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Société - Page 468

  • ONU : quand le Comité des droits de l’homme révise la définition du ‘droit à la vie’

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    ONU : LE "DROIT À LA VIE" SUR LA SELLETTE

    Gènéthique vous informe

    Le Comité des droits de l’homme de l’ONU veut imposer la légalisation de l’avortement et de l’euthanasie à tous les pays.

    A l’ONU, le Comité des droits de l’homme révise actuellement la définition du ‘droit à la vie’ en droit international, mentionné dans le « Pacte international relatif aux droits civils et politiques », signé en 1966 par les Etats-parties. Par ce biais, et dans la plus grande discrétion, une minorité active veut imposer à tous les Etats la légalisation de l’avortement, du suicide assisté et de l’euthanasie au nom même du droit à la vie.

    L’interprétation du Comité a suscité l’inquiétude de nombreux observateurs qui ont envoyé leurs contributions. Elles feront l’objet d’une étude du Comité qui décidera ou non de les prendre en compte dans la déclaration finale qui doit être adoptée dans les prochains mois.

    Christophe Foltzenlogel, juriste à l’ECLJ[1], revient pour Gènéthique sur les enjeux majeurs de cette révision.

    Gènéthique : Le Comité des droits de l’homme de l’ONU révise actuellement sa définition internationale du « droit à la vie ». Quel est le contenu de ce nouveau texte ? En quoi est-il problématique ?

    Christophe Foltzenlogel : Ce Comité, qui rassemble 18 experts, est chargé de rédiger une interprétation officielle des dispositions du « Pacte international relatif aux droits civils et politiques ». De manière cyclique, il publie des « observations générales » sur les différents articles du Pacte et prépare donc actuellement ses observations sur l’article 6, celui concernant le droit à la vie. Dans cette version du projet, le Comité parle notamment de l’usage des armes létales, circoncit l’usage de la peine de mort pour les États ne l’ayant pas abolie, et parle des obligations positives des États de protéger la vie, etc. Le grand problème de ce texte, c’est qu’il introduit un droit à l’avortement et à l’euthanasie au nom du droit à la vie. L’article 6 du Pacte est très clair : « Le droit à la vie est inhérent à la personne humaine. Ce droit doit être protégé par la loi. Nul ne peut être arbitrairement privé de la vie ». Pourtant, le Comité considère qu’il faut permettre l’avortement pour que les femmes y aient recours de manière « sûre » et invite les États à légaliser l’euthanasie afin de garantir un droit à une « vie digne ».

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  • Euthanasie aux Pays-Bas : l'efficacité de la réglementation mise en doute

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    EUTHANASIE : L’EFFICACITÉ DE LA RÉGLEMENTATION NÉERLANDAISE MISE EN DOUTE

     de genethique.org (06 novembre 2017)

    Une étude menée par le National Institutes of Health (NIH) suggère que les comités néerlandais chargés d’évaluer les cas d’euthanasie (RTE) se concentreraient essentiellement sur le respect de la procédure, « sans vérifier si le patient était véritablement admissible à une euthanasie ».

    David Miller et le docteur Scott Kim, tous deux du département de bioéthique du NIH, ont analysé trente-trois cas entre 2012 et 2016 où des comités RTE ont estimé que les critères n’avaient pas été respectés. 

    Les auteurs écrivent que « même lorsque les critères de fond étaient remis en cause, les RTE ne vérifiaient pas si le médecin avait posé un "jugement correct" » : leur objectif était focalisé sur le respect des critères du processus d’assistance au suicide.

    Dans vingt-deux cas, les médecins n’auraient pas respecté les critères de rigueur de procédure en vigueur[1] alors que ce sont des critères dont le mode opératoire est clairement identifié ; dans quatorze cas, les médecins n’avaient pas suivi les soins médicaux nécessaires, et avaient utilisé de façon incorrecte les médicaments (en posologie, administration ou ordre d’administration) ; et pour six patients, le médecin n’avait pas été assez rigoureux dans l’application du critère de "souffrance insupportable".

    Pour aller plus loin :

    [1] Critères qui incluent les soins médicaux appropriés et la consultation d’un médecin indépendant.

    Sources: BioEdge, Xavier Symons (04/11/2017)

  • Quand Disney plonge les enfants dans les délices de la famille homoparentale...

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    Via CitizenGo :

    Cela devait arriver et... c'est arrivé. 

    Disney vient de lancer son premier dessin animé racontant les aventures d'une famille dont les enfants ont "la chance" d'avoir deux mamans et pas de papa...

  • Cardinal Müller : le pape n’est pas un monarque absolu

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    Muller Homme Nouveau .jpgL’ancien préfet de la congrégation pour la doctrine de la foi, éconduit par le pape François au terme de son premier mandat, remet les choses à leur juste place, dans une interview accordée au bi-mensuel « L’Homme Nouveau ». Extraits lus sur le blog « salon beige » :   

    "Nous ne croyons pas des choses simplement parce qu’un pape nous les enseigne, mais parce que ces vérités sont contenues dans la Révélation"

    L'Homme nouveau a publié dans son dernier numéro un entretien avec le cardinal Gerhard Ludwig Müller, ancien Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la foi. C'est une traduction de l'entretien accordé au journaliste américain Edward Pentin, correspondant à Rome du National Catholic Register. En voici quelques courts extraits (pour lire l'intégralité, il est utile de s'abonner à L'Homme Nouveau) :

    "[...] J’ai entendu dire que le Pape était proche de certains théologiens mais ces derniers ne peuvent pas prétendre être les interprètes autorisés du Pape. Si, par exemple, l’archevêque Fernández [recteur de l’Université catholique pontificale d’Argentine à Buenos Aires] fait une déclaration, c’est seulement à titre privé. Elle n’a pas plus de poids que la déclaration d’un autre évêque – et assurément pour l’Église dans son ensemble, il n’a pas d’autorité magistérielle –, et donc cela n’a pas plus d’autorité pour moi que n’importe quelle autre voix théologique. [...]

