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Spiritualité - Page 134

  • Un dominicain a œuvré des années à contrer la doctrine dévoyée et le système d’emprise des frères Philippe

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    De Marie-Lucile Kubacki sur le site de La Vie :

    « L’autre Philippe » : comment un cardinal a tenté d’empêcher le pire face aux frères Philippe

    Des deux enquêtes qui décortiquent le rôle et l’influence de Marie-Dominique et Thomas Philippe, y compris sur Jean Vanier, émerge la figure d’un autre religieux, Paul Philippe. Ce dominicain a œuvré des années depuis Rome à contrer leur doctrine dévoyée et leur système d’emprise.

    30/01/2023

    Que ressent-on lorsque l’on découvre la face obscure d’un ami et d’un frère que l’on croit connaître et avec qui on a partagé pendant plusieurs années une intimité spirituelle, faite de prières et de convictions communes ? Que fait-on de son amitié lorsque l’on se trouve en position de devoir juger quelqu’un qui nous a un jour fasciné ?

    Ces questions, Paul Philippe, dominicain et commissaire au Saint-Office, doit les affronter en 1952, lorsqu’il se retrouve à enquêter sur Thomas Philippe, un frère dominicain, du même âge que lui (ils sont nés tous les deux en 1905), originaire du Nord comme lui, formé dans la province des Dominicains de France presque au même moment que lui, et avec qui il a vécu et enseigné quatre années à Rome, de 1936 à 1940. Un ami dont il partage le patronyme, même s’il n’existe aucun lien familial entre les deux hommes. Difficile pourtant de ne pas noter l’ironie tragique de cette homonymie, dans une affaire où les histoires de famille jouent précisément un rôle aussi névrotique.

    Le « personnage central » de l’histoire

    L’homme a quelque chose de tragique et de fascinant. Fascinant au point que la commission d’étude mandatée par l’Arche internationale pour enquêter sur les abus commis par Jean Vanier lui dédie son rapport, et que Tangi Cavalin, auteur d’une autre enquête sur la responsabilité de l’ordre dominicain (publiée le 1er février au Cerf sous le titre l’Affaire), parle de lui comme du « personnage central » de l’histoire. En effet, il est celui qui permet la condamnation des frères Thomas et Marie-Dominique Philippe en 1956 et 1957, et qui jusqu’au bout s’est battu pour empêcher la réhabilitation du premier (le deuxième l’ayant été rapidement grâce à la protection du Maître de l’Ordre), de plus en plus difficilement au fil des ans.

    Dans cette affaire cauchemardesque, il aura essayé d’éviter le pire. Une référence lumineuse, même si l’homme n’est pas dépourvu de complexité. L’historien Antoine Mourges, membre de la commission d’étude pour le rapport consacré à Thomas Philippe, Jean Vanier et l’Arche, confie ainsi à La Vie avoir ressenti une réelle affinité avec Paul Philippe, dans son cheminement intellectuel : « Ce qu’il découvre lors de son enquête, témoigne-t-il, constitue un effondrement pour lui. Quand j’ai commencé à travailler sur le sujet, je me suis senti proche de lui : je vivais ce qu’il avait vécu. Tout ce en quoi croit Paul Philippe a été dévié par quelqu’un qu’il admire. »

    Amitié et communion idéologique

    L’admiration de Paul pour Thomas remonte à loin, aux années 1930, où le second était l’enseignant du premier « avant, rapidement, de devenir un confident privilégié », écrit Tangi Cavalin. « Le P. Paul a une admiration d’enfant, un vrai culte pour son P. Thomas Ph [ilippe] et il le chante trop », écrit le théologien moraliste Michel Labourdette à la fin de l’année 1936 (lettre citée dans le livre de Tangi Cavalin). Les quatre années romaines vont achever de les rapprocher, sous le haut patronage du théologien dominicain Réginald Garrigou-Lagrange, figure maîtresse à l’Angelicum, l’université pontificale dirigée par les Dominicains.

    C’est à cette époque que Thomas Philippe aurait eu une vision et vécu une sorte de « mariage mystique » avec la Vierge, en contemplant une fresque la représentant, la Mater admirabilis, à l’église de la Trinité-des-Monts, ce qu’il décrira plus tard comme l’expérience fondatrice dans l’élaboration de sa gnose érotico-mystique. Il partage sa dévotion avec Paul Philippe, en se gardant bien d’évoquer la dimension sexuelle qu’elle implique pour lui. En 1942, Paul écrit à Cécile de Jésus Philippe, sœur de sang de Thomas et prieure d’un monastère dominicain : « Comme tout cela est impressionnant, ne trouvez-vous pas ma Mère ? On sent tellement que Mater admirabilis fait tout, absolument tout ! » (lettre citée dans le rapport).

