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Patrimoine religieux - Page 2

  • O Filii et Filiae... Alleluia, Alleluia, Alleluia !

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    C’est l'hymne liturgique à chanter pendant le Temps Pascal.
    Elle a été écrite par Jean Tisserand (o.f.m.) en 1494.
     
    R. Alleluia ! Alleluia ! Alleluia !
    R. Alléluia ! Alléluia ! Alléluia !
     
    1. O filii et filiæ,
    1. O fils et filles,
    Rex coelestis, Rex gloriae
    Le Roi des cieux, le Roi de gloire
    morte surrexit hodie. Alleluia !
    A surgi de la mort aujourd'hui, alléluia !
     
    2. Et mane prima sabbati
    Et le matin du premier jour après le Sabbat,
    Ad ostium monumenti
    Jusqu’à la porte du monuement,
    Accessérunt discipuli. Alleluia !
    S’approchèrent les disciples, alléluia !
     
    3. Et Maria Magdalene,
    3. Et Marie-Madeleine
    et Iacobi, et Salome
    Et Marie mère de Jacques
    Venerunt corpus ungere. Alleluia !
    Sont venues embaumer le Corps, alléluia !
     
    4. In albis sedens angelus
    4. Un ange, assis, vêtu de blanc,
    praedixit mulieribus:
    Dit aux femmes :
    Quia surrexit Dominus. Alleluia !
    "Le Seigneur est ressuscité." alléluia !
     
    5. Et Ioannes apostolus
    5. Et Jean l'Apôtre,
    cucurrit Petro citius,
    Court plus vite que Pierre,
    Ad sepulcrum venit prius. Alleluia !
    Et arrive le premier au tombeau. Alléluia !
     
    6. Discipulis astantibus,
    6. Les disciples étant présents,
    in medio stetit Christus,
    Jésus parut au milieu d'eux et leur dit :
    dicens: Pax vobis omnibus. Alleluia !
    "Que la paix soit au milieu de vous tous." Alléluia !
     
    7. In intelléxit Didymus
    7. Dès que Didyme apprit
    Quia surrexerat Iesus,
    Que Jésus était réssuscité,
    Remansit fere dubius, Alleluia !
    Il demeura presque dans le doute. Alléluia !
     
    8. Vide Thoma, vide latus,
    8. Thomas, vois mon côté, lui dit Jésus,
    vide pedes, vide manus,
    Vois mes pieds, vois mes mains,
    Noli esse incredulus. Alleluia.
    Et ne reste pas incrédule. Alléluia !
     
    9. Quando Thomas vidit Christum,
    9. Quand Thomas eut vu le côté du Christ,
    Pedes, manus, latus suum,
    Les pieds et ses mains,
    Dixit, Tu es Deus meus. Alleluia.
    Il s’écria : Vous êtes mon Dieu. Alléluia.
     
    10. Beati qui non viderunt,
    10. Heureux ceux qui sans avoir vu,
    Et firmiter credidefunt,
    Ont cru d’une ferme foi,
    Vitam aeternam habebunt. Alleluia.
    Ils posséderont la vie éternelle. Alléluia.
     
    11. In hoc festo sanctissimo
    11. Célébrons cette très sainte solennité
    Sit laus et jubilatio!
    Par des cantiques de louanges et d’allégresses !
    Benedicamus Domino. Alleluia.
    Bénissons le Seigneur. Alléluia !
     
    12. De quibus nos humillimas
    12. Rendons à Dieu avec le dévouement et la reconnaissance,
    Devotas aeque debitas
    Qui lui sont dus, de très humbles actions de grâces,
    Deo dicamus gratias. Alleluia.
    Pour tous ses bienfaits. Alléluia !
  • Christos anesti !

