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Spiritualité - Page 108

  • Qui était le mentor du nouvel archevêque ?

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    D'Erik De Smet sur KerkNet :

    Le Père Emile, le mentor du nouvel archevêque [portrait]

    14 août 2023

    Lors de sa présentation en tant que nouvel archevêque, Luc Terlinden a explicitement désigné le curé Émile Vandenbussche (1930-2014) comme son mentor. Un portrait.

    Luc Terlinden (links) in 2010 in Lourdes met de toen zorgbehoevende Émile Vandenbussche. Op latere leeftijd was hij blind.  © Aartsbisdom Mechelen-BrusselLuc Terlinden (à gauche) à Lourdes en 2010 avec Émile Vandenbussche, alors en soins. Plus tard, il est devenu aveugle. Archidiocèse de Malines-Bruxelles

    Né le 27 juin 1930 à Anderlecht, Émile Vandenbussche fait partie des dernières grandes " années d'ordination " du séminaire archidiocésain, alors unitaire. La tradition voulait que les premiers du collège choisissent la prêtrise diocésaine. Le cardinal Van Roey l'a ordonné prêtre le 26 décembre 1955.

    Bruxellois typique, avec une double identité, il a travaillé dans l'aumônerie paroissiale bruxelloise tout au long de sa carrière sacerdotale.

    D'abord comme vicaire paroissial au Sacré-Cœur à Anderlecht (1955-1959), puis à Sainte-Alène à Saint-Gilles (1959-1964). En 1963, il est chargé de fonder une nouvelle paroisse dans les quartiers populaires de Saint-Gilles. À l'époque, il y avait beaucoup de pauvreté et le quartier était caractérisé par l'arrivée d'étrangers, un phénomène nouveau à l'époque", raconte Mgr Herman Cosijns, qui l'a bien connu.

    Il y a construit une église moderne en solidarité avec les travailleurs espagnols et portugais. Il était important pour lui de valoriser les personnes vivant dans ces conditions. La paroisse a été baptisée Jésus-Travaileur/Jesus Worker, un nom spécial.

    Prière et foi vécue

    Émile Vandenbussche était postconciliaire, mais ne pouvait être qualifié de progressiste. (...) C'était un homme de prière et de foi vécue, un véritable homme intérieur qui vivait de sa vie de prière.

    En 1981, Vandenbussche est nommé doyen de Schaerbeek-Nord et curé de Saint-Servais ; non pas le Schaerbeek bourgeois, mais les quartiers ouvriers multicolores, bientôt connus et reconnus pour les problèmes causés par la concentration de nouveaux arrivants. De 1976 à 1983, il est en même temps responsable de la formation pastorale au séminaire diocésain.

    "C'était vraiment Charles de Foucauld à lui tout seul", dit Cosijns, "à travers le parcours des fraternités sacerdotales de Charles de Foucauld, je vois le lien avec Luc Terlinden." Il existe un autre lien : le prédécesseur de Terlinden en tant que vicaire général de l'archevêché, Etienne Van Billoen, était un très bon ami de Vandenbussche.

    Après 2000, Vandenbussche est devenu aveugle et a séjourné dans une maison de repos à Laeken.
    Le fait de ne plus pouvoir lire, et plus tard de ne plus pouvoir présider l'eucharistie, a été une lourde épreuve pour le prêtre bruxellois. Dans ses prières quotidiennes, il demandait à Dieu de lui montrer les signes du Royaume à venir et savait regarder le monde avec foi et espérance. Émile Vandenbussche est décédé en 2014. L'évêque auxiliaire Jean Kockerols l'avait alors décrit comme "un prêtre au parcours et à l'engagement uniques".

    Mystère pascal et eucharistie

    Dans l'homélie qu'il a prononcée lors des funérailles de Vandenbussche, le Père Etienne Van Billoen a déclaré que "la vie intérieure de Miels était caractérisée par deux aspects : le mystère pascal et l'eucharistie".

    Sa foi dans le Seigneur mort et ressuscité était inébranlable. Il en a fait l'expérience dans sa chair. Lui qui aimait rappeler qu'il n'y a pas de Pâques sans Vendredi saint, a connu beaucoup de Vendredis saints.

    Emile était depuis longtemps imprégné intérieurement du vrai sens de la participation à l'Eucharistie. Il ne s'agissait pas d'accomplir un rituel ou de se soumettre à une tradition. Pour lui, l'Eucharistie était le lieu pour se donner entièrement à Dieu, pour se sacrifier à l'imitation du Christ, afin de pouvoir ensuite se donner entièrement aux autres. Si la foi d'Emile dans le mystère de la mort et de la résurrection du Christ était si forte, c'est parce que pendant près de 59 ans, il s'est donné dans la célébration de l'Eucharistie".

    Une clé pour comprendre aussi la spiritualité de Luc Terlinden ?

  • Maredsous, 16 septembre 2023 : messe pontificale à l’occasion de l’Installation du 51ème Grand Maître de l’Ordre Militaire et Hospitalier de Saint Lazare de Jérusalem

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    Messe pontificale

    Le samedi 16 septembre 2023 à 11h dans l’église abbatiale, une messe pontificale sera célébrée à l’occasion de l’Installation du 51ème Grand Maître de l’Ordre Militaire et Hospitalier de Saint Lazare de Jérusalem, Son Altesse Royale le Prince François d’Orléans, Comte de Dreux.