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  • Appartenir à un peuple pauvre et petit qui prend pour abri le nom du Seigneur (homélie pour le 4e dimanche du temps ordinaire)

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    L'homélie de l'abbé Christophe Cossement pour le 4ème dimanche du temps ordinaire (29 janvier 2023) :

    Voulez-vous réussir votre vie ? Faites confiance au Seigneur, il s’en occupe. Écoutez-le, il vous montrera le chemin. L’ambiance actuelle est morose. Beaucoup sont même tentés de se replier sur des petits bonheurs quotidiens, sans nourrir de grands projets. Un petit bonheur au jour le jour… Mais est-ce que cela peut tenir face aux orages de la vie ? Bien sûr, nous pourrions espérer une vie qui passe entre les gouttes, mais est-ce ainsi qu’on réussit sa vie ?

    Le temps que nous vivons nous apprend que les épreuves et les crises sont inévitables. Elles peuvent nous désespérer et nous replier sur nous-mêmes dans le cynisme ou l’arrogance ; ou bien elles peuvent nous rendre pauvres et petits et sont finalement une bénédiction. Tant de gens, aujourd’hui comme hier, se coupent de la source de la vie et s’enferme dans leur suffisance. Il n’y a rien de plus terrible que de réussir tout ce qu’on veut et de se l’attribuer. Comment rester humble dans ce cas ? Oui, on peut, mais c’est si difficile. Nous voyons tant de gens ne compter que sur eux-mêmes, et puis mépriser encore plus Dieu quand ça ne va pas. Que feront-ils lorsque le Seigneur se révélera à la fin du temps, ou bien quand ils paraîtront devant lui ? Oh quelle épreuve pour eux ! D’autres, qui n’ont pas moins d’orgueil, s’enferment dans des récriminations victimaires et vivent de critiquer les autres. Ils s’enfoncent dans la jalousie. Leur vie leur échappe tout autant. Eux aussi se coupent de la source de la vie et un jour ils le découvriront amèrement. Comment éviter cela ? Au milieu des crises de son temps, le prophète Sophonie affirmait que ceux qui seront peut-être à l’abri au jour de la colère du Seigneur, ce sont ceux qui cherchent le Seigneur dans la justice et l’humilité, un peuple pauvre et petit qui prend pour abri le nom du Seigneur.

    Soyons de ce peuple, en nourrissant la grande ambition d’être riches en vue de Dieu plutôt qu’aux yeux du monde. Jésus déclare heureux les pauvres, les doux, ceux qui pleurent, ceux qui sont persécutés, ceux qui sont rejetés à cause de lui. Ces jours-ci, nous avons lu que la lettre aux Hébreux s’adressait à des baptisés qui ont dû affronter « le dur combat des souffrances », insultes et brimades à cause de leur foi (He 10,32). Mercredi, au temple, on nous a rappelé à quel point 2022 a été une année terrible pour les chrétiens persécutés un peu partout sur la planète (voir le site internet de Portes Ouvertes). Chez nous, c’est dans le dénigrement insidieux de notre foi et l’ivresse matérialiste que nous devons vivre. Pour certains, dans la médecine, dans l’enseignement, dans le droit, cela devient très difficile de rester fidèle à l’enseignement de l’Église sur la vie et sur l’amour.

    Au milieu de cela, le Seigneur Jésus nous dit : heureux ! Qui est capable d’ouvrir ainsi les portes de la vie au milieu des impasses ? Lui seul, le maître de la vie, par notre foi. Nous sommes venus aujourd’hui auprès de lui. Disons-lui que c’est sa vie seulement qui peut nous faire vivre ! Pensons à ce qu’ont dû endurer les premiers chrétiens et avec quelle joie et quel soutien mutuel ils ont traversé cela, au point d’être si contagieux que l’Église sans cesse se multipliait.

    Oui, nous réussirons notre vie en suivant Celui qui est le chemin, la vérité et la vie. Chaque fois que nous sommes devant un choix, demandons-nous : qu’est-ce que l’Évangile nous dit ? Qu’est-ce que l’Église a déjà discerné à ce sujet ? Comment puis-je avancer dans la vraie lumière ? Cela nous coûtera peut-être beaucoup, mais le Seigneur ne nous abandonne pas et c’est ainsi que nous trouverons le bonheur. Bonne route !

  • "Comment ne pas te louer" : comment un chant catholique est devenu viral sur Tik Tok

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    Du site de la Libre :

    "Ma chanson passe en boîte de nuit" : comment un chant catholique, composé par un prêtre belge, est devenu viral sur TikTok

    ”Comment ne pas te louer” est la véritable tendance du moment sur les réseaux sociaux.

    28-01-2023

     
    Un rythme entraînant, des paroles à la gloire de Jésus et une sonorité gospel : c’est le combo gagnant du moment sur TikTok ! Si vous êtes sur le réseau social, vous n’avez pas pu passer à côté du tube “Comment ne pas te louer”.

    Les plus grands influenceurs de la plateforme, comme Maeva Ghennam, repartagent en masse cette chanson depuis quelques semaines. Et la bonne nouvelle, c’est que ce carton a un petit accent belge.

    En effet, le tube a en effet été composé il y a 15 ans par un prêtre belge passioné de musique, Aurélien Saniko.

