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BELGICATHO - Page 191

  • La vocation d'une université catholique selon le cardinal Sarah

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    Du site de La Nef :

    Cardinal Sarah : quelle est la vocation d’une université catholique ?

    Discours prononcé en avril 2024 aux étudiants prêtres, religieux, religieuses et laïcs de l’École Théologique Saint-Cyprien du diocèse d’Obala (Cameroun), sur le thème suivant : « La vocation d’une université catholique à la lumière de l’enseignement de Benoît XVI »

    Chers étudiants de l’École Théologique Saint Cyprien du diocèse d’Obala,

    Je voudrais aujourd’hui réfléchir avec vous sur la vocation d’une université et en particulier d’une université catholique à la lumière de l’enseignement de Benoît X  VI.

    Benoît XVI l’a plusieurs fois souligné : « La vocation originelle de l’université est la recherche de la vérité, de toute la vérité de notre être. Et avec son obéissance à la vérité et aux exigences de sa connaissance, l’université devient une école d’humanitédans laquelle se cultive un savoir vital, se forgent de hautes personnalités et se transmettent des connaissances et des compétences de valeur »[1].

    La recherche de la vérité est donc votre programme, comme le proclame votre devise : « Au service de la Vérité et de la Justice ».

    Benoît XVI ajoutait : « Sans être orientée vers la vérité, sans une attitude d’humble et courageuse recherche de la vérité, toute culture se désagrège, tombe dans le relativisme et se perd dans l’éphémère ».

    Le sens de la Vérité est la pierre qui doit fonder toute culture solide. Sans recherche de la vérité, on ne peut s’appuyer sur rien. Tout devient liquide.

    Sans l’objectivité de la vérité, nous sommes livrés aux appétits et aux passions subjectives. Sans vérité, il n’y a plus d’ordre juste objectif et intangible, personne ne peut être protégé contre l’égoïsme capricieux et la violence.

    La vérité est le seul rempart solide qui s’oppose à la tentation de la toute-puissance et de l’arbitraire. La vérité fonde l’ordre et la justice. Son absence nous livre au chaos. Sans vérité, les opinions s’entrechoquent et nul ne peut les départager.

    Sans vérité, il n’y a plus d’unité possible entre les hommes. Ils sont condamnés à s’entre-déchirer sans cesse. Car la vérité est le seul bien qu’ils possèdent en commun et à partir duquel ils peuvent s’entendre.

    Benoît XVI le savait bien, lui qui avait vu dans sa jeunesse son pays sombrer dans l’idéologie nazie. Il avait vu de ses yeux un pays, héritier d’une civilisation raffinée, sombrer dans la barbarie. Pourquoi ? Parce qu’à l’amour de la vérité on avait substitué le doute. Et après le doute est venu le règne de la violence et de la volonté de puissance.

    Il y a là un enjeu capital pour l’Afrique de demain. Je voudrais vous inviter non seulement à chercher la vérité mais à l’aimer passionnément !

    Le monde universitaire africain doit prendre garde à ne pas se laisser contaminer par les maladies de l’esprit que l’Occident voudrait lui imposer. L’Occident a peur de la recherche de la vérité. Pour nombre d’Occidentaux la vérité est devenue un terme imprononçable. Si vous parlez de vérité, on vous accuse de dogmatisme, d’oppression. Mais en fait derrière ces discours trompeurs se cache la violence de la dictature du relativisme qui elle-même est souvent le masque des intérêts financiers et matériels inavoués.

    Le 13 décembre 2012, Benoît XVI rappelait à un groupe d’ambassadeurs africains : « De nos jours, dire le vrai est devenu suspect, vouloir vivre dans la vérité semble suranné, et la promouvoir semble être un effort vain. Et pourtant, l’avenir de l’humanité se trouve également dans la relation des enfants et des jeunes avec la vérité : la vérité sur l’homme, la vérité sur la création, la vérité sur les institutions, etc. C’est pourquoi, il est nécessaire d’éduquer dans la vérité et à la vérité ».

    N’ayons donc pas peur d’aimer et de chercher la vérité ! L’Occident est devenu sceptique à l’image de Ponce Pilate. Il répète sans cesse sur un ton désabusé : « Mais qu’est-ce que la vérité ? » (Jn 18, 38). Et comme Pilate, il met sa confiance dans la force politique pragmatique et souvent injuste parce qu’il ne peut plus s’appuyer sur la force de la vérité.

    Pourtant, « que se passe-t-il si la vérité ne compte pour rien ? Quelle justice sera alors possible ? Est-ce qu’il ne doit pas y avoir des critères communs qui garantissent véritablement la justice pour tous -critères soustraits à l’arbitraire des opinions changeantes et aux concentrations du pouvoir ? N’est-il pas vrai que les grandes dictatures se sont maintenues par la force du mensonge idéologique et que c’est la vérité seule qui a apporté la libération ? »[2]

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  • L'image du corps et de la sexualité (Claude Callens)

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    Du site youtube du diocèse de Namur :

  • Elections européennes : communiqué de presse de la FAFCE

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    COMMUNIQUÉ DE PRESSE

    La FAFCE développe une boîte à outils politique en amont de la nouvelle législature du Parlement européen, mettant en avant cinq priorités clés

    Bruxelles, le 5 juin 2024

    La FAFCE a développé une boîte à outils politique pour les membres élus du Parlement européen et les institutions de l'UE pour la nouvelle période législative, qui commence lundi prochain après ce week-end (6-9 juin) d'élections dans tous les États membres de l'UE. Plus de 400 millions d'Européens auront l'occasion de voter pour leurs députés européens. La FAFCE invite les nouveaux parlementaires à donner la priorité aux familles dans l'élaboration de leurs politiques pour cette nouvelle législature.

