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Spiritualité - Page 140

  • Une émission KTO dans la série « La foi prise au mot » : l’Eglise en Afrique

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    Dans le cadre de la programmation spéciale autour de la venue du pape François au Congo et au Soudan du sud, Régis Burnet réunit deux experts de l’Eglise en Afrique pour évoquer non seulement l’histoire de l’évangélisation mais aussi ses enjeux aujourd’hui. L’annulation, ou plutôt le report du voyage du Pape, n’empêche pas KTO de proposer cette fois ci, pour les francophones d’Europe mais aussi pour les centaines de milliers d’Africains qui attendent avec beaucoup d’espoir cette visite, ce complément à notre programmation. Le bibliste Régis Burnet reçoit Jean Pirotte et Mathieu Zana.

  • Le pape François célèbre la messe dans le rite congolais : « La paix commence avec nous »

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    Lu sur le « national catholic register » :

    « Au milieu de chants, d'applaudissements et de danses sur de la musique congolaise traditionnelle, le pape François a célébré ce dimanche l'utilisation au Zaïre de la forme ordinaire du rite romain dans la basilique Saint-Pierre.

    Le pape a commencé son homélie le 3 juillet par le mot esengo , qui signifie « joie » en lingala, le créole d'origine bantoue parlé dans certaines parties de la République démocratique du Congo et par plus de 40 millions de locuteurs à travers l'Afrique centrale.

    Le pape François a célébré la messe pour la communauté congolaise de Rome le jour où il devait offrir la messe à Kinshasa avant que son voyage en Afrique ne soit annulé à la demande de ses médecins.

    Le pape, dont la mobilité a été limitée en raison d'une blessure au genou, est resté assis tout au long de la messe. François a présidé la liturgie de la Parole et a prononcé l'homélie. Mgr Richard Gallagher a offert la Liturgie de l'Eucharistie.

    "Aujourd'hui, chers frères et sœurs, prions pour la paix et la réconciliation dans votre patrie, dans la République démocratique du Congo blessée et exploitée", a déclaré le pape François.

    « Nous nous joignons aux messes célébrées dans le pays selon cette intention et prions pour que les chrétiens soient des témoins de paix, capables de surmonter tout sentiment de ressentiment, tout sentiment de vengeance, de surmonter la tentation que la réconciliation n'est pas possible, tout attachement malsain à leur propre groupe qui conduit à mépriser les autres.

    Le pape a souligné que le Seigneur appelle tous les chrétiens à être des "ambassadeurs de la paix".

    La République démocratique du Congo a connu une vague de violence ces dernières années. On pense que des dizaines de groupes armés opèrent dans la région orientale de la RD Congo malgré la présence de plus de 16 000 casques bleus de l'ONU. Les évêques catholiques locaux ont appelé à plusieurs reprises à la fin de l'effusion de sang.

    "Frère, soeur, la paix commence par nous", a déclaré le pape François.

    "Si vous vivez dans sa paix, Jésus arrive, et votre famille, votre société change. Ils changent si votre cœur n'est pas en guerre en premier lieu ; il n'est pas armé de ressentiment et de colère ; il n'est pas divisé ; il n'est pas double ; ce n'est pas faux. Mettre la paix et l'ordre dans son cœur, désamorcer la cupidité, éteindre la haine et le ressentiment, fuir la corruption, fuir la tricherie et la ruse : c'est là que commence la paix.

    La paix devait être un thème clé du voyage annulé du Pape en Afrique. Le pape François prévoyait de passer du 2 au 5 juillet dans les villes congolaises de Kinshasa et Goma et du 5 au 7 juillet dans la capitale sud-soudanaise Juba.

    Après que le Vatican a annoncé que le voyage était reporté en raison du traitement médical en cours pour la douleur au genou du pape, le pape Franics a déclaré le 13 juin : « Nous amènerons Kinshasa à Saint-Pierre, et là nous célébrerons avec tous les Congolais à Rome, il y en a beaucoup. »

    Environ 2 000 personnes étaient présentes à la messe inculturée dans la basilique Saint-Pierre le premier dimanche de juillet.

    Des femmes vêtues de robes traditionnelles aux couleurs vives ont chanté et dansé en priant le Gloria. Les gens ont applaudi et crié alors que l'archevêque Gallagher encensait l'autel principal.

    Les cadeaux ont été apportés à l'autel dans une procession dansante. Les sœurs religieuses sur les bancs se sont déplacées d'un côté à l'autre au rythme de la musique.

    A la fin de la messe, le pape François a salué quelques membres de la communauté congolaise locale depuis son fauteuil roulant.

    « Que le Seigneur nous aide à être missionnaires aujourd'hui, en compagnie de frère et sœur ; ayant sur ses lèvres la paix et la proximité de Dieu ; portant dans le cœur la douceur et la bonté de Jésus, l'Agneau qui enlève les péchés du monde », a déclaré le Pape.

    L'utilisation au Zaïre de la forme ordinaire du rite romain est une messe inculturée formellement approuvée en 1988 pour les diocèses de ce qui était alors connu sous le nom de République du Zaïre, aujourd'hui République démocratique du Congo.

    Seule célébration eucharistique inculturée approuvée après le Concile Vatican II, elle s'est développée suite à un appel à l'adaptation de la liturgie dans Sacrosanctum Concilium , Constitution de Vatican II sur la Sainte Liturgie.

