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Spiritualité - Page 137

  • Les médecins catholiques encouragés à "s’enraciner dans une spiritualité solide"

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    D'I.Media via Aleteia :

    Le cardinal Parolin encourage les médecins catholiques à "s’enraciner dans une spiritualité solide"

    Par Hugues Lefèvre : Le cardinal Pietro Parolin est intervenu samedi dernier devant des médecins de la Fédération internationale des associations de médecins catholiques (FIAMC) rassemblés à Rome pour un congrès sur le thème "Médecine : Restauratrice ou transformatrice ? La mission du médecin chrétien". Il a souhaité que la prière soit au cœur de leur vie de médecin.

    "Votre vie professionnelle doit s’enraciner dans une spiritualité solide, comme base de votre identité et de votre engagement responsable", a insisté le secrétaire d’État du Saint-Siège devant quelque 300 médecins ou étudiants en médecine membres de la FIAMC, une fédération qui rassemble 120.000 médecins dans le monde à travers 80 associations.

    Attention à la "culture de l’insensibilité"

    Le cardinal italien a souligné que, "sans une rencontre quotidienne dans la prière avec le "divin Médecin" […], votre foi risque de rester un point de référence quelque peu extrinsèque, avec toutes les conséquences morales et spirituelles que cela comporte".

    Dans ce monde où prime la "culture de l’insensibilité", il a fait appel à la mémoire des saints Côme et Damien, "des médecins qui soignaient gratuitement les gens". Avec d’autres, ils ont montré "que la médecine, lorsqu’elle est étroitement liée à une solide spiritualité fondée sur la rencontre directe avec Dieu, sera toujours une voie privilégiée d’évangélisation et de sainteté renouvelée pour l’Église, et donc un chemin de transformation pour l’Église et pour toute l’humanité".

    Le cardinal Parolin a aussi plaidé pour que les médecins puissent redevenir "des interlocuteurs responsables" alors que le monde médical actuel conditionne parfois les acteurs de santé pour atteindre des objectifs "partiellement ou totalement étrangers à la culture sanitaire et parfois en conflit avec la déontologie professionnelle elle-même".

    Des pistes ouvertes pour aider les médecins catholiques

    Le congrès de la FIAMC, qui a lieu tous les quatre ans, s’est déroulé à Rome du 15 au 17 septembre. Cette fédération, présidée par le chirurgien belge Bernard Ars, est rattachée à la fois au dicastère pour le Service du développement humain intégral ainsi qu’au dicastère pour les Laïcs, la famille et la vie

    Dans des propos conclusifs, le docteur en Sciences et en Philosophie à l’Université de Namur Dominique Lambert, a relevé que ce congrès avait souligné la "nécessité de rassembler les médecins jeunes et moins jeunes […] pour soutenir leur vie spirituelle" dans un monde hautement sécularisé. Selon lui, il est aussi important de proposer "une formation continue spécifiquement dédiée aux médecins catholiques, en articulation avec la formation technique".

    Cette formation se déclinerait en quatre volets. D’abord une formation "philosophique" permettant de "fonder une éthique des pratiques médicales", a-t-il avancé, évoquant les défis que représentent "les pratiques d’euthanasie ou les projets transhumanistes". La deuxième formation serait théologique, afin de retrouver "les richesses de l’anthropologie biblique" ou de "la théologie du corps" de Jean Paul II.

    Le troisième volet s’attacherait à penser "l’agir technique et la foi, la technoscience et la foi". Enfin, une dernière dimension possible de la formation pourrait, selon Dominique Lambert, être celle d’une formation juridique et politique.

  • Monseigneur Léonard se confie après avoir failli mourir

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    Pierre Nizet a rencontré Mgr Léonard et l'a interrogé; sur SudInfo.be :

    Ainsi, nous apprenons que Mgr Léonard va mieux après s'être vu mourir. Il a contracté le covid et a été hospitalisé après un triple infarctus. Mais il a retrouvé la forme et repris ses activités : tâches paroissiales à Savines et dans tout le doyenné d’Embrun, missions pastorales au Sanctuaire du Laus et dans quelques diocèses français.

    Il a mis la dernière main à la rédaction d’un livre, "le dernier sans doute, qui m’a été demandé par les éditions Artège et que j’intitule : « L’Église dans tous ses états ».  Il se dit "très inquiet de la situation du monde, du point de vue économique et social, mais aussi sur le plan des conflits armés en cours, notamment en Ukraine, mais aussi potentiels, spécialement entre la Chine, Taïwan et les ÉtatsUnis."

    La situation de l’Église l’inquiète également. "Je crains qu’à côté de ses aspects positifs de réflexion commune et de dialogue, le « Synode sur la synodalité » (quel charabia que ce titre pour ceux qui ne connaissent pas le grec !) ne débouche sur des attentes, voire des requêtes, que l’Église ne pourra exaucer, si, du moins, elle veut demeurer l’Église catholique, fidèle au Christ et à son Évangile."

