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Spiritualité - Page 106

  • Timothée et Tite, compagnons de saint Paul (26 janvier)

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    I santi del giorno del 26 gennaio sono San Timoteo e San Tito

    Catéchèse de Benoît XVI (13 décembre 2006) 

    Chers frères et soeurs,

    Après avoir longuement parlé du grand Apôtre Paul, nous prenons aujourd'hui en considération ses deux collaborateurs les plus proches:  Timothée et Tite. C'est à eux que sont adressées trois Lettres traditionnellement attribuées à Paul, dont deux sont destinées à Timothée et une à Tite.

    Timothée est un nom grec et signifie "qui honore Dieu". Alors que dans les Actes, Luc le mentionne six fois, dans ses Lettres, Paul fait référence à lui au moins à dix-sept reprises (on le trouve en plus une fois dans la Lettre aux Hébreux). On en déduit qu'il jouissait d'une grande considération aux yeux de Paul, même si Luc ne considère pas utile de nous raconter tout ce qui le concerne. En effet, l'Apôtre le chargea de missions importantes et vit en lui comme un alter ego, ainsi qu'il ressort du grand éloge qu'il en fait dans la Lettre aux Philippiens:  "Je n'ai en effet personne d'autre (isópsychon) qui partage véritablement avec moi le souci de ce qui vous concerne" (2, 20).

    Timothée était né à Lystres (environ 200 km au nord-ouest de Tarse) d'une mère juive et d'un père païen (cf. Ac 16, 1). Le fait que sa mère ait contracté un mariage mixte et n'ait pas fait circoncire son fils laisse penser que Timothée a grandi dans une famille qui n'était pas strictement observante, même s'il est dit qu'il connaissait l'Ecriture dès l'enfance (cf. 2 Tm 3, 15). Le nom de sa mère, Eunikè, est parvenu jusqu'à nous,  ainsi que le nom de sa grand-mère, Loïs (cf. 2 Tm 1, 5). Lorsque Paul passa par Lystres au début du deuxième voyage missionnaire,  il  choisit  Timothée comme compagnon, car "à Lystres et à Iconium, il était estimé des frères" (Ac 16, 2), mais il le fit circoncire "pour tenir compte des juifs de la région" (Ac 16, 3). Avec Paul et Silas, Timothée traverse l'Asie mineure jusqu'à Troas, d'où il passe en Macédoine. Nous sommes en outre informés qu'à Philippes, où Paul et Silas furent visés par l'accusation de troubler l'ordre public et furent emprisonnés pour s'être opposés à l'exploitation d'une jeune fille comme voyante de la part de plusieurs individus sans scrupules (cf. Ac 16, 16-40), Timothée fut épargné. Ensuite, lorsque Paul fut contraint de poursuivre jusqu'à Athènes, Timothée le rejoignit dans cette ville et, de là, il fut envoyé à la jeune Eglise de Thessalonique pour avoir de ses nouvelles et pour la confirmer dans la foi (cf. 1 Th 3, 1-2). Il retrouva ensuite l'Apôtre à Corinthe, lui apportant de bonnes nouvelles sur les Thessaloniciens et collaborant avec lui à l'évangélisation de cette ville (cf. 2 Co 1, 19).

    Nous retrouvons Timothée à Ephèse au cours du troisième voyage missionnaire de Paul. C'est probablement de là que l'Apôtre écrivit à Philémon et aux Philippiens, et dans ces deux lettres, Timothée apparaît comme le co-expéditeur (cf. Phm 1; Ph 1, 1). D'Ephèse, Paul l'envoya en Macédoine avec un certain Eraste (cf. Ac 19, 22) et, ensuite, également à Corinthe, avec la tâche d'y apporter une lettre, dans laquelle il recommandait aux Corinthiens de lui faire bon accueil (cf. 1 Co 4, 17; 16, 10-11). Nous le retrouvons encore comme co-expéditeur de la deuxième Lettre aux Corinthiens, et quand, de Corinthe, Paul écrit la Lettre aux Romains, il y unit, avec ceux des autres, les saluts de Timothée (cf. Rm 16, 21). De Corinthe, le disciple repartit pour rejoindre Troas sur la rive asiatique de la Mer Egée et y attendre l'Apôtre qui se dirigeait vers Jérusalem, en conclusion de son troisième voyage missionnaire (cf. Ac 20, 4). A partir de ce moment, les sources antiques ne nous réservent plus qu'une brève référence à la biographie de Timothée, dans la Lettre aux Hébreux où on lit:  "Sachez que notre frère Timothée est libéré. J'irai vous voir avec lui s'il vient assez vite" (13, 23). En conclusion, nous pouvons dire que la figure de Timothée est présentée comme celle d'un pasteur de grand relief. Selon l'Histoire ecclésiastique d'Eusèbe, écrite postérieurement, Timothée fut le premier Evêque d'Ephèse (cf. 3, 4). Plusieurs de ses reliques se trouvent depuis 1239 en Italie, dans la cathédrale de Termoli, dans le Molise, provenant de Constantinople.