    Dans un message vidéo en 2020, le pape François a déclaré : "L'expérience du rite congolais de la célébration de la messe peut servir d'exemple et de modèle pour d'autres cultures".

    Très bien.  Ayant vécu et participé à bien des messes au Congo, je comprends la signification du rite « zaïrois », forme locale du rite romain qui comporte, avec l’usage abondant des encensoirs, des gestes processionnaux sacralisés en cadence, l’invocation eschatologique des ancêtres basantu, l’aspersion d'eau bénite, la préparation pénitentielle et le rite de paix (réconciliation) placés à la fin de la messe des catéchumènes, juste avant l'offertoire et, autre caractéristique de la foi d’un monde spontané, un dialogue vigoureux de la parole entre célébrants et fidèles, comme au temps de saint Augustin en Afrique du Nord…et sans oublier les chants latins restés populaires dans la culture héritée des missionnaires (voir ici les gamins devant la cathédrale Notre-Dame de la Paix à Bukavu :)

    Mais alors je ne comprends pas pourquoi le pape actuel refuse d’accepter dans nos régions des formes rituelles issues de la tradition qui font partie du patrimoine tridentin occidental : a fortiori lorsqu’on ne lui conteste nullement la légitimité, en soi, du missel conciliaire de 1970. La querelle obstinée que soulève à cet égard le pape François -là où, c'est un fait, son prédécesseur ne voyait aucune difficulté à l’idée à faire coexister deux formes du rite-  me semble un mystère…

    JPSC

  • Liturgie : un nouveau coup porté à la tradition (et au Concile)

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    De Luisella Scrosati sur le site de la Nuova Bussola Quotidiana :

    Liturgie, nouveau coup porté à la tradition (et au Concile)

    30-06-2022

    Dans la lettre apostolique Desiderio Desideravi, François montre qu'il veut mettre une pierre tombale sur l'ancien rite au nom du Concile, mais on ne peut pas ignorer que la réforme est allée bien au-delà de la Constitution sur la liturgie, voire même contre elle. Et sa mise en œuvre a été encore pire.

    Dans celui de Rome, ils semblent ne pas digérer les critiques croissantes qui s'élèvent depuis des mois contre le Motu Proprio Traditionis Custodes. La Lettre apostolique Desiderio Desideravi que le Pape François a signée hier, en la solennité des Saints Pierre et Paul, consacrée à la formation liturgique du peuple de Dieu, revient sur le point fondamental du Motu Proprio d'il y a presque un an, à savoir la volonté de mettre un coup d'arrêt à l'Ancien Rite. Dans la conclusion de la lettre, le Pape montre qu'il a fait les frais de la critique croissante, mais au lieu de revenir sur ses pas, il tente de jeter de l'eau sur le feu en exhortant les gens à abandonner la polémique "pour écouter ensemble ce que l'Esprit dit à l'Église" (n. 65) et préserver la communion.

    Le problème, c'est que c'est précisément la Lettre apostolique qui fournit le combustible qui a alimenté la controverse de ces derniers mois, ainsi que les conditions d'une déchirure plus étendue de la communion ecclésiale. On pourrait souscrire à de nombreux paragraphes de Desiderio Desideravi : l'importance du silence (n. 52), de l'ars celebrandi (n. 49 et suiv.), d'éviter tout personnalisme dans le style de célébration (n. 54). On appréciera également la réflexion sereine sur la théologie liturgique. Mais il y a des problèmes graves qui ne peuvent pas être passés sous silence et qui vont nécessairement accroître les critiques sur la "ligne liturgique" de ce pontificat, surtout depuis qu'Arthur Roche a pris les rênes du Dicastère compétent.

    Premier problème. Selon François, l'acceptation de la réforme liturgique est une condition nécessaire à l'acceptation du Concile Vatican II. Dans le rejet de la réforme, il voit un problème ecclésiologique : "Le problème est avant tout ecclésiologique. Je ne vois pas comment on peut dire que l'on reconnaît la validité du Concile [...] et ne pas accepter la réforme liturgique née de Sacrosanctum Concilium, qui exprime la réalité de la liturgie en lien intime avec la vision de l'Église admirablement décrite par Lumen Gentium " (n. 31). Il est vrai que certains soutiennent que la réforme liturgique est une expression de Vatican II et qu'elle doit donc être rejetée ; mais on doit reconnaître qu'il existe d'autres positions qui montrent comment, en réalité, la réforme est allée bien au-delà, voire à l'encontre, des indications de Sacrosanctum Concilium. Et la réforme telle qu'elle est concrètement mise en œuvre est encore pire.

    Il serait bon de comprendre quand et où les Pères du Concile ont demandé l'abolition de la Septuagésime, de l'Octave de la Pentecôte, des Rogations, des Quatre Temps (en vérité laissés ad libitum à la décision des conférences épiscopales paresseuses), la refonte des rites de l'Offertoire. Tout comme il ne serait pas mauvais de comprendre sur la base de quel texte du Concile la langue latine n'est plus utilisée et comment le chant grégorien, de chant propre de la liturgie romaine (SC, 116) en est devenu le parent pauvre. Même d'un point de vue historique, on ne peut nier le fait que le Missel qui s'est le plus rapproché des indications de SC est, indépendamment de l'appréciation, celui de 1965 et non celui de 1969.