    Si, déclare-t-il, "toute l’histoire humaine a été tragique. Et (si) la vie de l’Église, à travers les siècles, a connu bien des crises, parfois plus graves que celles que nous expérimentons présentement, il nous faut toujours retourner à l’essentiel et espérer envers et contre tout, comme l’ont fait les saints et les saintes que nous connaissons et vénérons. La parole de Jésus me réconforte à jamais : « Dans le monde, vous aurez à souffrir, mais gardez courage : j’ai vaincu le monde » (Jean 16, 33). Pour le dire clairement et sans ménagement, les Belges ont surtout besoin de se tourner à nouveau vers le Christ et de vivre de Lui. C’est Lui qui est l’espérance pour le bien de l’humanité entière ! Il n’est de salut qu’en Lui. Il n’est pas trop tard pour se convertir… Mais il est temps !"

    Au sujet du pape, Mgr Léonard confie : "Je ne connais pas bien le Pape François. Je ne l’ai rencontré qu’une fois et n’en garde qu’un souvenir mitigé." "En fait, il est très tourné vers ce qu’il appelle « les périphéries », ce qui peut se comprendre et a un aspect positif." (...)  "Comme François a choisi une foule de cardinaux issus de petits pays, le prochain conclave sera majoritairement composé d’électeurs à son image et à sa ressemblance."

    Revenir en Belgique ne fait pas partie de ses projets : "Revenir en Belgique pour y mourir, ce n’est pas prévu. Je désire être enterré au cimetière des chapelains du Sanctuaire de NotreDame du Laus, dans les HautesAlpes. Les pèlerins belges ou français qui me connaissent pourront y prier pour moi, tandis que les cryptes épiscopales de Namur et de Malines sont pratiquement inaccessibles…"

    A la dernière question : "si c’était à refaire, que changeriez-vous ?", il répond : "Je me changerais surtout moi-même, en gardant ce qui était plus ou moins bon, et en corrigeant ce qui était négatif ou ambigu : trop d’assurance et une carapace me rendant excessivement invulnérable."

  • Les dominicains d'Avrillé proposent des tracts d'apologétique

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    Tracts d’Apologétique

    Tract n°1 – Dieu      à télécharger ici

    Tract n°2 – Jésus-Christ prophétisé    à télécharger ici

    Tract n°3 – La Résurrection    à télécharger ici

    Tract n°4 – La Charité    à télécharger ici

    Tract n°5 – Témoins de Jéhovah    à télécharger ici

    Tract n°7 – Qui ?    à télécharger ici

    Tract n°8 – Laïcité – Islam    à télécharger ici

    Tract n°9 – Martin Luther – l’anti-saint    à télécharger ici

    consultez aussi le site : Oui, la vraie religion est facile à trouver

  • Et si nous étions possédés par ce que nous possédons ? (25e dimanche du T.O.)

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    L'homélie de l'abbé Christophe Cossement (sur son blog) pour le 25ème dimanche du temps ordinaire :

    Possédés par ce que nous possédons

    Nous sommes déroutés par cette parabole et ces réflexions de Jésus sur l’argent. À première vue, nous nous étions attendus à ce que le Seigneur nous invite à être bien honnêtes, à être le plus juste possible avec l’argent. Est-ce qu’il nous aurait par exemple dit qu’aller faire le plein en France en étant subsidié par les impôts payés par les Français, en tant que Belge ce n’était pas très équitable ? Peut-être… J’y pense parce que j’ai été tenté de le faire… Mais son propos est assez décalé par rapport à la question de l’équité. Un jour il avait renvoyé bredouille un homme qui venait lui demander son aide pour un juste partage d’héritage (Lc 12,13). Aujourd’hui, l’adjectif qu’il accole au mot « argent » c’est « malhonnête », ou « injuste », ou « méchant » — adikos. Et en fait, ce qui a été traduit par « argent », Jésus l’appelle « Mamon », et cela sonne comme un nom de divinité : l’argent fonctionne dans le cœur de l’homme comme une divinité à laquelle on se confie pour son avenir et pour sa vie. Alors il est toujours malhonnête, méchant, car il prend la place de Dieu et il prend la place du frère.

    Ce que fait Jésus ici c’est remettre le frère au-dessus de l’argent. Pour ce faire, il fait comprendre que l’argent a un but : se faire des amis qui nous ouvriront le ciel, là où on n’emporte pas son argent, car on n’a jamais vu un coffre-fort accompagner un cercueil…

    Est-ce que vous vous êtes déjà fait arnaquer ? Comme prêtre, cela nous arrive assez souvent, sans doute parce que nous avons une certaine dose de naïveté par rapport aux possessions matérielles. Un jour je disais à un confrère que le Seigneur aurait bien fait de nous donner un enseignement sur ce que nous devons faire avec les gens qui viennent sonner à notre porte et nous invente des histoires à dormir debout pour obtenir notre aide. Bien sûr, il a dit « à qui te demande, donne, et à qui veut t’emprunter, ne tourne pas le dos » (Mt 5,42), mais quand même ! Eh bien, le Seigneur a dit aussi : « Faites-vous des amis avec l’argent malhonnête, afin que, le jour où il ne sera plus là, ces amis vous accueillent dans les demeures éternelles. » L’obstacle que notre attachement à l’argent venait mettre entre nous et le frère, voilà que le Seigneur le fait exploser d’une manière radicale. À nous de demander l’Esprit Saint pour pouvoir consentir à cela, car nous regardons souvent nos biens comme des Mamons, comme des divinités qui peuvent nous assurer le bonheur et que nous ne voulons surtout pas gaspiller.

