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Société - Page 468

  • Le nouveau Secrétaire d'Etat américain est un militant en faveur du respect de la vie et de la famille traditionnelle

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    WASHINGTON DC, le 13 mars (C-Fam)

    Le président Trump a annoncé ce matin que Rex Tillerson était démis de ses fonctions de secrétaire d'Etat américain et qu'il sera remplacé par Mike Pompeo, ancien membre du Congrès du Kansas, actuellement directeur de la C.I.A.

    Cela sera considéré comme une bonne nouvelle par les défenseurs pro-vie et pro-famille car Pompeo a un long engagement en faveur du droit à la vie et parce qu'il résiste à l'ordre du jour homosexuel.

    Les positions de Rex Tillerson sur l'avortement et le mariage homosexuel n'ont jamais été claires; il a toutefois siégé au conseil d'administration des Boy Scouts lorsque ce groupe a commencé à autoriser que des chefs scouts soient homosexuels.

    En tant que membre du Congrès, Pompeo a affirmé qu'il croyait que la vie commence à la conception et se termine à la mort naturelle. Il a coparrainé la Loi sur le caractère inviolable de la vie humaine, qui stipule que «chaque vie humaine commence par la fécondation, le clonage ou son équivalent fonctionnel, et qu'à ce moment chaque humain a tous les attributs et privilèges légaux et constitutionnels de la personne ...»

    Pompeo a coparrainé le 'Title X Abortion Provider Prohibition Act' qui demandait l'interdiction du financement fédéral à tout groupe pratiquant des avortements.

    Pompeo a coparrainé un projet de loi qui aurait inclus l'enfant à naître sous la protection du 14e amendement.

    Il a voté pour interdire l'information sur l'avortement dans les centres de santé scolaires. Il a voté pour interdire le financement fédéral pour Planned Parenthood et voté pour défrayer le Fonds des Nations Unies pour la population.

    Sur la question des LGBT, Pompeo a toujours soutenu la vision traditionnelle du mariage et s'est opposé à l'agenda homosexuel. Il s'est opposé à l'abrogation du 'Don’t Ask Don’t Tell policy' qui empêchait les homosexuels déclarés de servir dans l'armée. Pompeo a soutenu la Loi sur la défense du mariage et s'est élevé contre son abrogation.

    A propos du décret Obergefell qui a imposé le mariage de même sexe au pays, Pompeo a déclaré: «Créer, venu de nulle part, un droit fédéral de se marier, va à l'encontre des siècles de compréhension partagée de notre Constitution. C'est un abus de pouvoir choquant. Il est faux. Je continuerai à me battre pour protéger nos institutions les plus sacrées; les habitants du Kansas et notre nation ne méritent pas moins. "

    Pompeo a été attaqué par l'establishment LGBT pour ses prises de positions fortes sur la sexualité humaine.

    Pompeo a affirmé: "En tant que citoyen du Kansas, j'ai un profond respect pour le caractère sacré de la vie, la solidarité de la famille et la solennité du mariage. Je continuerai le combat pour défendre ces idéaux fondamentaux chaque jour. Je suis et serai toujours pro-vie et je défendrai la vie de la conception à la mort naturelle. Je continuerai à m'opposer à tout financement des contribuables en faveur de l'avortement. Je soutiens également pleinement l'institution traditionnelle du mariage. Les familles fortes sont la pierre angulaire de notre République et nous devons les préserver pour notre communauté et notre culture. "

    La raison pour laquelle cela est important pour les pro-vie, c'est que, sous les démocrates, les États-Unis sont devenus la source d'une politique sociale radicale dans le monde et à l'ONU. On s'attend à ce que Pompeo en prenne conscience et y mette un terme.

    Pompeo a obtenu son diplôme premier de sa section à l'Académie militaire des États-Unis à West Point; il a obtenu un diplôme de la Harvard Law School où il a étudié le droit. Il est issu du mouvement politique du Tea Party très conservateur et est devenu la deuxième personnalité conservatrice du Kansas à occuper une place de premier plan au Département d'État. L'ancien gouverneur du Kansas, Sam Brownback, est maintenant ambassadeur des États-Unis pour la liberté de religion.

  • La popularité du pape François en recul chez les catholiques

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    De Jean-Marie Guénois sur le site du Figaro.fr :

    La popularité du pape François faiblit chez les catholiques

    Cinq ans après son élection, 78 % des Français ont une bonne opinion du Saint-Père, contre 87 % en 2015.

    SONDAGE - Cinq ans après son élection, 78 % des Français ont une bonne opinion du Saint-Père, contre 87 % en 2015. Une baisse plus notable encore chez les pratiquants, où une chute de 12 points est relevée selon notre sondage BVA.

    Même si sa popularité est très élevée, avec 78 % de bonnes opinions - très au-dessus de tous les leaders politiques - le pape François connaît une érosion significative d'image depuis son élection en 2015, avec neuf points en moins dans l'opinion des Français. Et, surtout, 12 points perdus chez les catholiques pratiquants réguliers, et même 17 points chez les sympathisants du parti politique Les Républicains. Ce désenchantement, quoique très relatif, est le principal enseignement du sondage BVA-Le Figaro, lancé à l'occasion du cinquième anniversaire, ce mardi, de l'élection du pape François.