    Quant à la figure de Tite, dont le nom est d'origine latine, nous savons qu'il était grec de naissance, c'est-à-dire païen (cf. Gal 2, 3). Paul le conduisit avec lui à Jérusalem pour participer au Concile apostolique, dans lequel fut solennellement acceptée la prédication de l'Evangile aux païens, sans les contraintes de la loi mosaïque. Dans la Lettre qui lui est adressée, l'Apôtre fait son éloge, le définissant comme son "véritable enfant selon la foi qui nous est commune" (Tt 1, 4). Après le départ de Timothée de Corinthe, Paul y envoya Tite avec la tâche de reconduire cette communauté indocile à l'obéissance. Tite ramena la paix entre l'Eglise de Corinthe et l'Apôtre, qui écrivit à celle-ci en ces termes:  "Pourtant, le Dieu qui réconforte les humbles nous a réconfortés par la venue de Tite, et non seulement par sa venue, mais par le réconfort qu'il avait trouvé chez vous:  il nous a fait part de votre grand désir de nous revoir, de votre désolation, de votre amour ardent pour moi... En plus de ce réconfort, nous nous sommes réjouis encore bien davantage à voir la joie de Tite:  son esprit a été pleinement tranquillisé par vous tous" (2 Co 7, 6-7.13). Tite fut ensuite envoyé encore une fois à Corinthe par Paul - qui le qualifie comme "mon compagnon et mon collaborateur" (2 Co 8, 23) - pour y organiser la conclusion des collectes en faveur des chrétiens de Jérusalem (cf. 2 Co 8, 6). Des nouvelles supplémentaires provenant des Lettres pastorales le qualifient d'Evêque de Crète (cf. Tt 1, 5), d'où sur l'invitation de Paul, il rejoint l'Apôtre à Nicopolis en Epire (cf. Tt 3, 12). Il se rendit ensuite également en Dalmatie (cf. 2 Tm 4, 10). Nous ne possédons pas d'autres informations sur les déplacements successifs de Tite et sur sa mort.

    En conclusion, si nous considérons de manière unitaire les deux figures de Timothée et de Tite, nous nous rendons compte de plusieurs données très significatives. La plus importante est que Paul s'appuya sur des collaborateurs dans l'accomplissement de ses missions. Il reste certainement l'Apôtre par antonomase, fondateur et pasteur de nombreuses Eglises. Il apparaît toutefois évident qu'il ne faisait pas tout tout  seul,  mais qu'il s'appuyait sur des personnes de confiance  qui  partageaient ses peines et ses responsabilités. Une autre observation concerne la disponibilité de ces collaborateurs. Les sources concernant Timothée et Tite mettent bien en lumière leur promptitude à assumer des charges diverses, consistant souvent à représenter Paul également en des occasions difficiles. En un mot, ils nous enseignent à servir l'Evangile avec générosité, sachant que cela comporte également un service à l'Eglise elle-même. Recueillons enfin la recommandation que l'Apôtre Paul fait à Tite, dans la lettre qui lui est adressée:  "Voilà une parole sûre, et je veux que tu t'en portes garant, afin que ceux qui ont mis leur foi en Dieu s'efforcent d'être au premier rang pour faire le bien" (Tt 3, 8). A travers notre engagement concret, nous devons et nous pouvons découvrir la vérité de ces paroles, et, précisément en ce temps de l'Avent, être nous aussi riches de bonnes oeuvres et ouvrir ainsi les portes du monde au Christ, notre Sauveur.

  • Le Pape François a autorisé la promulgation de plusieurs décrets du dicastère pour les Causes des saints

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    De Vatican News (Tiziana Campisi) :

    24 janvier 2024

    Le Pape approuve plusieurs décrets: Marie-Léonie Paradis sera canonisée

    Le Pape François a autorisé la promulgation de plusieurs décrets du dicastère pour les Causes des saints reconnaissant un miracle attribué à l'intercession de la bienheureuse Marie-Léonie Paradis qui fonda l'Institut des Petites sœurs de la Sainte-Famille au Canada, mais aussi l'assassinat in odium fidei du père Michał Rapacz, qui sera proclamé bienheureux, ainsi que les vertus héroïques de deux religieux capucins dont un évêque arménien d'un prêtre espagnol et d'une moniale italienne.

    Ce mercredi matin, au cours d’une audience accordée au cardinal Marcello Semeraro, préfet du dicastère pour les Causes des saints, le Pape François a autorisé la promulgation du décret reconnaissant un miracle survenu grâce à l'intercession de la fondatrice au Canada de l'Institut des petites sœurs de la Sainte-Famille à la fin du 19e. Mère Marie-Léonie Paradis sera canonisée.  François a également autorisé les décrets relatifs au martyre de Michał Rapacz, prêtre tué en haine de la foi le 12 mai 1946 à Cracovie qui sera donc béatifié, et aux vertus héroïques des serviteurs de Dieu désormais Vénérables que sont: Mgr Cyrille Jean Zohrabian, évêque titulaire d'Acilisène qui fut missionnaire auprès des réfugiés arméniens ; Don Gianfranco Maria Chiti, un général italien qui se fit capucin ; Sebastián Gili Vives, prêtre fondateur de la Congrégation des Augustines Filles du Secours ; Madeleine de sainte Thérèse de l'Enfant Jésus, religieuse de la Congrégation des Filles de l'Église.

    Une femme dévouée au soutien des prêtres

    Béatifiée par Jean-Paul II le 11 septembre 1984 à Montréal, la religieuse canadienne Marie-Léonie Paradis sera canonisée. On attribue à son intercession la guérison miraculeuse d'un nouveau-né de sexe féminin à la suite d'une «asphyxie périnatale prolongée avec défaillance de plusieurs organes et encéphalopathie» à Saint-Jean-sur-Richelieu, au Québec, en 1986. Née le 12 mai 1840 à L'Acadie, au Canada, elle est entrée dans la Congrégation des Sœurs marianites de Saint-Laurent à Montréal, la branche féminine de la congrégation de la Sainte-Croix dédiée au service domestique dans les maisons des "Prêtres de la Sainte-Croix" et à l'éducation des jeunes gens alors qu'elle n'avait que 14 ans. Elle est envoyée dans diverses maisons au Canada et, en 1862, à New-York aux États-Unis où, sept ans plus tard, elle vit la séparation des religieuses de la province de l'Indiana d'avec la maison mère française, qu'elle rejoint peu de temps après. Sœur Marie-Léonie rejoint le Canada à l'invitation du père Camille Lefebvre, c.s.c., pour prendre en charge les religieuses et les jeunes femmes qui assument les travaux domestiques du Collège Saint-Joseph dont il a la charge. Les vocations se font nombreuses et la religieuse accepte la suggestion de l'archevêque de Montréal de fonder une nouvelle communauté. Le 31 mai 1880, la Congrégation des Petites sœurs de la Sainte Famille est fondée, dans le but spécifique de servir dans les communautés religieuses, les collèges et les séminaires. De nouvelles communautés s'ouvrent, dans lesquelles Mère Marie-Léonie recommande d'aider les prêtres matériellement et spirituellement, et ainsi, dans les presbytères et les séminaires, on respire l'atmosphère propre à la Sainte Famille de Nazareth, faite de transparence et de paix, d'ordre et de discrétion. Mère Marie-Léonie meurt le 3 mai 1912 à Sherbrooke, à l'âge de 72 ans, laissant 600 religieuses en deuil. L'Institut qu'elle a fondé se répand alors non seulement au Canada, mais aussi au Honduras, en Italie et aux États-Unis.

