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BELGICATHO - Page 607

  • Dans l'Église : une offensive de la culture woke ou cancel culture

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    De Gérard Leclerc sur France Catholique :

    Déconstruction dans l’Église

    12 janvier 2022

    L’offensive déconstructrice, qui fait rage dans beaucoup de milieux universitaires, atteindrait-elle l’Église elle-même ? Et non pas seulement de la part de ses adversaires habituels ? La question peut être légitimement posée tant la remise en question de ses institutions et même de sa doctrine est aujourd’hui patente. Certes, la question des fautes de ce que Maritain appelait « le personnel de l’Église » n’est pas illégitime. En son temps, Jean-Paul II avait même mis à l’agenda de la célébration de l’entrée dans le IIIe millénaire la nécessaire repentance pour les fautes commises depuis les origines du christianisme. Mais l’examen de conscience appartient au domaine de la purification comme étape du progrès spirituel. Il ne saurait se muer en auto-dénigrement et encore moins en logique de dissolution suicidaire.

    Approfondir le mystère de l’Église

    Alors qu’il endurait une terrible expérience personnelle, où la rectitude de sa pensée était mise en accusation et où il était privé de toute charge d’enseignement et de possibilité de publication, le Père de Lubac entreprenait une magnifique Méditation sur l’Église, qui, loin de mettre l’institution en procès, approfondissait son mystère afin de la mieux faire aimer. Ce faisant, le grand théologien jésuite s’inscrivait dans la tradition même du christianisme, où les fautes et les chutes étaient l’occasion de rebondissements et même de réformes. Réformes non dans le sens d’un déni mais dans celui d’un développement organique, ainsi que le saint cardinal Newman en avait génialement formulé la doctrine.

    Or, ce que nous observons aujourd’hui n’est souvent nullement en résonance avec cette organicité d’une institution qui obéit à des normes propres, dont la nature se distingue de celle des autres organismes sociaux. Il n’est pas sans conséquence, par exemple, de mettre en cause le caractère «  systémique  » des erreurs de gouvernement de l’Église. Ce type de vocabulaire n’est nullement innocent, car il appartient à un type de sociologie fondé sur des présupposés idéologiques qui sont déjà problématiques dans l’ordre de l’analyse des phénomènes sociaux. Hier, on voulait assimiler l’Église aux structures de domination économique bourgeoise, conformément à la doxa marxiste. Aujourd’hui, ce serait plutôt la doxa bourdieusienne – du nom de Pierre Bourdieu – qui prévaudrait, pour mettre en accusation la structure hiérarchique de l’Église, fondée sur la succession apostolique.

    Nous n’entendons pas dénier tout intérêt à certaines propositions pour améliorer les relations « de la tête et des membres », pour faire intervenir des avis dans le cadre des divers conseils, ou susciter une meilleure participation des femmes. Même s’il conviendrait de mettre tout ça en perspective de développement et non de dénégation. Ce que nous tenons à dénoncer et à refuser de la façon la plus ferme, c’est l’offensive dans l’Église de ce qu’on appelle ailleurs culture woke ou cancel culture. Culture du rejet et de l’oubli et finalement de la haine de soi. Ce qui se passe, en ce moment, en Allemagne, autour d’un synode national est de ce point de vue insupportable. Et nous n’aurons de cesse de nous y opposer.

  • L’avortement, une “valeur” de l’Europe ?

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    De Gènéthique magazine :

    PFUE : l’avortement, une “valeur” de l’Europe ?

    17 Jan, 2022

    Le 1er janvier 2022 a débuté la 3ème présidence française de l’Union Européenne (PFUE) pour six mois. Evènement historique et politique, les enjeux sont multiples : économie, écologie, immigration, égalité sociale, santé, appartenance. Plus discrète, la redéfinition des valeurs, dont le droit à l’avortement, est aussi un enjeu pour les politiques.

    La PFUE : l’occasion d’imposer les priorités françaises

    A l’occasion de la présentation du programme de la PFUE, le 9 décembre dernier, Emmanuel Macron a déclaré « défen[dre] toujours avec la plus grande force le droit des femmes et en particulier le droit des femmes à disposer librement de leur corps. […] Simplement je […] ne suis pas le chef d’une formation politique. Et donc, de là où je suis, je défends ces valeurs avec force. Je souhaite que toutes et tous puissent les défendre dans les enceintes où ils ont à les porter, qui en mon nom, qui au nom de combat commun. »

    Si le président de la République ne s’est ainsi positionné qu’en demi-teinte sur la question de l’avortement, son secrétaire d’Etat aux affaires européennes, Clément Beaune, a été plus clair. Après avoir annoncé la conférence pour le futur de l’Europe (COFUE), et constaté l’importance des « valeurs » pour les citoyens, il a assumé faire du combat pour le droit des femmes un « combat politique », sa « priorité » (notamment sur le plateau de Càvous, sur France 5, le 29 octobre 2021). Sans surprise, puisqu’il avait déjà exprimé son désir de construire un « socle de droits sans le respect desquels on ne [peut] pas être dans l’UE », au sein duquel il inscrirait « à terme, le droit à l’avortement ».

    Discrètement, le droit à la vie mis en danger par la PFUE

    Ces déclarations publiques sur l’avortement sont encore assez discrètes. Cette discrétion a été revendiquée par une députée à l’Assemblée nationale [1].  D’après elle, il s’agirait de mobiliser les associations militantes des Etats membres pour fabriquer une revendication citoyenne à laquelle devront répondre les politiques, qui demeurent encore pour certains opposés à l’avortement sur le plan éthique, ce qui est le cas de la Pologne et de la Hongrie (cf. Hongrie : une autre politique en matière d’avortement ?).

    Quoi qu’il en soit, ériger l’avortement en valeur de l’Europe n’est pas anodin : l’adhésion aux valeurs de l’Europe conditionne en effet l’appartenance des Etats à cette union. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle certains pays comme la Pologne sont sévèrement pointés du doigt et risqueraient des sanctions financières sinon une éviction de l’Union (cf. Avortement : la Pologne toujours dans la ligne de mire de l’Europe). C’est ce que proposent plusieurs députés, ainsi que Clément Beaune, qui a évoqué le mécanisme de conditionnalité [2] en guise de représailles contre la Pologne.