    Une tendance qui n'est pas seulement française. Un sondage américain, publié le 6 mars 2018 à Washington par le Pew Research Center, confirme la même déception chez les catholiques d'outre-Atlantique: 24 % des catholiques pratiquants (contre seulement 15 % en 2015) le trouvent «trop naïf» quand 34 % le jugent «trop libéral», contre 19 % il y a cinq ans.

    «Dans certains milieux, on comprend mal l'ouverture pastorale aux situations d'homosexualité ou au remariage»

    Philippe Portier, directeur d'études à l'École pratique des hautes études

    Philippe Portier, directeur d'études à l'École pratique des hautes études et titulaire de la chaire «Histoire et sociologie des laïcités» - l'une des principales références sociologiques du fait religieux en France (1) - explique: «La baisse est significative dans des catégories très intégrées au catholicisme et ordinairement les plus légitimistes (pratiquants réguliers, ruraux, les catégories supérieures, les plus âgés, Les Républicains). Tout en étant encore très favorables au Pape argentin, ces catégories témoignent là d'une certaine inquiétude, que révèlent aussi les enquêtes par entretiens».

    Ce sociologue met en évidence deux motifs d'interrogation: «le discours du Pape semble en opposition avec la compréhension souvent traditionnelle de la morale familiale. Dans ces milieux, on comprend mal l'ouverture pastorale aux situations d'homosexualité ou au remariage». Philippe Portier relève un second lieu de questionnement: «On trouve dans ces catégories une vision volontiers identitaire de la nation, que le discours papal sur les migrants, et souvent sur les musulmans, vient troubler». Il pense aussi que «la dénonciation du libéralisme économique par le pape François peut susciter la critique dans toute une fraction du catholicisme français, qui n'a jamais accepté totalement la doctrine sociale de l'Église.»

    » LIRE AUSSI - Le pape François est-il de gauche?

    Erwan Lestrohan, de l'institut BVA qui a piloté ce sondage, analyse pour sa part que «ce qui surprend, c'est que cette baisse affecte les populations les plus marquées par le catholicisme. On peut donc formuler l'hypothèse que le discours du Pape sur les migrants et sur l'homosexualité a joué. Mais l'importance de cette érosion a aussi du sens: avec 12 points de baisse chez les pratiquants, elle n'est pas due au hasard. Elle est significative parce qu'elle touche précisément des catégories de gens qui sont des “experts”, et donc des connaisseurs du pape François et de l'Église catholique. Le Pape est clivant dans son camp.»

    Une amélioration de l'image de l'Église

    Autre enseignement de ce sondage, 31 % des Français estiment que le Pape a fait évoluer, «en bien», l'image de l'Église catholique dans la société française. Pour Erwan Lestrohan ce «regain de bienveillance ne va pas jusqu'au ré-enchantement», mais mérite l'attention «sans marquer pour autant un basculement». Car «dans ce domaine des convictions, politiques ou religieuses, les avis personnels sont très ancrés, très structurés, profondément cristallisés. Il faudrait un événement d'importance pour constater une évolution forte de ces convictions».

    Philippe Portier estime quant à lui que «le Pape a réconcilié une partie de la société, souvent éloignée du christianisme, avec l'Église, sans doute en raison de son ouverture à ce qu'il appelle les “situations complexes” au plan moral. Et en raison de ses déclarations contre la pédophilie, où il apparaît en phase avec les attentes de la société actuelle. Sans oublier l'option écologique et son encouragement pour l'apostolat social en faveur du peuple des pauvres.»

    Mais, conclut-il, «pour le moment, son action n'a pas inversé la tendance au déclin des indicateurs d'implantation du catholicisme français: vocations, pratiques, militances, croyances». De fait, tandis que 130 jeunes en moyenne entraient au séminaire en France chaque année, pendant les 8 ans du pontificat de Benoît XVI, ils sont à peine 100 par an en moyenne, depuis cinq ans, à choisir cette voie. Une tendance qui, aujourd'hui, s'annonce encore à la baisse.

    (1) Religion et Politique. L'enjeu mondial, aux Presses de Sciences Po, 2017

    Ref. La popularité du pape François faiblit chez les catholiques

  • Jeunes et pornographie : une étude de l’ULiège donne des chiffres interpellants

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    D'Anne Sandront sur le site de l'Avenir.net :

    Étude belge interpellante: comment le porno impacte le fonctionnement des jeunes

    La pornographie est omniprésente. Elle influence la vision qu’ont les jeunes de la sexualité et de la femme. Une étude de l’ULiège donne des chiffres interpellant.

    C’est à 12 ans (12,6 en moyenne) chez les garçons, 13 ans (13,7) chez les filles, qu’a lieu le premier contact avec la pornographie. Serge Garcet, professeur de criminologie de l’université de Liège (responsable de l’unité de victimologie) s’est demandé si cela avait un impact sur les pratiques sexuelles des jeunes et plus largement sur leur fonctionnement.

