Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Société - Page 467

  • Commission Pro Vie de l’épiscopat américain : Mgr Naumann l’emporte sur le cardinal créé par le pape François

    IMPRIMER

    Lu sur le site web « Salon beige » :

    « Les évêques américains ont élu à la tête de leur Commission pour les activités pro-vie Mgr Joseph Naumann, archevêque de Kansas-City. Mgr Joseph Naumann est connu pour son engagement sans faille pour la vie et contre la culture de mort.

    Le favori était Mgr Cupich, archevêque de Chicago, nommé et élevé à la pourpre cardinalice par François. Le Wall Street Journal résume :

    « La conférence des évêques catholiques américains a choisi mardi un archevêque conservateur pour un poste clef, donnant un signe de résistance à la vision du pape François pour l’Eglise parmi la hiérarchie catholique aux Etats-Unis. Mgr Joseph Naumann, archevêque de Kansas-City, a été élu président de la Commission pour les activités pro-vie. Par un vote de 96 contre 82, il a battu le cardinal Blase Cupich, de Chicago, qui est vu comme un libéral dans l’Eglise et un proche du pape. »

    La tradition veut ou voulait que les commissions importantes soient présidées par un cardinal, et celle-ci a toujours été présidée par un cardinal.

    Les Prêtres pour la Vie ont aussitôt salué cette élection.

    « Nous le connaissons depuis près de 25 ans, depuis qu’il était directeur de la commission diocésaine pour la vie de Saint-Louis. ll a toujours encouragé nos efforts. »

    En mai dernier, Mgr Naumann avait demandait que l’archidiocèse de Kansas-City coupe les ponts avec les « Girl Scouts USA » en raison de leurs liens avec le Planning familial.

    « Il est essentiel que nos programmes pour la jeunesse et nos paroisses affirment des vertus et des valeurs cohérentes avec notre foi catholique ».

    Mgr Naumann avait posé cette question à propos du sénateur Tim Kaine qui se dit à titre personnel contre l’avortement mais vote pour toutes les lois favorisant l’avortement :

    « Pourquoi le sénateur Kaine est-il personnellement opposé à l’avortement s’il ne croit pas que cela consiste à prendre une vie innocente ? »

    Une question que l'on peut poser à certains politiques chez nous.

    Michel Janva »

    Ref. Mgr Joseph Naumann élu à la tête de la Commission pour les activités pro-vie des Etats-Unis

    JPSC

  • Le transhumanisme : tour de Babel du vingt-et-unième siècle

    IMPRIMER

    Du site "laselectiondujour.com" :

    LE TRANSHUMANISME, TOUR DE BABEL DU XXIE SIÈCLE

    « Il y a autant de transhumanismes que de transhumanistes », confie un des promoteurs du colloque « TransVision 2017 » tenu à Bruxelles ce week-end. L’occasion pour le site 01net de faire le point sur les différents courants de pensée qui animent et divisent cette idéologie en vogue.

    La pensée « transhumaniste », née en Californie dans les années soixante, vise à faire advenir par les nouvelles technologies un « homme amélioré », le Cyborg (organisme cybernétique), capable d’abolir ces trois limites de notre nature : le corps sexué, le temps et la mort. Mais vers cet objectif commun d’un « homme augmenté » jusqu’à frôler l’éternité,  les chemins divergent, rapporte 01net. En effet, les transhumanistes peinent à s’accorder sur leurs priorités, ce qui les divise en « techno-progressistes », « immortalistes », « libertariens », « singularitariens » … Par ailleurs, tous ne sont pas fans de cryogénisation, de téléchargement du cerveau, ou encore d’une expansion sans limite de l'intelligence artificielle.

    Néanmoins cette nébuleuse transhumaniste veut peser politiquement, par exemple en présentant une liste transhumaniste aux prochaines élections européennes de 2019. Et l’on aurait tort de ne pas prendre au sérieux son projet prométhéen, bien décrit par le philosophe Fabrice Hadjadj dans le dernier numéro de Famille Chrétienne (27/10/2017) : conquérir l’immortalitéau prix d’une double rupture : «l’immortel rompt avec ses pères, qui étaient mortels, et il ne laisse jamais la place à ses fils, puisqu’il n’y a plus de succession ». Le transhumanisme est donc un programme de guerre intergénérationnelle avec l’euthanasie comme arme de prédilection. Comme l’avait prédit Woody Allen, « l’éternité, c’est long, surtout vers la fin » … 

  • Le couple : un antidote à l'invididualisme

    IMPRIMER

    De Radio Vatican :

    Message du Pape sur "Amoris Laetitia": le couple est un antidote à l'invididualisme

    (RV) Le Pape François a adressé ce matin un message vidéo aux participants à un Symposium international sur l’exhortation apostolique Amoris Laetitia, organisé par le Bureau pour la pastorale familiale de la conférence épiscopale italienne.