    Celui qui a été le curé de la paroisse Saint-Jean-Baptiste à Molenbeek n’avait pas vu venir le phénomène. “Depuis, j’ai eu une pluie de messages provenant du monde entier, confie-t-il à nos confrères de RTL Info. Des gens m’ont remercié pour ce chant.”

    Au vu du succès de la chanson sur la toile, des DJ se sont amusés à en crééer des remix, qui passent même aujourd’hui en soirée. “Ce titre a transcendé la sphère religieuse pour se retrouver dans les boîtes de nuit, s’émerveille Aurélien Saniko. C’est merveilleux que les gens chantent et dansent l’amour.”

  • Le pape rappelle la valeur du mariage dans un discours aux auditeurs de la Rote

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    DISCOURS DE SA SAINTETÉ LE PAPE FRANCOIS AUX FONCTIONNAIRES DU TRIBUNAL DE LA ROTE ROMAINE* POUR L'INAUGURATION DE L'ANNÉE JUDICIAIRE

    Salle Clémentine, Vendredi 27 janvier 2023

    Chers auditeurs !

    Je remercie le doyen pour ses aimables paroles, et je vous salue cordialement, ainsi que tous ceux qui exercent des fonctions dans l'administration de la justice au Tribunal Apostolique de la Rote Romaine. Je vous réitère mon appréciation pour votre travail au service de l'Église et des fidèles, en particulier dans le domaine des affaires concernant le mariage. Vous y faites beaucoup de bien !

    Aujourd'hui, je voudrais partager avec vous quelques réflexions sur le mariage, car dans l'Église et dans le monde, il y a un fort besoin de redécouvrir le sens et la valeur de l'union conjugale entre l'homme et la femme, sur laquelle se fonde la famille. En effet, un aspect, certainement pas secondaire, de la crise qui touche de nombreuses familles est l'ignorance pratique, personnelle et collective, concernant le mariage.

    L'Église a reçu de son Seigneur la mission de proclamer la Bonne Nouvelle et elle éclaire et soutient également ce "grand mystère" qu'est l'amour conjugal et familial. L'Église dans son ensemble peut être considérée comme une grande famille et, de manière très particulière, à travers la vie de ceux qui forment une Église domestique, elle reçoit et transmet la lumière du Christ et de son Évangile dans la sphère familiale. À la suite du Christ qui est "venu" dans le monde "pour servir" (Mt 20,28), l'Église considère le service de la famille comme l'un de ses devoirs essentiels. En ce sens, l'homme et la famille constituent "le chemin de l'Eglise"" (Saint Jean Paul II, Lettre aux familles, 2 février 1994, 2).

    L'évangile de la famille rappelle le plan divin de la création de l'homme et de la femme, c'est-à-dire le "commencement", selon la parole de Jésus : "N'avez-vous pas lu que celui qui les a créés dès le commencement les a faits homme et femme, et qu'il a dit : "C'est pourquoi l'homme quittera son père et sa mère pour s'attacher à sa femme, et les deux ne feront plus qu'un" ? Ils ne sont donc plus deux mais un seul. Ce que Dieu a donc uni, que l'homme ne le sépare pas" (Mt 19, 4-6). Et cet être une seule chair fait partie du plan divin de la rédemption. Saint Paul écrit : "C'est un grand mystère, et je veux dire en ce qui concerne le Christ et l'Église !" (Ep 5, 32). Et saint Jean-Paul II commente : Le Christ renouvelle le premier dessein que le Créateur a inscrit dans le cœur de l'homme et de la femme et, dans la célébration du sacrement de mariage, il offre un "cœur nouveau" : ainsi, les époux peuvent non seulement surmonter la "dureté du cœur" (Mt 19, 8), mais aussi et surtout partager l'amour plénier et définitif du Christ, l'Alliance nouvelle et éternelle faite chair" (Exhortation apostolique Familiaris consortio, 22 novembre 1981, 20).

    Le mariage selon la Révélation chrétienne n'est pas une cérémonie ou un événement social, non ; ce n'est ni une formalité ni un idéal abstrait : c'est une réalité avec sa propre consistance précise, et non " une forme de simple satisfaction émotionnelle qui peut être construite de n'importe quelle manière ou modifiée à volonté " (Exhortation apostolique Evangelii gaudium, 24 novembre 2013, 66).

    Nous pouvons nous demander : comment est-il possible qu'il y ait une union aussi impliquante entre un homme et une femme, une union fidèle et éternelle, de laquelle naît une nouvelle famille ? Comment cela est-il possible, compte tenu des limites et de la fragilité de l'être humain ? Nous devons nous poser ces questions et nous permettre de nous interroger sur la réalité du mariage.

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  • Cardinal Sarah : "Personne ne peut nous interdire de célébrer l'Eucharistie"

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    De Riccardo Cascioli sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    UN NOUVEAU LIVRE

    Sarah : "Personne ne peut nous interdire de célébrer l'Eucharistie".

