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BELGICATHO - Page 611

  • Etats-Unis : des jésuites pour couvrir les politiciens catholiques qui votent pour préserver et élargir l'accès à l'avortement

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    Du Père Raymond J. de Souza sur le National Catholic Register :

    Le livre d'un prêtre raconte la triste histoire de la complicité des Jésuites en matière d'avortement aux États-Unis

    COMMENTAIRE : Le défunt père jésuite Paul Mankowski savait à quel point certains de ses frères prêtres et ses supérieurs avaient trahi la Compagnie de Jésus.

    7 janvier 2022

    Vous avez besoin d'un ecclésiastique éminent pour couvrir les politiciens catholiques qui votent pour préserver et élargir l'accès à l'avortement ? Depuis plus de 50 ans, les Jésuites ont l'homme qu'il vous faut à portée de main. C'est un grave scandale dans l'un des ordres les plus vénérables de l'Église.

    Le père jésuite Pat Conroy, qui a été aumônier de la Chambre des représentants de mai 2011 à janvier 2021, a donné une interview publiée cette semaine dans le Washington Post, dans laquelle il défend les politiciens catholiques qui favorisent l'accès à l'avortement. Il est allé jusqu'à citer Saint Thomas d'Aquin sur la conscience pour défendre sa position, ce qui est à la fois embarrassant et indigne d'une formation jésuite correcte.

    Pour ceux qui ont la mémoire longue, l'idée d'un jésuite éminent de la Chambre des représentants défendant des lois permissives sur l'avortement n'est pas nouvelle. Le père Conroy est une version à petit budget du défunt père jésuite Robert Drinan, mais il reste un porte-drapeau de ce que ses frères ont coutume d'appeler "la tradition jésuite". 

    Il y a 15 ans cette semaine, le père Drinan était de nouveau sous les feux de la rampe. Rappelons les circonstances. Début 2007, Nancy Pelosi est devenue la première femme présidente de la Chambre des représentants, couronnement d'une carrière politique remarquable. Le fait qu'elle soit à nouveau présidente 15 ans plus tard est une preuve supplémentaire de la formidable force politique qu'elle demeure.

    Consciente de l'étape qu'elle avait franchie en 2007, Mme Pelosi a organisé un gala de quatre jours pour marquer son accession à la présidence. Tout a commencé par une messe "en reconnaissance de la présidente élue de la Chambre des représentants, Nancy D'Alesandro Pelosi", à son alma mater, la Trinity University de Washington, D.C. Le célébrant principal et homéliste était le père Drinan, alors âgé de 86 ans. Ce fut son dernier grand événement public. Il est décédé plus tard le même mois.

    C'est là que se trouve l'histoire scandaleuse de la complicité des jésuites dans l'avortement en Amérique, une histoire racontée de manière plus complète dans un nouveau livre important du défunt père jésuite Paul Mankowski, qui savait à quel point certains de ses frères jésuites et ses supérieurs avaient trahi la Compagnie de Jésus. 

    Le père Robert Drinan était prodigieusement talentueux, même selon les normes élevées pour lesquelles les jésuites des années 1960 étaient connus. Il est devenu doyen de la faculté de droit du Boston College à l'âge de 36 ans, et a mené cette faculté vers de nouveaux sommets pendant 14 ans. En 1970, il se présente au Congrès du Massachusetts et est élu cinq fois comme démocrate, de 1971 à 1981. 

    En mai 1980, le pape saint Jean-Paul II lui a ordonné de ne pas se présenter à la réélection de novembre de la même année, et le père Drinan a donc quitté le Congrès en janvier 1981. La décision de Jean-Paul II s'inscrivait dans le cadre d'une interdiction plus large faite aux clercs d'occuper des fonctions politiques. Lorsque la décision définitive est venue du pape, le père Drinan a obéi, disant que la défiance était "impensable". La défiance avait été son modus operandi pendant une décennie, en fait.

    Le père Drinan s'est présenté en 1970 sur une plateforme anti-guerre du Vietnam et a été le premier membre du Congrès à présenter des articles de mise en accusation contre le président Richard Nixon. Après l'arrêt Roe v. Wade en 1973, il a défendu la décision et a été un vote fiable en faveur de l'élargissement de la licence d'avortement, y compris le financement par les contribuables, pendant toute la durée de son mandat au Congrès.

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  • La liberté de religion est menacée en Belgique

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    De Mark Geleyn sur doorbraak.be :

    La liberté de religion est menacée en Belgique

    07/01/2022

    Nous ne savons pas encore s'il y aura une révision de la Constitution après les prochaines élections. Mais s'il y a une révision, elle portera aussi sur la liberté de religion dans ce pays. Pour beaucoup, c'est une surprise. La liberté de religion n'est pas un problème, n'est-ce pas ? Chacun fait ou croit ce qu'il veut. Si vous voulez toujours croire en Dieu, allez-y, mais n'embêtez pas les autres avec ça.

    La vision libérale du monde

    C'est à peu près l'opinion qui prévaut parmi les personnes qualifiées d'éclairées en Occident. Il s'agit d'une vision du monde qui s'est débarrassée du christianisme en tant que noyau de notre civilisation, ainsi que de la philosophie classique et de la pensée judéo-chrétienne, dans laquelle la raison doit tenir les désirs en échec.

    Dans le libéralisme des Lumières, l'autonomie de l'individu prévaut et un rationalisme qui doit servir les désirs, et non les inhiber. L'État est alors - en théorie - un cadre neutre dans lequel les ambitions des individus peuvent se complaire et ne doivent tenir compte que des ambitions des autres individus. C'est la philosophie de mon poing qui doit s'arrêter au nez des autres.

    Ce libéralisme domine aujourd'hui les sociétés occidentales. Cela ressemble à un programme de droits et de plus de droits, avec des contes pour enfants comme le contrat social que l'homme de la nature passerait pour se soumettre à un État. Et, avec ce cadre prétendument neutre de tolérance qui, au fil du temps, est devenu une idéologie intolérante. C'est le cadre dans lequel nous vivons actuellement.