    L’argent doit donc servir à promouvoir le frère. Il doit être utile à qui pourra le mieux le faire fructifier. Les pères de l’Église enseignaient que la propriété privée avait comme limite le besoin de notre prochain. Saint Basile de Césarée disait : « À l’affamé appartient le pain que tu gardes, à l’homme nu le manteau que tu conserves dans tes coffres, au va-nu-pieds la chaussure qui pourrit chez toi, au besogneux l’argent que tu conserves enfoui. Ainsi tu commets autant d’injustices qu’il y a de gens à qui tu pouvais donner. » (homélie VI). Et saint Jean Chrysostome que nous avons fêté mardi : « Ne dites pas : “Je dépense ce qui est à moi, je jouis de ce qui est à moi”. Non : pas de ce qui est à vous, mais de ce qui est à autrui... Ces biens ne vous appartiennent pas : ils appartiennent en commun à vous et à votre semblable, comme sont communs le ciel et la terre et tout le reste. » (Homélie X sur 1 Co, 3) L’Église n’a jamais été communiste, car elle considère que la propriété privée est le meilleur moyen de faire fructifier les dons de la Création ; mais ces fruits ne doivent jamais être retenus pour leur seul propriétaire.

    Voilà la vraie façon de regarder nos biens, afin qu’ils ne nous possèdent pas, afin qu’ils ne deviennent pas un argent malhonnête, car ce que nous avons honnêtement gagné, si nos mains se recroquevillent dessus, devient le Mamon d’injustice. Or tout cela, cela reste une petite affaire par rapport aux biens éternels. « Si donc vous n’avez pas été dignes de confiance pour l’argent malhonnête, qui vous confiera le bien véritable ? Et si, pour ce qui est à autrui, vous n’avez pas été dignes de confiance, ce qui vous revient, qui vous le donnera ? ». Oh, Seigneur, comme tu nous avertis ! Libère-nous de nos possessions, afin que nos cœurs soient joyeux même en temps de crise et que nous continuions à être généreux, préparant ainsi nos cœurs à la vie éternelle que nous ne voulons surtout pas manquer parce que nous aurions eu peur de manquer sur la Terre.

  • Quand le pape s'exprime à propos de la pastorale, du relativisme, de la Chine...

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    Une dépêche de l'Agence Fides :

    VATICAN - Pape François : face à la déchristianisation, Saint Augustin est plus utile que les plans de "modernisation"

    16 septembre 2022
     

    Vatican Media

    Rome (Service Fides) - Jésus " a fait l'Église avec des bergers, pas des dirigeants politiques ". Il a fait l'Église avec des ignorants, les douze étaient plus ignorants les uns que les autres, et l'Église a avancé". Et les bergers "doivent avancer, mais s'ils ont perdu l'odeur des brebis et que les brebis ont perdu l'odeur des bergers, on n'avance pas". C'est ce qu'a déclaré le pape François lors de son entretien avec des journalistes, jeudi 15 septembre, dans le vol de retour de Nur-Sultan à Rome, au terme de sa visite apostolique au Kazakhstan.

    Au journaliste allemand qui posait la question de savoir ce qu'il fallait faire face aux processus qui, en Allemagne et dans de nombreux pays européens, éloignent les jeunes des Eglises, l'Evêque de Rome a fait remarquer que "lorsqu'une Eglise, quelle qu'elle soit, dans un pays ou dans un secteur, pense davantage à l'argent, au développement, aux plans pastoraux et non à la pastorale, et qu'on va dans cette direction, cela n'attire pas les gens". La priorité - a fait remarquer le pape - est d'être cohérent avec sa foi et "si vous êtes un évêque ou un prêtre qui n'est pas cohérent, les jeunes ont le flair... et puis bye !". Le Souverain Pontife a indirectement répondu à toutes les théories qui pointent vers des stratégies abstraites de "modernisation" pour redonner de la fécondité au travail apostolique et endiguer les processus de sécularisation : "Parfois, a dit le Pape, on pense comment renouveler, comment rendre la pastorale plus moderne : c'est bien, mais toujours que c'est entre les mains d'un pasteur. Si la pastorale est entre les mains de "scientifiques" de la pastorale, qui opinent ici et disent ce qu'il faut faire là (...) je me demande : le pasteur est-il en contact, est-il proche du troupeau ? Ce troupeau a-t-il un berger ? Le problème est celui des bergers. Dans sa réponse, le Souverain Pontife a également suggéré "de lire le commentaire de Saint Augustin sur les bergers (Sermon 46, ed), il peut être lu en une heure mais c'est l'une des choses les plus sages qui ont été écrites pour les bergers et avec cela vous pouvez qualifier tel ou tel berger. Il ne s'agit pas de moderniser : bien sûr, il faut actualiser avec des méthodes, c'est vrai, mais si le cœur du pasteur manque, aucune pastorale ne fonctionne. Aucun.