    La liste non exhaustive contient cinq domaines politiques clés :

    1. Démographie : La FAFCE invite les candidats à soutenir la renomination d'un commissaire européen pour poursuivre le travail de l'actuel commissaire vice-président pour la démocratie et la démographie, Dubravka Šuica, chargé de s'attaquer à la transition démographique.

    La Fédération encourage également la création d'un intergroupe parlementaire interpartis sur « les défis démographiques, l'équilibre travail-famille et les prochaines générations ».

    Le Président de la FAFCE, Vincenzo Bassi, déclare : « Alors que cette élection se déroule au début de l'été, nous sommes plongés dans un hiver démographique. Les taux de natalité ont chuté et la pandémie de solitude s'est répandue sur tout le continent. Nos institutions européennes doivent consacrer des ressources et du capital humain à la compréhension des causes profondes de cette situation et investir dans un printemps démographique pour le continent. Sans solidarité intergénérationnelle, nous ne pourrons pas commencer à relever les nombreux défis qui nous attendent. Pour cela, il faut donner la priorité aux familles et aux enfants, sans lesquels il n'y a pas d'avenir".

    2. La famille comme investissement

    La FAFCE invite les candidats à considérer les investissements de l'UE dans les politiques familiales comme un investissement stratégique dans l'avenir de l'Europe. Le budget que les Etats membres et, indirectement, l'UE investissent dans les politiques familiales doit être considéré comme un investissement dans le capital humain. Une réflexion sur les critères de Maastricht est nécessaire au niveau de l'UE. 

    Le Président de la FAFCE, Vincenzo Bassi, déclare : « Les politiques qui donnent la priorité à la famille sont aussi des politiques qui donnent la priorité au bien commun. La famille, en tant que cellule de base de la société, est elle-même au service du bien commun. Lorsque les parents ont un bon équilibre entre leur vie professionnelle et leur vie privée, les enfants peuvent accéder à l'éducation et au logement lorsqu'ils grandissent, et lorsque les personnes âgées sont valorisées et prises en charge, tout cela sert le bien commun.

    "Dans toute l'Europe, nous constatons à quel point les réseaux familiaux sont précieux pour l'épanouissement des communautés, en particulier dans le contexte de la pandémie de solitude que nous connaissons. C'est en les soutenant et en y investissant que nous pourrons construire la solidarité entre les générations dont dépend notre avenir. La famille n'est pas un coût, mais le meilleur investissement possible".

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  • Bruxelles, 12 juin : "Au service des plus pauvres à Calcutta", conférence du père Laurent Bissara (KTO Belgique)

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    KTO Belgique a la joie de vous inviter à la conférence

    AU SERVICE DES PLUS PAUVRES À CALCUTTA

    par le père Laurent Bissara

    le mercredi 12 juin à 19h

    conférence à 19h15 suivie d'une réception offerte - fin 21h45

    Adresse du jour : IPM Group - Rue des Francs, 79 à 1040 Bruxelles

    Réservations souhaitées (nombre de places limité)

    Pour toute question 0485 71 83 79

  • Liège : Église du Saint-Sacrement : messe chantée par les élèves de l’Académie de chant grégorien le samedi 8 juin 2024 à 17h00 (Bd d’Avroy, 132)

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    cours chant gregorien2.jpg

    Pour toute information :  

    Tous renseignements : tel 04.344.10.89 • email : sursumcorda@skynet.be

  • À l’église du Saint-Sacrement (Bd d’Avroy, 132 à Liège) : concert ultime de la Fête Dieu à Liège le dimanche 9 juin 2024 à 17h00

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    Le chœur de chambre de « Praeludium » et l’ensemble « Ellipse » sous la direction de Patrick Wilwerth présentent le dimanche 9 juin à 17h00 à l’église du Saint-Sacrement un concert d’œuvres de et autour de J.S. Bach : au programme des extraits de cantates de J.S. Bach, de N. Bruhns, de J. Pachelbel et de P. Wilwerth. Au quatuor à cordes se joindront Armand Rahier et Damien Bernard, hautbois ainsi que Jean Bernard Barnabé, flûte. À l’orgue, Patrick Wilwerth.

    Places :15€ / Etudiants – 26 ans : 10 €. Réservations et infos : patrickwilwerth@icloud.com

    Gsm : 0495 79 80 38.

