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Société - Page 539

  • Large écho médiatique pour les actions anti-GPA de l'Initiative citoyenne pour l'interdiction de la gestation pour autrui

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    D'Action pour la Famille :

    Les actions anti-GPA de l'Initiative citoyenne pour l'interdiction de la gestation pour autrui ont eu un large écho. De nombreuses opinions en faveur d'une interdiction de la GPA ont été publiées. Un tout grand merci à celles et ceux qui ont soutenu ces actions !

    Mercredi 21 l’agence Belga et Catherine Fonck (députée fédérale CdH) étaient présentes. Voyez les photos sur Fb

    Samedi 24
        Sur la Première à 19H
        Sur RTL tvi 
        Sur la Une TV 

    Dimanche 25

         Sur le site de la rtbf

    Une vidéo de la manif de dimanche sur Youtube et sur notre page Fb.

    La TV privée flamande VTM était présente dimanche, mais a fait une présentation extrêmement tendancieuse en donnant la part belle aux représentants du salon MHB et en coupant ce que nous avons dit.

    Plusieurs articles et opinions contre la GPA dans la presse :

    - Dans la Libre : L’Action pour la famille manifeste contre Men having babies

    - Sur le site de la RTBF : Qui veut acheter un enfant ce week-end. Opinion d’Isabella Lenarduzzi, Patric Jean et Xavier Lombard

    - Sur le site de l’avenir.net : Manifestation citoyenne contre le salon pro-GPA « Men having babies »

    - Sur le site du Vif, après le rejet du rapport de Sutter par le Conseil de l’Europe à Paris mardi 21

    - Et aussi une opinion de Viviane Teitelbaum (députée MR) Conseil des Femmes (CFFB)

    - Gestation pour autrui en Belgique: aller d’une absence de cadre légal à une interdiction Aymeric de Lamotte, conseiller communal MR à Woluwe-Saint-Pierre

    - Quand les désirs font désordre. Opinion de Géraldine Mathieu. Maître de conférences à l’UNamur. Voir dans : La Libre

    Le Parlement européen « condamne la pratique de la gestation pour autrui qui va à l'encontre de la dignité humaine de la femme, dont le corps et les fonctions reproductives sont utilisés comme des marchandises; estime que cette pratique, par laquelle les fonctions reproductives et le corps des femmes, notamment des femmes vulnérables dans les pays en développement, sont exploités à des fins financières ou pour d'autres gains, doit être interdite et qu'elle doit être examinée en priorité dans le cadre des instruments de défense des droits de l'homme. » voir §115

    « Les États Parties [dont la Belgique]  interdisent la vente d'enfants (…), c’est-à-dire tout acte ou toute transaction en vertu desquels un enfant est remis par toute personne ou tout groupe de personnes à une autre personne ou un autre groupe contre rémunération ou tout autre avantage. »

    Protocole à la Convention relative aux droits de l'enfant. Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH)

    Suivez les actualités sur notre page Fb : https://www.facebook.com/actiegezinactionfamille/

    et notre site internet : http://www.actiegezin-actionfamille.be

     

  • Bruxelles, IET (6 octobre 2016 - 19 janvier 2017) : Questions de Bioéthique, un corps assumé ou augmenté?

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  • Pays-Bas : le DPNI remboursé ou le choix de l'exclusion prénatale

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    De genethique.org :

    LE DPNI REMBOURSÉ AUX PAYS-BAS OU LE CHOIX DE L’EXCLUSION PRÉNATALE

    Le 20 septembre, le ministre de la Santé néerlandais a annoncé que le DPNI[1] serait mis à disposition de toutes les femmes enceintes à partir du 1er avril 2017, et en grande partie remboursé par la sécurité sociale[2]. Cette décision se base sur un rapport technique du conseil de la santé, qui compare le DPNI aux méthodes de dépistage plus anciennes et/ou invasives.

    Renate Lindeman, présidente du collectif Downpride, déplore le report du débat éthique promis, décalé au mois de décembre 2016. Une pétition, lancée par son collectif au printemps 2015, avait recueilli en moins d’un an les 40 000 signatures nécessaires pour constituer une initiative citoyenne examinée par le Parlement. Mais la discussion n’a pas suivi. Les actions du collectif ont été ignorées.

    D’autres associations expriment leurs préoccupations, mais peinent à être entendues : 

    • Blackbook Downsyndrome a rassemblé des témoignages de parents d’enfants atteints de trisomie 21 : ces familles ont reçu un accompagnement inadapté ou estiment avoir subi des pressions pour le dépistage ou l'avortement. Leurs témoignages révèlent combien les craintes initiales, à l’annonce du diagnostic, ne reflètent pas la réalité et la joie qu'ils éprouvent aujourd’hui. Blackbook Downsyndrome a été présenté au ministre de la Santé néerlandais en février 2016, ainsi qu’à la télévision nationale.
    • Une campagne d’affichage est lancée ce 27 septembre, devant le Parlement, pour sensibiliser à l’effet négatif de la politique de dépistage néerlandaise sur les personnes atteintes de trisomie 21 et leurs familles.