    Le messe sera Présidée par Son Eminence le Cardinal Antoine Kambanda, Archevêque de Kigali, et en Présence de Monseigneur Noël Treanor, Nonce Apostolique pour l’Europe. Et concélébrée par le Père Abbé, Dom Bernard Lorent.

    Plusieurs personnalités royales seront également présentes.

    La chorale des Petits Chanteurs de Belgique animera la  célébration.

    La messe est accessible à tous.

    Seul impératif, il faudra être installé dans l’église au plus tard pour 10h30, la messe commençant à 11h précise.

  • Où en sont les séminaires ? La situation aux Etats-Unis

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    De Daniel Payne sur Catholic News Agency :

    Certains séminaires américains enregistrent une hausse des inscriptions alors que le nombre de séminaristes reste stable à l'échelle nationale

    12 août 2023

    Le nombre de séminaristes aux États-Unis est en baisse depuis des décennies, car de moins en moins de jeunes hommes cherchent à devenir prêtres et le nombre de prêtres en activité aux États-Unis continue de diminuer. Toutefois, certains diocèses font état d'une augmentation notable des inscriptions, ce qui laisse présager un retournement de situation dans certaines régions.

    Les données annuelles du Center for Applied Research in the Apostolate de l'université de Georgetown, publiées en juin de cette année, montrent "la poursuite d'un déclin relativement lent à long terme" des vocations sacerdotales aux niveaux pré-théologie et théologie, passant de plus de 6 400 hommes en 1970 à 2 759 au cours de l'année universitaire la plus récente. 

    Des baisses similaires ont été observées dans les inscriptions de séminaristes au niveau du collège et du lycée au cours de la même période. Ces dernières années, la baisse du nombre de prêtres et de séminaristes a également été observée au niveau mondial.

    Pourtant, certains responsables de séminaires et de diocèses ont déclaré à CNA que le nombre de séminaristes en formation pour la prêtrise avait augmenté ces dernières années.

    Le père Joe Taphorn, recteur de l'école de théologie du séminaire Saint-Paul à Minneapolis, a déclaré que la classe actuelle de séminaristes de l'école est la plus importante depuis qu'il y travaille, soit près de cinq ans. 

    "Lors de la première rentrée, nous avions 77 séminaristes", a déclaré M. Taphorn à l'ANC. "Nous serons probablement un peu plus de 100 cet automne. Et c'est presque complet. Nous nous approchons de la capacité d'accueil.

    La croissance de l'école est continue. En 2021, le séminaire a connu sa plus forte augmentation d'inscriptions en une année depuis 1975, passant de 70 à 90 séminaristes. Au printemps de cette année, 16 séminaristes de l'école ont été ordonnés diacres transitoires.

    "Nous ne serons jamais le plus grand séminaire, ne serait-ce qu'en raison de nos installations", a-t-il déclaré. "Mais si nous assurons une bonne formation, si nous préparons bien nos hommes et si nous leur donnons une vision positive, cela attire les jeunes hommes. Nous continuons à susciter l'intérêt et à recevoir des visites de jeunes hommes désireux d'en savoir plus".

    Selon M. Taphorn, l'Église doit être proactive dans sa manière d'encourager les jeunes hommes à rechercher la prêtrise.

    "Nous avons besoin d'un état d'esprit qui ne soit pas celui de la retraite, mais celui de la progression", a-t-il déclaré. "Je pense que les jeunes recherchent quelque chose de plus que ce que le monde offre. Je pense qu'ils aspirent à la grandeur. En fin de compte, cela se trouve dans la sainteté et dans l'amour sacrificiel".

    Le déclin des vocations aux États-Unis pousse depuis des années les diocèses et les évêques à prendre des mesures parfois draconiennes pour remédier à la pénurie de prêtres. Une initiative majeure visant à fusionner les paroisses de l'archidiocèse de Saint-Louis est motivée en partie par la pénurie de prêtres qui se profile à l'horizon, étant donné que de plus en plus de prêtres partent à la retraite et qu'il n'y a pas assez d'ordinations pour les remplacer.

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  • Confiance, c'est moi; n'ayez pas peur ! (19e dimanche)

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    Du frère Jean Thomas (paroisse Marie-Anne Blondin) :

    "CONFIANCE! C'EST MOI; N'AYEZ PAS PEUR"

                Exhortant toujours ses fils et filles à la prière, le père Marie-Dominique Philippe o.p, fondateur de la Famille Saint Jean, aimait leur demander, dans la routine de leur vie, de s'arrêter pour 7 actes d'adoration journaliers. Dans l'agitation de la vie, il s'agit de trouver ou retrouver la présence du Seigneur dans le silence de notre cœur. Le prophète Élie fait l'expérience du silence de la brise légère, pour rencontrer le Seigneur (1R 19, 9-13). Alors que nous sommes invités à sortir vers le monde en attitude missionnaire, restons pleinement disciples, nous laissant former dans le silence de l'amour de Dieu.

                L'épisode de Jésus qui marche sur la mer est riche de sens. La mer a toujours symbolisé la vie présente et l'instabilité du monde. On y fait souvent l'expérience de la tempête, c'est-à-dire des tribulations et difficultés de toutes sortes. La barque en revanche représente l'Église, édifiée sur le Christ, guidée par les apôtres, mais où jamais Jésus ne doit être absent. L'absence de Jésus dans cette barque ne signifie cependant pas qu'il a abandonné ses disciples. Bien au contraire, il les attend dans l'autre rivage. Eux doivent avoir le courage des épreuves de la vie en ne comptant que sur lui. En effet, Jésus domine toutes les difficultés, il marche sur la mer.