    Au cours de son entretien avec les journalistes, le pape François a répondu indirectement à ceux qui insistent pour attribuer des valeurs relativistes et syncrétistes aux initiatives et réunions interreligieuses, telles que le 7e congrès des chefs des religions mondiales et traditionnelles, qui s'est tenu au Kazakhstan avec la participation du pontife lui-même. "Certaines personnes, a déclaré l'évêque de Rome, ont critiqué et m'ont dit : c'est fomenter, faire grandir le relativisme. Pas de relativisme ! Chacun a eu son mot à dire, chacun a respecté la position de l'autre, mais nous dialoguons comme des frères. Car s'il n'y a pas de dialogue, il y a soit l'ignorance, soit la guerre. Mieux vaut vivre comme des frères, nous avons une chose en commun, nous sommes tous humains. Vivons comme des humains, bien éduqués : tu penses, je pense ? Mettons-nous d'accord, parlons, apprenons à nous connaître. Ces guerres "religieuses" mal comprises sont souvent dues à un manque de connaissances. Et ce n'est pas du relativisme, je ne renonce pas à ma foi si je parle avec la foi d'un autre, au contraire. J'honore ma foi parce qu'un autre l'écoute, et j'écoute la sienne".

    Au cours de son entretien avec les journalistes, le souverain pontife a également évoqué le processus de dialogue en cours entre le Saint-Siège et la République populaire de Chine. "Il y a une commission bilatérale Vatican-Chine", a notamment déclaré le pape François, "qui va bien, lentement", aussi parce que "le rythme chinois est lent, ils ont une éternité à poursuivre : c'est un peuple d'une patience infinie." Le Pape a également fait référence aux expériences passées des "missionnaires italiens qui sont allés là-bas et ont été respectés en tant que scientifiques", mentionnant également les événements actuels de "nombreux prêtres ou croyants qui ont été appelés par l'université chinoise parce que cela donne de la valeur à la culture", réaffirmant que la commission pour le dialogue entre Pékin et le Saint-Siège "va bien, le cardinal Parolin la préside et il est en ce moment l'homme qui connaît le mieux la Chine et le dialogue chinois". (GV)

    (Agence Fides16/9/2022)

  • Vous ne pouvez servir à la fois Dieu et l'argent (25e dimanche du temps ordinaire)

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    http://missel.free.fr/Annee_C/TO/2/25_3.html

    Suite du saint Évangile de notre Seigneur Jésus-Christ selon Saint Luc (XVI 1-13).

    Jésus disait à ses disciples cette parabole : « Un homme riche avait un gérant qui lui fut dénoncé parce qu'il gaspillait ses biens1. Il le convoqua et lui dit : " Qu'est-ce que j'entends dire de toi ? Rends-moi les comptes de ta gestion, car désormais tu ne pourras  plus  gérer  mes  affaires2. " Le  gérant  pensa3 : " Que vais-je faire, puisque mon maître me retire la gérance ? Travailler la terre ? Je n'ai pas la force. Mendier ? J'aurais honte. Je sais ce que je vais faire, pour qu'une fois renvoyé de ma gérance, je trouve des gens pour m'accueillir. "

    Il fit alors venir, un par un, ceux qui avaient des dettes envers son maître. Il demanda au premier : " Combien dois-tu à mon maître ? - Cent baths4d'huile. " Le gérant lui dit : " Voici ton reçu ; vite, assieds-toi et écris cinquante. " Puis il demanda à un autre : " Et toi, combien dois-tu ? - Cent kors5 de blé. " Le gérant lui dit : " Voici ton reçu, écris quatre-vingts. " Ce gérant trompeur, le maître fit son éloge6 : effectivement, il s'était montré habile7, car les fils de ce monde sont plus habiles entre eux que les fils de la lumière.

    Eh bien ! moi, je vous le dis : Faites-vous des amis avec le Mammon8 d’iniquité9, afin que, le jour où il ne sera plus là, ces amis vous accueillent dans les demeures éternelles.

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  • Le "Christ russe" de Dostoïevski

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    De Madeleine Vatel et Odile Riffaud sur RCF :

    Le Christ russe de Dostoïevski

    12/09/2022

    Qui n'a pas entendu la célèbre phrase : "La beauté sauvera le monde" ? Elle est extraite de "L'Idiot", l'un des romans de Dostoïevski. Ce géant de la littérature russe était profondément chrétien, son œuvre est traversée par la foi chrétienne. Mais plus que la religion, Dieu ou l'Église, c'est la personne du Christ qui le fascinait. Le seul être parfaitement beau. Un Christ fortement associé à la Russie et au salut de son pays.

    Dostoïevski en 1876 ©Wikimédia commons
    Dostoïevski en 1876 ©Wikimédia commons
     
    Pour écouter l'émission : LE CHRIST RUSSE DE DOSTOÏEVSKI (Durée: 58 min)

    Le Christ et l'incarnation au fondement de la pensée philosophique et religieuse de Dostoïevski

    Fiodor Mikhaïlovitch Dostoïevski (1821-1881) est considéré comme un véritable géant de la littérature russe. Aujourd'hui encore son œuvre - "Crime et châtiment" (1866) ou de "L'Idiot" (1868-1869) ou "Les Frères Karamazov" (1880) - ne cesse de captiver. Notamment pour sa conception de la religion. Dostoïevski était très chrétien, rappelle Marguerite Souchon, professeure agrégée de russe en classe préparatoire, auteure de "Le Dieu de Dostoïevski" (éd. Première Partie, 2021). Mais plus que la religion, Dieu ou l'Église, c'est la personne du Christ qui le fascinait. Le Christ, c'est-à-dire Dieu fait homme : l'incarnation est au fondement de sa pensée philosophique et religieuse.