     

     

  • Débarquement en Normandie : relire les textes prophétiques du cardinal Ratzinger

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    Du site "Benoît-et-moi" :

    3 juin 2024

    Aujourd’hui, alors que s’annonce une « semaine mémorielle » que nos médias, faisons-leur confiance, vont probablement nous rendre insupportable, entre anecdotes dérisoires, remplissage sans intérêt, vacuité absolue de la réflexion, méconnaissance de l’histoire, anachronismes divers et surtout récupérations de toutes sortes (cela peut toujours servir, à la veille des élections), il est indispensable, pour les chrétiens et les européens de relire ces textes prophétiques qui nous indiquent le vrai chemin vers la paix, et sont donc, dans un tout autre contexte, d’une actualité brûlante.

    Les textes qui suivent sont rassemblés avec d’autres dans un livre publié en 2005 sous le titre « L’Europe, ses fondements aujourd’hui et demain« , que l’éditeur indiquait alors comme « le dernier livre du cardinal Ratzinger »

    Extrait du discours splendide au cimetière allemand de la Combe

    LE CARDINAL SE RECUEILLE SUR LES TOMBES DU CIMETIERE MILITAIRE ALLEMAND DE LA CAMBE, EN 2004

    La grâce de la réconciliation

    In « L’Europe, ses fondements aujourd’hui et demain » , pages 137 et suivantes:
    —–
    C’est le moment de nous mettre à genoux, pleins de respect, devant les morts de la Deuxième Guerre mondiale, nous rappelant les innombrables jeunes gens de notre patrie, leur avenir, leurs espérances détruits au cours de ce sanglant massacre de la guerre. En tant qu’Allemands, nous sommes douloureusement frappés à la pensée que leur élan, leur idéal, leur loyauté envers l’État aient été instrumentalisés par un régime sans justice.

    Mais cela n’entache pas l’honneur de ces jeunes hommes, dans les consciences desquels Dieu a pu regarder. Chacun d’eux se tient, personnellement, en sa présence, avec tout son trajet de vie, avec sa mort violente; chacun se tient devant ce Dieu dont la bonté miséricordieuse, nous le savons, garde tous nos morts. Ils n’ont désiré faire que leur devoir, non sans de nombreux doutes et de nombreuses interrogations. Mais ils nous regardent et nous interpellent : «Et vous ? Oui, vous, qu’allez-vous entreprendre pour que les jeunes ne soient plus contraints à la guerre? Qu’allez-vous faire pour que le monde ne soit pas, une fois encore, dévasté par la haine, la violence, le mensonge ? »

    Le rôle historique de la foi chrétienne dans le retour de l’Europe à la vie est incontestable. C’est le grand mérite du christianisme, non seulement d’avoir donné naissance à l’Europe après le déclin de l’Empire gréco-romain et après la période des invasions barbares. Et la renaissance de l’Europe, après la Seconde Guerre mondiale, s’enracine également dans le christianisme, et donc dans la responsabilité de l’homme devant Dieu : nous en avons bien conscience, là réside le fondement ultime de l’État de droit, ainsi que le stipule clairement la Constitution allemande, établie après la chute du nazisme. Quiconque, aujourd’hui, veut construire l’Europe comme bastion du droit et de la justice, susceptible de valoir pour tous les hommes de toutes les cultures, ne peut se réclamer d’une raison abstraite, qui ignore Dieu et n’appartient à aucune culture précise, mais qui prétend mesurer toutes les cultures à l’aune de son propre jugement.

    .
    Mais de quelle mesure s’agit-il? Une telle raison, peut-elle garantir une liberté quelconque, peut-elle refuser quelque chose? Aujourd’hui encore, responsabilité devant Dieu, enracinement dans les grandes valeurs, vérité de la foi chrétienne – valeurs qui débordent toutes les confessions chrétiennes, car elles sont communes à toutes -, telles sont les forces – absolument nécessaires pour construire une Europe unie, et qui soit infiniment plus qu’un unique bloc économique : une communauté de droit, un bastion du droit, non seulement pour elle-même, mais aussi pour l’humanité entière.

    .
    Les morts de La Combe nous interpellent : ils sont dans la paix de Dieu, mais ils ne cessent de nous demander : «Et vous, que faites-vous pour la paix ? » Ils nous mettent en garde devant un État susceptible de perdre les fondements du droit et d’en couper les racines. Le souvenir de la souffrance et des maux de la Seconde Guerre mondiale uni au souvenir de la grande aventure de la réconciliation qui, grâce à Dieu, s’est accomplie en Europe, nous indiquent où se trouvent ces forces capables de guérir l’Europe et le monde.

    La terre peut devenir lumineuse, et le monde peut être humain à une seule condition : laisser Dieu entrer dans notre monde.

  • Les chrétiens araméens, Israël et Gaza : Entretien avec Shadi Khalloul

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    De Monica Seeley sur le Catholic World Report :

    Les chrétiens araméens, Israël et Gaza : Entretien avec Shadi Khalloul

    Après avoir entendu un professeur qualifier l'araméen de langue morte, Shadi Khalloul s'est donné pour mission de maintenir en vie son héritage araméen.

    4 juin 2024

    Shadi Khalloul se souvient parfaitement du moment où son « rêve américain » s'est éteint.

