Société - Page 542
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Louveigné (Cité Notre-Dame de la Vie), 6 octobre : rencontre avec Micheline et Jacques Philippe, fondateurs du "Souffle de Vie"
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Non à la "journée internationale d'action pour la dépénalisation de l'avortement" à l'ONU; je signe la pétition
Le lobby international pour l'avortement, au sein de l'Organisation des Nations-Unies, veut établir une « Journée mondiale de l'avortement » le 28 Septembre. S'il vous plaît, ne laissons pas cela passer. Il n’y a vraiment pas de quoi se réjouir, face à ce génocide déguisé en « droit de l’Homme qu'il conviendrait de défendre ».
Il y a quelques semaines, une coalition de 430 groupes pro-avortement a adressé une lettre au Secrétaire général des Nations-Unies, Monsieur Ban Ki-moon, ainsi qu’aux responsables d'ONU-Femmes, du Programme de développement des Nations Unies, de l'Organisation mondiale de la Santé, du Fonds des Nations Unies, de l'ONUSIDA et de l'UNESCO, en demandant la création d’une « fête spéciale avortement», au niveau mondial. Ce procédé est infâme. De nombreux pays ne reconnaissent pas le meurtre des enfants dans le sein de leur mère, comme un droit fondamental. Et heureusement. Mais comme il s’agit des pays les plus pauvres, les pays riches risquent de passer en force…
Selon cette lettre, le 28 septembre sera déclarée « journée internationale d'action pour la dépénalisation de l'avortement ».
Une fois de plus, le lobby de l'avortement utilise des euphémismes pour pousser son ordre du jour. La journée ne serait pas ouvertement « pro-mort » mais « contre la pénalisation de l’infanticide ». Mais nous savons, nous, ce qu’est l’avortement. Dans 100% des cas, un bébé innocent meurt ; et dans presque autant de cas, la mère est profondément choquée sinon désespérée.
La lettre du lobby de l'avortement fait valoir, "Nous ne sommes pas des criminels. Aucun d'entre nous devrait être poursuivi pour quelque chose qui est un évènement normal de la vie d’une femme (...) L'avortement sans risque est un service de santé essentiel pour les femmes ". Mais « sans risque » pour qui ? Pas pour l’enfant, en tous cas.
Leur objectif est clair: faire pression pour la légalisation de l'avortement dans les pays où il est illégal, et établir un «jour de fête» qui sera utilisé pour déployer une propagande pro-avortement.
Le lobby de l'avortement est uni pour tuer des enfants par dizaines de millions. Maintenant, il nous faut, nous aussi, nous unir, afin que la vie soit plus forte que la mort. Nous devons adresser un message clair à l'ONU : il n'y a pas d'avortement sans risque pour la femme. Cela n’existe pas. Et pour ce qui est de célébrer le meurtre d'êtres humains innocents, il en va franchement à l'encontre d’un droit fondamental : le droit à la vie.
Si vous signez cette pétition, votre message sera directement adressé au Secrétaire Ban Ki-moon. S'il vous plaît rejoignez-nous pour que cette monstrueuse demande ne soit pas retenue par l’ONU.
La pétition se trouve ici : http://www.citizengo.org/fr/lf/37036-lonu-organise-une-journee-mondiale-lavortement?
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Le pape François s’investit dans la situation au Congo
L’Eglise réagit au milieu de l’indifférence générale (voir notre post Congo : l’Eglise « ne sera pas la caution d’un dialogue qui n’en est pas un » ). Lu sur RFI Afrique :
« Il sera question de la RDC ce dimanche 11 septembre au Vatican. Le pape François reçoit son représentant à Kinshasa, monseigneur Luis Mariano Montemayor. Le nonce apostolique l’avait annoncé lors de sa dernière visite à Beni où il avait été envoyé par le souverain pontife après le massacre de Rwangoma, qui avait fait plus de 50 morts selon l’ONU. Au menu des discussions, la situation sécuritaire dans l’est du pays, mais aussi la crise politique. Ce sont les deux axes sur lesquels l’Église catholique s’investit en RDC.
Le pape François avait parlé de « silence honteux » deux jours après le massacre de Rwangoma, et après deux ans de tueries dans le territoire de Beni. « Preuve que le pape suit de près la situation dans les Grands Lacs », dit monseigneur Montemayor.
Au lendemain de sa visite sur les lieux du drame, le nonce n’avait pas mâché ses mots. « Premier responsable de la sécurité : le gouvernement, aucun doute là-dessus », avait-il dit. Il avait également demandé à la Monusco de faire plus pour protéger les civils et annoncé que le Vatican allait envoyer une délégation à New York pour interpeller le conseil de sécurité qui « dort un peu », avait commenté Monseigneur Montemayor.
Mais ce n’est pas le seul front sur lequel l’Eglise catholique est engagée et entend avoir son mot à dire. La conférence épiscopale (Cenco) a une mission de bons offices auprès des acteurs de la crise congolaise, mais a posé ses lignes rouges concernant sa participation au dialogue national qu’elle souhaite plus inclusif. L’Eglise appelle le gouvernement à faire plus en termes de libération de prisonniers politiques. Mais surtout, la Cenco demande le respect strict de la Constitution, notamment dans ses articles verrouillés comme l’alternance politique et la durée du mandat du président, menaçant de claquer la porte. »
Ref. Le nonce apostolique en RDC reçu par le pape au Vatican
Pour la « communauté internationale », la carte de l’Afrique centrale serait-elle redevenue vierge comme sa forêt au temps de Stanley et de Livingstone ?
