les démagogues, pas les Barrabas, mais le peuple, les pauvres, qu’ils croient en Dieu et en sa transcendance ou pas. C’est eux que nous devons aider pour obtenir cette égalité et cette liberté » […]

    Lire l’article complet ici :  Pape François : « Trump ? Je ne juge pas. Je me soucie seulement qu’il ne fasse pas souffrir les pauvres »

    Pour une vision beaucoup plus profonde et religieuse des drames du monde d'aujourd'hui, il peut être très utile de (re) écouter la magistrale conférence donnée par le Cardinal Ratzinger à Notre-Dame de Paris en 2001   Cliquer ici.

    JPSC

     

  • Les archives Marcel De Corte sont accessibles à l'Université de Liège

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    Du site de l'Université de Liège (rubrique "culture") :

    Les archives Marcel De Corte accessibles à l'ULg

    MarceldeCorte

    Les archives et la correspondance du professeur Marcel De Corte sont désomais en dépôt à l'Université et peuvent y être consultées. Ces nombreux documents ont fait l'objet d'un inventaire détaillé par le Pr André Motte, qui fut un de ses assistants. Elles  peuvent intéresser non seulement ceux qui désirent mieux connaître Marcel De Corte lui-même et sa pensée, mais aussi les historiens de la philosophie, de la politique belge, de l’Alma mater liégeoise et de la crise qu’a connue l’Église catholique pendant et après le Concile Vatican II.

    Marcel De Corte, philosophe érudit, engagé et «rebelle»

    Marcel De Corte est né à Genappe, village du Brabant wallon (Belgique), le 20 avril 1905. Après de brillantes humanités gréco-latines à l’Athénée de Nivelles et un doctorat en Philosophie et Lettres (Philologie classique) à l’Université libre de Bruxelles, diplôme qu’il obtient, en 1928, avec le plus haut grade et un mémoire sur la composition du corpus aristotélicien, il enseigne, pendant deux ans, les langues anciennes à l’Athénée de Hannut. Après quoi, lauréat du concours universitaire et boursier du Gouvernement belge, il suit des cours à Paris (École Normale, Sorbonne, Institut Catholique), puis effectue une enquête sur les manuscrits d’Aristote dans quatre universités italiennes. Engagé comme assistant à l’Université de Liège en juillet 1932, il est reçu deux ans plus tard, à l’unanimité, Agrégé de l’enseignement supérieur en philosophie avec une thèse sur la doctrine de l’intelligence chez Aristote. Chargé de cours en octobre 1935, il est fait professeur ordinaire le premier janvier 1940 et reçoit une chaire relevant principalement de l’histoire de la philosophie ancienne et de la philosophie morale.

    Durant cette première décennie d’activité scientifique, le jeune universitaire noue de nombreuses relations et s’acharne au travail pour approfondir son premier domaine de recherche, la philosophie grecque, en publiant trois livres et de copieux articles sur Aristote, Platon, Plotin, Jean Philopon, et pour étendre largement son éventail d’intérêts à la philosophie morale, à la philosophie de l’art, à la métaphysique et à la mystique, à l’histoire de la philosophie du Moyen Âge (Thomas d’Aquin), à la philosophie moderne (Descartes, Malebranche, Maine de Biran) et contemporaine (Bergson, Blondel, Marcel, De Coster). Cet apprentissage d’une richesse surprenante se prolongera durant toute sa carrière et sera partagé très généreusement, car il a enseigné la philosophie durant quarante ans (1935-1975) à des milliers d’étudiants, formé une série de disciples et accepté d’innombrables invitations à des conférences et rencontres scientifiques, en Belgique et à l’étranger, en France tout particulièrement où son rayonnement a été considérable. Il a été professeur invité aux universités de Québec et d’Élisabethville, et a bénéficié à plusieurs reprises des accords culturels franco-belges. Il a été doyen de la Faculté de Philosophie et Lettres et secrétaire du Conseil académique. Lecteur assidu, doté d’une immense culture et d’une excellente plume, il a écrit sur mille sujets, laissant une vingtaine d’ouvrages et plus d’un  millier d’articles. Parmi ceux-ci figurent un grand nombre de contributions à des journaux ou à des magazines, belges et français, dont il a été parfois un correspondant assidu. Ce fut notamment le cas de La libre Belgique, et lui ont ainsi valu de nombreux lecteurs et correspondants ses interventions relatives à des événements qui ont marqué le siècle, comme la crise royale, l’indépendance du Congo, le Concile Vatican II et ses suites.

