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BELGICATHO - Page 188

  • Les propos "insultants" du pape lui auraient-ils malencontreusement échappé ?

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    D'Ed. Condon sur The Pillar :

    Qu'aurait dit le pape François ?

    12 juin 2024

    Le pape François fait de nouveau la une des journaux mercredi, après avoir utilisé un terme italien offensant pour désigner l'homosexualité, pour la deuxième fois au cours des dernières semaines.

    Selon plusieurs sources, le pape a utilisé le mot "frociaggine", souvent traduit par "pédé", en s'adressant à quelque 200 prêtres italiens, quelques semaines seulement après avoir utilisé ce terme lors d'une réunion à huis clos avec des évêques.

    Le pape a utilisé ce terme pour décrire un climat et une culture au sein de la curie romaine et pour réitérer la discipline de l'Église selon laquelle les hommes ayant une orientation homosexuelle profondément ancrée ne devraient pas être admis au séminaire pour la formation à la prêtrise.

    Selon les médias, François a relaté une conversation avec un monseigneur de la Curie qui lui aurait dit qu'il s'inquiétait de "la culture gay à l'intérieur [du Vatican]". François a raconté qu'il avait dit au prêtre : "Oui, il y a une atmosphère de pédophilie. C'est vrai, on la trouve au Vatican".

    C'est la deuxième fois au cours des dernières semaines que le pape utilise ce terme, qui a suscité des critiques pour ses connotations péjoratives. 

    Le souverain pontife avait déjà utilisé ce terme lors d'une réunion avec des évêques italiens, déclarant qu'il y avait trop de "pédérastie" dans les séminaires et exhortant l'épiscopat à ne pas admettre en formation des hommes ayant des tendances homosexuelles.

    Le service de presse du Vatican a présenté des excuses nuancées au nom du pape après sa première utilisation, exprimant ses excuses à tous ceux qui ont été offensés par le mot. 

    Mais la répétition de l'expression semble devoir susciter une nouvelle série de critiques.

    Beaucoup ont vu dans la vulgarité de François un signe qui va à l'encontre de sa réputation d'inclusivité, établie de longue date, et de son encouragement à une pastorale plus dévouée et plus sensible pour les catholiques homosexuels. 

    D'autres observateurs ont cherché à minimiser ou à rejeter la vulgarité du pape, arguant qu'elle était excusable chez un homme de son âge, accidentelle étant donné que l'italien n'est pas sa langue maternelle, ou même qu'elle était une preuve de sa "terreur" et de sa simplicité personnelle.

    Le choix du langage de François a également amplifié la discussion sur son point de vue plus général. 

    Certains commentateurs ont noté - de manière critique ou approbatrice - que l'objectif du pape était de renforcer la discipline codifiée en 2005 par Benoît XVI, selon laquelle les hommes ayant des tendances homosexuelles "profondément ancrées" ne devraient pas être admis à suivre une formation au séminaire. 

    D'autres ont juxtaposé cela à sa réponse très citée lors d'une conférence de presse en 2013, au cours de laquelle il a déclaré "qui suis-je pour juger" lorsqu'on lui a posé des questions sur le clergé homosexuel. 

    Mais dans ses remarques les plus récentes, le pape ne s'est pas principalement exprimé sur la formation au séminaire en tant que telle, mais sur un climat et une culture parmi certains clercs qu'il considère comme omniprésents - au moins dans certains endroits - désordonnés et nocifs. 

    Cette question a souvent été abordée publiquement par le pape, qui a noté l'existence de "lobbies homosexuels" au sein de l'Église à plusieurs reprises au cours de sa décennie de mandat. 

    En effet, la célèbre phrase de François "Si quelqu'un est gay et qu'il cherche le Seigneur et a une bonne volonté, qui suis-je pour juger ?" a été prononcée en réponse à une question spécifique sur les rapports relatifs à un prêtre du Vatican accusé par la presse italienne d'avoir eu une liaison avec un garde suisse.

    Le point de vue de François, tel qu'il a été exprimé à l'époque, n'était pas un commentaire sur la discipline interdisant aux hommes ayant des tendances homosexuelles d'entrer dans les séminaires ou sur la place des homosexuels dans l'Église, mais plutôt sur son refus de juger un prêtre qu'il considérait comme innocent d'une accusation, et dont il pensait qu'il essayait de conformer sa vie à l'Évangile et aux règles de l'état clérical.

    Dans le même temps, François a également évoqué le problème du "lobby gay" au sein de la curie, qu'il avait déjà identifié comme un problème. Après les accusations d'homophobie, François a précisé qu'il était "contre tous les lobbies, pas seulement contre les lobbies gays".

    "L'homosexualité est une tendance. Le problème, c'est le lobby", a déclaré François. "Le lobby est inacceptable, qu'il s'agisse du lobby gay, du lobby politique ou du lobby maçonnique. 

    Il a tenu à peu près le même discours lors des deux réunions récentes au cours desquelles il a utilisé le terme offensant de "frociaggine". Mais la plupart des observateurs s'accordent à dire que le choix de langage du pape était inutilement incendiaire, offensant et malavisé - et qu'il a considérablement détourné l'attention du point que nous souhaitions faire valoir. 

    Mais la différence de réaction du public à ses diverses références aux "lobbies gays" et à la "pédophilie" soulève une question intéressante et embarrassante : Existe-t-il une formulation ou une terminologie qui aurait permis à la fois de faire passer le message de François et de ne pas être perçue comme offensante ? 

    La contextualisation par François de sa préoccupation en 2013 - celle d'une sous-culture illicite de toute nature et distincte des personnes qui éprouvent une attirance pour le même sexe en soi - a conduit à ce que la question disparaisse largement du débat public, en faveur d'une large universalisation du "qui suis-je pour juger". 

    Mais lors de ses rencontres avec les évêques et les prêtres italiens ces dernières semaines, François ne soulignait pas un problème général de sous-cultures au sein de la prêtrise, mais un problème spécifique. Même si le choix d'un autre mot pour la décrire aurait atténué les critiques du public et aurait moins prêté le flanc aux accusations de sectarisme, il est peu probable que l'expression "homosexualité" aurait échappé à la critique.

    Le fait que certaines parties de l'Église, y compris le Vatican, aient - comme le pape l'a dit en discutant avec le monseigneur - une sous-culture sexuellement active problématique est dans une certaine mesure connu et prouvé comme étant potentiellement nuisible à l'Église, même s'il est difficile de le quantifier. 

    En 2021, The Pillar a rencontré pendant près de deux heures le secrétaire d'État du Vatican, le cardinal Pietro Parolin, pour lui présenter des rapports sur l'utilisation d'applications de prostitution géolocalisées dans des sections restreintes du Vatican.