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    Orthodox Music, Divna Ljubojevic - ♫ Hristos Anesti ♫

  • L’office des ténèbres du Samedi saint : voyage au bout de la nuit

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    Publié le 06 Avr 2023 Sur le site web du bimensuel « L’Homme Nouveau » :

    « Si les trois cérémonies majeures du Triduum sacré – Messe vespérale du Jeudi Saint, Office de la Croix le Vendredi Saint et Vigile Pascale – sont familières à nombre de fidèles, les offices des Ténèbres sont plus méconnus. Est-ce dû à l’horaire auquel ils sont chantés, peu familial, ou à l’absence d’action liturgique qui les rend peu perméables au néophyte ?  Coup de projecteur sur un office éminemment singulier.

    Communauté Saint-Martin, Office des Ténèbres du Samedi-Saint

    Héritage très ancien des temps où les Matines étaient chantées au cœur de la nuit, ce qui se pratique encore en certains monastères, les Ténèbres rassemblent les deux offices de Matines et Laudes pour chacun des trois jours saints. Cet office nous plonge dans la contemplation de l’abaissement inouï du Fils de Dieu, « qui se fit pour nous obéissant jusqu’à la mort » (Ph 2, 8).

    Alors que d’ordinaire l’office des Laudes s’achève au lever du soleil, symbole triomphant de la gloire de Dieu chantée par l’Église, le principe même des Ténèbres consiste à terminer l’office dans une obscurité profonde. Les rideaux d’un vaste drame en trois actes s’ouvrent sous les yeux de notre âme : les funérailles du Fils de Dieu.

    « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’avez-vous abandonné ? » : laisser la liturgie nous plonger dans l’obscurité

    Afin de baigner les cœurs dans la compassion aux souffrances du Sauveur, la liturgie se dépouille entièrement de ce qui pouvait rappeler la joie du Ciel ou même la Gloire de Dieu. Les traditionnelles formules telles que « Domine, labia mea aperies / Seigneur ouvrez mes lèvres », « Deus in adjutorium meum intende / Dieu venez à mon aide », « Tu autem Domine, miserere nobis / Vous aussi Seigneur ayez pitié de nous », et même le Gloria Patri ont disparu. Les hymnes de même.

    Ne restent que les psaumes encadrés de sobres antiennes, les leçons des nocturnes et les répons qui donnent à eux seuls l’atmosphère spirituelle de ces Offices. Ils ne conservent plus que ce qui leur est essentiel dans la forme, et ils ont perdu toutes ces aspirations vives que les siècles y avaient ajoutées.

    Au maître autel, les six cierges sont de cire jaune, comme les quinze cierges du chandelier mystérieux qui trône dans le chœur. C’est l’extinction progressive de ce chandelier qui marque la seule action liturgique de ces offices. Ces flammes soufflées au rythme des psaumes qui s’achèvent nous représentent ce mystère de la Gloire de Dieu qui peu à peu abandonne Notre-Seigneur…

    Un seul, celui qui est placé à l’extrémité supérieure du chandelier à quinze branches, reste allumé. Pendant le Cantique du Benedictus, en conclusion de l’office de Laudes, les six cierges qui brûlaient sur l’autel sont pareillement éteints. Alors le cierge restant, solitaire, est posé quelques instants sur l’autel, luttant seul contre les ombres qui remplissent l’église : le Christ, abandonné de tous, est cloué à la Croix, mourant pour les hommes, alors que les ténèbres s’amoncellent dans le ciel. Puis le cierge est caché, figure de la sépulture du Christ.

    Alors les clercs présents au chœur, ainsi que les fidèles à genoux dans les travées de la nef, sont invités « taper sur leur banc ». Ce bruit, volontairement confus, se fait entendre tandis que le dernier flambeau a plongé dans l’obscurité. Ce tumulte joint aux ténèbres, explique dom Guéranger, exprime les convulsions de la nature, au moment de la mort du Rédempteur. Mais tout à coup le cierge reparaît ; le bruit cesse. Pourquoi donc ? Car le Rédempteur a triomphé de la mort.