    Il est donc envisagé par certains responsables politiques français d’utiliser la PFUE pour faire la promotion de l’avortement et contraindre les Etats membres à en faire une « valeur » fédératrice. Le droit de supprimer des êtres humains serait ajouté au socle commun à tous les pays de l’Union européenne, au même titre que la liberté, la dignité, la justice et l’égalité…

     

    [1] Examen du rapport d’information sur les droits des femmes dans le monde et la convention d’Istanbul à la commission des affaires étrangères, 11 janvier 2022

    [2] Le règlement relatif à la conditionnalité permet de suspendre le versement des fonds de l’Union aux Etats membres qui enfreignent l‘Etat de droit.

  • Notre soutien au site Aleteia victime d'une grave campagne de dénigrement

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    D'Eric de Legge sur Aleteia :

    Aleteia victime d’une grave campagne de dénigrement

    17/01/22

    Depuis quelques jours, Aleteia est victime d’une campagne de calomnies à la suite de la publication par un site web américain d’un long article sur le prétendu financement de Aleteia par “l’éditeur de pédopornographie Google, Georges Soros et Bill Gates”, rien de moins.

    Aleteia est victime depuis quelques jours d’une campagne de dénigrement visant à discréditer sa singulière liberté de ton et son souci de vérité dans la charité. L’article d’un site web américain, complaisamment relayé en France, nous accuse d’être financé par “l’éditeur de pédopornographie Google, Georges Soros et Bill Gates”, rien de moins, et d’être des promoteurs sans discernement de la vaccination contre le Covid. Confronté à ce tissu de mensonges et d’insinuations malveillantes, nous tenons à donner à tous nos lecteurs et tous nos donateurs, des informations fiables sur nos relations avec Google et sur le traitement par Aleteia des questions touchant aux fameux vaccins. Pour apprécier les procédés, aussi malins qu’insidieux, mis en œuvre dans cette “enquête”, vous pouvez lire ici un décryptage de la direction de Aleteia.

    Aleteia est “financé par l’éditeur de pédopornographique Google, le colporteur de vaccins Bill Gates et l’agitateur de gauche George Soros », assurent sans rire les auteurs de cette “enquête”. Cela est faux bien-sûr ! En 2021, Aleteia a mis en place un consortium de “fact checking” concernant le déploiement des vaccins face au Covid 19 et l’a présenté en toute transparence à ses lecteurs. Il nous apparaissait alors pertinent que des médias catholiques participent au concours mondial Google News Initiativeen fédérant une trentaine de titres catholiques de sensibilité diverses et de proposer ainsi une information vérifiée sur la vaccination, ses avantages et ses risques. Les digressions de l’article sur nos liens financiers avec Georges Soros ou Bill Gates tiennent du fantasme sinon du ridicule. Aleteia n’a aucun lien avec eux. Ni la Fondation Gates ni l’Open Society Foundation n’ont été invitées à donner un seul centime aux efforts du consortium, et ni l’une ni l’autre ne l’ont fait. De même, affirmer que Aleteia a conclu une alliance avec Google en 2013 prête à sourire dès lors que l’on s’intéresse à la presse en ligne. Cette année-là, Aleteia a fait le choix d’utiliser des services de Google, notamment liés à la publicité, tout comme l’immense majorité des sites d’informations à travers le monde. L’accumulation d’informations désordonnées produit ici un effet dévastateur. Elle nous fait clairement suspecter une volonté de nuire.

    Une accumulation de mensonges

    Alors, oui les coûts engagés pour faire fonctionner le consortium de médias catholiques rassemblés par Aleteia ont été en partie pris en charge par Google News Initiative. Mais ce financement n’a créé aucune dépendance idéologique des médias du consortium à l’égard de Google News Initiative, chacun préservant sa ligne propre. Jamais Google News Initiative n’est intervenu auprès de l’un de ses membres, de quelque manière que ce soit et pour quelque raison que ce soit. La trentaine de titres associés à cette initiative a des orientations éditoriales tout à fait représentatives de l’Église universelle, des “progressistes” aux  “conservateurs”. 

    En réalité, l’accumulation de mensonges et d’approximations sur Aleteia nous a d’abord fait hésiter à y répondre. De la composition du conseil scientifique entourant le consortium à la détention de Aleteia par Media-Participations, en passant par la réalité de notre couverture des actualités sur les vaccins… Tout ce qu’avance cet article est faux. Ce site ne s’embarrasse manifestement pas avec les faits et se révèle surtout un champion de l’association d’idées et des insinuations fallacieuses. Il affirme travailler pour la vérité mais il n’en a cure. Il ne prend même pas la peine de vérifier des informations pourtant publiques. Que reproche-t-il à Aleteia ? Son succès missionnaire qui en fait le site catholique le plus visité au monde ? Son parti-pris pour la bienveillance ?

    La liberté de Aleteia

    Le lancement de ce consortium de médias catholiques de vérification des faits a permis de mieux informer nos lecteurs, tout en demeurant parfaitement libre. Dans la centaine d’articles publiés par Aleteia sur la thématique vaccinale, ma rédaction peut garantir et prouver que cette couverture a été parfaitement équilibrée. Entre d’une part le soutien à la vaccination, notamment telle que promue par le Saint-Père et les principales conférences épiscopales, et d’autre part le souci de publier des informations vérifiées sur les promesses et les risques des vaccins.

    Oui, Aleteia a toujours été, est et sera toujours totalement libre de dire la vérité. Aleteia n’appartient à aucune chapelle. Aleteia n’est pas vendu à Google. Aleteia n’est pas un “média du Vatican” : nous n’avons aucun lien ni hiérarchique, ni financier, avec le Saint Siège. Aleteia cherche d’abord et avant tout à faire rayonner le message de l’Evangile. Avec bienveillance envers toutes et tous. Nous sommes un média profondément catholique. Cela signifie que nous respectons le Pape et l’Eglise. Nous savons que sur une question comme celle des vaccins, ils ne sont pas infaillibles. Mais leur parole compte pour nous et, de manière tout-à-fait factuelle, nous diffusons ce qu’ils disent. C’est un service, comme celui de la recherche de la vérité, que nous devons à nos lecteurs.