    De cette manière, le Saint-Père ne fait que méconnaître, sans même accepter une confrontation constructive, toutes les positions critiques à l'égard de certains aspects de la réforme, qui ne visent toutefois pas à rejeter Vatican II. On ne voit pas pourquoi certains textes ne pourraient pas faire l'objet d'une amélioration et, dans les parties non dogmatiques, d'une reconsidération. Par conséquent, si l'on veut vraiment éteindre la controverse et reconstruire la communion ecclésiale sur la liturgie, il faut au moins écouter respectueusement les positions opposées, et non les disqualifier d'emblée comme anti-conciliaires.

    La suite du paragraphe 31 soulève le deuxième problème majeur de la Lettre Apostolique : "Pour cette raison - comme je l'ai expliqué dans la lettre envoyée à tous les évêques - j'ai estimé qu'il était de mon devoir d'affirmer que "les livres liturgiques promulgués par les Saints Pontifes Paul VI et Jean-Paul II, conformément aux décrets du Concile Vatican II, sont l'unique expression de la lex orandi du Rite Romain" (Motu Proprio Traditionis custodes, art. 1)". Avec tout le respect dû à l'autorité papale, le pape ne peut effacer la réalité par une simple déclaration. Car tôt ou tard, il faudra répondre à certaines questions élémentaires : si les livres issus de la réforme liturgique sont la seule expression du rite romain, qu'en est-il des livres liturgiques de 1962, en usage par autorisation expresse même du Pontife actuel ? Qu'expriment-ils ? Et avant la réforme, qu'exprimaient ces livres liturgiques ? Le fait que le rite romain n'ait pas commencé avec le Concile Vatican II est un fait avec lequel il faudra se réconcilier tôt ou tard. Et en tirer les conséquences.

    Troisième problème. Pour les deux contenus mentionnés ci-dessus, François se place dans une position de rupture définitive avec le pontificat de Benoît XVI. Qui, d'ailleurs, n'est pas mentionné une seule fois dans la lettre apostolique, alors qu'il a fait de la question liturgique le cœur de son pontificat. C'est mieux ainsi, plutôt que de le tirer par la tunique, comme cela a été fait dans Traditionis Custodes, afin d'affirmer que travailler dans une direction diamétralement opposée à ce que Benoît a fait ne signifie pas aller contre la ligne qu'il a tracée. Tentative ratée d'équilibrage mental. Si le Motu proprio a effectivement décapité l'héritage du pape Benoît, Desiderio desideravi enterre son cadavre. Comment, alors, appeler à la fin de la controverse pour retrouver la communion ecclésiale ? Si un pontife décide de rompre complètement avec son prédécesseur, comment peut-il alors faire appel à la communion ? Si un pontife désavoue ce que l'Esprit a inspiré à son prédécesseur, comment peut-il appeler à écouter l'Esprit ?

    Enfin, il y a un problème de proportion. François s'en prend encore une fois aux "dentellières", en répétant que "la redécouverte continuelle de la beauté de la liturgie n'est pas la recherche d'un esthétisme rituel qui ne prend plaisir qu'à soigner la formalité extérieure d'un rite ou se satisfait d'une scrupuleuse observance rubriquée" (n° 22). Après avoir jeté la pierre, il retire immédiatement sa main, expliquant que "cette déclaration ne veut en aucun cas approuver l'attitude opposée qui confond la simplicité avec une banalité bâclée, l'essentialité avec une superficialité ignorante, le caractère concret de l'action rituelle avec un fonctionnalisme pratique exagéré". Au contraire, "chaque aspect de la célébration doit être pris en compte [...] et chaque rubrique doit être observée" (n. 23).

    Très bien. Il faudrait cependant que ce souci des formulaires et des rubriques se traduise par quelque chose de concret. Au lieu de cela, jusqu'à présent, il n'y a eu qu'une sévérité systématique envers ceux qui sont liés à un rite qui connaît des siècles d'histoire, tandis qu'on n'a pas bougé un ongle pour freiner les abus liturgiques continus qui se produisent de toutes parts dans ce qu'il considère comme la Messe du Concile : des évêques qui entrent dans l'église à bicyclette, des mots du Missel modifiés, des vêtements liturgiques rendus facultatifs, des homélies prononcées par des laïcs, et peut-être même des gays, des prêtres habillés en clowns, des danses de toutes sortes, des horreurs architecturales et musicales. Si le pape utilisait la moitié de la détermination dont il fait preuve dans la persécution des "traditionalistes" pour résoudre le problème des abus, nous serions déjà sur la bonne voie. Et la sincérité de ses affirmations serait crédible. Au lieu de cela, pour les abus liturgiques graves, répétés et croissants, juste une oreille timide ; pour ceux qui aiment l'ancienne Messe, la condamnation à l'extinction.