    L’occasion pour le Saint-Père, dans ce discours de sept minutes, de préciser une nouvelle fois l’orientation qu’il souhaite donner à la pastorale conjugale, deux ans après la conclusion du deuxième Synode sur la Famille. En s’appuyant sur le thème de cette rencontre, «l’Évangile de l’amour entre conscience et norme», François a précisé comment le mariage doit permettre à chacun et chacune de sortir de son individualisme, du culte de son propre ego.

    Le Pape a porté un message résolument positif, en mettant en valeur le «désir de famille» qui émerge «dans l’âme des jeunes générations»«La famille née du mariage génère des liens féconds, qui sont l’antidote le plus efficace face à l’individualisme galopant». Mais face aux difficultés inévitables de la vie des couples, l’Église doit leur apporter un soutien, en se basant sur les réalités de la vie conjugale.

    «Il est important que les époux, les parents ne soient pas laissés seuls, mais soient accompagnés dans l’engagement d’appliquer l’Évangile dans les aspects concrets de la vie.» Reste que c’est aux époux eux-mêmes de poser eux-mêmes leurs choix, leurs décisions : «Nous sommes appelés à former les consciences, et non pas à nous y substituer», a précisé le Pape, relevant toutefois un piège de la pensée dominante actuelle : «Le monde contemporain risque de confondre le primat de conscience, qui est toujours à respecter, avec l’autonomie exclusive de l’individu par rapport aux relations qu’il vit.»

    Face aux dangers de «l’égolâtrie», du «culte du moi», François s’est appuyé sur les écrits du théologien Romano Guardini, en expliquant que l’être humain ne peut se libérer de sa prison intérieure que s’il cherche un point d’ancrage qui est plus grand que son ego, mais qui vit dans son être : c’est là que se situe «Dieu vivant» en «plénitude».

    «Dans l’intime de chacun se situe un lieu où le Mystère se révèle et illumine la personne, en la rendant protagoniste de son histoire», a expliqué François. Il faut donc se rendre disponible à la grâce divine qui «remplit les amphores des cœurs humains d’une extraordinaire capacité de don, en renouvelant pour les familles d’aujourd’hui le miracle des noces de Cana.»

    (CV)

    Le message vidéo du Pape (en italien):

  • L'Université de la Vie 2018 : c'est parti !

    IMPRIMER

    Alliance VITA lance une nouvelle session de formation bioéthique sur le thème :

    Que faire du temps ? Défi bioéthique, défi d’écologie humaine

    Après avoir attiré près de 7000 personnes à chacune de ses 4 premières éditions, l’Université de la Vie d’Alliance VITA se déroulera les lundis 15, 22, 29 janvier et le 5 février, avec un tout nouveau programme, consacré à la question du temps, et plus particulièrement celle du nouveau rapport de l’Humanité au temps. 

    C’est à la fois une question personnelle qui concerne chacun dans son rapport à la technologie, au travail et à sa vie quotidienne, et un défi biopolitique : affranchir l’homme du temps est un rêve prométhéen plus que jamais d’actualité, une entorse à l’écologie humaine

    Car le temps est de plus en plus malmené, paraissant tour à tour :

    • « suspendu » pour des êtres humains congelés in vivo à l’état embryonnaire…
    • « contourné » par des multinationales qui incitent leurs collaboratrices à congeler leurs ovocytes pour prolonger la carrière…
    • « défié » par les grossesses tardives, l’insémination post-mortem, les filiations bricolées…
    • « escamoté » » quand on occulte la durée, celle du deuil, de la grossesse, de la fin de vie, de l’engagement…
    • « accéléré » par la frénésie consumériste, l’obsolescence programmée, la révolution technologique…
    • Et finalement « menacé » par le grand fantasme transhumaniste qui promet d’abolir toute limite, jusqu’à pronostiquer la mort de la mort…

    Ce cycle de formation s’articulera autour de 4 thématiques : 

    • « Vivre avec son temps », pour situer le débat dans la société post-moderne, 
    • « Etre présent » pour s’ajuster aux personnes qui souffrent,  
    • « Se donner le temps » pour adopter une posture de recul, 
    • «  Conserver, progresser » pour choisir une attitude équilibrée.

    L’édition 2018 de l’Université de la Vie donnera chaque soir la parole à de grands témoins qui interviendront tous pour la première fois : Philippe Pozzo di BorgoGaultier Bès et Marianne DuranoJean-Baptiste et Séverine-Arneld Hibon. Ils nous partageront leur propre rapport au temps et la manière dont ils tentent de vivre en harmonie avec leur temps.  

    Interviendront cette année les philosophes Martin Steffens et François-Xavier Bellamy, l’économiste Pierre-Yves Gomezplusieurs centaines de « témoins locaux », ainsi que les intervenants d’Alliance VITA : Tugdual  DervilleFrançois-Xavier PérèsCaroline RouxValérie BoulangerHenri de SoosBlanche Streb et le docteur Xavier Mirabel.

    Cette formation est ouverte à tous, dans plus de 100 villes en France et à l’étranger.