    Il a mené une étude après de 115 jeunes des deux sexes de 12 à 18 ans.76% des jeunes avaient visionné des contenus pornographiques: 61% des filles et 91% des garçons.

    Un impact sur les pratiques sexuelles

    Il ressort de l’étude que pour les jeunes de la génération 2.0, le rapport à la pornographie est ambigu. S’ils admettent à plus de 80% qu’elle ne reflète pas la réalité, 22% d’entre eux reproduisent pourtant des pratiques pornographiques. «Ils sont confrontés à ces vidéos très jeunes, alors qu’ils n’ont pas encore de référentiel. Cela entraîne une perte de distance par rapport aux codes du genre. On observe chez les consommateurs de pornographie une augmentation de certaines pratiques comme le sexe oral, la sodomie, l’éjaculation sur le corps ou certaines pratiques violentes

    Il faut dire que, pour ces jeunes, internet est la 1re source d’information pour 87% des jeunes. «Les questionnements évoluent en fonction de l’âge, constate le chercheur. Chez les plus jeunes, ce sont des questions de curiosité, sur la puberté, avec progressivement des questions sur les MST, sur la contraception, et aussi sur les pratiques sexuelles. Même la télévision et ses documentaires n’ont plus de succès: 80% n’y ont pas recours. Les livres? seuls 14% y pensent. 67% des jeunes ont un cours d’éducation sexuelle à l’école, mais ce n’est pas l’endroit où l’on pose facilement des questions. Il faudrait instaurer une éducation sur le respect et sur le consentement, car la notion est ambiguë chez les jeunes.»

    La femme comme un objet

    L’impact de cette omniprésence de la pornographie ne se limite pas à la chambre à coucher. Elle touche directement la vision des jeunes, selon Serge Garcet. « La femme est vue comme un objet. La pornographie, c’est l’inégalité des sexes, une sexualité et un plaisir construits sur le rapport de force et la violence. Dans les questionnaires, il y a des jeunes filles qui admettent avoir des rapports non consentis. La violence peut se manifester sous forme d’une mise en scène violente… Et de nombreux jeunes garçons envoient des photos de leur sexe: c’est tout de même une forme d’agression sexuelle d’imposer le visionnage de son sexe en érection à une personne qui ne l’a pas demandé!»

    Dans le cadre de sa fonction d’expert judiciaire, Serge Garcet a régulièrement expertisé des auteurs de viols «Un garçon de 18 ans qui n’avait pas compris le “stop” de sa partenaire expliquait: “Les filles disent non pour dire oui. Au début la femme est réticente, on va un peu la forcer, puis elle va se pâmer de jouissance.” » En plus de renforcer la vision inégalitaire des rapports de genres, la pornographie donne une légitimité à l’estompement des limites.

  • Plusieurs dizaines de milliers de personnes dans les rues de Dublin pour manifester contre la libéralisation de l'avortement

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    Du site du Figaro.fr :

    Irlande: manifestation contre la libéralisation de l'IVG

    Au moins 10.000 personnes se sont rassemblées samedi à Dublin pour protester contre le projet du gouvernement d'assouplir la loi sur l'avortement, qui est l'une des plus contraignantes au monde.

    Les électeurs doivent être consultés par référendum en mai pour dire s'ils souhaitent ou non l'abrogation du huitième amendement de la Constitution, inscrit en 1983, qui consacre l'égalité du droit à la vie de la mère et du foetus. L'abroger reviendrait à permettre au parlement de légiférer en la matière.

    Le gouvernement compte rédiger un projet de loi dans la lignée des recommandations faites par une commission parlementaire réunissant plusieurs partis, qui visent à autoriser l'avortement sans restrictions jusqu'à 12 semaines de grossesse.

    A Dublin, le cortège des opposants à l'avortement, qui ont réussi leur plus grande mobilisation depuis le début de leur campagne, s'est échelonné sur plus d'un kilomètre dans les rues. La radio-télévision irlandaise RTE a estimé qu'ils étaient plusieurs dizaines de milliers à manifester.

    "Si le huitième amendement est abrogé, l'Irlande sera anéantie", a estimé un participant de 50 ans, John O'Leary, qui brandissait un portrait de Saint Patrick, le saint patron de l'Irlande.

    Deux sondages rendus publics en janvier ont montré que plus de 50% des électeurs étaient favorables à la proposition d'autoriser l'avortement jusqu'à 12 semaines de grossesse, tandis qu'un peu moins de 30% y étaient hostiles, les autres se disant indécis.

    Ces enquêtes traduisent un profond fossé entre générations, une majorité nette d'électeurs de plus de 65 ans se disant opposés à tout assouplissement des règles sur l'avortement.