    La constitution belge

    Cependant, les nobles principes du libéralisme classique sont magnifiquement formulés dans notre Constitution belge. En 1830, cette Constitution était un document très solide avec des principes de liberté dans un cadre de loi et d'ordre. Lorsque les fondateurs de la Belgique présentent leur Constitution au roi Léopold Ier, celui-ci réagit de manière quelque peu acerbe, mais conscient des limites de son pouvoir : "Elle est bien libérale, votre Constitution".

    Depuis lors, notre Constitution a été longuement remaniée. Mais heureusement, ce qui est resté, ce sont ces principes fondamentaux. L'une d'entre elles, importante, est la liberté de religion.

    La liberté religieuse sous pression

    Or, c'est précisément cette liberté de religion qui est mise à rude épreuve. Quelques exemples illustrent les enjeux de la pratique :

    Si le gouvernement flamand a mis en place cet été une police des religions pour contrôler les églises, les mosquées et les synagogues, il a laissé le contrôle des mosquées à risque réel à la police fédérale et à la sûreté de l'État. Que veut donc réellement ce gouvernement flamand ?

    Si les synagogues (et les écoles) juives ont encore besoin de la protection de l'armée et de la police, c'est que quelque chose ne tourne pas rond dans l'État de droit de ce pays. Nous nous en tenons aux symptômes, mais nous ne nous attaquons pas à l'auteur du crime. Si, pendant la période de Noël, les autorités locales doivent placer les crèches de Noël dans un enclos en fer pour éviter le vandalisme, et qu'elles les laissent ensuite généralement tels quels, c'est que quelque chose ne tourne pas rond dans l'ordre public.

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  • Le "wokisme" : un monstre né du pédantisme déconstructionniste

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    De

    Pierre-André Taguieff: «Du pédantisme déconstructionniste est né ce monstre qu'est le “wokisme”»

    Directeur de recherche honoraire au CNRS, Pierre-André Taguieff est philosophe, politiste et historien des idées. Auteur d'une cinquantaine d'ouvrages, il a récemment publié Les nietzschéens et leurs ennemis. Pour, avec et contre Nietzsche aux Éditions du Cerf.


    L'idée de déconstruction, devenue rapidement vision idéologique et programme de travail sur les textes, s'est formée à partir des lectures françaises de Nietzsche et surtout de Heidegger au cours des années 1960 et 1970. Le mot «Dé-construction» (avec la majuscule) a été forgé par Gérard Granel au milieu des années 1960 pour traduire le terme polysémique employé par Heidegger : Abbau, dans son essai «Contribution à la question de l'être» (Zur Seinsfrage, 1956), texte rédigé en 1955 en hommage à Ernst Jünger. Le mot Abbau avait été auparavant employé par Heidegger, notamment dans son cours de 1927, «Les Problèmes fondamentaux de la phénoménologie», pour désigner la «déconstruction critique des concepts reçus qui sont d'abord nécessairement en usage, afin de remonter aux sources où ils ont été puisés». Cette idée directrice était présente chez Edmund Husserl qui, dans le § 60 des Méditations cartésiennes (1929), critiquait la «métaphysique dénaturée au cours de l'histoire», et se proposait, par la phénoménologie, de retrouver ou de restaurer «le sens de ce qui fut à l'origine fondé comme une philosophie première», ainsi que le rappelle Derrida dans «La Voix et le phénomène» (1967).

    Il faut pointer le grand malentendu sur la déconstruction : par son ambiguïté constitutive, l'entreprise derridienne, mi-philosophique mi-littéraire, située entre l'orthodoxie heideggérienne et l'avant-gardisme académique étatsunien, pouvait être mise à toutes les sauces, ce qui faisait croire à tous ceux qui s'en inspiraient qu'ils parvenaient ainsi aux sommets de l'inventivité intellectuelle.

    Pierre-André Taguieff

    C'est à la suite d'une rencontre avec Heidegger sur des questions de traduction de ses textes que Granel, comme il l'expliquera plus tard, a proposé le mot «dé-construction» pour «éviter “destruction” qui, même avec un tiret, renverrait à Zerstörung plutôt qu'à Abbau». Avant d'être publiée, la traduction par Granel du texte de Heidegger avait circulé dans les milieux heideggériens, et sa traduction d'Abbau par le mot «Dé-construction» avait retenu l'attention. Il a été aussitôt repris par Jacques Derrida, qui en a fait par la suite un drapeau. Au début de «De la grammatologie» – ouvrage publié en décembre 1967 – où il s'engage dans la déconstruction de l'«onto-théologie métaphysique» censée être propre à l'Occident, Derrida définit son geste comme «la destruction, non pas la démolition, mais la dé-sédimentation, la dé-construction de toutes les significations qui ont leur source dans celle du logos. En particulier la signification de vérité». Ce qui est visé, c'est ce qu'il appelle le «logocentrisme», cette «métaphysique de l'écriture phonétique» et, plus profondément, cette «ontologie qui, dans son cours le plus intérieur, a déterminé le sens de l'être comme présence et le sens du langage comme continuité pleine de la parole». L'objectif déclaré de l'ouvrage est de travailler à «l'ébranlement» de cette ontologie ou de cette «métaphysique de la présence» et de «rendre énigmatique ce que l'on croit entendre sous les noms de proximité, d'immédiateté, de présence». Et de préciser : «Cette déconstruction de la présence passe par celle de la conscience, donc par la notion irréductible de trace (Spur), telle qu'elle apparaît dans le discours nietzschéen comme dans le discours freudien».