    Plusieurs dizaines d'appareils ont été utilisés pour accéder à des applications conçues pour faciliter les rencontres sexuelles dans des zones de l'État de la ville interdites aux touristes et aux pèlerins.  

    Les sous-cultures d'ecclésiastiques sexuellement actifs posent de nombreux problèmes à l'Église, comme le pape François l'a lui-même indiqué à plusieurs reprises, que l'activité sexuelle concerne des femmes ou des hommes. 

    Au niveau individuel, ces sous-cultures peuvent fournir des communautés de comportements pécheurs qui se renforcent mutuellement, mettant en danger les efforts d'un clerc pour conformer sa vie à l'Évangile, ce qui, selon François, devrait être l'objectif de tout catholique.

    Au niveau institutionnel, elles peuvent également former des cliques pour le "lobbying" et l'avancement mutuel, et faciliter une tolérance générale des actions illicites - qu'elles soient sexuelles, financières, administratives - et des ecclésiastiques vivant ce que François a appelé des "doubles vies". 

    Et, dans des lieux comme le Saint-Siège, elles peuvent même créer des risques institutionnels, laissant les individus exposés au chantage ou à la vulnérabilité en cas de violation des données.

    C'est, comme The Pillar en a longuement discuté avec le cardinal Parolin en 2021, une question difficile et sensible à aborder, et si les risques et les problèmes sont apparents, il n'en va pas de même pour les solutions efficaces.

    Comme The Pillar l'a découvert après sa rencontre avec Parolin, au cours de laquelle le cardinal a d'abord proposé de fournir une longue déclaration écrite décrivant ses préoccupations et la réponse proposée, mais a ensuite refusé de le faire, il ne s'agit pas non plus d'une conversation que la plupart des hauts responsables de l'Église sont disposés à avoir en public.

    En ce sens, le désir apparent du pape François de mettre en lumière un problème qu'il estime évident et omniprésent pourrait être considéré comme un signe de leadership fort. À l'inverse, son choix constant d'un langage incendiaire pourrait lui rendre la tâche plus difficile.

  • Vatican : Le Pape François s'exprime à nouveau sur l'admission des homosexuels dans les séminaires

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    De Walter Sánchez Silva sur CNA/ACI Prensa (NCR) :

    Vatican : Le Pape François s'exprime à nouveau sur l'admission des homosexuels dans les séminaires
    Parmi les sujets abordés, le Saint-Père a évoqué l'identité du prêtre et la beauté d'être prêtre.

    11 juin 2024

    Lors d'une rencontre mardi avec quelque 160 prêtres à l'Université pontificale salésienne, le pape François a de nouveau abordé la question de l'admission des homosexuels dans les séminaires. 

    Le Bureau de presse du Vatican a rapporté qu'au cours de la réunion à huis clos, le pape est revenu sur le sujet de l'admission des hommes "ayant des tendances homosexuelles dans les séminaires, réitérant la nécessité de les accueillir et de les accompagner dans l'Église et l'indication prudentielle du Dicastère pour le clergé concernant leur entrée au séminaire."

    La déclaration ne précise pas à quelle indication du Dicastère pour le Clergé le Saint-Père faisait référence.

    Selon l'instruction publiée en 2005 par la Congrégation pour l'éducation catholique de l'époque - l'actuel Dicastère pour la culture et l'éducation - l'Église "ne peut admettre au séminaire et dans les ordres sacrés ceux qui pratiquent l'homosexualité, présentent des tendances homosexuelles profondément enracinées ou soutiennent ce que l'on appelle la 'culture gay'".

    Le sujet a fait surface à plusieurs reprises au cours des dernières semaines. 

    Début juin, le journal italien Il Messagero a publié une lettre du Saint-Père adressée à un jeune homme exclu du séminaire en raison de son homosexualité, qu'il encourageait à "aller de l'avant" dans sa vocation.

    Le 20 mai, lors d'une autre réunion à huis clos avec les évêques italiens, le pape François aurait tenu des propos dérisoires sur la présence de l'homosexualité dans les séminaires. 

    En réponse aux articles de presse sur les propos présumés du pape, le Vatican a publié le 28 mai une déclaration indiquant que le pape François "n'a jamais eu l'intention d'offenser ou de s'exprimer en termes homophobes, et il présente ses excuses à ceux qui ont été offensés par l'utilisation d'un terme qui a été rapporté par d'autres".

    Selon le Bureau de presse du Saint-Siège, lors de la réunion du 11 juin, après les salutations de Mgr Michele di Tolve et un moment de prière, le pape François a entamé un dialogue avec les prêtres présents.

    Parmi les sujets abordés, le Saint-Père a évoqué l'identité du prêtre et la beauté d'être prêtre. Le Pape a cité le modèle du Père Lorenzo Milani comme "un grand, une lumière pour le prêtre italien".

    Le vaste débat a également porté sur l'importance d'accompagner ceux qui souffrent, en particulier les personnes âgées.

    Parmi les autres sujets abordés, citons la situation actuelle en Europe, en Terre Sainte, en Ukraine, au Myanmar et en République démocratique du Congo, entre autres.

    Il s'agissait de la troisième rencontre du pape François avec les prêtres de Rome en moins d'un mois. Le 14 mai, il a rencontré les prêtres les plus âgés et à la fin du mois, il a rendu visite aux plus jeunes.

    Ce que l'article ci-dessus ne mentionne pas, ce sont les propos où le pape évoque à nouveau en termes considérés comme insultants la présence des homosexuels au Vatican comme on peut le constater dans l'article de Jamie Tabberer repris ci-dessous :

    Le pape François utilise pour la deuxième fois une insulte contre les homosexuels - mais que signifie "frociaggine" ?

    Le pape a utilisé l'insulte anti-gay "frociaggine" en public pour la deuxième fois en quelques semaines, selon deux importantes agences de presse italiennes.

    Le pontife aurait de nouveau utilisé le terme mardi (11 juin 2024) lors d'une réunion avec des prêtres de l'Université pontificale salésienne à Rome.

    Le chef de l'Église catholique a déjà fait les gros titres lorsqu'il a utilisé ce mot lors d'une réunion avec des évêques au Vatican le mois dernier.

    Il s'est par la suite excusé, déclarant qu'il n'avait pas réalisé qu'il s'agissait d'un mot offensant.

    La nouvelle de l'utilisation de ce terme par le pape de 87 ans cette semaine est venue de sources anonymes citées par ANSA et Adnkronos.

    Un évêque est venu me voir et m'a dit : "Il y a trop de frociaggine ici au Vatican"", a déclaré le pape François selon le journal Corriere aujourd'hui (12 juin 2024).

