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Spiritualité - Page 134

  • « Quand est-ce que je verrai mon Seigneur ? », s’interroge le pape François

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    Lu sur le site web « aleteia » :

    « I.Media - publié le 24/08/22

    L’attente de la mort est une "trépidation" avant la rencontre avec le Seigneur, assure le pape François, a déclaré le pape François lors de l’audience générale de ce mercredi 24 août.

    « Quand est-ce que je verrai mon Seigneur ? », s’est interrogé le pape François, en sortant de son texte au terme de l’audience générale du 24 août 2022. Pour la dernière étape de son cycle de catéchèses sur la vieillesse, devant les pèlerins rassemblés dans la salle Paul VI, le pape François s’est penché sur la symbolique de la « naissance au ciel », invitant les personnes âgées à ne pas avoir peur de la mort.

    Le Pape a utilisé l’image de « l’Assomption au ciel de la mère de Jésus« , célébrée le 15 août dernier, en montrant les différences entre les traditions orientales et occidentales. « En Occident, nous la contemplons élevée vers le haut et enveloppée d’une lumière glorieuse ; en Orient, elle est représentée détendue, endormie, entourée des Apôtres en prière, tandis que le Seigneur ressuscité la prend dans ses mains comme un enfant ».

    Après la mort, nous naissons au ciel, dans l’espace de Dieu.

    François a donc voulu mettre en évidence « la relation de ce mystère avec la résurrection du Fils, qui ouvre la voie à la génération de la vie pour nous tous ». À la suite du Christ ressuscité, les chrétiens peuvent appréhender la mort comme « une seconde naissance« .

    Il ne s’agit pas d’une image désincarnée, mais d’un passage qui engage toute la personne dans sa réalité physique : « Après la mort, nous naissons au ciel, dans l’espace de Dieu, et c’est toujours nous qui avons marché sur cette terre », a insisté le pape François, en remarquant que, de même, Jésus ressuscité « ne perd pas son humanité, son vécu, ni même sa corporéité, car sans cela il ne serait plus Lui ».  

    Il y a « une place pour chacun » dans « la cité céleste »

    Comme le prouvent ses plaies montrées aux disciples, le Christ « ne perd pas sa mémoire, il n’abandonne pas son histoire, il ne dissout pas les relations dans lesquelles il a vécu sur terre. » « Le Ressuscité vit dans le monde de Dieu, où il y a une place pour chacun, où une nouvelle terre se forme et où la cité céleste, la dernière demeure de l’homme, se construit », a expliqué l’évêque de Rome. 

    « Nous ne pouvons pas imaginer cette transfiguration de notre corporalité mortelle, mais nous sommes certains qu’elle conservera nos visages reconnaissables et nous permettra de rester humains dans le ciel de Dieu », a expliqué le pape François. 

    Notre vie entière apparaît comme une graine qui devra être enterrée pour que sa fleur et son fruit puissent naître.

    « Dans notre vieillesse, chers amis de mon âge, l’importance des nombreux détails dont la vie est faite – une caresse, un sourire, un geste, un travail apprécié, une surprise inattendue, une bonne humeur hospitalière, un lien fidèle – devient plus aiguë », a souligné le pape de 85 ans, qui rappelle régulièrement l’importance du lien intergénérationnel. « Au terme de ce chemin, notre vie entière apparaît comme une graine qui devra être enterrée pour que sa fleur et son fruit puissent naître », a souligné François en faisant allusion à la parabole évangélique du grain de blé tombé en terre.

    Le pontife argentin a remarqué que cette étape ne doit pas se vivre comme « une attente ennuyeuse » mais avec « une trépidation ». Sortant de ses notes, il a reconnu que c’est « une attente avec un peu de peur » car personne ne sait exactement « ce que signifie ce passage », mais « c’est la main du Seigneur qui nous porte en avant », a-t-il assuré. « Nous sommes dans l’attente. C’est seulement un passage, puis vient la fête », a assuré le Pape dans cet enseignement à la tonalité très personnelle et presque testamentaire. »

    Ref. : « Quand est-ce que je verrai mon Seigneur ? », s’interroge le pape François

  • Du P. Lombardi sj, ancien porte-parole du Vatican : Benoît XVI est prêt à rencontrer le Seigneur

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    Du Catholic news Agency. Salle de presse de Denver, 24 août 2022 / 14h00 :_DSC8420cover.jpg

    « Le père Federico Lombardi, directeur du Bureau de presse du Vatican de 2006 à 2016, a déclaré que le pape émérite Benoît XVI est prêt pour « la rencontre définitive » avec Dieu.

    Le prêtre jésuite a fait cette observation dans une interview accordée à Avvenire, le journal des évêques italiens, à l'occasion de son prochain 80e anniversaire, qu'il célébrera le 29 août.

    Dans l'interview, publiée le 22 août, le prêtre, qui était également supérieur provincial des jésuites italiens et directeur du Centre de télévision du Vatican, a rappelé qu'il avait pu accompagner Benoît XVI "pendant presque tout son pontificat de 2006 jusqu'à sa démission de le ministère pétrinien en février 2013. »

    Lombardi a souligné que Benoît XVI "est un homme érudit" et le définirait comme "un pape théologien aux idées très claires".

    Le prêtre jésuite a également déclaré qu'une grande vertu du pape émérite est «l'humilité. Dans les conversations avec moi, il parlait toujours en italien et non en allemand », une langue que Lombardi a apprise lorsqu'il a étudié la théologie à Francfort, où il a été ordonné en 1972.

    Il ne parlait que parfois en allemand, lorsqu'il s'entretenait avec son secrétaire, l'archevêque Georg Gänswein, et, a déclaré Lombardi, « il a eu la courtoisie de répéter les mêmes choses en italien », même si ce n'était pas nécessaire.