    Un prêtre martyr dans la Pologne communiste

    Né le 14 septembre 1904 à Tenczyn, en Pologne, le père Michał Rapacz entre au séminaire de Cracovie en 1926 et a été ordonné prêtre cinq ans plus tard. Envoyé à Płoki comme curé adjoint de la paroisse de la Nativité de la Bienheureuse Vierge Marie, il exerce ensuite son ministère à Rajcza, mais en 1937, il revient à Płoki comme administrateur de la paroisse. En raison de l'occupation allemande, il est obligé de réduire son activité pastorale, car l'enseignement de la religion catholique, les mariages entre Polonais et Allemands, ainsi que toutes les célébrations et activités de l'après-midi des paroisses et institutions catholiques sont interdits. À la fin de la guerre, le régime communiste s'est installé en Pologne, sous la domination de l'Union soviétique de Staline, qui a ouvertement déclaré la guerre à la religion et à l'Église. Dans la nuit du 11 mai 1946, un groupe d'hommes armés pénètre dans le presbytère de Płoki, et enlève le père Michał, le tuant dans une forêt voisine. Le prêtre, conscient du risque qu'il courait et prêt à l'affronter et à donner sa vie pour rester fidèle au Christ et à l'Église, a été assassiné en raison de son activité pastorale, que le régime n'aimait pas, et son exécution n'était pas un événement isolé, mais faisait partie de l'activité du gouvernement visant à "libérer" la Pologne de l'influence de l'Église et de ses représentants les plus importants.

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  • "Rien par force, tout par amour" – Saint François de Sales

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    Rien par force, tout par amour – Saint François de Sales (source)

    Saint François de Sales fut évêque de Genève au temps de la Réforme protestante. Il fut proclamé “Docteur de l’Amour divin et de la douceur évangélique” en 1877. Sa devise était “rien par force, tout par amour”. Le texte ci-dessous est extrait de son livre “Introduction à la vie dévote”, écrit à l’attention de chaque baptisé : chacun peut se sanctifier en faisant joyeusement son devoir d’état.

    L’un des meilleurs usages que nous saurions faire de la douceur, c’est de nous l’appliquer à nous mêmes, ne dépitant jamais contre nous ni contre nos imperfections ; car encore que la raison veut que lorsque nous faisons des fautes nous en soyons contristés et marris, il faut néanmoins que nous empêchions d’en avoir une déplaisance aigre et chagrine, dépiteuse et colère. En quoi font une grande faute plusieurs qui, s’étant mis en colère, se courroucent de s’être courroucés, ont du dépit de s’être dépités ; car par ce moyen ils tiennent leur cœur confit et détrempé en la colère, et il semble que la seconde colère ruine la première, de sorte qu’elle sert d’ouverture et de passage pour une nouvelle colère à la première occasion qui se présentera ; outre que ces colères contre soi-même tendent à l’orgueil et n’ont origine que de l’amour propre, qui se trouble et s’inquiète de nous voir imparfaits.

    Il faut donc avoir un déplaisir de nos fautes qui soit paisible, rassis et ferme… Nous nous châtions bien mieux nous-mêmes par des repentances tranquilles et constantes que par des repentances aigres, empressées et colères, d’autant que ces repentances faites avec impétuosité ne se font pas selon la gravité de nos fautes, mais selon nos inclinations. Par exemple, celui qui affectionne la chasteté, se dépitera d’une amertume non pareille de la moindre faute qu’il commettra contre elle, et ne fera que rire d’une grosse médisance qu’il aura commise. Au contraire, celui qui hait la médisance se tourmentera d’avoir fait une légère murmuration et ne tiendra nullement compte d’une grosse faute commise contre la chasteté, et ainsi des autres fautes ; ce qui n’arrive pour autre chose, sinon qu’ils ne font pas le jugement de leur conscience par raison, mais par passion.

    Croyez-moi, comme les remontrances d’un père, faites doucement et cordialement, ont bien plus de pouvoir sur un enfant pour le corriger que les colères et courroux ; ainsi, quand notre cœur aura fait quelques fautes, si nous le reprenons avec des remontrances douces et tranquilles, ayant plus de compassion de lui que de compassion contre lui, l’encourageant à l’amendement, la repentance qu’il en concevra entrera bien plus avant, et pénétrera mieux que ne le ferait une repentance dépiteuse, irritée et tempétueuse…

    Relevez donc votre cœur quand il tombera, tout doucement, vous humiliant beaucoup devant Dieu pour la connaissance de votre misère, sans nullement vous étonner de votre chute, puisque ce n’est pas chose admirable que l’infirmité soit infirme, et la faiblesse faible, et la misère chétive. Détestez néanmoins de toutes vos forces l’offense que Dieu a reçue de vous, et avec grand courage et confiance en sa miséricorde, remettez-vous au train de la vertu que vous aviez abandonnée.