JPSC
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« Dernières conversations » : le « Figaro » consacre une pleine page au nouveau livre d’entretiens de Benoît XVI avec Peter Seewald
De cet ample panorama (indisponible sur le net) réalisé par Jean-Marie Guénois nous retiendrions, en évitant de redire ce que nous avons déjà noté par ailleurs, ces quelques extraits parlant de
sa renonciation
« Le plus stupéfiant en définitive, est « la certitude intérieure » qui a conduit à cette décision. Acquise et mûrie par un Joseph Ratzinger priant : « J’en avais discuté avec le Seigneur assez longtemps ». Il confie : «je me sens si intimement lié au Seigneur. Il est toujours là » et pose le point final : « j’agissais en toute liberté ».
son successeur
Sur son successeur, autre élément neuf du livre, le pape émérite est peu disert. Il rappelle que « le pape est le pape, quel qu’il soit » et qu’il lui a promis obéissance. Aucun commentaire donc sur le fond des réformes engagées, en particulier sur la question des divorcés-remariés ou sur la réforme de la curie romaine. Il récuse toutefois le terme de « rupture » ou d’ « opposition » entre les deux pontificats mais admet celui d’ « infléchissements ».
Benoît XVI ne cache toutefois pas que « la surprise a été grande pour moi » de voir élire le cardinal Bergoglio : « je n’avais pas pensé à lui » parce que « personne ne s’y attendait ». Il n’était « pas considéré comme un des candidats les plus probables. En entendant son nom, j’ai été un peu hésitant dans un premier temps », note Benoît XVI, mais cela n’a pas duré : « quand je l’ai vu s’adresser d’une part à Dieu et d’autre part aux hommes, la joie m’a envahi. Et le bonheur »
lui-même
Oui, c’est un « professeur », qui ne fut peut-être pas la « personne idéale » pour être pape mais « ce n’est pas non plus inconcevable » puisque l’axe de son pontificat fut de « mettre en évidence la centralité de la foi en Dieu ».
Celui qui a toutefois subi son élection comme un « fardeau » -il n’a pas de mots assez forts pour en dire le poids- n’aura jamais été un politique : « je suis fondamentalement hostile aux conjurations et à ce genre de choses, surtout pour l’élection d’un pape et je n’ai jamais fait de politique en aucune façon ». Au sujet des querelles intestines de l’Eglise, et parlant de lui-même, il note : « les gens savent que ce type-là n’est pas dangereux ».
« le » concile
« Les évêques voulaient renouveler la foi, l’approfondir. Mais d’autres forces ont joué, de plus en plus fortes, en particulier les journalistes qui ont réinterprété beaucoup de choses… »
« A partir de 1965, j’ai donc considéré de mon devoir d’exposer clairement ce que nous voulions réellement et ce que nous ne voulions pas. On se demande évidemment si on a bien fait les choses. C’était une question à laquelle on ne pouvait pas se dérober, surtout quand on a vu que tout allait à vau-l’eau… »
« … nous n’avons certainement pas évalué correctement les conséquences politiques et les répercutions concrètes, nous avons trop pensé aux aspects théologiques et insuffisamment réfléchi aux effets que tout cela risquait d’avoir. »
l’ Europe
« La culture dans laquelle nous vivons aujourd’hui est positiviste et agnostique, elle se montre de plus en plus intolérante à l’égard du christianisme. La société occidentale, en Europe tout du moins, ne sera donc pas simplement une société chrétienne. Les croyants devront d’autant plus énergiquement continuer à former et à porter la conscience des valeurs et de la vie. Les différentes communautés et les Eglises locales devront être plus déterminées dans leur foi. La responsabilité est plus grande ».
la France
« Je dois l’avouer, oui : j’aime la culture française et je m’y sens comme chez moi.
C’était tellement beau, la grand’messe sur l’esplanade des Invalides avec deux cent mille personnes (lors de son voyage de septembre 2008 NDLR). La réception à l’Académie, où nous étions tous réunis, simplement, comme des amis, c’était très émouvant. Puis la rencontre au Collège des Bernardins, les anciens présidents étaient également présents. Giscard me connaissait et il m’a encore rendu visite par la suite. J’avais préparé mes interventions en m’appuyant sur la tradition théologique française, de sorte que le contact spirituel s’est noué de l’intérieur, pour ainsi dire…
Ma première visite à Paris fut en 1954 pour un congrès Augustinien. Cette introduction dans le grand monde de la science internationale et dans l’univers intellectuel spécifique des Français reste pour moi un souvenir vraiment marquant ».
JPSC
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Amoris laetitia : quelle exégèse ?
A propos du chapitre 8 de cette Exhortation papale consécutive aux deux synodes sur la famille, notre confrère théologien et grégorianiste du site « Pro Liturgia » (http://www.proliturgia.org/) note, non sans humour, cette exégèse diffusée par les évêques argentins de la région de Buenos Aires :
"Les évêques de la région de Buenos Aires (Argentine) ont envoyé aux prêtres de leur diocèse un communiqués exposant des “critères de base pour l’application du chapitre 8 d’Amoris laetitia” touchant à la question de l’accès à la communion eucharistique pour les “divorcés-remariés”.