    Si vous souhaitez approfondir tous les points que j’évoque ici, je vous invite à lire le décryptage révélateur que l’équipe de direction a fait de tous les procédés fallacieux dont Aleteia est victime.

  • Eglises profanées, de la France à l'Amérique : un déferlement de violence

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    De Luca Volontè sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    Eglises profanées, de la France à l'Amérique : un boom de la violence

    17-01-2022

    Depuis le début de l'année, la liste des églises détruites, des statues de la Vierge décapitées et des hosties profanées est longue. Et tout cela dans le silence des médias et la connivence des autorités. En France, il y a un cas par jour, et en Amérique latine, même les meurtres de prêtres restent impunis.

    Un "tsunami" de vandalisme frappe les églises de France, sous le silence des médias et les déclarations ironiques du gouvernement. Et après les incendies d'églises au Canada en juin dernier, la vague de violence, de sacrilèges et de profanations d'églises catholiques aux États-Unis et dans les pays d'Amérique latine ne s'est pas calmée. L'omertà, la connivence et la complicité des gouvernements et des médias nationaux et internationaux montrent comment l'antichristianisme passe désormais à la vitesse supérieure.

    La dénonciation publique par le cardinal Timothy Dolan du 14 janvier dernier, "Religious Freedom Day" aux Etats-Unis et reprise par la quasi-totalité des journaux catholiques anglophones, dans laquelle il dénonçait le nombre incroyable d'attaques contre les lieux de culte chrétiens au cours des deux dernières années, a fait sensation : "Depuis près de deux ans, les évêques des États-Unis ont signalé une tendance inquiétante à la vandalisation d'églises catholiques et à la destruction de statues...", a-t-il déclaré, rappelant comment "une attaque contre un lieu de culte est certainement une attaque contre la communauté particulière qui s'y rassemble". Il s'agit également d'une attaque contre le principe fondateur de l'Amérique en tant que lieu où tous les gens peuvent pratiquer librement leur foi".

    Ce n'est pas une coïncidence si la jeune Madeline Cramer a été arrêtée et inculpée de crimes haineux pour avoir vandalisé les portes de la cathédrale de Denver en octobre dernier, alors que des enquêtes sont toujours en cours pour identifier l'auteur de la décapitation de la statue de la Vierge Marie, qui a causé des dommages irréparables à la basilique du sanctuaire national de l'Immaculée Conception à Washington le 5 décembre.

    La décapitation de la Vierge Marie est devenue une "mode" particulièrement suivie par les vandales satanistes de tout le continent américain si, la semaine dernière, la statue de l'Immaculée Conception a également été décapitée dans la cathédrale argentine de tous les saints à Santa Fe. En septembre dernier, toujours en Argentine mais dans la ville d'Añatuya, le cimetière de la ville a été vandalisé et la statue de la Vierge de la Médaille Miraculeuse a été décapitée. Au Chili, en revanche, le 10 janvier, des vandales satanistes ont mis le feu à l'une des églises les plus belles et les plus protégées du pays, San Sebastián de Curarrehue, dans le diocèse de Villarrica.

    Le climat de haine et de violence s'est également propagé l'année dernière au Mexique, un pays où un récent rapport de début d'année dénonçait la dissimulation des enquêtes contre les auteurs du meurtre de quatre prêtres en 2021 et "plus de 80% des cas de meurtres, d'extorsion, d'attaques et de vols contre des temples catholiques qui n'ont jamais été résolus". La Bolivie n'est pas en reste. Dans ce pays andin, les violences et les attaques contre les églises n'ont pas manqué ces derniers mois, suite à la prise de position des évêques contre la libéralisation de l'avortement et, là aussi, il n'y a toujours pas de suspects dans l'attentat à la bombe contre la cathédrale de la capitale Bogotà en novembre dernier.

    Laxisme ou complaisance ? Appelons cela de la complaisance, pour ne pas dire de la complicité, de la part des autorités françaises face à la vague de vandalisme et d'actes blasphématoires qui s'abat sur le pays depuis le début de l'année. Peut-être l'esprit diabolique s'était-il senti offensé par les protestations et les annulations des spectacles de sorcellerie et d'hymnes ésotériques que l'actrice suédoise Anna von Hausswolff devait donner le 8 décembre dans les églises de Nantes et de Paris. Peut-être que la farce du rapport CIASE, démasquée par la suite, a enflammé les esprits du pire jacobinisme. Le fait est que depuis le 1er janvier 2022, une douzaine d'églises ont été profanées, des autels attaqués, des images détruites et des bâtiments vandalisés dans tout le pays.

    Dans l'église Saint-Symphorien de Genouilly, des hosties sacrées ont été volées et profanées le week-end des 1er et 2 janvier. Le 4 janvier, plusieurs statues (saint Joseph, Antoine et la Vierge Marie) ont été détruites par un vandale armé de bâtons dans la basilique des Rois de France à Saint-Denis, au cœur de Paris ; le 5 janvier, la statue du Christ bénisseur a été brûlée dans l'église Saint-Porchaire de Poitiers ; le 7 janvier, dans l'église Saint-Germain de Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne), le calice et les hosties consacrées ont été volés, ainsi que des actes de vandalisme ; entre le 8 et le 9 janvier, les reliques de saint Jean-Paul II ont été volées dans le sanctuaire de Paray-le-Monial et des actes de vandalisme ont été commis dans l'église ; dans la nuit du 9 au 10 janvier, l'église Saint-Pierre de Bondy a été la cible de multiples vols et actes de vandalisme. Dans la nuit du 10 janvier, l'église de Saint-Germain-l'Auxerrois de Romainville a vu son tabernacle détruit et son mobilier sacré saccagé. Le 11 janvier, la statue de la Vierge Marie de l'église Saint-Pierre de Strabourg a été retrouvée détruite. Le 12 janvier, toujours à Poitiers, les statues de la crèche de l'une des églises de la ville ont été détruites.