    Il faut pointer le grand malentendu sur la déconstruction : par son ambiguïté constitutive, l'entreprise derridienne, mi-philosophique mi-littéraire, située entre l'orthodoxie heideggérienne et l'avant-gardisme académique étatsunien, pouvait être mise à toutes les sauces, ce qui faisait croire à tous ceux qui s'en inspiraient qu'ils parvenaient ainsi aux sommets de l'inventivité intellectuelle, et, plus particulièrement, aux critiques littéraires qu'ils étaient devenus philosophes et aux heideggériens les plus compassés qu'ils dansaient avec la langue. Tous disciples néanmoins de Derrida, s'il est vrai que la formule synthétique des prétentions derridiennes est de marier la «profondeur» heideggérienne à la «légèreté» nietzschéenne. Mais aussi, d'une certaine manière, de jouer Nietzsche contre Heidegger.

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  • Aucun miracle certifié n’aurait jamais eu lieu à Medjugorje

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    De FSSPX.NEWS :

    Aucun miracle n’aurait jamais eu lieu à Medjugorje

    31 DÉCEMBRE, 2021

    Quarante ans après les premières prétendues apparitions de la Vierge Marie à Medjugorje un journaliste italien publie un rapport du Vatican, concluant qu’aucun miracle certifié n’aurait jamais eu lieu dans le célèbre sanctuaire de Bosnie-Herzégovine.

    Oltretevere, ce n’est pas avec un feu d’artifice mais avec une bombe à retardement que l’on vient de passer le seuil de la nouvelle année : et pour cause.

    Les rapports secrets de la Commission pontificale présidée par le cardinal Camillo Ruini, constituée afin d’enquêter sur les prétendues apparitions de Medjugorje viennent d’être divulgués dans le dernier livre de Davide Murgia, qui vient de paraître aux éditions Rubettino, Processo a Medjugorje – « Procès à Medjugorje », ouvrage non traduit à ce jour.

    Et la conclusion tombe tel un couperet de guillotine : « aucune guérison miraculeuse certifiée n’a eu lieu à Medjugorje… »

    Pour en arriver là, Davide Murgia – journaliste à la Rai, qui anime plusieurs émissions religieuses sur TV2000, média piloté par la Conférence des évêques d’Italie (CEI) – a épluché les procès-verbaux et autres enregistrements de la Commission créée en mars 2010 par le pape Benoît XVI.

    Cette Commission porte le nom de son président, le cardinal Camillo Ruini, vicaire pour le diocèse de Rome entre 1991 et 2008. Ce dernier avait reçu pour mission de statuer sur le caractère surnaturel ou non des apparitions et proposer des solutions pastorales.

    La Commission a accueilli en son sein les cardinaux Jozef Tomko, Vinko Puljc, Josip Bozanic, Julian Herranz et Angelo Amato, ainsi que neuf « experts » : quatre théologiens, un mariologue, un canoniste, un rapporteur de la Congrégation pour les causes des saints, un psychologue et un représentant de la Congrégation pour la doctrine de la foi.

    Les conclusions de la Commission Ruini n’avaient jamais été publiées à ce jour, et on ne connaissait que ce que le pape François en avait dit en 2017, lors de son retour du Portugal : « les premières apparitions, qui étaient celles des enfants, l’enquête dit, plus ou moins, qu’il faut continuer à enquêter là-dessus.

    « Mais pour les présumées apparitions actuelles, l’enquête a des doutes. (…) Je préfère la Madone mère, notre mère, et non la Madone chef de service, avec des graphiques et qui envoie des messages tous les jours », avait commenté, avec une certaine gêne, le Saint-Père.

    Un dossier vide… de surnaturel

    « Les documents que je publie peuvent, à mon avis, être très utiles pour se former son propre jugement », explique l’auteur.

    En effet, il ressort des rapports de la Commission que, sur les 487 cas de « guérison » signalés à Medjugorje, seuls dix ont été jugés dignes d’être examinés par les experts médicaux de la Congrégation pour la cause des saints, qui a conclu qu’aucun ne pouvait être considéré comme scientifiquement inexplicable…

    L’auteur rapporte également les confidences que certains membres de la Commission Ruini lui ont faites : « imaginez le scandale sans précédent qui surgirait dans l’Eglise si le phénomène de Medjugorje s’avérait faux, artificiel, infondé. Il aurait trompé une multitude de personnes », confie l’un d’eux, sous couvert d’anonymat.

    Reste à attendre – si elle a lieu – la réaction romaine à l’ouvrage de Davide Murgia. Et, si les documents publiés s’avèrent authentiques, qui a eu intérêt, derrière les murs léonins, à divulguer des informations aussi sensibles à la presse…

    (Source : Agenzia Nazionale Stampa Associata – FSSPX.Actualités)

  • 6000 catholiques allemands mobilisés contre le chemin synodal des évêques

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    Lu sur "Catholic Culture" :

    Le manifeste des catholiques allemands s'oppose au chemin synodal des évêques

    5 janvier 2022

    Le pape François a reçu un document signé par près de 6 000 catholiques allemands, exprimant leur opposition à la "voie synodale" suivie par la conférence épiscopale allemande.

    Le Pontife a reçu le document de 8 pages intitulé "Nouveau départ : Un manifeste pour la réforme" - par une délégation de catholiques allemands qui ont assisté à son audience publique hebdomadaire.

    Le manifeste accuse la "Voie synodale", qui propose des changements radicaux dans l'enseignement et la discipline de l'Église, de "violer la paix des congrégations, d'abandonner le chemin de l'unité avec l'Église universelle, d'endommager l'Église dans la substance de sa foi et d'ouvrir la voie au schisme".

    Signes du soutien du Vatican

    Le fait que le pape François ait organisé une réunion publique avec certains des catholiques allemands qui ont signé le manifeste suggère un fort degré de soutien papal à cette initiative. Le fait que le cardinal Kurt Koch, président du Conseil pontifical pour l'unité des chrétiens, ait célébré la messe pour la délégation allemande, tout comme l'archevêque Georg Gänswein, secrétaire du pape émérite Benoît XVI, témoigne également du soutien du Vatican.