                Il y a cependant le geste de l'apôtre Pierre, qui dans son élan va à la rencontre de Jésus en marchant sur l'eau. Il est certainement le seul disciple à avoir fait cette expérience extraordinaire. Il lui faut cependant garder le regard fixé sur le Seigneur pour marcher sur les eaux. Il ne doit pas se regarder, ni fixer l'attention sur le vent, mais sur le Seigneur. Mais, cet effort de foi lui est difficile et il s'écrie: "Seigneur, sauve-moi"! (Mt 14, 30). Voilà certainement le cri qui doit jaillir de notre détresse, lorsque nous nous enfonçons dans la mer agitée de nos péchés. Pour Pierre, ce n'est pas seulement un cri. Il lui faut s'agripper à la main du Sauveur. Sa force est celle du Christ. Avec sa seule force, il ne peut pas se relever. Il doit serrer la main de Jésus qui descend vers lui. Pierre marche sur les eaux et ne s'enfonce pas, non pas par sa propre force, mais par la grâce divine. Il faut qu'il y croie: "Homme de peu de foi! Pourquoi as-tu douté?" Le doute fait qu'il ne fixe plus son regard sur Jésus, mais se laisse submerger par la peur. Quand on a peur, on n'a plus confiance dans la Parole du Christ et on s'éloigne de lui. On court alors le risque de se noyer dans la mer de la vie.

                Le pape Benoit XVI, exhortant à la confiance envers le Seigneur, exhortait à la cultiver par la proximité envers le Seigneur. Il citait alors le grand penseur Romano Guardini qui dit: "Par la proximité, nous sommes fortifiés, par la distance, mis à l'épreuve". (Angelus du 7 août 2011). Il ajoutait: " C'est le Seigneur, avant même que nous ne le cherchions et l'appelions, qui vient vers nous, abaisse le ciel pour nous tendre la main et nous élever à sa hauteur; il attend juste que nous ayons complètement confiance en lui. Que la Vierge Marie, modèle de confiance, dispose notre cœur à entendre la voix du Seigneur, surtout lorsque nous enfonçons dans la mer agitée de nos problèmes: "Confiance! C'est moi; n'ayez pas peur".

    Frère Jean Thomas

  • Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté ? (19e dimanche du T.O.)

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    De l'abbé Christian Laffargue, sur son blog :

    Homme de peu de foi...

    (Mt 14, 31 – Evangile du 19e dimanche du temps ordinaire)

    ... pourquoi as-tu douté ? dit Jésus à l'apôtre Pierre, qui avait exigé du Seigneur qu'Il lui ordonne de "marcher sur les eaux" pour aller à Sa rencontre et prouver ainsi qu'Il était bien le fils de Dieu (v. 28). Les disciples avaient été effrayés de voir Jésus marcher sur la mer (le lac de Tibériade ou "mer de Galilée) venant à leur rencontre, alors que leur barque, à bonne distance de la terre, était menacée par les vagues. Il L'avait pris pour un fantôme (vv. 24-26). Confiance ! C'est moi; n'ayez pas peur ! (v. 27. On se souvient de cette exhortation du Pape Jean-Paul II – qui a fait école – le 22 octobre 1978, lors de la Messe inaugurale de son pontificat).

    Et c'est justement parce qu'il eut peur, que Pierre commença à s'enfoncer et qu'il dût crier: Seigneur, sauve-moi ! (v. 30). Tant qu'il regardait vers le Seigneur avec confiance, il marchait sur les eaux; quand il commença à quitter son regard et à se regarder marcher, il fut comme pris de vertige, et il s'enfonça. Ainsi faisons-nous, dans nos entreprises terrestres ou dans la vie de notre âme, lorsque nous quittons le regard du Seigneur qui nous éclaire, qui nous guide, qui nous donne la force de traverser les tempêtes. Aussitôt, nous nous enfonçons et nous nous trouvons en grand péril de nous perdre "corps et âme".

    Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté ? Car ce ne sont pas nos forces humaines qui sont la garantie de nos œuvres, mais la force de Dieu. Qu'on se souvienne de la tempête apaisée, sur la même mer de Galilée, lorsque le bateau où se trouvait les apôtres et Jésus qui dormait – ou semblait dormir – était recouvert par les vagues. Après avoir donné l'ordre au vent et à la mer de s'apaiser, Il dit aux apôtres: Pourquoi avoir eu peur, gens de peu de foi ? (Mt 8, 23-26; Mc 4, 37-40; Lc 8, 23-25). Que de tempêtes et de dangers mortels nous avons à essuyer sur les mers de nos vies et du monde ! Mais Jésus a promis de ne pas nous abandonner tant que nous restons sur la barque de Pierre, l'Eglise; tant que nous restons fidèles, les yeux tournés et fixés sur lui !