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  • Quand le pape François disait de Donald Trump : « Il n’est pas chrétien »

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    De Gauthier Vaillant sur le site du journal « La Croix » :

    DONALD-TRUMP-PAPE-FRANCOIS-large570.jpg"En février 2016, interrogé sur le souhait de Donald Trump de bâtir un mur à la frontière mexicaine, le pape François avait estimé que le porteur d’un tel projet « n’est pas chrétien », provoquant la colère de celui qui est devenu, mardi 8 novembre, le président américain. Retour sur un épisode qui avait marqué les catholiques, sans finalement les dissuader de voter pour le candidat républicain.

    C’est un épisode de la campagne électorale qui résonne curieusement avec les résultats de l’élection présidentielle américaine, en particulier le vote des catholiques : 52 % d’entre eux ont choisi Donald Trump, le candidat républicain élu à la présidence des États-Unis mercredi 9 novembre.

    Pourtant, beaucoup de catholiques s’en souviennent, et pas seulement outre-Atlantique. Le 18 février dernier, dans l’avion qui le ramenait du Mexique, le pape François était interrogé par un journaliste sur le projet de mur à la frontière américano-mexicaine, promis par Donald Trump s’il était élu, comme une mesure radicale de lutte contre l’immigration. La réponse du pape avait claqué : « Celui qui veut construire des murs et non des ponts n’est pas chrétien. Ce n’est pas l’Évangile. Voter, ne pas voter, je ne m’immisce pas. Je dis seulement que celui qui dit cela n’est pas chrétien. »

    > A lire : Trump triomphe chez les évangéliques blancs et remporte le vote catholique

    Trump « fier d’être chrétien »

    Un commentaire sans ambiguïté de la part du pape, qui avait fait sortir de ses gonds le milliardaire américain, à la foi presbytérienne revendiquée. « Qu’un leader religieux mette en doute la foi d’une personne est honteux, avait protesté Donald Trump dans un communiqué. Je suis fier d’être chrétien et comme président je ne permettrais pas que la chrétienté soit constamment attaquée et affaiblie. » Allant plus loin encore, le futur président américain avait même invoqué Daech : « Si le Vatican était attaqué par Isis (Daech) (…), je peux vous promettre que le pape aurait souhaité et prié pour que Donald Trump soit président. Car cela ne se serait jamais produit », avait-il assuré.

    Il avait au passage accusé le gouvernement mexicain d’avoir fait auprès du pape des « commentaires désobligeants » à son encontre, et avait jugé que le pape n’avait « entendu qu’une version de l’histoire ». « Il n’a pas vu la criminalité, le trafic de drogues et l’impact économique négatif que les politiques actuelles ont sur les États-Unis », précisait-il.

    Ce n’était d’ailleurs pas la première fois que Donald Trump s’en prenait au pape. Dans une interview quelques semaines plus tôt, il avait estimé que le pape François « ne comprend pas les problèmes de notre pays »« Je ne suis pas sûr qu’il mesure le danger que représente cette frontière ouverte avec le Mexique », avait-il estimé.

    Le pape, « un type formidable » pour Trump

    La critique formulée par le pape François avait cependant dérangé, y compris des catholiques, qui avaient estimé que le pape était sorti de son rôle en se mêlant de politique intérieure. Deux concurrents de Donald Trump à la primaire républicaine, eux-mêmes catholiques, lui avaient d’ailleurs apporté leur soutien. Marco Rubio, sénateur de Floride, avait rétorqué que les États-Unis avaient le droit de protéger leurs frontières « comme le fait le Vatican ». Et Jeb Bush, ancien gouverneur de Floride, avait considéré que la foi de Donald Trump relevait de la relation « entre lui et le Créateur » et ne pouvait pas être jugée ainsi.

    Cette passe d’armes avec le pape avait aussi été exploitée par les adversaires de Donald Trump. Ainsi du New York Daily News, qui avait qualifié d’« Antéchrist » le candidat à la une de son édition du lendemain.

    Ref. Quand le pape François disait de Donald Trump : « Il n’est pas chrétien » 

    JPSC

  • L'esprit du catholicisme d'après René Girard

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    L'ESPRIT DU CATHOLICISME D'APRÈS RENÉ GIRARD

    Paul Dubouchet
    Ouverture Philosophique
    PHILOSOPHIE RELIGIONS


    Des religions archaïques au christianisme, René Girard refait l'histoire d'une difficile conquête, celle de l'universalité, de l'amour, de la raison et de la liberté qui sont les traits distinctifs de " l'esprit du christianisme". Il est non seulement « le Darwin de la culture » (Michel Serres), mais aussi « le Darwin de la religion ». Du premier christianisme au catholicisme, Girard n'a pas poursuivi cette histoire, bien que tous les éléments se trouvent dans son oeuvre : il ne restait plus qu'à la reconstituer par son fil conducteur, « l'esprit du catholicisme », parfaite expression de « l'esprit du christianisme ».