    Le pape François avait écrit aux dirigeants de l'Église allemande en novembre 2020 pour leur faire part de ses inquiétudes quant à certaines des propositions radicales du Chemin synodal. Mais les évêques allemands ont poursuivi le processus sans se décourager, et le manifeste observe que les objections du pape ont été "simplement ignorées."

    Détournement de la vraie réforme ?

    Le document "Nouveau départ" rejette les propositions qui ont été approuvées par une majorité d'évêques allemands, et insiste sur le fait que la conférence épiscopale ne peut "parler au nom de tous les catholiques d'Allemagne et prendre des décisions contraignantes pour eux." Le manifeste s'oppose spécifiquement aux déclarations incorporées dans le "Chemin synodal" sur l'ordination des femmes, le divorce et le remariage, le sacerdoce et la reconnaissance des unions homosexuelles.

    Les partisans de la Voie synodale ont fait valoir que ce processus était une réponse nécessaire à la corruption révélée par le scandale des abus sexuels. Mais le manifeste affirme que "ce qui s'est réellement passé, c'est l'instrumentalisation de la crise des abus pour la mise en œuvre d'un programme politico-ecclésiastique bien connu... un programme ecclésiastique libéral".

    En outre, le manifeste accuse les partisans de la voie synodale - qui représentent les clercs et les travailleurs ecclésiastiques - de chercher à "conserver le modèle d'une Église hautement institutionnalisée" dans laquelle ils peuvent garder le contrôle. La réforme de l'Église, affirment les auteurs du manifeste, "n'a jamais été un renouveau authentique et profond sans la repentance et la redécouverte de l'Évangile qui change la vie."

    Lire également : Synode allemand : lentement et surement… vers le schisme

  • Avortement : la souffrance des hommes

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    Une synthèse de presse de gènéthique.org :

    Avortement : des hommes témoignent de leur souffrance

    6 Jan, 2022

    Jean-Paul Noel-Cephise a été dévasté quand sa petite amie a avorté, il y a des années. Aujourd’hui, ce britannique âgé de 51 ans témoigne : « même si c’est arrivé il y a longtemps, j’ai vécu avec la culpabilité et le chagrin » (cf. Les hommes face à l’IVG : pour chaque enfant avorté, il y a un pèrePierre-Jean Chalençon revient sur l’IVG de sa compagne : Je le regrette tous les jours).

    Au Royaume-Uni, la loi de 1967 prévoit que c’est la femme qui décide d’interrompre sa grossesse. Jean-Paul s’est senti exclu « du processus de prise de décision » par la clinique (cf. IVG : « C’était tellement écrasant que je me suis mise à pleurer »).

    Il existe peu de données sur les conséquences de l’avortement sur les hommes. Cependant, selon un rapport publié en 2015, dans The European Journal of Counselling Psychology, « des études qualitatives révèlent systématiquement que les hommes qui ne sont pas d’accord avec un avortement en souffrent par la suite ». De même, une étude de 2007 relève que « 69 % des hommes ont déclaré un stress modéré à très élevé après l’avortement de leur partenaire ».

    Le docteur Catherine Coyle est l’auteur de « Men And Abortion : A Path To Healing ». Elle constate que beaucoup d’hommes développent « des symptômes de trouble de stress post-traumatique ». Elle ajoute : « les émotions après l’avortement peuvent être déroutantes, un homme ressentant à la fois de la colère et de la compassion envers sa partenaire ».

    Jean-Paul confirme : « Il m’a fallu beaucoup de temps pour accepter la perte. Cela me fait toujours de la peine de ne jamais savoir quel genre d’être humain cet enfant serait devenu. Ces pensées ne m’ont jamais quitté – et je soupçonne qu’elles ne le feront jamais. » Comme Jean-Paul, d’autres hommes portent « les cicatrices mentales de l’avortement ».

    Source : Daily Mail, Samantha Brick (05/01/2022)

  • L'auteur de Harry Potter est censurée, boycottée et menacée de mort

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    De Luca Volontè sur le site de la Nuova Bussola Quotidiana :

    Rowling, victime d'un monde sans chevaliers

    23-12-2021

    Pour défendre la raison et la diversité sexuelle biologique, particulièrement précieuse pour son exclusivité, chez les femmes contre les revendications machistes transsexuelles, Rowling subit un siège sans précédent, victime d'un monde sans chevaliers.  

    Depuis plus d'un an, après avoir écrit un essai défendant la sexualité biologique et contre le nouveau machisme transsexuel, l'auteur de Harry Potter et du tout récent Cochon de Noël, J.K. Rowling, est censurée, boycottée et menacée de mort pour sa défense à coups de sabre de la féminité exclusive des femmes et sa polémique contre la mode et les coutumes et lois qui permettent aux mâles (femmes auto-déclarées) non seulement de s'habiller de façon féminine, mais aussi de prétendre être considérés comme tels.

    Le temps des chevaliers est-il terminé ? Un an et demi de harcèlement continu, de la censure (septembre 2020) de sa saga des sorciers de Poudlard dans les salons nationaux du livre pour enfants en Australie, aux agressions LGBTI contre le roman Troubled Blood de l'automne dernier, dans lequel elle avait décrit le tueur comme un type aux habitudes transgenres, aux décisions des journées de la Ligue américaine de Quiddich décidant de changer de nom, par respect pour l'idéologie transsexualiste et par mépris pour la défense de la féminité biologique par Rowling, aux insultes et menaces reçues par Rowling pour avoir tweeté son mécontentement à l'annonce que la police écossaise "enregistrera les viols commis par des criminels ayant des organes génitaux masculins comme étant commis par une femme si l'agresseur s'identifie comme une femme".