    24-01-2023

    Dans le nouveau livre qu'il a publié - Catéchisme de la vie spirituelle (Cantagalli) - le cardinal Robert Sarah indique un itinéraire de conversion à travers les sacrements comme moyen de construire une relation forte avec Dieu et de servir une Église en crise de foi. Placer l'Eucharistie au centre, sans laquelle nous ne pouvons pas vivre. 

    Si, depuis des années, l'Église vit dans la confusion, pour ne pas dire l'apostasie, ces derniers mois, nous avons assisté à une accélération qui ne peut que créer désorientation et amertume chez les simples fidèles. On parle beaucoup de la lutte contre les abus sexuels, puis on assiste impuissant à une méga-opération au plus haut niveau de l'Église pour protéger le père Marko Rupnik, jésuite et artiste, déjà reconnu coupable d'abus et dont l'excommunication a été mystérieusement levée en un temps record. Entre-temps, nous sommes confrontés à la possibilité réelle qu'un évêque qui épouse des thèses hérétiques devienne même le gardien de l'orthodoxie catholique : il s'agit de l'Allemand Heiner Wilmer, qui, en décembre, semblait destiné à diriger la Congrégation pour la doctrine de la foi, une nomination " freinée " par l'intervention auprès du pape d'une vingtaine de cardinaux, mais qui semble aujourd'hui à nouveau possible. Et encore, le triste spectacle qui se dégage du procès en cours au Vatican pour l'affaire du palais londonien au centre d'opérations financières très douteuses, dans lequel c'est l'image du pontife régnant lui-même qui est clairement écornée.

    Et ce ne sont là que quelques exemples de ce qui se passe - auxquels on pourrait ajouter la honte de la " voie synodale " allemande, la guerre contre la liturgie qui appartient à la tradition de l'Église, une préparation plus qu'ambiguë du Synode sur la synodalité, les révélations et dénonciations contenues dans les témoignages de ces semaines de Monseigneur Gänswein, des cardinaux Müller et Pell - et qui donnent l'idée d'une Église transformée en champ de bataille.

    Alors comment un simple croyant, mais aussi un consacré, un évêque et même un cardinal ne se laisserait-il pas entraîner dans des diatribes qui risque d'être toute " horizontales " ? Ne pas se laisser décourager par une Église qui semble obscurcir la présence du Christ au lieu de la révéler, dans laquelle la "trahison des apôtres", leur "souillure", comme l'a dit un jour le cardinal Ratzinger, est dramatiquement d'actualité ?

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  • François de Sales : à force d'aimer (une video sur KTO)

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    De KTO Télévision sur youtube :

    Pour commémorer les 400 ans de la mort de Saint François de Sales, rien de mieux que ce documentaire biographique qui revient sur la vie du saint savoyard du XVII° siècle. Loin d'être une simple évocation du passé, le film propose des repères à partir de la pensée de l'auteur de « l'Introduction à la vie dévote ». Comment François de Sales voyait et ressentait ? Quel était son parti pris ? Voilà l'enjeu du film qui vise à restituer toute l'actualité de sa spiritualité. La contemplation de la nature y tient une place centrale. Le bonheur aussi d'une vie harmonieuse qui ne s'obtient pas sans combat mais un combat patient, paisible et sans violence malgré les soubresauts de chaque instant. Ce film est une invitation donc à redécouvrir toute l'actualité de sa pensée. A passer du François de Sales historique, mort en 1622, au François de Sales maître de spiritualité pour notre temps. Une production Association de diffusion salésienne 2022 - Réalisée par Sébastien Garagnon

  • Seigneur, toi mon Père, comment puis-je me donner tout entier ? (homélie pour le 3ème dimanche du temps ordinaire)

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    Une homélie de l'abbé Christophe Cossement pour le 3ème dimanche du temps ordinaire (A) (archive 2020) :

    Les ténèbres reculent quand on se donne soi-même

    Quelles sont les ténèbres dans lesquelles nous marchons et sur lesquelles le Seigneur fait lever sa lumière ? On pourrait trouver pour chaque époque une collection de choses inquiétantes ou décourageantes qui ont assombri l’existence des gens. Jadis cela pouvait être les bruits de guerre aux frontières, la misère noire dans laquelle vivaient de nombreuses familles, l’enseignement inaccessible ou d’autres choses qui sont encore le lot de millions de personnes aujourd’hui. Les ténèbres où nous marchons en Occident, c’est aujourd’hui l’instabilité des familles, l’inquiétude climatique, la maltraitance des femmes, des enfants, la pornographie, la fascination pour le luxe, etc. Plus généralement, je vois naître chez de nombreux jeunes la question : quel est le sens de la vie ? Il n’y a rien qui me donne un grand désir de me donner totalement… Tout semble relatif, un peu usé, un peu terni.