    Pour s’inscrire, rendez-vous sur le site  http://www.universitedelavie.fr/

  • Quand un évêque de Liège évoquait la "grande catastrophe" que constituerait la mise en œuvre des "doctrines empoisonnées du communisme"

    IMPRIMER

    De Paul Vaute sur le blog "Le Passé belge" :

    Mgr Van Bommel, un catholique social face au communisme

    PASBEL20171111.jpg   

       L'anniversaire ne pouvait passer inaperçu. Il y a ces jours-ci cent ans que la fraction bolchevique menée par Lénine s'empara du pouvoir en Russie. Le régime qui en résulta allait compter un certain nombre de réalisations sociales et culturelles à son actif. Mais au caractère totalitaire et oppresseur du "socialisme réel" ainsi qu'à ses piètres performances économiques allait s'ajouter un coût humain sans précédent: il serait proche des cent millions de morts, hors des guerres civiles et étrangères, pour l'ensemble des pays où s'imposa l'idéologie marxiste-léniniste, selon le Livre noir du communisme (Robert Laffont, 1997).

       Près de 70 ans avant l'événement de 1917, en février 1848, le spectre "hantait" déjà l'Europe, aux dires de Marx et Engels qui signaient alors le Manifeste du parti communiste. Fait remarquable: le même mois, le 18 exactement, l'évêque de Liège Mgr Corneille Van Bommel publiait un mandement, destiné à être lu en chaire, où il évoquait la "grande catastrophe" que constituerait la mise en œuvre des "doctrines empoisonnées du communisme", appelant les fidèles à leurs devoirs "à l'approche des dangers qui menacent la religion et la société". Philippe Dieudonné (Université de Liège) s'est livré à une recherche, notamment dans les Archives de l'évêché, sur cet écrit, sa genèse et son contexte [1]. Il en ressort que si le prélat ne pouvait imaginer l'ampleur des tragédies du XXè siècle et si les contre-feux qu'il préconisait, considérés rétrospectivement, n'étaient guère à la hauteur du défi, il ne manqua cependant pas de clairvoyance sur bien des points.

    Lire la suite

  • Quand un papa patriarche pudibond repenti se confesse

    IMPRIMER

    Une opinion de Joseph Junker parue sur le site de LaLibre.be :

    Confession d’un PPP (papa patriarche pudibond) repenti (OPINION)

    L’éducation sexuelle présentée par le site Sensoa à nos enfants propose une "bonne" pornographie d’Etat. Je n’avais pas compris, moi, l’horrible pudibond réactionnaire…

    C’est un papa repenti qui vous écrit. Oui, je dois vous l’avouer, j’ai été tout d’abord indigné et révulsé par le site explicite conseillé par Sensoa à des écoliers. J’ai passé une bonne heure à en discuter avec mon épouse et des amis inquiets dont l’enfant de 10 ans avait reçu le fascicule en question. Nous nous croyions capables de choisir nous-mêmes l’éducation à donner à nos enfants. Nous nous croyions autorisés à mieux savoir que Sensoa comment leur transmettre notre vision de la vie affective. Arrogants que nous étions ! Sensoa et le ministre Sven Gatz me l’ont bien expliqué, et je dois vous faire cette confidence : j’étais en fait tellement pudibond !

    Pudibond parce que…

    Pudibond, parce que je me suis permis si allègrement de faire l’impasse sur la distinction sibylline entre site "érotique" et "pornographique". Longtemps j’ai cherché l’once de subtilité qui pourrait faire mériter à cet étalage de sexe cru et explicite le qualificatif "érotique". N’avais-je donc pas compris que seule l’intention compte ?

    Pudibond parce qu’il me faut vous avouer que j’ai fait partie des "illusionnés" que la stratégie de Sensoa tracasse. Le raisonnement est pourtant limpide, bon sang ! Puisque nous ne parvenons pas à protéger nos jeunes de la "mauvaise" pornographie, puisqu’ils savent tous où la trouver en abondance, distribuons directement en classe une "bonne" pornographie d’Etat, revêtue de toute la légitimité éthique et morale qu’il reste encore à notre école ! Idée géniale n’est-ce pas, de combattre la pornographie… en permettant désormais à vos fils et aux miens d’en consommer de manière responsable, avec l’aval du corps professoral ! En guise de repentir, je ne saurais d’ailleurs que trop prier le ministre Gatz de montrer toute l’étendue de sa modernité en mettant sans tarder à la disponibilité de chaque école secondaire de Flandre une salle de shoot sécurisée dernier cri. Tant qu’à fumer, autant que ça soit de la bonne n’est-ce pas ?

    Quoi, vous êtes choqués par mon idée ? Arrêtez donc de vous "voiler la face", vils réactionnaires va !