    Le 12 décembre, sur ces folles décisions politiquement correctes mais irrationnelles, la marraine de Harry Potter avait écrit : " La guerre, c'est la paix ". La liberté est de l'esclavage. L'ignorance est une force. Le pitoyable individu qui vous a violé est une femme". Pour défendre la raison et la diversité sexuelle biologique, particulièrement précieuse pour son exclusivité, chez les femmes contre les prétentions machistes transsexuelles, Rowling subit un siège sans précédent, victime d'un monde où il n'y a plus de chevaliers.  

    "J'ai reçu tellement de menaces de mort que je pourrais en tapisser ma maison, des menaces contre moi et ma famille", a-t-elle déclaré fin novembre, ajoutant : "Je ne sais pas où ils pensaient en venir." Il est certain que Rowling n'est pas du tout intimidée dans sa défense de la réalité et de la vérité.  Mais il est nécessaire de réfléchir une minute sur cette persécution et cette oppression des dissidents du genre et du transgenre. L'un des mots les plus courants du vocabulaire de la gauche mondialiste est la défense des "opprimés".

    La gauche radicale voit toutes les structures sociales et les relations interpersonnelles à travers le prisme de l'oppresseur contre l'opprimé (tout comme, au siècle dernier, les communistes regardaient le monde à travers les deux catégories du capitaliste et du prolétaire). Un monde bipolaire, noir et blanc, mais plus binaire du masculin et du féminin, car la réalité doit être bannie du monde. Les groupes préférés de la gauche, les minorités raciales et sexuelles, se retrouvent perpétuellement discriminés et victimisés par leurs oppresseurs majoritairement blancs et/ou hétérosexuels.

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  • Ce mois-ci, dans La Nef :

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    Voici le sommaire de cette excellente publication (janvier 2022) (certains contenus sont accessibles en cliquant sur les liens) :

    AMDG
    Responsa de Rome : une sévérité insoutenable

    L'éditorial de janvier par Christophe Geffroy,
    Directeur de La Nef

    À quelques jours de Noël – beau cadeau ! n’y avait-il rien de plus urgent en ces temps de pandémie et de drame des abus sexuels sur mineurs ? –, la Congrégation pour le Culte divin a rendu public le 18 décembre dernier des Responsa ad dubia (réponses aux doutes) « sur certaines dispositions » de Traditionis custodes. Dans la lignée du motu proprio du pape et de sa lettre d’accompagnement aux évêques, le ton est brutal, sans aucun souci de ménager les personnes concernées.

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    CE MOIS-CI DANS LA NEF :

    ENTRETIEN
    DOSSIER Jacques Maritain (1882-1973)
    • Maritain : « Sauver les vérités affolées », par Baudouin de Guillebon
    • Maritain et Maurras, par Florian Michel
    • Maritain, théologien de l’Église, par le Père François Daguet o.p.
    • « J’avais trouvé mon maître », entretien avec Michel Fourcade
    • Actualité politique de Maritain, par Christophe Geffroy
    VIE CHRÉTIENNE
    • Les mauvais anges et le mal naturel, par Denis Sureau
    • Question de foi : Ô mon beau dialogue…, par l’abbé Hervé Benoît
    CULTURE
    • La mutinerie des Cipayes, par Michel Toda
    • Notes de lecture
    • De verbe et de chair : Voici de l’eau, par Henri Quantin
    • Musique : Le Schubert de Berman, par Hervé Pennven
    • Noël : sélection de livres pour vos cadeaux, par Patrick Kervinec
    • Cinéma : The Chosenpar François Maximin
    • Sortir : Maurice Denis, par Constance de Vergennes
    • À un clic d’ici, par Léonard Petitpierre
    • Et pour les jeunes…, par Valérie d’Aubigny
    • Un livre, un auteur : entretien avec le Père Michaël Bretéché
    • Rencontre : Guillaume d’Alançon, par Marine Tertrais
    DÉBATS/Points de vue

    CONTRE CULTURE

  • Ce qu'est le pape

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    De l'abbé Christian Gouyaud sur le site de La Nef :

    Qu’est-ce que le pape ?

    La place de Pierre. Pour comprendre le rôle d’un pape, il convient de partir des prérogatives confiées par Jésus à Pierre, dont l’évêque de Rome est précisément le successeur. Dans le prolongement d’une nuit passée en prière, Jésus « appela ses disciples et il en choisit douze qu’il nomma apôtres ». Suit la liste de ces apôtres, qui commence ainsi : « Simon, qu’il nomma Pierre… » (Lc 6, 12-15). Cette première place fonde ce que l’Église désignera par l’expression de « primauté de Pierre ». Pierre, en l’occurrence, n’est pas seulement en tête de liste des apôtres, mais c’est chez lui, à Capharnaüm, que Jésus vient loger, c’est dans sa barque que Jésus monte, c’est lui qui intervient à maintes reprises au nom des autres, c’est lui qui appartient – et dont il est fait mention encore en premier – à un sous-groupe au sein des Douze, témoin de la transfiguration et de l’agonie à Gethsémani, c’est à lui que Jean cède le pas pour entrer dans le tombeau, c’est à lui en particulier que les femmes doivent annoncer la bonne nouvelle de la Résurrection, c’est lui qui est à la manœuvre dans l’Église primitive, c’est pour lui rendre compte de l’Évangile qu’il prêche que Paul se rend une première fois à Jérusalem, c’est pour qu’il tranche – avec Jacques et Jean, ces autres « colonnes » de l’Église – la question d’imposer ou non les prescriptions judaïques aux chrétiens issus du paganisme que Paul y retournera quatorze ans plus tard.