    [J]e crains qu’il n’y ait plus une idée très claire sur le statut ecclésiologique de l’Église romaine sous la forme de la Congrégation des cardinaux et de la Curie romaine. Certains pensent que le Pape peut à titre personnel faire tout ce qu’il veut car il est le souverain absolu, mais ce n’est pas vrai. [...]

    Dans mes fonctions comme préfet de la Congrégation, j’ai fait plusieurs interventions dans lesquelles j’ai expliqué que la seule vraie et juste interprétation d’Amoris Lætitia – qui est globalement très bonne et en faveur du mariage – est l’interprétation orthodoxe, et par là nous voulons dire qu’elle est dans le droit fil de la Sainte Écriture, de la tradition apostolique et des décisions définitives du magistère papal et épiscopal, qui est ininterrompu jusqu’à présent. Il n’est nulle part exigé des fidèles dans Amoris Lætitia de croire quoi que ce soit de contraire au dogme, car l’indissolubilité du mariage est une chose évidente. [...]

    N’est-il pas problématique que le Pape donne sa propre interprétation qui semble être en désaccord avec l’interprétation orthodoxe que vous faites vôtre, comme, par exemple, dans sa lettre à des évêques argentins et son éloge des évêques de Malte ?

    Dans le cas de la lettre à des évêques argentins, si le Pape écrit une lettre privée et personnelle, ce n’est pas un document doctrinal officiel.

    Elle a été mise en ligne sur le site Internet du Vatican.

    Le site Internet du Vatican a un certain poids, mais il n’a pas d’autorité magistérielle et si vous lisez ce que disent ces évêques argentins dans leur directive, vous pouvez l’interpréter de manière orthodoxe. [...]

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  • Dernières nouvelles de l'homme (et de la femme aussi) : chroniques d'une disparition annoncée

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    De Benjamin Fayet sur Aleteia.org :

    Fabrice Hadjadj : « Être humain, c’est se tourner vers le mystère de Dieu ou vers la vie sexuelle des mouches »

    Le philosophe Fabrice Hadjadj publie aux éditions Tallandier, "Dernières nouvelles de l'homme (et de la femme aussi) : chroniques d'une disparition annoncée". Dans cette compilation de deux années de chroniques pour la revue italienne Avvenire, également publiés en France par la revue Limite, il s'attaque avec son style enlevé et plein d'humour aux dogmes du progrès, du technicisme et du consumérisme.

    Aleteia : L’emprise technologique au cœur de la réflexion de votre livre est-elle la principale raison de l’effondrement spirituel de notre monde ?

    Fabrice Hadjadj : Elle est plutôt la cause d’un effondrement charnel : nous nous voyons de plus en plus comme des individualités libres indépendantes du corps donné par la naissance. Voilà pourquoi nous pouvons passer nos journées tassés sur un siège à regarder des écrans, réduire notre intelligence à des algorithmes qui n’ont plus rien à voir avec l’activité de nos mains, fantasmer le transfert de notre conscience sur des « supports non-biologiques ». Votre question elle-même est marquée par cet état des choses. Elle présuppose que l’essentiel est du côté du spirituel. Mais que faut-il entendre par « spirituel », catégorie moderne et fourre-tout ? Le démon n’est-il pas lui-même un esprit – un pur esprit impur, pour ainsi dire ? Et le Verbe, au contraire, ne s’est-il pas fait chair, de sorte que depuis l’Ascension, la chair, dans son animalité même, est devenue une réalité invisible et divine ?

    Le christianisme est peut-être une spiritualité, mais c’est alors une spiritualité de l’Incarnation. Insister trop sur le spirituel, en oubliant la chair, c’est conforter à la fois l’hybridation de l’homme avec la machine, mais aussi la rupture de l’homme avec les autres vivants. C’est être encore sous l’influence du paradigme technocratique, sans s’en apercevoir.

    Car ce paradigme affecte aussi notre rapport au religieux : qu’il s’agisse de la mindfulness, où la méditation s’éloigne de la prière pour devenir une technique de bien-être ; du jihadisme où l’on prétend atteindre le paradis en appuyant sur un détonateur ; ou même de ce mélange de psychologisme et de pseudo-pentecôtisme où l’Esprit saint ressemble à un logiciel qui se télécharge quasi instantanément et vous confère le repos ; dans tous ces cas, on reste dans une mentalité technologique, où l’on a perdu la patience propre à la culture — cette lenteur de la pousse des plantes, que Jésus propose comme la bonne vitesse, dans la parabole du semeur.

    Cette dénonciation du paradigme technocratique semble s’harmoniser parfaitement avec l’encyclique Laudato Si’ du pape François. Est-il pour vous une source d’inspiration et a-t-il joué un rôle dans votre évolution intellectuelle au cours de ces deux années de chroniques hebdomadaires ?

    Lire la suite sur aleteia.org

    Dernières nouvelles de l’homme (et de la femme aussi) : chroniques d’une disparition annoncée, par Fabrice Hadjadj, Tallandier, octobre 2017, 336 p., 18, 90 euros.

  • Le témoignage fort d'un Américain atteint de Trisomie 21 : "Ma vie vaut la peine d'être vécue"

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    Du site de "Sud-Ouest" :

    Vidéo. "Ma vie vaut la peine d’être vécue" : le message d’un Américain atteint de Trisomie 21

    Vidéo.

    Frank Stephens a pris la parole devant le Congrès américain (CAPTURE VIDEO)

    Le plaidoyer de cet acteur et sportif américain a été vu plus de 36 millions de fois sur les réseaux sociaux, suscitant un vif débat.

    "Je suis un homme porteur de trisomie 21 et ma vie vaut la peine d’être vécue." Cette semaine, face au Congrès américain, Frank Stephens, acteur et sportif, a défendu l’importance des personnes trisomiques dans la société et leur droit à vivre. 

    Porte-parole d’une association d’aide aux personnes trisomiques et à leurs familles,l’acteur a souhaité témoigner de son épanouissement personnel, malgré son handicap :

    "Sérieusement, j’ai une belle vie ! J’ai donné des conférences dans des universités, joué dans un film primé et une émission de télévision primée par Emmy, j’ai parlé à des milliers de jeunes de l’acceptation et de la tolérance qui rendront l’Amérique formidable. Je suis allé deux fois à la Maison Blanche…"

    Selon lui, plutôt que de financer les tests pré-nataux permettant de détecter la trisomie in utero (et pratiquer un avortement si les parents le souhaitent), le Congrès devrait allouer des fonds à la recherche pour soigner les personnes atteintes de trisomie, mais aussi à faire avancer la science.