  • Le pape François et l'immigration : un discours très équilibré

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    De Philippe Saint-Germain sur Causeur.fr :

    «Le discours du Pape François sur l’immigration est très équilibré»

    Entretien avec François Huguenin, l'auteur du "Pari chrétien" 

    Dans Le Pari chrétien (Editions Tallandier, 2018), l’historien des idées François Huguenin s’interroge sur les conditions nouvelles dans lesquelles les chrétiens affrontent leurs responsabilités politiques. Comment être une minorité créatrice, influente, dans un monde qui a cessé d’être chrétien ? La réponse tient dans ce paradoxe : c’est dans leur distance à l’égard du pouvoir que se trouve leur véritable puissance politique. Entretien.

    Philippe de Saint-Germain. Dès l’origine, le christianisme s’est pensé comme une religion « dans le monde mais non pas du monde ». Comment ce monde en France a-t-il cessé d’être chrétien ?

    François Huguenin. C’est une longue histoire, à l’évolution complexe, et qui remonte au moins au XVIIe siècle. Ce qui est entièrement nouveau, c’est que la déchristianisation va de pair aujourd’hui avec la perte des valeurs communes. Non seulement la société n’est plus chrétienne, mais la morale — qui n’est pas religieuse en elle-même — n’est plus universelle au sens où elle constitue plus un point de rencontre entre chrétiens et non-chrétiens. Pendant des générations, la pratique religieuse a diminué, mais la conscience collective restait de « marque » chrétienne, pour reprendre l’expression de Pierre Manent. De nos jours, les chrétiens pratiquants ne représentent guère plus de 4 à 5% de la population, et la majorité des Français qui persistent à se dire catholiques ne vit plus comme dans une société moralement ou culturellement chrétienne.

    En quoi cette situation modifie le rapport que les chrétiens peuvent avoir avec la politique ?

    Je pense que cela rend obsolète les postures de domination qui ont longtemps formaté les chrétiens, et plus profondément leur relation au pouvoir. Pourtant, les réflexes demeurent : à droite, la tendance est de confondre christianisme et chrétienté, autrement dit d’attribuer à l’autorité le pouvoir de « faire la norme » ; à gauche, la tentation est de rejoindre le monde en diluant son message au prétexte de rejoindre ses préoccupations. Dans les deux cas, nous restons dans une logique de pouvoir. Or même si le christianisme s’est développé dans le cadre d’une société chrétienne, son existence n’est pas liée à cet état des mœurs ni conditionnée par une forme de pouvoir politique où il tiendrait plus ou moins le manche. Les chrétiens ont d’abord besoin d’une société qui garantisse la liberté religieuse : Vatican II l’a dit clairement, mais les premiers chrétiens le disaient aussi entre le IIe et le IVe siècle !

    A lire aussi: Migrants: pourquoi il faut défendre le pape

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  • L'intelligence artificielle : Terminator au travail ?

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    Du Père Eric Salobir o.p. sur la newsletter "Europeinfos" de la COMECE et du Jesuit European Office :

     

     

     

     

     

     

     

    Intelligence artificielle : Terminator au travail ?

    Jusqu’où l’intelligence artificielle va-t-elle remplacer l’homme ? Va-t-elle l’aider ou en faire un assisté ? Quels modèles de société dessine-t-elle ?

    Pour beaucoup de nos contemporains, l’Intelligence artificielle (en abrégé, I.A.) fait penser à Terminator et cette image dystopique révèle une peur sourde : celle d’être dominés, remplacés, voire anéantis. C’est l’ancestrale peur du loup, mais aussi celle de l’autre, différent et puissant. Cela traduit aussi la conscience que la machine travaille pour l’homme sans relâche ni gratification et qu’un jour, le robot pourrait se libérer de sa servitude.

    Ces cauchemars peuvent détourner notre attention d’enjeux concrets, auxquels ils font pourtant écho : l’utilisation généralisée de l’I.A. va probablement « terminer » un modèle socio-économique et contribuer à l’avènement d’un nouveau. Reste à savoir qui sera éliminé ou remplacé, victime de cette autre forme de Terminator.

    L’intelligence artificielle, Terminator du plein emploi ?

    L’un des lieux de fracture majeurs concerne l’emploi. Certes, E. Brynjolfsson and A. McAfee affirment avec raison que l’homme ne connaîtra pas la même obsolescence que le cheval. Pourtant, les métiers répétitifs sont en cours d’automatisation et la machine se révèle déjà plus habile que l’homme dans de nombreux domaines d’expertise allant de l’interprétation de données à l’organisation. Outre les chauffeurs et manutentionnaires, l’I.A. remplacera donc aussi des radiologues, des analystes et de nombreux managers. Vu la vitesse du phénomène, il est difficile d’imaginer que de nouveaux métiers naîtront assez vite pour les occuper. Il nous faut donc abandonner le rêve d’un plein emploi numérique pour penser, dans les pays les plus développés, une société de la rareté du travail.