    Le Christ de Dostoïevski est fortement associé à la Russie et au devenir de son pays. "Il croyait très fort à l'âme russe, précise Marguerite Souchon, il était persuadé que les Russes avaient un être à part, une spiritualité à part." Dans la conception de l'écrivain, "l'homme russe était le seul capable de conduire l'humanité sur le chemin de la vérité et de la rédemption, qui devait être chrétienne..."

    Dostoïevski contre le socialisme, vu comme le christianisme sans le Christ

    Dans la Russie du XIXe siècle, Fiodor Mikhaïlovitch Dostoïevski (1821-1881) est parti en croisade contre le matérialisme, le nihilisme et l'athéisme de ses contemporains. En lutte contre une conception du monde où l'être humain est déresponsabilisé de tout puisqu'il est déterminé par son environnement. Si en effet l'homme n'est pas responsable de ses actes, il n'est pas libre... Dostoïevski ne cesse d'interroger le péché originel et la culpabilité dans son œuvre. Il considère que si nous portons le mal, nous sommes irrésistiblement attirés par le beau et le bien. Et qu'il nous faut considérer notre incomplétude et la parcelle de divin qui nous manque, pour accepter le salut offert par le Christ.

    Dans "Le Grand Inquisiteur" célèbre passage des "Frères Karamazov" (1880), Dostoïevski raconte une parabole qui se passe dans l'Espagne du XVIe siècle, où un vieil évêque voit le Christ revenir et déranger tout ce qui avait été organisé. Mis en prison, il est condamné à mort par le Grand Inquisiteur, qui prononce un réquisitoire contre le Christ. Le Grand Inquisiteur trouve que ce que le Christ demande aux hommes, c'est trop dur. Ce qu'il défend, c'est le christianisme sans le Christ. Une religion qui se soucie du bonheur matériel de l'humanité mais qui prive les hommes de leur idéal et de la liberté de tendre vers cet idéal. Ce passage, véritable métaphore du socialisme, représente pour Marguerite Souchon, "le couronnement philosophique de l'œuvre de Dostoïevski".

    "La beauté sauvera le monde"

    Qui n'a pas entendu la célèbre phrase : "La beauté sauvera le monde" ? Elle est extraite de "L'Idiot" (1868-1869), l'un des romans de Fiodor Mikhaïlovitch Dostoïevski (1821-1881). En réalité, dans le roman, elle est formulée sous forme de question. C'est un jeune nihiliste révolté qui demande avec agressivité au héros de l'histoire, le Prince Mychkine (un avatar du Christ) : "Est-il vrai, prince, que vous ayez dit une fois que la « beauté » sauverait le monde ?" Dans la pensée de Dostoïevski, "la beauté est apocalypse au sens propre du terme", nous dit l'auteure du "Dieu de Dostoïevski". C'est-à-dire qu'elle est "révélation, dévoilement de la vérité". Une beauté associée au Christ, car pour le grand écrivain russe, seul le Christ est parfaitement beau.

    La grande idée de Fiodor Mikhaïlovitch Dostoïevski (1821-1881), c'est que l'homme contient en puissance ce dont Dieu est capable. La dualité traverse son œuvre, rappelle Marguerite Souchon : dualité entre la foi et l'athéisme, le sale et le pur, le passionné et le rationnel, le bien et le mal, le céleste et le terrestre... Ses romans rendent compte du germe du mal en l'homme et de sa capacité à faire le bien. Il y a dans "Les frères Karamazov" (1880) un très beau passage sur la prière, cette communion entre les hommes sur terre et ceux qui sont au ciel. "Et puis, Dieu vous regardera tous les deux avec plus de clémence ; car du moment que tu l’as tellement plaint, combien Il le plaindra, Lui dont la miséricorde et l’amour sont infiniment plus grands que les tiens. Et Il lui pardonnera pour l’amour de toi."

  • Saint Lambert, patron du diocèse de Liège (17 septembre)

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    Buste-saint-Lambert.pngSa biographie par Godefroid Kurth (Biographie nationale T. IX pp. 143 et suiv., publiée par l'Académie royale des sciences, des lettres et des Beaux-arts de Belgique, Bruxelles, 1897). (source)

    LAMBERT (Saint) , LANDBERTUS, LANTPERTUS, LANDEBERTUS, naquit à Maestricht pendant le second quart du VIIe siècle. Ses parents, qui étaient riches et chrétiens de longue date, semblent avoir fait partie de l'aristocratie de cette ville. Un remaniement de sa première biographie donne à son père le nom d'Aper, et à sa mère celui de Herisplendis ; mais le texte primitif de ce document ne nous a pas conservé leurs noms.