    "Sérieusement, je ne pense pas que je devrais avoir à justifier mon existence, mais à ceux qui remettent en question la valeur des personnes atteintes du syndrome de Down, j’opposerais trois points.

    Premièrement, nous sommes un cadeau médical pour la société, un modèle pour la recherche médicale sur le cancer, la maladie d’Alzheimer et les responsables du système immunitaire. Deuxièmement, (selon une étude, ndlr), nous sommes une source de bonheur exceptionnellement puissante […] Enfin, nous donnons au monde une chance de réfléchir à la question éthique que représente le tri entre les hommes qui ont le droit de vivre et ceux qui ne l’ont pas […] N’y a-t-il vraiment pas de place pour nous dans le monde ?"

    Puis, faisant référence au taux élevé d’avortement en cas de diagnostic de trisomie dans de nombreux pays occidentaux, Frank Stephens ajoute :

    "Agissons en tant qu’Américains, et non comme des Islandais ou des Danois. Essayons de trouver des réponses, non des "solutions finales". Soyons dignes de notre pays : aidons-le à être débarrassé d’Alzheimer, et non de la trisomie 21."

    De nombreuses réactions

    Dans un contexte de débat encore très tendu outre-Atlantique entre les "pro-life" (contre l’avortement) et les "pro-choice" (qui défendent le droit de choisir), le discours d’une personne trisomique, directement concernée, a reçu un écho important, avec plus de 36 millions de vues en quelques jours. Largement partagée sur les médias sociaux, la vidéo a alimenté de nombreux commentaires.

    Parmi eux, plusieurs érigent cette prise de parole en exemple et appellent à la fin de l’interruption de grossesse en cas d’anomalie médicale. (...)

    Que dit la loi ?

    Alors que le droit à l’avortement recule aux États-Unis, plusieurs États interdisent désormais l’interruption de grossesse en cas d’anomalie médicale (dont la trisomie). C’est le cas de l’Indiana et de l’Oklahoma. Parallèlement, au Texas, les médecins sont autorisés à ne pas proposer de tests aux parents ou à ne pas leur communiquer les résultats. 

    En France, le dépistage prénatal de la trisomie 21 est proposé aux mères lors de leur troisième mois de grossesse, par simple prise de sang et échographie (complétées par d’autres examens si les résultats indiquent un risque élevé). Sur 800 000 femmes enceintes chaque année, 600 000 choisissent de réaliser ces tests.

    En cas de diagnostic de trisomie, 96% des couples français choisissent l’interruption médicale de grossesse (contre 90% à 93% aux États-Unis). Contrairement à l’avortement, qui ne peut être pratiqué que jusqu’à la fin du troisième mois de grossesse, l’interruption médicale peut être pratiquée jusqu’à l’accouchement.

    Voir aussi :

    https://www.fondationlejeune.org/suis-homme-porteur-de-trisomie-21-vie-vaut-peine-detre-vecue/

    http://www.genethique.org/fr/interdiction-des-avortements-bases-sur-le-diagnostic-prenatal-de-trisomie-21-en-ohio-un-projet-de#.Wf6zXlvWyM8

    !!! activer les sous-titres (en dessous à droite)

  • Ploërmel : quand le laïcisme sape la laïcité

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    De Samuel Pruvot sur le site de l'hebdomadaire Famille Chrétienne :

    Mgr Centène : « À Ploërmel, le laïcisme sape la laïcité ! »

    L’évêque de Vannes, Mgr Raymond Centène, revient sur l’affaire de la croix de Ploërmel pour tirer au clair un imbroglio juridique qui cache mal une opposition anticléricale d’un autre âge. Il déplore un laïcisme qui sape la laïcité issue du christianisme. 

    La décision du Conseil d’Etat est-elle cohérente par rapport à la loi 1905 ?

    La décision du Conseil d’Etat applique strictement la loi de 1905 qui interdit d’ériger des signes religieux dans les lieux publics. On est d’accord ou pas avec cette loi mais c’est la loi. Comme disaient les Romains : « dura lex sed lex » (la loi est dure mais c’est la loi). Les signes religieux érigés avant 1905 sont conservés, c’est pourquoi en Bretagne il y a des calvaires en tous lieux - y compris à Ploërmel.

    Dans cette affaire, le Conseil d’Etat semble avoir oublié le code de la propriété littéraire et artistique. Le grand public ignore souvent ce fait. Ce code indique clairement qu’on ne peut porter atteinte à l’intégrité d’une œuvre d’art sans l’accord explicite de l’artiste. En le faisant, la mairie s’exposerait à des poursuites judiciaires de la part de l’artiste. La loi de 1905, présentée comme un grand principe de la République, n’est pas supérieure dans la hiérarchie des normes juridiques au principe de propriété artistique... car ce droit est confirmé par tous les traités internationaux, notamment le traité de Berne. Le fait que le sculpteur soit étranger et que le monument dans son intégralité ait été conçu et réalisé en Russie renforce sa position. Ce dernier peut faire tierce opposition à l’arrêt du Conseil d’Etat qui contrevient au droit inaliénable et imprescriptible de l’artiste à voir son œuvre respectée.

    Que peut faire l’évêché en l’état ?

    Je ne peux légalement entrer dans cette affaire. Certains reprochent à l’évêché de ne rien faire... Mais, techniquement, l’évêché n’est pas « partie » à cette instance. Cela veut dire que l’évêque n’a aucun moyen d’agir juridiquement. Ce qui pose problème, ce n’est pas tant la croix qui surplombe la statue que le lieu où elle est érigée. Si on cherche une issue, il faut déplacer la statue sur un autre terrain ou bien changer la nature juridique du terrain public où elle se trouve. En clair : vendre ce terrain à une personne privée.