    Broché
    ISBN : 978-2-343-09811-1 • octobre 2016 • 114 pages
    EAN PDF : 9782140018879
    Prix éditeur
    13,5 € 12,83 €Commander la version papier
    Version numérique*
    9,99 €Commander la version numérique au format PDF
  • Retour de Suède : le pape François corrige sa pensée sur l’accueil des immigrés

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    Chaque parole du pape n’est pas infaillible. Lu dans le « Figaro »,  sous la plume de Jean-Marie Guénois : 

    « Dans l'avion le ramenant de Suède mardi, le pape a corrigé sa pensée sur la question de l'accueil des réfugiés en Europe en conseillant aux gouvernements de ne pas accueillir au-delà de leur possibilité sous peine de payer « le prix politique » car les réfugiés non intégrés vont alors former des « ghettos » , ce qui est « très dangereux ».

    Alors que le pape François, depuis le début de la crise des réfugiés en Europe avait toujours appelé les États à ouvrir généreusement, et par principe, leurs portes aux réfugiés - fustigeant «l'égoïsme» de ceux qui ne le faisaient pas et joignant lui-même le geste à la parole en avril 2016 en ramenant de l'île grecque de Lesbos, trois familles musulmanes dans son avion - il a opéré, mardi après-midi, une nette correction, en appelant les gouvernements européens, lors d'une conférence de presse donnée à son retour de Suède, à gérer le dossier des réfugiés avec «prudence».

    C'est-à-dire, a expliqué le pape François, à veiller à ne pas accueillir au-delà de ses possibilités. À savoir pouvoir offrir aux réfugiés, insiste-t-il, «un toit, un travail, une école, l'apprentissage de la langue» en vue de leur «intégration». Sans quoi, a-t-il prévenu, on peut «payer politiquement une imprudence dans ses calculs en recevant plus de réfugiés que l'on peut».

    Ghettoïsation

    Interrogé, en effet sur ce qu'il pensait des pays qui fermaient leurs frontières aux réfugiés, le pape François a affirmé: «Qu'est-ce que je pense des pays qui ferment leurs frontières? En théorie, on ne peut pas fermer son cœur à un réfugié. Mais il y a aussi la prudence des gouvernants: Ils doivent être très ouverts pour recevoir mais ils doivent aussi faire le calcul de savoir comment les recevoir. Parce qu'on ne doit pas seulement recevoir un réfugié mais il faut aussi l'intégrer. Et si un pays à une capacité d'intégration, disons de 20, qu'il fasse cela. S'il peut davantage, qu'il fasse plus. Mais toujours avec le cœur ouvert, parce qu'il n'est pas humain de fermer le cœur, de fermer les portes. À la fin, cela se paie politiquement. Tout comme on peut aussi payer politiquement une imprudence dans les calculs en recevant plus que l'on peut intégrer.»

    Et de conclure: «Quel est le danger? Si le réfugié n'est pas intégré, permettez-moi ce néologisme, il se ‘ghettoïse', il devient un ghetto. Et sa culture ne se développe pas en relation avec l'autre culture. Ce qui est très dangereux. Je pense que la peur est le plus mauvais conseil pour les pays qui tendent à fermer leurs frontières. Et que le meilleur conseil est la prudence ».

    Ref. Le pape François appelle les États européens à « la prudence » dans l'accueil des réfugiés

    La Suède visitée par le pape passe pour un modèle de tolérance et d’ouverture. On l'a encore vu dans la crise des migrants. Ce pays de 9 millions d'habitants a accueilli sur son territoire plus de 245 000 réfugiés depuis 2014. Mais ce flot migratoire commence à braquer une partie du pays, à tel point qu’une nouvelle loi prévoit de ne plus accorder que des permis de séjours temporaires et de limiter l'accès au regroupement familial. La ministre de la justice a déclaré que le système suédois pourrait s'effondrer complètement si une nouvelle vague de migrants se présentait maintenant aux portes de la Suède ...

    JPSC

    Lire : http://www.france-catholique.fr/Francois-la-generosite-et-la.html

  • La foi de Martin Luther

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    luther.jpgLuther est ce qu’il est, avec ses erreurs, ses excès, sa violence et, comme l’a dit un jour le théologien Benoît XVI, aujourd’hui encore bon nombre de ses thèses tomberaient sous le coup de la censure de l’Eglise. Mais dépassant le contenu des écrits de l'hérésiarque, il a par ailleurs posé son regard sur l’homme et l’a élevé ensuite sur les enjeux de l’œcuménisme contemporain confronté à la grande apostasie présentement à l’oeuvre au sein même du christianisme.

