C’est le point de vue de Jean-Marie Guénois dans le Figaro :
Une encyclique, deux papes. Étrange atmosphère, vendredi, au Vatican. Alors qu'était publiée la première encyclique du pape François, intitulée «Lumière de la foi», très largement rédigée par son prédécesseur, Benoît XVI - qui n'apparaît pas comme cosignataire du texte -, ce dernier s'est présenté publiquement aux côtés de son successeur pour l'inauguration d'une statue de saint Michel archange, dans les jardins du Vatican. Seront-ils à nouveau côte à côte pour la canonisation commune de Jean-Paul II et de Jean XXIII, également annoncée vendredi? Rien ne l'interdit. Il faudra toutefois attendre pour le savoir. Cette cérémonie interviendra «avant la fin de l'année», assure le Vatican, mais la date est inconnue.
Connue en revanche, lisible en quatre-vingts pages, la première encyclique du Pape François, Lumen Fidei, («Lumière de la foi»), selon les premiers mots de la lettre, qui donnent toujours le titre, est en réalité une encyclique d'une facture… propre à Benoît XVI. Tout le trahit dans le texte: style, points d'insistance, références théologiques et littéraires. Ce document était bien avancé, le 11 février, quand le pape allemand abdiqua. Cette encyclique fut même donnée comme «abandonnée» après la renonciation du Pape. Il apparaît que François, qui reprend le texte à son compte - car une double signature est canoniquement impossible, deux papes ne peuvent avoir autorité de signer en même temps un document -, souhaite ainsi rendre hommage à son prédécesseur.