  • C’est Jésus, le Seigneur, qui est le prince de la paix (14ème dimanche du temps ordinaire)

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    Une homélie de l'abbé Christophe Cossement publiée sur son blog :

    C’est de Dieu que vient la paix

    homélie du 14e dimanche C, 3 juillet 2022

    Notre cœur, qui est fait à l’image de Dieu, cherche la paix. Même un monde coupé de Dieu cherche la paix, dans le « vivre-ensemble » et dans un certain accord entre les nations. Mais c’est souvent une paix sans but, ou avec un but purement matérialiste : la paix pour pouvoir jouir sans crainte des biens de la terre et de toutes les possibilités de la société de consommation. C’est une paix qui ne conduit nulle part et qui est toujours menacée. Pire encore, c’est une paix à laquelle on sacrifie la vérité et pour laquelle on est prêt à accepter beaucoup d’injustices. On se donne bonne conscience à coup de slogans, comme on en est abreuvés continuellement. On parle de sauvegarder notre pouvoir d’achat, qu’importe ce qui arrive aux jeunes des pays du Tiers Monde… On ne se souciera d’eux que lorsqu’ils deviennent des migrants… qu’importe ce qui arrive aux bébés tués légalement dans le sein de leur mère, pourvu que chacun puisse décider ce qu’il veut ! Parce qu’au fond de nous quelque chose refuse ce genre de paix, il nous faut nous demander : d’où nous vient la paix ? Qui peut donner la paix ? Pourquoi la paix est-elle désirable ?

    L’Écriture nous présente la paix comme une œuvre de Dieu. Il dirige cette paix vers Jérusalem, c’est-à-dire la ville de Dieu, c’est-à-dire l’Église. Dieu dirige sa paix vers son Église, et elle en jouit lorsqu’elle laisse Dieu habiter dans ses pensées, ses décisions. La vie de foi de l’Église est un réservoir de paix pour le monde entier. Enseignés par l’Église, notre cœur est dans la paix, car nous savons qui nous sommes : des enfants de Dieu ; et où nous allons : vers le bonheur éternel.

    Cette paix ne vient pas dans un monde blessé par le mal seulement comme une pluie sur un sol craquelé par la sécheresse. Il en a coûté à Dieu de nous apporter cette paix, car elle concerne des cœurs qui ont choisi de se fermer à la paix et à la vérité. Ainsi, cette paix fut gagnée par le Seigneur mis en croix. C’est là qu’il acquiert ses lettres de noblesse, là que nous découvrons la profondeur étonnante de son être et de son action, là que se réalise le souhait des anges à la crèche : « gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes qu’il aime ». Sur la croix, dans ce que nous appellerions la déchéance de la souffrance, Jésus montre qu’il est Seigneur et il réalise sa souveraineté sur les forces du mal. Là, le diable est défait, la paix a gagné. Cette semaine, dans la lecture de l’Évangile, nous avons découvert que Jésus montre qu’il est Seigneur en relevant le paralytique dont il voulait pardonner les péchés. Saint Paul rappelle qu’il est Seigneur en mourant sur la croix et en se laissant ressusciter par son Père. Les premiers chrétiens ont tenu terriblement à cela : c’est Jésus qui est le Seigneur, et pas l’empereur ou telle ou telle divinité dont vous attendez la paix civile et la prospérité. Ils ont affirmé contre vents et marées, au péril de leur vie, que le Seigneur c’est Jésus crucifié et ressuscité, c’est lui et personne d’autre qui mérite nos hommages, car c’est lui qui nous donne la paix. Nous avons fêté cette semaine tous ces martyrs des premières décennies du christianisme qui ont préféré qu’on les tue plutôt que de mettre leur foi en sourdine ; notre foi repose sur le témoignage qu’ils ont rendu au Christ en donnant leur vie comme lui.

    Maintenant nous ne sommes plus contraints de rendre un culte à l’empereur ou aux divinités romaines. Mais cela est redevenu difficile et risqué de redire : c’est Jésus qui est le Seigneur, le prince de la paix. Nous nous sentons à nouveau comme ceux qui pleuraient sur Jérusalem en la voyant perdre la paix. Nous nous sentons comme des brebis envoyées au milieu des loups. Mais c’est le moment de rendre témoignage dans notre monde qui parade de nouvelles divinités dont il attend le bonheur mais qui lui ôtent la vie : notre monde qui porte l’avortement comme un signe de salut ; notre monde qui divinise la liberté d’expression au point de la laisser écraser la famille sous toutes sortes de tentations et de diktats rabâchés par la TV, les séries, etc. Notre monde qui se plaît à désorienter les jeunes en leur faisant croire qu’il n’y a rien qui a de la valeur sinon de faire ce qui nous plaît, c’est-à-dire succomber aux ténèbres qui nous inspirent obstinément.

    Et nous, nous venons dire : Jésus est le Seigneur ! La vie que Dieu nous donne a une valeur immense, et nous la développons si nous mettons l’évangile en pratique, tandis que nous la perdons si nous l’ignorons.

    Cette paix ne se trouve pas dans des livres. Elle est annoncée par les envoyés de Dieu. Que l’Esprit Saint suscite toutes sortes d’envoyés pour aujourd’hui ! À commencer par les futurs prêtres dont notre Église a tant besoin pour rayonner de la paix de Dieu. Je confie cela à votre prière.

  • La moisson est abondante...

