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Société - Page 540

  • Briser le cercle vicieux de l'anxiété et endiguer la spirale de la peur, fruit de l'habitude de concentrer l'attention sur les "mauvaises nouvelles"

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    MESSAGE DU PAPE FRANÇOIS
    POUR LA 51
    ème JOURNÉE MONDIALE
    DES COMMUNICATIONS SOCIALES

    « Ne crains pas, car je suis avec toi » (Is 43,5).
    Communiquer l'espérance et la confiance en notre temps

    L'accès aux médias, grâce au développement technologique, est tel que beaucoup de gens ont la possibilité de partager instantanément l'information et de la diffuser de manière capillaire. Ces informations peuvent être bonnes ou mauvaises, vraies ou fausses. Par le passé, nos pères dans la foi parlaient de l'esprit humain comme de la meule d’un moulin qui, actionnée par l'eau, ne peut pas être arrêtée. Celui qui est responsable du moulin a cependant la possibilité de décider de moudre du grain ou de l’ivraie. L'esprit de l'homme est toujours en action et ne peut cesser de "moudre" ce qu'il reçoit, mais c’est à nous de décider de quel matériel l’approvisionner (cf. Cassien le Romain, Lettre à Léonce Higoumène).

    Je voudrais que ce message puisse atteindre et encourager tous ceux qui, dans leur milieu professionnel ou dans leurs relations personnelles, "moulent" chaque jour beaucoup d’informations pour offrir un pain frais et bon à ceux qui se nourrissent des fruits de leur communication. Je voudrais exhorter chacun à une communication constructive qui, en rejetant les préjugés envers l'autre, favorise une culture de la rencontre grâce à laquelle il est possible d’apprendre à regarder la réalité en toute confiance.

    Je pense qu’il faut briser le cercle vicieux de l'anxiété et endiguer la spirale de la peur, fruit de l'habitude de concentrer l'attention sur les "mauvaises nouvelles" (les guerres, le terrorisme, les scandales et toutes sortes d'échec dans les affaires humaines). Il ne s’agit pas évidemment de promouvoir une désinformation où le drame de la souffrance serait ignoré, ni de tomber dans un optimisme naïf qui ne se laisse pas atteindre par le scandale du mal. Je voudrais, au contraire, que tous nous cherchions à dépasser ce sentiment de mécontentement et de résignation qui nous saisit souvent, nous plongeant dans l'apathie, et provoquant la peur ou l'impression qu’on ne peut opposer de limites au mal. D’ailleurs, dans un système de communication où domine la logique qu’une bonne nouvelle n’a pas de prise et donc ne constitue pas une nouvelle, et où le drame de la souffrance et le mystère du mal sont facilement donnés en spectacle, il peut être tentant d'anesthésier la conscience ou de tomber dans le désespoir.

    Je voudrais donc apporter une contribution à la recherche d'un style ouvert et créatif de communication qui ne soit jamais disposé à accorder au mal un premier rôle, mais qui cherche à mettre en lumière les solutions possibles, inspirant une approche active et responsable aux personnes auxquelles l’information est communiquée. Je voudrais inviter à offrir aux hommes et aux femmes de notre temps des récits marqués par la logique de la "bonne nouvelle".

    La bonne nouvelle

    La vie de l'homme n’est pas seulement une chronique aseptisée d’événements, mais elle est une histoire, une histoire en attente d'être racontée à travers le choix d'une clé de lecture qui permet de sélectionner et de recueillir les données les plus importantes. La réalité, en soi, n'a pas une signification univoque. Tout dépend du regard avec lequel elle est saisie, des "lunettes" à travers lesquelles on choisit de la regarder: en changeant les verres, la réalité aussi apparaît différente. D’où pouvons-nous donc partir pour lire la réalité avec de bonnes "lunettes"?

    Pour nous chrétiens, les lunettes appropriées pour déchiffrer la réalité, ne peuvent être que celles de la bonne nouvelle, de la Bonne Nouvelle par excellence: «l'Evangile de Jésus, Christ, Fils de Dieu» (Mc 1,1). Avec ces mots, l'Evangéliste Marc commence son récit par l'annonce de la "bonne nouvelle" qui concerne Jésus, mais plus qu’une information sur Jésus, c’est plutôt la bonne nouvelle qui est Jésus lui-même. En lisant les pages de l'Évangile, on découvre en effet, que le titre de l'œuvre correspond à son contenu et, surtout, que ce contenu est la personne même de Jésus.

    Cette bonne nouvelle qui est Jésus lui-même, n’est pas bonne car dénuée de souffrance, mais parce que la souffrance aussi est vécue dans un cadre plus large, comme une partie intégrante de son amour pour le Père et pour l'humanité. En Christ, Dieu s’est rendu solidaire avec toutes les situations humaines, nous révélant que nous ne sommes pas seuls parce que nous avons un Père qui ne peut jamais oublier ses enfants. «Ne crains pas, car je suis avec toi» (Is 43,5) sont les paroles consolatrices d'un Dieu qui depuis toujours s’est impliqué dans l'histoire de son peuple. En son Fils bien-aimé, cette promesse de Dieu – « Je suis avec toi » – arrive à assumer toute notre faiblesse, jusqu'à mourir de notre mort. En Lui aussi les ténèbres et la mort deviennent des lieux de communion avec la Lumière et la Vie. Ainsi, une espérance voit le jour, accessible à tous, à l'endroit même où la vie connaît l'amertume de l'échec. C’est une espérance qui ne déçoit pas, parce que l'amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs (cf. Rm 5,5) et fait germer la vie nouvelle comme la plante germe du grain jeté en terre. Dans cette lumière tout nouveau drame qui arrive dans l'histoire du monde devient aussi le scénario d’une possible bonne nouvelle, car l'amour parvient toujours à trouver le chemin de la proximité et à susciter des cœurs capables de s’émouvoir, des visages capables de ne pas se décourager, des mains prêtes à construire.