    C'est le moment où un professeur de l'université du Nevada à Las Vegas a qualifié l'araméen de langue morte. La classe étudiait la Bible en tant que littérature et avait rencontré les mots araméens prononcés par le Christ, Talitha kumi.

    Khalloul a levé la main pour expliquer que la langue n'est pas morte ; elle est en fait bien vivante au Moyen-Orient, où les chrétiens maronites prient encore en araméen et l'utilisent parfois dans la vie quotidienne.

    Il a quitté la classe avec une mission surprise : faire un exposé sur l'araméen.

    Israélien d'origine libanaise, Khalloul préparait un diplôme en commerce international et en finance. Il envisageait de quitter Israël pour faire carrière aux États-Unis.

    Une semaine plus tard, il a fait découvrir à la classe la langue araméenne, ses racines bibliques, sa signification pour lui en tant que chrétien syriaque maronite et la manière dont sa communauté a lutté pour maintenir son identité. Il a été étonné par l'attention soutenue de son auditoire américain.

    Il a terminé sa présentation en enseignant à la classe la prière du Seigneur en araméen. Ulo Tellan lanisyana Ello Fatzey lan min beesha... Amin. Lorsqu'il a terminé, il a été surpris de voir des étudiants les larmes aux yeux.

    Khalloul avait trouvé sa vocation. « La Bible a changé ma vie et m'a ramené chez moi », dit-il.

    Un chrétien araméen en Israël

    Au lieu de poursuivre sa carrière aux États-Unis, il est retourné en Israël, dans sa ville natale de Gush Halav, au nord de la Galilée. Depuis plus de vingt ans, il travaille sans relâche au nom de la communauté chrétienne araméenne en Israël.

    J'ai parlé à Khalloul de ce que signifie être un chrétien araméen, de son travail pour préserver son héritage et de ce qu'il pense du conflit entre Israël et le Hamas.

    Israël ne compte que 15 000 chrétiens araméens. Depuis des générations, ils sont considérés comme une minorité au sein d'une minorité : un sous-ensemble de la population arabe d'Israël, majoritairement musulmane.

    Khalloul, 48 ans, veut changer cela. Il a mis en place des programmes d'enseignement de l'araméen aux jeunes chrétiens et fait pression sur le gouvernement israélien pour défendre les droits des chrétiens araméens. Il s'est présenté cinq fois à la Knesset. Il a quitté son emploi dans le marketing de haute technologie pour se consacrer à plein temps au projet, en tant que président de l'Association chrétienne israélienne d'araméen (ICAA).

    Grâce aux efforts de Khalloul, les chrétiens araméens d'Israël n'ont plus à porter de carte d'identité les identifiant comme « chrétiens arabes ».

    Il s'agit d'une distinction extrêmement importante pour les 15 000 chrétiens araméens d'Israël, dont l'identité est ancrée dans une langue qui remonte au XIe siècle avant J.-C. et qui se considèrent comme liés au peuple juif par des liens culturels. La majorité d'entre eux sont des maronites, des catholiques orientaux en union avec Rome.

    Selon M. Khalloul, « chrétien arabe » est une appellation erronée pour un peuple qui n'est ni ethniquement ni historiquement arabe. Comme la plupart des chrétiens araméens d'Israël, ses ancêtres remontent au Croissant fertile, et non à la péninsule arabe - dans le cas de sa famille, au Mont-Liban et dans la région d'Alep en Syrie, qui était l'ancien État araméen d'Aram Soba.

    Les premiers chrétiens ont diffusé l'Évangile et la langue araméenne dans toutes les directions. Parcourez la carte géographique du peuple araméen et vous irez du nord d'Israël aux montagnes du Liban, et du nord de la Syrie à l'Irak et à une partie de la Turquie.

    L'Église araméenne de l'Est est devenue connue sous le nom de « syriaque » - « de Syrie », le mot grec pour « Aram ». Syriaque et araméen sont deux mots désignant la même langue, le syriaque étant généralement utilisé dans les contextes ecclésiastiques et l'araméen décrivant généralement la vie de tous les jours.

    La plupart des communautés syriaques se sont séparées de Rome au moment du Grand Schisme. Par la suite, certains syriaques, dont les maronites du Liban, sont revenus à l'union avec Rome.

    Au fur et à mesure que les vagues musulmanes successives conquéraient le Moyen-Orient, les chrétiens araméens ont adopté la langue arabe et se sont assimilés pour se protéger. L'arabe « était une langue imposée » sous la domination islamique, explique M. Khalloul. « Malheureusement, nous avons perdu une culture. Il s'agissait d'un génocide culturel et linguistique.

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  • Inde : le parti nationaliste hindou remporte son premier siège dans la région du Kerala après une campagne de sensibilisation auprès des chrétiens

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    De Luke Coppen sur The Pillar :

    Le parti nationaliste hindou de l'Inde remporte son premier siège dans la région du Kerala après une campagne de sensibilisation auprès des chrétiens

    4 juin 2024

    Le parti nationaliste hindou Bharatiya Janata Party (BJP) a obtenu mardi son premier député dans l'État du Kerala, dans le sud de l'Inde, à la suite d'une campagne visant à séduire les électeurs chrétiens.