    Toutes ces ténèbres renvoient à ce qu’il y a de sombre au plus intime de chacun, c’est-à-dire ce que l’on a appelé le péché : toute action volontaire où on ne cherche pas ce qui est bon et bien, mais uniquement ce qui plaît, ce qui rapporte, ce qui est utile. Car le péché c’est rarement faire le mal parce que c’est mal. C’est plutôt faire le mal parce que cela nous intéresse. Et plus subtilement, c’est s’arranger pour ne pas se poser la question de la bonté de ce qui nous attire et que nous projetons de faire. Alors tout devient relatif. On dira que c’est tellement compliqué d’y voir clair, et que tout le monde le fait. Et notre cœur n’a plus que des ténèbres à déguster, ce que l’on remarque à la vague insatisfaction qui s’empare de nous. Et qui malheureusement nous pousse souvent plus loin encore dans la recherche de ce qui nous plaît et nous est utile indépendamment de si c’est bien ou pas. La boucle est bouclée, nous sommes enfermés.

    Alors paraît le Christ. Il est la lumière qui se lève dans nos vies. Son message est simple : « Convertissez-vous, car le royaume des Cieux est tout proche ! » (Mt 4,17) Qu’est-ce que cela veut dire ? Quel changement — étymologiquement, quel « retournement » — les apôtres auront-ils à annoncer pour devenir « pêcheurs d’hommes » ? C’est un changement de perspective, où le « moi » n’est plus au centre de toutes les attentions, mais bien le « toi ». Le « toi » divin et le « toi » humain : aimer Dieu de tout son cœur et son prochain comme soi-même !

    Voilà comment la lumière vient dans le monde : en montrant le chemin du don de soi et en osant dire qu’il est bon qu’il aille jusqu’à la perte de sa propre vie. « Tout perdre pour tout gagner », voilà ce qui pourrait être le résumé de la Bonne Nouvelle au milieu des ténèbres qui étendent leur manteau sur notre cœur. Voilà le chemin pour avancer à contre-courant vers la lumière. Et à l’époque difficile que nous vivons, il me semble que nous ne pouvons pas nous contenter de demi-mesures. À chacun de nous de demander maintenant dans le silence : Seigneur, toi mon Père, comment puis-je me donner tout entier ?

  • Le mystère de la vocation

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    Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus (1873-1897)
    carmélite, docteur de l'Église
    MS A, 2 r°-v°

    (source)

    Le mystère de la vocation

    Je ne vais faire qu'une seule chose : commencer à chanter ce que je dois redire éternellement — « les miséricordes du Seigneur ! » (Ps 88,1). (...) Ouvrant le Saint Évangile, mes yeux sont tombés sur ces mots : « Jésus étant monté sur une montagne, il appela à lui ceux qu'il lui plut ; et ils vinrent à lui ». Voilà bien le mystère de ma vocation, de ma vie tout entière et surtout le mystère des privilèges de Jésus sur mon âme. Il n'appelle pas ceux qui en sont dignes, mais ceux qu'il lui plaît, ou comme le dit saint Paul : « Dieu a pitié de qui il veut et il fait miséricorde à qui il veut faire miséricorde. Ce n'est donc pas l'ouvrage de celui qui veut ni de celui qui court, mais de Dieu qui fait miséricorde » (Rm 9,15-16).Longtemps je me suis demandé pourquoi le bon Dieu avait des préférences, pourquoi toutes les âmes ne recevaient pas un égal degré de grâces, je m'étonnais en le voyant prodiguer des faveurs extraordinaires aux saints qui l'avaient offensé, comme saint Paul, saint Augustin, et qu'il forçait pour ainsi dire à recevoir ses grâces, ou bien en lisant la vie de saints que Notre Seigneur s'est plu à caresser du berceau à la tombe, sans laisser sur leur passage aucun obstacle qui les empêchât de s'élever vers lui... Jésus a daigné m'instruire de ce mystère. Il a mis devant mes yeux le livre de la nature et j'ai compris que toutes les fleurs qu'il a créées sont belles... Il a voulu créer les grands saints qui peuvent être comparés aux lys et aux roses ; mais il en a créé aussi de plus petits et ceux-ci doivent se contenter d'être des pâquerettes ou des violettes destinées à réjouir les regards du bon Dieu lorsqu'il les abaisse à ses pieds. La perfection consiste à faire sa volonté, à être ce qu'il veut que nous soyons.

  • L'Église compte six nouveaux Vénérables

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    De Vatican.News (Paolo Ondarza) :

    I sei nuovi Venerabili

    L'Église compte six nouveaux Vénérables

    Originaires d'Italie et d'Espagne, ils comprennent quatre prêtres, une religieuse et une laïque.

    Au cours de l'audience d'aujourd'hui avec le Cardinal Marcello Semeraro, préfet du Dicastère pour les Causes des Saints, le Pape François a autorisé la promulgation de décrets reconnaissant les vertus héroïques de six Serviteurs de Dieu qui deviennent ainsi Vénérables.

    Il s'agit de Miguel Costa y Llobera, Gaetano Francesco Mauro, Giovanni Barra, Vicente López de Uralde Lazcano, Maria Margherita Diomira del Verbo Incarnato et Bertilla Antoniazzi.