    La confiance dans la semence du Royaume

    Pour introduire ses disciples et les foules à cet état d'esprit évangélique et leur donner les bonnes "lunettes" pour approcher la logique de l'amour qui meurt et ressuscite, Jésus utilisait les paraboles, dans lesquelles le Royaume de Dieu est souvent comparé à la semence, qui libère sa puissance vitale justement quand elle meurt dans le sol (cf. Mc 4,1 à 34). L’utilisation d’images et de métaphores pour communiquer l'humble puissance du Royaume n’est pas une façon d’en réduire l'importance et l'urgence, mais la forme miséricordieuse qui laisse à l'auditeur l’"espace" de liberté pour l'accueillir et la rapporter aussi à lui-même. En outre, elle est le chemin privilégié pour exprimer l'immense dignité du Mystère Pascal, laissant les images – plus que les concepts – communiquer la beauté paradoxale de la vie nouvelle dans le Christ, où les hostilités et la croix n’empêchent pas, mais réalisent le salut de Dieu, où la faiblesse est plus forte que toute puissance humaine, où l’échec peut être le prélude à l’accomplissement le plus grand de toutes choses dans l'amour. Et c’est justement ainsi, en réalité, que mûrit et s’approfondit l'espérance du Royaume de Dieu: « Comme d’un homme qui aurait jeté du grain en terre : qu’il dorme et qu’il se lève, nuit et jour, la semence germe et pousse » (Mc 4,26-27)

    Le Royaume de Dieu est déjà parmi nous, comme une graine cachée à un regard superficiel et dont la croissance se fait en silence. Celui qui a des yeux rendus clairs par l’Esprit Saint peut le voir germer et ne se laisse pas voler la joie du Royaume par les mauvaises herbes toujours présentes.

    Les horizons de l'Esprit

    L'espérance fondée sur la bonne nouvelle qui est Jésus nous fait lever les yeux et nous pousse à le contempler dans le cadre liturgique de la Fête de l'Ascension. Bien qu'il semble que le Seigneur s’éloigne de nous, en fait, les horizons de l’espérance s’élargissent. Effectivement, chaque homme et chaque femme, dans le Christ, qui élève notre humanité jusqu’au Ciel, peut librement «entrer dans le sanctuaire grâce au sang de Jésus, chemin nouveau et vivant qu’il a inauguré pour nous en franchissant le rideau du Sanctuaire, c'est-à-dire sa chair » (He 10, 19-20). A travers « la force de l'Esprit Saint » nous pouvons être «témoins» et communicateurs d'une humanité nouvelle, rachetée, « jusqu'aux extrémités de la terre» (cf. Ac 1,7-8).

    La confiance dans la semence du Royaume de Dieu et dans la logique de Pâques ne peut que façonner aussi la manière dont nous communiquons. Cette confiance nous permet d'agir – dans les nombreuses formes de communication d’aujourd'hui – avec la conviction qu’il est possible d’apercevoir et d’éclairer la bonne nouvelle présente dans la réalité de chaque histoire et dans le visage de toute personne.

    Celui qui, avec foi, se laisse guider par l’Esprit Saint devient capable de discerner en tout évènement ce qui se passe entre Dieu et l’humanité, reconnaissant comment Lui-même, dans le scénario dramatique de ce monde, est en train de tisser la trame d'une histoire de salut. Le fil avec lequel est tissée cette histoire sacrée est l'espérance, et son tisserand est nul autre que l'Esprit Consolateur. L'espérance est la plus humble des vertus, car elle reste cachée dans les plis de la vie, mais elle est comme le levain qui fait lever toute la pâte. Nous la cultivons en lisant encore et encore la Bonne Nouvelle, l'Evangile qui a été "réédité" en de nombreuses éditions dans la vie des saints, des hommes et des femmes qui sont devenus des icônes de l'amour de Dieu. Aujourd'hui encore c’est l'Esprit qui sème en nous le désir du Royaume, à travers de nombreux "canaux"  vivants, par le biais de personnes qui se laissent conduire par la Bonne Nouvelle au milieu du drame de l'histoire et qui sont comme des phares dans l'obscurité de ce monde, qui éclairent la route et ouvrent de nouveaux chemins de confiance et d'espérance.

    Du Vatican, le 24 janvier 2017

    François

  • L’Église américaine se félicite de la décision de Trump sur l’avortement

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    De Marie Malzac sur Urbi & Orbi (journal La Croix) :

    L’Église américaine salue la décision de Trump sur l’avortement

    Peu après la signature par le nouveau président américain Donald Trump d’un décret pour interdire le financement des organisations internationales promouvant l’avortement, l’Église américaine s’est félicitée de cette décision.

    Dans une déclaration publiée lundi 23 janvier, le cardinal Timothy Dolan, archevêque de New York et chef du Comité pour les affaires « pro vie » de la Conférence des évêques catholiques des États-Unis, a salué le décret signé par le nouveau président Donald Trump le même jour afin de retirer des « impôts des contribuables les fonds accordés aux ONG internationales qui promeuvent ou pratiquent des avortements à l’étranger (souvent en violation des lois du pays d’accueil même) ».

    Le pape François a mis en garde à plusieurs reprises contre les organisations internationales qui imposent leurs vues dans les pays où elles opèrent.

    > À lire : Les décisions du pape sur l’avortement en trois questions

    « Il s’agit d’un pas bienvenu vers le rétablissement et le renforcement de politiques fédérales importantes qui respectent le plus fondamental des Droits de l’homme, le droit à la vie –, de même que le consensus de longue date et bi partisan contre l’obligation faite aux Américains de participer à l’acte violent d’avorter », ajoute le cardinal Dolan.

    Plusieurs organismes « pro vie » ont salué ce décret en rappelant que l’une des promesses de campagne du nouveau président était justement de ne plus « obliger les contribuables » à financer l’avortement.

    Soutien du président de l’Académie pontificale

    Sur son compte Twitter, le nouveau président de l’Académie pontificale, Mgr Vincenzo Paglia, a indiqué qu’il fallait « remercier Dieu lorsque les chefs d’État confirment des politiques qui reflètent l’engagement pour la protection de la vie et la dignité humaine ».

    Mgr Paglia se trouve en ce moment aux États-Unis avec pour mission, confiée par le pape, de rappeler « l’amour de Dieu pour les familles et la vie », à l’occasion d’une initiative de neuf jours de prière en faveur de la vie, du 21 au 29 janvier, organisée par l’épiscopat.

    Le nouveau président américain suscite l’enthousiasme d’une partie des catholiques américains mais provoque du rejet chez les autres.

    Eviter les jugements hâtifs

    Quant au pape, dans une interview accordée au quotidien espagnol El Pais la veille de ce décret, il se veut prudent. Il invite ainsi à se méfier des « populismes » qu’engendrent les crises et poussent à élire des « sauveurs » et à s’entourer de « barbelés », allant jusqu’à citer l’exemple de l’élection démocratique d’Adolf Hitler en 1933. Concernant le nouveau président américain, à qui il a écrit vendredi, le pape recommande toutefois d’éviter les jugements hâtifs et d’attendre de voir ce qu’il fera.