    La chaîne d'information I-Media a parlé d'"omerta" de la part de la presse et des autorités nationales, qui cachent le phénomène croissant des attaques et des profanations d'églises. La journaliste Charlotte d'Ornellas a été la seule à dénoncer le phénomène le 12 janvier sur la chaîne CNews, parlant d'"une épidémie d'attaques et d'une réaction inexistante des médias". Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmianin, qui avait promis d'enrégimenter l'Eglise dans les règles de la laïcité, s'est borné à affirmer un engagement vide de sens de la part du gouvernement. La France tire les ficelles de la laïcité intolérante et anti-chrétienne, mais le mauvais esprit est fort. Après avoir terrassé le Christ eucharistique et décapité sa Mère Marie, qu'adviendra-t-il des chrétiens ? Préparons-nous...

  • Pourquoi il faut prier le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers pour sa moisson

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    De Denis Crouan sur le site "Pro liturgia" :

    « La moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux. Priez donc le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers pour sa moisson. » (Lc 10, 2).

    Si l’on écoute attentivement cette parole de l’Évangile, on remarque que Jésus parle de moisson abondante mais pas du tout d’un grand nombre d’ouvriers. Toutefois, il précise que les ouvriers peuvent et doivent être demandés à Dieu sans pour autant nous assurer que l’actuel manque d’ouvriers sera suivi d’un excédent de travailleurs. Il ne nous garantit, pour ainsi dire, qu’un « service minimum » qui - comme tout ce qui peut être obtenu de Dieu - reste toujours lié à une grâce.

    Il y a quelque temps, un évêque d’Allemagne du nord déclarait avec un désarmant sérieux épiscopal qu’il n’était plus nécessaire de prier pour les prêtres ; il ajoutait qu’il a été suffisamment démontré que cela ne servait à rien.

    À l’évidence non seulement cet évêque ne fait pas confiance à la parole de Jésus, mais en plus il ne l’écoute plus... Si toutefois il l’a un jour écoutée. Selon le jugement de cet évêque qui se croyait dans le vent en reprenant un slogan éculé des années 1968 et de la « théologie de la libération », la prédication de l’Évangile était vouée à l’échec dès le départ, Jésus lui-même n’ayant trouvé que douze « ouvrier » pour aller travailler à sa suite.

    Douze pour convaincre le monde entier ! Certes, du point de vue des normes modernes du marketing, c’est totalement irréaliste. Et pourtant... En d’autres termes, le nombre relativement réduit d’ « ouvriers » a été voulu par Jésus dès le commencement de sa mission terrestre ; de même qu’était voulue leur stricte dépendance de la grâce de Dieu et de la prière : « Priez le maître de la moisson… ».

    L’Église n’a jamais été et n’est toujours pas (malgré une bureaucratie productive de documents) une organisation fonctionnant sur la base d’une « planification du personnel » et d’un « plan d’entreprise » ; Jésus n’a pas demandé à ses disciples de nommer un directeur des ressources humaines. L’Église est et restera donc toujours totalement entre les mains de Dieu ; et puisqu’elle est d’origine divine, elle ne pourra compter que sur elle-même... A cet égard, elle n’est tout simplement pas de ce monde et c’est tant mieux.

    Certains peuvent soutenir qu’il n’y pas si longtemps, il y avait davantage de prêtres. C’est parfaitement exact. Cependant, il faut ajouter qu’il y avait aussi beaucoup plus de croyants. Si l’on met le nombre actuel de prêtres en rapport avec le nombre de catholiques qui pratiquent encore aujourd’hui, on constate alors qu’il n’y a, proportionnellement, pas moins de prêtres qu’il y a 50 ans. En d’autres termes, la pénurie de prêtres est un mythe. En vérité, ce ne sont pas les prêtres qui font défaut mais les croyants. Si le nombre de croyants devait augmenter, il n’y a aucun doute que le Seigneur susciterait plus de vocations sacerdotales. Quand nous déplorons le manque de prêtres, nous oublions généralement de voir que le sacerdoce ne germe pas sur un sol rendu stérile en raison du manque de foi, mais sur le sol fertile des communautés croyantes.

    Combien de fois, il y a une cinquantaine d’années, n’a-t-on pas entendu de la bouche de certains prêtres alors avant-gardiste que la diminution du nombre de prêtres était une chance pour l’Église car elle obligera les fidèles « à se prendre en mains » et à s’engager pour dynamiser les paroisses qui, enfin décléricalisées, deviendront véritablement vivantes et attractives comme l’étaient les premières communautés chrétiennes. Qu’ils étaient naïfs ces prêtres qui tenaient de tels propos et ces laïcs qui rêvaient de s’engager dans cette Église de l’avenir radieux !

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  • Chine : la natalité à un niveau historiquement bas

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    Du site de la RTBF :

    Chine : le taux de natalité à un plus bas historique en 2021

    17 janvier 2022

    La natalité en Chine a chuté l'an passé à un niveau historiquement bas, depuis au moins 1978, selon des données officielles publiées lundi, sur fond d'incertitudes face à l'avenir et de coût de l'éducation.

    Le pays asiatique est confronté à une crise démographique avec un vieillissement rapide de la population active, un ralentissement économique et la plus faible croissance démographique du pays depuis des décennies.

    Le taux de natalité du pays le plus peuplé du monde était de 7,52 naissances pour 1.000 personnes en 2021, d'après le Bureau national des statistiques (BNS). Il était de 8,52 pour mille en 2020.

    C'est le niveau le plus bas depuis au moins 1978, année où le géant asiatique a commencé a publié son relevé annuel de statistiques.  

    Fin de la politique de l'enfant unique

    La Chine a assoupli sa politique de limitation des naissances ces dernières années. Elle a autorisé les couples à avoir deux enfants dès 2016, puis trois depuis l'an dernier.

    Mais ces décisions n'ont pas entraîné de boom des naissances. Les couples sont refroidis par la hausse du coût de la vie, du logement et surtout de l'éducation des enfants.

    En 2021, le pays a enregistré 10,62 millions de naissances, selon les données officielles. 