    St François de Sales (1567-1622)
    Introduction à la vie dévote, partie III, chapitre 9

  • « C’est vrai : Dieu aime tout le monde. Mais il faut ajouter : Dieu n’aime pas tout. »

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    Du cardinal Gerhard Müller sur kath.net/news :

    « C’est vrai : Dieu aime tout le monde. Mais il faut ajouter : Dieu n’aime pas tout. »

    21 janvier 2024

    En raison de l’idéologie athée du genre, les jeunes sont perturbés dans leur identité et « séduits par les sociétés médicales pour qu’ils se mutilent le corps pour beaucoup d’argent ». Sermon pour la fête de St. Agnès 2024. Par Card. Gerhard Müller, Rome

    Rome (kath.net) kath.net documente dans son intégralité le sermon du cardinal Gerhard Müller pour le patronage de son église titulaire Sainte-Agnès à Agone le 21 janvier 2024 et remercie SE pour l'aimable autorisation de publier :

    La critique des Juifs et des Chrétiens contre l’ancien polythéisme n’est pas du tout que les païens se tournaient vers une puissance supérieure, mais qu’ils adoraient ses créatures comme des dieux au lieu du Dieu unique et véritable. Bien que chaque être humain soit capable de reconnaître la puissance éternelle et l'existence de Dieu à partir des œuvres de la création grâce à sa raison, la plupart des gens étaient encore séduits par la splendeur du monde, la richesse, la puissance, la renommée. La tragédie qui s'est produite ici est résumée par Paul au début de sa lettre aux Romains : « Ils ont échangé la vérité de Dieu contre le mensonge ; ils ont adoré la créature et l'ont honorée au lieu du Créateur. » (Rm 1, 25) .

    Dans un monde nihiliste où prévaut la devise : « Mangeons et buvons, car demain nous serons morts » (1 Co 15, 32), l'idéal de vie ascétique et sacrificiel des chrétiens doit agir comme un chiffon rouge sur lequel le taureau de la jouissance nue de la vie bondit avec une fureur sauvage. Ce qui était le culte des idoles dans le monde antique est maintenant le culte de la personnalité des riches, des beaux et des puissants. Mais la vérité s’applique également aux oligarques frivoles et aux élites arrogantes du Nouvel Ordre Mondial et de l’Agenda 2030 : la gloire du monde s’estompe et tous les peuples doivent mourir un jour. Les machinations criminelles entourant le banquier d’investissement américain Jeffrey Epstein et ses amis éminents, qui ont été étouffées par la grande presse, prouvent le mensonge mortel du nouveau paganisme, qui ne peut être exposé et vaincu que par la vérité de Dieu.

    "Car le salaire du péché, c'est la mort, mais le don de Dieu, c'est la vie éternelle en Jésus-Christ notre Seigneur." (Romains 6:23)

    Si cette parole de l’Écriture est vraie, alors la conclusion est la suivante : aucun prêtre du Christ ne peut bénir, au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, un péché qui est contre la nature de l’homme créé par Dieu. C'est vrai : Dieu aime tout le monde. Mais il faut ajouter : Dieu n’aime pas tout, mais il déteste le péché parce qu’il nous entraîne dans la mort éternelle. Par conséquent, nous devons interpréter l’amour divin non pas comme il convient aux gens, mais comme il nous montre sa miséricorde en Christ. Dieu lui-même nous révèle la raison et le sens de son amour pour les pécheurs comme seule voie de salut : « Tant que je vis - déclare le Seigneur Dieu - je n'ai pas de plaisir à la mort du coupable, mais à ce qu'il se détourne de sa voie et reste en vie » (Ez 33, 11 ; cf. Jr 31, 20).

    Sainte Agnès, que nous vénérons aujourd'hui, fut une martyre chrétienne lors des dernières étapes de la persécution des chrétiens dans l'Empire romain. Cette vierge martyre est l'idéal d'une vie nouvelle en Dieu notre Créateur et Rédempteur. Nous n’avons pas besoin d’une idole sexuelle de l’ancien et du nouveau paganisme comme objet de notre désir, engourdissant le sentiment nihiliste d’être sans Dieu. Les catholiques du monde entier admirent la jeune Romaine de 12 ans pour son héroïsme et la vénèrent comme une sainte et une défenseure de la jeunesse chrétienne. À propos de sa mort consacrée à Dieu, le grand père de l'Église Ambroise de Milan dit : « Ainsi, dans l'unique sacrifice, vous avez un double martyre, celui de la virginité et celui de l'adoration : elle est restée vierge, elle a obtenu la couronne du martyr. (De virg. II, 9).

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  • Rituel chamanique au Forum économique mondial : Quel esprit règne à Davos ?

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    De Nicolás de Cárdenas sur ACI Prensa :

    Rituel chamanique au Forum économique mondial : Quel esprit règne à Davos ? demande un prêtre

    Par Nicolás de Cárdenas

    ACI Prensa Staff, Jan 18, 2024 / 18:00 pm

    Le père Jesús Silva Castignani, prêtre de l'archidiocèse de Madrid, en Espagne, s'est interrogé sur la spiritualité qui gouverne le Forum économique mondial qui tient actuellement sa réunion annuelle à Davos, en Suisse : "Quel est l'esprit qui gouverne Davos ?" a-t-il demandé dans un message publié le 17 janvier sur X.

    Dans le cadre d'une session plénière intitulée "Climat et nature : Une réponse systémique est nécessaire", la cheftaine Putanny Yawanawá de la tribu amazonienne Yawanawá, située dans la région d'Acre au nord-ouest du Brésil, a effectué un rite chamanique.

    Après avoir fait quelques invocations en se frottant les mains, la représentante des indigènes a soufflé sur la tête des participants, parmi lesquels se trouvaient la directrice générale du Fonds monétaire international, Kristalina Georgieva, le président de la Banque mondiale, Ajay Banga, le PDG d'IKEA, Jesper Brodin, et le milliardaire André Hoffmann.