    Le premier décret signé par Donald Trump, à peine trois jours plus tôt, contre la loi Obamacare, réforme de l’assurance maladie qui a permis une couverture santé à près de 20 millions de personnes, lui avait aussi valu une réaction des évêques, négative cette fois. Dans une lettre aux membres de la Chambre des députés et au Sénat, ils ont demandé qu’une alternative soit donnée avant de supprimer cette loi, dans une lettre adressée aux membres de la Chambre des députés et au Sénat.

    Vers une nomination d’un juge anti-avortement à la Cour suprême

    Donald Trump s’est par ailleurs engagé à nommer très prochainement à la Cour suprême un juge farouchement opposé à l’IVG. À terme, a-t-il expliqué, le nouveau rapport de force qu’il compte instaurer à la haute juridiction pourrait déboucher « automatiquement » sur l’annulation de l’arrêt « Roe V. Wade »

    ... Mais est-il bon que la cause de la défense de la vie soit identifiée à un personnage aussi contesté ? Et quelle sera l'ampleur du "retour de manivelle" quand les démocrates reviendront au pouvoir, après les quatre ans (si tout va bien...) d'exercice du mandat présidentiel par Donald Trump ?

  • A la Cour européenne des Droits de l'Homme, une décision importante sur la gestation pour autrui

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    Ce 24 janvier, la formation solennelle de la Cour européenne des droits de l’homme, a rendu publique une décision importante renversant une précédente décision de janvier 2015 en matière de gestation par autrui (GPA) dans l’affaire Paradiso et Campanelli c. Italie.

    A l’encontre de sa précédente décision, la Grande Chambre de la Cour a jugé, par onze voix contre six, que les autorités italiennes pouvaient légitimement retirer aux adultes commanditaires la garde d’un enfant obtenu illégalement par GPA. Ce faisant, la Cour rend aux États européens une certaine faculté de lutter contre la GPA internationale. 

    Cette affaire se distingue des précédents arrêts prononcés contre la France (Mennesson, Labassée, etc) en ce que l’enfant n’a aucun lien biologique avec les commanditaires italiens : il a été produit sur commande pour 49000 euros par une société moscovite avec des gamètes de tierces personnes. Les autorités italiennes, constatant la violation des normes internationales et de l’ordre public italien, décidèrent – dans l’intérêt de l’enfant – de le retirer de la garde de ses acquéreurs pour le confier à l’adoption. L’enfant vécut moins de six mois avec ses commanditaires.

    Dans un premier jugement du 27 janvier 2015, la Cour avait condamné l’Italie à verser 30000 euros au couple, estimant que le retrait de l’enfant avait porté atteinte au respect de leur vie privée et familiale, tout en concédant que l’Italie pouvait refuser de reconnaître la filiation établie en Russie. Pour juger ainsi, la Cour avait estimé que l’achat d’un enfant peut constituer le fondement d’une vie familiale protégée par les droits de l’homme dès lors que les acquéreurs se sont comportés « comme des parents » pendant quelques mois. La Cour en déduisit que la protection de cette « vie familiale » primait le respect de l’ordre public et qu’il était dans l’intérêt de l’enfant d’être élevé par ses acquéreurs. Ce faisant la Cour entérinait une vente d’enfant, paradoxalement au nom de l’intérêt de l’enfant.

    Deux juges « dissidents » Robert Spano et Guido Raimondi, élu depuis Président de la Cour, avaient alors dénoncé cet arrêt en ce qu’il réduisait à néant la liberté des États de ne pas reconnaître d’effets juridiques à la gestation pour autrui, et même la légitimité du choix de l’État en ce sens.

    Dans sa nouvelle décision, et c’est un point important, la Grande Chambre a conclu à l’absence de vie familiale, même seulement de facto (§ 157), entre les requérants et l’enfant compte tenu de l’absence de tout lien biologique entre eux, de la courte durée de leur cohabitation et de la « précarité » juridique de leurs liens, et ce « malgré l’existence d’un projet parental et la qualité des liens affectifs ».

    La Cour a en revanche estimé que la vie privée des requérants a été affectée par le retrait de l’enfant, mais sans entrainer de violation des droits des requérants. La Cour a en effet jugé que le retrait de l’enfant avait pour but légitime la défense de l’ordre et la protection des droits et libertés d’autrui, en particulier celui de protéger les enfants en matière de filiation. Elle a également estimé que l’enfant ne subirait pas un préjudice grave ou irréparable en conséquence de la séparation et que par suite les autorités ont ménagé un juste équilibre entre les différents intérêts en jeu, tout en demeurant dans les limites de la marge d’appréciation dont elles disposaient.

    Il en résulte que le droit au respect de la vie privée et familiale des requérants n’a pas été violé.

    De façon importante et à l’inverse de la première décision, la Grande Chambre rappelle que « la Convention ne consacre aucun droit de devenir parent » et pose que « l’intérêt général » prime « le désir de parentalité » des requérants. Plus encore, il était légitime de retirer l’enfant car « Accepter de laisser l’enfant avec les requérants (…) serait revenu à légaliser la situation créée par eux en violation de règles importantes du droit italien. » (§ 215)

    Par cette décision, la Grande Chambre n’a malheureusement pas saisi l’occasion de condamner la pratique GPA en soi, mais elle rend néanmoins aux États la liberté de refuser le fait accompli et de sanctionner les personnes qui ont recours illégalement à la GPA, cette sanction pouvant aller jusqu’au retrait de l’enfant, comme en l’espèce. Le principe même de cette sanction est avalisé en l’espèce, et c’est seulement sa proportionnalité qui est soumise au contrôle de la Cour.

    Il faut également souligner l'opinion concordante commune aux Juges De Gaetano, Pinto de Albuquerque, Wojtyczek et Dedov qui déclarent :

    « nous estimons que la gestation pour autrui, qu’elle soit ou non rémunérée, n’est pas compatible avec la dignité humaine. Elle constitue un traitement dégradant non seulement pour l’enfant mais également pour la mère de substitution »

    L’ECLJ s’est très fortement engagé sur cette affaire depuis 2012 et n’a eu de cesse de dénoncer la décision de 2015.  L’ECLJ se réjouit de cette décision ; il félicite les autorités italiennes pour leur défense.

    Liens :

    Grégor Puppinck et Claire de La Hougue, « Paradiso et Campanelli c/ Italie : la CEDH entérine une “vente d'enfant par GPA” », RLDC, 5841, mai 2015

    CEDH, Affaire Paradiso et Campanelli, n°25358/12, Deuxième Section, 27 janvier 2015

    Paradiso and Campanelli v Italy :The ECHR validates the sale of a child through surrogacy

    Claire de La Hougue, « CEDH : de la GPA à la vente d’enfants », Valeurs actuelles, 17 février 2015.