    En attendant les solutions à venir, on a l’impression que cette campagne contre la statue de Jean-Paul II n’est pas exempte de mauvaise foi…

    Sur Ploërmel, une commune d’une dizaine de milliers d’habitants, l’opposition se résume à deux personnes… Ces opposants sont les mêmes depuis le départ. On s’appuie ici sur des arguties juridiques pour lutter contre l’Eglise. On dirait que ceux qui s’en prennent à la statue reprochent à Jean-Paul II d’avoir existé et à l’Eglise catholique tout court d’exister !

    Pourquoi cette tension autour d’une statue de Jean-Paul II ?

    Cette affaire cristallise beaucoup de choses car il y a en France une grande inquiétude autour de l’identité et de l’appartenance religieuse. Beaucoup de Français se sentent menacés dans leur identité c’est pourquoi cette affaire est devenue un symbole qui agite les réseaux sociaux. Le plus douloureux, c’est que la Croix a vocation à rassembler les hommes, comme le dit l’Ecriture, et non à les diviser. Jésus a donné sa vie pour rassembler les enfants de Dieu dispersés... Autant qu’un signe d’identité culturelle, la Croix est un signe d’unité.

    En quoi le christianisme peut-il faire bon ménage avec la laïcité à la française ?

    Le christianisme en France et en Europe est intimement lié à l’histoire de nos peuples au-delà du culte conscient et objectif. Jean-Paul II parlait des racines chrétiennes de l’Europe. Que les libres penseurs le veuillent ou pas, le christianisme fait partie de notre identité européenne. Le christianisme est plus qu’une religion, il est constitutif de notre être, de notre manière de vivre et de notre façon d’appréhender les problèmes de coexistence. Il faudrait que les opposants comprennent que s’ils n’étaient pas dans un pays chrétien ils ne seraient pas laïques. S’ils ont des idées laïques, c’est parce qu’ils sont eux aussi d’une certaine manière héritiers d’une Histoire façonnée par 2000 ans de christianisme. Ce qui rend possible une approche laïque, c’est précisément cet héritage culturel chrétien. C’est une originalité par rapport à toutes les autres religions. La laïcité repose sur la distinction entre le pouvoir politique et le pouvoir religieux, à savoir un principe posé par l’Evangile. Si le Christ n’avait pas déclaré qu’il fallait rendre à Dieu ce qui est à Dieu et à César ce qui est à César, les opposants à la statue de Jean-Paul II ne seraient pas là...

    Comment expliquez-vous ce paradoxe ?

    Pourquoi les premiers chrétiens ont-ils été martyrisés dans un monde polythéiste ? Parce qu’ils refusaient la divinisation de l’empereur ou de sacrifier de l’encens aux dieux de l’empire. Ils refusaient la collusion absolue entre le pouvoir religieux et le pouvoir politique. Des cohortes de martyrs chrétiens ont donné leur vie en affirmant ce principe de distinction. Le danger que ne voient pas ceux qui sont obnubilés par la lutte contre l’Eglise, c’est la montée de religions comme l’islam qui confond les pouvoirs religieux et politiques comme le faisaient les Romains. La charia est une loi donnée par Dieu pour être appliquée sur le terrain civil et pénal. Les laïcistes ne se rendent pas compte qu’ils sont en train de scier la branche sur laquelle ils sont assis. Tout ce qui est fait pour affaiblir le christianisme contribue en fait à saper la laïcité. Cela revient à en arracher la racine.

  • Quand la culture de mort fait son come back à l'ONU

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    De G. Puppinck sur zenit.org (4 novembre) :

    ONU : le retour de la culture de mort

    Le handicap pas incompatible avec une vie heureuse.

    Grégor Puppinck @ ECLJ

    Grégor Puppinck @ ECLJ

    Le Comité des droits de l’homme des Nations Unies est en passe d’imposer la légalisation universelle de l’avortement au nom même du droit à la vie.

    Ce comité d’experts, chargé de veiller au respect du Pacte international sur les droits civils et politiques de 1966, s’est réuni à Genève, les 1er et 2 novembre, pour rédiger son interprétation officielle du droit à la vie. Cette interprétation, appelée Observation générale, détient une grande autorité sur les juridictions et les législateurs du monde entier car ce Comité dispose du pouvoir de juger les États quant à leur respect de ce traité.

    Plusieurs de ses membres ont saisi l’occasion pour promouvoir un droit à l’avortement le plus étendu possible. C’est le cas en particulier du français Olivier de Frouville, de l’américaine Sarah Cleveland et du tunisien Yadh Ben Achour. Les autres sont restés largement silencieux. Seule l’experte allemande, Mme Anja Seibert-Fohr, a tenté, en vain, d’obtenir la reconnaissance de « l’intérêt légitime des États à protéger la vie du fœtus », pourtant établi par la Cour européenne. Les trois autres membres connus pour leurs réserves à l’égard de l’avortement étaient les seuls absents.

    D’emblée, M. de Frouville recommanda d’éviter toute « considération philosophique ou théorique » et de se concentrer exclusivement sur les droits des femmes. À aucun moment le caractère moral de l’avortement ne fut questionné. De même, à aucun moment les droits des enfants ne furent évoqués. Moins encore, les membres du Comité ont veillé à ne jamais employer le mot « enfant ». Pour les membres du Comité, l’enfant n’existe pas avant sa naissance, donc il serait vain d’évoquer ses droits et intérêts.

    «  Recourir à l’avortement pour éviter le handicap à titre préventif »

    En fait, il fut question une seule fois, non pas des enfants, mais des « fœtus », pour recommander la légalisation de leur avortement eugénique. Le représentant tunisien a fortement insisté sur cette nécessité. Il a déclaré que, certes, il faut aider les personnes handicapées « après leur naissance », « mais ça, ça ne veut pas dire que nous devons accepter de laisser en vie un fœtus qui est atteint d’un handicap. » Il a ajouté : « nous pouvons éviter les handicaps et nous devons tout faire pour les éviter ». Sur ce, le Président du Comité intervint pour rappeler que les débats sont enregistrés.