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    Dimanche 3 Juillet
    Quatorzième dimanche du temps ordinaire 

    L’Homélie sur la Moisson Abondante de Saint Jean Chrysostome « Quand l'agriculteur sort de chez lui pour aller faire la moisson » (source) : 

    « Quand l'agriculteur sort de chez lui pour aller faire la moisson, il déborde de joie et resplendit de bonheur. Il n'envisage ni les peines ni les difficultés qu'il pourra rencontrer. Ayant en tête la moisson qui va lui revenir, il court, il se hâte de faire la récolte annuelle. Absolument rien ne peut le retenir, l'empêcher ou le faire douter de l'avenir : ni pluie, ni grêle, ni sécheresse, ni légions de sauterelles malfaisantes. Ceux qui s'apprêtent à moissonner ne connaissent pas ces inquiétudes, si bien qu'ils se mettent au travail en dansant et en bondissant de joie. Vous devez être comme eux et aller par toute la terre avec une joie beaucoup plus grande encore. C'est la moisson qui l'emporte. La moisson que vous avez à faire est très facile, elle vous attend sur des champs tout préparés. Le seul effort qui vous est demandé est de parler. Prêtez-moi votre langue, dit le Christ, et vous verrez le grain mûr entrer dans les greniers du roi. C'est pourquoi il envoie ses disciples en disant : « Moi, je suis avec vous tous les jours jusqu'à la fin du monde » (Mt 28,20). C'est lui qui rendait faciles les choses difficiles. Les apôtres réalisaient d'une manière visible la parole du prophète : « Moi, je marcherai devant toi et j'aplanirai les hauteurs » (Is 45,2). Le Christ marchait devant eux, et il rendait la route facile. Amen. » 

    Saint Jean Chrysostome (345-407)

    Jean-Chrysostome.jpg

  • Rencontre avec le Père Pedro, "l'abbé Pierre de Madagascar"

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    De sur le site de La Libre :

    "La vie vaut la peine d’être vécue, mais en combattant, pas en étant un simple consommateur"

    On l’appelle "l’abbé Pierre" de Madagascar. Le père Pedro a fondé l’association Akamasoa. En 33 ans, pour les plus pauvres, celle-ci a permis de construire 22 villages, des écoles, des hôpitaux, des stades qui ont déjà permis de soutenir plus de 500 000 Malgache. Entretien avec un homme au destin hors du commun.

    J'ai compté. En 33 ans, j'ai participé à plus de 3 100 réunions avec Akamasoa. Et chaque fois, cela va assez fort : ce ne sont pas des réunions avec des petites voix…" On veut bien le croire. Avec ses larges épaules, sa poignée franche, son regard droit, sa voix rocailleuse et sa large barbe, le père Pedro Opeka n'est pas homme à se laisser faire. Inutile également d'attendre qu'il s'étale en de complaisantes théories : "mon bureau, c'est la rue", souligne-t-il les manches retroussées. De passage en Belgique pour encourager les Occidentaux à envoyer de l'argent à son association Akamasoa, il revient sur 33 ans d'aventures. En 1989, au large de la capitale Antananarive, il découvre que des milliers de personnes vivent sur une décharge à ciel ouvert. Il se met à les aider. Aujourd'hui 3 000 maisons, des écoles, des hôpitaux ont été bâtis et ont permis à 500 000 Malgaches de trouver de l'aide.

    Lire la suite sur le site de La Libre

  • En juillet, le Pape François invite à prier pour les personnes âgées

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    De Vatican News :

    En juillet, le Pape François invite à prier pour les personnes âgées

    Dans son intention de prière pour le mois de juillet, le Saint-Père invite à prier pour que l’expérience et la sagesse des personnes âgées aident les jeunes à regarder l’avenir avec espérance. Le Pape François rappelle que les personnes âgées «ont une grande responsabilité envers les nouvelles générations».

    Cette intention de prière, présentée par La Vidéo du Pape, coïncide avec la célébration de la 2e Journée Mondiale des grands-parents et des personnes âgées, qui aura lieu le dimanche 24 juillet à Rome et dans tous les diocèses du monde autour du thème «Ils portent encore des fruits dans la vieillesse» (Ps 92, 15).

    L’indulgence plénière offerte pour la Journée des grands-parents et des personnes âgées

    Voici la transcription des paroles du Saint-Père: 

    «Nous ne pouvons pas parler de la famille sans parler de l’importance que les personnes âgées ont parmi nous. Nous n’avons jamais été aussi nombreux dans l’histoire de l’humanité, et nous ne savons pas comment bien gérer cette nouvelle étape de la vie. Il y a de nombreuses propositions d’assistance pour vivre la vieillesse mais peu de projets d’existence. 

    En tant que personnes âgées, nous sommes particulièrement sensibles à l’attention à l’autre, à la réflexion et à l’affection. Nous sommes, ou pouvons devenir, des maîtres de tendresse. Et à quel point ! 

    Dans ce monde habitué à la guerre, nous avons besoin d’une véritable révolution de la tendresse. À cet égard, nous avons une grande responsabilité envers les nouvelles générations. 

    Souvenons-nous que les grands-parents et les personnes âgées sont le pain qui nourrit nos vies et la sagesse cachée d’un peuple. Et c’est parce qu’il convient de les fêter, que j’ai instauré une journée qui leur est consacrée. 

    Prions pour les personnes âgées, afin qu’elles se transforment en maîtres de tendresse et que leur expérience et leur sagesse aident les plus jeunes à regarder l'avenir avec espérance et responsabilité.»

    Le Pape François consacre actuellement aux personnes âgées son cycle de catéchèses, prononcées au cours de l'audience générale du mercredi. 