    Grégor Puppinck, « GPA : l’engrenage de la CEDH », Le Figaro Vox, 13 février 2015.

    A lire également : gpa : la cour europeenne des droits de l'homme protège enfin les droit des enfants

  • Un professeur de religion ne doit pas contredire son enseignement par sa vie

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    Lu sur le site didoc.be :

    « En octobre dernier, la Cour Européenne des Droits de l’Homme a rejeté le recours contre l’Etat croate présenté par un professeur de religion qui s’était remarié alors que son mariage précédent n’avait pas été déclaré nul. Pour ce motif, il a perdu la licence ecclésiastique d’enseigner cette matière et a été licencié de deux écoles publiques où il travaillait.

    D’après ce qu’explique le site Law & Religion, en septembre 2003, l’archidiocèse de Rijeka avait accordé à Petar Travas le mandat canonique d’enseigner la religion, fonction qu’il commença à exercer dans deux écoles. Le professeur s’était marié en décembre 2002, puis il a divorcé et en mars 2006 s’est remarié civilement avec une autre personne.

    Averti par l’archidiocèse que sa nouvelle situation était contraire à la doctrine chrétienne tant que son mariage précédent était reconnu valide (il ne fut déclaré nul qu’en 2010, sur instances de l’épouse), l’Eglise lui retira son mandat canonique en août 2006. En conséquence de quoi, les deux écoles mirent fin à son contrat.

    La requête de Travas contre l’Etat d’annuler la mesure — en définitive, les écoles étaient publiques et c’est l’Etat qui payait les salaires — a d’abord été déposée devant un tribunal municipal où elle a été rejetée ; elle est allée ensuite au Tribunal Constitutionnel qui a jugé qu’en vertu du concordat entre la Croatie et le Saint-Siège, seuls les professeurs dûment munis du mandat canonique peuvent donner les cours de religion catholique.

    Droit des autres

    En désaccord avec la décision, Travas fit alors appel devant la Cour Européenne des Droits de l’Homme qui siège à Strasbourg, en dénonçant le fait que la mesure était le résultat d’une intrusion dans sa vie privée, à savoir son second mariage. Il invoqua l’article 8 de la Convention Européenne des Droits de l’Homme qui consacre le droit au respect de la vie privée et familiale, et interdit, dans le sous-alinéa 2, l’« interférence de l’autorité publique dans l’exercice de ce droit ».

    Le sous-alinéa 2, cependant, est plus long et, parmi les exceptions qui permettent à l’Etat de passer outre au mandat de ne pas interférer, il y a celle d’offrir « protection aux droits et libertés des autres ».

    L’« autre », dans ce cas-ci, serait l’archidiocèse de Rijeka et sa liberté d’octroyer le mandat canonique à qui satisfait à un nombre d’exigences liées non seulement à ses connaissances et capacités pédagogiques mais aussi à son témoignage de vie. Sans ce mandat, et tant que le concordat avec le Saint-Siège sera en vigueur, les écoles, en strict respect de la loi, ne peuvent renouveler le contrat du professeur.

    Malgré tout cela, les écoles ont essayé d’offrir des solutions alternatives à Travas. Ils ont examiné la possibilité de lui offrir d’autres postes disponibles. De plus, il a reçu une indemnisation de licenciement.

    Apparemment, Travas a opté pour une autre solution. D’après Law & Religion, il n’avait même pas entamé la procédure de nullité de son premier mariage avant de se remarier. « S’il l’avait fait, il aurait évité tout effet négatif de son nouveau mariage sur son emploi ».

    Précédent espagnol

    Le cas du professeur croate présente un parallélisme avec celui du prêtre José Antonio Fernández, qui, en 1984, a demandé la dispense du célibat, et avant qu’on ne la lui accorde, a contracté un mariage civil. De 1991 à 1996, il a exercé comme professeur de religion dans plusieurs instituts.

    En 1996, Fernández a fait plusieurs déclarations à la presse qui étaient contraires aux enseignements de l’Eglise concernant le célibat sacerdotal, le divorce, la sexualité et d’autres sujets. C’est pourquoi son mandat canonique pour l’année académique suivante ne lui a pas été renouvelé, décision que Fernández a contestée.

    Après avoir perdu dans toutes les instances espagnoles, y compris le Tribunal Constitutionnel, il a fait appel à la Cour Européenne des Droits de l’Homme, qui, en 2012, a confirmé que l’appréciation de l’aptitude des professeurs de religion est laissée à l’autorité de l’Eglise. Au nouveau recours qu’il a introduit cette fois contre cet avis et devant la Grande Chambre du même Tribunal, en 2014, une sentence a été rendue donnant définitivement raison aux tribunaux espagnols.

    Source : http://www.aceprensa.com/articles/tribunal-de-estrasburgo-un-profesor-de-religion-no-debe-contradecir-su-ensenanza/

    Ce texte a été traduit de l’espagnol par Carine Therer.

    Ref. Enseigner la religion de façon cohérente

    Le site didoc.be (« diffusion-documentation ») est né en l’an 2000 pour contribuer à donner un éclairage chrétien sur une diversité de questions touchant à la vie spirituelle, la foi, l’éthique, la famille, etc. Il publie des articles et diffuse des brochures, des DVD et des livres. Parmi ceux-ci, on trouvera notamment les écrits de saint Josémaria Escrivá, fondateur de l’Opus Dei, dont le message a inspiré les auteurs de cette initiative.

    JPSC

  • Opus Dei : la continuité

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    Monseigneur Fernando Ocariz succède à Javier Echevarria, décédé le 12 décembre dernier  Le Congrès électif du nouveau Prélat n’a pas traîné : il avait commencé ses travaux hier, 23 janvier. Le pape a entériné sa décision. D’Alexandre Meyer sur le site « aleteia » : 

    "ocariz.jpg Le bureau chargé de la communication de la Prélature nous confirme que le pape François a nommé Monseigneur Fernando Ocariz prélat de l’Opus Dei.

    L’actuel vicaire auxiliaire de l’Opus Dei devient le troisième successeur de saint Josémaria à la tête de la prélature. Fernando Ocariz est né à Paris, le 27 Octobre 1944, d’une famille espagnole en exil en France pendant la guerre civile espagnole (1936-1939). Il est le plus jeune d’une fratrie de huit enfants.

    Diplômé en physique de l’Université de Barcelone (1966), il obtient une licence de théologie de l’Université pontificale du Latran en 1969 et un doctorat de l’Université de Navarre en 1971, l’année où il a été ordonné prêtre. Durant ses premières années de prêtrise, il consacre son ministère à la jeunesse.