    Vatican News a confirmé que le pape avait parlé des homosexuels lors de la réunion, mais n'a pas abordé l'utilisation qu'il avait faite de ce terme. Le pape "a parlé du danger des idéologies dans l'Église", selon le site d'information en ligne du Saint-Siège, réitérant que bien que l'Église accueille les personnes "ayant des tendances homosexuelles", elle doit faire preuve de "prudence".

    "Frociaggine", qui se traduit approximativement par "faggotry" en anglais, est un terme italien péjoratif désignant les homosexuels. Dérivé du mot "frocio" - argot désignant les homosexuels - il combine le suffixe "-aggine", qui dénote une qualité négative.

    Le pape a utilisé ce terme pour la première fois en public le lundi 20 mai 2024, lors de l'assemblée de la Conférence épiscopale italienne.

    Matteo Bruni, directeur du Saint-Siège, l'organe directeur de l'Église catholique, a déclaré par la suite dans un communiqué : "Le pape François est au courant des articles qui ont été publiés récemment concernant une conversation qu'il a eue avec des évêques... à huis clos."

    M. Bruni poursuit : "Comme il [le pape] l'a déclaré plus d'une fois, 'Dans l'Église, il y a de la place pour tout le monde - tout le monde ! Personne n'est inutile ou superflu, il y a de la place pour tout le monde, tel que nous sommes".

    La déclaration ajoute : "Le pape n'a jamais eu l'intention d'offenser ou d'utiliser un langage homophobe, et il présente ses excuses à tous ceux qui se sont sentis offensés [ou] blessés par l'utilisation d'un mot".

  • Philo à BXL / 17 juin : « Boèce et la recherche du bonheur... face à l'adversité » avec Stéphane Mercier

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  • La Cour Européenne des Droits de l'Homme valide l’interdiction des signes religieux visibles faite aux élèves belges

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    Du site de l'ECLJ :

    La CEDH valide l’interdiction des signes religieux visibles faite aux élèves belges

    11 juin 2024

    Saisie par trois jeunes Belges musulmanes qui souhaitaient conserver leur voile islamique dans leur établissement scolaire malgré l’interdiction du port de signes religieux visibles, la Cour européenne des droits de l'homme a jugé le 9 avril 2024 que cette interdiction était légitime et proportionnée aux fins d’assurer la protection des droits et libertés d’autrui et de l’ordre public. Malgré les recommandations contraires des Comités onusiens, la jurisprudence de la Cour demeure constante. 

    Dans son arrêt Mikyas et autres contre la Belgique du 9 avril 2024 (n° 50681/20), la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a estimé que l’interdiction pour les élèves de porter des signes religieux visibles, au nom de la neutralité de l’enseignement, « ne heurte pas en soi » l’article 9 de la Convention européenne des droits de l’homme (liberté de religion), et ce même s’il peut exister d’autres conceptions de cette neutralité. L’affaire concerne trois jeunes femmes musulmanes qui indiquent porter le voile islamique en accord avec leurs convictions religieuses.  

    En 2009, le Conseil de l’enseignement officiel organisé par la Communauté flamande décida d’étendre à l’ensemble de son réseau l’interdiction du port de signes convictionnels visibles, voulant ainsi lutter contre « une ségrégation, non seulement entre les écoles, mais aussi entre les élèves du même établissement ». En effet, le Conseil déplorait des pressions sur des jeunes filles pour leur faire porter certains symboles convictionnels. Il regrettait également le fait que le choix de l’école soit exclusivement déterminé par l’autorisation ou non de symboles convictionnels. En 2017, les parents des requérantes, scolarisées dans des établissements du réseau du Conseil, demandèrent à la justice belge que cette interdiction soit déclarée illégale car ils l’estimaient contraire à la liberté de religion. 

    Accusations d’islamophobie et misogynie : la mauvaise foi des requérantes encouragée par l’ONU mais condamnée par la CEDH 

    Devant la CEDH, les requérantes contestent le but légitime d’une telle interdiction. Selon elles, la mesure vise en réalité à « dissuader les jeunes filles musulmanes de s’inscrire dans les établissements scolaires concernés ». Dans leurs observations, le Centre des droits de l’homme de l’Université de Gand et l’Equality Law Clinic de l’Université libre de Bruxelles affirment que l’interdiction litigieuse témoigne « d’une hostilité croissante à l’égard des musulmans » et « invitent la Cour à adopter, pour appréhender la question de la vulnérabilité des jeunes filles musulmanes, une approche intersectionnelle, c’est-à-dire une approche qui prenne en compte non seulement leur religion, mais aussi leur genre, leur âge et leur race ».  

    Cette « approche intersectionnelle » trouve sa justification dans les observations des différents Comités de l’ONU. En 2014, le Comité pour l’élimination de la discrimination raciale avertissait que l’interdiction du « port de symboles religieux dans toutes les écoles » de la communauté flamande était « susceptible d’ouvrir la voie à des actes de discrimination contre les membres de certaines minorités ethniques ». Des positions similaires furent tenues par le Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes, le Comité des droits de l’enfant, le Comité des droits de l’homme et le Comité des droits économiques, sociaux et culturels, ce dernier évoquant même en 2020 « le risque de décrochage scolaire causé » par cette interdiction. 

    La Cour écarte en bloc les positions des Comités de l’ONU. D’une part, la question porte sur la « compatibilité de l’interdiction litigieuse avec la Convention européenne des droits de l’homme dont elle assure le respect », et non pas sur la compatibilité avec le Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP), qui appartient au système onusien. D’autre part, et bien que les articles 18 du PIDCP et 9 de la Convention soient en substance très similaires, la Cour préfère naturellement se référer à sa propre « jurisprudence déjà fournie sur la question présentement en jeu ». À cet égard, elle note qu’il « n’a pas été établi que l’interdiction litigieuse ait été inspirée par une quelconque forme d’hostilité à l’égard des personnes de confession musulmane ». En effet, « l’interdiction litigieuse ne vise pas uniquement le voile islamique, mais s’applique sans distinction à tout signe convictionnel visible ». Enfin, la Cour met en avant que les requérantes avaient librement choisi leurs établissements scolaires, sans qu'elles puissent ignorer l’impératif du respect du principe de neutralité, et avaient accepté de se conformer aux règles applicables. 