    Sa dernière rencontre avec Benoît XVI

    Lombardi a déclaré que la dernière fois qu'il avait pu voir Benoît XVI, c'était "le 7 mai, pour lui annoncer la nouvelle de l'attribution de la fondation qui lui est dédiée".

    Benoît XVI, qui a eu 95 ans en avril, « conserve encore une formidable lucidité mentale », selon Lombardi. "Il a une mémoire et une capacité de connexion vraiment remarquables pour son âge."

    Le jésuite a également déclaré qu'après avoir vu Benoît XVI, il lui restait « l'idée d'un homme qui, malgré sa fragilité, communique la sérénité. Grâce, je pense, à une intense vie de prière.

    "Il vous dit toujours au revoir avec un beau sourire et se sent prêt pour la rencontre définitive avec le Seigneur", a-t-il déclaré.

    Cette histoire a été publiée pour la première fois par ACI Prensa, le partenaire de nouvelles en espagnol de CNA. Il a été traduit et adapté par CNA. »

    Ref. Du P. Lombardi sj, ancien porte-parole du Vatican : Benoît XVI est prêt à rencontrer le Seigneur

  • Cœur du renouveau monastique en Europe : l'abbaye de Heiligenkreuz en Autriche

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    Besuchen Sie das Stift - Stift Heiligenkreuz

    Le plus ancien monastère cistercien du monde occupé de façon continue est resté à l'écart de la crise des vocations en Occident, s'appuyant sur une alliance entre ses traditions religieuses ancestrales et une ouverture au monde et aux défis d'aujourd'hui.

    Chaque année, lors de la solennité de l'Assomption, une douzaine de moines prononcent leurs vœux perpétuels ou simples à l'abbaye de Heiligenkreuz (« Sainte-Croix »). (

    La vitalité sans faille de l'Abbaye de Heiligenkreuz, le plus grand monastère cistercien d'Europe, fascine autant qu'elle suscite des interrogations. Dans un contexte occidental de déchristianisation avancée, comment cette communauté, forte d'une centaine de membres à un moment donné, parvient-elle à surmonter les défis de l'époque comme très peu d'autres dans le monde occidental pour s'imposer comme un véritable hub ? du renouveau monastique ? 

    C'est une question que se posent les observateurs catholiques , alors que les vocations déclinent massivement et que les monastères ferment les portes les uns après les autres à travers l'Europe. En fait, ce modèle cistercien, qui porte des fruits comparables dans certaines autres régions d'Europe, semble convaincre un nombre toujours croissant de jeunes, qui viennent chaque année grossir les rangs de la communauté Heiligenkreuz et de sa désormais célèbre faculté de études théologiques.  

    Chaque année, lors de la solennité de l'Assomption, une dizaine de moines prononcent leurs vœux perpétuels ou simples à l'abbaye, qui compte également 21 paroisses dirigées par des prêtres de la même communauté en Autriche et en Allemagne. 

    L'abbaye d'Heiligenkreuz ("Sainte-Croix"), fondée en 1133 par saint Léopold III , doit son nom à la présence d'une relique de la Vraie Croix, donnée par Léopold V, duc d'Autriche, en 1188. Sa situation géographique, en au cœur des bois viennois, à une demi-heure de Vienne, ainsi que la préservation exceptionnelle de son architecture médiévale, à laquelle se sont ajoutées ultérieurement des composantes romanes, gothiques et baroques, en font un lieu privilégié pour les visiteurs. 

    Mais c'est un héritage d'un autre genre — spirituel — qui s'empare de l'âme de tous les visiteurs venant à l'abbaye, le plus ancien monastère cistercien occupé en permanence au monde, d'une manière que son prieur qualifie de surnaturelle. 

    "Les gens disent qu'il y a quelque chose d'assez inhabituel dans cet endroit", a déclaré le père Johannes Paul Chavanne au Register. « Beaucoup de gens viennent ici et font l'expérience de la guérison, retrouvent le chemin de la foi et des sacrements ou découvrent leur vocation. C'est le fait de l'Esprit Saint, dont la présence est particulièrement enracinée dans un lieu de 900 ans de vie monastique ininterrompue.

    Le chant grégorien et la priorité de Dieu 

    Trois heures et demie par jour sont consacrées à la prière communautaire, en latin et en vernaculaire, commençant par la veillée à 5h15, et se terminant par les Complies à 19h50, que les moines concluent toujours par un Salve Regina chanté en sombre, autour de l'autel de la collégiale.

    "C'est ça la vie monastique : chercher Dieu à notre époque, au sein d'une communauté", a déclaré le Père Chavanne, ajoutant qu'en ce sens, la liturgie, comme l'un des plus grands moyens de chercher Dieu, a toujours été un élément central. élément de sa communauté. « Nous apprenons ce qu'est la vérité et l'amour dans la liturgie, qui célèbre les mystères de la foi ; et en direction de Dieu, pour refléter son amour et montrer la priorité de Dieu au reste du monde, la liturgie doit être belle. 

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  • L'apôtre Barthélemy (24 août)

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    MichelAnge-barthelemy.jpgLors de l'audience générale du mercredi 4 octobre 2006, le pape Benoît XVI consacrait sa catéchèse à l'apôtre Barthélemy :

    Chers frères et soeurs,

    Dans la série des Apôtres appelés par Jésus au cours de sa vie terrestre, c'est aujourd'hui l'Apôtre Barthélemy qui retient notre attention. Dans les antiques listes des Douze, il est toujours placé avant Matthieu, alors que le nom de celui qui le précède varie et peut être Philippe (cf. Mt 10, 3; Mc 3, 18; Lc 6, 14) ou bien Thomas (cf. Ac 1, 13). Son nom est clairement un patronyme, car il est formulé avec une référence explicite au nom de son père. En effet, il s'agit probablement d'un nom d'origine araméenne, bar Talmay, qui signifie précisément "fils de Talmay".