    Lire aussi : Mgr Javier Echevarria, prélat de l’Opus Dei, est mort

    Il est consulteur de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi (1986) et membre d’autres départements de la Curie romaine : Congrégation pour le Clergé (depuis 2003) ou Conseil pontifical pour la promotion de la Nouvelle Évangélisation (depuis 2011). Il est membre de l’Académie pontificale de théologie depuis 1989. Dans les années 80, il fut l’un des fondateurs de l’Université pontificale de la Sainte Croix (Rome) où il a été professeur de théologie fondamentale.

    Parmi ses publications, l’on retrouve des livres consacrés à la christologie et la sotériologie. L’un d’eux, La grâce et la gloire, fut préfacé par le cardinal Ratzinger. Parmi ses œuvres, une étude de philosophie est consacrée au marxisme : La théorie et la pratique d’une révolution ; l’autre à Voltaire : traité sur la tolérance. Il est également co-auteur de plusieurs monographies et le principal auteur de nombreux articles théologiques et philosophiques.

    Monseigneur Fernando Ocariz a été nommé vicaire général de la prélature de l’Opus Dei le 23 Avril 1994 et vicaire auxiliaire en décembre 2014. Au cours des 22 années passées, il a accompagné l’ancien prélat Monseigneur Javier Echevarría dans ses visites pastorales dans plus de 70 pays. Simple étudiant en théologie, il a bien connu saint Josémaria Escriva, fondateur de l’Opus Dei, dans les années 60. Amateur de tennis depuis son jeune âge, il pratique toujours ce sport.

    Le nouveau prélat de l’Opus Dei fera connaître dans les prochains jours le nom de ses adjoints et des membres des nouveaux conseils, qui auront pour mission de l’aider à gérer la prélature au cours des huit prochaines années."

    Ref. Le pape François confirme la nomination du prélat de l’Opus Dei

    La continuité dans la stabilité de cette Prélature personnelle (la seule en son genre –à ce jour) est importante pour l’avenir de l’Eglise catholique.  Ad multos annos !

    JPSC

  • La décision de la CEDH posera aujourd'hui les principes du régime de la GPA en Europe

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    De Gregor Puppinck sur genethique.org ("Le coin des experts") :

    LA DÉCISION DE LA GRANDE CHAMBRE DE LA CEDH POSERA MARDI LES PRINCIPES DU RÉGIME DE LA GPA EN EUROPE

    Le 24 janvier, la Grande Chambre de la Cour européenne des droits de l’homme rendra public sa décision dans l’affaire Paradiso et Campanelli c. Italie en matière de gestation par autrui (GPA). C’est la première fois que la Grande Chambre, « formation solennelle » de la CEDH, se prononcera sur ce thème controversé ; elle posera alors les principes du régime de la GPA dans le cadre de la Convention européenne des droits de l’homme.

    Est en cause dans cette affaire la décision des autorités italiennes de retirer un enfant né par GPA en Russie à un couple d’italiens âgés qui l’avait commandé et acheté (49.000 euros) auprès d’une compagnie russe. Après analyse, il était apparu que l’enfant n’avait aucun lien biologique avec les commanditaires : il a été produit sur commande par fécondation in vitro et GPA pour être vendu. Les juges italiens, constatant la violation des normes internationales et de l’ordre public italien, décidèrent – dans l’intérêt de l’enfant – de le retirer de la garde de ses acquéreurs pour le confier à l’adoption. L’enfant vécut moins de six mois avec ses commanditaires. 

    Dans un premier jugement rendu le 27 janvier 2015, la Cour avait condamné l’Italie à verser 30.000 euros au couple, estimant que le retrait de l’enfant avait porté atteinte au respect de leur vie privée et familiale, tout en concédant que l’Italie pouvait refuser de reconnaître la filiation établie en Russie (lire le jugement).

    Pour juger ainsi, la Cour avait estimé que l’achat d’un enfant peut constituer le fondement d’une vie familiale protégée par les droits de l’homme dès lors que les acquéreurs se sont comportés « comme des parents » pendant quelques mois. La Cour en déduisit que la protection de cette « vie familiale » primait le respect de l’ordre public et qu’il était dans l’intérêt de l’enfant d’être élevé par ses acquéreurs. Ce faisant la Cour entérinait une vente d’enfant, paradoxalement au nom de l’intérêt de l’enfant.

    Ce premier arrêt avait choqué, car il entérine la production sur commande et la vente d’un enfant. À aucun moment la Cour ne s’était interrogée sur la moralité de la GPA, sur l’origine de l’enfant, sur l’exploitation des vendeurs de gamètes et de la mère porteuse à l’origine de son existence. Elle ne s’était pas davantage interrogée sur la violence irrémédiable infligée aux enfants nés de GPA : condamnés « pour leur bien », selon sa logique, à vivre avec ceux-là même qui les ont fait venir à l’existence comme une marchandise (commentaire d'arrêt en Anglais).

    Comme l’avaient souligné les deux juges dissidents, Guido Raimondi et Robert Spano, cet arrêt réduit à néant la liberté des États de ne pas reconnaître d’effets juridiques à la gestation pour autrui, et même la légitimité du choix de l’État en ce sens.

    À la demande du Gouvernement italien, l’affaire a été renvoyée « en appel » devant la Grande Chambre. Aujoud’hui, on peut raisonnablement espérer que la Grande Chambre renverse le premier jugement et reconnaisse le bien-fondé de la décision des autorités italiennes. Si tel est le cas, cette décision préserverait la liberté des États de ne pas reconnaître d’effets juridiques à des gestations par autrui réalisées à l’étranger, au moins en l’absence de lien biologique entre enfant et commendataire, comme en l’espèce. En revanche, lorsqu’un tel lien biologique existe, il est fort probable que la Cour maintienne l’exigence de sa reconnaissance juridique, suivant sa jurisprudence antérieure dans les affaires Mennesson et Labassée contre la France du 26 juin 2014.

  • Les églises évangéliques prolifèrent en Région bruxelloise

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    De Julien Thomas sur le site de la Dernière Heure :

    L’importante expansion des églises évangéliques à Bruxelles (VIDEO)

    Les églises dites du renouveau et prônant une approche plus littérale de la Bible sont aujourd’hui plus de 180 en Région bruxelloise.