    Mais là encore, la référence au « fœtus » était trop explicite. Pour éviter d’être accusés d’eugénisme, des experts ont voulu alors remplacer ce mot par celui de « grossesse », moins choquant, comme si le changement de terme pouvait rendre plus acceptable la réalité de l’eugénisme.

    L’avortement, c’est la vie

    Quant au droit à l’avortement, on peut dire que les recommandations du Planning familial international ont été suivies à la lettre. Reprenant le slogan de cette organisation, les membres du Comité ont déclaré que l’avortement devrait être décriminalisé et rendu « safe, legal and affordable » (« sûr, légal et accessible/gratuit »), sans réelle condition ni limitation de délai. Ils ont aussi adopté son argumentation selon laquelle l’interdiction ou la difficulté d’accéder à l’avortement serait en soi une cause de violation du droit à la vie des femmes. Cela fit dire à M. de Frouville, de façon toute orwellienne, que la décriminalisation de l’avortement « est au cœur de la question du droit à la vie » !

    Une régression morale

    C’est là un complet renversement moral par rapport au sens du droit à la vie. Il résulte de la pensée matérialiste selon laquelle seuls les êtres capables d’intelligence et de volonté seraient véritablement humains et donc dignes de protection. Tant qu’ils n’ont pas atteint cette capacité, ils ne seraient que de la matière corporelle au pouvoir de ceux qui sont « humains », car capables d’intelligence et de volonté. Ainsi, ce n’est plus la « vie humaine » comme réalité biologique qui serait protégée en droit international, mais l’intelligence et la volonté, c’est-à-dire la force. Pas une seule fois, les membres du Comité n’ont rappelé l’engagement pris par les États de réduire le recours à l’avortement et d’aider les femmes enceintes. La faiblesse des enfants à naître et des femmes en détresse ne trouvent qu’une réponse : l’élimination. La loi du plus fort.

    Or, c’est principalement contre l’eugénisme que l’universalité du droit à la vie a été réaffirmée après-guerre. Les rédacteurs de la Déclaration universelle des droits de l’homme refusèrent expressément de tolérer tout avortement eugénique, rappelant son usage par le régime nazi ; et ce n’est que sous la pression des pays soviétiques qu’ils renoncèrent en 1948 à protéger explicitement la vie humaine « dès la conception ». C’est parce que les régimes nazi et soviétique étaient matérialistes qu’ils ont promu l’avortement et l’eugénisme ; et c’est contre cette idéologie que les Nations unies ont été fondées sur la base de l’égale dignité de tout être humain.

    Si le Comité tire un droit à la mort du droit à la vie, il renoue ainsi avec l’idéologie mortifère contre laquelle les Nations unies ont été fondées.

    Contre cette « dérive rétrograde », un autre comité des Nations unies s’est élevé. Le Comité des droits des personnes handicapées a répliqué que « Les lois qui autorisent explicitement l’avortement en raison d’un handicap violent la Convention des droits des personnes handicapées ». Il a ajouté que de telles lois perpétuent « le préjugé selon lequel le handicap serait incompatible avec une vie heureuse. » Mais lComité des droits de l’homme n’en a pas tenu compte, ses membres les plus actifs restant résolument attachés à leur objectif.

    Un excès de pouvoir

    Reste à savoir si le Comité a le pouvoir d’imposer aux États, au nom du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, une obligation contraire à l’intention explicite de ses rédacteurs. Contre les États qui reprochent au Comité d’agir ainsi au-delà de son mandat, certains de ses membres se sont défendus en déclarant que le Pacte serait un « document vivant » dont ils sont les interprètes authentiques. Concrètement, les États seraient donc moins tenus de respecter le Pacte que ce qu’en disent les membres du Comité. Cela est particulièrement problématique lorsque cette interprétation est diamétralement contraire au sens initial du Pacte. Ce qui fit dire à Mme Seibert-Fohr, sous forme d’avertissement, que le Comité des droits de l’homme fragilise dangereusement « l’universalité des droits de l’homme ». De fait, si cette interprétation du Pacte est adoptée, de nombreux États refuseront de l’appliquer ; le zèle idéologique de quelques membres du Comité se retournera alors fatalement contre son autorité.

    La discussion sur ce projet d’observation générale se poursuivra le 10 novembre puis en mars 2018 ; il y sera aussi question du suicide assisté et de l’euthanasie dont le Comité envisage également d’imposer l’acceptation au titre du droit à la vie.

    Début octobre, l’ECLJ a adressé un mémoire au Comité pour défendre le droit à la vie, avec le soutien de plus de 130 000 personnes signataires d’une pétition pour la protection de toute vie humaine.

    Grégor Puppinck,

    Directeur de l’ECLJ

    Mobilisation ici: https://eclj.org/abortion/un/pour-la-protection-de-toute-vie-humaine?lng=fr

  • Quand Microsoft installe une porte dérobée dans nos crânes

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    D'Erwan Le Morhedec (Koz) sur son blog (31 octobre):

    Langage inclusif : Back off, Microsoft !

    Vous connaissez la parabole de la grenouille, Al Gore l’avait utilisée pour souligner la menace climatique. Plongée dans l’eau bouillante, la grenouille s’en extirpe par mouvement réflexe. Mais, soumise à ébullition progressive, la batracienne s’épanouit jusqu’à cuisson. Pour les Français, c’est pareil.

    Trêve de grenouilles, comme on sait, les Français sont des veaux. Ou plutôt, les Françaises et les Français sont des veaux et, tant que nous y sommes, des velles. Ils ont accueilli la nouvelle d’une surveillance institutionnalisée de leur expression et partant, de leur pensée, avec le regard impavide de la bête que l’on mène par le col.

    Les uns ne voient rien venir, les autres diraient bien quelque chose certes mais quoi, et les derniers tendent à penser que Microsoft part d’une bonne intention. Que l’on me pardonne cette expression aussi potentiellement sexiste qu’offensante : bougres de cons, l’intention ne change rien à l’affaire !

    Microsoft vient d’installer une porte dérobée dans vos crânes.