    Feu d’artifice de positions

    Je suis le pire des obtus, je vous l’avoue, car dans toute ma pudibonderie patriarcale cisgenre, je n’avais pas compris qu’il existait, à côté de la "mauvaise" pornographie, une "bonne" pornographie. Grâce à Sensoa, je commence enfin à entrevoir ce qui permet de rendre la pornographie responsable. 1) Qu’elle soit dessinée; 2) qu’elle soit destinée aux mineurs et surtout; 3) qu’elle soit "diverse" : blanc sur noir sur jaune sur rouge sur blanc sur homme sur autre homme sous femme sur autre femme, à l’endroit ou à l’envers,… un feu d’artifice tellement beau qu’on leur pardonne même volontiers d’avoir omis de dessiner le sacro-saint préservatif ! (Ne cherchez pas d’autres différences, il n’y en a aucune, sinon une série d’explications mécaniques et d’histoires de sexes qui, à n’en pas douter, ne défigureraient pas les plus licencieuses publications du genre).

    Oui, mes amis, je suis un horrible pudibond réactionnaire. J’ai même cru naïvement et stupidement qu’alors que Twitter déborde de #metoo et autres #balancetonporc, qu’à l’heure où la majorité des femmes seront victimes au moins une fois dans leur vie d’agressions sexuelles, la priorité serait de trouver des moyens concrets pour éviter d’habituer nos garçons dès leur enfance à se repaître du corps d’une femme comme d’un objet. D’éviter que le porno n’asservisse leur cerveau, ne détruise leur vie sexuelle naissante ni ne pollue leur regard sur l’autre sexe. Je sais dorénavant que la priorité, c’est d’apprendre à regarder le corps de l’autre comme un objet, mais de manière responsable et consentie. Ce n’était pourtant pas bien compliqué de voir à quel point s’attaquer au porno pour de vrai serait prude (berk) et conservateur (pouah !).

    Je suis patriarche

    Mais aujourd’hui, grâce à Sensoa, j’ai compris qu’il n’est rien de tout cela. Car le vrai responsable, je suis amer de vous le dire car je viens d’en prendre conscience, n’est autre que l’humble vermisseau que je suis.

    Je dois vous le confesser, je suis le pire des patriarches. J’ai eu la faiblesse de défendre la transmission masculine du patronyme, qui me vaut encore aujourd’hui une rancune tenace mais j’en suis certain méritée de la part d’une partie du corps féministe. J’éprouve un malin plaisir à parler de madame "le" ministre en répétant à qui veut l’entendre qu’en français, le genre n’a pas de sexe. J’ai gardé un faible pour l’adorable mot "mademoiselle" et vante à longueur de journée la complémentarité homme-femme. En matière de galanterie, la liste de mes méfaits serait trop longue à détailler tant il m’arrive fréquemment aujourd’hui encore de leur tenir la porte, leur donner le bras avec condescendance ou pire en les complimentant sur leur robe. Je me complais volontiers dans le rôle du chevalier protecteur s’amusant à impressionner la racaille vespérale qui papillonne un peu trop près des dames dans le métro. Pire, j’ai honte de vous l’avouer, quand un individu un peu louche manque de respect à ma sœur, j’éprouve de manière quasi irrépressible l’envie protectrice et paternaliste à peine dissimulée de casser la figure de l’importun.

    Grâce à Sensoa, Sven Gatz et Cie, je puis désormais faire amende honorable et devenir un homme nouveau. Car je sais à présent que j’ai fait fausse route, et qu’en fait, le vrai problème, le vrai responsable de #metoo, c’est moi.

    Faire de mes fils des hommes

    Il me reste encore une étape ultime que je ne parviens pas encore à franchir. J’ai beau essayer par tous les moyens, je ne suis pas parvenu à renoncer à l’ambition de faire de mes 4 fils des hommes, des vrais. C’est-à-dire en faire des garçons qui savent regarder une femme dans les yeux, pour qui la vie affective ne se résume pas qu’au sexe et qui ne parlent de personne comme d’un objet comme je l’entends si souvent sans que cela n’émeuve personne; en faire des hommes qui sauront qu’enfiler les filles comme d’autres les perles n’est pas plus glorieux que de se repaître de la nudité de quelqu’un ou d’acheter le corps d’une prostituée; en faire des hommes qui auront appris à aimer en cœur, corps et âme. Bref, à tout faire pour qu’ils ne deviennent pas des porcs.

    Pauvre rêveur que je suis dans le monde d’aujourd’hui ! Quand j’aurai renoncé à cette folle chimère, quand je serai enfin prêt pour le monde libéré et radieux qu’annonce Sven Gatz, je pourrai confier l’éducation affective de mes fils à Sensoa, qui sait bien mieux que nous, pauvres parents, ce qui est mieux pour eux.

    Je n’aurais pas évité d’en faire des porcs. Mais au moins ils seront devenus des porcs responsables. Et pour ça, je pourrais remercier Sensoa jusqu’à la fin de mes jours.

  • Où en est-on par rapport au don d'ovocytes et de sperme en Belgique ?

    IMPRIMER

    Du Bulletin de l'IEB (10 novembre) :

    Où en est-on par rapport au don d'ovocytes et de sperme en Belgique ?

    Nouveau Dossier de l'IEB : En 2014, il y a eu 8.290 cycles d'insémination avec donneur et 8.759 cycles de FIV avec donneur.

    Ce dossier fait le point et donne les chiffres tout en posant les vraies questions.