    "La Bible nous dit : si notre corps, notre cœur ou notre conscience nous condamne, Dieu est plus grand que notre cœur. Cela veut dire que Dieu voit plus que notre cœur ! Dieu est notre témoin. Il témoigne à notre cœur, et il nous dit des choses dont on est conscient. Si tu veux prier tu peux t’approcher… Si tu as besoin d’une seconde chance par rapport à ta vie d’intégrité, d’honnêteté, de droiture, de sainteté… je dis : il y a une nouvelle chance !", lance le pasteur Bienvenu Kukimunu, devant une centaine de fidèles subjugués et silencieux. Ce dimanche, l’homme d’église insiste lors de son prêche sur telle ou telle phrase, alterne les envolées lyriques et les silences. À ses côtés, un adolescent joue au piano une mélodie douce et calme. Dans le Zion Temple Celebration Centre, situé à Molenbeek, comme dans les autres églises évangéliques ouvertes ces dernières années en Région bruxelloise, les cultes sont rythmés, musicaux, et font participer activement les fidèles.

    Depuis près de 20 ans, cette branche chrétienne prônant une approche littérale de la Bible a le vent en poupe. Un certain nombre d’églises évangéliques ouvrent ainsi chaque année leurs portes dans la capitale, que ce soit dans de simples habitations, d’anciens ateliers ou espaces commerciaux.

    Le Conseil administratif du culte protestant et évangélique (CACPE) reconnaît aujourd’hui pas moins de 178 églises en Région bruxelloise, dont 140 font partie du Synode fédéral, la branche spécifiquement évangélique. "Il existe aussi d’autres églises qui ouvrent de leur propre initiative, et que nous ne connaissons pas", précise Geert W. Lorein, président du Synode fédéral.

    Alors que, dans la capitale, les lieux de culte catholiques sont de plus en plus désertés, voire désacralisés, le nombre d’églises évangéliques ne peut répondre à la demande, surtout issue des communautés latino-américaine et d’Afrique centrale.

    Dans les églises évangéliques, les fidèles viennent en famille et toutes les tranches d’âge sont présentes. "Ici, on a le privilège d’avoir un lien direct avec notre créateur. On reste dans l’intimité avec Dieu", résume Bosco, un habitant de Wemmel âgé de 28 ans. "Quand je peux, je viens aussi le mardi, sinon je commence à penser mal. Je me fortifie avec la parole de Dieu", insiste Marie-Louise, 43 ans, de Dilbeek.

    Chaque mois , les fidèles de la paroisse sont invités à payer la dîme, soit le dixième de leurs revenus. "C’est normal ! Il faut aider la communauté selon ses moyens", sourit cette fidèle.

    Un casse-tête pour les bourgmestres bruxellois 

    "C’est problématique ! La plupart de ces endroits sont inconnus et n’ont pas de permis d’urbanisme et d’environnement. La plupart ne sont donc pas en ordre du point de vue de la sécurité ! Il y a une double responsabilité : celle des propriétaires qui louent ces endroits, et celle des organisateurs !", explique le bourgmestre anderlechtois Eric Tomas (PS), au sujet des nombreuses églises évangéliques installées sur le territoire de sa commune. Des lieux de culte dont le nombre n’est donc pas connu avec précision par les autorités locales, un certain nombre étant ouvert dans de simples habitations ou des hangars. La multiplication du nombre de ces églises représente ainsi un véritable casse-tête pour les bourgmestres bruxellois, responsables de la sécurité des personnes sur le territoire de leur commune. En mai dernier, le bourgmestre jettois Hervé Doyen (CDH) avait fermé trois églises évangéliques africaines qui n’étaient pas en ordre sur le plan urbanistique. "Les trois sont, depuis lors, de nouveau ouvertes. Une des trois a lancé des démarches et il y a enquête publique. Les deux autres n’ont rien fait et ont déjà reçu des courriers de rappel et des mises en demeure. Si elles ne répondent pas, je les ferai de nouveau fermer", indique le maïeur humaniste.

  • Plein succès pour la Marche pour la Vie à Paris

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    C2x_ePwXUAA2BK0.jpgD'Emmanuelle Lucas sur le site du journal La Croix :

    La Marche pour la vie fait le plein à Paris

    Plusieurs dizaines de milliers de marcheurs ont défilé dimanche 22 janvier à Paris pour demander notamment le retrait du projet de loi sur l’extension du délit d’entrave à l’IVG.

    Des ballons oranges, jaunes, bleus. Des familles, des poussettes et trois générations au coude à coude. La 11e édition de la Marche pour la vie qui s’est déroulée dimanche 22 janvier à Paris a fait le plein. Une foule de 50 000 personnes selon les organisateurs s’est élancée de la place Denfert-Rochereau, noire de monde sous le soleil, au nom de la lutte contre l’IVG.

    Alors que le cortège s’élance sur les boulevards, il flotte comme un faux air de Manif pour tous. À la sono, le même tube de Stromae, « Papaoutai » (« papa où t’es ?). Des religieuses prennent des photos. Quelques religieux en habit et prêtres en col romain sont présents dans le cortège, tandis que 21 évêques ont soutenu la manifestation.

    Samedi, l’un d’entre eux, celui d’Avignon, Mgr Jean-Pierre Cattenoz, a d’ailleurs célébré la messe lors de la Veillée pour la vie. « Il a salué tout ce que nous devons à Jean-Paul II, qui a su parler à toute une génération de jeunes aujourd’hui parents », raconte Jean-Pierre Maugendre, l’un des organisateurs historiques de la Marche pour la vie.

    Relais de génération

    Car ce dimanche, c’est bien un relais de génération qui s’opère. « La génération qui, il y a quarante ans, s’est levée contre la loi de 1975 a eu des enfants qui défilent aujourd’hui à ses côtés, notre force est démographique ! », résume Jean-Marie Le Méné, président de la fondation Jérôme Lejeune, co-organisatrice de la manifestation.

    Ainsi Max, 18 ans, tient un stand de tee-shirts à l’effigie de la Marche. Il a fait ses premières armes de militants lors des manifestations de 2013 contre la loi Taubira. « Je viens d’une famille catholique. Je n’avais jusqu’alors pas vraiment conscience qu’il fallait mener ce combat. »

    Alice, 27 ans, fait aussi partie de la génération Manif pour tous. Avec son mari, elle s’est lancée dans une procédure d’adoption. « La question de la vie, on se l’approprie forcément en devenant adulte, estime la jeune femme. J’ai réfléchi à l’éducation que je voulais donner à l’enfant que j’accueillerai et je sais que ce qui compte à mes yeux, c’est qu’il puisse vivre libre et faire des choix en conscience. »

    Retrait du projet de loi sur le délit d’entrave

    Comme beaucoup de manifestants, la jeune femme a donc les yeux tournés vers l’Assemblée nationale, où le projet de loi sur l’extension du délit d’entrave à l’IVG doit être débattu en commission mixte paritaire mardi 24 janvier avant un examen en séance publique jeudi 26. Le retrait du texte est l’une des revendications de la marche de dimanche. Forte de sa mobilisation réussie, le mouvement voudrait désormais peser dans les débats.