    « Nous craignons, explique Renate Lindeman, que le DPNI - focalisé à détecter la trisomie 21 - devienne la norme en matière de ‘soin prénatal’. Déjà, la question la plus fréquemment posée à une mère et son enfant atteint de trisomie 21 est : ‘N’avez-vous pas pu faire le test ?’. Certaines mères, moi y compris, se sont vues à plusieurs reprises demander : ‘Pourquoi avez-vous choisi d'avoir un enfant atteint de trisomie 21?’ et même ‘Pourquoi n’avez-vous pas choisi d'avorter ?’. Ainsi, avoir un enfant atteint de trisomie 21 serait le résultat d'un choix personnel plutôt que d'origine naturelle ».

    Cette logique est dangereuse : « Nous voyons de plus en plus de commentaires sur les réseaux sociaux, critiquant le fait d’avoir un enfant demandant des soins onéreux. S’il s’agit d’un ‘choix’ personnel, pourquoi la société paierait ? ». Les médias répandent cette opinion. Mais « les investissements dans la recherche, le développement et la mise en œuvre du dépistage prénatal avec le DPNI se chiffrent aussi par centaines de millions d'euros », rétorque Renate Lindeman, et « à l’inverse, peu de programmes de recherche existent pour améliorer la qualité de vie des personnes atteintes de trisomie 21. C’est un signal clair de la société qui a chois la solution de l'exclusion prénatale ».

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    [1] Dépistage prénatal non invasif

    [2] Le coût total du DPNI est de 460€, les femmes paieront 175€ et les 285€ restant seront remboursés par le gouvernement.

  • France : l'étau du totalitarisme anti-vie se resserre

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    De genethique.org :

    NOUVEAU TOUR DE FORCE DU GOUVERNEMENT POUR IMPOSER UN DÉLIT D’ENTRAVE NUMÉRIQUE À L’IVG

    La ministre des droits des femmes, Laurence Rossignol annonce à l’AFP ce jour que « Le gouvernement va introduire un amendement au projet de loi égalité et citoyenneté, afin d'élargir le délit d'entrave à l'interruption volontaire de grossesse (IVG) aux sites internet qui véhiculent des informations "biaisées" sur l'avortement ».

    Cette annonce n’était attendue que demain (cf. IVG : Laurence Rossignol souhaite créer un « délit d’entrave numérique) pour la journée internationale sur le droit à l’avortement. Mais sans surprise, comme à son habitude, le gouvernement communique et explique qu’il forcera le débat parlementaire sur ce sujet, dans un texte déjà en cours de discussion.

    Le délit d’entrave subrepticement intégré dans le projet de loi égalité et citoyenneté

    Le projet de loi égalité et citoyenneté a déjà été discuté à l’Assemblée nationale fin juin, début juillet (voir le dossier législatif), et le Sénat le discutera en séance dans une semaine, le mardi 4 octobre. Le texte est fleuve, 41 articles, et une fois encore, comme dans la loi santé, le gouvernement présentera un amendement in extremis en séance, un amendement qui sera noyé dans un flot de sujets divers et variés.

    Il faut noter que le projet de loi égalité et citoyenneté a comme objectif d’« aller plus loin, faire vivre l’égalité, renforcer la citoyenneté, […] chercher sans répit, sans fausses excuses, à nous hisser à la hauteur des exigences des Français. C’est porter toujours plus haut nos ambitions », exposait le Premier ministre, Manuel Valls, au premier comité interministériel à l’égalité et à la citoyenneté (CIEC). Il poursuit aussi l’objectif de réaffirmer et de rassembler « autour des valeurs de la République », d’incarner ces valeurs « dans le quotidien de tous nos compatriotes », enfin, de faire vivre « une République en actes », notamment auprès de « La jeunesse de France [qui] est particulièrement en proie au doute ».

    On peut penser que le délit d’entrave numérique pourrait trouver sa place dans plusieurs parties du projet de loi consacré à « l’émancipation des jeunes » (chapitre 1er), ou plus probablement dans le  titre III consacré à faciliter « la répression des délits de provocation, de diffamation ou d’injures fondées sur les origines, l’identité ou l’orientation sexuelle ainsi que, plus généralement, la répression de tous les crimes et délits commis pour des raisons racistes ou discriminatoires fondées sur l’identité ou l’orientation sexuelle ».

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  • Cette troisième guerre mondiale qui fait rage : la guerre contre la Vie

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    La troisième guerre mondiale est celle contre la vie

    Riccardo Cascioli sur la Nuova Bussola Quotidiana (traduction par nos soins)

    C’était en février 1995, lors de la Conférence internationale des Nations Unies sur le développement social à Copenhague, la Première Dame des Etats-Unis à l’époque, Hillary Clinton, haranguait le public des délégués en réclamant le droit à l'avortement "rare, légal, sûr". Ce n’était certes pas une nouvelle prise de position ; quelques mois plus tôt déjà, lors de la Conférence du Caire, elle avait essayé d'insérer l'avortement parmi les moyens recommandés pour le contrôle des naissances.