  • Liturgie : “Abandonnons nos polémiques”

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    Lu sur le site web « Riposte Catholique »

    francois_la_nacion.jpg« Le pape François vient de publier une lettre apostolique sur la formation liturgique, intitulée Desiderio Desideravi. Le pape commence par rappeler les restrictions concernant la messe traditionnelle :

    « Très chers frères et sœurs, par cette lettre, je désire vous rejoindre tous – après avoir déjà écrit uniquement aux évêques après la publication du Motu Proprio Traditionis custodes – et je vous écris pour partager avec vous quelques réflexions sur la liturgie, dimension fondamentale pour la vie de l’Église. Le sujet est vaste et mérite d’être examiné attentivement sous tous ses aspects : toutefois, dans cette lettre, je n’ai pas l’intention de traiter la question de manière exhaustive. Je souhaite plutôt offrir quelques pistes de réflexion qui puissent aider à la contemplation de la beauté et de la vérité de la célébration chrétienne. »

    Puis il termine sa longue lettre ainsi :

    « Abandonnons nos polémiques pour écouter ensemble ce que l’Esprit dit à l’Eglise. Sauvegardons notre communion. Continuons à nous émerveiller de la beauté de la liturgie. La Pâque nous a été donnée. Laissons-nous protéger par le désir que le Seigneur continue d’avoir de manger sa Pâque avec nous. Sous le regard de Marie, Mère de l’Eglise. »

    Après avoir lancé les persécutions romaines que l’on voit contre les traditionnalistes, c’est un peu facile d’appeler maintenant à abandonner les polémiques…

    Ref. “Abandonnons nos polémiques”

    Vous avez dit incohérences et excès sans avenir ?

     

    Lire également : Le pape François met au ban la «messe en latin»

  • "Introduction à la liturgie" : le manuel à l'usage des fidèles de Denis Crouan est disponible en ligne

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    UNE INTRODUCTION À LA LITURGIE
    MANUEL À L’USAGE DES FIDÈLES

    Par Denis Crouan, Docteur en théologie

    Cet ouvrage de 50 pages est un dictionnaire de la liturgie. Il est disponible en ligne (ici).

    Le 17 octobre 1985, s’adressant aux Membres de la Congrégation pour le Culte divin, le pape Jean-Paul II déclarait : « La liturgie ! Tout le monde en parle, écrit, ou discute à ce sujet. On la commente, on la loue, on la critique. Mais qui en connaît vraiment les principes et les normes d’application ? La Constitution Sacrosanctum Concilium désignait la liturgie comme la source et le sommet de la vie de l’Église (cf. n.10) : que fait-on pour que cette définition sublime passe dans la réalité ? » 

    Aujourd’hui, la liturgie demeure l’occasion de nombreux débats et plus de cinquante ans après Vatican II, on remarque que dans un certain nombre d’églises, « quelque chose ne va pas ». Alors que l’Église demande aux fidèles et, en premier lieu, aux prêtres, de s’en tenir exclusivement aux livres liturgiques officiels pour célébrer les Offices, on constate qu’il existe autant de façons de traiter la liturgie qu’il y a de célébrants et de groupes de fidèles. Remettre de l’ordre dans la façon de traiter le Culte divin n’est pas tâche facile : il suffit, en effet, de demander aux pratiquants ce qu’est la liturgie pour voir que les réponses sont multiples, généralement très incomplètes, souvent contradictoires. À force de méconnaître le concile Vatican II et d’en outrepasser les directives, tout le monde s’autorise aujourd’hui à parler, à revendiquer, à exprimer ses opinions... Mais combien écoutent ce que dit l’Église au sujet de « sa » liturgie ? Combien de fidèles se l’approprient ? 

    Le travail présenté ici se propose d’aider toutes les personnes qui s’intéressent à la liturgie, qu’elles soient pratiquantes ou non, catholiques on non, à retrouver les repères essentiels qui font qu’une messe est incontestablement une messe et non un Office imprégné d’un subjectivisme ou d’un sentimentalisme sans rapport avec la célébration de la foi. 

    Denis Crouan, le 28 juin 2022
  • 2025 : un Jubilé sous le signe de l'Espérance

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    De Vatican News :

    28 juin 2022

    Le logo du Jubilé 2025

    Le logo officiel du Jubilé dévoilé

    Le Vatican a dévoilé le logo officiel de l'Année jubilaire qui se tiendra en 2025 sur le thème "Pèlerins de l'espérance" et présenté quelques initiatives et projets de l'Année sainte.

    Lors d'une conférence de presse tenue ce mardi dans la Sala Regia du palais apostolique du Vatican, le dicastère pour l'Évangélisation a présenté le logo et a fait le point sur les préparatifs du Saint-Siège pour l'Année sainte 2025, dont la devise est "Pèlerins de l'espérance". C’est le président de l'ancien conseil pontifical pour la Nouvelle évangélisation, Mgr Rino Fisichella, a dévoilé le logo et a rappelé qu'au moment où les préparatifs de l'Année sainte commencent dans l'Église, son dicastère a lancé un concours, ouvert à tous, pour la création du logo. Après avoir reçu 294 propositions, il en a présenté trois au Pape François qui a choisi le vainqueur. «Après avoir regardé les projets à plusieurs reprises et exprimé sa préférence, le projet de Giacomo Travisani a été choisi», a déclaré Mgr Fisichella.

    Le logo montre quatre figures stylisées représentant l'ensemble de l'humanité des quatre coins du monde. Ils s'étreignent les uns les autres, indiquant la solidarité et la fraternité qui doivent unir les peuples. La première figure s'accroche à la croix. Les vagues sous-jacentes sont agitées pour indiquer que le pèlerinage de la vie ne se déroule pas toujours sur des eaux calmes.