    Après avoir pris connaissance de l'événement, M. Silva a posé quatre questions sur les médias sociaux à propos de ce qui s'est passé : "a) Vous serait-il venu à l'esprit d'inviter un prêtre à prononcer une prière ? b) Savons-nous quels esprits la dame invoque ? c) Le christianisme est obscurantiste, mais les indigènes qui déchirent ne le sont pas ? d) Quel esprit gouverne Davos ?".

    L'hôte de l'événement a justifié la présence de la cheftaine Puttany en déclarant que "pour regarder vers l'avenir, nous devons regarder en arrière et voir quels étaient les souhaits de nos ancêtres".

    Avant de procéder au rite chamanique, Mme Puttany a déclaré que "nous pouvons joindre nos mains, unir nos cœurs, unir nos pensées dans la même direction, pour la guérison de la planète et la guérison spirituelle", tout en assurant que "lorsque nous unissons nos pensées et nos cœurs, notre mère la Terre nous écoutera".

    À la fin du rite, le chaman a encouragé les participants à joindre leurs mains et à les lever à l'unisson.

    Nicolás de Cárdenas est le correspondant d'ACI Prensa en Espagne depuis juillet 2022. Au cours de sa carrière de journaliste, il s'est spécialisé dans les sujets socio-religieux et a également travaillé pour des associations civiles locales et internationales.

  • Dominus secus mare Galilǽæ (Introit grégorien du 3e dimanche du temps ordinaire)

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    Introit Introït
    Cf. Mc 1,16-17  
    Dominus secus mare Galilǽæ vidit duos fratres, Petrum et Andréam, et vocávit eos: Veníte post me: fáciam vos fíeri piscatóres hóminum. Ps Cæli enárrant glóriam Dei: et ópera mánum eius annúntiat firmaméntum. ℣. Gloria Patri. Le Seigneur le long de la mer de Galilée vit deux frères, Pierre et André, et les appela : Venez à ma suite, et je vous ferai devenir pêcheurs d'hommes. Ps Les Cieux racontent la gloire de Dieu : et l'oeuvre de Ses mains annonce le firmament.

    L'entièreté des textes et des mélodies grégoriennes : https://app.societaslaudis.org/tabs/liturgia

  • Demeurons libres de toute attache afin d'être prêts à partir à chaque instant

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    3e dimanche du Temps Ordinaire

    Homélie du Père Joseph-Marie Verlinde fsJ - homelies.fr (Archive 2006)

    Les trois lectures de la liturgie de ce jour sont traversées par une urgence : Jonas proclame que Ninive sera détruite si elle ne se convertit pas dans les plus brefs délais. Saint Paul rappelle aux chrétiens de Corinthe que « le temps est limité, car ce monde tel que nous le voyons est en train de passer » ; en d’autres termes : demeurons libres de toute attache afin d’être prêts à partir à chaque instant. Le Psalmiste demande à Dieu de lui « enseigner ses voies, de lui faire connaître sa route, de lui montrer son chemin », témoignant par cette triple insistance qu’il n’attend qu’un signe pour prendre le départ. Le crescendo au fil des lectures culmine dans l’Evangile, aussi est-ce à partir de lui que nous approfondirons cette liturgie de la Parole.

    Chaque évangéliste a sa grâce propre, son charisme personnel au service de la rencontre avec le Seigneur. Saint Marc nous transmet le témoignage de l’apôtre Pierre, qui ne nous livre pas de grandes considérations théologiques, mais nous partage le choc existentiel de son cheminement avec celui qui allait devenir son Maître, en attendant qu’il le reconnaisse comme le Christ, puis comme son Sauveur et son Dieu. C’est à ce même itinéraire que nous sommes invités en tant que lecteurs ; aussi resterons-nous tout proches de la parole de l’Evangile, en demandant la grâce de pouvoir faire nous aussi cette même rencontre bouleversante qui change notre vie.

    Le Baptiste est arrêté ; il n’est pas prudent de rester en Judée : Jésus rentre dans sa Galilée natale. Il va centrer son activité sur les bords du lac de Génésareth, plus précisément sur la rive nord-ouest. C’est là, dans ce cadre paradisiaque, que commence l’histoire de notre salut. La Galilée des nations est le lieu privilégié de l’activité de Jésus ; il ne la quittera que pour vivre sa Passion à Jérusalem. Puis au matin de Pâques, c’est à nouveau dans cette région ouverte sur le monde, que le Ressuscité donnera rendez-vous à ses disciples (Mc 16, 7).  

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  • Quand le Fils de Dieu fait irruption dans le quotidien du monde (3e dimanche du temps ordinaire)

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    Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 1,1-4.4,14-21.

    Beaucoup ont entrepris de composer un récit des événements qui se sont accomplis parmi nous,
    d’après ce que nous ont transmis ceux qui, dès le commencement, furent témoins oculaires et serviteurs de la Parole.
    C’est pourquoi j’ai décidé, moi aussi, après avoir recueilli avec précision des informations concernant tout ce qui s’est passé depuis le début, d’écrire pour toi, excellent Théophile, un exposé suivi,
    afin que tu te rendes bien compte de la solidité des enseignements que tu as entendus.
    Lorsque Jésus, dans la puissance de l’Esprit, revint en Galilée, sa renommée se répandit dans toute la région.
    Il enseignait dans les synagogues, et tout le monde faisait son éloge.
    Il vint à Nazareth, où il avait été élevé. Selon son habitude, il entra dans la synagogue le jour du sabbat, et il se leva pour faire la lecture.
    On lui remit le livre du prophète Isaïe. Il ouvrit le livre et trouva le passage où il est écrit :
    ‘L’Esprit du Seigneur est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction. Il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, annoncer aux captifs leur libération, et aux aveugles qu’ils retrouveront la vue, remettre en liberté les opprimés,
    annoncer une année favorable accordée par le Seigneur.’
    Jésus referma le livre, le rendit au servant et s’assit. Tous, dans la synagogue, avaient les yeux fixés sur lui.
    Alors il se mit à leur dire : « Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Écriture que vous venez d’entendre. »