Voici deux points du communiqué des évêques de la région de Buenos Aires :
“Point n° 5. Lorsque les circonstances concrètes d’un couple le rendent possible, spécialement lorsque les deux sont chrétiens et engagés sur un chemin de foi, on peut leur proposer l’effort de vivre dans la continence. Amoris laetitia n'ignore pas les difficultés de cette option et laisse ouverte la possibilité d’accéder au sacrement de la réconciliation en cas de défaillance par rapport à cet engagement.
Point n°9. Il peut être opportun qu’un éventuel accès aux sacrements se réalise de manière discrète (...). Mais en même temps il ne faut pas laisser d’accompagner la communauté pour qu'elle grandisse dans l'esprit de compréhension et d'accueil, sans que cela implique de créer des confusions quant à l’enseignement de l’Eglise à propos du mariage indissoluble (1). La communauté (2) est un instrument de la miséricorde qui est imméritée, inconditionnelle et gratuite.”
Le Pape François a félicité les évêques argentins pour leur analyse et a précisé qu’elle constituait la seule façon de comprendre Amoris laetitia.
Pour être honnête, il faut quand même dire que la majorité des “divorcés-remariés” se moque bien de ces directives : comme la plupart des fidèles catholiques, ils ne savent plus ce qu’est vraiment l’Eucharistie. Ce qu’on peut facilement constater aux messes de mariages ou de funérailles où tout le monde communie “par sympathie” pour le couple ou la famille.
(1) Autrement dit, il faut conserver l’enseignement de l’Eglise mais en précisant qu'il est désormais facultatif.
(2) C’est désormais la communauté - et non plus le ministre ordonné - qui est l’instrument du sacrement. On le savait déjà pour l’Eucharistie où c’est la communauté qui dit ce qu’il faut croire et comment il faut célébrer la foi ; on le sait maintenant pour le sacrement du Pardon. On est en plein protestantisme."
JPSC
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Bruxelles, 15 septembre : soirée-projection : "La Règle"; le travail et la règle bénédictine
Le travail et la règle bénédictine : soirée-projection le 15 Septembre
« le travail qui asservit, qui épanouit, qui ennoblit »
SOIRÉE-PROJECTION À BRUXELLES
Le TravailJEUDI 15 SEPTEMBRE 2016
Bonjour,
Nous serions très heureux de vous convier à l'Espace Lumen 34-36, Chaussée de Boondael – 1050 Bruxelles, afin d'assister à la projection du documentaire, suivi d'un débat avec Pierre-Yves Gomez, Professeur à l’EM Lyon Business School, Directeur de l’Institut Français de Gouvernement des Entreprises, Chroniqueur au Monde, auteur du « Travail Invisible », initiateur des Parcours Zachée et Frère Marie-Jacques csj, Prieur de la Communauté de Saint-Jean à Bruxelles.Programme de la soirée :le lieu - Espace Lumen,
34-36 Chaussée de Boondael – 1050 Bruxelles
19:15h - accueil des participants
20:00h précises - fermeture des portes et début de la projection
20:50h - débat
21:20h - questions / réponses avec la salle
21:30h - cocktail de fin et séance de dédicace
22:00h - fin de la soirée.Tout semble opposer l’entreprise et l’abbaye, le monde monastique et le monde économique.
Pourtant, par son approche universelle, la règle bénédictine propose de nombreuses passerelles entre le travail et le repos, l’effort et la grâce, la puissance et la pauvreté, la clôture et la liberté, le matériel et le spirituel, la rentabilité et le don, la recherche effrénée de la productivité et la vacance.
De nombreuses réponses concrètes - en prise directe avec les réalités professionnelles d’aujourd’hui - se trouvent dans cet écrit du VIème siècle: les qualités du dirigeant, le soin dans le recrutement, l’encadrement et la délégation, l’interdiction du débauchage, la prise de décisions difficiles, la sanction et la mise à pied, l’encouragement et le traitement de la démotivation, et même la médecine du travail…
Elles font de la Règle un traité d’une étonnante modernité !
Le labeur peut asservir l’homme comme l’œuvre peut l’annoblir.
Après le temps, ce deuxième volet traitera du travail.Inscription gratuite, mais obligatoire.
Nombre de places strictement limité. -
Mgr Cattenoz, archevêque d'Avignon : laissez tomber ces barrières d’une laïcité qui n’a pas de sens
« Riposte catholique » publie ce message de Mgr Cattenoz, archevêque d’Avignon :
« Samedi dernier, j’ai eu la joie d’accueillir à la Métropole Notre-Dame des Doms la messe du ban des vendanges, un beau moment de communion avec les vignerons du Vaucluse. Comme chaque année, nous avons prié pour les vendanges et l’ensemble des récoltes, pour tous ceux et celles qui vivent du travail de la terre, sans oublier de faire mémoire de ceux qui nous ont quittés depuis l’an dernier. Malheureusement, la procession de Saint-Agricol jusqu’à la Métropole n’a pas pu avoir lieu en raison des mesures liées à l’état d’urgence et aux attentats qui ont secoué notre pays.
Au sortir de la Métropole, je suis monté dans le jardin des Doms pour participer au milieu des vignerons à l’apéritif, à l’invitation des Compagnons des Côtes du Rhône. Je me suis placé au milieu de la foule, derrière les barrières, près du podium. Là, à mon grand étonnement, j’avais en face de moi, madame le Maire d’Avignon, Monsieur le Préfet, le Consul général du Japon et les responsables de l’ensemble des confréries des côtes du Rhône. Chacun y a été de son discours en l’honneur de nos vins, saluant les uns et les autres, ignorant totalement l’archevêque au milieu du peuple, de son peuple.