    Nous ne possédons pas d'informations importantes sur Barthélemy; en effet, son nom revient toujours et seulement au sein des listes des Douze susmentionnées et ne se trouve donc au centre d'aucun récit. Cependant, il est traditionnellement identifié avec Nathanaël:  un nom qui signifie "Dieu a donné". Ce Nathanaël provenait de Cana (cf. Jn 21, 2) et il est donc possible qu'il ait été témoin du grand "signe" accompli par Jésus en ce lieu (cf. Jn 2, 1-11). L'identification des deux personnages est probablement motivée par le fait que ce Nathanaël, dans la scène de vocation rapportée par l'Evangile de Jean, est placé à côté de Philippe, c'est-à-dire à la place qu'occupe Barthélemy dans les listes des Apôtres rapportées par les autres Evangiles. Philippe avait dit à ce Nathanaël qu'il avait trouvé "Celui dont parle la loi de Moïse et les Prophètes [...] c'est Jésus fils de Joseph, de Nazareth" (Jn 1, 45). Comme nous le savons, Nathanaël lui opposa un préjugé plutôt grave:  "De Nazareth! Peut-il sortir de là quelque chose de bon?" (Jn 1, 46a). Cette sorte de contestation est, à sa façon, importante pour nous. En effet, elle nous fait voir que, selon les attentes des juifs, le Messie ne pouvait  pas  provenir  d'un village aussi obscur, comme l'était précisément Nazareth (voir également Jn 7, 42). Cependant, dans le même temps, elle met en évidence la liberté de Dieu, qui surprend nos attentes en se faisant trouver précisément là où nous ne l'attendrions pas. D'autre part, nous savons qu'en réalité, Jésus n'était pas exclusivement "de  Nazareth", mais qu'il était né à Bethléem (cf. Mt 2, 1; Lc 2, 4), et qu'en définitive, il venait du ciel, du Père qui est aux cieux.

    L'épisode de Nathanaël nous inspire une autre réflexion:  dans notre relation avec Jésus, nous ne devons pas seulement nous contenter de paroles. Philippe, dans sa réponse, adresse une invitation significative à Nathanaël:  "Viens et tu verras!" (Jn 1, 46b). Notre connaissance de Jésus a surtout besoin d'une expérience vivante:  le témoignage d'autrui est bien sûr important, car généralement, toute notre vie chrétienne commence par une annonce qui parvient jusqu'à nous à travers un ou plusieurs témoins. Mais nous devons ensuite personnellement participer à une relation intime et profonde avec Jésus; de manière analogue, les Samaritains, après avoir entendu le témoignage de leur concitoyenne que Jésus avait rencontrée près du puits de Jacob, voulurent parler directement avec Lui et, après cet entretien, dirent à la femme:  "Ce n'est plus à cause de ce que tu nous as dit que nous croyons maintenant; nous l'avons entendu par nous-mêmes, et nous savons que c'est vraiment lui le Sauveur du monde!" (Jn 4, 42).

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  • 22 août : mémoire de Marie Reine

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    Sainte Marie Reine
    Mémoire

    Extraits de l’Encyclique du Vénérable Pape Pie XII
    (Eugenio Pacelli, 1939-1958)
    « Ad Cæli Reginam » §22-26, §36, §39 (source)

    L'argument principal sur lequel se fonde la dignité royale de Marie, déjà évident dans les textes de la tradition antique et dans la sainte Liturgie, est sans aucun doute sa maternité Divine.

    Dans les Livres Saints, en effet, on affirme du Fils qui sera engendré par la Vierge : « Il sera appelé Fils du Très-Haut et le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David, son père, et il régnera dans la maison de Jacob éternellement et son règne n'aura pas de fin » (Luc. 1, 32, 33) ; en outre, Marie est proclamée « Mère du Seigneur » (Luc 1,43).

    Il s'en suit logiquement qu'elle-même est Reine, puisqu'elle a donné la vie à un Fils qui, dès l'instant de sa conception, même comme homme, était, à cause de l'union hypostatique de la nature humaine avec le Verbe, Roi et Seigneur de toutes choses.

    St Jean Damascène a donc raison d'écrire : « Elle est vraiment devenue la Souveraine de toute la création au moment où elle devint Mère du Créateur » (St. Jean Damascène, De fide orthodoxa) et l'Archange Gabriel lui-même peut être appelé le premier héraut de la dignité royale de Marie.

    Cependant la Bienheureuse Vierge doit être proclamée Reine non seulement à cause de sa maternité divine mais aussi parce que selon la volonté de Dieu, elle joua dans l'œuvre de notre salut éternel, un rôle des plus éminents.

    Dans l'accomplissement de la Rédemption, la Très Sainte Vierge fut certes étroitement associée au Christ ; aussi chante-t-on à bon droit dans la Sainte Liturgie :

    « Sainte Marie, Reine du ciel et maîtresse du monde, brisée de douleur, était debout près de la Croix de Notre-Seigneur Jésus-Christ ».

    Et un pieux disciple de saint Anselme pouvait écrire au Moyen-âge : « Comme... Dieu, en créant toutes choses par sa puissance, est Père et Seigneur de tout, ainsi Marie, en restaurant toutes choses par ses mérites, est la Mère et la Souveraine de tout : Dieu est Seigneur de toutes choses parce qu'il les a établies dans leur nature propre par son ordre, et Marie est Souveraine de toutes choses en les restaurant dans leur dignité originelle par la grâce qu'elle mérita ».

    En effet, « Comme Le Christ pour nous avoir rachetés est Notre Seigneur et Notre Roi à un titre particulier, ainsi la Bienheureuse Vierge est aussi notre Reine et Souveraine à cause de la manière unique dont elle contribua à notre Rédemption, en donnant sa chair à son Fils et en l'offrant volontairement pour nous, désirant, demandant et procurant notre Salut d'une manière toute spéciale ».