    Alors que de plus en plus d’articles de presse et de forums promeuvent le don de gamètes comme l’espoir offert à toute personne qui le désire d’avoir un enfant, il est important de se demander si, réellement, il en va des gamètes comme de tout produit de consommation. En ce qu’elles permettent de donner naissance à une vie, sont-elles vraiment des cellules comme les autres ?

    Autrement dit, quelle importance donnons-nous à notre corps et à nos propres gènes ? Aujourd’hui, nombre d’enfants issus d’un don de gamètes réagissent et veulent savoir d’où ils viennent et qui ils sont. Quelle place a donc l’intérêt de l’enfant ici ?

    La législation belge, dans ce domaine, se veut très libérale. Quel est le régime dévolu au don de gamètes ? Si donner ses gamètes et faire appel à un donneur entraînent des conséquences non négligeables sur ceux qui y recourent ainsi que sur les enfants qui en sont issus, il appartient à toute la société d’évaluer les impacts de ces dons pas comme les autres.

    De même, la congélation d’ovules (social freezing) est de plus en plus usitée parce qu’elle permet de prolonger la période de fertilité de la femme pour lui permettre de concevoir quand elle le désire. Comment la Belgique aborde-t-elle cette technique ?

    Face à ces deux techniques qui utilisent la médecine, il nous est donc nécessaire de faire le point pour parvenir à en cerner tous les enjeux.

    Ce dossier fait suite à celui déjà publié : " La procréation médicalement assistée en Belgique"

  • Ce "petit gris" qui tend la main aux musulmans de Jette

    IMPRIMER

    De Louis Colart sur le site de la RTBF :

    Noir Jaune Blues et après: ce "petit gris" qui tend la main aux musulmans de Jette

    pfe.jpgIl se mérite, en période de travaux, le prieuré Sainte Marie-Madeleine de Jette. L’imposant édifice centenaire est aujourd’hui séparé de la place du Miroir par les travaux du tram 9, qui va passer juste devant sa façade. C’est là que nous reçoit le père François-Emmanuel. "Avec mes six frères, nous sommes de nouveaux Jettois. La communauté de Saint-Jean, à laquelle j’appartiens, a repris le couvent en 2010", raconte le moine français de 60 ans.

    Un Belge, un Autrichien et pour le reste, des Français occupent aujourd’hui les lieux; organisent trois messes par jour, planifient des conférences et s’investissent dans la commune pour "aider les pauvres". "Nous avons été très bien accueillis à Bruxelles, se remémore François-Emmanuel. Mieux - même! - qu’à Marseille, où j’ai vécu un temps. Ce qui frappe chez les Belges, c’est la simplicité de l’accueil." En tant qu’homme d’Eglise, ce "petit gris" (le surnom des frères de Saint-Jean, en rapport avec leur habit) est aux premières loges pour observer la commune et ses fidèles: "Les Jettois ont les préoccupations de tout un chacun (le logement, le coût de la vie...). C’est une commune très mixte. Nous avons parfois deux tiers d’Africains ou de Belges d’origine africaine à nos messes. Bruxelles est un brassage de populations."

    L’enquête Noir Jaune Blues, publiée en début d’année, a montré une crispation autour de l’islam et des musulmans. "Tous les musulmans que je rencontre, ce sont des Belges. Ils le sont complètement, martèle François-Emmanuel. Ils vivent comme n’importe qui, ils aspirent à vivre comme tout le monde." Pourtant, il ne nie pas la difficulté de briser les murs entre communautés. "Les tensions, voire les guerres, partent du manque de dialogue. Il ne faut pas avoir peur d’aller vers les gens, de frapper à la porte, se parler." C’est l’objectif du groupe islamo-chrétien auquel il participe environ une fois par mois: cinq chrétiens et cinq musulmans se réunissent pour discuter d’un thème religieux, prier ensemble et partager un bon repas. "Il faut aller au cœur des gens. Le but, c’est d’écouter. Et parfois, sur certains points, nous nous retrouvons", s’enthousiasme le catholique. "Au fond il y a une seule question à se poser: cette diversité de Bruxelles, on l’accepte? Il y a plein de choses à faire ensemble!"

  • Vittorio Messori : le « discernement » situationiste du pape François favorise une société liquide

    IMPRIMER

    Lu sur le site de notre confrère « diakonos.be »:

    « De son célèbre Entretien sur la Foi avec le Cardinal Ratzinger en 1984 au livre-interview avec Jean-Paul II à l’occasion des quinze ans de son pontificat en passant par ses livres d’investigation sur l’historicité des évangiles et sur Marie, sans cesse réédités, Vittorio Messori est aujourd’hui l’un des auteurs catholiques les plus lus et les plus célèbres et, à ce titre, il a toujours eu un certain poids dans l’opinion publique des catholiques. Considéré comme un vaticaniste se tenant à bonne distance de la lutte doctrinale qui se joue entre les traditionnalistes critiques de Bergoglio et les « gardiens de la révolution » du Pape, il fait dans cet article publié dans la revue italienne Il Timone un constat sans concession sur l’état actuel de l’Eglise à partir de la théorie de la « société liquide » de Zygmunt Bauman.