    Aujourd’hui, Dieu dans notre vie

    homélie de l'abbé Christophe Cossement pour le 3e dimanche du temps ordinaire (C) (archive 2019)

    L’évangile d’aujourd’hui sonne comme un roulement de tambour. Le Fils de Dieu fait irruption dans le quotidien du monde. On va le reconnaître par ce qu’il apporte, et que les prophètes avaient vu de loin : il apporte l’extraordinaire révélation de l’amour de Dieu, il l’apporte « dans la puissance de l’Esprit Saint », et « sa renommée se répand » (Lc 4,14).

    Ce qu’il apporte est quelque chose de vraiment nouveau, dont il dit que cela s’accomplit « aujourd’hui ». C’est l’aube du salut, de la lumière, de la joie. Au long de la première alliance, Dieu avait déjà montré qu’il était de notre côté. Mais maintenant nous voyons plus clairement comment. Aujourd’hui nous voyons ; aujourd’hui nous sommes libres ; aujourd’hui Dieu nous enrichit (v.18). Nous voyons qu’il sera toujours avec nous, puisqu’il a pris notre vie humaine. Fini le temps des « on espère que Dieu nous aime », des « pourvu qu’il nous sauve de la mort ». Maintenant c’est clair : il nous aime, il va tout faire pour nous, et même le péché il va le surmonter pour qu’il ne nous jette plus loin du Père, la source de la vie.

    Je vous dit toutes ces belles choses, mais comment y adhérer ? Comment cet aujourd’hui que Jésus proclame devient-il aussi l’aujourd’hui de nos vies ? Comment est-ce que maintenant je peux vivre dans la lumière, quelles que soient les épreuves que j’ai à traverser ? La victoire du Christ devient concrète parce que nous sommes rassemblés pour la célébrer. Nous nous branchons sur elle en chantant la gloire de Dieu, en le suppliant ensemble, en contemplant le Christ qui se donne dans l’eucharistie. Par ces mouvements du cœur, l’action de Dieu peut prendre pied dans nos vies et ne pas rester des hauts faits du passé.

    Il y a encore cette constatation à faire : ce que Jésus annonce pour « aujourd’hui » ressemble tellement au cantique de Marie, au Magnificat qui chante que le Seigneur élève les humbles, comble de bien les affamés, vient en aide à son peuple. Marie est capable de voir l’œuvre de Dieu dans le quotidien de sa vie, et elle peut nous aider à cela aussi. La prière mariale, la prière du chapelet permet aussi à l’aujourd’hui de Dieu d’habiter notre aujourd’hui.

    Enfin, nous devons encore constater ceci : il y a eu quelqu’un pour nous raconter les paroles et les gestes du Christ, un évangéliste, saint Luc. Il affirme qu’il nous informe après une enquête sérieuse, qu’il nous livre quelque chose qui se veut fiable. En entendant cette affirmation de saint Luc, nous pouvons aussi goûter notre bonheur que cette transmission se soit continuée : c’est la grâce de l’Église.

    On peut adresser beaucoup de critiques à l’Église. De temps en temps nous voyons ses défauts, et beaucoup de médias ou d’opposants aiment à les souligner au fluo. Mais on oublie de souligner ses qualités. Et la principale, c’est que l’Église nous transmet le Christ avec sérieux, avec fiabilité. Elle nous le transmet vraiment parce qu’elle en vit. Une Église qui vit du Christ, qui se centre sur lui, qui le célèbre et l’écoute, une telle Église reste capable de transmettre le Christ d’une façon fiable. Quelqu’un qui veut connaître le Seigneur n’est pas obligé de se contenter de deviner à travers un vieux livre de 2000 ans qui le Christ avait pu être et ce qu’il a pu vouloir dire. Pour connaître le Christ, il peut venir au milieu de nous, regarder comment nous écoutons sa parole, comment nous prions, regarder la conférence de Saint-Vincent de Paul, la catéchèse, les visiteurs de malades, notre gestion de l’argent, notre façon de pardonner, etc. Cela exige des évêques et des prêtres d’être fidèles à transmettre ce qu’ils ont reçu plutôt que des modes de pensée qui s’inspirent du politiquement correct ou de ce qui est accessible sans la grâce. C’est un défi de toutes les époques, et spécialement de la nôtre.

    Heureux sommes-nous que la force de vie du Fils de Dieu nous soit encore accessible dans l’Église ! Une Église qui a des taches mais que le Christ purifie sans cesse. Par ses taches, je peux prétendre y avoir ma place, moi qui ne suis pas irréprochable. Par sa sainteté reçue du Christ je suis tiré en avant, poussé à espérer davantage.

  • Omnis terra adoret te, Deus... (Introit pour le 2ème dimanche du temps ordinaire)

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    Introitus

    Omnis terra adoret te, Deus,
    et psallat tibi;
    psalmum dicat nomini tuo, Altissime..

    Que toute la terre vous adore, Dieu,

    et psalmodie pour vous:
    qu’elle dise un psaume à l’honneur de votre nom, Très-Haut.
    Ps.  1

    Iubilate Deo omnis terra,
    psalmum dicite nomini eius :
    date gloriam laudi eius.

    Jubilez pour Dieu, toute de la terre,
    dites un psaume à l’honneur de son nom:
    rendez gloire à sa louange !

  • "Voici l'Agneau de Dieu"; homélie pour le 2ème dimanche du T.O.