    Si Dieu veille et peut tout dans les tempêtes, s'Il est toujours là, même s'Il ne se manifeste pas pour éprouver notre foi, Il ne se rencontre et ne se révèle que dans le murmure d'une brise légère (1 Rois 19, 12 – Ière lecture). Ni dans l'ouragan, ni dans le tremblement de terre, ni dans le feu... L'Imitation de Jésus-Christ écrit: La vérité parle au-dedans de nous sans aucun bruit de parole (L. III: de la vie intérieure, n°2). Voilà pourquoi le démon déteste le silence, surtout dans les églises où l'on peut rencontrer Dieu dans la sainte Eucharistie. Certes, il est normal de solenniser certaines messes (dimanches et fêtes) en chantant, mais dans une "messe basse" ("lue", non chantée) l'âme se repose davantage en son Bien-aimé dont la présence pénètre lentement l'âme silencieuse et recueillie. Au contraire de ce qui sollicite les sens en permanence.

    La sainte Vierge, saint Joseph, tous les saints ont aimé le silence. Pour se taire soi-même; pour écouter le Verbe, la Parole; pour la comprendre et la laisser, lentement, nous convertir, se faire chair en nous.

    C'est à Notre-Dame, en son Assomption que nous fêterons le 15 août, que nous demanderons d'être attentifs aux choses d'en haut pour obtenir de partager sa gloire (Collecte de la Messe) et de ne pas encourir le reproche du Seigneur: Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté ? Elle, n'a jamais douté, et a toujours cru en l'Agneau immolé et muet qui offre sa vie en sacrifice pour le salut des âmes, pour le salut du monde.

  • Bienfaits du confessionnal

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    « Il faut bien avouer que, depuis quelques décennies, les confessionnaux des églises servent plus de placards à balais que de lieux où prêtres et laïcs célèbrent le sacrement de pénitence. Le Code de Droit canonique établit pourtant que « les confessions ne seront pas entendues en dehors du confessionnal, à moins d’une juste cause ». Et si le temps était venu d’un petit éloge du confessionnal ? »

    L‘abbé Laurent Spriet s’y applique ci-dessous dans la revue « La Nef » (juillet 2023) :

    « Que demande l’Église ? Pour entendre les confessions, l’Église catholique de rite latin préfère le confessionnal. Le Code de Droit canonique le dit explicitement : « Pour entendre les confessions sacramentelles, le lieu propre est l’église ou l’oratoire (§1). En ce qui concerne le confessionnal, la conférence des Évêques établira des règles, en prévoyant toutefois qu’il y ait toujours dans un endroit bien visible des confessionnaux munis d’une grille fixe séparant le pénitent du confesseur et dont les fidèles qui le désirent puissent librement user (§2). Les confessions ne seront pas entendues en dehors du confessionnal, à moins d’une juste cause (§3) » (CIC 1983 / c 964) (*)

    Vous aurez noté le §2 qui ouvre la voie à une autre solution que le confessionnal, et le §3 qui indique le confessionnal comme siège habituel et normal pour entendre les confessions.

    Dans le Code de 1917 seules les femmes devaient impérativement être entendues au confessionnal (cf. CIC 1917 / c 909 § 1) ; dans le Code de 1983 promulgué par saint Jean-Paul II ce sont tous les fidèles qui sont concernés indistinctement.

    La Conférence des évêques de France (CEF) a curieusement laissé entendre que le confessionnal ou un autre lieu étaient deux possibilités équivalentes : « Pour le lieu de la confession, tel qu’il est prévu au CIC 964 §2, l’Assemblée des évêques s’en tient aux “Variationes” du Rituel de la pénitence dans leur texte français préparé par la Commission internationale francophone : le lieu où est célébré le sacrement est important pour donner aux signes d’accueil et de pardon (absolution) toute leur valeur expressive. C’est ordinairement, sauf juste motif, une église ou un oratoire. Pour ce qui est du siège, on accordera toujours aux personnes qui viennent la liberté d’aller en un lieu visible, soit au confessionnal muni d’une grille, soit dans un local offrant la possibilité de s’asseoir et permettant un dialogue plus facile entre pénitent et prêtre : les confessions ne seront, sauf juste motif, reçues que là » (1). Vous remarquerez que les termes employés par la CEF manifestent une certaine préférence pour le « local » plutôt que pour le confessionnal. C’est dommageable parce que ce n’est pas ce que dit le Code de 1983.

    Et si le confesseur veut confesser les pénitents dans un confessionnal ? La question a été posée au Saint-Siège et celui-ci a répondu que le prêtre a le droit de choisir le confessionnal comme siège où entendre les confessions, « cela même dans le cas où le pénitent demande que l’on procède autrement » (2). Cette directive a été reprise en 2002 par saint Jean-Paul II dans sa Lettre apostolique en forme de motu proprio Misericordia Dei (§ 9). Prêtres et fidèles de rite latin ont droit au confessionnal.

    Les avantages du confessionnal

    Le premier est l’anonymat. Les fidèles ont le droit de confesser leurs péchés sans être obligés de révéler leur identité personnelle. Dans un confessionnal, le prêtre n’est pas face au pénitent ; il ne le regarde pas et il n’est pas obligé de se tourner vers la grille pour savoir qui se présente. Il n’est pas douteux que cet anonymat peut faciliter la demande de pardon de bien des pécheurs. À l’inverse, le « local » peut en faire reculer plus d’un.

    De plus, le confessionnal protège le droit de chaque fidèle (confesseur et pénitent) de défendre son intégrité et son honneur de tout danger ou soupçon. Comment, par exemple, une femme ou un homme pourraient-ils accuser un confesseur d’attouchements s’ils sont entendus dans un confessionnal muni d’une grille fixe ?