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  • Plus de dix mille jeunes ont participé à la Marche de Saint-Antoine à Zagreb

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    De kath.net/news :

    Plus de dix mille jeunes à la Marche de Saint-Antoine à Zagreb

    12 juin 2024

    De jeunes croyants de huit pays, dont l'Autriche, ont prié et célébré ce week-end dans la capitale croate

    Zagreb (kath.net/KAP) Plus de dix mille jeunes de huit pays ont participé ce week-end à la marche de la Saint-Antoine dans la capitale croate Zagreb. Samedi, sous la devise "Celui qui donne le cœur, donne tout", ils ont marché 16 kilomètres depuis le faubourg de Sesvetska sela en passant par la place centrale Jelacic jusqu'à la basilique Saint-Antoine dans le quartier du Saint-Esprit (Sveti Duh), à l'ouest. de la ville. Les jeunes ont célébré la compréhension chrétienne de l'amour par des chants, des danses et une dévotion silencieuse, comme l'a rapporté l'agence de presse catholique IKA. À l'invitation de la Province minoritaire croate, des jeunes croyants de Croatie, de Bosnie-Herzégovine, d'Allemagne, d'Autriche, de Suisse, de Slovénie, de Serbie et de Macédoine du Nord y ont participé.

    Malgré la chaleur extrême, les jeunes catholiques ont chanté et dansé pendant environ une heure et demie sur la place Jelacic, par ailleurs bordée de touristes. Ils ont brandi des drapeaux avec des messages de foi et ont prié. Cette année, la marche a eu lieu pour la sixième fois autour de la fête en l'honneur de saint Antoine de Padoue (vers 1195-1231), que l'église célèbre le 13 juin. Le saint bien connu est également très populaire en Croatie.

    "Nous avons vu que les jeunes ne sont pas affectés par le soleil, la fatigue ou quoi que ce soit d'autre. Ils rendent gloire à Dieu avec un tel cœur et une telle joie que je suis convaincu qu'il s'agit d'un grand réveil spirituel", a-t-il déclaré. Initiateur de la marche, le Père Stjepan Brcina, à la fin de l'événement de près de dix heures. Les religieux ont appelé les jeunes croyants à suivre l'exemple de saint Antoine. « Donnez entièrement votre cœur aux autres, où que vous soyez, dans votre famille, au travail, dans votre communauté, où que vous soyez », s'est-il adressé aux participants.

  • Le 100e anniversaire du Grand Séminaire Saint-Paul de Kipalapala (Tanzanie), où 290 séminaristes poursuivent actuellement leurs études théologiques

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    Une dépêche de l'Agence Fides :

    AFRIQUE/TANZANIE - "Source de vie nouvelle et de croissance des vocations" : le cardinal Rugambwa à l'occasion du centenaire du Grand Séminaire Saint-Paul de Kipalapala

    11 juin 2024
     

    Tabora (Agence Fides) – "Nous sommes reconnaissants à Dieu pour la croissance continue des vocations au Grand Séminaire Saint-Paul de Kipalapala, où environ 290 séminaristes poursuivent actuellement leurs études théologiques. Avec leurs formateurs, les enseignants et le personnel non enseignant, c'est un honneur pour nous de vivre cette année, alors que nous nous préparons à célébrer son centenaire". Ce sont les mots que le Cardinal Protase Rugambwa, Archevêque de Tabora, a adressés à l'Agence Fides à l'occasion de la remise des diplômes à 40 séminaristes qui ont achevé leurs études théologiques et leur formation aux ordres sacrés.

    "Le séminaire de Kipalapala, poursuit le Cardinal, est l'un des trois séminaires de théologie gérés par la Conférence épiscopale de Tanzanie. Situé dans l'archidiocèse de Tabora, il a été fondé par les Missionnaires d'Afrique lorsque Tabora était encore un vicariat apostolique d'Unyanyembe dans la ville d'Ushirombo où le vicariat était basé. C'était en fait en 1918. Plus tard, le séminaire a déménagé à un endroit connu sous le nom d'Utinta, dans l'actuel diocèse de Mpanda, et depuis 1925, il se trouve à Kipalapala".

    "Comme je l'ai précisé, ajoute Mgr Rugambwa, le séminaire dessert tous les territoires ecclésiastiques de Tanzanie, et il accueille parfois des séminaristes de pays voisins, ainsi que des membres d'instituts religieux et de sociétés de vie apostolique.

    L'archidiocèse de Tabora a joué un rôle déterminant dans l'existence et la croissance de ce séminaire. L'archevêque de Tabora en est en quelque sorte le gardien au nom de la Conférence épiscopale tanzanienne, en plus d'être membre du conseil d'administration. "En fait, je suis personnellement impliqué avec mes collaborateurs et les fidèles dans diverses activités et événements en vue des préparatifs du centenaire qui auront lieu au second semestre de l'année prochaine et qui sont déjà en cours", dit-il.

    Nous prions le bon Dieu de bénir nos efforts", conclut le cardinal Rugambwa, "afin que les célébrations du centenaire deviennent une source de vie nouvelle et de croissance vocationnelle visant à obtenir des ministres de l'Église de qualité et futurs pour la vie et la mission de l'Église en Tanzanie et ailleurs".

    (AP) (Agence Fides 11/6/2024)

  • Est-ce que la pudeur a encore un avenir ?

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    De didoc.be (Julio Llorente) :

    Revendiquer la pudeur pour exalter la chair

    7 juin 2024

    Est-ce que la pudeur a encore un avenir ?

    José F. Peláez affirme que l’hiver est plus élégant que l’été, et moi qui aime beaucoup les températures élevées et les bouffées de chaleur estivales, je dois me ranger à son avis, à mon grand regret. Si la civilisation, comme l’a écrit quelqu’un, consiste moins à montrer qu’à cacher, moins à affirmer qu’à insinuer, l’été, la saison où on se découvre, n’est pas très civilisé : l’exhibitionnisme esthétique, les vêtements transparents, les débardeurs et les pieds nus abondent à cette époque de l’année. Et les optimistes qui célèbrent tout cela ne manquent pas : enfin libérés des religions qui méprisent la chair, nous célébrons finalement le corps comme beauté ! L’été serait ainsi l’apothéose d’une chair autrefois refoulée, le dépassement définitif d’une gnose qui identifiait corps et péché. Il n’y a plus rien à cacher !

    Je comprends l’euphorie de certains, mais j’ajouterai qu’elle repose sur une idée fausse. Elle repose sur l’idée que l’origine de la pudeur se trouve dans le rejet de la chair. Je ne suis pas d’accord. Seuls ceux qui bénissent les corps peuvent envisager quelque chose d’aussi étrange que de les couvrir. Je soupçonne que nous ne nous habillons pas pour cacher quelque chose de déshonorant, mais pour protéger quelque chose de sacré ; pas pour couvrir notre honte, mais pour sauvegarder notre intimité. Plutôt que du mépris du corps, l’acte de s’habiller découle de son exaltation. Le vêtement n’est pas un cercueil, mais un tabernacle. Il ne cache pas la poussière sous la moquette, mais il protège la pureté, comme les coffres.