    Suresh Gopi, acteur devenu homme politique, a été déclaré vainqueur le 4 juin dans la circonscription de Thrissur, l'une des 20 circonscriptions parlementaires du Kerala. 

    Le BJP, fondé en 1980, n'avait jamais réussi à obtenir un seul des sièges du Kerala à la Lok Sabha, la chambre basse du parlement indien. 

    La percée régionale du BJP est le fruit d'une campagne de sensibilisation de l'influente minorité chrétienne de l'État, qui se méfie généralement du parti qui insiste sur le fait que l'hindutva, ou « hindouité », est le fondement de la culture du pays.

    Cependant, alors que les premiers résultats des élections générales laissaient penser que le Premier ministre indien Narendra Modi était en route pour un troisième mandat, le BJP semblait avoir du mal à remporter les 272 sièges nécessaires pour conserver sa majorité parlementaire nationale, ce qui ouvrait la voie à un éventuel gouvernement de coalition. 

    Le Kerala compte environ 6 millions de chrétiens, soit plus que tout autre État indien. Le dernier recensement du pays, effectué en 2011, a conclu que 54,73 % de la population du Kerala était hindoue, 26,56 % musulmane et 18,38 % chrétienne. 

    Selon les médias indiens, le BJP a commencé à courtiser les électeurs chrétiens après n'avoir obtenu aucun siège au Kerala lors des élections générales de 2019. Estimant apparemment que le vote de la majorité hindoue était trop divisé pour offrir un chemin vers la victoire, le parti a cherché à obtenir le soutien des minorités religieuses.

    Après avoir étudié les églises de l'État - qui abrite l'Église catholique syro-malabare et l'Église catholique syro-malankare - les responsables du BJP auraient identifié des dirigeants susceptibles de sympathiser avec le parti. Ils ont également cherché à obtenir un soutien par le biais de visites à domicile et de programmes communautaires. 

    Ces dernières années, Narendra Modi a rencontré à plusieurs reprises des responsables ecclésiastiques. Il a été photographié embrassant chaleureusement le pape François en 2021. 

    Le premier ministre s'est rendu à la cathédrale du Sacré-Cœur de Delhi le dimanche de Pâques 2023 et a accueilli plus de 100 dirigeants chrétiens dans sa résidence officielle le jour de Noël. En février de cette année, il a rencontré le nouveau chef de l'Église syro-malabare, l'archevêque majeur Raphael Thattil.

    Suresh Gopi - une star du cinéma en malayalam, la langue prédominante du Kerala - s'est d'abord présenté pour le siège de Thrissur en 2019, mais il est arrivé troisième. Lors de l'élection de 2024, il l'a emporté avec 37,8 % des voix, devant des candidats du Parti communiste indien et du Congrès national indien.

    Au moment de la rédaction de ce rapport, Thrissur était le seul siège du Kerala remporté par le BJP. Les observateurs ont suggéré que la victoire de Gopi était due non seulement à la stratégie de sensibilisation chrétienne du parti, mais aussi à des facteurs locaux, notamment la décision surprise du Parti du Congrès de ne pas présenter le député en exercice de la circonscription aux élections de 2024. La popularité personnelle de Gopi et sa réputation de philanthrope ont également joué un rôle.

    L'acteur a également cherché à séduire les électeurs chrétiens. En janvier, il a couronné une statue de la Vierge Marie à la cathédrale métropolitaine Notre-Dame de Lourdes à Thrissur. Cette cathédrale syro-malabare est l'une des plus grandes églises du Kerala. Mais le geste de M. Gopi a suscité la controverse, ses rivaux politiques affirmant que la couronne était faite de cuivre plaqué or et non d'or massif.

    Les plus de 1,4 milliard d'habitants de l'Inde se sont rendus aux urnes en sept vagues entre le 19 avril et le 1er juin pour élire 543 membres du Lok Sabha. 

    Il était largement prévu que cette élection, la plus importante au monde, débouche sur une victoire écrasante de Narendra Modi et de l'Alliance démocratique nationale, dirigée par le BJP.

    Si le BJP perd la majorité, le parti devra se tourner vers les autres membres de l'alliance pour former un gouvernement.

    Depuis l'arrivée au pouvoir de Modi en 2014, les représentants des minorités religieuses indiennes se plaignent de la montée de l'intolérance. 

    Au début de l'année 2024, l'association Portes Ouvertes a classé l'Inde au 11e rang des pires pays du monde pour les chrétiens, qualifiant les niveaux de persécution d'« extrêmes ». 

    Le Forum chrétien uni pour les droits de l'homme, un groupe œcuménique indien de surveillance, a enregistré 161 cas de discrimination et de persécution antichrétiennes au cours des 75 premiers jours de cette année.

    Près de 30 % des incidents se sont produits dans le Chhattisgarh, un État central connu pour son animosité envers les chrétiens, mais des menaces ont été enregistrées dans 19 des 28 États de l'Inde.

    En février, la Conférence des évêques catholiques de l'Inde (CBCI) s'est alarmée de la détérioration du climat. « On assiste à une polarisation religieuse sans précédent qui nuit à l'harmonie sociale chère à notre pays et met en danger la démocratie elle-même », a noté l'organisme qui rassemble les évêques catholiques latins, syro-malabars et syro-malankars de l'Inde. 