    *

    Selon la célèbre formule du sociologue juif polonais Zygmunt Bauman, ce qui caractérise notre époque, que nous appelons post-moderne, c’est la création d’une « société liquide ». Autrement dit, une société dans laquelle tout est instable et changeant : pensons au travail qui a vu le « poste fixe » se muer en un inquiétant emploi précaire.  Pensons aux migrations des peuples avec souvent des unions sponsales entre ethnies différentes, à la famille qui a laissé la place aux unions sans liens légaux ni religieux, au changement rapide des habitudes sexuelles en vertus desquelles on voudrait entre autres aller jusqu’à rendre incertaine l’appartenance au sexe masculin ou féminin.  Pensons à la classe politique qui a renoncé aux plans et aux projets à long terme pour gouverner – quand ils y arrivent encore – à vue, si pas au jour le jour.

    Voilà pour ce qui est de la société. D’autre part, d’un point de vue religieux, le croyant s’inquiète du fait que même l’Eglise catholique – qui était un exemple millénaire de stabilité – semble elle aussi vouloir devenir « liquide ».  Au cours d’une interview déconcertante, le général des jésuites, le Sud-Américain Arturo Sosa, a « liquéfié » l’Evangile lui-même : il a en effet déclaré au cours d’un entretien que nous n’avions aucun enregistrement des paroles de Jésus sur cassette ou sur disque et que nous ne savons pas exactement ce qu’Il a dit.  On peut donc « adapter » l’Evangile au gré des époques, des besoins et des personnes.  Le même Sosa déclare qu’il n’aime pas le mot « doctrine » et donc les dogmes non plus parce que « ce sont des mots qui rappellent la dureté des pierres » tandis que la foi chrétienne doit être élastique et adaptable.  En fait elle doit elle aussi devenir « liquide ».  N’en déplaise au Christ qui a voulu que son Eglise soit fondée sur la pierre.  Mais un autre jésuite, sud-américain lui aussi, qui n’est nul autre que le pape en personne, a répété dans l’une des nombreuses interviews qu’il accorde aux personnes les plus diverses dans les lieux les plus divers – en avion, place Saint-Pierre ou en rue –  ce qui constitue l’un des pivots de sa stratégie d’enseignement et de gouvernement : « Il faut dépasser la tentation catholique de l’uniformité des règles, de leur rigidité, alors qu’il faut au contraire juger et se comporter au cas par cas ».  Le terme que le pape François emploie c’est « discernement » : il s’agit d’une vieille tradition de la Compagnie de Jésus qui cependant, jusqu’à aujourd’hui, n’allait pas jusqu’à « interpréter » librement le dogme lui-même en fonction des situations.  Comme cela s’est produit dans certains documents officiels signés par lui et qui ont suscité la perplexité (pour utiliser un euphémisme) même de certains cardinaux.

    Eh bien, avec toute l’humilité requise, il me semble qu’un pareil choix soit erroné pour l’Eglise et pour la foi. Il me semble en fait qu’il faudrait faire exactement le contraire.  Dans un monde « liquide » où tout devient incertain, précaire, provisoire, c’est justement de la stabilité et de la fermeté de l’Eglise catholique dont non seulement les croyants mais l’humanité toute entière auraient besoin.  Ces dogmes comme la pierre auxquels le Général de la Compagnie de jésus est allergique pourraient et devraient devenir pour beaucoup un havre sûr dans une société qui s’effrite et qui tend à se déliter dans le chaos.  Ce n’est pas un hasard si de tout temps mais plus particulièrement aujourd’hui, quand ils sont malmenés par les flots, les hommes cherchent un port sûr où les eaux sont tranquilles. C’est de certitudes réaffirmées et défendues dont nous avons besoin et non d’innombrables opinions changeantes.  L’un des symboles de l’Eglise catholique était un chêne vigoureux, solidement ancré dans le sol par de robustes racines.  Est-ce vraiment rendre service à la foi que de remplacer ce chêne par un roseau qui ploie dans tous les sens au moindre souffle de vent au gré des désirs et des modes humaines ?  Peut-être le moment est-il venu de redécouvrir et d’appliquer à toute l’Eglise l’ancienne et belle devise des chartreux : « Stat crux dum orbitur volvit », la croix demeure stable tandis que le monde change.  Plus que jamais, c’est de la clarté solide du catéchisme dont nous avons besoin plutôt que des innombrables et changeants « selon moi » et des opinions infinies dont le monde est rempli.  Le protestantisme a suivi cette route et l’histoire nous a montré où elle menait.  Mais malheureusement, comme toujours, l’histoire n’est pas magistra vitae.

    Un article de Vittorio Messori publié en italien dans la rubrique « Il Vivaio » de la revue Il Timone d’octobre-novembre 2017 et traduit avec l’autorisation de l’auteur."

    Ref. Une Eglise solide dans une société liquide

    JPSC

  • Belgique : bientôt un débat national sur l'euthanasie des malades psychiatriques ?