    Les domaines où l’homme sera le moins susceptible d’être remplacé par une intelligence artificielle sont ceux impliquant la créativité et une aptitude à la relation humaine. Avec de tels critères d’employabilité, nos économies risquent de devenir plus inégalitaires. Comment, dès lors, préserver le lien social ? Certes, il existera des fonctions simples pour lesquelles l’emploi d’un humain restera plus rentable. C’est actuellement le cas de la manutention dans certains entrepôts de vente par correspondance. Mais c’est un ordinateur qui définit alors en détails les tâches à accomplir. Certaines machines travaillent pour des hommes ; certains hommes travaillent déjà pour des machines.

    En outre, si la perspective de voir disparaître des tâches pénibles est réjouissante, le travail joue un rôle aux différents niveaux de la pyramide de Maslow : il constitue un lieu de socialisation et une source de dignité autant que de revenus. Si le recours généralisé à l’I.A. apporte le développement économique attendu, faut-il que cette manne soit simplement partagée pour permettre à chaque citoyen de rester un consommateur solvable ?

    Une réflexion pourrait être entamée sur la façon de rétribuer des actions socialement utiles pour lesquelles il n’existe pas de modèle économique : sera-t-on un jour payé pour s’occuper de ses enfants, avoir une activité artistique ou visiter ses voisins âgés ? Il faudrait pour cela abandonner la notion de travail, au sens économique du terme, pour celle d’activité. La machine viendrait alors en complément de l’humain, à l’échelle de la société.

    Remplacer ou compléter l’humain ?

    Il serait cependant dommageable que cela se fasse au prix d’une perte de qualification dans des domaines professionnels ou personnels, comme la conduite automobile, les relations sociales ou les choix de vie. Dans un futur proche, nous serons de plus en plus assistés. L’intelligence artificielle va-t-elle rendre l’homme plus ou moins intelligent ? Certains, comme Joi Ito (https://joi.ito.com ) font le pari d’une interaction humain-machine : en développant le concept de society in the loop, le directeur du MIT Média Lab tente de créer un cercle vertueux d’apprentissage réciproque et une collaboration de deux formes d’intelligence. Encore faut-il que cette approche puisse s’imposer dans un contexte souvent régi par une philosophie utilitariste pour laquelle seuls importent les résultats chiffrés.

    Finalement, ces décisions seront entre les mains des propriétaires de l’intelligence artificielle. Or, les ressources nécessaires à son développement sont possédées par un petit nombre d’acteurs privés, essentiellement Nord-Américains. Certains pays d’Asie ont choisi de compenser ce fait par un investissement public massif. Quelles seront les décisions de l’Europe ?

    Eric Salobir o.p.

    Président d’OPTIC

  • "Toute fin est une histoire" : un moment d’humanité

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    De Koz sur le site "Le Samaritain" :

    Toute fin est une histoire

    Pourquoi lire un livre sur la fin des autres ? Un livre sur les soins palliatifs, ou plutôt sur le quotidien d’une bénévole dans une unité de soins palliatifs ? Non pas par fascination morbide mais peut-être pour se souvenir, remercier, rendre hommage, savoir et se préparer.

    Se souvenir des personnes – anonymes évidemment – qui sont évoquées, qui pourraient être des proches, qui pourraient être nous. Les faire vivre encore par notre seule lecture. Pour remercier ces bénévoles qui font le choix d’accompagner des personnes jusque-là inconnues dans les derniers moments de leur vie, face à des questions auxquelles elles ne tentent souvent même pas de répondre parce qu’elles n’ont guère de réponses (même si d’autres, plus précises, plus concrètes, peuvent être apportées), alors que nous ne sommes pas forcément capables d’accompagner correctement un proche, ou un ami, dans sa maladie.

    Rendre hommage donc à ces personnes qui célèbrent la vie jusqu’à la mort, parce que la vie, c’est aussi la relation, le soin, l’affection, l’écoute et, pour certains patients, la découverte même, au seuil de la fin, que tout ceci peut exister.

    Savoir et se préparer. Savoir ce que peut être la fin de vie. Nous avons naturellement envie de ne pas nous la figurer, mais c’est peut-être parfois parce que nous la masquons qu’elle nous semble si terrible, si insupportable. Savoir, parfois, pour réclamer le soutien de l’Etat à une démarche palliative authentique. Pour réclamer qu’un tel soin, qu’un tel accompagnement soit possible car, de fait, tout le monde ne meurt pas dans une véritable unité de soins palliatifs, avec un véritable accompagnement, alors que c’est tout bonnement ce que notre humanité aimante devrait offrir. Se préparer : pour des proches, pour nous aussi.

    Le livre de Véronique Comolet n’est pas un livre militant. Ce n’est pas un livre de débat, d’opinion, d’affirmation. C’est un témoignage écrit avec une plume. En douceur et en légèreté. Dans la recherche du mot juste comme elle-même témoigne de sa recherche, pas toujours couronnée de succès, de la juste attitude : s’avancer ou rester disponible, toucher une main ou être seulement là pour écouter, accepter la colère, entendre une personne au-delà parfois de ce qu’elle dit.

    Toute fin est une histoire est un moment d’humanité.

  • Québec : une population en voie d'extinction ?