    Parce que les circonstances personnelles et les événements mondiaux appellent souvent à un plus grand sentiment d'espoir, selon une description du logo, la partie inférieure de la Croix est allongée et se transforme en une ancre, qui domine le mouvement des vagues. L'image montre comment le voyage du pèlerin n'est pas individuel, mais plutôt communautaire, avec les signes d'un dynamisme croissant qui se dirige de plus en plus vers la Croix. La devise du Jubilé 2025, Peregrinantes in Spem, est également clairement visible dans la couleur verte.

    L'urgence de vivre le Jubilé à la lumière de l'espérance

    Mgr Fisichella a réfléchi aux jubilés et à la raison pour laquelle celui à venir est significatif. «Chaque année sainte dans l'histoire de l'Église, a-t-il dit, a pris tout son sens lorsqu'elle est placée dans le contexte historique que l'humanité vit à ce moment-là et, en particulier, lorsqu'elle est capable de lire les signes d'anxiété et d'agitation combinés aux attentes perçues par les gens»«La vulnérabilité vécue ces dernières années, associée à la peur de la violence des guerres, a-t-il poursuivi, ne fait que rendre la condition humaine plus paradoxale : d'une part, sentir le pouvoir écrasant de la technologie qui détermine leurs journées ; d'autre part, se sentir incertain et confus quant à leur avenir.» «De là est née l'urgence de vivre le prochain Jubilé à la lumière de l'espérance.»

    Le thème «exprime la nécessité de donner un sens au présent afin qu'il puisse être préparatoire à un véritable élan vers l'avenir pour embrasser et répondre aux différents défis qui se présentent de temps à autre.»

    Après l'été, a noté Mgr Fisichella, le site web officiel du Jubilé et l'application associée seront disponibles. «Les deux seront des outils pour aider les pèlerins à participer pleinement aux événements proposés, facilitant l'expérience spirituelle et culturelle de la ville de Rome. En effet, en plus de l'importante Charte du pèlerin, le portail du Jubilé contiendra des nouvelles, des notes historiques, des informations pratiques, des services et des outils multimédias, en dix langues disponibles pour le pèlerin et facilement accessibles aux personnes handicapées.»

    Le dicastère envisage déjà de grands événements, et a souligné qu'une attention particulière sera accordée aux catégories suivantes : «Familles, enfants, jeunes, mouvements et associations, personnes âgées, grands-parents, handicapés, sports, malades et soins de santé, universités, monde du travail, chorales et chœurs, confréries, prêtres, personnes consacrées, catholiques orientaux, catéchistes, pauvres, prisonniers, et bien d'autres encore...». Un calendrier sera prêt d'ici la fin de l'année, afin de laisser un temps d'organisation suffisant aux pèlerins et aux organismes concernés.

  • Nunc scio vere (Introït pour la fête des saints Pierre et Paul)

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    Introitus Introit
    Act. 12, 11 Act. 12,11
    NUNC scio vere, quia misit Dóminus Angelum suum: et erípuit me de manu Heródis, et de omni exspectatióne plebis Iudæórum. Ps. 138, 1-2 Dómine, probásti me, et cognovísti me: tu cognovísti sessiónem meam, et resurrectiónem meam. ℣. Glória Patri. Maintenant, je reconnais d’une manière certaine que le Seigneur a envoyé Son ange : qu’Il m’a arraché de la main d’Hérode et à toute l’attente du peuple juif. Ps. 138, 1-2. Seigneur, Tu m'as sondé, et Tu me connais : Tu sais quand je m’assieds, et quand je me lève.
  • Le message de Mgr Rey aux prêtres et aux fidèles de son diocèse

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    Chers frères et sœurs du diocèse de Fréjus-Toulon,

    Voici trois semaines, à la demande de Rome, j’annonçais la suspension des ordinations qui devaient nous réunir aujourd’hui. Cette nouvelle a suscité un grand émoi dans tout le Diocèse, d’autant plus qu’elle touchait notre séminaire de la Castille, auquel nous sommes tous précieusement attachés. Chez les prêtres, comme chez vous chers fidèles, cette décision romaine a semé un trouble légitime dont je mesure l’ampleur.

    Notre attention se porte avant tout vers les séminaristes, notamment les futurs ordinands et leurs familles. Je remercie tous ceux qui m’ont témoigné combien ils portaient ces jeunes dans la prière. Je sais combien nos ordinands vivent ce moment avec douleur et gravité, accueillant dans la foi la croix qu’il leur est demandé de porter. A eux, mais également à leurs frères du séminaire, qu’ils viennent de l’intégrer ou qu’ils y soient présents depuis plusieurs années, je veux redire qu’ils peuvent compter sur mon action et ma vigilance au bénéfice de leur formation, ainsi que sur mes prières.

    Cette suspension des ordinations appelle une suite et des éclaircissements. Je suis en dialogue avec les autorités romaines, le Cardinal Ouellet plus directement, afin de lever les questions qui subsistent et de trouver tous les moyens possibles pour améliorer le fonctionnement du Diocèse, l’accompagnement des communautés, l’accueil et la formation des vocations. Je souhaite poursuivre, en ce sens et avec l’objectif de parfaire et de corriger encore, le travail accompli à la tête du diocèse de Fréjus-Toulon depuis 22 ans maintenant.