    L’intégration du « langage inclusif » dans les corrections et suggestions de Word est loin d’être indifférente : c’est un basculement, un vrai changement de nature, et un changement inquiétant. Car il ne s’agit plus de corriger les fautes d’orthographe, d’appliquer des règles de grammaire, à la rigueur d’alléger votre style, toutes fonctionnalités classiques d’un traitement de texte. Non, en intégrant à Word le « langage inclusif », Micro$oft nous dit quoi écrire, nous dit quoi penser. Les suggestions étaient stylistiques, elles sont idéologiques. Une entreprise opère des choix idéologiques, et elle nous les impose.

    Ne vous y trompez pas : le vocabulaire est un champ de bataille. Chacun sait qu’en changeant les mots, on change la pensée. C’est d’ailleurs pleinement revendiqué par les tenants du « langage inclusif » et de l’ « écriture inclusive ».

    Lire la suite sur le blog Koztoujours.fr 

  • Le transhumanisme en débat (Fabrice Hadjadj - Laurent Alexandre)

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    FABRICE HADJADJ-LAURENT ALEXANDRE, LE TRANSHUMANISME EN DÉBAT

     de genethique.org (31 octobre 2017)

    Dans une interview croisée publiée par le magazine Famille chrétienne, le philosophe Fabrice Hadjadj et le docteur Laurent Alexandre confrontent leur point de vue sur le transhumanisme : mort de la mort, intelligence artificielle, eugénisme, des sujets au cœur de l’actualité qui interrogent notre vision de l’homme et de sa dignité.

    La quête de l’immortalité des transhumanistes ouvre un débat « qui ne fait que commencer », estime Laurent Alexandre, et elle « suppose une technologie très avancée : beaucoup d’informatique, d’intelligence artificielle, de nanotechnologie… ». Pour Fabrice Hadjadj, l’enjeu se situe plutôt à la naissance, car « l’immortel rompt avec ses pères, qui étaient mortels, et il ne laisse jamais la place à ses fils, puisqu’il n’y a plus de succession ». La vie est alors « une propriété que l’on conserve avec avarice ». En outre, ces immortels « finiront par se donner la mort », car « la possibilité technologique de prolonger la vie va s’accoupler avec la nécessité technologique d’y mettre fin ».

    Quant à l’intelligence artificielle, le terme pose problème au philosophe : intelligence artificielle et intelligence humaine sont-elles « dans un même genre » « Dans quelle mesure parler d’intelligence à propos de la computation des microprocesseurs ? Cela suppose de réduire l’intelligence à une gestion algorithmique du Big data ». Il préfère donc le terme d’ « artifice intellectuel », qui nous dépasse non pas du fait d’une intelligence plus grande, mais « parce que nous nous sommes mis à voir l’intelligence humaine comme un ordinateur sophistiqué, et donc que nous avons abandonné la quête de l’intelligence au profit d’un management cybernétique ». Laurent Alexandre explique de son côté qu’aujourd’hui, « on ne sait pas faire autre chose que de l’IA faible », mais « un jour l’IA générale arrivera », probablement « avant 2100 ». Celle-ci nous obligera à adapter nos métiers, à « repenser l’école et la formation ». Pour lui l’intelligence « est ce qui nous permet de prendre le pouvoir et de nous reproduire ».

    Enfin, la perspective du bébé à la carte est inéluctable pour Laurent Alexandre, qui craint particulièrement « l’eugénisme intellectuel » : « tous les arguments seront bons pour le justifier (…) on aura mille arguments pour penser que quelqu’un avec 180 de QI aura plus de dignité que quelqu’un avec 92 de QI ! ». En conséquence, il pense que « notre définition de la dignité [sera] profondément modifiée ». Fabrice Hadjadj invite à une réflexion plus profonde qu’une opposition de fait à l’eugénisme : « Confrontés à une proposition réelle d’amélioration des ‘performances’ de leur enfant, sans aucune élimination d’embryons » que feront ces opposants ? « Ce qui va se passer, c’est qu’au nom d’une certaine morale, et même au nom d’un moralisme, celui du bien de l’enfant à venir, le monde va entrer dans une logique eugéniste (…) L’issue n’est pas à trouver dans une morale plaquée, mais dans une conversion de nos modes de vie ».

    Sources: Famille chrétienne, Antoine Pasquier, Bénédicte Drouin-Jollès (27/10/2017)

  • Une interview du Père Henri Boulad

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    Interview avec Père Henri Boulad par Eric Muth

    «Ma vie avec Dieu me donne la force de changer le monde» se plaît-il à redire à tous ses interlocuteurs, une formule presque en boucle, comme s’il était habité par une lumière particulière. Comme s’il voulait tout simplement nous dire, marchez tant que vous avez la lumière.

    Le Père Boulad est avant tout un penseur, un chrétien en terre d’Islam, confiant sa grande inquiétude devant la montée des islamistes en Egypte et en Europe. Déplorant au passage la faiblesse et la tiédeur de l’Église catholique de France.

    Il se situe dans la pure ligne de cet «Humanisme chrétien» qui caractérise la spiritualité jésuite et celle de son fondateur, Ignace de Loyola. «Je suis un fou, un ambitieux, un passionné, ayant une conscience aiguë de ma fragilité et de ma faiblesse. Je veux changer la face du monde et de l’Egypte, et me refuse à mettre aucune limite à mes rêves et à mes désirs, car je pense Dieu capable de faire fleurir sur le fumier de ma personne et de ma vie une immense Moisson d’Amour»

    Cette humilité n’est pas pour déplaire à son destin, homme en continuelle recherche, il ne se croit jamais arrivé. Son exigence de cohérence et de conciliation en foi et raison, tradition et modernité le pousse à se poser sans cesse des questions, il est à tout remettre en question.

    Petite anecdote, Père Boulad a demandé à deux reprises la nationalité française, elle lui a été refusée au plus haut niveau de l’État français. : «Parce que je suis dérangeant, parce que je n’ai pas la langue dans ma poche, parce que je dénonce ce qui se passe. «Amoureux du risque, ami du paradoxe, un brin provocateur, Henri Boulad est bien dans la lignée des grands visionnaires de notre temps. Il a publié un grand nombre d’ouvrages dans une quinzaine de langues. E.M.