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    Du site "Pour une école libre au Québec" :

    Québec — Jamais aussi peu de naissances depuis 10 ans, jamais autant de décès

    Les chiffres prévisionnels sur le nombre de décès et de naissances pour le Québec en 2017 ont été publiés par l’Institut de la statistique du Québec.

    Il n’y a jamais eu autant de décès en une année au Québec qu’en 2017 (66 200). En 2000, le nombre de décès n’était encore que de 53 287.

    Quant aux naissances, le Québec n’en a pas connu aussi peu depuis 2006 alors que le Québec comptait de près de 700 000 habitants de moins, soit près de 10 % de moins qu’aujourd’hui. Cette différence s’expliquant principalement par l’immigration. Rappelons, en effet, qu’en 15 ans, les minorités visibles sont passées au Québec de 7 % (2001) à 13 % (2016) de la population. Cette augmentation s’accompagnant d’un accroissement de l’utilisation de l’anglais. C’est ainsi qu’à Laval, si 7 % de la population est anglophone de naissance, 13 % des résidents disent parler l’anglais à la maison. Les Lavallois qui emploient l’anglais comme première langue officielle parlée sont encore plus nombreux : ils représentent 17 % de la population. 

    Aucun parti politique ne semble se préoccuper de ce taux de fécondité anémique qui augure mal pour la survie du peuple francophone québécois. Tous pensent que l’immigration comblera le manque de naissances. Les difficultés d’intégration économique (le chômage est plus important parmi les minorités ethniques), linguistique, culturelle et religieuse dans la société québécoise ne semblent pas préoccuper les politiciens outre mesure. Certains partis semblent même surtout voir dans cette immigration nombreuse de futurs consommateurs et électeurs fédéralistes.

    On trouvera ci-dessous les graphiques de la natalité pour deux périodes (1900-2017 et 1980-2017). Le taux de natalité se calcule en prenant le nombre de naissances divisé par 1000 habitants (on ajoute le signe ‰, pour mille, à la fin). Le taux de natalité officiel pour 2017 n’est pas encore connu, il devrait l’être d’ici un mois ou deux. Pour le calculer nous avons pris la population du Québec en 2017 selon l’Institut de la statistique du Québec (8 394 034 habitants, ce chiffre est provisoire) et les naissances pour 2017 (83 900) pour obtenir un taux de natalité de (9,99 ‰). Préférant pécher par optimisme, nous avons corrigé cette valeur vers le haut et avons utilisé 10,1 ‰ comme taux de natalité ci-dessous.

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  • Pour que cesse la laideur de l'art contemporain

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    De Jonas Legge sur le site de la Libre (16-12-2017) :

    "La laideur de l'art contemporain doit cesser"

    De son propre aveu, Jean-Pierre De Rycke ne supporte pas le conformisme. Le conservateur du musée des beaux-arts de Tournai pointe dès lors un regard très critique sur les grands noms de l'art contemporain puisqu'ils "ne font que réutiliser les mêmes recettes ringardes, fatiguées depuis des années". Ce Carolo appelle aujourd'hui au "réenchantement de la création".

    Jean-Pierre De Rycke est l'Invité du samedi de LaLibre.be.

    Que reprochez-vous à l'art contemporain ?

    Je ne le rejette pas en bloc mais je suis critique vis-à-vis de ce que je considère comme les dérives de l'art contemporain. Je déplore un recul général de la notion d’esthétique, du beau. On présente par exemple comme une "prouesse esthétique" un tas de vêtements usagés rassemblés par Christian Boltanski pour figurer la Shoah. On achète à prix d'or des parties de cochons tatoués par Wim Delvoye. On s'extasie à Versailles devant une provocation débile faite de gravats de pierre et d'une longue corne métallique, intitulée "Vagin de la Reine" par Anish Kapoor. Depuis quelques décennies, le terme "plasticien" s'est même substitué à celui d'"artiste" pour évacuer cette notion du beau dans la création actuelle.

    Cette notion de beau est subjective, elle n'appartient qu'à celui qui l'exprime. Cet argument est-il valable ?

    Je suis d'accord, cette notion est relative. Etymologiquement, en grec, "esthétique" vient de "perception". L'art n'est pas nécessairement directement lié à la notion de beau mais il doit avant tout susciter de l'émotion, du ressenti. Je ne suis pas tombé au bon endroit au bon moment puisque je suis un idéaliste romantique. Je pense donc que l'art doit sublimer la vie par le fond (en lui donnant du sens) et par la forme (qui doit être soit belle soit expressive). Le savoir-faire, la technique, la prouesse artisanale sont essentiels. Cela peut se traduire par une maîtrise exceptionnelle du dessin ou de la lumière, par l'utilisation savante de la coloration ou par une maîtrise de la matière sculptée.

    L'art sert aussi à exprimer des sentiments torturés, de la contestation. Cela ne peut-il pas passer par la laideur, afin de procurer une certaine sensation ?

    J'admire des artistes comme Otto Dix, George Grosz, Francis Bacon ou Lucian Freud sur un plan purement plastique. Leur traitement de la forme expressionniste est impressionnant, remarquable. Et même si le résultat visible produit de la laideur, il suscite aussi une émotion. La création contemporaine, par contre, est enlaidie par la vulgarité, par son mauvais goût. 