    De ces prémisses, on peut tirer l'argument suivant : dans l'œuvre du salut spirituel, Marie fut, par la volonté de Dieu, associée au Christ Jésus, principe de Salut, et cela d'une manière semblable à celle dont Ève fut associée à Adam, principe de mort, si « ce fut elle qui, exempte de toute faute personnelle ou héréditaire, bien que l'on peut dire de notre Rédemption qu'elle s'effectua selon une certaine « récapitulation en vertu de laquelle le genre humain, assujetti à la mort par une vierge, se sauve aussi par l'intermédiaire d'une vierge ; en outre on peut dire que cette glorieuse Souveraine fut choisie comme Mère de Dieu précisément « pour être associée à Lui dans la Rédemption du genre humain » ; réellement toujours étroitement unie à Son Fils, l'a offert sur le Golgotha au Père Éternel, sacrifiant en même temps son amour et ses droits maternels, comme une nouvelle Ève, pour toute la postérité d'Adam, souillée par sa chute misérable » ; on pourra donc légitimement en conclure que, comme Le Christ, nouvel Adam, est Notre Roi parce qu'il est non seulement Fils de Dieu, mais aussi notre Rédempteur, il est également permis d'affirmer, par une certaine analogie, que la Sainte Vierge est Reine, et parce qu'elle est Mère de Dieu et parce que comme une nouvelle Ève, elle fut associée au nouvel Adam.

    Sans doute, seul Jésus-Christ, Dieu et Homme est Roi, au sens plein, propre et absolu du mot ; Marie, toutefois, participe aussi à sa dignité royale, bien que d'une manière limitée et analogique parce qu'elle est la Mère du Christ Dieu et qu'elle est associée à l'œuvre du Divin Rédempteur dans sa lutte contre les ennemis et au triomphe qu'il a obtenu sur eux tous.

    En effet par cette union avec Le Christ Roi elle atteint une gloire tellement sublime qu'elle dépasse l'excellence de toutes les choses créées : de cette même union avec le Christ, découle la puissance royale qui l'autorise à distribuer les trésors du Royaume du Divin Rédempteur ; enfin cette même union avec Le Christ est source de l'efficacité inépuisable de son intercession maternelle auprès du Fils et du Père.

    Aucun doute par conséquent que la Sainte Vierge ne dépasse en dignité toute la création et n'ait sur tous, après son Fils, la primauté.

    « Toi enfin - chante Saint Sophrone - tu as dépassé de loin toute créature. Que peut-il exister de plus élevé que cette grâce dont toi seule as bénéficié de par la volonté de Dieu ? »

    Et Saint Germain va encore plus loin dans la louange : « Ta dignité te met au dessus de toutes les créatures ; ton excellence te rend supérieure aux anges ».

    Saint Jean Damascène ensuite en vient jusqu'à écrire cette phrase : « La différence entre les serviteurs de Dieu et sa Mère est infinie » (…).

    Que tous s'efforcent selon leur condition de reproduire dans leur cœur et dans leur vie, avec un zèle vigilant et attentif, les grandes vertus de la Reine du Ciel, Notre Mère très aimante.

    Il s'ensuivra en effet que les chrétiens, en honorant et imitant une si grande Reine, se sentiront enfin vraiment frères et, bannissant l'envie et les désirs immodérés des richesses, développeront la charité sociale, respecteront les droits des pauvres et aimeront la paix.

    Que personne, donc, ne se croie fils de Marie, digne d'être accueilli sous sa puissante protection, si, à son exemple, il ne se montre doux, juste et chaste, et ne contribue avec amour à la vraie fraternité, soucieuse non de blesser et de nuire, mais d'aider et de consoler.

    Vivement désireux que la Reine et Mère du peuple chrétien accueille ces vœux et réjouisse de sa paix la terre secouée par la haine et, après cet exil, nous montre à tous Jésus qui sera notre Paix et notre Joie pour l'éternité, à vous Vénérables Frères et à vos fidèles, Nous accordons de tout cœur, comme gage du secours du Dieu tout-puissant et comme preuve de notre affection, la Bénédiction Apostolique.

    Pie XII - Encyclique Ad Coeli Reginam §22-26, §36, §39.

  • Les religieux dans la seconde guerre mondiale ou la foi jusqu’au sacrifice

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    De KTO Télévision :

    La foi jusqu’au sacrifice : les religieux dans la seconde guerre mondiale

    04/05/2020

    Au cœur de la Seconde Guerre mondiale, des prêtres et des religieux ont donné leur vie pour la paix. Ils se sont battus avec héroïsme contre la barbarie. A travers de très nombreux témoignages et images d’archives, ce film nous transmet un magnifique message d’espoir ! Un grand moment de vérité !

  • « On ira tous au paradis » ? (21ème dimanche du TO)