    Les trois jours, ce sont exactement les mêmes cérémonies qui se répètent ; le seul changement est à l’autel : mercredi soir, les nappes sont encore présentes : Jésus n’est pas encore aux mains de ses bourreaux, nous assistons à son agonie au Mont des Oliviers (comme le chante le premier répons) ; jeudi soir, l’autel a été dépouillé : Jésus est entré pleinement dans sa passion, et nous assistons aux profondeurs de ses souffrances ; vendredi soir, la croix est dévoilée, montrant à tous le corps sans vie du Rédempteur : les Ténèbres sont alors le chant de deuil de l’Église qui pleure son Epoux.

    Jérémie, prophète de la déréliction

    La structure des Ténèbres est parfaitement symétrique sur les trois jours. Aux premiers nocturnes, les lamentations du prophète Jérémie, témoin impuissant du malheur et de la ruine de Jérusalem infidèle, font retentir chaque soir leurs accents déchirants sur une mélodie que l’on ne retrouve en aucune autre circonstance, culminant avec la déchirante Oraison de Jérémie du Samedi Saint ; à chaque fois, revient ce lancinant appel à la conversion, seule moyen de sauver la Cité Sainte, qui s’adresse à chacun de nos cœurs : « Jérusalem, Jérusalem, convertis-toi au Seigneur ton Dieu. »

    Les répons, reconstitution de la Passion

    Les répons séparant les leçons sont les seules pièces grégoriennes véritablement développées de ces offices. Ils fondent, par les textes qui les composent, la progression des trois jours en reconstituant les trois étapes du drame de la Passion : trahison, crucifixion, sépulture. Les âmes n’ont qu’à se laisser porter par les différents sentiments que provoquent en elles ces mélodies tour à tour plaintives, graves, tristes ou violentes.

    Le Jeudi Saint met en scène la trahison : nous assistons d’abord à l’agonie du Christ, nous invitant à regretter nos fautes qui font de lui l’Homme de douleur prophétisé par Isaïe. Puis advient la trahison de Judas : nous sommes alors confrontés à nos propres trahisons.

    Les trois derniers répons représentent les douloureux reproches de Jésus : d’abord à tous ceux qui fomentent des complots contre Lui, figures des âmes tièdes qui ne se détournent pas assez du péché ; ensuite aux apôtres (et à nous à travers eux) qui n’ont pas pu veiller une heure avec Lui, malgré l’infinie abondance des grâces reçues ; enfin aux anciens du Peuple, tous ces hommes à l’âme flétrie, qui se sont détournés, de cet esprit d’enfance sans lequel nul n’entrera au Royaume des cieux…

    Le Vendredi Saint nous fait assister à la Crucifixion : commençant par nous dévoiler les sentiments d’abandon et de trahison qui remplissent l’âme de Jésus, ils nous montrent le voile du Temple qui se déchire en même temps que Jésus promet le Paradis au bon larron.

    Au deuxième nocturne, c’est le cœur de la détresse du Christ qui est illustré, avec les ténèbres qui couvrent la terre lorsqu’Il s’écrie vers son Père : « Pourquoi m’avez-Vous abandonné ? », rejoignant ainsi toutes les âmes qui font l’expérience de la nuit spirituelle, cet état où l’on se sent abandonné de Dieu. Le dernier nocturne n’est qu’une longue suite de plaintes exprimant toute la douleur de l’Homme-Dieu : douleur physique bien sûr, mais surtout douleur de nous voir si infidèles à l’amour qu’Il nous porte…

    Le Samedi Saint est en quelque sorte une veillée funèbre autour du Tombeau du Christ. Les répons du premier nocturne se contentent de rappeler les évènements de la veille, suscitant dans les âmes le deuil et l’angoisse bien sûr, mais également une grande tendresse envers Jésus : c’est toute la fécondité surnaturelle de la componction, par laquelle le pécheur revient au Père, sauvé par les mérites que lui a acquis la mort du Fils. Les répons des deux derniers nocturnes invitent l’âme à contempler les effets de la Passion. On entre plus profondément dans le mystère de la Rédemption, source de grande paix.