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  • Comment les sanctuaires chrétiens ont façonné nos territoires 

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    De Xavier Darcos sur Canal Académies :

    Chers amis, chers auditeurs,

    En ce mois de janvier, le médiéviste André Vauchez nous invite à découvrir les lieux saints du christianisme qui se sont développés en marge de la pratique paroissiale. Ces sanctuaires germèrent à la faveur de la diffusion du culte des reliques puis de la floraison des apparitions ou des images miraculeuses. Certains bénéficiaient d’une renommée européenne. D'autres rayonnaient plus modestement à l’échelle locale. Tous agrégeaient des fidèles de différents horizons qui venaient y chercher les grâces spécifiques dont ils avaient besoin. Depuis une vingtaine d’années, les historiens s’attachent à dresser l’inventaire de ces sanctuaires. En Italie, plus de 3000 sites ont été identifiés, grâce à l'impulsion donnée par Giorgio Cracco et André Vauchez. Les travaux sont en cours pour la France, sous la direction de Catherine Vincent, avec le concours de l’Académie des inscriptions et belles-lettres. Ils sont terminés aux Pays-Bas. Ces efforts collectifs font émerger un réseau de grande ampleur qui contribua à la construction d’un espace chrétien en Occident, avec des pôles d'attraction multiples, parfois éphémères. Ils révèlent un pan longtemps sous-estimé de la pratique religieuse, qui laissait la part belle à l’initiative personnelle. 
     
    Bonne écoute !
     
    Xavier Darcos
    Chancelier de l’Institut de France

    L'entretien de la semaine
    _______________________

     
    Comment les sanctuaires chrétiens ont-ils façonné nos territoires ? 
    Histoire d’un réseau multipolaire 

    De Rome à Rocamadour, de Jérusalem à Compostelle, de Tours à Notre-Dame de Lorette... Les sanctuaires chrétiens attirent les pèlerins, en quête d'une grâce, auprès d’un objet tangible : une relique, une image ou une source miraculeuse. Ils autorisent une dévotion plus libre que le cadre familier des églises paroissiales. Des travaux récents ont permis de prendre la mesure de ce pan longtemps sous-estimé de la pratique religieuse. Ils dessinent un réseau dense constitué de pôles majeurs mais surtout d’innombrables sanctuaires locaux. André Vauchez, membre de l’Académie des inscriptions et belles-lettres, explique comment ces lieux ont construit l’espace chrétien en Occident, entre le IVᵉ et le XVIᵉ siècle.

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    À Lorette, en Italie, la plus extraordinaire relique de la chrétienté
    L’académicien Yves-Marie Bercé présente l’histoire du pèlerinage à la Sainte Maison de la Madone

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    La spiritualité médiévale autour de saint Michel 
    et le Mont-Saint-Michel, avec André Vauchez, de l’Académie des inscriptions et belles-lettres
    Longtemps déconsidérée, la spiritualité médiévale est bien plus riche qu’on ne le croit : entre le VIIIᵉ siècle et le XIVᵉ siècle, elle s’exprime de multiples façons. André Vauchez, membre de l’Académie des inscriptions et belles-lettres, évoque pour nous cette spiritualité tout en s’intéressant particulièrement au culte rendu à saint Michel.

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  • Nos paroles et nos rites ne sont-ils pas une “langue morte” qui ne parle que de soi et à soi-même ?

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    L'homélie du pape François pour l'Epiphanie (source) :

    Les Mages sont en route vers Bethléem. Leur pèlerinage parle à nous aussi qui sommes appelés à marcher vers Jésus, parce que c’est lui l’étoile polaire qui illumine les cieux de la vie et qui oriente les pas vers la vraie joie. Mais d’où est parti le pèlerinage des Mages à la rencontre de Jésus ? Qu’est-ce qui a poussé ces hommes d’Orient à se mettre en route ?

    Ils avaient de très bons alibis pour ne pas partir. Ils étaient savants et astrologues, ils avaient renommée et richesse. Ayant atteint une telle sécurité culturelle, sociale et économique, ils pouvaient se contenter de ce qu’ils savaient et de ce qu’ils avaient, rester tranquilles. Au contraire, ils se laissent inquiéter par une question et par un signe : « Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? Nous avons vu son étoile… » (Mt 2, 2). Leur cœur ne se laisse pas engourdir dans l’antre de l’apathie, mais il est assoiffé de lumière ; il ne se traîne pas avec lassitude dans la paresse, mais est embrasé par la nostalgie de nouveaux horizons. Leurs yeux ne sont pas tournés vers la terre, mais ils sont des fenêtres ouvertes sur le ciel. Comme l’a affirmé Benoît XVI, ils étaient « des hommes au cœur inquiet. […] Des hommes en attente qui ne se contentaient pas de leur revenu assuré et de leur position sociale. […] Ils étaient des chercheurs de Dieu » (Homélie, 6 janvier 2013).

    Cette saine inquiétude qui les a portés à partir en pèlerinage, d’où est-elle née ? Elle est née du désir. Voilà leur secret intérieur : savoir désirer. Méditons là-dessus. Désirer c’est garder vivant le feu qui brûle en nous et qui nous pousse à chercher au-delà de l’immédiat, au-delà du visible. Désirer c’est accueillir la vie comme un mystère qui nous dépasse, comme une fissure toujours ouverte qui invite à regarder au-delà, parce que la vie n’est pas “toute ici”, elle est aussi “ailleurs”. Elle est comme une toile blanche qui a besoin de recevoir des couleurs. Un grand peintre, Van Gogh, écrivait que le besoin de Dieu le poussait à sortir de nuit pour peindre les étoiles (cf. Lettre à Theo, 9 mai 1889). Oui, parce que Dieu nous a faits ainsi : pétris de désir ; tournés, comme les Mages, vers les étoiles. Nous pouvons dire sans exagérer que nous sommes ce que nous désirons. Parce que ce sont les désirs qui élargissent notre regard et poussent notre vie au-delà : au-delà des barrières de l’habitude, au-delà d’une vie focalisée sur la consommation, au-delà d’une foi répétitive et fatiguée, au-delà de la peur de nous impliquer et de nous engager pour les autres et pour le bien. « Notre vie – disait saint Augustin – est une gymnastique du désir » (Traités sur la première Lettre de Jean, IV, 6).