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    Un homme vient demander à Jésus : Est-ce qu’il n’y aura que peu de gens qui seront sauvés ? Il y a 4 siècles, un courant spirituel appelé jansénisme avait répondu : oui, il y en aura peu. Sur les crucifix jansénistes, le Christ avait les bras très serrés sur le dessus de la tête, car il ne servait à rien qu’il ait les bras grand ouverts pour accueillir le peu de ceux qui seraient sauvés de la grande masse des réprouvés. De nos jours, à l’inverse, nous avons été endormis par une théologie à la Michel Polnareff, « on ira tous au paradis », une vision qui semble très positive, mais qui en réalité fait du paradis un enfer. Car de deux choses l’une. Ou bien le paradis consiste à vivre comme nous l’entendons, et alors vivre ainsi toute une éternité tournera au calvaire. Quand on peut vivre comme on veut pendant une semaine ou quinze jours, ça va, mais après commence l’ennui et le désir de fuir cette situation. Ce n’est pas pour rien que les jeunes retraités traversent une crise, alors qu’ils ont tant désiré ce moment où ils ne seraient plus contraints de rien. Quand je parle aux gens de l’éternité, beaucoup me disent craindre que ça risque d’être long. Ils ont raison : un paradis éternel où on vit comme on veut, ça sera un enfer. L’autre possibilité est que le paradis soit comme le dit la foi chrétienne : une vie d’amour, une contemplation de Dieu, l’auteur de tout bien et de toute beauté, lui qui est infiniment désirable, lui dont on ne se rassasiera jamais de goûter le visage, lui à qui l’éternité convient si bien car si on venait nous dire : « bientôt c’est fini », nous mourrions une deuxième fois d’être privés d’un si grand bien. Ce paradis a le bon contenu, mais si on est tous forcés d’y entrer, si on y va tous d’office, alors nous nous trouvons en présence d’un Dieu qui obligerait à l’aimer. Et ça, à nouveau, c’est l’enfer, car un amour obligé n’est plus de l’amour. Donc, c’est impossible de dire qu’on ira tous au paradis, et d’ailleurs on ne trouve cela nulle part dans l’Écriture.

    L’homme qui vient interroger Jésus demande : Combien ? Jésus lui répond d’une façon qui ressemble à « et toi ? » Le voilà renvoyé à son propre cœur, celui qui voulait faire un reportage général, mine de ne pas y toucher. Jésus dit à tous : « efforcez-vous », ou, mieux traduit : luttez, agonidzesthe ! Luttez, pour ne pas vous entendre dire un jour : éloignez-vous de moi, vous tous qui commettez l’injustice, c’est-à-dire vous tous qui méprisez Dieu et les hommes, qui mettez vos décisions et votre façon de vivre au-dessus de mes commandements.

    Contre qui ? Non pas contre d’autres, des gens qui nous en voudraient, comme je l’entends souvent de gens qui ont perdu la paix parce qu’ils se sont mis à chercher auprès de divers esprits ou voyants une consolation qu’ils ne trouveront qu’en se penchant sur leur propre comportement.

    Lutter contre nous-mêmes, nos tendances égoïstes, notre façon de dire toujours « moi moi moi », nos découragements, nos apitoiements sur nous-mêmes, notre désir de vivre comme tout le monde et de ne se tourner vers Dieu que quand on en a besoin. Lutter pour ne pas laisser son cœur s’endurcir, pour ne pas se fermer au pardon. Lutter pour entrer par la porte étroite !

    N’allez pas dire : « bah, le Seigneur est bon, il nous accueillera de toute façon, inutile de nous en préoccuper ». Jamais le Seigneur n’a parlé comme cela de la bonté du Père. Car c’est une attitude terrible que de compter sur la bonté de quelqu’un qu’on néglige, qu’on méprise. Quelle relation pourrait-il y avoir entre nous et lui ? Comment pourrons-nous le regarder face à face, celui qui nous a tant aimé et à qui nous avons dit : on verra bien ! Quelle relation d’amour pouvons-nous espérer si nous sommes entrés dans une telle attitude ? Heureusement, la miséricorde de Dieu est insondable ; tout n’est peut-être pas perdu pour les négligents… Prions pour nous-mêmes, que jamais nous ne nous asseyons au bord du chemin en disant : « c’est trop dur ». Que le Seigneur veuille bien nous relever ! Et prions pour tous ceux qui disent : on verra bien, si Dieu est bon ça passera comme ça… et qui sont en train de passer à côté de l’amour et de vivre dans une indifférence tragique dont on ne voit pas comment ils en sortiront.

  • "Seigneur n'y aura-t-il que peu de gens à être sauvés ?"; homélie pour le 21ème dimanche du temps ordinaire

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    Homélie du 21ème dimanche ordinaire année C

    (archive du 25 août 2013)

    Prédication du frère Alain Quilici op du couvent de Toulouse (source)

    Pensez-vous que la question qui est aujourd'hui posée à Jésus : Seigneur n'y aura-t-il que peu de gens à être sauvés ? soit bien judicieuse ? Quel intérêt y a-t-il à poser de telles questions et que voulez-vous que Jésus réponde ?

    S'il répond qu'il y aura énormément de gens sauvés, voire tout le monde, ne va-t-on pas en conclure qu'il n'y a pas de raison de s'en faire. Dieu est si bon qu'il sauvera tout le monde ! S'il répond qu'il n'y aura que peu de gens sauvés, cela risque de décourager le pauvre monde et d'amener les gens à se dire que c'est si difficile que ce n'est même pas la peine d'essayer.

    Aussi Jésus ne répond-il pas à cette question, trop générale, trop théorique, sans utilité. Il choisit plutôt de mettre son interlocuteur face à lui-même. Quand il lui dit : Efforcez-vous d'entrer par la porte étroite, il renvoie le questionneur à la seule question qui devrait vraiment l'intéresser et le toucher et qui est la question de son propre salut éternel.

    Jésus lui dit clairement et assez brutalement : méfie-toi, ce n'est pas gagné !

    Pour être sauvé, c'est-à-dire pour être admis à participer à la vie éternelle dans le royaume en communion avec Dieu, il ne suffit pas de faire partie du groupe, en l'occurrence ici du peuple élu. Il ne suffit pas de se satisfaire d'avoir mangé et bu en présence du Seigneur, comme qui dirait d'avoir participé à des repas paroissiaux ; ni d'avoir fait partie des foules qui l'ont entendu parler.

    Le salut dont parle Jésus n'est pas une affaire collective et impersonnelle ; c'est une affaire éminemment personnelle. Et tel est le sens de la porte étroite. Ce n'est pas tant une porte où tout le monde se précipiterait comme dans un entonnoir, ce qui serait démoralisant. Ce n'est pas non plus comme un portique d'aéroport où ne passeraient que ceux qui n'ont aucun bagage, ce qui serait moralisant.