    Le taux d'accroissement naturel de la population a plongé à 0,34 pour 1.000 personnes l'an passé, contre 1,45 en 2000.

    "Le défi démographique est bien connu, mais la vitesse du vieillissement de la population est clairement plus rapide que prévu", a déclaré Zhiwei Zhang, économiste en chef au sein du cabinet Pinpoint Asset Management.

  • Plus de 70 % des femmes et des filles contraintes au mariage ou à la conversion sont chrétiennes

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    De Luca Marcolivio sur ifamnews :

    Femmes chrétiennes : pays où la violence est (presque) légale

    "L'Aide à l'Église en Détresse brise le mur du silence dans plusieurs pays à majorité musulmane.

    Luca Marcolivio : A professional journalist, Luca Marcolivio has been accredited to the Holy See Press Office since 2011. Director of the webmagazine of religious information Cristiani Today, e collaborates with La nuova Bussola QuotidianaPro Vita & Famiglia and the blog of the Centro Machiavelli. From 2011 to 2017 he was Editor-in-Chief of the Italian edition of Zenit. He is the author of Contro Garibaldi. Quello che a scuola non vi hanno raccontato and the editor of La società dell’allegria. Don Bosco raccontato dai salesiani del XXI Secolo
  • A Paris, ils ont marché pour la Vie : revue de presse

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    Du Salon beige :

    Marche pour la vie : revue de presse

    Marche pour la vie : revue de presse

    Le Figaro :

    «La Marche pour la vie, je la fais tous les ans. Pour moi, l’avortement est déjà un acte monstrueux. Mais étendre son délai de 12 à 14 semaines, c’est tout simplement inimaginable». Ségolène, 40 ans, mère de sept enfants, est venue cette année avec ses «deux petits derniers», de 3 et 5 ans. L’un d’eux agite une pancarte «Le seul choix, c’est la vie».

    Ouest-France :

    Selon les organisateurs, quelque 20 000 personnes ont participé à cette Marche pour la vie, qui se tient tous les ans en janvier. Parmi eux, Jacques Dumoulin, retraité de 65 ans, est venu de Bordeaux avec son épouse Anne pour que l’on reconnaisse que la vie est sacrée depuis le débutAujourd’hui, on utilise l’avortement comme moyen de contraception, estime avec regret Marie, 17 ans, étudiante en agronomie venue de l’Aube.

    Le deuxième sujet important de cette mobilisation c’est l’élection présidentielle​, a estimé M. Tardy-Joubert, appelant les candidats à faire en sorte » que la protection de la vie humaine soir une grande cause nationale ». Nous ne soutenons personne​, a-t-il ajouté, mais « nous présentons nos 10 propositions » aux candidats, comme « rétablir le délai de réflexion de 3 jours minima » avant une IVG ou le rejet du suicide assisté et de l’euthanasie.

    La Croix :

    La 15e édition de la Marche pour la vie s’est tenue à Paris, dimanche 16 janvier. À trois mois de la présidentielle, les militants contre l’avortement disent ne pas se retrouver dans l’offre politique actuelle. Des orphelins de la politique ? Sous le barnum posé sur une place du sud de Paris, les responsables de la Marche pour la vie, mouvement anti-avortement, discutent devant une banderole « Présidentielle 2022, JE VOTE pour la vie ». Mais quel candidat pour incarner leurs idées ? « Zemmour ? Il a de bonnes personnes dans son entourage, mais il considère que l’avortement est un droit fondamental, souffle une cadre du mouvement. Marine Le Pen ? Elle annonce qu’elle va faire des propositions sur la famille, mais on n’en voit pas la couleur. »

    À trois mois de l’élection présidentielle, plus de 5 000 manifestants pro-vie ont défilé dimanche 16 janvier – pour la quinzième fois – contre une « banalisation » des interruptions volontaires de grossesse (IVG). Une manière de désigner la progression du taux de recours à l’IVG depuis trente ans : 15,4 IVG pour 1 000 femmes en 2020, contre 14 en 1990, selon la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees).

    Le Télégramme :

    Plusieurs milliers de personnes opposées à l’avortement ont défilé, dimanche, à Paris, contre la proposition de loi allongeant le délai légal de l’IVG et pour faire entendre leurs « dix propositions » aux candidats à la présidentielle, lors de la traditionnelle « Marche pour la Vie ».

    Cette année, « le premier sujet, c’est la proposition de loi Gaillot (…), une loi inique » qui doit autoriser l’allongement de la durée légale de l’interruption volontaire de grossesse, de 12 à 14 semaines, affirme Nicolas Tardy-Joubert, président de la « Marche ». Porté par la députée (ex-LREM) Albane Gaillot, ce texte sera examiné en deuxième lecture, au Sénat, le 19 janvier.

    Le Monde recopie la dépêche AFP , comme France BleuL’Alsace… :

    Plusieurs milliers de personnes opposées à l’avortement ont manifesté, dimanche 16 janvier à Paris, contre la proposition de loi allongeant le délai légal de l’interruption volontaire de grossesse (IVG) et pour faire entendre leurs « dix propositions » aux candidats à la présidentielle, lors de la Marche pour la vie, qui se tient tous les ans au mois de janvier.

    Le direct de RT France :

  • Rester concentré dans un monde digitalisé

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    De Juan Diaz sur didoc.be :

    Etre concentré dans un monde digital

    .

    L’auteur aborde le contenu du livre « The distracted mind » d’Adam Gazzaley et Larry D. Rosen, qui décrit de manière scientifique l’impact d’Internet et des réseaux sociaux sur le cerveau humain, et offre des conseils pour un meilleur usage de ces réseaux.

    Prenons le cas suivant : vous vous souvenez que vous devez envoyer un message à un collègue pour reporter un rendez-vous. Lorsque vous ouvrez WhatsApp, vous voyez que vous avez plusieurs messages non lus et commencez à lire le premier. Vous y trouvez un lien vers une vidéo qu’un de vos bons amis vous a envoyée, et vous cliquez pour l’ouvrir dans YouTube. Après quelques minutes de visionnage, vous remarquez en-dessous une autre vidéo qui vous paraît encore plus intéressante, et vous décidez de la regarder aussi. Soudain, vous vous souvenez du message que vous deviez envoyer, vous fermez YouTube et vous faites finalement savoir à votre collègue que vous souhaitez reporter votre rendez-vous. Ce qui était censé prendre trente secondes, a fini par prendre dix minutes.