    Adoration eucharistique et dévotion mariale

    Chanoine de l'église cathédrale de Majorque par ordre de saint Pie X, Miguel Costa y Llobera a vécu en Espagne entre la seconde moitié du XIXe siècle et les deux premières décennies du siècle dernier. Né dans une famille noble et riche, il est devenu prêtre malgré l'opposition initiale de son père. Prédicateur et confesseur passionné, homme de prière et poète, il était également professeur d'archéologie sacrée et d'histoire de la littérature. Ceux qui l'ont connu l'ont décrit comme un "hombre muy piadoso e ilustrado".

    Father Miguel Costa y Llobera (1854–1922). Credit: Montanyes Regalades, public domain, via Wikimedia Commons
    Le vénérable serviteur de Dieu Miguel Costa y Llobera

    L'adoration eucharistique et la dévotion mariale étaient les piliers de sa vie spirituelle. Il vivait avec détachement la possession de biens terrestres, qu'il considérait comme un moyen d'aider les pauvres. Il accordait une attention particulière aux malades. Il est mort subitement, en réputation de sainteté, en 1922, alors qu'il prononçait le panégyrique à l'occasion du troisième centenaire de la canonisation de Sainte Thérèse d'Avila depuis la chaire de l'église des Carmes déchaussés de Majorque.

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  • Evocation de la famille Ulma, martyrisée par amour du prochain

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    D'Ermes Dovico sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    "Je vous parle de la famille Ulma, martyrisée par amour du prochain"

    20-01-2023

    La famille berceau de la foi, l'infinie dignité de la personne conçue, l'amour de Dieu, source de l'amour du prochain. Dans une interview accordée à La Bussola, le postulateur, le père Witold Burda, raconte l'histoire du couple Ulma et de ses sept enfants (dont un dans le ventre de sa mère), tués par les nazis pour avoir donné refuge à huit Juifs. Et explique comment le martyre de toute la famille a été reconnu.

    Wiktoria Niemczak Ulma con 5 dei suoi figli

    Wiktoria Niemczak Ulma avec cinq de ses enfants

    En décembre, l'Église a offert un grand cadeau aux fidèles et au monde entier en promulguant le décret reconnaissant le martyre du couple polonais Józef (Joseph) et Wiktoria (Victoria) Ulma et de leurs sept enfants qui ont été tués à Markowa le 24 mars 1944 - avec les huit Juifs qu'ils abritaient dans leur maison - par une escouade de gendarmes nazis. Cela signifie que bientôt, pour la première fois dans l'histoire, une famille entière, objet de dévotion depuis les premiers jours après leur mort, sera béatifiée. Et, également pour la première fois, un enfant encore dans le ventre de sa mère sera béatifié, puisque Wiktoria était enceinte le 24 mars, au stade final de sa grossesse. Cet enfant à naître, dont seul le Ciel connaît le nom, a ainsi reçu la palme du martyre, tout comme ses petits frères Stanisława (né en 1936), Barbara (1937), Władysław (1938), Franciszek (1940), Antoni (1941) et Maria (1942).

    Mais comment le martyre 'in odium fidei' est-il apparu ? La Bussola a interrogé le postulateur de la cause, le père Witold Burda.

    Père Burda, que savons-nous de la foi de la famille Ulma ?

    Józef et Wiktoria venaient de deux familles profondément chrétiennes. Les parents de Józef Ulma étaient des agriculteurs. L'un des frères de Józef, Władysław, témoigne : "Notre famille était simple, avec des parents croyants et une mère qui, dans les dernières années de sa vie, assistait à la Sainte Messe tous les jours. Nous étions quatre frères. Nos parents ont prié à la maison, et ensemble nous avons chanté un office dédié à la Vierge (...). Józef a également été élevé dans cette atmosphère spirituelle. Comme nous tous, il s'est approché des sacrements aux heures prévues".

    Nous disposons d'informations similaires sur Wiktoria et sa famille d'origine, où il était d'usage que quiconque s'adressait à eux reçoive de l'aide. Pour les fêtes, un colis contenant de la nourriture et d'autres choses était préparé pour les personnes dans le besoin.

    Ainsi, leurs familles respectives ont été le berceau de la foi de Józef et Wiktoria.

    Oui. Et en tant qu'enfants, ils ont voulu approfondir leur foi catholique, par la prière personnelle, la participation aux sacrements, en particulier la messe et la confession fréquente. En outre, ils étaient membres de plusieurs communautés religieuses et confréries existant alors à Markowa, leur ville natale. Ils se sentaient responsables du bien de la paroisse et de l'Église. Et tous deux, par exemple, appartenaient à la confrérie du Rosaire vivant.

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  • Lavaux Ste-Anne, 18 février : Journée Laudato Si

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    Bonjour à tous,

    Le samedi 18 février dès 9h15 et jusqu’à 17h, nous aurons la joie de nous retrouver à la Fraternité de Tibériade qui nous accueillera à Lavaux Ste-Anne, pour une nouvelle Journée Laudato Si.