    À l'approche des élections, la CBCI a déclaré une journée de prière et de jeûne pour la paix et l'harmonie dans le pays. 

    Les évêques ont également souligné le préambule de la constitution indienne, qui envisage le pays comme une « république démocratique laïque socialiste souveraine » attachée à la justice, à la liberté, à l'égalité et à la fraternité.

    « Nous exhortons tous les citoyens à s'inscrire sur les listes électorales et à exercer leur devoir sacré de voter avec sagesse afin d'élire des dirigeants qui s'engagent à respecter les valeurs constitutionnelles et à améliorer le sort des pauvres », ont-ils déclaré.

    Lire égalementChurch leaders happy with peaceful election in India strengthens opposition

  • 4 millions de fidèles étaient présents à Namugongo pour la Journée des martyrs ougandais

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    De Vatican News (Père Isaac Ojok) :

    Journée des martyrs ougandais: 4 millions de fidèles à Namugongo

    Des centaines de milliers de pèlerins se sont rendus ce lundi 3 juin au sanctuaire de Namugongo, à une vingtaine de kilomètres de la capitale Kampala, pour assister aux célébrations de la Journée des martyrs ougandais, tués entre 1885 et 1887 en raison de leur foi.

    Ils ont parcouru de très longues distances, mettant pour certains des semaines à se rendre au sanctuaire pour cette journée de commémoration. Ils venaient des 19 diocèses d'Ouganda, répartis dans les quatre provinces ecclésiastiques des archidiocèses de Gulu, Tororo, Mbarara et Kampala, mais aussi d’autres pays du continent, tels que le Kenya, la Tanzanie, la Zambie, le Rwanda, le Burundi, le Nigeria, le Soudan du Sud et l'Afrique du Sud. Enfin, certains ont quitté l'Europe et les Amériques pour participer à la Journée des martyrs, célébrée chaque année. En Ouganda, le 3 juin est un jour férié, en l'honneur des 22 martyrs catholiques tués au XIXème siècle en raison de leur foi catholique.

    Quatre millions de pèlerins ont convergé vers le sanctuaire. Les célébrations ont été favorisées par un temps relativement frais. La sécurité était très stricte, assurée par la police et l'armée ougandaises. Mais ce qui explique cette affluence, telle qu’elle est rapportée par l’agence Fides, est sans doute lié au calendrier.

    Cette année, l'Église catholique en Ouganda commémore le 60e anniversaire de la canonisation des martyrs ougandais par le Pape Paul VI en 1964. Elle commémore également les 145 ans de la foi catholique dans le pays, apportée par les Missionnaires d'Afrique, communément appelés les Pères Blancs.

    Une nouvelle façon d'être chrétien

    Le diocèse catholique de Nebbi, dans le nord-ouest de l'Ouganda, a animé la liturgie nationale sur le thème «Mais moi et ma famille, nous servirons le Seigneur», tiré de Josué 24:15. Et Mgr Raphael p'Mony Wokorach MCCJ, archevêque de l'archidiocèse de Gulu, a présidé la célébration eucharistique, concélébrée par de nombreux évêques et prêtres.

    Au début de son homélie, Mgr Wokorach a remercié la Conférence épiscopale d'Ouganda d'avoir donné au diocèse catholique de Nebbi l'occasion d'organiser cette Journée des martyrs. Une célébration qu’il a jugée «très importante pour les chrétiens d'Ouganda et pour l'Église dans son ensemble», car elle permet d’exprimer la reconnaissance de l’Église pour la bonté de Dieu manifestée au peuple ougandais. «C'est un acte qui rafraîchit notre façon d'être chrétiens en Ouganda et ailleurs».

    Vivre une nouvelle Pentecôte

    Pour Mgr Wokorach, la Journée des martyrs ougandais est comparable à «l'expérience d'une nouvelle Pentecôte, un moment où des personnes de tous les coins du monde se rassemblent dans la prière comme une seule famille de Dieu, unie dans la foi».

    Il a ensuite invité les pèlerins à s'inspirer de l'héritage des martyrs ougandais, qui ont vécu et fait preuve d'une foi inébranlable, même si leur vie était en danger. Les martyrs ont pris au sérieux la parole de Dieu, qui a façonné et marqué leur vie, a-t-il souligné.

    Le fléau de la corruption

    Suivant l'exemple des martyrs ougandais, qui sont restés fermes sur les principes solides de leur foi, Mgr Wokorach a également pris le temps d'encourager les dirigeants du pays, les décideurs politiques et tous ceux qui détiennent l'autorité à s'inspirer de leur courage et à s'attaquer au fléau de la corruption en Ouganda. «La corruption a désormais pénétré la plupart des secteurs de la société ougandaise», a déclaré l'évêque devant le président ougandais Yoweri Kaguta Museveni, invité d'honneur des célébrations auxquelles ont également pris part des législateurs ougandais, des leaders culturels et des chefs de différents partis politiques.