    Enfin, le confessionnal permet de bien com­prendre la nature du sacrement : il ne s’agit pas d’un dialogue face à face entre un prêtre et un pénitent, mais d’une rencontre d’un pénitent agenouillé devant son Sauveur crucifié et en présence d’un ministre de l’Église. Le confessionnal a une vertu pédagogique majeure.

    Éviter des dérives sexuelles

    Les faits dramatiques sont connus : certains prêtres ont profité de confessions pour non seulement solliciter sexuellement leur pénitent ou pénitente, mais encore pour commettre des péchés contre le sixième commandement (3).

    Il est bien évident que le confessionnal n’est pas une garantie absolue face aux sollicitations : quel que soit l’endroit choisi, un prêtre ou un pénitent déséquilibré sera toujours capable d’inciter au mal et au péché (4). En revanche, le confessionnal est une protection contre les actions peccamineuses commises lors de la célébration du sacrement : la grille fixe protège et le confesseur et le pénitent. En ce sens, le saint pape Paul VI a pu parler de « l’écran protecteur » du confessionnal (5).

    C’est aussi la raison pour laquelle Benoît XVI disait à des prêtres : « il faut revenir au confessionnal, comme le lieu où célébrer le sacrement de la réconciliation, mais aussi comme le lieu où “habiter” plus souvent, afin que le fidèle puisse trouver miséricorde, conseil et réconfort, se sentir aimé et compris de Dieu et faire l’expérience de la présence de la Miséricorde divine, à côté de la Présence réelle dans l’Eucharistie » (6).

    De facto, les clercs d’aujourd’hui se croient-ils plus sages et plus vertueux que ceux d’hier ? Même si le confessionnal n’est un meuble liturgique employé que depuis le XVIe siècle (7), faut-il le négliger et le mépriser de nos jours ? Sûrement pas.

    Abbé Laurent Spriet

    (*) Vox clamantis in deserto oubliée aujourd’hui ?  Et pour cause du genre d’incises qui glissent trop facilement dans la littérature conciliaire, canonique ou autre :  « à moins d’une juste cause », « toutes choses égales »  etc. (ndB).

    ____

    (1) Documentation catholique (DC) 86, (1989), 76.

    (2) DC 95 (1998), 799.

    (3) Pour ne donner que deux exemples de personnes qui ont été reconnues coupables après un procès canonique : Théodore McCarrick (ancien cardinal archevêque de Washington) et le Père Mansour Labaky.

    (4) Cf. les films Léon Morin, prêtre et La Confession. Dans ces deux films il apparaît nettement que c’est davantage la pénitente que le confesseur qui est tentée de solliciter ad turpia.

    (5) Audience générale du mercredi 3 avril 1974, DC 71 (1974), 404.

    (6) Benoît XVI, Discours aux participants au cours sur le for interne organisé par la Pénitencerie apostolique, Salle Clémentine, 11 mars 2010.

    (7) Nous devons sans doute son invention à saint Charles Borromée. Cf. R. NAZ, Dictionnaire de droit canonique, tome IV, 1949, 63.

    © LA NEF n° 351 Octobre 2022, mis en ligne en juillet 2023.

  • Eglise du Saint-Sacrement à Liège : fêtez l’Assomption de Notre-Dame les 14-15 août 2023 (Bd d’Avroy, 132)

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  • 12 août 2023 : pèlerinage marial à la basilique Saint-Martin de Hal

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    D’ores et déjà renseignements  et INSCRIPTIONS : fsspbru@gmail.com

  • La vie de Claire (11/08) : une Eucharistie

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    Santa_Chiara.jpgLa lumineuse figure de sainte Claire d'Assise a été évoquée par le pape Jean-Paul II dans une Lettre, en date du 11 août 1993, adressée aux Clarisses à l'occasion du VIII° centenaire de la naissance de la sainte fondatrice. Voici une traduction du texte du message de Jean-Paul II (source) :

    Très chères religieuses de clôture !

    1. Il y a huit cents ans naissait Claire d'Assise du noble Favarone d'Offreduccio.

    Cette " femme nouvelle ", comme l'ont écrit d'elle dans une Lettre récente les Ministres généraux des familles franciscaines, vécut comme une " petite plante " à l'ombre de saint François qui la conduisit au sommet de la perfection chrétienne. La commémoration d'une telle créature véritablement évangélique veut surtout être une invitation à la redécouverte de la contemplation, de cet itinéraire spirituel dont seuls les mystiques ont une profonde expérience. Lire son ancienne biographie et ses écrits - la Forme de vie, le Testament et les quatre Lettres qui nous sont restées des nombreuses qu'elle a adressées à sainte Agnès de Prague - signifie s'immerger à tel point dans le mystère de Dieu Un et Trine et du Christ, Verbe incarné, que l'on en reste comme ébloui. Ses écrits sont tellement marqués par l'amour suscité en elle par le regard ardent et prolongé posé sur le Christ Seigneur, qu'il n'est pas facile de redire ce que seul un coeur de femme a pu expérimenter.