    Frères et sœurs, il en est pour nous comme des Mages : le voyage de la vie et le chemin de la foi ont besoin de désir, d’élan intérieur. Parfois nous vivons dans un esprit de “garage”, nous vivons garés, sans cet élan du désir qui nous fait avancer. Il est bon de nous demander : où en sommes-nous dans le voyage de la foi ? Ne sommes-nous pas depuis trop longtemps bloqués, parqués dans une religion conventionnelle, extérieure, formelle, qui ne réchauffe plus le cœur et ne change pas la vie ? Nos paroles et nos rites déclenchent-ils dans le cœur des personnes le désir d’aller vers Dieu, ou bien sont-ils une “langue morte” qui ne parle que de soi et à soi-même ? Il est triste qu’une communauté de croyants ne désire plus et, fatiguée, se contente de la gestion des choses au lieu de se laisser surprendre par Jésus, par la joie envahissante et inconfortable de l’Évangile. Il est triste qu’un prêtre ferme la porte du désir, il est triste de tomber dans le fonctionnalisme clérical ; c’est très triste.

    La crise de la foi, dans notre vie et dans nos sociétés, est aussi liée à la disparition du désir de Dieu. Elle est liée au sommeil de l’Esprit, à l’habitude de se contenter de vivre au quotidien, sans s’interroger sur ce que Dieu veut de nous. Nous nous sommes trop repliés sur les cartes de la terre et nous avons oublié de lever le regard vers le Ciel ; nous sommes rassasiés de beaucoup de choses, mais dépourvus de la nostalgie de ce qui nous manque. La nostalgie de Dieu. Nous nous sommes fixés sur nos besoins, sur ce que nous mangerons et de quoi nous nous vêtirons (cf. Mt 6, 25), laissant s’évaporer le désir de ce qui va au-delà. Et nous nous trouvons dans la boulimie de communautés qui ont tout et, souvent, ne sentent plus rien dans le cœur. Des personnes fermées, des communautés fermées, des évêques fermés, des prêtres fermés, des personnes consacrées fermées. Parce que le manque de désir conduit à la tristesse et à l’indifférence. Des communautés tristes, des prêtres tristes, des évêques tristes.

    Mais surtout, regardons-nous nous-mêmes et demandons-nous : où en est le voyage de ma foi ? C’est une question que nous pouvons aujourd’hui nous poser, chacun de nous. Où en est le voyage de ma foi. Est-elle au garage ou en chemin ?  La foi, pour partir et repartir, a besoin d’être déclenchée par le désir, d’être impliquée dans l’aventure d’une relation vivante et dynamique avec Dieu. Mais mon cœur est-il encore animé du désir de Dieu ? Ou bien est-ce que je laisse l’habitude et les déceptions l’éteindre ? C’est aujourd’hui, frères et sœurs, le jour pour nous poser ces questions. C’est aujourd’hui le jour pour recommencer à nourrir le désir. Et comment faire ? Allons à “l’école du désir”, allons voir les Mages. Ils nous enseigneront dans leur école du désir. Regardons les pas qu’ils accomplissent et tirons quelques enseignements.

    D’abord, ils partent au lever de l’étoile : ils nous enseignent qu’il faut toujours repartir chaque jour, dans la vie comme dans la foi, parce que la foi n’est pas une armure qui immobilise, mais un voyage fascinant, un mouvement continu et agité, toujours en recherche de Dieu, toujours en discernement sur le chemin.

    Ensuite, les Mages, à Jérusalem, demandent. Ils demandent où se trouve l’Enfant. Ils nous enseignent que nous avons besoin d’interrogations, d’écouter avec attention les questions du cœur, de la conscience ; parce que c’est ainsi que, souvent, Dieu parle, qu’il s’adresse à nous plus avec des questions qu’avec des réponses. Et cela, nous devons bien le comprendre : Dieu s’adresse à nous plus par des questions que par des réponses. Mais laissons-nous inquiéter aussi par les interrogations des enfants, par les doutes, les espérances et par les désirs des personnes de notre temps. La voie c’est se laisser interroger.

    Par ailleurs, les Mages défient Hérode. Ils nous enseignent que nous avons besoin d’une foi courageuse qui n’ait pas peur de défier les logiques obscures du pouvoir et qui devienne semence de justice et de fraternité dans une société où, encore aujourd’hui, beaucoup d’Hérode sèment la mort et massacrent des pauvres et des innocents, dans l’indifférence de beaucoup.

    Les Mages, enfin, retournent « par un autre chemin » (Mt 2, 12) : ils nous provoquent à parcourir de nouvelles routes. C’est la créativité de l’Esprit qui fait toute chose nouvelle. C’est aussi, en ce moment, l’un des devoirs du Synode que nous sommes en train de faire : marcher ensemble dans l’écoute, pour que l’Esprit nous suggère des voies nouvelles, des chemins pour apporter l’Évangile au cœur de celui qui est indifférent, loin, de celui qui a perdu l’espérance mais qui cherche ce que les Mages ont trouvé, « une très grande joie » (Mt 2, 10). Sortir au-delà, aller de l’avant.

    Mais au point culminant du voyage des Mages il y a un moment crucial : lorsqu’ils arrivent à destination “ils se prosternent et adorent l’Enfant” (cf. v. 11). Ils adorent. Rappelons-nous ceci : le voyage de la foi trouve élan et accomplissement seulement en présence de Dieu. C’est seulement si nous retrouvons le goût de l’adoration que le désir se renouvelle. Le désir te porte à l’adoration et l’adoration te renouvelle le désir. Parce que le désir de Dieu grandit seulement devant Dieu. Parce que seul Jésus guérit les désirs. De quoi ? Il les guérit de la dictature des besoins. Le cœur, en effet, tombe malade lorsque les désirs coïncident seulement avec les besoins. Dieu, au contraire, élève les désirs ; les purifie, les soigne, en les guérissant de l’égoïsme et en nous ouvrant à l’amour pour lui et pour les frères. Par conséquent, n’oublions pas l’Adoration, la prière d’adoration, qui n’est pas si répandue parmi nous : adorer, en silence. Par conséquent, n’oublions pas l’adoration, s’il vous plait.