    En cette année électorale, certains politiques avaient fait le déplacement. Christine Boutin et Philippe de Villiers étaient présents derrière les banderoles, tandis que le nom de Marion Maréchal-Le Pen a été acclamé, « pour son courage ».

    Le défilé a aussi fait une large place aux débats sur la fin de vie. Viviane Lambert, mère du patient paraplégique Vincent Lambert, présente, a été elle aussi applaudie. « Vincent est bien vivant, il essaie de communiquer. Il est notre espoir, il est notre combat. Faites-le lui entendre ! », a proclamé un organisateur dans un haut-parleur, avant de demander la réécriture de la loi Claeys-Leonetti, instaurant de manière encadrée, un droit à la sédation profonde et continue. Un texte qu’il a qualifié de « la loi sur l’euthanasie passive ».

  • Les défenseurs de la vie défilent aujourd'hui à Paris avec le soutien du pape

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    LA MARCHE POUR LA VIE REÇOIT LE SOUTIEN DU PAPE

     de genethique.org

    Dans une lettre adressée par la nonciature apostolique, représentation officielle du pape en France, au président de la Marche Pour La Vie qui est prévue à Paris dimanche 22 janvier, le Saint Père rappelle que « l’Eglise ne doit pas avoir de cesse d’être l’avocate de la vie, et ne doit pas renoncer à annoncer que la vie humaine doit être protégée sans condition, depuis le moment de la conception jusqu’à la mort naturelle »[1].

    Le Pape « salue cordialement les participants à cette manifestation » et les encourage « à œuvrer sans relâche pour l’édification d’une civilisation de l’amour et d’une culture de la vie ».

    [1] Discours aux évêques allemands en visite ad limina, le 20/11/2015.

    Sources: Marche pour la Vie (18/01/2017)

  • Embryon, qui es-tu ?

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    Blanche Streb, directrice des études d'Alliance VITA

  • Les raisons de la baisse du nombre d'avortements aux Etats-Unis

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    De Henrik Lindell sur le site de l'hebdomadaire "La Vie" :

    Pourquoi le nombre d'avortements ne cesse de baisser aux États-Unis

    Alors que le nombre d'avortements reste élevé et stable en France, il diminue sans cesse aux États-Unis. Un résultat imputable à la pression exercée par le mouvement pro-vie, mais aussi aux actions développées sous l'administration Obama.

    Le mouvement pro-vie en France, qui se mobilisera le 22 janvier lors de sa Marche annuelle, aurait peut-être raison de s'inspirer de son grand-frère américain : aux États-Unis, contrairement à la situation en France, le nombre d'avortements ne cesse de baisser. Une tendance qui s'affirme alors que que la mobilisation des anti-IVG se fait de plus en plus visible et que la plupart des États américains ont tendance à restreindre le droit à l'avortement.

    Comme le démontre l'institut Guttmacher, une organisation américaine favorable au droit à l'avortement, le taux d'IVG n'a jamais été aussi bas depuis que la pratique est légale, en 1973. Selon un communiqué publié le 17 janvier, le nombre d'IVG s'élevait en 2014 à 926.000, un chiffre en baisse constante depuis 1990, où l'on dénombrait pas moins de 1,6 million d'avortements. En chiffres relatifs, le taux d'IVG est tombé de 29,3 (pour 1000 femmes de 15 à 44 ans) en 1981 à 14,6 en 2014. Depuis 2011, la baisse serait de 14%.

    Une évolution spectaculaire que l'on peut comparer aux chiffres français quasi statiques depuis une quinzaine d'années : chez nous, le nombre d'IVG se situe entre 210.000 et 220.000 (en 2015 il était de 218.000) pour environ 800.000 naissances. En chiffres relatifs, cela correspondait en 2015 à un taux d'IVG de 14,9 (pour les femmes de 15 à 49 ans, une définition légèrement différente de celle en vigueur aux États-Unis). Cette proportion est pour la première fois supérieure au niveau américain actuel (qui a longtemps été beaucoup plus élevé qu'ici) et elle reste une des plus importantes en Europe.

    Pourquoi, donc, aux États-Unis, cette baisse est-elle possible ? Une première raison est sans aucun doute à chercher dans la conscientisation en général, qui est un fruit notamment du mouvement pro-life inspiré par la doctrine chrétienne. C'est la thèse défendue par plusieurs responsables religieux et mise en avant dans un article publié par la revue évangélique Christianity Today. De fait, depuis plusieurs décennies, il est de bon ton aux États-Unis, dans la classe politique en général, même chez les pro-choice, de vouloir faire baisser spécifiquement le taux élevé d'avortement, perçu comme un problème grave en soi. Or, en France, une partie importante des élus et des intellectuels cherche d'abord à faciliter le recours à l'IVG sans y voir d'emblée un quelconque problème éthique. Cela a particulièrement été le cas des gouvernements successifs sous François Hollande.

    Le bilan d'Obama meilleur que celui de Bush

    Aux États-Unis, le regard est très différent. À titre d'exemple, le « libéral » Barack Obama, qui a toujours ardemment défendu le droit à l'avortement, a toujours insisté, en même temps, sur la nécessité d'améliorer les conditions matérielles pour que les femmes enceintes seules et pauvres (celles qui avortent le plus) puissent mieux accueillir leur enfant. Il a aussi cherché à améliorer l'information sur les moyens contraceptifs (les préservatifs, par exemple) pour les jeunes, mais tout en insistant, en même temps, sur le caractère sacré de la sexualité et sur la responsabilité individuelle de chacun.

    Concrètement, l'information sur les moyens contraceptifs s'améliore, tout comme l'accueil pour les jeunes femmes seules. Ce à quoi on pourrait ajouter l'amélioration de l'accès aux soins en général aux États-Unis (grâce à l'Obamacare, notamment). Et de fait, c'est bien sous la présidence d'Obama que le taux d'avortement a baissé le plus. Son bilan en la matière est nettement meilleur que celui de George W. Bush qui, lui, se mettait pourtant en avant comme un champion de la lutte pro-vie. Pour le voir, il suffit de regarder l'infographie publiée par l'institut Guttmacher.