    Mais la chaire d'où partait l'appel et l'autorité de celle qui le lançait lui conférait objectivement une force qui ne pouvait pas passer inaperçue. À 21 ans de distance, il apparaît clairement que ce discours n'était pas été un simple exercice de rhétorique, mais l’explicitation d'une priorité politique pour les États-Unis, destinée à avoir un effet profond sur la réalité de nombreuses populations. Au point que si nous voulons utiliser l'expression «troisième guerre mondiale», celle-ci serait mieux adaptée à la guerre contre la vie qui est menée sans quartier partout dans le monde, avec un bilan annuel de 50 millions de victimes tant il y a d'avortements qui sont pratiqués. Aucune autre guerre n'a jamais été plus sanglante et plus globale que celle-là.

    Ce n’est pas un hasard si la Sainte Mère Teresa de Calcutta affirmait que l'avortement est le plus grand destructeur de la paix. Mais vous savez ce qui se passe avec les saints: on exalte l’aspect qui plaît le plus au monde, et on oublie tout ce qui pourrait paraître plus gênant pour le monde lui-même.

    De toute façon, la guerre est menée sur plusieurs fronts: le premier est immédiat et consiste à attaquer la législation des pays qui interdisent encore l'avortement, en totalité ou à quelques exceptions près. Dans le viseur, ce sont surtout les pays d'Amérique latine, mais comme nous le voyons dans l’actualité de ces derniers jours, même en Europe on ne plaisante pas: ce qui est arrivé en fin de semaine pour l'Irlande, avec des manifestations dans le monde entier pour appuyer la demande d’un référendum constitutionnel, est tout de même inquiétant. La Pologne est également dans le collimateur, et il ne se passe pas une session des agences de l'ONU à Genève sans qu’une condamnation ne soit prononcée à l’encontre de Varsovie. Tandis qu’ici (en Italie), des gens se mobilisent, récoltant des centaines de milliers de signatures pour présenter un projet de loi qui réintroduirait le crime de l'avortement provoqué.

    L'Irlande et la Pologne, connues comme des terres de solide tradition catholique, ont une valeur symbolique forte, ce qui explique les ressources que le lobby pro-avortement investit pour renverser la législation. Du reste, il suffit de se rappeler la façon dont a été accueilli dans le monde le vote du référendum irlandais qui a sanctionné la reconnaissance du mariage homosexuel.

    L'autre aspect est celui de l'objection de conscience, une institution que l’on voudrait supprimer, encore une fois au son des jugements et des recours devant les tribunaux internationaux. Pour ceux qui prétendent que l'avortement est une chose naturelle et évidente, il est évident que l'objection de conscience les gêne: elle indique que la pratique en question a au moins quelque chose de moralement discutable, qui n’est pas normal. C’est une pensée intolérable pour ceux qui veulent imposer un système de pensée unique.

    À l'appui de l'élimination de l'objection de conscience des législations concernées dans le monde, il y a aussi un autre front, à savoir celui de la revendication d'un prétendu «droit à l'avortement», qui devrait être compté parmi les droits humains fondamentaux. Dans ce cadre, les agences de l’ONU mais aussi les organisations humanitaires connues (le cas le plus flagrant étant celui d’Amnesty International) jouent un rôle de premier plan.

    Il y a au moins un autre front qui doit être souligné, celui de la propagande éco-catastrophique. Réussir à convaincre de l'existence d'une urgence climatique, par exemple, rend plus acceptable la suspension de certaines libertés et garanties personnelles. Elle fait aussi passer par-dessus tout l'idée que la population excessive - et excessivement consumériste - conduit à la destruction de l'environnement, la Terre. Et c’est la vieille idée malthusienne de l'insuffisance des ressources pour une population croissante qui est de retour. "La population source de pollution" fut un slogan à succès lors des années 70 qui a contribué énormément à la croissance des mouvements écologiques. Mais aujourd'hui, il est remplacé par un message encore plus direct: «Plus de monde = plus d’émissions de dioxyde de carbone."

    Il n'y a rien qui soit laissé au hasard dans cette guerre; ce n’est pas l'esprit du temps qui conduit inévitablement à ces conséquences, mais bien une politique précise poursuivie systématiquement et de façon persistante, par un pouvoir qui n’est pas réductible aux intérêts et aux actions d'un seul État.

    Saint Jean Paul II désignait tout cela sous le vocable de "culture de la mort", qui s’oppose à la "culture de la vie", deux catégories qui ont été pourtant abandonnées, qui sait pourquoi. Ce qui est sûr, c’est que ce faisant - ou en perdant de vue les dimensions réelles des enjeux – on fragilise encore davantage la position de ceux qui, dans cette guerre mondiale, se rangent du côté de la défense de la vie humaine.

  • "Sociétal", un terme piégé

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    De Joël Hautebert en éditorial sur le site de l'Homme Nouveau :

    Faut-il parler de politique « sociétale » ?

    Insidieusement, en adoptant le vocabulaire des partisans de la « politique sociétale » – qui abrite en fait la révolution anthropologique mondialiste hostile à la nature humaine et à son Créateur –, notre combat théorique perd en cohérence et en efficacité. Il se joue en effet aussi sur le terrain sémantique.

    Nous nous accoutumons un peu trop facilement à l’usage de l’adjectif « sociétal » (questions sociétales, politique sociétale…), couramment employé dans le langage politique contemporain. Si l’on considère que le vocabulaire est un puissant vecteur de circulation et d’intériorisation des concepts, il importe de s’interroger sur le bien-fondé de l’emploi de termes qui abondent dans la vie politique. Comme nous pensons avec des mots, l’idéologie progresse toujours par la subversion du langage et l’usage d’innovations lexicales riches de sens.