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  • Saint Laurent (10 août) et les trésors de l'Eglise

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    (Source) Saint Laurent fut l'un des plus illustres martyrs de l'Église. Ses vertus, son mérite, lui gagnèrent l'affection du Pape Sixte II, qui le choisit comme son premier diacre. L'an 258, le Pape fut arrêté et condamné à mort. Comme on le conduisait au supplice, Laurent, son diacre, le suivait en pleurant : « Où allez-vous, mon père, disait-il, sans votre fils ? Où allez-vous, saint Pontife, sans votre diacre ? Jamais vous n'offriez le sacrifice sans que je vous servisse à l'autel. En quoi ai-je eu le malheur de vous déplaire ? ». Le saint Pape, ému, lui dit : « Je ne vous abandonne point, mon fils; une épreuve plus pénible et une victoire plus glorieuse vous sont réservées; vous me suivrez dans trois jours ». Puis il lui ordonna de distribuer aux pauvres tous les trésors de l'Église, pour les soustraire aux persécuteurs : mission que Laurent accomplit avec joie.

    Le préfet de Rome, à cette nouvelle, fit venir Laurent et lui demanda où étaient tous les trésors dont il avait la garde, car l'empereur en avait besoin pour l'entretien de ses troupes : « J'avoue, lui répondit le diacre, que notre Église est riche et que l'empereur n'a point de trésors aussi précieux qu'elle; je vous en ferai voir une bonne partie, donnez-moi seulement un peu de temps pour tout disposer ». Le préfet (Dacien ou Déce) accorda trois jours de délai. Pendant ce temps, Laurent parcourut toute la ville pour chercher les pauvres nourris aux dépens de l'Église; le troisième jour, il les réunit et les montra au préfet, en lui disant : « Voilà les trésors que je vous ai promis. J'y ajoute les perles et les pierres précieuses, ces vierges et ces veuves consacrées à Dieu; l'Église n'a point d'autres richesses. – Comment oses-tu me jouer, malheureux ? dit le préfet; est-ce ainsi que tu outrages en moi le pouvoir impérial ? ». Puis il le fit déchirer à coups de fouets.

    Laurent, après ce supplice, fut conduit en prison, où il guérit un aveugle et convertit l'officier de ses gardes, nommé Hippolyte. Rappelé au tribunal, il fut étendu sur un chevalet et torturé cruellement; c'est alors qu'un soldat de la garde, nommé Romain, vit un Ange essuyer le sang et la sueur du martyr : « Vos tourments, dit Laurent au juge, sont pour moi une source de délices ». Laurent fut ensuite rôti à petit feu sur un gril de fer, et quand il eut un côté tout brûlé : « Je suis assez rôti de ce côté, dit-il au juge en souriant; faites-moi rôtir de l'autre ». Bientôt, les yeux au Ciel, il rendit l'âme.

    Saint Augustin (354-430), évêque d'Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l'Église (EAQ)

    Sermon 302, pour la fête de saint Laurent 

    « L'homme qui donne aux pauvres à pleines mains demeure juste pour toujours » (Ps 111,9)

          Saint Laurent était diacre à Rome. Les persécuteurs de l'Église lui demandaient de livrer les trésors de l'Église ; c'est pour obtenir un vrai trésor dans le ciel qu'il a souffert des tourments dont on ne peut entendre le récit sans horreur : il a été étendu sur un gril sur un feu... Cependant, il a triomphé de toutes les douleurs physiques par la force extraordinaire qu'il puisait dans sa charité et dans le secours de Celui qui le rendait inébranlable : « C'est Dieu qui nous a faits, il nous a créés en Jésus Christ, pour que nos actes soient vraiment bons, conformes à la voie que Dieu a tracée pour nous et que nous devons suivre » (Ep 2,10). 

          Voici ce qui a provoqué la colère des persécuteurs... Laurent a dit : « Faites venir avec moi des chariots sur lesquels je puisse vous apporter les trésors de l'Église. » On lui a donné des chariots ; il les a chargés de pauvres et les a fait revenir, en disant : « Voici les trésors de l'Église. » 

          Rien n'est plus vrai, mes frères ; dans les besoins des pauvres se trouvent les grandes richesses des chrétiens, si nous comprenons bien comment faire fructifier ce que nous possédons. Les pauvres sont toujours devant nous ; si nous leur confions nos trésors, nous ne les perdrons pas.

    Voir également l'homélie de frère Elie (homelies.fr) (Archive 2010)

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  • Le rideau tombe sur les JMJ, entre foi authentique et jeunisme mondain

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    De Nico Spuntoni sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    Le rideau tombe sur les JMJ, entre vraie foi et jeunisme mondain

    Les trente-huitièmes Journées mondiales de la jeunesse se sont achevées hier, avec un million et demi de participants. Une confirmation : les jeunes apprécient le recueillement et la prière, pas l'Eglise qui imite le monde. Prochain rendez-vous : Séoul.

    07_08_2023

    Les 38èmes Journées Mondiales de la Jeunesse (JMJ) sont déjà un souvenir. Hier, François les a clôturées en rencontrant les volontaires au Passeio marítimo d'Algés. Les cinq jours d'engagement et les quarante degrés de la capitale portugaise se lisaient sur le visage coloré du pape, qui a écouté les témoignages de trois jeunes, assis à côté du patriarche de Lisbonne, le cardinal Manuel Clemente, du préfet du dicastère pour les laïcs, la famille et la vie, le cardinal Kevin Joseph Farrell, et du cardinal élu Américo Aguiar, responsable de l'organisation des JMJ.

    Le souverain pontife a remercié, en espagnol, les volontaires, les comparant à des surfeurs parce qu'ils ont dû affronter ces jours-ci "une véritable vague : non pas d'eau, mais de jeunes qui se sont déversés dans cette ville", réussissant à tout gérer "avec l'aide de Dieu, avec tant de générosité et en se soutenant les uns les autres". "Vous avez surfé sur cette grande vague et elle vous a portés encore plus haut", leur a dit le pape.