    Je garde une relation de confiance avec Monseigneur Jean-Marc Aveline, notre archevêque métropolitain de Marseille, avec qui je travaille fraternellement. Les échos positifs de sa visite effectuée au long de l’année 2021, ainsi que ceux de Monseigneur Bataille, évêque de Saint-Etienne, à qui j’avais demandé une visite pastorale de notre séminaire en mai 2021, nous encouragent à poursuivre le travail effectué ces dernières années par les professeurs du séminaire et les recteurs successifs que je remercie pour leur engagement.

    Notre séminaire se distingue par la présence de candidats appartenant à des communautés de sensibilités liturgiques et de charismes ecclésiaux divers. L’harmonie de cet ensemble a été relevé par nos visiteurs, tout en notant le défi constant que cette unité représentait. Leurs préconisations sont aujourd’hui mises en œuvre par l’actuelle équipe du séminaire avec à sa tête le Père Benoit Moradei à qui je renouvelle ma confiance : projet d’affiliation à la faculté catholique de Lyon, projet de formation inter-séminaire de Provence, amélioration du suivi et du discernement des séminaristes, etc. Autant de points d’améliorations pour un équilibre toujours plus fécond.

    C’est bien la provenance des vocations et la pluralité des parcours de formation qui ont pu poser question à Rome (et non des questions de mœurs comme peut-être certains ont pu le craindre), tout comme la composition diversifiée de notre presbyterium (l’ensemble des prêtres du diocèse) ou encore la présence de nombreuses communautés avec parfois la difficulté pour le Diocèse de les accompagner et de les intégrer. La place du monde traditionaliste dans notre séminaire et dans le Diocèse constitue également un des points sensibles relevés par les congrégations romaines. J’ai toujours cherché à intégrer ce courant, au sein d’une véritable communion ecclésiale, en fidélité avec le Saint Père, et avec le magistère romain, en particulier le concile Vatican II. La diversité des sensibilités et des charismes de nos communautés participe, avec votre active contribution à insuffler un réel dynamisme pour l’annonce de l’Évangile. Se faisant, je me situe dans la ligne des choix pastoraux portés par mes prédécesseurs, Mgrs Barthe et Madec. Le maillage ecclésial de proximité de notre Diocèse est assez dense, compte tenu de la présence sur le terrain de nombreux prêtres dont la moyenne d’âge est relativement basse. De même, les communautés religieuses bien vivantes, dont certaines effectivement viennent de l’étranger, apportent un témoignage évangélique et un souffle missionnaire édifiant et stimulant. Je pense par exemple aux sœurs argentines qui tiennent le sanctuaire de Saint-Joseph du Bessillon à Cotignac, ou encore aux sœurs brésiliennes d’O’Caminho qui servent les plus démunis dans le centre de Toulon. L’ensemble des communautés de notre Diocèse doit faire l’objet d’un suivi encore plus régulier. Nous avons un délégué épiscopal pour la vie consacrée chargé de cet accompagnement. Certaines communautés ou associations de fidèles disposent d’un délégué propre.

    Les fragilités, les échecs, les difficultés observées dans certaines de ces communautés nous imposent toujours plus de vigilance. En 22 ans d’épiscopat, j’ai pu faire des erreurs de discernement dans leur accueil ou l’accompagnement de leurs membres, comme dans celui de certains prêtres du Diocèse. A tous ceux qui ont eu à en souffrir, je demande sincèrement pardon. Avec votre aide à tous, il nous faut certainement progresser et améliorer notre façon de concilier audace et prudence, liberté et responsabilité, et prendre toutes les mesures qui s’imposent.

    Alors que nous restons dans l’attente des décisions romaines, nos cœurs eux demeurent en prière et en confiance. Nous continuons de servir fidèlement l’Église. Chacun reste investi dans ses responsabilités là où le Seigneur Lui-même l’a placé.

    Pour ma part les prochaines semaines seront mises à profit pour réfléchir à améliorer différents axes de gouvernance dont notamment trois qui me tiennent à cœur :

    Renforcer les modalités de suivi des différentes communautés accueillies. Nous disposons depuis 2 ans d’une charte Saint Léonce qui développe les conditions d’accueil et de suivi de nos prêtres et communautés et dont il convient d’accompagner la mise en œuvre.
    Fluidifier les relations entre les différentes sensibilités liturgiques, travailler à l’unité et à la communion autour du Magistère de l’Église.
    Renforcer par une présence fraternelle plus grande de ma part, le travail accompli par les 250 prêtres qui œuvrent pour l’animation pastorale de notre Diocèse. Dans cette perspective, nous allons organiser un grand cycle de visites pastorales sur tout le territoire du Var qui se déroulera à partir de la rentrée prochaine.
    Je redis avec vous tous, clercs, religieux et fidèles laïcs, notre attachement indéfectible au Saint-Père et notre confiance en la sainte Providence, pour traverser cette période délicate.

    Que le Seigneur Jésus et sa Mère la Sainte Vierge Marie guident notre Diocèse et lui permettent de déployer sa mission avec joie et persévérance pour le service du Peuple de Dieu et pour rejoindre celles et ceux qui ne connaissent pas encore la joie de suivre le Christ, de l’aimer et de le faire aimer.

    + Mgr Dominique REY
    Évêque de Fréjus-Toulon