    Deux significations

    Au premier degré de l’analyse, ce néologisme revêt deux significations. Tout d’abord, il différencie les objectifs politiques qu’il désigne de ce que l’on appelle depuis longtemps la « question sociale ». Cette dernière expression correspond aux considérations économiques, au sort des plus démunis, ou de la classe ouvrière oppressée dans une logique marxiste classique. On devine alors que les « questions sociétales » n’entretiennent pas de relation ténue avec une doctrine économique. Le glissement de la gauche sociale à la gauche sociétale entérine dans le langage l’abandon de la politique économique traditionnelle du socialisme. Ensuite, nous observons que le mot « sociétal » désigne les décisions gouvernementales qui concernent le plus souvent l’anthropologie et la nature humaine. À titre d’exemple, citons la dénaturation du mariage, la GPA, la PMA, le Genre. On comprend alors que du point de vue de l’efficacité politique, « politique sociétale » soit un euphémisme plus rassurant que « création d’un homme nouveau », « révolution anthropologique », « déconstruction de l’humain », etc. Certes, nous rencontrons de tels énoncés plus directs et explicites dans les débats d’idées (pensons au transhumanisme), mais plus rarement de la part des politiques.

    Ce constat étant fait, puisque la politique investit l’anthropologie, il en ressort que les gouvernants quittent la sphère du politique pour se substituer à la nature et à son Auteur. Cette substitution engendre une subversion des principes et des institutions les plus élémentaires du droit naturel : la distinction homme/femme, le mariage, la filiation, la fécondité, c’est-à-dire tout ce que nous voyons appliqué aujourd’hui par nos gouvernants. Chez les grandes prêtresses du Genre, le mot anthropologie est d’ailleurs honni.

    Une sociologie marxiste

    Mais pourquoi employer l’adjectif « sociétal » ? Au-delà de l’évident intérêt de l’usage d’un euphémisme, la raison réside dans les mutations idéologiques des dernières décennies, plus précisément dans l’hégémonie de la sociologie ancrée dans la pensée marxiste. Puisque la nature n’existe pas, tout est social ou tout est culturel, mais cette dernière expression est devenue moins usuelle. Nos comportements, nos croyances, nos goûts, nos convictions, notre conception de la famille et de la sexualité résultent de déterminismes sociaux dont nous intériorisons inconsciemment les règles. Mais fort heureusement, la société évolue sous l’effet du progrès, déroulant ses bienfaits grâce aux luttes émancipatrices, aujourd’hui celle des femmes contre les méchants hommes, ou encore le rejet de l’identité sexuée imposée dès la naissance par les stéréotypes sociaux dont il faut impérativement se défaire. L’absence d’ordre naturel, de bien et de juste en soi, justifie l’évolution non seulement des règles et des institutions mais aussi de la phusis propre à l’homme lui-même. Dire qu’une institution ou qu’une pratique est sociétale tend à la dé­naturaliser.

    Selon cette logique, omniprésente dans l’idéologie du Genre, les hommes ont déclaré « naturelles » leurs pratiques de domination, à seule fin d’empêcher leur remise en cause car le camouflage de la nature leur donne une dimension intemporelle définitive. De manière générale, toute allusion au caractère « naturel » révèle l’existence d’une violence dominatrice qu’il convient de combattre dans une perspective émancipatrice. Nous n’avons pas suffisamment compris depuis quarante ans cette mutation idéologique qui fait de la nature humaine l’ennemi numéro un. Si la volonté de créer un homme nouveau n’est certes pas nouvelle, les modalités de cette révolution ont évolué avec le temps. L’engagement constant de l’État dans les « questions sociétales » résulte d’une volonté idéologique et non d’un enfumage politique dû à l’omnipotence des institutions européennes contraignant l’État français à l’inaction dans ses domaines de compétence traditionnelle.

    Une idéologie envahissante

    D’ailleurs, ces « questions sociétales » sont également au cœur de l’action des institutions supranationales, principalement de l’Onu. Cette idéologie étend aujourd’hui ses tentacules à l’échelle du monde entier. C’est le visage contemporain de la Révolution, dont l’objectif est le renversement de l’ordre naturel et divin. Remarquons au passage que la réduction constante, voire l’abandon, de la place accordée aux lettres classiques et aux langues anciennes, grec et latin, facilite grandement l’imprégnation de ce sociologisme dans les mentalités. En effet, rien de tel que la lecture des auteurs classiques pour se rendre compte à quel point la nature humaine ne change pas. Malgré plus de deux mille ans d’écart, les hommes rencontrent les mêmes difficultés, y compris politiques, cherchent à répondre aux mêmes questions et connaissent les mêmes passions.