    Les oeuvres esthétiquement plus simples, destinées à susciter la réflexion ne vous touchent pas non plus ?

    Exactement. L'art conceptuel investit un terrain qui appartient plutôt à d'autres domaines de l'expression : la philosophie, la sociologie ou la littérature. On s'approche du domaine des idées et on s'écarte du champ artistique proprement dit.

    Qu'est-ce que ces créations disent de notre société occidentale actuelle ?

    Elles illustrent le relativisme ambiant, elles correspondent à une perte de hiérarchisation, à un étalement des valeurs, à un nivellement où tout se vaut. Dans l'art contemporain, il y a un phénomène d’infantilisation. Jeff Koons, par exemple, avec ses "Balloon Dog", détourne des jouets du quotidien pour les ériger en œuvres d'art. A travers leurs dérives contemporaines, Wim Delvoye et son "Cloaca" (NdlR : reproduction gigantesque du tube digestif qui produit des excréments) ou Jan Fabre et l'exaltation de son sperme ramènent aux états de base de la condition humaine.

    Plutôt que les artistes, ne sont-ce pas plutôt les galeristes et les très riches acheteurs qui sont à pointer du doigt ? Ce sont finalement eux qui dictent ce qu'est l'art contemporain en ne donnant de la visibité qu'à quelques artistes ?

    Effectivement, l'art contemporain est devenu une immense spéculation, une espèce de bulle financière. Certains galeristes font la cote de certains artistes. Des collectionneurs investissent là-dedans comme dans de simples objets de spéculation. Résultat : de nombreux artistes intéressants ne trouvent aucune résonance, aucune visibilité. 

    Quel est votre idéal de création ?

    Je suis un historien de l'art très attaché à la Renaissance italienne et à son humanisme - avec son culte du vrai, du beau, du bien - qui est lui-même relié à la tradition de la Grèce antique. L'humanisme est une conception philosophique qui visait à élever, à spiritualiser la condition humaine, à anoblir la matière, au lieu de l'amener à une forme de nihilisme absurde. De nombreuses manifestations de l'art contemporain reviennent à des considérations on ne peut plus primaires, basiques, voire instinctives. C'est un peu le contraire du processus idéalisant de la Renaissance.

    Si on continuait simplement à créer comme à la Renaissance, on n'innoverait plus, la création tournerait en rond…

    Absolument ! C'est pourquoi il faut inventer autre chose. Quoi ? Je ne sais pas. Comme on vit une époque très lourde, avec beaucoup de noirceur, avec une perte générale de repères, l'époque est propice au réenchantement de la création, à l'émotion positive. Les gens ont besoin de retrouver du rêve, la laideur vers laquelle ils sont renvoyés doit cesser. C'est dans ce sens que l'art pourrait redémarrer.

    Dans votre musée des beaux-arts, vous exposez des oeuvres contemporaines. Vu votre regard critique, n'est-ce pas paradoxal ?

    Non, depuis que je suis conservateur, j'ai toujours eu le souci d'intégrer toutes les formes d'art et toutes les époques, d'une manière globale, afin de faire entrer les oeuvres en résonance, en dialogue. Dans le futur, j'espère réserver une part plus importante à la création contemporaine... mais qui irait dans le sens de ce que j'apprécie davantage.

    Votre point de vue sur l'art contemporain n'est-il pas finalement celui d'un réactionnaire ?

    Je laisse à d'autres le soin de le décréter. On pourrait taxer tous les grands artistes de la Renaissance - dont Leonard De Vinci, Michel-Ange, Raphael, Piero della Francesca - de réactionnaires car ils n'ont jamais rien fait d'autre que de puiser aux sources de l'Antiquité en adaptant ce répertoire aux nouvelles expériences. Leurs oeuvres sont le fruit d'un processus de synthèse entre une tradition et une attitude d'innovation, à travers un esprit d'avant-garde.

  • Euthanasie : des pistes pour un sain discernement

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    Du site de l'abbé Christophe Cossement, des réponses à ces questions :

    - En matière d’euthanasie… Y a-t-il un texte sur lequel on peut s’appuyer pour dire : « L’euthanasie jamais ? »

    - Que répondre lorsqu’on nous dit : « Selon sa conscience…et les circonstances… »

    - Peut-on dire que l’euthanasie étant un acte intrinsèquement mauvais, les circonstances et la conscience ne sont pas convoquées ?