    Parmi les autres facteurs possibles, nombre de responsables du mouvement pro-vie, dont l'organisation Americans United for Life estiment qu'il y a un lien avec la multiplication des lois au niveau des États qui restreignent la possibilité de recourir à l'IVG. Ces six dernières années, une dizaine d'États ont adopté des mesures en ce sens. Ainsi, par exemple, l'interdiction de procéder à un avortement pendant le deuxième trimestre de la grosses. L'année dernière, pas moins de 43 États ont considéré différentes décisions allant de l'interdiction de financements publics aux cliniques pratiquant l'IVG à celles concernant les avortement envisagés pour des raisons génétiques. D'une façon générale, les États du Midwest, majoritairement républicains et conservateurs, pratiquent de moins en moins l'avortement. Néanmoins, l'Institut Guttmache dit n'avoir pas trouvé un lien évident entre les récentes restrictions pro-vie et la baisse du taux de l'IVG. Pour lui, elle s'expliquerait d'abord et surtout par l'amélioration de l'accès aux moyens contraceptifs.

    Un facteur d'apparence plus banale, mis en avant pour tous les observateurs, et qui pourrait jouer en faveur de la naissance d'un enfant serait tout simplement lié à l'utilisation accrue de l'échographie. Le fait de voir une image du bébé à naître aurait un effet tellement puissant sur les futurs parents qu'elle les dissuade de recourir à l'IVG. Plusieurs États américains ont ainsi sérieusement amélioré l'accès à cette technologie.

    SUR LE MÊME SUJET : Le mouvement pro-life américain a-t-il fait baisser le taux d'avortement ?

  • 2017, l’année de deux anniversaires

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    De Philippe Maxence, le 16 janvier 2017, sur le site web de « L’homme nouveau » :

    L’année 2017 ne sera pas seulement une année électorale pour la France. Elle est aussi celle de deux anniversaires importants, même s’ils ne sont pas à mettre sur le même plan. Le premier concerne le 500e anniversaire de la publication des 95 thèses que le moine Martin Luther afficha à la porte de l’église de la Toussaint à Wittemberg. Le second est celui des apparitions de Notre Dame à Fatima, au Portugal, il y a cent ans.

    Le premier anniversaire signe une révolte contre l’Église et fut le point de départ d’un renversement total au plan religieux, philosophique, politique et social. Comme l’écrit le théologien protestant Michel Grand­jean, la réforme protestante a constitué le « matin du monde moderne » et nous vivons encore des effets de ce tragique évènement. À l’inverse, la venue de Notre Dame à Fatima est un rappel pressant et miséricordieux de la nécessité de la prière, de la conversion et du sacrifice, non seulement en vue d’obtenir son propre salut, mais aussi celui de nos frères et du monde. C’est aussi l’assurance, pleine d’espérance, de la victoire du Cœur immaculé de Marie (« Mais à la fin mon Cœur immaculé triomphera »). 

    Étrangement, nous assistons aujourd’hui dans les milieux catholiques, y compris au plus haut niveau, à une tentative de réhabilitation non seule­ment de la personnalité de Martin Luther mais également de ses positions considérées comme bénéfiques pour l’Église catholique aujourd’hui. En sens inverse, à l’exception de quelques initiatives (saluons notamment l’Association des Enfants de Fatima, 13, rue du Gat, 31820 Pibrac – enfantsdefatima@gmail.com), un véritable silence entoure Fatima, alors même que 2017 devrait être une année entièrement consacrée à en méditer le message et à reprendre l’initiative pour répondre aux demandes de la Vierge, notamment la dévotion réparatrice des premiers samedis du mois. Signalons à ce sujet que le Pape François a d’ailleurs accordé aux conditions habituelles l’indulgen­ce plénière pour toute l’année jubilaire de Fatima. 

    Un rappel de l’Évangile

    Dans ses aspects essentiels, Fatima n’est que le rappel du message de l’Évangile. Par la dévotion réparatrice des premiers samedis du mois, il propose, en outre, un moyen efficace à mettre en œuvre, à la portée de tous. Lors de l’apparition du 13 juillet 1917, la Vierge Marie avait annoncé : « Je viendrai demander la consécration de la Russie à mon Cœur immaculé et la communion réparatrice des premiers samedis. » Le 10 décembre 1925, accomplissant sa promesse, Notre Dame précisait à Lucie : « Toi, du moins, tâche de me consoler, et dis qu’à tous ceux qui durant cinq mois, le premier samedi, se confesseront, recevront la sainte communion, réciteront le chapelet et me tiendront compagnie pendant quinze minutes, en méditant les quinze mystères du Rosaire dans le but de me faire réparation, je promets de les assister à l’heure de la mort avec toutes les grâces nécessaires pour le salut de leur âme. » Consoler Notre Dame n’est jamais une perte de temps. Si le Christ est l’unique médiateur, la Vierge Marie est la médiatrice toute maternelle entre les hommes et son Fils. Sa place, son rôle et sa vocation sont inscrits dans l’histoire et dans l’économie du salut. Loin de nous détourner du Christ, son but est de nous y conduire sans cesse.

    Foi et raison 

    1517-1917 ! Ces deux dates se répondent l’une à l’autre. Ou, plus exactement, 1917 répond à 1517. Celle-ci fut l’année de l’orgueil, de la révolte et de la révolution. 1917, à Fatima, fut celle de l’humilité, de la prière et de la confiance en Dieu. Les deux dates tracent pour nous paradoxalement un véritable programme. Il consiste d’abord à répondre à l’appel de Notre Dame en méditant le message de Fatima et en le mettant en application pour ce qui nous concerne. Il s’agit ensuite d’entreprendre un véritable travail de formation pour retrouver en nous le sens de la vérité. Il y a, en effet, un doute originel chez Luther envers la capacité de la raison à accéder à la vérité. De ce fait, toute science cohérente du dogme est impossible, tout recours à la raison au plan théologique constitue un véritable danger. C’est donc la porte ouverte à la liberté de conscience et à terme, au plus absolu des relativismes. La négation de la vérité, de la possibilité de la vérité, est certainement l’un des grands fléaux de notre époque. Nous la favorisons souvent par notre paresse et cet anti-intellectualisme qui a envahi trop souvent les cercles catholiques. 2017 nous offre donc l’occasion d’unir à la fois une vraie piété catholique (Fatima) à un effort de redressement intellectuel nécessité par les effets désastreux de la modernité, qui nous effraient sans que nous sachions toujours remonter aux causes. Au moins pour ces raisons, 2017 peut être une très belle année, si nous savons en profiter…

    Ref. Notre quinzaine : Fatima, pour le salut du monde

    JPSC