    Si vous avez vécu des expériences similaires, cet article est pour vous, car il vous aidera à mieux comprendre pourquoi nous sommes si facilement distraits et ce que nous pouvons faire pour améliorer notre capacité de concentration.

    Les écureuils et la recherche de nourriture

    Dans leur livre « The Distracted Mind », Adam Gazzaley et Larry D. Rosen se basent sur des principes de la théorie de l’évolution pour tenter de donner un aperçu du fonctionnement de notre cerveau et de la manière dont nous gérons les distractions. Ils constatent un élément important : pour la survie humaine, l’information est tout aussi importante que la nourriture. Pour nos lointains ancêtres, par exemple, savoir où se trouvaient les prédateurs, comment faire du feu et comment interagir avec les autres, était essentiel. Nous sommes en quelque sorte des chasseurs d’informations : nous sommes naturellement curieux et sommes en permanence attentifs à recueillir des informations sur notre environnement. Participer à une conversation plaisante ou regarder un bon film peuvent s’avérer souvent plus satisfaisants qu’un bon repas.

    Pour comprendre comment nous cherchons l’information, les auteurs du livre proposent d’analyser comment d’autres animaux cherchent de la nourriture. Ils vont accorder une attention particulière au théorème de la valeur marginale, qui décrit le comportement des animaux qui doivent chercher des aliments dans des zones où les aliments sont rares.

    Pour expliquer ce théorème, les auteurs ont recours à l’exemple des écureuils. Lorsqu’un écureuil grimpe sur un arbre pour récolter des noix, au début il lui faut relativement peu d’efforts pour les trouver. Mais au fur et à mesure qu’il en amasse, il lui est chaque fois plus difficile de trouver de la nourriture dans le même arbre, car il en reste de moins en moins. Il arrive donc un moment dans lequel l’écureuil décidera de se tourner vers un autre arbre. Le théorème de la valeur marginale permet de prédire le temps qu’un écureuil restera dans le même arbre avant d’en chercher un autre, en présupposant que son comportement est optimal : il partira exactement quand le temps et l’énergie nécessaire pour trouver de la nourriture sur l’arbre actuel lui coûtera davantage qu’aller sur un autre arbre. Il y a donc principalement deux facteurs qui influencent son action : la quantité de nourriture sur un arbre, et la distance par rapport aux autres arbres.

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  • Numérique : quand l'être humain se coupe du spirituel

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    Des propos recueillis par Véronique Jacquier sur le site de France Catholique :

    Les dangers du numérique

    « L’être humain se coupe du spirituel »

    12 janvier 2022

    Que devient la vie intérieure dans un monde de plus en plus digitalisé ? Robert Redeker analyse ces mutations dans son dernier ouvrage, Réseaux sociaux : la guerre des Léviathans (éd. du Rocher). Le philosophe décrit un inquiétant transhumanisme, face auquel la résistance ne peut être que spirituelle.

    Quel homme nouveau naît de l’emprise du numérique dans notre quotidien ?

    Robert Redeker : L’homme en train d’être fabriqué est un être digital. Il est connecté en permanence à son téléphone mais aussi à sa maison où il peut désormais confier à la technologie le pilotage de la mise en route du chauffage ou le choix de la musique d’ambiance, en fonction de ses goûts répertoriés. À cela s’ajoute la surveillance généralisée via les réseaux sociaux. La maison n’est dès lors plus synonyme de vie privée. Elle n’est plus le lieu du repli. C’est tout le contraire. L’habitation du futur est faite de transparence, d’espace ouvert où tout est lisse à l’image d’un homme devenu une surface : un corps sans épaisseur, sans profondeur, sans recoin caché. Il n’écrit plus, il ne pense plus, il communique. Il accepte de tout déléguer à des machines, en commençant par son téléphone qui devient une partie de son cerveau.

    Qu’est-ce que l’homme perd de plus précieux avec ces mutations anthropologiques ?

    Il n’a plus de vie privée donc il n’a plus d’intériorité. Or l’intériorité est une dimension qui existe seulement chez les êtres humains. Nous ne la trouvons ni chez les anges ni chez les animaux. Je ne songe pas à l’intériorité psychologique, mais à ce lieu qui est celui de mon intimité et donc de mon âme, cet endroit que seul Dieu durant des siècles avait le droit de scruter.
    Les confessions de saint Augustin, au début du Ve siècle, inaugurent ce regard de Dieu au plus profond de nos âmes. La transformation de l’homme à l’ère numérique est donc sans précédent car avec la fin de l’intériorité disparaît l’âme ! L’être humain se coupe ainsi du spirituel. Seule chance de salut : la révélation chrétienne qui, non seulement permet la découverte de l’âme, mais nous apprend aussi qu’elle est nourrie par la présence du Christ en nous. Dieu est une présence.

    Quelles sont les conséquences concrètes de la disparition de l’âme ?

    L’ère numérique induit un narcissisme exacerbé. L’image véhiculée via les réseaux sociaux n’est plus que celle, superficielle, de lui-même. Pour rester à l’image de Dieu il faut pouvoir descendre dans les profondeurs de son être. À cela s’ajoutent logiquement les attaches qui deviennent volatiles. Le temps disparaît avec l’immédiateté des réseaux sociaux. Or il est indispensable pour construire des relations humaines durables, ou pour se faire une opinion. Enfin, s’il n’y a plus d’intériorité, c’est la fin de la pensée, ne serait-ce que pour penser contre soi-même, mais c’est aussi l’avènement de la défiliation, c’est-à-dire la destruction de ce qu’était la filiation traditionnelle.

    Je fais référence à nos schémas familiaux mais aussi aux institutions et aux États qui ne sont plus vus que comme des pourvoyeurs de services à la personne. Or les institutions doivent être construites sur du solide, du constant ; elles s’arriment au principe d’identité.