    Je peux accepter que l’on impute à la pudeur le péché de donner trop d’importance à la chair ; mais je répondrai avec colère à celui qui dira qu’elle l’enlève. La pudeur, cette vieille vertu que les peuples du Nord, ivres de puritanisme, ont pervertie au point de la rendre odieuse, repose sur le postulat que les corps ne sont pas apparence, mais apparition ; pas superficialité, mais profondeur ; pas épiderme, mais intériorité. S’habiller est donc un jeu d’ombre et de lumière, de dévoilement et de dissimulation. Nous partageons une partie de notre intimité, qui est charnelle, mais nous la gardons aussi pour nous et pour ceux qui nous aiment. Nous la mettons à l’abri des regards indiscrets ou lascifs ; nous la protégeons d’une hypothétique profanation. Nous refusons l’exhibitionnisme pour la même raison que nous refusons la burqa : il annule la tension, il modifie les règles du jeu. Dans un cas, on masque à peine, dans l’autre, c’est tout juste si on se montre.

    Mais, comme je l’ai déjà suggéré, la pudeur n’est pas seulement une question d’habillement, c’est aussi une question de regard. La saison où on se découvre, avec nos quatre membres à l’air, est en fait une occasion spéciale de la purifier. L’impudicité de certains n’est donc qu’une occasion pour la pudeur de tous. L’homme modeste évite la tentation de considérer le corps comme une simple superficialité ; il résiste, comme un Quichotte contre les signes des temps, à le rabaisser au rang de simple amas de cellules, de tissus, d’organes. Et il connaît, grâce à sa hardiesse, des plaisirs que l’homme surexcité ne peut pas même imaginer. Il découvre une beauté physique, je dirais strictement charnelle, même chez la femme la moins gracieuse, car il apprécie dans l’extérieur une intériorité qui transparaît, un moi qui déborde. Son regard élève et n’abaisse pas, rehausse et ne déshabille pas, sanctifie et ne souille pas. L’homme modeste aiguise son regard et entrevoit dans le corps une âme qui se trémousse. Il investit l’exhibitionniste de la dignité sacrée dont lui-même, sans vergogne et contre toute logique, se dépossède. Higinio Marín dit que « la superficie de nos corps est tout sauf superficielle ». Les gens modestes célèbrent son aphorisme et habillent généreusement de leur regard tous ceux qui profitent de la chaleur pour s’exhiber.

    Qu’on ne s’y trompe donc pas. Si nous devons mener pendant l’été une guerre pour la dignité, ce n’est pas parce que nous haïssons la chair, loin de là, mais parce que nous l’aimons. Parce que, comme nos ancêtres, nous apprécions en elle l’expression d’une intériorité qui ne doit pas s’exhiber à la légère.

    Julio Llorente est journaliste. Source : https://alfayomega.es/reivindicar-el-pudor-para-exaltar-la-carne/. Ce texte a été traduit de l’espagnol par Stéphane Seminckx.

  • La FAFCE écrit une lettre ouverte aux députés européens élus pour la législature 2024-2029 du Parlement européen

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    COMMUNIQUE DE PRESSE

    La FAFCE écrit une lettre ouverte aux députés européens élus pour la législature 2024-2029 du Parlement européen

    Bruxelles, 11 juin 2024

    Ce lundi dernier, la Fédération des associations familiales catholiques en Europe (FAFCE) a écrit une lettre ouverte à tous les députés européens élus après les élections du Parlement européen de 2024, signée par le président de la FAFCE, Vincenzo Bassi, au nom de ses organisations membres à travers le continent.

    Cette lettre fait suite à la diffusion d'une boîte à outils politique détaillant les priorités de la nouvelle législature, du point de vue de la famille. Les cinq domaines mis en avant sont l'hiver démographique, la famille en tant qu'investissement, l'équilibre travail-famille, la protection des enfants et l'écologie intégrale.

    Lettre ouverte à tous les élus du Parlement européen

    Chère députée, cher député,

    Félicitations pour votre élection ! Les citoyens européens vous ont confié l'honneur de les représenter pour cette cinq ans législature. C'est une grande responsabilité pour l'avenir de l'Europe et pour les familles européennes.

    A cette occasion, au nom de toutes les organisations membres de la Fédération des Associations Familiales Catholiques en Europe (FAFCE), je voudrais partager avec vous quelques-unes de nos réflexions et propositions pour ce mandat, que vous pourrez trouver dans la boîte à outils que nous avons préparée dans le but d’inspirer votre activité législative.

    1. L'Europe est plongée dans un hiver démographique qui constitue un défi pour les générations futures.

    Les défis démographiques doivent reposer sur le principe de la solidarité intergénérationnelle, en mettant l'accent sur la promotion des réseaux familiaux en tant qu'antidote à la solitude : Les familles sont le trésor de l'Europe. Je voudrais vous inviter à soutenir, promouvoir et garantir la renomination d'un commissaire européen en charge du sujet de la démographie, doté de ressources suffisantes pour mettre en place une coopération intergouvernementale en vue de relever ces défis. J'aimerais également proposer de créer et de rejoindre un intergroupe du Parlement européen sur « la démographie, l'équilibre travail-famille et les générations futures », en vertu de l'article 35 du Règlement.

    2. Les familles jouent un rôle central dans la formation de nos sociétés et constituent un investissement pour l'avenir de l'Europe

    Investir dans les familles, c'est investir dans l'avenir. C'est la raison pour laquelle les politiques familiales devraient être considérées comme des investissements dans la balance des comptes des États, et non comme des coûts. Je vous invite à promouvoir et à participer à une réflexion européenne de haut niveau et au sein du Parlement européen sur la réforme des critères macroéconomiques des politiques familiales.

    3. L'équilibre travail-famille devrait être la clé des politiques d'égalité de traitement

    Les États membres sont compétents en matière de politiques familiales et le principe de subsidiarité doit toujours être respecté pour le bien de l'Union européenne. Cependant, l'Europe peut promouvoir l'équilibre travail-famille en reconnaissant le droit à la déconnexion et le dimanche comme jour de repos commun en Europe. Il existe également quatre directives pertinentes qui peuvent être révisées afin d'améliorer l'équilibre entre la vie professionnelle et la vie privée des familles.

    4. Nos enfants sont l'avenir de l'Europe et leur protection doit être une priorité

    Nos enfants sont notre avenir. Les nouvelles générations sont confrontées à des risques croissants liés à l'évolution rapide de notre époque. La numérisation aide les sociétés à bien des égards, mais il est nécessaire d'en faire un usage responsable pour éviter les effets secondaires destructeurs.

    Dans cette optique, nous aimerions proposer de reconnaître la consommation de pornographie comme un problème de santé publique et de l'introduire comme une forme d'abus sexuel sur les enfants dans la proposition de directive de la Commission relative à la lutte contre les abus sexuels sur les enfants. En outre, je vous invite à soutenir l'initiative de la European Child Shield Platform, car ses membres très divers font un travail fructueux en rassemblant des données et en proposant des solutions aux conséquences sur la santé physique et mentale de nos générations futures.