    Ainsi, on est en droit de se demander si, de notre part, l’utilisation sans nuance ou mise en garde de l’expression « questions sociétales » pour désigner ce qui relève en réalité de la nature conduit, au moins dans le discours, à se placer sur le terrain intellectuel défini par les adversaires déclarés de la nature humaine. À partir de là, il devient plus difficile de mener un combat théorique cohérent, puisqu’une étape a été franchie, celle de l’acceptation des termes de la dispute intellectuelle fixés par le camp opposé. Quant au grand public, en s’habituant à l’usage des termes, il intègre progressivement les concepts sous-jacents.

    Pour parer avantageusement à ces inconvénients, mieux vaut parler explicitement de « révolution anthropologique » ou de « questions anthropologiques » que le pouvoir politique se croit autorisé à modifier. Ce combat sémantique est à notre portée.

  • La contraception réduit-elle le nombre d'avortements ?

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    Lu sur genethique.org ("le coin des experts") :

    LA CONTRACEPTION RÉDUIT LE NOMBRE D'AVORTEMENTS ? RÉPONSE D'EXPERTS

  • Le message du pape aux journalistes

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    Vérité, professionnalisme et respect des personnes, pour un journalisme de la rencontre

    De zenit.org (Océane Le Gall) :

    Traduction complète de l’allocution du pape François à la presse italienne

    Aimer la vérité, professionnalisme et respect des personnes : le pape voit dans ces trois directions le cocktail nécessaire à un journalisme qui soit au service d’une « culture de la rencontre », en vue d’ « améliorer la société ». Il constituera ainsi « un élément fondamental pour la vitalité d’une société libre et plurielle », comme « instrument de la construction » du bien commun, et comme « accélérateur des processus de réconciliation ».

    Le pape François a en effet reçu en audience dans la salle Clémentine du Vatican, jeudi 22 septembre 2016, le Conseil italien de l’Ordre des journalistes, soit 400 journalistes.

    Voici le journalisme que le pape appelle de ses voeux: « Je souhaite que le journalisme, de plus en plus et partout, soit un instrument de construction, un facteur de bien commun, un accélérateur de processus de réconciliation; qu’il sache repousser la tentation de fomenter l’affrontement, avec un langage qui attise le feu des divisions, mais favorise plutôt la culture de la rencontre. Vous, journalistes, rappelez à tous chaque jour qu’il n’existe pas de conflit qui ne puisse être résolu par des femmes et des hommes de bonne volonté. »

    Voici notre traduction complète, de l’italien, de l’allocution du pape François.

    Discours du pape François

    Mesdames et messieurs,

    Merci de votre visite. Je remercie en particulier le président pour ses paroles d’introduction à notre rencontre. Et je remercie également pour le siennes, le préfet du secrétariat chargé de la communication.

    Peu de professions ont une aussi grande influence sur la société que le journalisme. Le journaliste a un rôle à la fois de grande importance et de grande responsabilité. D’une certaine façon vous écrivez « une première ébauche de l’histoire », en construisant l’agenda des nouvelles et conduisant les personnes à une interprétation des événements. C’est très important. Les temps changent et également la manière de faire le journaliste. La presse écrite tout comme la télévision perdent de leur  importance face aux nouveaux médias du monde numérique – surtout parmi les jeunes – mais les journalistes, s’ils font leur travail de manière professionnelle, restent un pilier, un élément fondamental pour la vitalité d’une société libre et plurielle. Le Saint-Siège aussi – face au changement du monde des médias – a vécu et vit en ce moment un processus de réforme qui va changer tout son système de communication, dont vous bénéficierez ; le secrétariat pour la communication sera un point de référence naturel pour votre précieux travail.

    Aujourd’hui, je voudrais partager avec vous une réflexion sur quelques aspects de votre profession, le journalisme, et sur comment ils peuvent servir à améliorer la société dans laquelle nous vivons. Pour nous tous, il est indispensable de nous arrêter, pour réfléchir àce que nous faisons et à comment nous le faisons. Dans la vie spirituelle, cela prend souvent la forme d’une journée de retraite, d’approfondissement intérieur. Je pense que dans la vie professionnelle aussi on a besoin de ça, d’un peu de temps pour nous arrêter et réfléchir. Certes, ce n’est pas facile dans un domaine comme le journalisme, une profession qui vit en permanence de « délais de livraison » et de « dates d’expiration ». Mais, au moins, pendant un bref instant, cherchons à approfondir un peu la réalité du journalisme.

    Je m’arrête sur trois éléments: aimer la vérité, une chose fondamentale pour tout le monde, mais spécialement pour les journalistes; vivre de manière professionnelle, quelque chose qui va bien au-delà des lois et des règlements; et respecter la dignité humaine, qui est beaucoup plus difficile que cela n’y paraît au premier abord.