    En migrant vers les réseaux sociaux pour appartenir à des familles virtuelles, l’être humain déserte les institutions qu’il habitait de toute son âme, à travers l’engagement dans le social ou l’investissement dans le politique.

    Quant au modèle de la famille, il est désormais recomposé, instable, à l’image des groupes virtuels qui se dissolvent et se recomposent sans cesse au gré des humeurs et des caprices de chacun. Les liens sexuels et affectifs contemporains sont réorganisés selon les modèles inspirés par l’univers digital, avec des sites et des applications comme Tinder ou Meetic [sites de rencontres NDLR].

    Retrouvez l’intégralité du Grand Angle dans le magazine.

  • La mort de Sœur Maria Kaleta, une héroïque religieuse albanaise

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    De sur Correspondance Européenne :

    Retour à la Maison du Père de Sœur Maria Kaleta, héroïque témoin de la foi

    Dans la nuit du premier jour de l'année 2022, Sœur Maria Kaleta, 92 ans, témoin précieux et héroïque des persécutions du despote communiste Enver Hoxha (1908-1985), marxiste-léniniste, admirateur de Staline et fléau du christianisme, est décédée au monastère des Pauvres Filles des Stigmates Sacrés de Saint François d'Assise à Shkodër, en Albanie.

    L'histoire du communisme en Albanie a été dévastatrice, mais peu de gens s'en souviennent, on n'en parle pas à l'école et les médias l'ont immédiatement occultée, de sorte que dans la mémoire collective, c'est comme si rien ne s'était passé dans ce pays tourmenté : tout le monde connaît les atrocités nazies, mais celles du communisme sont toujours traitées avec des gants de velours ou mal omises, tout cela parce que la culture et la mentalité communistes, avec leurs dévalorisations et leur athéisme, sont restées dans les fibres du sentiment politique et social occidental.

    Sœur Maria Kaleta est une survivante qui a connu le martyre blanc avec les horreurs du communisme de Hoxha. Son grand travail d'apostolat dans la clandestinité et dans un danger constant a fait des merveilles et est un exemple brillant de ce que signifie être fidèle au Christ quel qu'en soit le prix.

    Le 29 novembre 1944, Enver Hoxha, qui dirige le parti communiste albanais, prend le pouvoir et s'inspire radicalement de l'Union soviétique. Jusqu'à l'exclusion de la Yougoslavie du Cominform en 1948, l'Albanie a agi comme un satellite de la fédération de Tito, qui la représentait aux réunions du Cominform. À partir de 1950, Hoxha a fait construire des milliers de bunkers en béton pour une seule personne dans tout le pays, afin de les utiliser comme postes de garde et abris pour armes : on estime qu'il y en aurait plus de 500 000. Leur construction s'est accélérée lorsque l'Albanie a officiellement quitté le Pacte de Varsovie en 1968, augmentant ainsi le risque d'une attaque étrangère.

    Hoxha est déterminé à suivre la politique stalinienne, accusant les révisionnistes russes de trahir le système économique. En 1960, il rapproche son pays de la République populaire de Chine à la suite de la crise sino-soviétique, sapant les relations avec Moscou dans les années qui suivent. Après des années et des années d'athéisation coercitive de plus en plus intense et féroce, le tyran a fièrement déclaré que l'Albanie était la première nation où l'athéisme d'État était inscrit dans la Constitution ; dans la Constitution de 1976, l'article 37 stipule : "L'État ne reconnaît aucune religion et soutient la propagande athée afin d'inculquer aux gens la vision scientifique-matérialiste du monde", tandis que l'article 55 du code pénal de 1977 prévoit une peine d'emprisonnement de 3 à 10 ans pour la propagande religieuse et la production, la distribution ou le stockage d'écrits religieux.

    Partiellement inspiré par la Révolution culturelle chinoise, il a procédé à la confiscation des églises, des monastères et des lieux de culte en général. Les noms religieux de personnes et les noms de lieux ont été abolis. La répression politique de Hoxha en Albanie, au pouvoir jusqu'en 1983, a fait des milliers et des milliers de victimes et la haine des catholiques était implacable avec le sacrifice de vies et la privation de la pratique de la foi. Toutes les églises d'Albanie ont été détruites ou fermées, des évêques, des prêtres, des religieux et des religieuses ont été tués ou emprisonnés, car le crime le plus grave était la profession de foi. et ceux qui désobéissaient étaient durement punis, comme ce fut le cas de la mère et de la sœur de Mère Teresa de Calcutta, qui furent isolées dans leur maison jusqu'à leur mort, empêchant Mère Teresa, qui se trouvait déjà en Inde, d'assister à leur départ ; mais elle fut ensuite appelée par la femme de Hoxha, après la mort du dictateur, pour la prier de prier sur sa tombe afin d'essayer d'arrêter les cris et les tremblements qui en provenaient. Les manifestations diaboliques de l'autre monde ont cessé et ce jour-là, la fondatrice des Sœurs de la Charité a été autorisée à se rendre pour la première fois sur la tombe de sa mère et de sa sœur.

    En 1946, l'église et le monastère des Stigmatines de Shkodra ont été fermés. Les sœurs, les novices et les aspirantes, dont Maria Kaleta qui était entrée au couvent en 1944, ont été expulsées et contraintes de retourner dans leurs familles. Cependant, ils ont continué à être des stigmatins, assistant à la messe dans la cathédrale de Shkodra et plus souvent dans l'église de St François à Gjuhadol, dirigée par les Franciscains.

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  • Les chrétiens, des cibles croissantes du radicalisme hindou en Inde

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    Du site des Missions Etrangères de Paris :

    Les chrétiens, cibles croissantes du radicalisme hindou en Inde

    15/01/2022

    Le 25 décembre dernier, l’annonce d’un blocage des financements étrangers en faveur des Missionnaires de la charité a choqué les esprits et a été rapidement relayée par la presse internationale. Présente en Inde depuis 1950, la congrégation avait par ailleurs été récemment visée par des accusations de « conversions forcées » au Gujarat. Finalement, le refus des autorités a été levé le 8 janvier. Mais l’incident envoie un message clair à la minorité chrétienne et incarne la perception d’une discrimination croissante envers les chrétiens sous le gouvernement nationaliste hindou de Narendra Modi.