Visiblement, je n’existais plus et cela au nom de la laïcité en vogue aujourd’hui. Effectivement, depuis plusieurs années, les responsables religieux n’ont plus leur place parmi les officiels au nom même d’un protocole mis en place par la République. Je vous avoue que la scène avait quelque chose d’étrange : devant moi des barrières, signes et symboles de séparation et l’évêque étonné de voir des gens qui, par ailleurs le connaissent bien, l’ignorer comme s’il n’était pas là. Je pensais alors à tous nos vignobles, mais surtout à tous les vignerons de nos terres de Vaucluse qui tous utilisent allègrement nos racines chrétiennes pour vendre leurs vins : le Châteauneuf-du-Pape, le domaine Saint-Joseph, le vin de l’enclave des papes, le Sang du Christ et la liste serait longue si je voulais être exhaustif. Pour le commerce, tout le monde est prêt à utiliser des symboles chrétiens qui racontent notre histoire et le passé de notre terre de Provence, mais le vivre ensemble avec nos racines chrétiennes n’existe plus, il est rayé des règles de la République au nom de la laïcité.
Il y a quelques années, à un autre ban des vendanges, j’avais lancé l’idée de demander à tout producteur utilisant le nom d’un saint sur ses bouteilles de donner un centime d’euro pour les pauvres. Un centime, ce n’est rien, mais mon idée a été écartée d’un revers de main. Et pourtant, vous réalisez comment les restaurants du cœur, le secours populaire ou le secours catholique auraient alors pu faire face sans problème à la pauvreté galopante des périphéries de nos villes ? Aurions-nous oublié nos racines chrétiennes au nom d’un enrichissement personnel d’une minorité aujourd’hui ?
J’étais toujours devant mes barrières à remuer ces idées noires quand je repensais à une très bonne initiative des différentes municipalités d’Avignon, organiser des colloques sur le vivre ensemble en Avignon aujourd’hui. Je continue à m’en réjouir, mais en même temps devant ces barrières et cette ségrégation au nom d’une sainte laïcité, je restais sans voix ! Le mot de fraternité que la République a emprunté à l’Eglise et défiguré, il a perdu son sens si nous ne pouvons pas vivre ensemble en nous respectant les uns et les autres pour ce que nous sommes. Je suis toujours heureux de saluer un incroyant, un franc-maçon ou toute autre personne quelles que soient ses idées ; nous avons toujours des choses à partager, des choses qui nous enrichissent mutuellement. Mais la République a décidé une ségrégation au nom d’une stricte laïcité et en même temps, elle cherche comment éviter l’émergence de tout communautarisme. Je me demandais alors si la “res publica” n’avait pas perdu son sens.
En même temps, toujours devant ces barrières et mon caractère d’homme invisible, je pensais au village de Gigondas où depuis près de vingt-cinq ans, chaque année au mois de juillet, je vais célébrer une messe à la chapelle de Saint-Cosme et Saint-Damien dans la montagne ; ensuite avec toutes les familles du village qui le veulent et avec les maires successifs nous prenons ensemble l’apéritif avant de partager le repas fraternellement au milieu des pins. Voilà un vrai vivre ensemble et le village de Gigondas peut se vanter d’avoir formé et l’ancien Président du Conseil Général autrefois secrétaire de Mairie et l’archevêque autrefois curé de Gigondas. Nous sommes d’ailleurs toujours heureux de nous retrouver.
Enfin en regardant ces barrières, je me souvenais encore de ce que je venais de vivre quelques semaines auparavant et j’espère qu’il ne m’en voudra pas d’en faire mémoire. Le 6 août dernier dans un village du Vaucluse, le maire a été marié civilement non loin de l’église, il est venu ensuite à l’église avec de nombreux élus et tout le village heureux de l’entourer. J’ai eu la joie de les marier et de saluer les uns et les autres. Ensuite, sous l’église, à l’ombre des arbres, nous avons tous partagé un bon vin des côtes du Rhône, dans la joie d’être là, de vivre ensemble au-delà de toutes nos opinions politiques ou religieuses dans cette terre de Provence où il fait si bon vivre.
Alors j’en appelle à Madame le Maire, à Monsieur le Préfet, laissez tomber ces barrières d’une laïcité qui n’a pas de sens pour nous permettre à tous de vivre ensemble dans cette terre de Vaucluse en apprenant à nous connaître, à nous respecter, à nous écouter, à nous aimer pour la joie de tous.
J’en appelle enfin à tous les vignerons du Vaucluse, pourquoi ne reprendriez-vous pas cette idée de donner un centime par bouteille pour tous les exclus de notre société, ou encore d’organiser au printemps une vente de vins au palais des Papes, chaque producteur de Côtes du Rhône apportant un carton, ou plus si son cœur le lui dit, et les vins du Palais seraient vendus là encore aux enchères pour le quart monde de notre société. Pour finir mon rêve, pourquoi cette idée ne pourrait-elle pas s’exporter dans les autres vignobles de notre terre de France ? Elle pourrait alors donner lieu à une magnifique fête de Printemps au Palais des Papes où Madame le Maire, Monsieur le Préfet, tous les responsables de nos vignobles, sans oublier l’archevêque d’Avignon et tous les hommes de bonne volonté qui n’ont qu’un désir, celui de faire tomber les barrières et tous les interdits pourraient enfin redonner à la fraternité son véritable sens sous le soleil de Provence et le regard émerveillé de Notre-Dame des Doms. Mais je suis reparti du jardin des Doms, je n’avais plus le cœur à boire un verre de côte du Rhône devant ces barrières symbole de tant de divisions. »
Ref. laissez tomber ces barrières d’une laïcité qui n’a pas de sens
La laïcité ne peut être une sorte de religion d’Etat transcendant toutes les religions « privées », ni obligatoirement agnostique devant le phénomène religieux. Pour mémoire, en Belgique la laïcité est assimilée par la loi aux cultes reconnus, en tant que philosophie du « libre examen ».