    IMPRIMER

    BELGIQUE : VERS DÉBAT NATIONAL SUR L’EUTHANASIE DES MALADES PSYCHIATRIQUES ?

     de genethique.org (7 novembre)

    Quarante-deux psychiatres, psychologues et universitaires ont publié une lettre ouverte la semaine dernière appelant à un « débat national sur l’euthanasie et la maladie mentale » en Belgique. « L’euthanasie comme réponse à une souffrance psychologique insupportable et inutile est véritablement problématique », écrivent-ils, « il s’agit de personnes qui ne sont pas en fin de vie et qui en principe, pourraient vivre encore longtemps et, par conséquent, il faut être extrêmement prudents à la fois sur le plan clinique et légal ». La loi actuelle ne définit pas précisément les critères exacts d’une souffrance psychologique intolérable, elle conduit à un « no man’s land légal ». La décision dépendrait ainsi « simplement de la manière dont un psychiatre interpréterait ou testerait les symptômes » du patient « en fonction de ses propres hypothèses ».

    Cette déclaration intervient alors que les « observateurs internationaux s’alarment de plus en plus de l’évolution de la situation » et qu’un conflit oppose sur ces questions Lieve Thienpont, psychiatre, qui a procédé à l’euthanasie de nombreux patients sur base de leur souffrance psychologique, et Wim Distelmans, Chef de la commission fédérale sur l’euthanasie et « un des médecins les plus éminents de l’euthanasie en Belgique ».

    Wim Distelmans dit avoir été « choqué » du manque de respect des critères belges de l’euthanasie dont Lieve Thienpont a fait preuve envers ses patients atteints de troubles mentaux.

    Selon Ignaas Devisch, bioéthicien à l’université de Gand en Belgique, décider d’euthanasier une personne autrefois capable d’autodétermination et désormais « incapable d’articuler leur pensée d’une manière appropriée » révèle « un gigantesque problème ». Et une psychiatre raconte que « curieusement les personnes souffrant de troubles mentaux moins sévères et facilement traitables demandent plus l’euthanasie que les patients sérieusement malades. L’euthanasie est devenue un nouveau symptôme, souvent un appel à l’aide "Est-ce que je vaux encore la peine de vivre ou est-ce que tu m’abandonnes ?" … mais ce symptôme a des conséquences particulièrement dangereuses ». « Depuis la loi sur l’euthanasie, il y a comme une forme de folie dans notre travail : alors que nous avons toujours dû être vigilants aux menaces de suicide en tant que psychiatre, il y a maintenant la menace de l’euthanasie. »

    Dans un récent livre publié aux presses universitaires d’Oxford, Euthanasia and Assisted Suicide : Lessons from Belgium, David Albert Jones[1], Chris Gastmans[2] et Calum MacKellar[3] soulignent le manque de transparence du système : « Seize membres seulement supervisent des milliers de cas » d’euthanasie. Un seul cas a été référé à un procureur et ils estiment que « seulement la moitié de tous les cas sont signalés ». « La mort par euthanasie en Belgique n’est généralement plus regardée comme une exception, nécessitant un recourt juridique spécial. Elle est très souvent considérée comme une mort normale et même un avantage, qui ne doit pas être restreint par des justifications particulières ».

    ----------------- 

    [1] Du centre d’Oxford Anscombe Bioethics en Angleterre.

    [2] De la faculté de médecine de la KU Leuven en Belgique.

    [3] Du conseil écossais de bioéthique humaine.

     
    Sources: Mercatornet, Michael Cook (07/11/2017)
  • Les jeunes allemands de plus en plus méfiants à l'égard de l'Eglise

    IMPRIMER

    De Delphine Nerbollier sur le site du journal La Croix :

    En Allemagne, la méfiance des jeunes envers l’Église s’accroît

    En Allemagne, les évêques constatent sans surprise un relâchement des liens entre les jeunes et l’Église. Les organisations de jeunesse aspirent, elles, à être entendues lors du synode qui se tiendra à Rome en octobre 2018.

    C’est un bilan critique que dresse la conférence épiscopale allemande (DBK) au sujet des relations qu’entretiennent les jeunes et l’Église catholique outre Rhin. Dans le cadre de la préparation au synode sur les jeunes et les vocations, les évêques ont rendu publique leur synthèse, réalisée sur la base de consultations menées dans les 27 diocèses du pays. Ils constatent un relâchement du lien entre les jeunes et l’Église et une méfiance envers l’institution catholique. « De nombreux jeunes perçoivent l’Église comme peu crédible en raison de sa manière de gérer ses finances et les scandales de mauvais traitements », expliquent-ils.

    D’après les évêques, les jeunes catholiques demandent à l’Église d’être « un partenaire de dialogue qui prenne leur réalité au sérieux ». « Ils attendent une liturgie et une pastorale pertinentes et adaptées à leur quotidien » ainsi qu’une« Église qui ne soit pas sur la défensive mais qui s’organise sur la base du développement scientifique et regarde vers l’avenir »« Nombre d’entre eux demandent aussi des changements concrets en matière de dogme », peut-on lire.

