De "speculooz.com" :
Scandale Volkswagen : Charte éthique, charte en toc !
Une opinion de Xavier Lombard, créateur d’entreprises, et Joseph Junker, ingénieur civil : blogueurs à www.speculooz.com
La plupart d’entre nous ont déjà été confrontés au cours de leur carrière au phénomène des « chartes éthiques », ces rutilants documents qui pullulent au sein des grands et moins grands groupes internationaux. Jeunes cadres, il nous arrivait régulièrement que se glisse dans notre boîte e-mail, un de ces splendides *.pdf dont la signature était obligatoire et qui étaient censés par leur simple existence résoudre à peu près tous les problèmes de la terre : La corruption sera éradiquée jusqu’au dernier sous-traitant de nos arrières-fournisseurs des pays émergents, chacun de nous allait adopter un comportement moral irréprochable et s’engager à économiser jusqu’à la dernière des ressources naturelles, le management de la société entière allait se convertir au développement durable et tous respecteraient jusque dans ses moindres détails les règles de droit nationaux et internationaux et de la concurrence équitable.
Une charte qui tient plus de l’incantation magique que d’une réelle intention de faire adopter un comportement éthique, et il n’est guère étonnant que leur crédibilité est perçue en général comme plus que douteuse par ses signataires. Il est d’ailleurs révélateur pour nous de mettre en rapport le nombre de chartes que nous avons signées au cours de notre carrière avec les une ou deux fois (au plus) qu’un manager, directeur ou collègue nous a réellement et personnellement invité à nous interroger sur l’éthique de notre comportement et ses conséquences sur le bien commun. Notre éthique personnelle n’inquiète pas grand monde dans nos grandes sociétés commerciales, en particulier au sommet. Sauf bien entendu, quand il s’agit de beaux discours défendant l’image de la compagnie, de communiqués de presse, de couvrir ses arrières ou de se défendre dans les prétoires.