    Aimer la vérité veut dire non seulement affirmer mais vivre la vérité, et en témoigner à travers  son travail. Vivre et travailler, donc, avec cohérence par rapport aux paroles que l’on utilise pour un article de journal ou un reportage télévisé. Ici la question n’est pas « être ou ne pas être un croyant ».  La question est « être ou ne pas être honnête avec soi-même et avec les autres. La relation constitue le cœur de toute communication. A plus forte raison chez ceux qui en font leur métier. Et aucune relation, fondée sur la malhonnêteté, ne peut résister et durer dans le temps. Je me rends compte que dans le journalisme actuel – un flux ininterrompu de faits et événements racontés 24 heures par jour, 7 jours sur 7 – ce n’est pas toujours facile d’arriver à la vérité, ou du moins de s’en approcher. Dans la vie tout n’est pas noir ou blanc. Dans le journalisme aussi, il faut savoir discerner entre les nuances de gris des événements que l’on est appelé à raconter. Les débats politiques, voire tant de conflits, sont rarement le résultat de dynamiques claires et nettes, dans lesquelles il est possible de reconnaître sans équivoque qui a tort et qui a raison. La confrontation et parfois l’affrontement, au fond, naissent précisément de cette difficulté à faire la synthèse entre les différentes positions. C’est le travail – nous pourrions dire aussi la mission – à la fois difficile et nécessaire d’un journaliste: arriver au plus près de la vérité des faits et ne jamais dire ou écrire une chose qui, au fond de sa conscience, il le sait, n’est pas vraie.

    Deuxième élément: vivre de manière professionnelle veut dire avant tout – au-delà de ce que nous pouvons trouver écrit dans les codes déontologiques – comprendre, intérioriser le sens profond de son propre travail. D’où découle la nécessité de ne pas soumettre sa profession aux logiques des intérêts partisans, qu’ils soient économiques ou politiques. Le devoir du journaliste, j’oserais dire sa vocation, est donc – à travers l’attention, et le soin à rechercher la vérité – de faire grandir la dimension sociale d’une vraie citoyenneté. Dans cette perspective d’ouvrir les horizons, agir de manière professionnelle veut donc dire non seulement répondre aux préoccupations, bien que légitimes, d’une catégorie, mais avoir à cœur un des chambranles de la structure d’une société démocratique. Les dictatures – de n’importe quelle orientation et «  couleur » –  qui ont toujours cherché à s’emparer des moyens de communication,  et à imposer de nouvelles règles au journalisme, devraient toujours nous faire réfléchir.

    Et troisièmement: respecter la dignité humaine est important dans toute profession, et spécialement dans le journalisme, car derrière le simple récit d’un événement il y a les sentiments, les émotions et, en définitive, la vie des personnes. J’ai souvent parlé des bavardages comme étant une forme de «  terrorisme », capable de tuer une personne par la langue. Si cela vaut pour les individus, en famille ou au travail, à plus forte raison pour les journalistes, car leur voix peut toucher tout le monde, et c’est une arme très puissante. Le journalisme doit toujours respecter la dignité de la personne. Un article est publié aujourd’hui et demain il sera remplacé par un autre, mais la vie d’une personne injustement calomniée peut être détruite à jamais. Certes la critique est légitime, et je dirais plus, elle est nécessaire, tout comme « dénoncer » le mal, mais cela doit toujours être fait en respectant l’autre, sa vie, ses affections. Le journalisme ne peut pas devenir une « arme de destruction » des personnes, voir de peuples. Ni alimenter la peur face aux changements ou phénomènes comme les migrations forcés, dues aux guerres et à la famine.

    Je souhaite que le journalisme, de plus en plus et partout, soit un instrument de construction, un facteur de bien commun, un accélérateur de processus de réconciliation; qu’il sache repousser la tentation de fomenter l’affrontement, avec un langage qui attise le feu des divisions, mais favorise plutôt la culture de la rencontre. Vous, journalistes, rappelez à tous chaque jour qu’il n’existe pas de conflit qui ne puisse être résolu par des femmes et des hommes de bonne volonté.

    Je vous remercie pour cette rencontre ; je vous souhaite bonne chance dans votre travail. Que le Seigneur vous bénisse. Je vous accompagne dans mes prières et dans mon cœur, et vous demande s’il vous plait de prier pour moi. Merci.

  • 26 septembre : Journée mondiale de la contraception; quand les femmes se réveilleront-elles ?

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    D'Aleteia.org

    Vidéo. Contraception : quand est-ce que les femmes se réveilleront ?

    À l'occasion de la journée mondiale de la contraception découvrez le message de Thérèse Hargot, sexologue et philosophe.

    En cette journée mondiale de la contraception, Thérèse Hargot, sexologue qui intervient en milieu scolaire depuis une dizaine d’années, propose qu’on arrête de culpabiliser les femmes qui sont très souvent les seules à gérer la contraception. Bien que pratique, elle nous informe que la pilule n’est pas notre meilleure alliée pour autant.

    En tant que nana, on opte rapidement pour une méthode contraceptive, souvent hormonale, de type pilule, stérilet, implant, pour avoir des relations sexuelles en étant (presque) libérée du risque de tomber enceinte. Quand on n’a pas encore envie d’avoir des mômes, c’est la solution idéale. Pourtant la technique n’est pas imparable non plus.

    Avec la pilule, on se pense safe, à tel point qu’on fait confiance à un cachet, sans essayer de comprendre ce qu’il se passe dans notre corps, en plus de nous rendre dépendante du corps médical comme si nous étions malade.

    Mais en vérité, “être libre” ça va avec “être autonome”. Et pour cela, on a besoin de deux choses : connaître notre corps et notre cycle, pour avoir le pouvoir sur notre fécondité. Thérèse Hargot rappelle également qu’il est important que l’homme soit intégré dans la gestion de la contraception, car un enfant ça se fait à deux. On est bien contentes d’entendre que ce n’est pas qu’une affaire de femmes.