       Lorsqu'il eut atteint l'âge des études, son père le confia aux soins de saint Théodard, alors évêque de Maestricht, qui, comme tous les prélats de l'époque, dirigeait l'éducation des jeunes clercs de son diocèse. La cour royale siégeait parfois à Maestricht. Lambert eut l'occasion d'y vivre dans l'entourage du roi et d'y être remarqué de lui. On ne sait ce qu'il faut croire de l'assertion d'un écrivain du Xe siècle, d'après lequel son premier maître aurait été un prêtre romain du nom de Landoald (voir ce nom), qui aurait vécu quelque temps avec son disciple à Wintershoven, dans une ferme de ses parents, où des miracles auraient fait éclater les vertus de l'enfant. Ce qui est certain, c'est que, de bonne heure, Lambert paraît avoir eu un rang élevé dans le clergé de Maestricht, et y avoir rallié, grâce à sa famille et à ses qualités personnelles, un grand nombre, de sympathies. Lorsque, en 668 ou 669, saint Théodard périt assassiné dans le pays de Spire, ce fut Lambert qui, au dire de la Vita Theodardi, alla redemander ses ossements aux habitants de cette contrée.

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  • Liturgie 18 : Les messes à l’époque baroque (XVIIe / XVIIIe s) : cathédrales, églises, clergé et fidèles

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    SUITE DU COURS D'HISTOIRE LA LITURGIE

    Liturgie 18 : Les messes à l’époque baroque (XVIIe / XVIIIe s) : cathédrales, églises, clergé et fidèles (44 mn)

    https://youtu.be/QUevhzcd37o

    Après le Concile de Trente, on constate que les directives concernant la liturgie n’aboutissent pas forcément aux résultats escomptés lorsqu’elles sont à la charge d’un clergé peu ou mal formé. C’est très visible aux XVIIe et XVIIIe siècle (comme au XXe s après Vatican II). La lecture de statuts synodaux datant de 1777 prouve que les directives épiscopales ne sont guère suivies et que les enseignements du concile de Trente concernant le déroulement de la liturgie ne parviennent pas à éviter les interactions entre le culte idéal souhaité par l’Église et les goûts de l’époque : liturgies exagérément spectaculaires, goût de la mondanité où les dignitaires écclésiastiques passent souvent avant Dieu. De même, il y a décalage entre ce qui se fait à l’autel et le comportement assez souvent relâché des fidèles dans les nefs.  

    Selon James Anthony, spécialiste de la musique baroque en France, l’Église marchait à cette époque là de son plein gré au même pas que toutes les autres institutions soumises aux ordres des puissants de ce monde.  

    COURS DE LITURGIE, PAR DENIS CROUAN, DOCTEUR EN THEOLOGIE, 2022 

    Pour accéder à la totalité de la playlist :  

    https://www.youtube.com/playlist?list=PLuko328jWH_06CYFfUP8d6v_vzl9f4UbI 

    Cours donné par Denis Crouan, docteur en théologie, en entretien interactif avec Arnaud Dumouch. 

    Vidéo du site http://docteurangelique.free.fr/fichiers/InstitutDocteurAngelique.htm, les œuvres complètes en français de saint Thomas d'Aquin. 

    Denis Crouan 2022. 

  • Quelle est la place de la famille dans la nouvelle évangélisation ?

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    De l'abbé Stéphane Seminckx sur didoc.be :

    La famille chrétienne, un phare dans la nuit

    13 septembre 2022

    Quelle est la place de la famille dans la nouvelle évangélisation ?

    Le climat actuel

    La « mid-life crisis », la « crise des 40 ans », est dépassée. Aujourd’hui, nous sommes confrontés à la crise du « quart de vie », un malaise existentiel qui semble toucher une majorité des jeunes adultes entre 25 et 35 ans. Les premiers à en parler furent les Américaines Alexandra Robbins et Abby Wilner dans leur livre, publié en 2001 : Quarterlife Crisis, the Unique Challenges of Life in your Twenties. Cette crise se caractérise par une démotivation, une recherche éperdue de sens, une soif d’épanouissement personnel : même avec un diplôme sous le bras, même avec un bon job, on ne sait pas quoi faire de sa vie.

    Que faire de notre vie ? Pourquoi ce déficit de motivation ? Lors de l’homélie de la messe d’entrée en conclave, le 18 avril 2005, le cardinal Ratzinger, futur Benoît XVI, avait eu ces mots célèbres : Nous nous dirigeons vers une dictature du relativisme qui ne reconnaît rien pour certain et qui a pour but le plus élevé son propre ego et ses propres désirs. Cette expression — dictature du relativisme — nous situe au cœur de la crise contemporaine.

    Beaucoup de gens sentent confusément que nous vivons une sorte d’époque-charnière, un tournant dans l’histoire. Mais ils en méconnaissent le motif. Depuis la renaissance, les prétentions de la raison humaine n’ont cessé de grandir, créant de grands mouvements philosophiques et idéologiques, qui nous ont souvent conduits au désastre. Le 20ème siècle a été le siècle le plus meurtrier de l’histoire, avec deux guerres mondiales, plusieurs génocides, la légalisation de l’avortement, la préparation de la mentalité euthanasique. Les idéologies marxiste et nationale-socialiste sont responsables de dizaines de millions de morts. Une certaine idéologie capitaliste ultra-libérale tue aussi, de façon plus subtile, en asphyxiant les consciences et les aspirations les plus profondes de la personne au nom du seul profit.