    Les jeunes attendent « une offre de sens »

    Les évêques constatent aussi « une distance évidente avec le message de l’Église »au sujet de la famille. « La communauté de vie avant le mariage est presque une réalité généralisée » en Allemagne, expliquent-ils. Les couples qui souhaitent se marier religieusement ont « presque tous vécu plusieurs années ensemble ».

    À LIRE : Les jeunes bousculent (déjà) le Synode

    Pour Mgr Stephan Oster, président de la commission de la jeunesse du DBK, les 8,8 millions de jeunes catholiques allemands (sur 23 millions au total) attendent« des valeurs, une offre de sens, une authenticité et une pertinence par rapport à la vie ». Il remarque aussi que malgré un fort engagement des prêtres, diacres et responsables pastoraux qui accompagnent ces jeunes spirituellement, l’institution catholique allemande « pourrait embaucher encore davantage de personnel ».

    Le synode vu comme une chance

    Sur le terrain, l’annonce du synode de la jeunesse a trouvé un écho favorable et favorisé le dialogue. À Cologne, par exemple, les autorités religieuses ont profité de l’envoi du questionnaire préparé par le Vatican à destination des jeunes, pour y ajouter quelques questions sur la situation interne au diocèse. L’Union des jeunes catholiques allemands (BDKJ) a de son côté distribué 100 000 cartes postales dans des cafés, restaurants mais aussi dans des associations religieuses pour inciter les jeunes, catholiques ou non, à répondre à ce questionnaire. Pour le BDKJ – 17 organisations, 660 000 membres – ce synode est une chance.

    À LIRE : En France, le Synode sur les jeunes mobilise peu

    « Nous nous réjouissons que le pape François nous lance cet appel », explique son président, Thomas Andonie. « Nous espérons seulement que les résultats du questionnaire n’atterriront pas dans un tiroir mais qu’ils seront pris au sérieux. Les jeunes catholiques veulent être entendus », explique-t-il. Le BDKJ demande ainsi que les représentants des organisations de jeunesse soient représentées en octobre prochain à Rome, pour créer un « dialogue d’égal à égal ». « Ce synode ne doit pas être une simple rencontre entre évêques », estime-t-il.

  • Voici venu le temps des humains génétiquement modifiés

    IMPRIMER

    "DANS L’INDIFFÉRENCE GÉNÉRALE, VOICI VENU LE TEMPS DES HUMAINS GÉNÉTIQUEMENT MODIFIÉS (HGM)"

     

    CRISPR-Cas9 a permis, ces cinq dernières années de franchir une nouvelle étape dans l’édition de « l’ADN d’une bactérie, d’une plante, d’un insecte, d’un animal ou d’un humain ». Trois chercheurs Alexandra Henrion-Caude[1], Catherine Bourgain[2] et Alain Privat[3] le décrivent comme « une combinaison hybride entre le ciseau, le Tipp-Ex et l’encre […] facile, rapide, efficace et peu coûteuse ».

    Cette technique « loin d’être arrivée à maturité » soulève cependant de nombreuses questions : « Modifier tel ou tel gène, c’est modifier le gène ciblé, mais aussi d’autres informations, mal connues ou inconnues. Les conséquences de ces changements sont imprévisibles. Nous ignorons jusqu’au moyen d’en assurer le suivi sur l’individu modifié, ainsi que sur les générations suivantes » (cf. CRISPR : des mutations « off-targets » nombreuses et inattendues chez l’homme).

    Une « inquiétude » latente au sein de la communauté scientifique puisqu’appliquer CRISPR « à des embryons humains issus de parents porteurs de mutation » reviendrait à « éliminer leurs embryons sains et, paradoxalement, à ne conserver que ceux porteurs de la mutation sur laquelle la technique serait mise au point ».

    En outre, cette inquiétude dépasse la « simple logique des soins » car à « souhaiter des enfants parfaits », « nous jouons en fait le jeu des promoteurs de l’eugénisme ». Ce « patrimoine le plus partagé entre tous les hommes, le plus ancien, le plus irréductible » est « l’intimité de notre humanité ». « En ce sens, ne devrait-il pas être considéré comme le plus précieux de tous nos patrimoines ? ».

    Les trois chercheurs lancent un « SOS à nos consciences » en rappelant que « le désir de connaître la nature du vivant et d’en dévoiler ses secrets » ne doit pas nous mener à « créer des variétés d’humains sélectionnés ».

    « Certains voient dans ces hommes génétiquement modifiés une évolution vers l’homme du futur. Nous y voyons la mise en place d’un programme d’anéantissement de l’homme dans son altérité, notamment par déni de notre complexité et de notre histoire génétique ».

    Pour aller plus loin :

    -----------------------------

    [1] Généticienne, directrice de recherche à l’Inserm.

    [2] Généticienne, chargée de recherche à l’Inserm.

    [3] Neurologiste et membre correspondant de l’Académie de médecine.

     
    Sources: Le Figaro (26/10/2017)