    En outre, nous vous invitons à soutenir une convention internationale pour l'abolition de la maternité de substitution, inspirée de la déclaration de Casablanca, car la maternité de substitution est une forme de traite des enfants et d'exploitation des femmes.

    Enfin, nous aimerions vous proposer, en tant que membre du Parlement européen, de promouvoir une institution véritablement inclusive, par la création d'un organe représentatif au sein du Parlement européen pour les personnes handicapées et les personnes ayant des besoins particuliers.

    5. La Création souffre et les familles sont la clé de l'écologie humaine intégrale

    Il n'y a pas de développement durable sans familles. Comme le rappelle la résolution de notre dernière réunion de printemps du Conseil de Présidence, « l'écologie humaine intégrale implique une approche holistique de la complexité des problèmes écologiques, unissant les dimensions culturelles, politiques, sociales et économiques de cette réalité ». Je vous invite à placer les familles au centre de la solution pour protéger la Création et prévenir une dégradation catastrophique de l'environnement.

    La FAFCE souhaite mettre à disposition son expérience en Europe et ses idées issues de la base de nos associations membres sur tout le continent.

    La FAFCE souhaite contribuer à la résolution des défis actuels et être la voix des familles. Nous serons très heureux de coopérer avec vous pendant votre mandat.

    Notre équipe basée à Bruxelles et moi-même restons à votre disposition et vous souhaitons un mandat fructueux pour les familles.

    Je vous adresse mes meilleurs vœux,

    Vincenzo Bassi, Président de la FAFCE

    The Federation of Catholic Family Associations in Europe represents 33 national and local organisations: we are the voice of families from a Catholic perspective at the European level. FACE holds a participatory status with the Council of Europe since 2001 and is a member of the Fundamental Rights Platform of the European Union. 

  • Que manque-t-il au dialogue interreligieux avec les musulmans ?

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    Du Père Mario Alexis Portella* sur Crisis Magazine :

    Que manque-t-il au dialogue interreligieux avec les musulmans ?

    La charité envers les musulmans se manifeste surtout par le désir ardent de les voir devenir pleinement enfants de Dieu, ce qui ne peut se faire que par le baptême, ce que le dialogue interreligieux ne fait pas du tout.

    10 juin 2024

    Le mois dernier a marqué le cinquantième anniversaire de la création du dicastère pour le dialogue interreligieux. Anciennement appelé Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, il a créé la Commission pour les relations religieuses avec les musulmans dans le but non pas de convertir ceux qui professent l'islam aux enseignements du Christ, mais de « promouvoir la compréhension mutuelle, le respect et la collaboration entre les catholiques et les adeptes d'autres traditions religieuses, d'encourager l'étude des religions et de promouvoir la formation de personnes dédiées au dialogue ». 

    Le rapport public avec le monde islamique a été l'une des caractéristiques de la papauté du pape François, comme en témoignent ses nombreuses visites aux communautés islamiques et aux pays à majorité musulmane. Soutenant, comme le proclame la Déclaration de Vatican II sur les relations de l'Église avec les religions non chrétiennes, Nostra Aetate, que les musulmans « adorent avec nous le Dieu unique et miséricordieux », le pontife déclare : « Il n'est pas possible d'établir des liens véritables avec Dieu en ignorant d'autres personnes. Il est donc important d'intensifier le dialogue entre les différentes religions, et je pense en particulier au dialogue avec l'islam. »

    Les catholiques qui se sont engagés dans un tel dialogue, que ce soit dans le cadre d'une expérience ponctuelle ou d'un groupe permanent, ont tendance à s'abstenir de mentionner le nom de « Jésus » en tant que Fils divin de Dieu, de peur d'offenser les musulmans - bien que les musulmans acceptent Jésus comme prophète, ils nient qu'il soit le Fils de Dieu, tout comme ils nient la Sainte Trinité : 

    Ils [les chrétiens] ont certainement blasphémé ceux qui disent : « Allah est le Messie, le fils de Marie », alors que le Messie a dit : "Ô enfants d'Israël, adorez Allah, mon Seigneur et votre Seigneur, car il n'y a pas d'autre Dieu que le seul Dieu Allah. Ils ont certes blasphémé, ceux qui disent : « Allah est le troisième de trois : « Allah est le troisième de trois ». (Sourate 5:72)

    Ces catholiques, dans leur mentalité utopique, se réfèrent à la rencontre de saint François d'Assise avec le sultan soufi Malik al-Kamil en 1219 dans la ville portuaire de Damiette, en Égypte.

    Les catholiques qui se sont engagés dans un tel dialogue, que ce soit dans le cadre d'une expérience ponctuelle ou d'un groupe permanent, ont tendance à s'abstenir de mentionner le nom de « Jésus » en tant que Fils divin de Dieu, de peur d'offenser les musulmans.
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    Pleinement conscient des dangers qui l'attendaient, saint François, accompagné de son confrère Illuminato da Rieti, était déterminé à partir en mission de paix auprès des nations musulmanes mécréantes. Cependant, comme l'explique Frank M. Rega dans son livre St. Francis of Assisi and the Conversion of the Muslims, la visite du saint avait un objectif sous-jacent. Il ne s'agissait pas simplement de discuter de valeurs communes, comme le prétendent à tort certains révisionnistes ou hommes d'Église modernes. Il s'agissait de prêcher l'Évangile de Jésus-Christ, en soulignant par la suite l'incongruité de l'islam avec le seul vrai Dieu : Père, Fils et Saint-Esprit.

    Lors de la rencontre, après avoir échangé des salutations de paix, le sultan, incertain des intentions de ses visiteurs, demanda si les frères étaient venus à lui en tant que représentants de l'armée du pape - la cinquième croisade était en cours.

    Saint François a répondu : « Nous sommes les ambassadeurs du Seigneur Jésus-Christ », affirmant ainsi qu'il était l'ambassadeur de Dieu, et non celui du pape. Bien que les conseillers religieux d'al-Kamil l'aient averti que les prêches des frères violeraient la charia, le sultan pensait qu'il agissait dans le respect de la loi en les écoutant. Lorsqu'il s'aperçut que saint François et les Illuminés commençaient à dénoncer les erreurs de l'islam, certains membres de la cour d'al-Kamil exigèrent l'exécution des frères. Conseillé par le soufi-persan Fakr al-Farisi, il s'en tient au verset coranique : « Et vous entendrez certainement beaucoup d'insultes de la part de ceux qui ont reçu l'Écriture avant vous... mais si vous persévérez avec patience et si vous vous prémunissez contre le mal, ce sera le meilleur moyen de régler vos affaires » (sourate 3:186).