    Et ainsi, chaque jour, nous aurons la certitude, comme les Mages, que même dans les nuits les plus obscures brille une étoile. C’est l’étoile du Seigneur qui vient prendre soin de notre fragile humanité. Mettons-nous en route vers lui. Ne donnons pas à l’apathie et à la résignation le pouvoir de nous clouer dans la tristesse d’une vie plate. Prenons l’inquiétude de l’Esprit !… des cœurs inquiets ! Le monde attend des croyants un élan renouvelé ver le Ciel. Comme les Mages, levons la tête, écoutons le désir du cœur, suivons l’étoile que Dieu fait resplendir au-dessus de nous. Comme des chercheurs inquiets, restons ouverts aux surprises de Dieu. Frères et sœurs, rêvons, cherchons, adorons.

    Traduction Copyright © Dicastère pour la Communication – Librairie éditrice vaticane

  • Cour européenne des droits de l'homme : l'affaire du "gâteau gay" déclarée irrecevable

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    De Jonah McKeown sur le site de la Catholic News Agency :

    La Cour européenne rejette l'affaire du "gâteau gay" comme étant irrecevable ; la décision en faveur de la boulangerie chrétienne est maintenue.

    6 janv. 2022

    La Cour européenne des droits de l'homme a rejeté comme irrecevable une action intentée par un militant des droits des homosexuels d'Irlande du Nord, qui affirme qu'une boulangerie a fait preuve de discrimination à son égard en refusant de créer un gâteau avec un message soutenant le mariage gay.

    Gareth Lee a commandé un gâteau en mai 2014 à la boulangerie Ashers située dans le comté d'Antrim, en Irlande du Nord. Il a demandé que le gâteau porte le message " soutenir le mariage gay ", un message auquel les propriétaires, les McArthur, se sont opposés en raison de leur foi chrétienne.  

    La Cour suprême du Royaume-Uni avait rendu un verdict unanime en faveur des McArthur en 2018, après qu'un tribunal de première instance se soit prononcé contre les boulangers. Lee avait fait appel devant la Cour européenne des droits de l'homme, portant une nouvelle affaire contre le gouvernement britannique. 

    Le 6 janvier, la CEDH a déterminé que l'affaire de Lee était irrecevable parce qu'il n'avait "pas épuisé les voies de recours internes." 

    La CEDH a déclaré qu'il n'avait pas soulevé d'arguments fondés sur la Convention européenne des droits de l'homme auprès des tribunaux britanniques : "En se fondant uniquement sur le droit interne, le requérant a privé les tribunaux nationaux de la possibilité de traiter les questions soulevées au titre de la Convention, demandant au contraire à la Cour d'usurper le rôle des tribunaux nationaux."

    Simon Calvert, porte-parole de l'Institut chrétien, une organisation caritative non confessionnelle qui soutient les McArthur depuis 2014, a déclaré : "C'est le bon résultat".

    "La Cour suprême du Royaume-Uni s'est longuement engagée dans les arguments relatifs aux droits de l'homme dans cette affaire et a confirmé les droits des McArthur à la liberté d'expression et de religion", a déclaré Calvert.

    "Il était décevant de voir une autre tentative de saper ces droits, c'est donc un soulagement que cette tentative ait échoué. Je suis surpris que quelqu'un veuille annuler une décision qui protège les propriétaires d'entreprises gays d'être forcés de promouvoir des opinions qu'ils ne partagent pas, tout autant qu'elle protège les propriétaires d'entreprises chrétiennes."

    Amy McArthur, qui gère la boulangerie avec son mari Daniel, a d'abord pris la commande de Lee, disant qu'elle n'a pas soulevé d'objection à ce moment-là parce qu'elle souhaitait réfléchir à la manière d'expliquer son objection et épargner tout embarras à Lee. Amy a téléphoné à Lee quelques jours plus tard et lui a expliqué que sa commande ne pouvait être honorée parce qu'il s'agissait d'une entreprise chrétienne et qu'elle ne pouvait pas imprimer le slogan demandé. Elle s'est excusée et lui a accordé un remboursement complet.

    En mars 2015, Lee a déposé une plainte auprès de la Commission de l'égalité pour l'Irlande du Nord, qui a assigné les propriétaires en justice en mai. Lors de l'audience de l'affaire, les MacArthur ont clairement indiqué qu'ils avaient servi Lee par le passé et qu'ils le feraient volontiers à nouveau à l'avenir. La famille McArthur a déclaré que le thème pro-gay du gâteau était en conflit avec ses croyances religieuses personnelles, soulignant que le problème n'était pas le client, mais le message sur le produit.

    La juge de Belfast, Isobel Brownlie, a jugé en mai 2015 que cette affaire était discriminatoire car "les défendeurs ne sont pas une organisation religieuse. Ils mènent une activité commerciale dans un but lucratif. " Ashers a payé 500 livres sterling (760 dollars) au client pour "préjudice moral" suite à ce qui a été considéré comme un traitement injuste basé sur les règlements relatifs à la discrimination politique et sexuelle. 

    Écrivant pour la Cour suprême du Royaume-Uni en 2018, Lady Brenda Hale, présidente de la cour, a déterminé que le soutien au mariage gay était une prise de position politique et qu'en tant que tel, il était l'objet de l'objection de la boulangerie. 

    La Cour suprême a estimé que, puisque le soutien au mariage gay n'était pas limité aux personnes homosexuelles, ni nécessairement déterminé par l'orientation sexuelle d'une personne, le fait de refuser de faire un gâteau portant ce message ne pouvait pas être considéré comme un acte de discrimination fondé sur l'orientation sexuelle de la personne qui le commandait ou de celles qui lui étaient associées.