    Vous êtes éducateur, conférencier, philosophe, écrivain et professeur de théologie, comment arrivez-vous à tout concilier ?

    Mes qualités d’éducateur, de philosophe et de théologie ne représentent plus à présent des activités ponctuelles, mais imprègnent l’ensemble de ma vie et de mon action. Ces dimensions s’imbriquent et se fécondent mutuellement. C’est pourquoi je me définis comme «un spécialiste de la non-spécialisation», qui rêve de réconcilier les domaines les plus variés : philosophie et théologie, physique et mystique, sexualité et chasteté, action et contemplation, sociologie et religion, économie, politique et foi. En cela, je me situe dans la pure ligne de cet «humanisme chrétien» caractéristique de la spiritualité jésuite et de la post-modernité marquée par l’interdisciplinarité. Mon exigence de cohérence et de conciliation entre foi et raison, tradition et modernité me pousse à me poser sans cesse des questions et à tout vouloir remettre en question.

    Toute votre vie vous avez eu de nombreux engagements, notamment au service des plus pauvres, chrétiens et musulmans. La couleur de peau n’est pas un problème pour vous, seul le cœur compte ?

    Dans mes engagements au service des plus déshérités, ce qui compte pour moi, c’est l’Homme, l’être humain, qu’il s’agit de soulager, de libérer, de construire. Au-delà des clivages religieux et confessionnels, sources de tensions, de discriminations et de fanatisme, ce qui nous unit et nous réunit, c’est notre commune humanité, comme me le disait récemment un musulman travaillant avec nous. La couleur de la peau n’a rien à voir dans tout ça, car l’ensemble des Egyptiens constitue une seule race.

    On vous décrit comme une personne douée d’une âme orientale et d’un esprit occidental. Pourriez-vous préciser cette belle métaphore ?

    Toute personnalité humaine comporte une double dimension : le masculin et le féminin, le yin et le yanganimus et anima. Il ne s’agit pas d’être l’un ou l’autre, mais l’un ET l’autre. Tel devrait être l’objectif de tout développement authentiquement humain. C’est ce que j’essaie de réaliser en conciliant en moi l’âme orientale, héritée de mes ancêtres, et l’esprit occidental, fruit de toute ma formation.

    Lors de vos prises de parole et de vos actions à travers le monde, comment réagissent les hommes politiques ? Vous suivent-ils ? Certains sont-ils dignes de vous suivre ?

    Je ne cesse de les interpeller, soit pour les encourager, soir pour fustiger leurs agissements, souvent ignobles. Dans quelle mesure mes prises de position ont une quelconque influence sur leurs orientations et sur le cours des choses, je ne saurais le dire. Mais en semant à tout vent à travers rencontres, conférences, livres… ou via Internet, je pense faire bouger les choses à ma toute petite mesure. C’est le combat de David contre Goliath. La Bible nous affirme que c’est le petit David qui l’a emporté. Il faut y croire et oser l’impossible. C’est quand même la Femme qui a écrasé la tête du Dragon.

    A propos du terrorisme radical, vous dites : «L’Occident est bien naïf et se fait avoir au nom de la démocratie». Les systèmes totalitaires seraient-ils mieux armés pour le combattre ?

    Aujourd’hui, la démocratie a été habilement confisquée et annexée par le mondialisme, qui tire les ficelles dans la plus totale opacité et impunité. Le gouvernement mondial est entre les mains d’une poignée de milliardaires– le Club Bilderberg– aux relents lucifériens, pour qui l’être humain n’a strictement aucune valeur. Pour contrer ce monstre, peut-être faut-il reprendre l’idée platonicienne du «despote éclairé» –éclairé et intègre. Un nouveau de Gaulle ?… Je n’en sais rien. Les choses sont tellement complexes et la désinformation tellement généralisée, qu’il est quasiment impossible de savoir ce qui se passe réellement aujourd’hui.

    Le piège du «politiquement correct» en France est-il un frein ?

    Bien sûr. Il vise à nous la boucler. Quand le port d’armes est interdit et que l’Etat est complice du mal, nous n’avons plus que la parole pour affirmer nos convictions. Si un tel droit nous est enlevé au nom du «politiquement correct», que reste-t-il au citoyen pour se défendre ? C’est pourquoi je crois voir pointer pour très bientôt une guerre civile en France.

    A la montée en puissance du discours islamiste, vous prônez un Islam modéré, n’est-ce pas un leurre quand on analyse de près le contenu du Coran ?

    Un islam modéré implique une réforme en profondeur de l’islam, qui s’avère utopique. Tous ceux qui l’ont tentée dans le passé ont lamentablement échoué. Pour nous limiter aux deux derniers siècles, je mentionnerais six tentatives, qui ont toutes avorté.

    1 – Le réformisme du 19e siècle (Afghani, Mohamed Abdou, Rachid Reda)

    2 – La Renaissance –ou Nahda– fin 19e– début 20e siècle (Yasji, Girgi Zeidan, Taha Hussein, Salama Moussa, Tewfik el-Hakim…)

    3 – Le Kémalisme et la laïcisation de la Turquie par Atatürk, en 1923

    4 – Le Baath et le panarabisme de Michel Aflaq, Bitar, George Habash et l’OLP

    5 – Le nationalisme égyptien et la neutralité de l’Etat (principe de la laïcité) avec Saad Zaghloul : «La religion est l’affaire de Dieu et la patrie celle de tous.»

    6 – La tentative d’inversion du décret de l’abrogeant et l’abrogé proclamé au 9e siècle. Pour avoir voulu privilégier les versets mekkois aux médinois, le grand cheikh soudanais, Mahmoud Mohamed Taha, sera pendu à Khartoum le 18 janvier1985, à l’instigation de l’Azhar.

    Le voile, avez-vous écrit, est un geste politique, l’Islam ne serait donc rien sans la politique ?

    Oui, le voile est un geste politique. Comme d’autres signes extérieurs (mosquées, minarets, prières de rue…) le voile vise à inscrire l’islam dans le paysage et à lui donner une visibilité. Car l’islam constitue un tout, intégrant religion, état et société– «dîn wa dawla». Et c’est ainsi qu’il a été depuis ses plus lointaines origines.