    Au terme de son homélie, l’archevêque de Gulu a encouragé les chrétiens à embrasser le sacrement du mariage comme moyen de renforcer les familles et les nations. Il a souligné que les familles ont pour modèle la Sainte Famille de Nazareth, un exemple qui mérite d'être imité.

    Il a conclu en invoquant la grâce de Dieu sur tous les pèlerins et en priant pour que le Seigneur considère avec bienveillance toutes leurs intercessions.

  • Un chrétien agressé à Sargodha (Pakistan) pour blasphème présumé succombe à ses graves blessures

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    Une dépêche de l'Agence Fides :

    ASIE/PAKISTAN - Un chrétien agressé à Sargodha pour blasphème présumé succombe à ses graves blessures

    3 juin 2024  
     
    Rawalpindi (Agence Fides) - Nazir Masih, le chrétien de 72 ans qui avait été attaqué et battu par une foule le 25 mai dernier à Sargodha, une ville du Pendjab pakistanais, est décédé ce matin, 3 juin, à l'hôpital de Rawalpindi. Il était accusé d'un prétendu « blasphème ». Selon les informations fournies par les autorités hospitalières, l'homme est décédé des suites des blessures qu'il avait subies, dont certaines à la tête. L'homme avait été injustement accusé d'avoir profané le Coran dans la colonie Mujahid de Sargodha (voir Fides 27/5/2024). Une foule armée de bâtons, de pierres et d'autres armes s'était rassemblée devant la maison de Masih, propriétaire d'une petite fabrique de chaussures dans la région, avec l'intention de le punir. L'intervention de la police lui avait évité d'être lynché, mais l'homme était néanmoins gravement blessé, et d'abord transporté à l'hôpital local, puis transféré à celui de Rawalpindi pour y être soigné et opéré, dans un pronostic critique. Aujourd'hui, il est décédé.

    L'avocat catholique Khali Tahir Sandhu, sénateur du Punjab et ministre des Droits de l'Homme du gouvernement de la province, commente à l'Agence Fides : « C'est le cœur lourd et avec une profonde tristesse que nous avons appris la nouvelle. Sa mort est une perte dévastatrice qui pèse lourdement sur nos cœurs et témoigne de la violence insensée qui a causé sa disparition. Il était un membre cher de notre communauté et sa mort prématurée laisse un vide. Nous présentons nos plus sincères condoléances à sa famille et à tous ceux qui le connaissaient et l'aimaient ».

    Le ministre Sandhu a ajouté : « La communauté chrétienne et les autres minorités religieuses se demandent quand cette brutalité cessera au Pakistan. Nous implorons la justice et la paix et restons unis dans la condamnation de toutes les formes de violence et de discrimination. Nous espérons que toutes les personnes de bonne volonté se joindront à nous et nous soutiendront pour demander justice pour les victimes et faire de ce cas un exemple pour punir les auteurs et arrêter les extrémistes ».

    Le grave épisode de Sargodha - que l'avocat Sandhu avait qualifié de « mobocratie », c'est-à-dire « le pouvoir violent de la foule qui s'impose à la loi » - avait provoqué des protestations et une vague d'indignation au Pakistan et dans le monde entier, notamment parce que les accusations de blasphème se sont révélées infondées, mettant en évidence l'utilisation abusive de la loi pour s'en prendre aux minorités religieuses et aux chrétiens en particulier.

    Au Pakistan, des manifestations ont eu lieu ces derniers jours dans plusieurs villes, comme Peshawar et Karachi. Les manifestants ont condamné l'incident, exigé une enquête gouvernementale transparente et demandé des poursuites judiciaires contre les auteurs de fausses accusations.

    Le Conseil de l'idéologie islamique, présidé par Raghib Hussain Naimi, a également demandé aux tribunaux spéciaux d'enquêter sur l'incident de Sargodha « pour punir ceux qui ont commis des crimes odieux », soulignant l'urgence de prévenir la violence collective. Il a qualifié les attaques d'« ignobles » et d'« anti-islamiques » et a demandé que les auteurs (la police a arrêté 44 personnes) soient traduits en justice.

    (PA) (Agence Fides  3/06/2024)

    Lire également : What’s behind the latest killing of a Christian in Pakistan?

  • Les gays au séminaire : quand le pape se contredit radicalement

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    De Riccardo Cascioli sur la NBQ :

    Les gays au séminaire : quand le pape se reprend radicalement

    Après la sortie sur la « pédérastie » des prêtres, virage sensationnel du pape François : il encourage un aspirant séminariste gay à poursuivre. Une contradiction inconcevable, qui se transforme en victoire pour le lobby LGBT.

    04_06_2024

    On ne peut même plus parler de surprise. Après le tollé provoqué par la publication de l'« air de pédophilie » au séminaire et parmi les prêtres, le lobby gay ne pouvait pas rester les bras croisés. C'est ainsi qu'est apparu un reportage de la BBC sur un jeune homosexuel sicilien qui affirme avoir été soumis à des thérapies réparatrices s'apparentant à de la torture alors qu'il était au séminaire.