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    Du Père Simon Noël osb sur son blog :

    Homélie sur Jean 1, 35-42


    Après avoir passé 40 jours au désert, Jésus revint vers Jean-Baptiste, au bord du Jourdain. Et Jean-Baptiste le montra à ses disciples en disant : Voici l'agneau de Dieu. Jésus est l'agneau de Dieu à trois titres : d'abord, il est le seul à avoir été capable de réparer tous les péchés du monde par son sacrifice sur la Croix et d'avoir ainsi réconcilié l'humanité avec Dieu. Ensuite Jésus est doux comme un agneau, il supporte avec amour toutes nos ingratitudes et est toujours prêt à nous pardonner, lorsque nous revenons à lui de tout cœur. Enfin, comme l'agneau qui se laisse égorger sans rien dire, il a subi la passion et la mort, sans se plaindre et avec des paroles de pardon pour ceux qui le crucifiaient.

    Jean-Baptiste se retire au profit de Jésus. Il s'efface pour laisser toute la place au Fils de Dieu. Il est ainsi le modèle de tout prêtre, de tout missionnaire, de tout évangélisateur. Ainsi agit l'homme vraiment humble. Il s'abaisse afin que Dieu soit exalté. Il tait ses propres mérites et fait l'éloge des autres. La première vertu qui doit être celle d'un ministre de Jésus-Christ est l'humilité. Il ne doit pas être centré sur sa propre personne mais sur celle du Christ. Jean-Baptiste avait autour de lui beaucoup de disciples, de quoi le tenter de vanité et d'ambition. Mais il ne cherchait que l'honneur de Dieu et le salut des âmes. Loin de travailler à grossir le nombre de ses disciples, il fait tous ses efforts pour les détacher de sa personne et pour les attacher uniquement au Sauveur.

    Et c'est ainsi que put avoir lieu la première rencontre entre Jésus-Christ et trois de ses futurs apôtres : André, Jean et Simon. Tout cela est en apparence le fruit de circonstances fortuites, mais en fait tout avait été préparé de toute éternité. Il en est de même pour notre vocation à la foi. Nous pouvons penser que si nous sommes catholiques, c'est parce que le hasard nous a fait naître dans une famille chrétienne. Mais en fait, si on a un regard de foi, c'est parce que Dieu l'a prévu ainsi de toute éternité. Il s'agit ni plus ni moins que d'un décret d'éternelle prédilection de Dieu pour chacun d'entre nous. Chaque jour nous devrions remercier le Bon Dieu de nous avoir donné la foi et fait chrétien.

    La vocation des disciples s'est faite petit à petit. D'abord ils ont fait connaissance avec Jésus et sont restés un peu de temps avec lui pour un premier contact. Ils sont ensuite retourné à leur travail de pêcheurs en Galilée. Là un jour ils ont laissé leurs filets pour suivre Jésus-Christ dans son ministère d'annonce de l’Évangile. Enfin ils ont tout quitté pour se consacrer à Dieu. Cette progression dans la suite du Christ est une loi constante. Par exemple, pour celui qui devient religieux, il y a d'abord des essais préalables pour faire connaissance avec un institut de vie consacrée. Puis il y a un noviciat, ensuite des voeux temporaires et enfin la consécration définitive par les voeux perpétuels. Il en va de même pour chacun d'entre nous. Notre vie chrétienne, notre conversion, notre connaissance du mystère du Christ doivent s'approfondir de jour en jour et nous mener un jour au don total. Sachons-le, qui n'avance pas recule.

    André est considéré ainsi comme le premier appelé parmi les apôtres. Parmi les disciples de Jean-Baptiste, il fut le premier à aller vers le Christ. Et tout de suite il devint missionnaire, puisqu'il amena à Jésus son frère Simon. Jésus-Christ, en voyant Simon, lui donnera un nom nouveau, celui de Pierre. Dès le début, Jésus savait que Simon, devenu Pierre, serait celui sur lequel il bâtirait son Église.

    Enfin, un dernier mot, le premier jour de leur rencontre avec Jésus, André et Jean sont restés un certain temps dans l'intimité avec Jésus. Leur vie d'apôtre a donc commencé par ce qu'on peut appeler un temps de contemplation, de familiarité avec le Seigneur, et d'écoute de sa Parole. Cela nous rappelle que la vie active, la vie de témoignage du Christ, ne peut que s'enraciner dans une vie de prière, de méditation, de contact cordial avec le Sauveur. Ne l'oublions jamais.

  • "Nous avons trouvé le Messie" (Homélie pour le 2e dimanche du temps ordinaire)

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    Homélie du frère Francesco de l'Abbaye Sainte-Anne de Kergonan (source) :

    1. « (André) trouve d’abord son frère Simon et lui dit : “Nous avons trouvé le Messie (autrement dit : le Christ)” » (Jn 1, 41). Quant à nous, Frères et Sœurs, à cause de la répétition de ce verbe trouver, nous serions tentés de prendre ce jour pour « le dimanche des trouvailles » ou même des retrouvailles ! Avec le retour des dimanches en couleur liturgique verte, nous retrouvons la saveur unique des origines, le charme des commencements qui nous renvoient aux premiers instants d’une aventure inimaginable, et qui pourtant est effectivement arrivée. Une aventure qui se poursuit jusqu’à maintenant, à travers la chaîne ininterrompue de ceux qui ont trouvé Jésus et en ont témoigné, permettant à d’autres de le trouver à leur tour.