    - Aumôniers et visiteurs de malades ont besoin d’un peu de soutien car il y a, me semble-t-il, de plus en plus de confusion pour l’accompagnement des malades.
    Si le malade estime que l’euthanasie n’est pas un mal, moi aumônier, qu’est-ce que je fais ? Quid des sacrements qu’il demanderait éventuellement ?

    euthanasie, conscience, mal objectif et sacrements

    Quel discernement poser sur ce qui convient de faire dans l’accompagnement spirituel des personnes qui demandent l’euthanasie ? Comment interagir avec celle qui affirme qu’en conscience elle choisit l’euthanasie ? Les trois convictions fondamentales sur lesquelles on peut s’appuyer sont :

    • Personne n’a le droit de disposer de la vie d’autrui innocent, même à sa demande. C’est un grave dérèglement de la société de le faire, en l’occurrence une perversion de la médecine.
    • Avec celui qui désespère, l’attitude de compassion n’est pas de désespérer avec, mais de soutenir l’espérance même sans résultat apparent. Quel bouleversement cosmique si un chrétien en venait à dire : je comprends que tu es désespéré et je vais collaborer à ton désespoir !
    • Ajoutons un point de foi : personne ne s’est donné la vie à lui-même, mais la vie vient de Dieu et c’est lui qui en est le maître. C’est lui qui l’achemine lui-même vers la vie éternelle et lui seul qui en connaît la valeur.

    À cause de cela, le Magistère a classé l’euthanasie dans les actes intrinsèquement mauvais, c’est-à-dire que rien, aucune intention bonne, aucune circonstance favorable, ne peut en faire un acte bon.

    La référence en matière de textes, c’est Evangelium vitae, encyclique de Jean-Paul II en 1995. Notamment le paragraphe 15 et à partir du paragraphe 64. J’épingle deux extraits :

    65. « Ces distinctions étant faites, en conformité avec le Magistère de mes Prédécesseurs et en communion avec les Évêques de l’Église catholique, je confirme que l’euthanasie est une grave violation de la Loi de Dieu, en tant que meurtre délibéré moralement inacceptable d’une personne humaine. Cette doctrine est fondée sur la loi naturelle et sur la Parole de Dieu écrite ; elle est transmise par la Tradition de l’Église et enseignée par le Magistère ordinaire et universel. » (C’est une déclaration qui s’entoure de toutes les formes de l’infaillibilité pontificale)
    67. « La demande qui monte du cœur de l’homme dans sa suprême confrontation avec la souffrance et la mort, spécialement quand il est tenté de se renfermer dans le désespoir et presque de s’y anéantir, est surtout une demande d’accompagnement, de solidarité et de soutien dans l’épreuve. C’est un appel à l’aide pour continuer d’espérer, lorsque tous les espoirs humains disparaissent. Ainsi que nous l’a rappelé le Concile Vatican II, “c’est en face de la mort que l’énigme de la condition humaine atteint son sommet” pour l’homme ; et pourtant “c’est par une inspiration juste de son cœur qu’il rejette et refuse cette ruine totale et ce définitif échec de sa personne. Le germe d’éternité qu’il porte en lui, irréductible à la seule matière, s’insurge contre la mort”. (Gaudium et spes 18) »

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  • Pays-Bas : quatre enquêtes judiciaires ouvertes pour de possibles euthanasies criminelles

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    AUX PAYS-BAS, QUATRE ENQUÊTES JUDICIAIRES OUVERTES POUR DE POSSIBLES EUTHANASIES CRIMINELLES

     de genethique.org

    Dans son rapport annuel sur les euthanasies de 2017, le Comité régional de surveillance de l’euthanasie au Pays-Bas a signalé 12 cas douteux pour l’année 2017 (cf. Pays-Bas : l’euthanasie des personnes en fin de vie a augmenté de 8% en un an).

    Le parquet a annoncé dans un communiqué que le ministère public avait « décidé d’ouvrir quatre enquêtes judiciaires » pour « de possibles euthanasies criminelles effectuées par deux médecins ». En effet, sur les 12 cas cités, six ont été classés sans suite, quatre font l’objet de poursuites et deux autres sont encore en cours d’examen.

    Le premier cas concerne une femme de 67 ans qui avait rédigé des dernières volontés il y a de nombreuses années. Atteinte de la maladie d’Alzheimer, le parquet a estimé qu’elle « n'avait pas la capacité d'exprimer son consentement », et que le médecin « n'était pas en mesure de certifier qu'il s'agissait d'une demande volontaire et délibérée d'euthanasie ».

    Une autre femme, âgée de 84 ans, atteinte de diverses maladies, est morte en croyant que sa vie était « sans espoir ». Un argument qui n’a pas convaincu le comité qui s’interroge sur d'autres solutions possibles à ses souffrances.

    La troisième situation est celle d’une femme de 72 ans atteinte d'un cancer. En situation de coma, elle n'avait aucune volonté de vivre. Cependant, « selon le comité, le médecin ne pourrait pas non plus arriver à la conviction que ses souffrances étaient insupportables sur la base des faits ... immédiatement avant l'euthanasie ».

    Enfin, les procureurs enquêteront sur le décès d'une femme de 84 ans souffrant d'emphysème pulmonaire à La Haye, qui a refusé de poursuivre le traitement et a déclaré qu'elle ne voulait plus vivre. Le comité a déclaré que « le médecin a conclu trop facilement que la souffrance de son patient était sans espoir ».

    Sources: Afp (08/03/2018) ; Dutchnews (09/03/2018)