JPSC
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Du temple à l'Eglise, le récit de Serge Abad-Gallardo, une belle histoire de rédemption
Un ami nous transmet ce beau témoignage retraçant, insiste-t-il, "un cheminement de conversion inattendu, celui d'un "chrétien" qui a cherché longtemps des réponses sur Dieu et le sens de la vie dans la seule Raison éclairée par les Lumières et qui a fini par trouver la paix de l'âme et une réponse à tous ses questionnements dans la véritable découverte du Christ dans la prière, les sacrements et finalement dans la personne de chaque malade qu'il a l'occasion d'accompagner en fin de vie depuis qu'il s'est engagé comme bénévole dans cette belle oeuvre de miséricorde. Une belle histoire de rédemption qui ne s'adresse pas uniquement aux franc-maçons. C'est aussi une leçon pour chacun d'entre nous : on ne trouve pas l'idéal du Christ dans l’orgueil des raisonnements intellectuels, mais plutôt dans un esprit d'humilité nourri par la prière et les sacrements de l'Eglise, qui nous aidera à traverser toutes les épreuves et à accepter le mystère de la souffrance."
Narbonne : un frère au confessionnal (source)
Le récit de Serge Abad-Gallardo, ancien franc-maçon, haut-fonctionnaire en poste au Grand Narbonne.
La scène se passe un soir de février à Bastia. Elle tient lieu de titre dans l'ouvrage de Serge Abad-Gallardo : "J'ai frappé à la porte du temple"... Cette séquence, datée de 1989, ouvre un récit intriguant, celui d'une entrée en franc-maçonnerie.
Haut fonctionnaire actuellement en poste au Grand Narbonne, après avoir tenu les rênes de l'office public HLM de la collectivité, Serge Abad-Gallardo a choisi de relater son parcours de frère en pleine crise spirituelle, au terme de 20 ans d'évolution au sein des loges du Droit humain, une émanation du Grand Orient. Son témoignage, publié aux Éditions Pierre Téqui, offre plusieurs niveaux de lectures. L'approche philosophique, théologique et spirituelle pose une grande question, celle de la compatibilité des engagements maçonniques et catholiques, de leurs antagonismes.
Derrière la porte du temple...
Les devoirs. "Le premier est le silence sur tout ce que vous pourrez entendre ou découvrir parmi nous (...). Le deuxième est de secourir vos frères et vos sœurs quand ils en auront besoin et de les aider de toutes vos forces physiques, morales et spirituelles. Le troisième devoir est de progresser et persévérer dans la recherche de vous-même."
Le code. "'Il pleut !' Cette phrase codée permet d’obtenir instantanément le silence ou un changement de sujet lorsqu’un profane s’approche de francs-maçons."
Les signes de reconnaissance. La poignée de main des apprentis, le premier grade, "consiste à appuyer trois fois sur l’espace entre le pouce et l’index de la main de l’autre." La griffe du maître : "L’index est recroquevillé comme une griffe d’oiseau rapace et son extrémité vient appuyer sur le poignet de l’autre main (...) Outre les mots secrets, placés dans une conversation courante et destinés à “tester” l’appartenance d’inconnus, cette reconnaissance amène de facto une proximité bien utile parfois (...)"
PS. "Il était courant que mes frères et sœurs de l’époque plaisantent au sujet d’une certaine loge du Droit humain de Narbonne, en faisant remarquer que c’était une 'annexe' du Parti socialiste local, tant ses francs-maçons étaient quasiment tous militants ou sympathisants de ce parti."
Gouvernement. L’auteur rappelle les liens maçonniques prêtés - sans être démontrés - à des ministres tels que Jean-Yves Le Drian et Stéphane Le Foll, ainsi qu’à Manuel Valls. Le doute subsiste également s’agissant de Christiane Taubira. Celle-ci se serait en tout cas, selon ses sources, déplacée, en tant qu’invitée, dans une loge du Grande Orient à Narbonne.
"On apprend des choses un peu occultes"
Puisant dans son vécu, lui qui a effectué une semaine de retraite dans une cellule de l'abbaye de Lagrasse et est devenu visiteur de malades, l'auteur arrive à une conclusion : "Plus je revenais à la foi, plus elle me semblait contradictoire avec mon engagement en franc-maçonnerie. On peut concilier les deux de manière tiède, mais je pense qu'on ne peut avoir un engagement honnête en franc-maçonnerie et une foi authentiquement catholique. Moi, mon dieu, ce n'est pas un horloger."
Ce regard mordant, teinté d'une subjectivité assumée, est nourri par ses désillusions et ses frustrations. "Le parcours maçonnique est assez long, on se pose un tas de questions, analyse-t-il, on cherche le secret, on apprend petit à petit des tas de choses mystérieuses, ésotériques, plutôt occultes. J'ai fait mon chemin, mais, en ce qui me concerne, en matière de spiritualité, je n'ai rien trouvé."