    Le nombre très élevé de participants aux JMJ de Lisbonne a surpris même le président de la République, Marcelo Rebelo de Sousa, qui a pu constater de ses propres yeux la vitalité de l'Église catholique, en commentant que la mobilisation d'un million et demi de participants représente "quelque chose de jamais vu au Portugal" et de "fou".

    Le matin, après avoir quitté la nonciature où il avait dormi ces derniers jours, François a présidé la messe de clôture au Parque Tejo, en la fête de la Transfiguration du Seigneur. La liturgie eucharistique a été confiée à l'hôte, le cardinal patriarche Manuel Clemente. Dans son homélie, le Pape a répété quelques-unes des rares paroles que Jésus, sur la montagne de la Transfiguration, a adressées à ses disciples : "Ne craignez pas". Puis l'invitation aux jeunes : "N'ayez pas peur". Il n'a pas cité son prédécesseur, mais ces trois mots font immédiatement penser à l'extraordinaire homélie de la messe d'inauguration du pontificat de saint Jean-Paul II, qui avait alors crié le nom du Christ. Le saint polonais a toutefois été mentionné dans l'Angélus avec le "remerciement spécial à ceux qui ont veillé sur les JMJ d'en haut". Lors de la récitation de la prière au Parque Tejo, François n'a pas manqué de lancer un appel à prier pour la paix. Il a parlé de "rêve de paix" et a invité les jeunes à remettre "entre les mains de Marie, Reine de la Paix, l'avenir de l'humanité".

    La cérémonie du matin a également été l'occasion d'annoncer la ville hôte de la prochaine édition, qui sera Séoul, la capitale de la Corée du Sud. Les JMJ, a fait remarquer le pape, "passeront de la frontière occidentale de l'Europe à l'Extrême-Orient, un beau symbole de l'universalité de l'Église et du rêve d'unité dont vous êtes les témoins". Parti de Lisbonne en fin d'après-midi, François a atterri à l'aéroport Fiumicino de Rome dans la soirée.

    Que reste-t-il aux jeunes pèlerins de l'expérience de ces JMJ ? Les jugements, comme souvent dans ces cas-là, sont mitigés, mais en général il reste la joie de l'avoir vécue dans le recueillement, dans la confession, et surtout la sensation de toucher de sa propre main ce que Benoît XVI a appelé la fécondité du mandat du Christ à l'Église d'aller dans le monde entier et d'y annoncer l'Évangile. Et ce, contrairement à ceux qui se sont bercés d'illusions en pensant impliquer davantage les nouvelles générations dans l'événement, en promettant de ne se convertir en aucune façon au Christ ou à l'Église catholique.

    Le pèlerinage à Fatima, les tentes avec l'adoration eucharistique perpétuelle, le silence de la prière nocturne avec tant d'autres frères et sœurs dans la foi, la confrontation sur des questions spirituelles sont les souvenirs les plus joyeux pour les vétérans des JMJ, tandis que l'aspect plus banal de l'événement ne parvient pas à être attrayant aux yeux des jeunes participants consultés : par exemple, le remix techno du "n'ayez pas peur" de saint Jean-Paul II.

    Bref, l'exaltation à tout prix du jeunisme et son imitation bâclée ne fonctionnent pas parce qu'ils ont un goût de "vieux" et que les jeunes qui vont aux JMJ préfèrent la prière, la réflexion et les moments de communauté non forcés. Pour autant, les Journées Mondiales de la Jeunesse, qui en sont à leur trente-huitième édition avec plus d'un million de participants, restent l'une des nombreuses intuitions réussies de Saint Jean-Paul II.

  • JMJ : le pape invite le million et demi de jeunes à "briller, écouter et ne pas craindre"

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    VOYAGE APOSTOLIQUE DE SA SAINTETE FRANCOIS AU PORTUGAL
    À L'OCCASION DE LA
    XXXVII JOURNÉE MONDIALE DE LA JEUNESSE
    [2 - 6 AOÛT 2023].

    MESSE POUR LA JOURNÉE MONDIALE DE LA JEUNESSE

    HOMÉLIE DU SAINT-PÈRE

    "Parque Tejo (Lisbonne)
    Fête de la Transfiguration du Seigneur, dimanche 6 août 2023

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    "Seigneur, il est bon que nous soyons ici" (Mt 17, 4). Ces paroles, que l'apôtre Pierre a adressées à Jésus sur la montagne de la Transfiguration, nous voulons aussi les faire nôtres après ces journées intenses.  C'est beau tout ce que nous vivons avec Jésus, ce que nous avons vécu ensemble, et c'est beau comment nous avons prié, avec une telle joie dans le cœur. Nous pouvons alors nous demander : qu'est-ce que nous emportons avec nous lorsque nous retournons à la vie quotidienne ?

    Je voudrais répondre à cette question par trois verbes, en suivant l'Évangile que nous avons entendu. Qu'allons-nous prendre avec nous ? Je réponds par ces trois mots : briller, écouter et ne pas craindre.