    La porte est étroite en ce sens qu'on y passe un à un. Chacun compte pour un. Le salut que propose Jésus est une affaire personnelle entre lui et chacun de nous. C'est à chacun que Jésus adresse la parole, c'est à chacun qu'il tend la main, c'est de chacun qu'il attend une réponse.

    Il n'y a pas de raison de douter que chacun de ceux qui auront répondu à son appel, chacun de ceux qui l'auront suivi, même imparfaitement comme des pécheurs que nous sommes, comme de pauvres gens qui font ce qu'ils peuvent, il n'y a pas de raison de douter que celui-là ne soit bien accueilli comme fut bien accueilli le fils prodigue de la parabole.

    L'essentiel est de se rappeler qu'on ne se donne pas à soi-même le salut éternel. Beaucoup chercheront à entrer et ne le pourront pas , dit Jésus. Le salut on le reçoit de Dieu. C'est un don. Et ce don n'est pas réservé à une élite. Au contraire : Allez et de toutes les nations faites des disciples. Tous ceux qui croiront et seront baptisés seront sauvés. Ou comme disait la première lecture : je viens rassembler les hommes de toute nation et de toute langue.

    D'où l'importance de la mission, l'importance de l'évangélisation qui est toujours nouvelle. Chacun doit pouvoir entendre le message. Chacun doit pouvoir y répondre. Il est adressé largement à tout le monde, et à chacun personnellement.

    Voyez quel bonheur est le nôtre d'avoir entendu l'appel de Jésus et d'y avoir répondu, le bonheur d'avoir été baptisés et d'avoir avec Jésus une relation personnelle. Nous ne devons cesser de rendre grâce à Dieu de nous avoir rendus sensibles à son appel.

    Mais voyez aussi quelle responsabilité est la nôtre. Malheur à moi, si je n'évangélise pas, disait saint Paul. Nous ne devons pas être en paix tant qu'il reste ne serait-ce qu'une personne qui n'a pas entendu le message de l'évangile qui n'ait pas eu la possibilité d'y répondre.

    Alors peu importe de savoir s'il y aura peu ou beaucoup de gens sauvés. Ce n'est pas le nombre qui compte. C'est chacun qui compte aux yeux de Dieu.

    Chacun doit donner sa réponse. Le créneau est étroit. Il faut saisir l'occasion. Que le Seigneur achève en nous ce qu'il a commencé.

    Amen

  • Saint Bernard de Clairvaux, le dernier des Pères de l'Eglise (20 août)

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    ScanSaint-bernard.jpgLe mercredi 21 octobre 2009, lors de l'audience générale, le pape Benoît XVI a consacré sa catéchèse à saint Bernard :

    Chers frères et sœurs,

    Aujourd'hui je voudrais parler de saint Bernard de Clairvaux, appelé le dernier des Pères de l'Eglise, car au XII siècle, il a encore une fois souligné et rendue présente la grande théologie des pères. Nous ne connaissons pas en détail les années de son enfance; nous savons cependant qu'il naquit en 1090 à Fontaines en France, dans une famille nombreuse et assez aisée. Dans son adolescence, il se consacra à l'étude de ce que l'on appelle les arts libéraux - en particulier de la grammaire, de la rhétorique et de la dialectique - à l'école des chanoines de l'église de Saint-Vorles, à Châtillon-sur-Seine et il mûrit lentement la décision d'entrer dans la vie religieuse. Vers vingt ans, il entra àCîteaux, une fondation monastique nouvelle, plus souple par rapport aux anciens et vénérables monastères de l'époque et, dans le même temps, plus rigoureuse dans la pratique des conseils évangéliques. Quelques années plus tard, en 1115, Bernard fut envoyé par saint Etienne Harding, troisième abbé de Cîteaux, pour fonder le monastère de Clairvaux. C'est là que le jeune abbé (il n'avait que vingt-cinq ans) put affiner sa propre conception de la vie monastique, et s'engager à la traduire dans la pratique. En regardant la discipline des autres monastères, Bernard rappela avec fermeté la nécessité d'une vie sobre et mesurée, à table comme dans l'habillement et dans les édifices monastiques, recommandant de soutenir et de prendre soin des pauvres. Entre temps, la communauté de Clairvaux devenait toujours plus nombreuse et multipliait ses fondations.

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  • Zaïrois ? Ou Sarum ? La liturgie congolaise oubliée

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    Un article de Claudio Salvi (3 août 2022) lu sur le site du liturgical art journal:

    « L'utilisation zaïroise a fait l'actualité ces derniers temps , mais malgré un intérêt pour le Congo catholique , je crains d'en savoir trop peu pour commenter intelligemment. Peu d'utilité vient de la polémicité – de part et d'autre – qui s'acharne à promouvoir ou à critiquer diverses tentatives d'inculturation sans passer beaucoup de temps à étudier la culture en question. La culture est, après tout, au cœur du problème - et les cultures diffèrent. 

    Pour cette raison même, même quelqu'un de bien placé pour discuter de l'inculturation des Indiens d'Amérique du Nord le long du Saint-Laurent devrait garder une distance respectueuse lorsque les Indiens en question vivent le long de l'Amazone . Cependant, nous pouvons néanmoins souligner un universel important qui a malheureusement été absent de la plupart des discussions au cours des 50 dernières années. L'inculturation, nous dit-on, doit respecter la tradition locale . Et c'est vrai. Mais trop souvent, il ne s'agit que de tradition païenne ou laïque, et c'est là que s'insinue l'erreur fatale. Ce que l'inculturation doit en réalité respecter par-dessus tout, c'est la propre tradition catholique d'une culture .  