Fascination et fantasmes
Loin de tout esprit de revanche, Serge Abad-Gallardo pointe une parole maçonniquement correcte et une certaine idée de la tolérance, sans pour autant faire le procès des frères. "Je n'ai pas écrit ce bouquin pour faire de la délation, souligne-t-il, d'ailleurs il n'y a pas de noms."
Il y a beaucoup plus. L'auteur lève un coin du voile, sur cette curieuse chaîne humaine, source de fascination et de fantasmes. "Vous rencontrez des gens que vous ne rencontreriez pas autrement, confie-t-il, j'ai croisé ministre, préfet, sous-préfet, etc. Je ne sais pas si ces liens sont sains, en tout cas, ils existent. Certains vont utiliser le réseau pour arriver à des fins professionnelles ou politiques. Mais on ne fait pas carrière en entrant en franc-maçonnerie. Les affairistes, j'en ai croisé, mais, heureusement pour la franc-maçonnerie, ils sont minoritaires."
Une plume alerte
La singularité de ce récit, l'un de ses intérêts, tient dans ce voyage initiatique offert au lecteur. Tenu en haleine par une plume alerte, il est entraîné sur les pas de ce jeune architecte progressivement promu aux différents grades, d'apprenti, puis compagnon à vénérable maître. Des temples de Corse, à ceux de la Guyane, de la région parisienne et la Côte d'Azur, jusqu'à Narbonne, terre maçonnique s'il en est, le voilà éclairé d'une lumière crue sur les codes, les valeurs, les rites étonnants de cette société qui cultive le secret. Avec ce livre, voilà le profane enfin aux premières loges.
# "J'ai frappé à la porte du temple, parcours d'un franc-maçon en crise spirituelle", préfacé par le père Michel, de l'abbaye Sainte-Marie de Lagrasse, Éditions Pierre Téqui (200 pages, 16€). L'ouvrage est vendu notamment à Cultura, où la séance de dédicace de l'auteur a rencontré un vif succès samedi...
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Non, l'avortement n'est pas une chose anodine que l'on prend avec humour
Alors que le Figaro Madame fait la promotion d'un blog qui "dédramatise" l'avortement et l'aborde "avec humour", des femmes tunisiennes témoignent de leur détresse vécue dans ces circonstances (synthèse bioéthique de genethique.org) :
Interrogées par le Huffington Post, des femmes tunisiennes témoignent. Elles vont avorter « la mort dans l’âme », et « cherchent l’anonymat » : l’avortement n’est pas l’acte anodin qu’on a voulu leur laisser croire, c’est « un ‘droit’ douloureux », un « ‘droit’ dont on ne souhaiterait presque jamais jouir ».
En Tunisie, l’avortement est dépénalisé depuis 1973, et gratuit dans les centres de planning familial. Dans le centre de la région de Nabeul, « l’ambiance dans la salle d’attente est pesante, le regard de certaines songeur, surtout les plus jeunes ». Sana, mère d’un enfant de sept mois et enceinte d’un deuxième s’est « rétractée au dernier moment » : « J’ai eu peur en voyant ces femmes »,dit-elle. En proie à « beaucoup d’hésitations » au début d’une troisième grossesse, elle se dit« tiraillée entre les appels du cœur et ceux de la raison, entre son instinct maternel et la sagesse qu’impose sa condition de vie, ses difficultés ».
Rihem, 22 ans, raconte : « C’est la veille de mon rendez vous seulement que j’y ai pensé, j’ai pleuré dans mon lit, des sanglots étouffés pour ne pas réveiller ma mère. J’ai longuement parlé à mon enfant pour lui demander pardon, je savais qu’il n’était qu’un œuf mais j’étais tourmentée ».
La plupart avortent par méthode médicamenteuse, réputée « moins douloureuse ». « Une méthode non sans risques, déconseillée pour certaines et pouvant provoquer une hémorragie ». Aroua, 28 ans, a avorté par aspiration et sous anesthésie générale : « Pas de saignements, ni de contractions mais la douleur est aussi palpable, aussi pénible. En une demi-heure, tout était fini mais je garde un souvenir amer, ce n’est pas une partie de plaisir, encore moins un acte anodin. On le vit dans sa chair et dans son âme ».
Sources: Huffington post, Rihab Boukhayatia (01/09/2016)
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Internet : « faire du buzz pour Jésus ? »
Lui-même présent sur les réseaux sociaux, le pape François a reçu le 29 août dernier au Vatican, Mark Zuckerberg, président-fondateur de Facebook. À cette occasion, Famille chrétienne interrogé le père Pierre Amar, l’un des rédacteurs du Padreblog, auteur d’Internet : le nouveau presbytère1, à paraître prochainement.
Est-il possible de rassembler des brebis avec des souris ? Si oui, comment
Bien sûr ! Et tous les compteurs placés en bas de nos écrans en sont la preuve. Pas une seule vidéo ou article qui ne signale le nombre de « like », de « RT », de « followers » ou de « fans » obtenus. Certains chiffres donnent même le vertige : Internet brasse des multitudes ! En outre, une information peut être communiquée en un instant à toute la planète. Cette dimension mondiale ne peut que faire le bonheur de l’Église ainsi invitée à être toujours plus catholique, c’est-à-dire universelle.