    D’autre part, il n’y a pas de vie sexuelle sans désir. Naturellement, la libido fluctue en fonction du cycle. Le problème de la contraception hormonale, c’est qu’elle maintient notre libido à un faible niveau car elle empêche l’ovulation qui est la phase où elle est la plus active. Okay, maîtriser la contraception naturelle n’est pas donné à tout le monde… Mais ça serait quand même bien d’avoir une contraception qui permet de nous connaître et surtout qui respecte notre corps.

  • GPA : la presse publie plusieurs tribunes

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    • Dans La Libre : Quand les désirs font désordre par Géraldine Mathieu, maître de conférences à l'UNamur, chargée de projets pour Défense des enfants International, membre du centre interdisciplinaire des droits de l'enfant

  • France : le combat de la Fondation Lejeune

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    Du site de la Fondation Lejeune, cet éditorial de Jean-Marie Le Méné :

    "Pour ne pas sortir de l’Histoire"

    "En cette année 2016, il est bien difficile de faire abstraction de l’été meurtrier qui s’est abattu sur le vieux continent. Des attentats presque quotidiens ont éclaté aux quatre coins de l’Europe. La barbarie islamiste a trouvé son point d’incandescence dans notre pays avec des assassinats de masse et des actes particulièrement symboliques comme ce vieux prêtre égorgé aux marches de son autel. Il y aurait de quoi désespérer et pourtant ce n’est pas le plus grave. Dans sa longue histoire, la France a souvent rencontré l’adversité et elle l’a surmontée parce qu’elle était la France, famille de familles, nourrie par ses racines chrétiennes.

    Mais aujourd’hui la France est-elle encore en état de résister alors même qu’elle s’évertue chaque jour depuis des décennies à cesser d’exister en tant que telle ? Un devoir de disparaître spirituellement et physiquement a été assigné à notre pays par la révolution libérale/libertaire des années soixante dont nous commençons seulement à percevoir l’amertume. A la question, "la vie vaut-elle encore la peine d'être donnée ?" les différentes politiques conduites depuis cinquante ans répondent clairement « non » ! D’où la succession ininterrompue jusqu’à ce jour de lois mortifères sur la famille, la contraception, l’avortement, la procréation artificielle, l’eugénisme et ces nouvelles formes de sacrifices humains que constituent les expériences sur l’embryon. Pour ne parler que des agressions contre le début de la vie, des dérives analogues s’ingéniant à hâter la fin de vie. L’Europe est entrée dans une sorte "d’hiver démographique", non plus à cause d’une guerre mais par un nihilisme fertile en raison de non-vivre (malthusianisme, hédonisme, écologisme, etc.). La « disparition » française de 10 millions d’enfants depuis plus de quarante ans est l’objet d’une célébration permanente et fait notre fierté nationale. Toute critique publique de cette hécatombe est formellement interdite au profit d’un masochisme auquel succombent les meilleurs. Il faudrait même se repentir, au nom d’un terrorisme de la bienveillance, d’évoquer ce cortège de morts, par égard à l’idéologie féministe et à ses prêtresses, c’est-à-dire que ce sont bel et bien les victimes qui sont devenues les bourreaux.

    Les fruits de cette tragédie pour la France sont gravement sous-estimés : « nous sortons de l’Histoire parce que nous sortons de la vie ! »1. La fondation Jérôme Lejeune est la seule institution à combattre l’avortement (et ses avatars, y compris la GPA) non seulement en tant qu’acte individuel mais parce qu’il entraîne aussi des conséquences collectives, morales, juridiques, financières, démographiques et géopolitiques dévastatrices. Pour le Pr Jérôme Lejeune « un pays qui tue ses enfants tue son âme ».

    Nous en sommes là, anémiés spirituellement et physiquement face aux nouvelles menaces. Par son action concrète, inlassable et unique, la Fondation ne se résigne pas à voir la France renoncer à protéger ses propres enfants et perdre son âme. Elle n’accepte pas que l’on sacrifie la victime pour ne pas avoir à affronter l’agresseur, que l’on ne livre pas bataille par peur de déplaire aux grandeurs d’établissement, que l’on cède pour ne pas perdre. Le salut de la France dépend de ses raisons de vivre. C’est le trésor que nous voulons partager. D’urgence, aidez la Fondation à redonner à nos compatriotes le goût de cette « incroyable signification de la vie humaine »2. Pour ne pas sortir de l’Histoire."

    Jean-Marie Le Méné,

    Président de la Fondation Jérôme Lejeune

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    Pr Jean-Louis Harouel, Les droits de l’homme contre le peuple, DDB, 2016.

    2 Chesterton

  • Financement des cultes : un rapport parlementaire fait l’état des lieux de la situation et avance des propositions

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    Lu sur cathobel.be (Jean-Jacques Durré) : 

    Financement des cultes: « Travaillons avec sérénité »

    Le est un sujet sensible. En région wallonne, le décret du ministre Furlan avait provoqué un mécontentement. Aujourd’hui, un rapport parlementaire fait l’état des lieux de la situation et avance des propositions. 