    L’Hégire, qui marque le passage de la Mecque à Médine et le début de l’ère musulmane, signifie que l’islam cesse d’être une simple religion pour devenir État et société, et Mohammed passe du statut de chef religieux à celui de chef d’État et de leader politique. Religion et politique seront désormais indissolublement liées. «L’Islam est politique ou n’est rien.» (Khomeiny)

    Il y a un plan de conquête de l’Occident qui est déclaré par Daech, alors que peut-on faire ?

    Ce qui est tragique, c’est que ce plan est soutenu en sous-main par les «mondialistes» dont je parlais plus haut. Mais, au-delà d’une lutte politique à mener, l’Occident doit impérativement retrouver ses valeurs, ses principes et ses racines chrétiennes. Sans un «supplément d’âme», il est condamné à disparaître, à l’instar de tant d’autres civilisations prestigieuses du passé. C’est au niveau spirituel que se situe le véritable enjeu, et c’est là que nous pouvons et devons agir. Dans le contexte des tragédies de la Deuxième Guerre mondiale, l’Europe et l’Allemagne ont inventé le concept de «réarmement moral». C’est une démarche analogue que l’Occident est appelé à entreprendre aujourd’hui.

    La religion catholique n’a plus sa place en France, même, certains «hommes de Dieu» baissent les bras. Cette faiblesse serait-elle à l’origine de la montée fulgurante de l’Islam radical ?

    Oui, c’est un des éléments, à côté de ceux mentionnés plus haut. Face à la débâcle de l’Eglise de France (perte de la foi traditionnelle, pratique religieuse et vocations en chute libre…), il semble que les responsables aient déclaré forfait et soient en train de s’enfoncer dans un genre de défaitisme, comme si la bataille était perdue d’avance. Dans une homélie récente, je disais que beaucoup de fidèles se demandent si leurs évêques ne seraient pas devenus les pasteurs des musulmans plutôt que des chrétiens. L’Eglise et la société françaises semblent avoir perdu leur système immunitaire, cet instinct de survie, cette volonté de lutter, cette capacité de réagir face aux agents toxiques qui attaquent l’organisme.

    Le Pape François se comporte comme si la religion catholique romaine n’était plus la seule et unique religion salvatrice. Qu’en pensez-vous ?

    En un sens, le Pape a raison, car il existe mille autres chemins de salut que celui de l’Eglise catholique. Saint Jean, dans sa première épître, nous en signale au moins deux, l’amour et la droiture de cœur : «Dieu est Amour, quiconque demeure dans l’Amour, demeure en Dieu et Dieu demeure en lui». Et encore : «Si nous marchons dans la lumière, comme il est lui-même dans la lumière, nous sommes en communion les uns avec les autres, et le sang de Jésus, son Fils, nous purifie de tout péché.». L’évangile lui-même distingue entre le baptême d’eau et le baptême d’Esprit-Saint. Il y a un immense malentendu sur les notions de «salut», d’Eglise et d’évangélisation. J’aurais bien des choses à dire là-dessus, mais cela déborderait largement le cadre d’une simple interview.

    Croyez-vous aux messages prophétiques des Saints et seront-ils toujours d’actualité ?

    Ces messages sont parfois riches de contenu, mais je ne leur accorde pas plus d’importance qu’à ceux de n’importe quel penseur ou visionnaire. L’essentiel pour moi c’est leur valeur morale et spirituelle, leur capacité à éclairer les événements et à opérer un changement.

    Votre combat au quotidien pour la liberté de croire et de penser vous anime-t-il encore aujourd’hui ?

    Plus que jamais.

    Le grand philosophe Omraam Mikhaël Aïvanhov a dit un jour : «Chacun de vous est habité par une flamme, une aspiration divine, et si faible soit-elle, il est en votre pouvoir de l’entretenir pour qu’elle devienne un brasier gigantesque.» C’est un peu vous Père Boulad ?

    C’est un peu moi, mais ça pourrait être n’importe qui d’autre qui s’ouvre totalement à l’Esprit. Merci.

    Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Eric Muth pour Dreuz.info.

  • L'Association Médicale Mondiale toujours fermement opposée à l'euthanasie et au suicide assisté

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    L’ASSOCIATION MÉDICALE MONDIALE TOUJOURS FERMEMENT OPPOSÉE À L’EUTHANASIE ET AU SUICIDE ASSISTÉ

    31 octobre 2017)

    L’Association Médicale Mondiale (WMA) ainsi que ses associations médicales nationales membres, dont l’Australian Medical Association, ont de nouveau fortement exprimé leur opposition ferme au suicide assisté et à l’euthanasie pratiquées par un médecin, considérant cette pratique « immorale dans le cadre de la médecine ».

    Cette déclaration intervient alors que la Chambre haute victorienne, en Australie, doit se prononcer sur la proposition de loi sur l’euthanasie, votée par la Chambre basse. La WMA demande que cette loi soit rejetée.

    En citant sa déclaration, la WMA rappelle que « le suicide assisté par un médecin, comme l’euthanasie, est contraire à l’éthique et doit être condamné par la profession médicale. Lorsque l’assistance du médecin vise délibérément et intentionnellement à mettre un terme à la vie d’une personne, le médecin pose un acte immoral ».

    Alors que l’euthanasie est légale dans certains pays, « la WMA réaffirme sa ferme conviction que l’euthanasie est en conflit avec les principes éthiques fondamentaux de la pratique médicale et encourage vivement toutes les associations médicales nationales et les médecins à s’abstenir de participer à l’euthanasie, même si la législation nationale le permet ou la dépénalise dans certaines conditions ».

    La WMA se dit préoccupée : la légalisation de l’euthanasie dans l’état de Victoria risque de créer une « situation de conflit direct avec les obligations éthiques des médecins envers leurs patients ». Elle s’alarme aussi de savoir des « personnes vulnérables » exposées à des « abus », conséquence de la légitimation de l’euthanasie et du suicide assisté.

    Sources: World Medical Association (27/10/2017)