    L’invité « phare » de cette rencontre sera Martin STEFFENS, philosophe et enseignant à Metz. Auteur de nombreux livres, il énonce clairement les défis du monde actuel et nous appelle à nous (r)éveiller. Son intervention aura comme titre :

    « Préparer aujourd’hui pour réparer demain ».

    Réflexions libres et philosophiques pour nous conscientiser à l’enjeu des crises.

    Le mot “réparer” est à la mode. On parle de réparer le monde, la nature, l’océan, le travail… Tout est-il donc cassé ? En panne ? Certaines choses le sont en effet, et il est bon de comprendre ce qui suscite aujourd’hui tant de peur et de souffrance.

    Mais redémarrer l’avenir ne se peut sans s’émerveiller et puiser la force dans des liens déjà existants - à commencer par ceux qui nous réuniront ce jour !

    L’intervention de Martin Steffens sera suivie du témoignage de David, qui avec sa femme Hélène et leurs 3 enfants, a fait le choix d’une vie simple mais remplie de l’essentiel. Engagés 7 ans dans les prisons pour mineurs à Madagascar, il nous témoignera du travail de « Grandir Dignement » l’ONG qu’ils ont fondée.

    Après le repas (auberge espagnole), vous pourrez choisir 1 atelier parmi les 5 qui vous sont proposés :

    1. Comment utiliser les Huiles essentielles dans la pharmacopée familiale ? Avec Jean-Philippe Vandenschrick
    Inscriptions par ici.

    2. Découverte de quelques plantes sauvages comestibles avec Etienne Marchot
    Promenade-cueillette avec passage sur/sous clôtures de prairies - prendre ses bottes et un sac en papier pour les plantes. Inscriptions par ici.

    3. Principes clés qui permettent de s’organiser au mieux pour devenir acteurs d’un nouvel avenir : comment créer des communautés [de laïcs] pour contribuer à la transition ? animé par Jean-François Berleur. Inscriptions par ici.

    4. Choix éthique dans les moyens de communications, se libérer de la surveillance numérique et des GAFAM ? Eric Feillet et Erick Mascart. Inscriptions par ici.

    5. Économie et Finance : la fin d’un système ? Découverte du concept de la Monnaie Libre, Carine Brochier. Ouverture d’un compte membre et processus de certification, Anne Snyers. Inscriptions par ici.

    La journée se clôturera vers 16h45, et pour ceux qui le souhaitent, par la célébration de l'Eucharistie avec la Communauté à 17h.

    Intéressé par cette journée ? Que vous reste-t-il à faire ?

    1. Cliquez sur le lien de l’atelier auquel vous souhaitez participer. (1 formulaire par participant). Le nombre de participants par atelier étant limité pour permettre à chacun d’en retirer un maximum, ne tardez donc pas à vous inscrire…
    2. Bloquez la date dans votre agenda.
    3. Partager cette invitation à vos amis et connaissances. Le changement se joue aussi avec les autres !

    En route vers un « nouveau monde »,

    Paix et Joie,

    A bientôt !

    Eric et Violaine, Nicolas et Agneszka, Fr. Cyrille, François et Carine.

    P.S. 1. D’autres précisions pratiques pour la journée seront envoyées à chaque participant, quelques jours avant la rencontre.

    P.S. 2. Et si vous le voulez, il y a aussi le lendemain, le dimanche, une occasion de prolonger nos rencontres et partages car la Fraternité de Tibériade organise son « Dimanche autrement » à la suite de la journée Laudato Si. (pas d’inscriptions pour le Dimanche voir site pour repas)

  • "La modernité veut une culture indépendante de la vérité." Un inédit de Benoît XVI

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    Du site de Radio Maria (traduction automatique) :

    La modernité veut une culture indépendante de la vérité. Un inédit de Benoît XVI

    "L'État occidental moderne se voit comme une grande puissance de tolérance qui rompt avec les traditions insensées et prérationelles de toutes les religions. C'est la prétention d'avoir toujours raison". Extrait du volume posthume de réflexions après la démission de B-XV

    Auteur : Joseph Ratzinger - Il Foglio
    Date de publication : 17 janvier 2023

    Nous publions un extrait de "Qu'est-ce que le christianisme ? Quasi un testamento spirituale", le livre posthume de Benoît XVI publié par Mondadori (204 p., 20 euros) qui sera en librairie à partir de vendredi. Ce livre rassemble les réflexions de Joseph Ratzinger après sa démission en février 2013.

    "(...) l'État moderne du monde occidental, d'une part, se considère comme une grande puissance de tolérance qui rompt avec les traditions insensées et prérogatives de toutes les religions. De plus, avec sa manipulation radicale de l'homme et la déformation des sexes par l'idéologie du genre, il s'oppose particulièrement au christianisme. Cette prétention dictatoriale à avoir toujours raison par une apparente rationalité exige l'abandon de l'anthropologie chrétienne et du style de vie jugé pré-rationnel qui en découle.