Ce rassemblement se fait surtout au moyen du plus vieux média du monde : le bouche-à-oreille, la rumeur. En anglais : le buzz. Il est l’ingrédient principal d’Internet. La vraie question est donc la suivante : peut-il exister, et à quelles conditions, un « buzz catho » ? Une étude sérieuse des évangiles peut donner une première réponse à cette question : en effet, Jésus aussi a fait du buzz. Lorsqu’il demande par exemple à ses apôtres : « au dire des foules, qui suis-je? » (Luc 9, 18) il se positionne par rapport à la rumeur, une rumeur relancée par les miracles et les prodiges qu’il opère, les paraboles qu’il invente, les enseignements qu’il proclame. Bref, le défi est clair : il faut faire du buzz pour Jésus ! Le pape François dit « faire du bruit ». C’est exactement pareil. Et s’il a reçu dernièrement en audience privée le fondateur de Facebook, dont le moteur est le buzz, c’est certainement parce qu’il est convaincu de tout cela.
Evangélise-t-on de la même façon sur Internet que dans la « vraie » vie ?
Oui. Mais pour être honnête, je ne crois pas que l’on puisse se convertir sur Internet. Nous sommes chrétiens, c’est-à-dire disciples d’une rencontre incarnée, celle de Dieu avec les hommes. Lorsque Dieu a voulu sauver le monde, il a envoyé son fils, et pas une lettre, un message ou... un mail ! De la même façon, il n’y pas de baptême sans eau qui mouille, d’onction des malades sans huile qui coule, de communion sacramentelle sans hostie consacrée et d’ordination sans imposition des mains. Lorsqu’on regarde la messe à la télévision, même en direct, ce n’est pas la réalité : c’est une image de la réalité. Il semble pour autant délicat de conclure hâtivement qu’il ne se passe rien. Internet, considéré comme un lieu et un instrument, pourrait être un intermédiaire au service d’une certaine communion spirituelle. D’ailleurs, le Net n’est-il pas d’abord, littéralement, un « filet », une « toile » pour attraper du monde ?
Peut-on envisager que des cyber-missionnaires se consacrent uniquement à l’évangélisation sur Internet ?
S’ils croient qu’ils vont convertir des foules, ils risquent d’attendre longtemps. Mais s’ils pensent que, par Internet, Jésus peut être connu, alors oui, je crois que le jeu en vaut la chandelle ! Entre nous, faire connaître le Christ n’est qu’une pure démarche informationnelle, de l’ordre du renseignement, le plus exact, le plus fidèle et le plus riche possible. Le web et sa capacité à rassembler des connaissances peut donc être mobilisé dans un seul but : connaître et faire connaître Jésus. Mais ce n’est que le début : car après la connaissance, vient ensuite la Rencontre et… l’amour ! Même Voltaire le reconnaît : « on ne peut désirer ce qu’on ne connaît pas » (Zaïre, acte 1, scène 1). On pourrait du coup conseiller deux étapes aux cyber-missionnaires que vous évoquez : quand, dans un premier temps, ils s’attachent à dire avec précision « oui, Jésus-Christ existe » puis, dans un deuxième temps, qu’ils se passionnent pour dire avec entrain, dynamisme et vigueur : « il peut exister pour toi », « toi qui lit cet article ou qui visite ce site ».
Vous parlez d’une « Pentecôte numérique » pour l’Église ? Qu’est-ce donc ?
Je pense qu’Internet bouleverse et continue de bouleverser la communication de l’Église, comme la Pentecôte a bouleversé les apôtres. Par exemple, de simples prêtres de terrain, curés de paroisses, animent aujourd’hui des communautés numériques importantes et donnent même le ton lors de polémiques d’envergure nationale. De simples laïcs qui ne cachent aucunement leur foi chrétienne bénéficient du même succès. Bien sûr, on se reconnaît ou pas, on aime ou on n’aime pas la tonalité des messages de ces figures numériques. Mais force est de constater que leurs réactions sont relayées, commentées, attaquées... renforçant significativement leur place dans le continent numérique. L’autre bouleversement, c’est que la notoriété numérique acquise par ces personnes – simples prêtres ou simples laïcs – s’est doublée en notoriété médiatique. Les médias scrutent leurs messages et leurs réactions, les insèrent parfois dans la rédaction d’un article de presse ou les invitent sur des plateaux télé et radio.
Il me semble qu’une nouvelle forme d’apostolat est en train d’éclore pour l’Église qui est en France. Dans mon ouvrage, je dresse un état des lieux, je relève quelques défis et j’appelle humblement à quelques conversions pour vivre au mieux cette Pentecôte. Comme il y a deux mille ans, elle a le même objectif : que chacun, dans sa langue, puisse entendre les merveilles du Salut offert par Jésus-Christ !
Benjamin Coste
- Internet, le nouveau presbytère, Editions Artège, à paraître le 15 septembre 2016, 14,90€
Ref. « Il faut faire du buzz pour Jésus ! »
JPSC
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Les femmes voilées en Belgique, un effet de mode ?
Dans la « Libre », Dorian de Meeûs pose trois questions sur le voile islamique en Belgique à Felice Dassetto, sociologue des religions, professeur émérite UCL et membre de l'Académie Royale de Belgique.
Le nombre de femmes voilées a-t-il augmenté en Belgique ces dernières années ?