    Le premier : briller. Jésus se transfigure. L'Évangile dit : "Son visage resplendissait comme le soleil" (Mt 17,2). Il vient d'annoncer sa passion et sa mort sur la croix, brisant ainsi l'image d'un Messie puissant et mondain et décevant les attentes des disciples. Maintenant, pour les aider à accepter le plan d'amour de Dieu pour chacun d'entre nous, Jésus prend trois d'entre eux, Pierre, Jacques et Jean, les conduit sur la montagne et est transfiguré. Et ce "bain de lumière" les prépare à la nuit de la passion.

    Chers amis, chers jeunes, aujourd'hui encore, nous avons besoin d'un peu de lumière, d'un éclair d'espérance pour affronter tant d'obscurités qui nous assaillent dans la vie, tant de défaites quotidiennes, pour les affronter avec la lumière de la résurrection de Jésus. Car il est la lumière qui ne s'éteint pas, il est la lumière qui brille même dans la nuit. "Notre Dieu a fait briller nos yeux", dit le prêtre Esdras (Esdras 9,8). Notre Dieu illumine. Il illumine nos yeux, il illumine nos cœurs, il illumine nos esprits, il illumine notre désir de faire quelque chose dans la vie. Toujours avec la lumière du Seigneur.

    Mais je voudrais vous dire que nous ne devenons pas lumineux lorsque nous nous mettons sous les feux de la rampe, non, cela éblouit. On ne devient pas lumineux. Nous ne devenons pas lumineux quand nous montrons une image parfaite, bien ordonnée, bien finie, non ; ni si nous nous sentons forts et performants, forts et performants, mais pas lumineux. Nous devenons lumineux, nous rayonnons lorsque, en acceptant Jésus, nous apprenons à aimer comme Lui. Aimer comme Jésus : cela nous rend lumineux, cela nous conduit à faire des œuvres d'amour. Ne te trompe pas, mon ami, tu deviendras lumineux le jour où tu feras des œuvres d'amour. Mais quand, au lieu de faire des œuvres d'amour envers les autres, tu te regardes toi-même, comme un égoïste, là, la lumière s'éteint.

    Le deuxième verbe est celui d'écouter. Sur la montagne, une nuée lumineuse recouvre les disciples. Et cette nuée, d'où parle le Père, que dit-elle ? "Écoutez-le", "Celui-ci est mon Fils bien-aimé, écoutez-le" (Mt 17,5). Tout est là : tout ce qu'il y a à faire dans la vie tient dans cette parole : écoutez-le. Écoutez Jésus. Tout le secret est là. Écoute ce que Jésus te dit. "Je ne sais pas ce qu'il me dit." Prends l'Évangile et lis ce que Jésus dit, ce qu'il dit à ton cœur. Car il a pour nous des paroles de vie éternelle, il nous révèle que Dieu est Père, il est amour. Il nous montre le chemin de l'amour. Écoutez Jésus. Car, même avec de la bonne volonté, nous nous engageons sur des chemins qui semblent être des chemins d'amour, mais qui, en fin de compte, sont de l'égoïsme déguisé en amour. Méfiez-vous de l'égoïsme qui se fait passer pour de l'amour ! Écoutez-le, car il vous dira quel est le chemin de l'amour. Écoute-le.

    Brillez est le premier mot, soyez lumineux ; écoutez, afin de ne pas vous égarer ; et enfin le troisième mot : n'ayez pas peur. N'ayez pas peur. Un mot qui revient si souvent dans la Bible, dans les Évangiles : "N'ayez pas peur". Ce sont les dernières paroles que Jésus a dites aux disciples au moment de la Transfiguration : "N'ayez pas peur" (Mt 17,7).

    À vous, jeunes, qui avez connu cette joie - j'allais dire cette gloire, et c'est en effet une sorte de gloire, notre rencontre - ; à vous qui cultivez de grands rêves mais qui êtes souvent assombris par la peur de ne pas les voir se réaliser ; à vous qui pensez parfois que vous n'y arriverez pas - un peu de pessimisme nous assaille parfois - ; à vous, jeunes, qui êtes tentés en ce moment de vous décourager, de vous juger peut-être insuffisants ou de cacher votre douleur en la masquant d'un sourire ; à vous, jeunes, qui voulez changer le monde - et c'est bien que vous vouliez changer le monde - et qui voulez lutter pour la justice et la paix ; à vous, jeunes, qui mettez dans votre vie de l'engagement et de l'imagination, mais il vous semble que cela ne suffit pas ; à vous, jeunes, dont l'Église et le monde ont besoin comme la terre a besoin de pluie ; à vous, jeunes, qui êtes le présent et l'avenir ; oui, à vous, jeunes, Jésus dit aujourd'hui : "N'ayez pas peur ! "N'ayez pas peur !

    Dans un petit silence, que chacun de vous se répète, dans son cœur, ces mots : "N'ayez pas peur".

    Chers jeunes, je voudrais regarder chacun d'entre vous dans les yeux et vous dire : n'ayez pas peur, n'ayez pas peur. En outre, je vous dis quelque chose de très beau. Ce n'est plus moi, c'est Jésus lui-même qui vous regarde maintenant, Lui qui vous connaît, Il connaît le cœur de chacun d'entre vous, Il connaît la vie de chacun d'entre vous, Il connaît les joies, Il connaît les peines, les succès et les échecs, Il connaît votre cœur. Et aujourd'hui, il vous dit, ici, à Lisbonne, en cette Journée mondiale de la jeunesse : "N'ayez pas peur, n'ayez pas peur, prenez courage, n'ayez pas peur !