    Et puis, surtout, la lettre au pape François de l'« aspirant séminariste gay » qui se plaint d'être rejeté pour son homosexualité alors qu'il se sent une forte vocation. Un courriel écrit le 28 mai par Lorenzo Michele Noè Caruso, 22 ans, c'est le nom du garçon, « trois pages dans lesquelles il ouvre son cœur au Saint-Père », explique Il Messaggero, qui a rapporté l'histoire en premier. Et avec une rapidité surprenante, Lorenzo a reçu une réponse dès le 1er juin : « Une carte manuscrite, scannée et jointe à l'e-mail ». Le contenu de la réponse est tout d'abord la dénonciation du cléricalisme, évoquée dans la lettre du garçon, et va ensuite à l'essentiel : « Jésus appelle tout le monde, tout le monde. Certains pensent que l'Église est une douane, et c'est mauvais. L'Église doit être ouverte à tous. Frère, poursuis ta vocation ».

    Évidemment, la lettre a été immédiatement publiée pour faire comprendre « qui est le vrai pape, ce n'est pas celui qu'on vous a fait croire ».

    Et oui, la question se pose : qui est le vrai pape ? Car il est clair qu'il n'y a pas moyen de concilier la question de la « pédérastie » avec cette lettre. Il est vrai que « poursuis ta vocation » peut signifier n'importe quoi, mais dans ce contexte, cela ne peut être lu que comme un feu vert pour entrer au séminaire (à moins que le bureau de presse du Vatican n'intervienne à nouveau pour rectifier).

    Mais le fait est que même le discours aux évêques italiens du 20 mai était très clair : au-delà de la terminologie utilisée, l'invitation du pape à empêcher les candidats ayant des tendances homosexuelles d'entrer au séminaire n'était pas équivoque, même si quelqu'un essayait. Nous avons déjà souligné que le discours aux évêques italiens semblait en contradiction flagrante avec ce qui a été fait ces dernières années pour promouvoir l'agenda LGBT dans l'Église. La confusion, l'ambiguïté et la duplicité sont certainement des caractéristiques de ce pontificat.

    Mais ici, nous sommes manifestement au-delà : un même cas recevant deux réponses diamétralement opposées est inconcevable. Et passons sur la gravité de nier par ouï-dire le jugement d'un recteur de séminaire qui a dû évaluer les qualités du candidat et l'a jugé inapte, et pas seulement pour son homosexualité.

    Mais pour revenir au sujet principal, on ne peut éluder la question : comment peut-on affirmer une chose et son contraire en l'espace d'une semaine, et sur un sujet aussi délicat ?

    Peut-être fantasmera-t-on sur l'existence de deux papes ou sur la falsification de la lettre à l'aspirant séminariste, voire sur l'interprétation du discours aux évêques italiens. Mais en gardant les pieds sur terre, nous ne pouvons envisager que deux possibilités.

    La première est que l'on devrait commencer, avec tout le respect possible, à se poser des questions sur la stabilité psychique du pontife. Ce n'est certes pas la première fois que ses attitudes et ses discours suscitent des doutes, mais jusqu'à présent, le pape François a pu bénéficier des faveurs de la presse progressiste, qui a toujours évité de pointer les contradictions ou de marcher trop légèrement sur les plates-bandes. Rien ne devait entamer l'image d'un pape « révolutionnaire » mettant l'Église sens dessus dessous, le récit d'un (bon) pape luttant contre les méchants (l'Église tout entière). Mais avec l'âge, il est normal que certaines fragilités deviennent plus prononcées et plus difficiles à cacher. Le problème dans ce cas serait surtout son entourage, qui dissimule une situation qui devrait être traitée d'une autre manière, peut-être pour en tirer profit.

    La deuxième hypothèse est que, indépendamment de ce qu'il pense réellement sur les questions individuelles, il doit « obéir » à un mandat qu'il a reçu. Nous ne pouvons pas en déduire qui et pourquoi, mais il semble évident que certains groupes de pression exercent une forte pression. La promotion systématique d'associations ou de prélats ouvertement pro-gay, pour rester dans le sujet, est un fait que tout le monde peut constater.

    Dernier exemple en date : la semaine dernière, le pape François a nommé deux cardinaux (José Tolentino de Mendonça et Marcello Semeraro) et l'archevêque Bruno Forte, notoirement proches des groupes LGBT, comme membres du Dicastère pour la doctrine de la foi - qui a compétence sur ces questions. Tolentino de Mendonça, entre autres, est un fervent défenseur de l'ancienne religieuse Maria Teresa Forcades i Vila, célèbre pour sa « théologie queer » ; Semeraro, actuellement préfet du Dicastère pour les causes des saints, en tant qu'évêque d'Albano, avait fait de son diocèse le point de référence pour les groupes LGBT « catholiques » ; et Forte, déjà à l'époque du premier Synode sur la famille (2014), avait poussé à la reconnaissance des unions de même sexe.

    Ainsi, même la sortie maladroite sur la « pédérastie », qui semblait vouloir mettre une limite à certaines tendances dans le clergé, se transforme en son contraire, à savoir le renforcement de la présence pro-gay au sommet de l'Église et maintenant aussi dans les séminaires.

    Quoi qu'il en soit - et n'excluons pas a priori d'autres hypothèses sur ce « François contre François » - l'affaire est très sérieuse.