    Il faut remonter dans l'histoire, aussi loin que possible, jusqu'à la première rencontre entre la foi et la culture. Et puis nous retraçons comment la foi et la culture se sont entrelacées à travers les siècles, créant une Église locale qui était la fusion naturelle de ce processus. Et cela s'applique aussi bien aux Européens et aux Européens-Américains qu'aux Indiens d'Amérique ou aux Congolais.

    C'est une erreur de jugement titanesque de supposer qu'aucune fusion culturelle digne de mention ne s'est produite avant Vatican II. Et c'est manifestement le cas dans la région desservie par l'usage zaïrois.

    Le royaume de Kongo, fondé en 1390, a été visité pour la première fois par des missionnaires portugais sous le règne du roi João I en 1491. Sous son fils, le pieux Afonso I, le catholicisme est devenu la religion d'État, après quoi Kongo a été dûment reconnu comme un royaume catholique. par le Pape et les couronnes d'Europe. Une bulle pontificale du pape Urbain VIII autorisa même les missionnaires capucins à couronner les rois du Kongo selon le rite catholique du couronnement.

    Quiconque transplante sans discernement le modernisme européen blasé dans l'esprit des indigènes congolais pourrait être surpris par ce dernier fait. Mais les récits historiques indiquent que les Africains subsahariens ne méprisaient pas la pompe et la cérémonie de la liturgie baroque européenne - au contraire, ils semblaient y avoir été des participants assez enthousiastes.

    Le chroniqueur italien Filippo Pigafetta notait en 1591 que la cathédrale Sainte-Croix de M'Banza Kongo y était rattachée : « environ vingt-huit chanoines, divers aumôniers, un maître de chapelle et des choristes, outre qu'elle était pourvue d'un orgue, de cloches , et tout ce qui est nécessaire au service divin.

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  • Le rosaire : un symbole extrémiste ?

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    De Luca Volontè sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    Alerte libérale : le Rosaire est une " arme inappropriée "

    17-08-2022

    Le magazine "The Atlantic" qualifie la traditionnelle prière mariale, chère à saint Jean-Paul II, d'arme aux mains des ultraconservateurs et des extrémistes de droite. Les progressistes ont du mal à comprendre le "combat spirituel" et, trop occupés à se gargariser de "droits", ils ne se rendent pas compte que ce sont les chrétiens eux-mêmes qui sont attaqués.

    Pour les catholiques, y compris les Américains qui représentent 25 % de la population, le Rosaire est, comme le disait saint Jean Bosco, "aussi nécessaire à la bonne vie que le pain quotidien". Contempler, se souvenir, supplier, proclamer et se conformer au Christ avec Marie, comme l'a rappelé saint Jean-Paul II dans sa lettre apostolique Rosarium Virginis Mariae de 2002, dans laquelle il a réitéré l'urgence de prier le Rosaire au début du nouveau millénaire.  Eh bien, au lendemain d'une autre importante commémoration mariale, la solennité de l'Assomption au Ciel lundi dernier, un article paru dans le magazine libéral et démocratique TheAtlantic le 14 août accuse le Saint Rosaire d'être "devenu un symbole extrémiste".

    How the Rosary Became an Extremist Symbol" était l'accusation qui figurait dans le titre de l'article de Daniel Panneton. Le titre original a été atténué ces jours-ci, suite aux vives critiques qu'il a reçues, et la page du magazine se lit désormais comme suit : "Comment la culture extrémiste des armes à feu tente de coopter le rosaire". Un pas en arrière ? Pas du tout. Le titre a changé, le contenu reste le même. Pour l'auteur, de même que le fusil d'assaut AR-15 "est devenu un objet sacré pour les nationalistes chrétiens", de même "le Rosaire a acquis une signification militariste pour les catholiques radicaux-traditionnels".

    Le chapelet est considéré par une "frange extrémiste... comme une arme dans la lutte contre le mal", accusant même le commandant de la Garde suisse pontificale qui l'a appelé "l'arme la plus puissante du marché". Daniel Panneton, s'inspirant des analyses du jeune théologien et historien Massimo Faggioli, dans son récent livre sur Joe Biden et les catholiques, exalte l'abandon des "questions de vie" (principes non négociables) par le nouveau cours du pape François, dénonce un effort concerté pour intégrer "le catholicisme ultra-conservateur avec d'autres aspects de la culture d'extrême droite en ligne et fournir... un chemin vers la radicalisation et les attaques terroristes dans le monde réel". En bref, entre les mains de ce que l'on appelle les "catholiques ultra-conservateurs", comme les initiatives anti-LGBT ou anti-avortement, le Rosaire deviendrait "tout sauf saint".

    Bien entendu, l'auteur s'en prend également à la décision de la Cour suprême qui a annulé l'arrêt Roe v. Wade, affirmant que "le nationalisme chrétien est cimenté par des causes communes telles que l'hostilité envers les défenseurs du droit à l'avortement". Il convient de rappeler que Faggioli lui-même avait sévèrement critiqué l'appartenance catholique d'Amy C. Barret dans Politico, se faisant l'écho des cris de la gauche. L'Atlantic n'oublie que superficiellement que l'aversion pour les célébrations LGBTQ dans l'Église, les positions pro-vie des conçus et l'opposition au transgendérisme visant les enfants, signifient simplement que nous nous comportons comme des catholiques. Eric Sammons, rédacteur en chef de Crisis Magazine, a répondu que "le concept du Rosaire comme arme a une riche histoire dans l'Église catholique ; ce n'est pas une invention moderne... l'idée que nous sommes engagés dans une guerre, et que chacun de nous est appelé à être un soldat dans cette guerre".

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  • Le chapelet : une école bienfaisante

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    De France Catholique :

    Le chapelet : une école bienfaisante

    Fr. Élisée de Notre-Dame du Mont Carmel, ocd.

    13 juillet 2022

    © Mattes / CC by-sa

    Loin d’être un exercice fastidieux et répétitif, réciter des «  Je vous salue Marie  » a une vertu pacifiante insoupçonnée. Les explications d’un religieux carme.