A ma connaissance, il n'y a pas de chiffres à ce sujet. Mais mon impression est plutôt en sens contraire. Le pic du port du foulard semble avoir été atteint dans les années 2010. Depuis lors, il me semble que la situation est stagnante. En regardant ces questions, il faut prendre en compte également la succession des générations. La population qui a été hautement concernée a été la première et surtout la deuxième génération. En raison de l'impact de la prédication salafiste et des Frères musulmans dans les années 2000. Après le 11 septembre 2001 et les interpellations mal ressenties par une jeunesse musulmane, un sursaut identitaire pieux, alimenté par les groupes cités a trouvé son expression féminine dans l'obligation du foulard. Les choses pourraient changer auprès des troisièmes, quatrièmes générations. C'est à suivre et cela demanderait des recherches ou du travail journalistique de fond, qui manquent. Il y a également des phénomènes en sens contraire, car certaines femmes commencent à comprendre qu'elles paient un prix cher -sur le plan de l'emploi- en suivant ces obligations, qui restituent la lettre plus que l'esprit. L'esprit étant celui de la pudeur et il concerne tant les femmes que les hommes. Malheureusement, de nombreux leaders musulmans pensent que la lettre prime sur l'esprit.
Comment expliquez-vous cette "mode" ou "tendance" depuis une dizaine d’années?
La politisation et la médiatisation française autour du burkini, peut donner à penser qu'il y a là une surenchère nouvelle, ce qui ne me semble pas être le cas. Mais à condition de ne pas faire de la surenchère polémique de part et d'autre et de ne pas tomber dans des débats contreproductifs et, selon moi, erronés. Il peut y avoir un effet d'imitation, donc de mode. Mais l'impact plus grand est celui de la prédication, tant des salafistes que des Frères musulmans, qui ont fait de cet objet identitaire une marque de la "vraie" musulmane. Ils en ont également fait un drapeau: celui, avec les mosquées, de la présence de l'islam en Europe. Dans les discours saoudiens, à l'origine du salafisme, ce projet était et est, explicite.
En Belgique, le port du voile est-il un acte volontaire des femmes musulmanes ou est-ce le fruit d’une forte pression des hommes de la communauté musulmane ?
L'analyse est la même partout en Europe ; il peut y avoir des cas d'injonction externe, mais je ne généraliserais pas. Je soulignerais plutôt que globalement, c’est un climat diffus au sein des communautés musulmanes, ainsi que dans l'ensemble du monde musulman, qui ont fait de cet objet un "absolu". Il faut ajouter également que pour une jeune musulmane de la deuxième génération, dans les années 2000, porter le foulard était parfois un condition pour trouver un "bon" mari. Enfin, il ne faut pas oublier que - aussi paradoxale que cela puisse paraître, porter un foulard dans certains quartiers à fort contrôle social, c'est également synonyme de liberté de mouvement sans être harcelés par des jeunes qui trainent aux stations de métro, par les rumeurs qui circulent dans la communauté.Ref. Les femmes voilées en Belgique, un effet de mode ?
Les signes identitaires religieux ou autres n’ont plus la cote dans le monde sécularisé. Il fut néanmoins un temps, pas si lointain, où il convenait pour les femmes occidentales de mettre un chapeau pour sortir. Et les hommes eux-mêmes portaient des couvre-chefs. Question de mode vestimentaire et sans doute plus pour les dames qui se couvraient d’une mantille ou d’un « fichu » à l’église. Si vraiment le foulard des musulmanes gêne les sécularistes sectaires, pour qu’il ne soit plus un porte-drapeau, la meilleure façon de faire est de ne plus le critiquer. Une attitude libérale lui ôtera ses attraits militants ou transgressifs des dogmes de la modernité avancée.
JPSC
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Chine et Vatican confiants dans l’avenir de leurs relations
Selon Nicolas Senèze dans « La Croix », à Pékin comme à Rome, des signaux favorables soulignent l’avancée des négociations :
"La porte-parole du ministère des affaires étrangères chinois, Hua Chunying, a confirmé, lundi 29 août lors de son point-presse quotidien, l’amélioration des relations entre le Vatican et Pékin. « La Chine est toujours sincère au sujet de l’amélioration de ses relations avec le Vatican, et a fait des efforts inlassables à cette fin », a-t-elle déclaré.
Elle était interrogée sur des déclarations du cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’État du Saint-Siège, qui avait fait part, deux jours auparavant, de ses « espoirs » et « attentes » quant à « une nouvelle étape dans les relations entre le Siège apostolique et la Chine ».
« Le canal de dialogue et de contact entre les deux parties fonctionne bien et efficacement », a poursuivi Hua Chunying. « En nous appuyant sur certains principes, nous aimerions travailler ensemble aux côtés du Vatican pour des dialogues constructifs, nous rencontrer à mi-chemin et lutter pour le développement continu des relations bilatérales. »
Début août, dans un long texte publié dans l’hebdomadaire de son diocèse, le cardinal John Tong Hon, évêque de Hong Kong, avait confirmé l’avancée des discussions entre Pékin et le Vatican, notamment sur le délicat sujet de la nomination des évêques en Chine.
> Lire aussi : Le cardinal de Hong Kong confirme l’accord entre la Chine et le Vatican
Un accord final sur le sujet se fera sans trahir les fondements de l’Église « une, sainte, catholique et apostolique » et sans abandonner ni sacrifier les fidèles et prêtres de l’Église clandestine de Chine, avait-il assuré.
> Lire aussi : Vatican-Chine, quel accord sur la nomination des évêques ?
L’accord inquiète une partie de l’Église chinoise
La perspective de cet accord inquiète toutefois une part non négligeable de l’Église chinoise. Le cardinal Joseph Zen (photo), prédécesseur du cardinal Tong, ne tarit pas de critiques contre la diplomatie menée par le pape François et par son secrétaire d’État, le cardinal Parolin, grand connaisseur de la question chinoise.