    Alors que le pape François entame aujourd’hui en Suède une visite commémorative du 5eme centenaire de la Réforme protestante, il n’est peut-être pas inutile de se remémorer , à cet égard, les propos que Benoît XVI adressait aux membres du conseil de l’ «Eglise» évangélique allemande réunis à Erfurt le 23 septembre 2011 :

    « Pour moi, en tant qu’Évêque de Rome, c’est un moment d’émotion de vous rencontrer ici, dans l’antique couvent augustinien d’Erfurt. Nous avons entendu précédemment que Luther a étudié ici. Ici, il a célébré sa première messe en 1507. Contre le désir de son père, il ne continua pas ses études de droit, mais il étudia la théologie et se mit en marche vers le sacerdoce dans l’Ordre de saint Augustin. Sur ce chemin, ce n’était pas ceci ou cela qui lui importait. Ce qui l’a animé, c’était la question de Dieu, qui fut la passion profonde et le ressort de sa vie et de son itinéraire tout entier. « Comment puis-je avoir un Dieu miséricordieux ? » Cette question lui pénétrait le cœur et se trouvait derrière chacune de ses recherches théologiques et chaque lutte intérieure. Pour Luther, la théologie n’était pas une question académique, mais la lutte intérieure avec lui-même, et ensuite c’était une lutte par rapport à Dieu et avec Dieu.

    « Comment puis-je avoir un Dieu miséricordieux ? » Que cette question ait été la force motrice de tout son chemin, me touche toujours à nouveau profondément. Qui, en effet, se préoccupe aujourd’hui de cela, même parmi les chrétiens ? Que signifie la question de Dieu dans notre vie ? Dans notre annonce ? La plus grande partie des gens, même des chrétiens, tient aujourd’hui pour acquis que Dieu, en dernière analyse, ne s’occupe plus de nos péchés et de nos vertus. Il sait, en effet, que nous sommes tous que chair. Et si on croit encore en un au-delà et en un jugement de Dieu, alors presque tous nous présupposons en pratique que Dieu doit être généreux, et, qu’à la fin, dans sa miséricorde, il ignorera nos petites fautes. La question ne nous préoccupe plus. Mais nos fautes sont-elles vraiment si petites ? Le monde n’est-il pas dévasté à cause de la corruption des grands, mais aussi à cause de celle des petits, qui pensent seulement à leurs propres intérêts ? N’est-il pas dévasté par le pouvoir des drogues, qui vit du désir de vie et d’argent d’une part, et de l’autre, par l’addiction à la jouissance des personnes qui lui sont adonnées ? N’est-il pas menacé par la disposition croissante à la violence qui se revêt souvent de la religiosité ? La faim et la pauvreté pourraient-elles dévaster autant de parties entières du monde si, en nous, l’amour de Dieu et, à partir de Lui, l’amour pour le prochain, pour les créatures de Dieu, les hommes, étaient plus vivants ? Les questions en ce sens pourraient continuer. Non, le mal n’est pas une bagatelle. Et il ne pourrait être aussi puissant si nous mettions vraiment Dieu au centre de notre vie. La question : quelle est la position de Dieu à mon égard, comment je me situe moi devant Dieu ? - cette question brûlante de Luther doit devenir de nouveau, et certainement sous une forme nouvelle également notre question, non de manière académique mais réellement. Je pense que c’est là le premier appel que nous devrions entendre dans la rencontre avec Martin Luther.

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  • Un lecteur nous fait part de ses réflexions sur l'existence de Dieu

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    "Courrier des lecteurs"

    Réflexion: Dieu existe t-il?

    Selon l'Ancien Testament, Dieu a dit à Moïse: "Je suis celui qui suis"; c'est à dire: "Je suis l'Etre". Certains me diront: "Cet Etre n'existe pas". Je veux bien mais, alors: d'où vient ce qui a de l'être, c'est à dire l'univers entier dont nous faisons partie? De rien? J'attends celui qui pourra me prouver que la non-existence peut produire l'existence, que le néant absolu peut faire naître ne fut ce qu'un électron. Voyant que cela ne tient pas la route, d'autres m'affirmeront qu'il y a toujours eu "quelque chose". Quelque chose, mais quoi? Une réalité qui n'a ni vie, ni pensée et qui ne sait même pas qu'elle existe? Là encore, j'attends qu'on me démontre que ce "grand moins" (par exemple un nuage ou des ondes) a pu faire naître un plus; ce plus qu'est l'homme en particulier. Autant je peux admettre qu'un menuisier fabrique un meuble, autant il m'est impossible de croire qu'un meuble peut fabriquer un menuisier. Et c'est précisément ce à quoi conduit l'athéisme. Je me trompe?...

    Jean-Pierre Snyers, 4190, Ferrières, Belgique. Adresse blog: jpsnyers.blogspot.com