    Après quelques «  Ave Maria  » murmurés au fil des mystères, les fidèles du Rosaire en font parfois l’expérience : un nuage de paix les entoure, une douceur qui vient de plus haut descend sur eux. Que se passe-t-il ? Ils entrent, sans le savoir, dans ce que sainte Thérèse d’Avila appelle la «  contemplation  » : une action plus sensible et profonde de l’Esprit Saint dans leur âme.

    Entrer en amitié avec Jésus

    Il faut le dire, car beaucoup ont pu le vérifier, la prière du chapelet, la méditation des mystères du Christ avec la Vierge Marie, est une véritable «  école d’oraison  », cette prière approfondie pratiquée et recommandée par tous les auteurs spirituels et les maîtres de l’art de la prière. Il n’est donc pas étonnant que des effets semblables s’y fassent sentir ! Comme dans l’oraison, celui qui prie le Rosaire est appelé à mobiliser toute son humanité pour entrer en relation d’amitié avec Jésus. Thérèse d’Avila, en enseignant à ses Sœurs le recueillement, les invite à toujours avoir une image du Seigneur vers laquelle se tourner. Voilà exactement ce que fait celui qui, avec Marie, contemple les mystères du Rosaire à chaque instant de la vie de Jésus : à la crèche, au Thabor, à Gethsémani ou au jardin de la Résurrection.

    Thérèse invite aussi à ne pas négliger la prière vocale pendant le temps d’oraison afin d’éviter les distractions et de recentrer l’attention sur la présence de Jésus toujours présent au fond de l’âme. Telle est la fonction bienfaisante des «  Je vous salue Marie  » entrecoupés de «  Notre Père  » et de «  Gloria  » qui, sans être rabâchés, ressemblent à une petite berceuse qui maintient l’esprit éveillé à la présence de celui qui est toujours là. Thérèse d’Avila insiste aussi sur le fait que le temps consacré à l’oraison est un temps durant lequel nous devons nous «  livrer  », nous donner, remettre entre les mains de Jésus le «  joyau  » de notre volonté.

    Celui qui récite le chapelet avec le cœur fait cela, et d’une manière très concrète : à chaque Ave qu’il égrène, il donne son cœur à Jésus par Marie. Il entre plus profondément dans l’intimité du cœur du Seigneur. Les conseils de Thérèse d’Avila dans le cadre de l’oraison peuvent donc être mis en pratique d’une manière très simple par la récitation du chapelet. Ces multiples regards posés sur le Seigneur, ces paroles d’amour répétées avec confiance, ces petits grains qui, égrenés avec foi, symbolisent le don toujours renouvelé de nous-mêmes, sont autant de «  supports  » humains sur lesquels la foi, l’espérance et la charité s’enracinent pour nous unir plus profondément à Jésus.

    Se laisser faire

    Que se passe-t-il donc lorsque, comme nous le disions, un «  nuage de paix  » semble nous envahir durant la récitation du chapelet. On pourrait dire que notre univers mental se retourne. Nous croyions que nous étions à l’origine de notre prière, nous découvrons alors que c’est le Seigneur qui nous attire. Nous pensions le regarder, nous découvrons que c’est lui qui porte son regard d’amour sur nous.

    Nous pensions lui parler, nous commençons alors à entendre le murmure silencieux de sa voix dans notre cœur. Nous pensions nous donner à lui et nous découvrons qu’en réalité, c’est lui qui répand dans nos cœurs le flot de sa grâce et qui se livre pour nous : à la crèche, à la Croix, dans le mystère de la Pentecôte, etc. C’est alors le moment de se laisser faire, de se laisser conduire par Marie, afin de recevoir en plénitude la grâce que le Seigneur souhaite nous donner.

    Certains pourraient éprouver des scrupules parce que, à ce moment-là, ils ont du mal à «  méditer  » avec précision sur les mystères. Saint Jean de la Croix les inviterait volontiers à ne pas se tracasser de cela. Ils entrent dans une manière de prier où ils doivent quelque peu «  lâcher  » leur ancienne méthode. La récitation du Rosaire devient plus douce, moins «  claire  », plus simple aussi. Ils doivent consentir à se laisser guider par Marie. Sans renoncer à faire mémoire de chaque mystère du Rosaire, ils peuvent les méditer d’une manière beaucoup plus épurée.

    Ceci dit, la frontière entre la prière du Rosaire et l’oraison n’est pas si étanche. Il n’est pas interdit à celui qui fait oraison quotidiennement d’égrener quelques «  Ave  » pour recueillir son attention. Un simple regard porté sur celle qui le regarde toujours avec un sourire maternel pourra l’aider à se recueillir. Par Marie, la grâce de Jésus lui sera donnée avec plus d’abondance.

    La prière du chapelet peut aussi devenir, à la manière de la «  Prière de Jésus  » dans l’Église d’Orient, une manière d’entrer dans une forme de prière continuelle : quelques «  Ave  », toujours présents sur la bouche et dans le cœur, le chapelet égrené sans ordre dans la rue, dans le métro ou avant de dormir, et la parole de Jésus s’accomplira alors en nous : «  Veillez donc et priez en tout temps  » (Lc 21, 36).

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    Un chapelet pour le monde

    Le 25 mars 2021 a été officiellement lancé, depuis le sanctuaire Notre-Dame de Myans en Savoie, le chapelet perpétuel pour le monde. Fruit de la prière de trois amies qui se demandaient comment protéger le monde déboussolé par la pandémie de Covid et les nombreuses attaques contre la vie, il est adapté aux malades, aux jeunes et aux enfants. Traduit en quatre langues et prié dans 45 pays. Pour y participer il suffit de s’engager à réciter le chapelet une fois par semaine. V. J.

    Inscription : chapeletperpetuelpourlemonde.org