    A l’heure actuelle, la décomposition des idéologies (Benoît XVI, Via Crucis 2005) a entraîné une sorte de rejet, d’écœurement face à toute prétention de vérité, face à toute autorité. Le monde politique a perdu toute crédibilité, de même que l’Eglise, que l’autorité parentale, etc. Seules les sciences dites « exactes » peuvent prétendre à la vérité de ce qui est prouvé par les mathématiques ou l’expérimentation scientifique. Tout le reste n’est que goût, opinion ou idée personnelle. Il n’y a plus d’idéal : si rien n’est vraiment vrai, rien n’est vraiment bon, rien ne vaut la peine de s’engager. Il y a un déficit énorme d’espérance aujourd’hui. En termes plus terre à terre, on parlerait d’un déficit de « motivation ». Pour quoi vivre, en définitive ? Quand rien n’en vaut vraiment la peine, après un temps, on est fatigué de tout.

    Plus fondamentalement, s’il n’y a plus de vérité, il n’y a plus de liberté, plus de capacité d’aimer. Car la liberté est la capacité de se donner à ce qui est vrai et bon. Pourquoi voyons-nous tant de jeunes hésiter à se lancer dans la vie ? Pourquoi tant de jeunes couples, de jeunes vocations pour l’Eglise sont si fragiles ? Pourquoi réduisons-nous tout à notre intérêt, au calcul utilitariste, jusqu’à la réalité la plus belle, l’amour, ramené à l’érotisme, à la recherche effrénée du plaisir sensuel, tentant de justifier toutes les expériences sexuelles, même les plus viles ?

    La raison humaine est malade, avec le danger, comme pour toutes les pathologies de la raison, que nous ne soyons même plus en état d’en prendre conscience : de même que le sourd ne peut pas entendre qu’il est sourd, de même, le relativiste n’accepte pas son relativisme, car il le relativise.

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  • Notre-Dame des Sept Douleurs (15 septembre)

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    Notre-Dame des Sept-Douleurs

    Mémoire obligatoire

    (source : Evangile au Quotidien)

    Le 15 septembre (depuis la rénovation liturgique du Pape Saint Pie X en 1914), la Liturgie de l'Église nous invite à faire mémoire des douleurs de la Vierge Marie. « Votre peine, Vierge sacrée, a été la plus grande qu'une pure créature ait jamais endurée ; car toutes les cruautés que nous lisons que l'on a fait subir aux martyrs, ont été légères et comme rien en comparaison de Votre douleur. Elle a été si grande et si immense, qu'elle a crucifié toutes Vos entrailles et a pénétré jusque dans les plus secrets replis de Votre Cœur. Pour moi, ma très pieuse Maîtresse, je suis persuadé que Vous n'auriez jamais pu en souffrir la violence sans mourir, si l'esprit de vie de Votre aimable Fils, pour lequel Vous souffriez de si grands tourments, ne Vous avait soutenue et fortifiée par Sa puissance infinie » (Saint Anselme - "De l'exercice de la Vierge", I, 5) 

    La  Mémoire obligatoire  de Notre-Dame des Sept-Douleurs - que l'Église nous invite, en cette Octave de la Nativité de la Vierge, à méditer plus particulièrement - a pour but de nous rappeler le martyre inouï qu'endura l'Auguste Vierge Marie en tant que Co-Rédemptrice du genre humain. L'Église honore en ce jour Ses incomparables douleurs, spécialement celles qu'Elle ressentit au pied de la Croix au moment de la consommation du mystère de notre Rédemption. Après s'être concentré sur le déchirement de l'âme de Marie au jour de la Passion de Son Divin Fils, jour où Ses souffrances atteignirent leur maximum d'intensité, la piété des fidèles s'est étendue à d'autres douleurs que la Divine Mère éprouva à différentes occasions de Sa Très Sainte vie. Pour illustrer les douleurs de la Vierge Mère, les peintres représentent Son Cœur percé de sept glaives, symbole des sept douleurs principales de la Mère de Dieu, qui la couronnèrent comme Reine des Martyrs. Voici la liste de ces sept douleurs dont le souvenir est cher aux vrais enfants de Marie :

    1. La prophétie du Saint Vieillard Syméon (Luc, 2, 34-35) 
    2. La fuite de la Sainte Famille en Égypte (Matthieu, 2, 13-21) 
    3. La disparition de Jésus pendant trois jours au Temple (Luc, 2, 41-51) 
    4. La rencontre de la Vierge Marie et Jésus sur la via dolorosa (Luc, 23, 27-31) 
    5. Marie contemplant la souffrance et la mort de Jésus sur la Croix (Jean, 19, 25-27) 
    6. La Vierge Marie accueille Son Fils mort dans Ses bras lors de la déposition de Croix. 
    7. La Vierge Marie abandonne le Corps de Son Divin Fils lors de la mise au Saint Sépulcre.