    L'intolérance de cette apparente modernité à l'égard de la foi chrétienne ne s'est pas encore transformée en persécution ouverte, et pourtant elle se présente de manière de plus en plus autoritaire, visant à obtenir, par une législation correspondante, l'extinction de ce qui est essentiellement chrétien. L'attitude de Mattathias - " Nous n'écouterons pas les ordres du roi " (législation moderne) - est celle des chrétiens. Le " zèle " de Mattathias, par contre, n'est pas la forme dans laquelle s'exprime le zèle chrétien. Le "zèle" authentique tire sa forme essentielle de la croix de Jésus-Christ. Enfin, essayons de tirer une sorte de conclusion de ce rapide examen de quelques-unes des étapes de l'histoire de la foi dans le Dieu unique de l'Ancien Testament. Tout d'abord, nous pouvons certainement affirmer qu'historiquement, le monothéisme se présente sous des formes très différentes.

    Elle ne peut donc pas être définie sans ambiguïté selon les mêmes critères modernes comme un phénomène unitaire. On ne parvient au monothéisme, au sens strict du terme selon son usage moderne, que lorsqu'il est lié à la question de la vérité. Cette transition en Israël se fait essentiellement à partir de l'exil, mais pas au sens propre de la réflexion philosophique. L'événement révolutionnaire, du point de vue de l'histoire des religions, a lieu avec l'assomption chrétienne de la foi en un Dieu unique, qui avait été préparée dans tout le bassin méditerranéen par le groupe des "craignant Dieu".

    L'affirmation définitive de la revendication universelle du Dieu unique était cependant encore entravée par le fait que ce Dieu unique était lié à Israël et n'était donc pleinement accessible qu'en Israël ; les païens pouvaient l'adorer en même temps qu'Israël, mais ne pouvaient pas lui appartenir pleinement. Seule la foi chrétienne, avec son universalité définitivement conquise par Paul, permettait désormais que le Dieu unique puisse aussi être concrètement adoré dans le Dieu d'Israël qui s'est révélé. La rencontre entre le "Dieu des philosophes" et le Dieu concret de la religion juive est l'événement, provoqué par la mission chrétienne, qui révolutionne l'histoire universelle. En dernière analyse, le succès de cette mission repose précisément sur cette rencontre.

    Ainsi, la foi chrétienne pouvait se présenter dans l'histoire comme la religio vera. La prétention du christianisme à l'universalité est fondée sur l'ouverture de la religion à la philosophie. Cela explique pourquoi, dans la mission qui s'est développée dans l'antiquité chrétienne, le christianisme ne se concevait pas comme une religion, mais avant tout comme une continuation de la pensée philosophique, c'est-à-dire de la recherche de la vérité par l'homme. Cela a malheureusement été de plus en plus oublié à l'époque moderne. La religion chrétienne est aujourd'hui considérée comme une continuation des religions du monde et est elle-même considérée comme une religion parmi ou au-dessus des autres. Ainsi, les "semences du Logos", dont Clément d'Alexandrie parle comme de la tension vers le Christ dans l'histoire pré-chrétienne, sont identifiées de manière générique aux religions, alors que Clément d'Alexandrie lui-même les considère comme faisant partie du processus de la pensée philosophique dans lequel la pensée humaine avance à tâtons vers le Christ.

    Revenons à la question de la tolérance. Ce qui a été dit, c'est que le christianisme se comprend essentiellement comme une vérité et qu'il fonde sur cela sa prétention à l'universalité. Mais c'est précisément là qu'intervient la critique actuelle du christianisme, qui considère la revendication de la vérité comme intolérante en soi. La vérité et la tolérance semblent être en contradiction. L'intolérance du christianisme serait intimement liée à sa prétention à la vérité. Cette conception est sous-tendue par le soupçon que la vérité serait dangereuse en soi. C'est pourquoi la tendance de fond de la modernité s'oriente de plus en plus clairement vers une forme de culture indépendante de la vérité.

    Dans la culture postmoderne - qui fait de l'homme le créateur de lui-même et conteste la donnée originelle de la création - il y a un désir de recréer le monde contre sa vérité. Nous avons déjà vu plus haut comment cette attitude même conduit nécessairement à l'intolérance. Mais en ce qui concerne la relation entre la vérité et la tolérance, la tolérance est ancrée dans la nature même de la vérité. En nous référant à la révolte des Maccabées, nous avons vu comment une société qui s'oppose à la vérité est totalitaire et donc profondément intolérante.

    En ce qui concerne la vérité, je me réfère simplement à Origène : "Le Christ ne remporte aucune victoire sur les personnes non volontaires. Il ne gagne que par la persuasion. Ce n'est pas pour rien qu'il est la parole de Dieu". Mais en fin de compte, comme contrepoids authentique à toute forme d'intolérance, se trouve Jésus-Christ crucifié. La victoire de la foi ne peut jamais être obtenue que dans la communion avec Jésus crucifié. La théologie de la croix est la réponse chrétienne à la question de la liberté et de la violence ; et en fait, même historiquement, le christianisme n'a remporté ses victoires que grâce aux persécutés et jamais lorsqu'il s'est rangé du côté des persécuteurs."