    Depuis sa régionalisation en 2002, le financement des cultes connaît des fortunes diverses. Si la Flandre et la Région Bruxelles-Capitale se sont dotées plus ou moins rapidement d’une nouvelle législation en matière de gestion du temporel et de reconnaissance des communautés locales des cultes, la Wallonie était à la traîne. C’est en mars 2014 que le Parlement wallon a adopté une réforme globale de la tutelle sur les établissements publics des cultes, élaborée par le ministre des Pouvoirs locaux Paul Furlan, compétent en la matière. Réforme contestée partiellement la même année auprès du Conseil constitutionnel, par les évêques francophones et certaines fabriques d’église, qui furent déboutés de leur action.

    Constatant que les rapports entre les Pouvoirs publics wallons et les établissements cultuels locaux laissaient de plus en plus de place aux frustrations, mécontentements et à l’incompréhension, le député régional et chef de groupe MR au Parlement wallon, Pierre-Yves Jeholet, a pris l’initiative de dresser un état des lieux de la situation et de proposer des pistes d’amélioration de la législation en vigueur.

    D’emblée, Pierre-Yves Jeholet précise qu’il n’y a aucun parti pris dans sa démarche, qui se veut la base pour une discussion ouverte avec toutes les parties concernées. Il  a d’ailleurs rencontré de nombreux responsables de cultes et d’organisations philosophiques, dont Mgr Guy Harpigny, évêque de Tournai, et Mgr Herman Cosijns, secrétaire général de la Conférence épiscopale. « Mon objectif était vraiment d’avoir une vue d’ensemble, d’identifier les problèmes là où il y avait des nœuds. Ceci pour aider à mettre en place une législation moderne qui puisse rencontrer la majorité des attentes de toutes les parties », dit-il.

    Pourquoi cette initiative, maintenant?

    La région wallonne n’a jamais pris la responsabilité de se doter d’une législation adaptée aux réalités de son territoire, malgré le travail d’audition effectué en 2002 lors de la régionalisation des compétences. J’ai souhaité donc de prendre le temps de l’analyse et de la rencontre. Je voudrais qu’un débat puisse sereinement se faire au parlement régional avec l’ensemble des groupes politiques.

    Pourtant le ministre Furlan a rédigé un décret entré en vigueur le 1er janvier 2015 réformant la tutelle sur les établissements chargés de la gestion du temporel des six cultes reconnus. Ce n’est pas suffisant?

    Non. Il le reconnaît lui-même. Si on prend le problème des mosquées et des établissements cultuels, il n’y a pas de critères clairs. Certes, le culte est reconnu par le fédéral, mais quels sont les critères de reconnaissance d’une mosquée aujourd’hui? Même chose concernant les fabriques d’église. Les fabriciens sont de moins en moins nombreux, de plus en plus âgés, il est difficile de trouver des remplaçants. Dans l’évêché de Tournai, il y a une piste intéressante avec un regroupement des fabriques d’Eglise et cela semble fonctionner. Le but n’est pas de s’en prendre à un culte ou à un autre.

    Lorsque les évêques et certaines fabriques d’église ont contesté le décret auprès de la Cour constitutionnelle, leur recours se fondait principalement sur l’ingérence des Pouvoirs publics dans l’organisation du culte, qu’ils estimaient injustifiée. En quoi votre rapport est-il différent?

    Ce n’est pas une ingérence. Aujourd’hui, on demande de la transparence dans tous les domaines. Si on mène une réforme, il faut le faire avec les responsables des cultes. Le rapport est d’abord un constat et suggère des pistes de réflexion. On pourrait se poser la question de savoir si les Pouvoirs publics doivent continuer à financer les cultes? C’est une piste évoquée dans le rapport. Pour moi, la réponse est évidemment affirmative. Nous ne voulons pas nous immiscer dans la gestion des cultes, mais bien voir si on ne peut envisager une certaine solidarité entre fabriques d’église. Le but n’est pas de dire qu’il faut désacraliser toutes les églises, mais de savoir si, à un moment donné, il peut y avoir des projets partagés notamment avec le secteur culturel. Nous devons travailler ensemble avec bon sens, en se rappelant que nous avons de beaux bâtiments au niveau du culte catholique, qu’il faut préserver mais avec des moyens publics limités. Ma priorité est de travailler la main dans la main avec les autorités religieuses.

    Vous dites que des fabriques qui ont des moyens importants doivent mettre la main à la poche. Vous n’avez pas peur que si vous leur demandez de contribuer par solidarité à la restauration ou en aidant des fabriques moins bien loties, elles risquent de s’appauvrir et que finalement dans quelques années, les Pouvoirs publics reviendront au même stade d’intervention?

    Une des pistes que j’avance est d’avoir un cadastre du nombre de fabriques, de leur patrimoine et une comptabilité patrimoniale. C’est nécessaire si nous voulons une vision globale, notamment de ce qu’il faut rénover. Je ne dis pas qu’il faut nécessairement un désinvestissement des Pouvoirs publics par rapport aux cultes. Je ne plaide pas pour cela. Mais il faut aller vers plus de transparence et plus de solidarité.

    Propos recueillis par Jean-Jacques Durré

    Extraits de l’émission « En débat » que vous pouvez écouter en cliquant ici