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  • A Houston, une approche véritablement catholique des « études de genre »

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    De David Paul Deavel sur le CWR :

    Une approche véritablement catholique des « études de genre »

    Pourquoi le nouveau programme de maîtrise en études catholiques sur les femmes et le genre à l'Université de St. Thomas à Houston est une première en son genre et un programme entièrement catholique.

    10 juin 2024

    Bien que juin soit le mois consacré par de nombreux catholiques au Sacré-Cœur de Jésus, les post-chrétiens et les chrétiens « libéraux » ont décidé de promouvoir le « Mois de la Fierté », une période de célébration et de promotion d'une vision très étrange de l'être humain qui porte désormais les initiales LGBTQ. Ou, dans de nombreux cas, une série de lettres beaucoup plus longue suivie d'un signe plus - LGBTQIAA+ en est un exemple courant. Ces lettres désignent soit des passions sexuelles qui déterminent en quelque sorte le centre de l'identité d'une personne, soit des « identités de genre », c'est-à-dire des prétentions à être autre chose que son propre sexe biologique sur la base d'une sorte de sentiment interne mystérieux.

    Tout cela est à la fois troublant et très déroutant, d'autant plus qu'il y a des ecclésiastiques et des universitaires catholiques qui promeuvent cette vision du monde dans laquelle notre statut d'image de Dieu, créée mâle et femelle, est considéré comme dépassé. D'autant plus que tant d'autorités juridiques, médicales et même spirituelles promeuvent aujourd'hui des comportements sexuels qui dénaturent notre nature et même des opérations chirurgicales qui mutilent des corps sains pour que les hommes, les femmes et même les enfants ressemblent au sexe opposé. Les gens parlent de la période médiévale comme de « l'âge des ténèbres », mais malgré les merveilles technologiques dans lesquelles nous vivons, notre époque est vraiment sombre.

    Nous savons aussi que même ceux qui n'ont pas adopté l'ensemble de ces idéologies destructrices ont souvent absorbé une bonne partie de ce dont ils sont issus. Même lorsqu'ils n'ont pas oublié ce qu'est une femme, les partisans de nombreuses versions laïques du « féminisme » ont promu l'idée que l'avortement et la contraception sont nécessaires à la santé et à l'épanouissement des femmes. Ils ont également dit aux femmes que si elles ne donnaient pas la priorité à leur carrière plutôt qu'à leur famille, elles étaient des traîtresses. Et ils ont souvent fait comprendre que les politiques publiques qui ne permettent pas et même ne promeuvent pas ces positions sont « anti-femmes ».

    Que pouvons-nous faire ? S'il est tentant de se lamenter sur cette folie et d'essayer de s'y soustraire, ce n'est vraiment pas une option pour la plupart d'entre nous. Nous avons besoin de réponses pour nos enfants, à qui ces messages sont transmis dans de nombreuses écoles publiques (et, malheureusement, même dans certaines écoles catholiques). Nous devons trouver des moyens de répondre aux pressions qui nous poussent à capituler devant les demandes qui nous sont faites à notre travail et dans les lieux publics d'affirmer de mauvaises idées ou de faire des choses pour les promouvoir. Et nous devons trouver comment promouvoir des politiques qui conduiront réellement à l'épanouissement des hommes et des femmes.

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  • De persécutée à complice : les métamorphoses de l’Église orthodoxe russe

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    De Sandro Magister sur Settimo Cielo (Diakonos.be) :

    De persécutée à complice. Les métamorphoses de l’Église orthodoxe russe

    C’est une période sombre pour le dialogue entre Rome et le patriarcat de Moscou. La rencontre entre le Pape François et Cyrille de Moscou à l’aéroport de La Havane le 12 février 2016 était déjà plombé par les agressions armées de Vladimir Poutine en Géorgie et en Ukraine, où il avait déjà pris la Crimée et contesté le Donbass. Mais depuis, les événements se sont enchaînés à une vitesse effrayante, avec la guerre féroce de la Russie contre l’Ukraine et l’Occident, exaltée en tant que « guerre sainte » par ce même patriarche de Moscou que le Pape en est venu à qualifier de « thuriféraire de Poutine ».

    Et pourtant, ce mystère d’iniquité ne demeure pas incompréhensible, si l’on prend la peine de relire le dernier siècle de l’histoire russe. Et ce que vient de faire avec une rare maîtrise et une abondante documentation Giovanni Codevilla, l’un des plus grands spécialistes en la matière, dans un livre fraîchement sorti de presse intitulé « Da Lenin a Puti. Politica e religione », édité chez Jaca Book.

    « De la persécution à la connivence », précise le sous-titre du livre, avec une allusion à la symphonie retrouvée entre le trône et l’autel, entre Poutine et Cyrille, qui caractérise l’actuelle période de l’histoire russe, après des décennies d’atroces persécutions et une fragile parenthèse de liberté retrouvée à la suite de la dissolution de l’Union soviétique, rapidement étouffée dans l’œuf.

    On sait qu’il y a eu des persécutions, mais tous ne connaissent pas ses variantes que Codevilla met en évidence. Déjà terrible sous Lénine, et à son comble avec Staline, pendant les années de la seconde guerre mondiale, elle a connu une interruption partielle et impromptue, souhaitée par Staline en personne pour renforcer notamment par l’apport de l’Église la résistance patriotique à l’invasion des armées d’Hitler.

    L’orthodoxie a retrouvé un espace de mouvement, ses hommes ont été libérés de prison, quelques églises ont été rouvertes. Et une fois la guerre terminée, on lui a confié la mission de faire la propagande de la politique du Kremlin dans le champ international, en particulier à travers la Conférence chrétienne pour la paix et le Conseil œcuménique des Églises, qui réunissait à Genève les représentants de plusieurs confessions chrétiennes, y compris les catholiques.

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  • La mort de Moltmann, le père des erreurs de la théologie contemporaine

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    De Stefano Fontana sur la NBQ :

    Moltmann, le père des erreurs de la théologie contemporaine

    Le théologien protestant a également exercé une grande influence dans la sphère catholique. Une influence négative, qui s'appuie sur l'espérance mais l'inscrit dans l'histoire, sécularisant la foi. Les résultats sont encore visibles aujourd'hui.

    11_06_2024

    Le 3 juin, le théologien protestant Jürgen Moltmann est décédé à Tübingen à l'âge de 98 ans. On se souvient généralement de lui comme du « théologien de l'espérance » en raison de son principal ouvrage, Théologie de l'espérance, publié en 1964 en Allemagne et en 1970 en Italie par Queriniana. Se souvenir de lui de cette manière n'est ni erroné ni réducteur, car cet ouvrage n'avait pas l'intention de traiter un seul chapitre de la théologie, à savoir l'espérance, mais de la reformuler dans son intégralité.