    Contemplons donc dans les bras de la Vierge Marie, l'Homme-Dieu crucifié à cause de nos iniquités et compatissons aux douleurs excessives de notre Mère du Ciel. Joignons nos larmes aux Siennes et détestons nos péchés qui ayant provoqué la mort de Son Divin Fils, ont également été la cause de Son intime martyre. Prions-La de nous obtenir du Sauveur les grâces nécessaires pour profiter de Ses exemples et imiter Ses vertus lorsqu'Il Lui plaira de nous faire part de Ses humiliations, de Ses douleurs et de Sa croix.

    Pour un approfondissement :&
    >>> Notre-Dame des douleurs - Missel

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  • Notre-Dame des Douleurs (15 septembre)

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    L'homélie (homelies.fr - archive 2007) du Père Joseph-Marie Verlinde fsJ pour cette fête :

    Au lendemain de la Croix glorieuse, l’Église nous invite à porter nos regards vers celle qui se tient debout au pied de cette Croix, dont elle ne perçoit la gloire que dans la foi. Il est difficile - voire impossible en raison de l’opacité de nos âmes obscurcies par le péché - d’entrer dans le mystère de la compassion de Marie. D’autant plus que celui-ci nous introduit probablement dans le mystère de la compassion de l’Esprit Saint lui-même : le Cœur immaculé de la Pleine de grâce n’est-il pas le temple de l’Esprit ?

    Étonnant mystère : en voyant souffrir et mourir son Fils, Marie était sans aucun doute à l’agonie dans son corps et dans son âme de mère ; et pourtant dans son esprit tout illuminé par la grâce divine, elle communiait simultanément à la joie du Crucifié accomplissant son ministère de grand-prêtre pour le salut du monde. Comment la pleine de grâce ne serait-elle pas restée en profonde communion de foi et d’espérance avec son Fils auquel elle était unie par un amour indéfectible ? C’est précisément sur l’horizon de cette communion intime qu’il faut comprendre le dialogue entre Jésus et sa mère sur le Golgotha.

    « Voyant sa mère », c’est-à-dire percevant sa solidarité dans le travail d’enfantement du Monde nouveau, et voulant sans plus attendre l’associer à la joie du surgissement du Royaume, Jésus s’adresse à sa mère en la désignant par le nom de « Femme » - terme qui dans la Bible désigne la Fille de Sion, l’Épouse eschatologique, la nouvelle Jérusalem, la Mère du nouveau peuple de Dieu. A l’aube de sa vie, Marie n’a-t-elle pas été préservée de tout péché personnel et exemptée des conséquences du péché originel par une grâce découlant de la Croix au pied de laquelle elle se tient maintenant ? N’est-elle pas le fruit précoce de cet Arbre de vie ? Marie est la première rachetée et elle le fut de manière suréminente, inégalée ; aussi du haut de la Croix, Jésus contemple-t-il en elle la fécondité de son sacrifice.

    « Femme voici ton Fils » : ces paroles de Jésus ne sont pas des ordres. En confiant le disciple qu’il aimait à Marie, Notre-Seigneur lui signifie sa nouvelle mission dans l’économie du Royaume qu’il instaure par sa victoire. Jésus révèle à Marie sa maternité universelle dans l’Esprit ; cet Esprit qu’elle a reçu en plénitude au moment de l’Incarnation et dans lequel elle sera confirmée dans quelques instants - « inclinant la tête, Jésus remis son Esprit » (Jn 19, 30) - afin de pouvoir l’invoquer sur les apôtres cinquante jours plus tard.

    « Voici ta mère » : Marie ne peut exercer sa maternité en notre faveur, que dans la mesure où nous la reconnaissons comme celle en qui il nous est donné de renaître « de l’eau et de l’Esprit » (Jn 3, 5). La maternité de Marie est un don que nous sommes invités à accueillir filialement, dans la foi ; la même foi en la Parole de Jésus, qui nous permet de recevoir Dieu pour Père dans l’Esprit.

    « A partir de cette heure le disciple la prit chez lui » : l’« Heure » est celle de la glorification de Jésus, du plein dévoilement de sa filiation divine dans l’offrande de tout son être par pur amour. C’est donc à la lumière de la révélation de la philanthropie divine que le disciple est invité à « prendre chez lui » Marie sa mère. Autrement dit nous la recevons comme un don de l’Amour immolé, comme l’héritage à travers lequel Jésus désire continuer à se donner à tous les disciples de tous les temps. Car il fallait que celle qui enfanta la tête enfante aussi le corps. Aussi est-ce par Marie que le Verbe continue à descendre dans l’âme des croyants pour y poursuivre son mystère d’Incarnation, jusqu’à ce que le Christ total soit pleinement constitué.

    « Notre-Dame, debout au pied de la Croix, tu n’as pas interrompu ton Magnificat, car dans la foi tu pressentais le mystère de grâce qui s’accomplissait au cœur de la plus horrible souffrance. La première, et bien avant les lueurs de Pâques, tu as discerné le triomphe de la vie alors même que la mort célébrait sa victoire. Donne-nous assez d’espérance pour reconnaître dans les épreuves du temps présent le chemin paradoxal qui nous donne accès au Royaume à venir. Nous pourrons alors entamer avec le psalmiste ce chant d’action de grâce et d’abandon confiant : “Je suis sûr de toi Seigneur, mes jours sont dans ta main, oui c’est toi mon abri, en tes mains je remets mon esprit” (Ps 30) maintenant et à jamais. »