    En août 2017 à New Delhi, lors d’une manifestation organisée par des chrétiens du nord-est de l’Inde en vue de défendre les droits de leur communauté.

    Ce jour de Noël, d’autres incidents ont eu lieu. Des brigades radicales hindoues ont perturbé ou attaqué, dans seize incidents documentés, des célébrations et lieux de culte chrétiens de différentes villes de l’Inde. Au même moment, à l’occasion d’une commémoration au sein de la communauté sikhe, le Premier ministre Narendra Modi a souligné, quant à lui, « les atrocités » commises par les anciens empereurs musulmans contre les hindous et les sikhs, stigmatisant la minorité des musulmans, qui subit quant à elle de plein fouet le radicalisme hindou depuis leur arrivée au pouvoir en 2014.

    Dans une Inde qui comprend plus d’1,3 milliard d’habitants, de confession hindoue pour la très grande majorité, les attaques contre la petite minorité chrétienne, soit seulement 2,3 % de la population, se sont multipliées au cours de l’année 2021. L’organisation Evangelical Fellowship of India a répertorié 305 incidents survenus jusqu’au mois de novembre. Selon le United Christian Forum, qui regroupe plusieurs organisations chrétiennes, au moins 400 incidents ont ciblé les chrétiens indiens et leurs lieux de culte tout au long de l’année, dans des attaques perpétrées par des extrémistes hindous. Il s’agit d’un chiffre record, selon l’organisation, depuis les pogroms contre les chrétiens perpétrés en 2007 et 2008 dans l’État de l’Orissa.

    Le 30 octobre dernier, Narendra Modi a pourtant rencontré le pape François au Vatican et l’a invité à se rendre en Inde en dépit de l’aversion, dans son pays, des groupes hindous radicaux. « Le Premier ministre a été photographié avec le pape et, pratiquement immédiatement à son retour, une agitation a débuté dans l’État du Karnataka avec l’introduction d’une loi anti-conversion », a commenté John Dayal, catholique engagé et porte-parole de la All Catholic Union. Le Karnataka devrait ainsi rejoindre dix autres États ayant adopté cette loi anti-conversion, qui criminalise les hommes musulmans et chrétiens voulant épouser des femmes hindoues.

    Le Premier ministre Narendra Modi reste silencieux

    Dans cet État dirigé par le BJP (Parti du peuple indien), le parti nationaliste hindou de Narendra Modi, les accusations de conversions forcées au christianisme se sont multipliées et près d’une quarantaine d’incidents de violence ciblant les chrétiens ont été répertoriés. Le Premier ministre reste quant à lui silencieux face aux attaques visant les minorités, même s’il a réitéré la primauté de l’égalité citoyenne sur l’appartenance religieuse. Narendra Modi n’a pas non plus condamné les discours de haine proférés par certains de ses fidèles.

    L’exemple le plus récent remonte à la mi-décembre, à Haridwar, aux pieds de l’Himalaya, lorsque des religieux et militants hindous ont appelé à armer les leurs pour attaquer musulmans et chrétiens. « Rien n’est possible sans les armes. Si vous voulez éliminer leur population, alors tuez-les », a notamment proféré Sadhvi Annapurna, secrétaire général de l’organisation nationaliste hindoue Hindu Mahasabha« Tenez-vous prêts à tuer et à aller en prison. »

    Face à l’indignation suscitée, décuplée par l’inaction de la police, la Cour suprême vient d’intervenir en recevant une plainte. Ces discours de haine interviennent dans un contexte particulièrement agité, puisque plusieurs États électoralement cruciaux pour les nationalistes hindous s’apprêtent à passer aux urnes au mois de février.

    Ces dernières années, d’autres dignitaires et extrémistes hindous ont régulièrement proféré des appels à la haine. À commencer par les propos glorifiant Nathuram Godse, l’assassin du Mahatma Gandhi, haï par les hindous radicaux pour avoir défendu une Inde basée sur une identité laïque et multiconfessionnelle. De tels propos ne font plus exception et s’étendent parfois à des incitations à la violence.

    Les attaques contre les chrétiens se sont accélérées

    « Les extrémistes hindous ont organisé douze rassemblements en vingt-quatre mois, dans quatre États, appelant au génocide des musulmans, à des attaques contre les chrétiens et à l’insurrection contre le gouvernement », détaille un rapport du site Article14, qui accuse la police « d’ignorer une conspiration flagrante ». « Les minorités se sentiront en sécurité si le gouvernement agit contre la haine et les violences ciblées », a estimé un communiqué de la Catholic Union« L’impunité de l’État, la complicité de la police et les lois fanatisées militarisent les groupes extrémistes. »

    Après l’arrivée au pouvoir des nationalistes hindous en 2014, les musulmans ont été les premiers à être les victimes de ces attaques. Plusieurs dizaines d’entre eux ont été lynchés par des extrémistes hindous, qui les accusaient de porter offense aux vaches, considérées comme sacrées dans leur religion, en en faisant le commerce ou en consommant la viande. En 2019, la réélection des nationalistes hindous à la tête de l’Inde a marqué un tournant plus accentué vers la radicalisation.

    Une loi sur l’obtention de la citoyenneté indienne a été adoptée et est accusée par de nombreux défenseurs des droits de l’homme de défavoriser les musulmans. Le statut du Cachemire, seule région indienne à majorité musulmane, a été abruptement rétrogradé. La vie du pays a également vu une acceptation plus large, dans la sphère publique, des éléments extrémistes marginaux.

    Par ailleurs, au cœur même de New Delhi, des extrémistes hindous ont attisé des émeutes antimusulmanes en février 2020, les affrontements causant la mort de 53 personnes. Enfin, les attaques contre les chrétiens se sont accélérées, sans que la police ne procède à des arrestations. Selon John Dayal, « les principales organisations chrétiennes ne semblent pas encore avoir pris pleinement conscience de la menace ».

    (EDA / A. R.)