    De l'espérance découle une nouvelle explication de tous les thèmes théologiques traditionnels : la révélation comprise non pas tant dans son caractère doctrinal que dans son caractère historique, la transcendance comprise dans un sens temporel comme futur plutôt que dans un sens spatial, le péché comme le rejet de l'espérance, la grâce comme le don de la possibilité et de la capacité d'espérer, la conversion comme l'aversion du présent et la conversion à l'avenir. D'où l'impact révolutionnaire de sa théologie, liée à l'idée toute protestante du monde arrivé à maturité, de la sécularisation en tant que phénomène chrétien, de la nécessité d'évoluer vers une théologie séculière comme l'année suivante, en 1965, Harvey Fox l'affirmera également dans son livre The Secular City (La ville séculière). Histoire, espérance, avenir, pratique : telles sont les coordonnées de la nouvelle théologie que l'on retrouve dans toutes les théologies ultérieures, y compris la théologie catholique.

    Dans l'Ancien comme dans le Nouveau Testament, selon Moltmann, Dieu n'est pas compris comme consacrant des temps et des lieux, mais comme lié à une parole de promesse. La promesse lie l'homme à l'histoire qui se situe entre la promesse et son accomplissement. C'est l'espace de la responsabilité humaine, de l'avenir, de la moralité et de la praxis. La théologie de l'espérance s'élabore dans une clé eschatologique, confiant désormais au théologien la tâche non pas « d'interpréter le monde, l'histoire et la nature humaine, mais de les transformer dans l'attente d'une transformation divine ». Le lieu de la révélation de Dieu devient l'histoire et Dieu se révèle à travers des promesses et des événements historiques, à commencer par l'Exode. La tâche du chrétien n'est pas tant de se demander qui est Dieu et quels sont ses attributs, mais d'identifier où Dieu est à l'œuvre dans l'histoire et de participer activement à son œuvre de rédemption. Il fallait éliminer tout dualisme métaphysique et toute vision spatiale de Dieu, créer une théologie laïque à partir du langage politique : « cela implique que nous discernions où Dieu est à l'œuvre, et que nous participions ainsi à son œuvre : cette action incessante est une manière de parler : ce faisant, le chrétien parle de Dieu ». La vérité devient action. Le théologien ne dira pas qui est Dieu par des discours, mais la praxis des chrétiens le dira.

    Avec Moltmann, la dimension de l'histoire entre dans la théologie et en bouleverse les connotations. Harvey Fox, déjà cité, aborde la théologie de l'espoir et affirme que « Dieu aime le monde et non l'Église » et qu'il utilise le monde et non l'Église. Dans son livre The Christian as Rebel, il note que « c'est le baseball professionnel et non l'Église qui a fait les premiers pas vers l'intégration raciale. Nous sommes très en retard dans ce domaine. Nous devons faire la course pour rattraper ce que Dieu fait déjà dans le monde". Comme on le voit, l'« Église sortante » a des origines lointaines. Les nouvelles suggestions de Moltmann seront reprises par Johann Baptist Metz dans sa « Théologie politique » et Karl Rahner fera siennes les mêmes hypothèses, à commencer par la sécularisation, qui oblige à penser que la révélation de Dieu a lieu dans l'histoire humaine avant d'avoir lieu dans l'Église. On peut penser que le véritable tournant novateur de la théologie contemporaine a été apporté par Moltmann. Toutes les autres théologies suivront en effet la voie qu'il a inaugurée. La théologie de l'espérance peut ainsi être comparée à une explosion qui en provoque d'autres en chaîne. Il a su traiter de la théologie révolutionnaire et de la théologie de la libération, il a baptisé la théologie noire et la théologie féministe. De plus, il a été au centre du dialogue entre chrétiens et marxistes.

    Avec Moltmann, la dimension de l'histoire entre dans la théologie et en bouleverse les connotations. Harvey Fox, déjà cité, aborde la théologie de l'espoir et affirme que « Dieu aime le monde et non l'Église » et qu'il utilise le monde et non l'Église. Dans son livre The Christian as Rebel, il note que « c'est le baseball professionnel et non l'Église qui a fait les premiers pas vers l'intégration raciale. Nous sommes très en retard dans ce domaine. Nous devons faire la course pour rattraper ce que Dieu fait déjà dans le monde". Comme on le voit, l'« Église sortante » a des origines lointaines. Les nouvelles suggestions de Moltmann seront reprises par Johann Baptist Metz dans sa « Théologie politique » et Karl Rahner fera siennes les mêmes hypothèses, à commencer par la sécularisation, qui oblige à penser que la révélation de Dieu a lieu dans l'histoire humaine avant d'avoir lieu dans l'Église. On peut penser que le véritable tournant novateur de la théologie contemporaine a été apporté par Moltmann. Toutes les autres théologies suivront en effet la voie qu'il a inaugurée. La théologie de l'espérance peut ainsi être comparée à une explosion qui en provoque d'autres en chaîne. Il a su traiter de la théologie révolutionnaire et de la théologie de la libération, il a baptisé la théologie noire et la théologie féministe. De plus, il a été au centre du dialogue entre chrétiens et marxistes.

    Ce dernier point nous amène à un autre chapitre important de l'histoire de Moltmann. Je veux parler du dialogue de pensée avec le philosophe marxiste est-allemand Ernst Bloch, qui a eu tant d'influence sur la théologie de Moltmann à l'époque et par la suite. Le principe d'espérance de Bloch et la théologie de l'espérance de Moltmann se renvoient l'un à l'autre. Bloch reformule le marxisme sous la catégorie de l'utopie, il voit toute la réalité comme gouvernée par l'avenir et poussée à se dépasser elle-même, il lit la Bible comme l'expression d'une « transcendance sans transcendance », l'avenir et l'histoire sont autant les caractéristiques de la religion chrétienne que de ce monde sécularisé, le Dieu d'Israël est le Dieu du huitième jour « qui n'a pas encore été et qui est donc plus authentique » et le Christ n'a rien de spirituel, mais est l'homme qui s'est assis non pas à la droite de Dieu mais à sa place car le christianisme est libérateur et donc athée. Moltmann rencontre ainsi non seulement le marxisme, mais aussi le nihilisme athée de la modernité.

    Porter un jugement sur la théologie de Moltmann revient à porter un jugement sur une grande partie de la théologie contemporaine. Célébrer sa pensée en l'exaltant reviendrait à cautionner les grandes erreurs de cette théologie et de celles qui l'ont suivie. Je me suis limité ici à rappeler quelques hypothèses de base. Le lecteur, s'il y croit, peut s'exercer à identifier leurs effets négatifs sur la théologie de ces décennies et aussi sur la praxis de l'Église d'aujourd'hui.