    Si nous sommes réunis dans cette église en ce début de l’Année, c’est bien parce qu’un fait est advenu qui a changé la face de la terre et l’histoire du monde. Ce fait, l’évangile de Jean qui vient de retentir à nos oreilles ce matin en est en quelque sorte le récit exact. Un événement historique a été perçu par la raison (« Nous avons trouvé le Messie » : Εύρήκαμεν τον Μεσσίαν), il a été cru par la foi puis transmis de personne à personne. Cette transmission s’est faite sur une échelle de plus en plus large jusqu’à atteindre les extrémités de la terre. Mais a-t-elle atteint aujourd’hui le fond de notre cœur ? Les paroles que contient ce récit sont de celles dont rien ni personne n’a pu empêcher l’écho de s’amplifier à l’infini. Elles relatent en effet quelque chose d’inaugural : la formation du premier noyau des disciples, duquel naîtra le collège des apôtres, et de là, de proche en proche, toute la communauté chrétienne.

    2. Dans ce passage évangélique, nous saisissons sur le vif la dynamique de la foi et ses trois moments caractéristiques : un fait arrivé qui est une rencontre, une présence exceptionnelle qui fascine, et enfin la stupeur, l’éblouissement qu’elle engendre chez ceux qui vivent l’événement et le ressentent comme un appel. Dans quelques mois l’Église ouvrira l’Année de la foi : une bonne raison pour essayer de mieux comprendre que le fondement de la foi chrétienne est « la rencontre avec un événement, avec une Personne, qui donne à la vie un nouvel horizon et par là son orientation décisive » comme nous le rappelle souvent le pape Benoît XVI (Deux caritas est, n. 1 ; cf. Porta fidei, n. 11).

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  • Il y a un an : la mort du cardinal Pell; son secrétaire témoigne

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    De Nico Spuntoni sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    La mémoire du Cardinal Pell : un martyr vivant de la foi

    Un an après la mort du cardinal australien, proche dans la vie et dans la mort de Benoît XVI, son secrétaire offre à La Bussola son témoignage sur celui qu'il appelle "un confesseur de l'Eglise".

    10 janvier 2024

    Dans la soirée du 10 janvier 2023, une semaine à peine après les funérailles de Benoît XVI, la nouvelle de la mort soudaine et inattendue du cardinal George Pell a provoqué un grand choc. L'incrédulité initiale a fait place au chagrin parmi ceux qui l'avaient connu et admiré, que ce soit en personne ou dans ses écrits. Quelque temps auparavant, le cardinal avait écrit que "la balance de la justice est rééquilibrée dans la vie éternelle, tout comme cela ne se produit pas toujours dans la vie terrestre". Des paroles de grande consolation, auxquelles s'accrocher face à la mort d'un point de référence spirituel pour tant de personnes, d'un prêtre qui portait sur sa peau la marque fraîche de la persécution contemporaine contre le catholicisme dans l'Occident qui en était le berceau. Un an après le retour à la Maison du Père du cardinal qui, plus que quiconque, a montré combien le serment usque ad sanguinis effusionem (jusqu'à répandre son sang) reste d'actualité, La Nuova Bussola Quotidiana a interviewé son plus fidèle secrétaire, le père Joseph Hamilton, qui l'a côtoyé jusqu'à la fin et qui, dans une splendide homélie à Sydney, s'est souvenu de lui pour ce qu'il avait été de manière irréfutable : "un autre Clemens August Graf Von Galen, un lion de l'Église, un aimant pour les vocations, un évêque confesseur, un vrai prêtre cardinal".

    Père Hamilton, pouvez-vous nous parler des derniers jours de Son Éminence ? Sa dernière image publique le montre dans la basilique Saint-Pierre, en prière absorbée devant le corps de Benoît XVI.

    Je me souviens avoir dit au cardinal, le matin de la mort de Benoît XVI, que j'étais assez bouleversé, car c'est lui qui m'avait incité à entrer au séminaire. À son tour, Son Éminence m'a dit qu'il ressentait lui aussi cette perte, ce qui m'a surpris, car il parlait rarement de ses sentiments.  Le cardinal Pell m'a seulement dit : "Eh bien, il [Benoît] est maintenant avec Jésus".

    Savez-vous si le pape Benoît et le cardinal Pell ont eu l'occasion de se rencontrer après le retour du cardinal au Vatican ?

    Ils se sont rencontrés à deux reprises, dont une fois par hasard dans les jardins du Vatican. Comme de vieux amis, ils ont évoqué des expériences communes. Les Journées Mondiales de la Jeunesse de Sydney 2008 ont laissé une impression durable sur le Pape émérite et le Cardinal les a considérées comme l'un des grands événements de sa vie de prêtre et d'évêque. 

    Est-il vrai que de nombreux évêques et prêtres ont manifesté une grande vénération pour le cardinal après son retour au Vatican ? L'un d'eux m'a dit : "Je le considérais comme un martyr vivant de la foi"....

    Son Éminence, selon la mesure patristique, était un confesseur de l'Église.  Lorsque nous nous rendions à pied du Vatican à notre Heure Sainte à San Celso, de nombreuses personnes l'arrêtaient souvent pour lui demander sa bénédiction. Il m'a rappelé les écrits de saint Cyprien et la dévotion que l'Église primitive d'Afrique du Nord manifestait en présence de confesseurs. Nos premiers ancêtres dans l'Église croyaient que les confesseurs recevaient une effusion de l'Esprit Saint d'une manière spéciale. C'était comme si les fidèles percevaient les charismes des confesseurs. Il y avait une maison tourmentée par des esprits maléfiques que j'avais bénie plusieurs fois. Après chaque bénédiction, la maison se calmait pendant un certain temps, mais les troubles revenaient. J'ai demandé au cardinal de bénir la maison, il l'a fait et depuis, il n'y a plus de problèmes ! Le cardinal Pell a manifesté le double charisme de la "confession" et de l'onction apostolique.  Nous devons prier pour que d'autres prêtres et évêques s'inspirent de son exemple. Après sa mort, les réactions ont été diverses : une partie de l'opinion publique australienne a même souhaité qu'il aille en enfer, alors qu'aucune manifestation d'amour similaire à la mémoire d'un cardinal contemporain ne peut être rappelée par les catholiques du monde entier.

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