    Obéissant jusqu’à la mort…

    À la fin de l’Office, du chœur plongé dans l’obscurité la plus complète monte une dernière mélodie qui chaque jour se prolonge un peu : « Le Christ s’est fait pour nous obéissant jusqu’à la mort / la mort de la Croix / et c’est pourquoi Dieu l’a exalté en lui donnant un Nom au-dessus de tout nom. » Très grave Jeudi et Vendredi, le verset du Samedi, dernier chant de ces Offices, revêt une grande légèreté, comme une clarté céleste : à l’image d’une Église voulant sécher les larmes de ses enfants en leur donnant enfin l’explications de toutes ces souffrances endurées par son Époux.

    En définitive, c’est en se laissant porter par les impressions conjuguées de l’obscurité grandissante et de la profondeur des chants que nous pourrons réellement entrer dans l’esprit de ces Ténèbres. Ils nous porteront par une longue méditation de la Passion aux portes du Sépulcre, où nous pourrons attendre avec toute l’Eglise la lumière de la Résurrection. »

    Chanoine Baudouin Chaptal +

  • Le mystère du Samedi-Saint (Benoît XVI)

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    En 2010, Benoît XVI s’était rendu en pèlerinage à Turin à l’occasion d’une ostension du Saint-Suaire (10 avril-23 mai). Devant la relique, il a fait cette méditation pour tous les fidèles assemblés avec lui :

    Holy_Face_of_Jesus2 (1).jpg« En diverses autres occasions, je me suis trouvé face au Saint-Suaire, mais cette fois, je vis ce pèlerinage et cette halte avec une intensité particulière: sans doute parce que les années qui passent me rendent encore plus sensible au message de cet extraordinaire Icône; sans doute, et je dirais surtout, parce que je suis ici en tant que Successeur de Pierre, et que je porte dans mon cœur toute l'Eglise, et même toute l'humanité. Je rends grâce à Dieu pour le don de ce pèlerinage et également pour l'occasion de partager avec vous une brève méditation qui m'a été suggérée par le sous-titre de cette Ostension solennelle: "Le mystère du Samedi Saint".

    On peut dire que le Saint-Suaire est l'Icône de ce mystère, l'Icône du Samedi Saint. En effet, il s'agit d'un linceul qui a enveloppé la dépouille d'un homme crucifié correspondant en tout point à ce que les Evangiles nous rapportent de Jésus, qui, crucifié vers midi, expira vers trois heures de l'après-midi. Le soir venu, comme c'était la Parascève, c'est-à-dire la veille du sabbat solennel de Pâques, Joseph d'Arimathie, un riche et influent membre du Sanhédrin, demanda courageusement à Ponce Pilate de pouvoir enterrer Jésus dans son tombeau neuf, qu'il avait fait creuser dans le roc à peu de distance du Golgotha. Ayant obtenu l'autorisation, il acheta un linceul et, ayant descendu le corps de Jésus de la croix, l'enveloppa dans ce linceul et le déposa dans le tombeau (cf. Mc 15, 42-46). C'est ce que rapporte l'Evangile de saint Marc, et les autres évangélistes concordent avec lui. A partir de ce moment, Jésus demeura dans le sépulcre jusqu'à l'aube du jour après le sabbat, et le Saint-Suaire de Turin nous offre l'image de ce qu'était son corps étendu dans le tombeau au cours de cette période, qui fut chronologiquement brève (environ un jour et demi), mais qui fut immense, infinie dans sa valeur et sa signification.

    Le Samedi Saint est le jour où Dieu est caché, comme on le lit dans une ancienne Homélie: "Que se passe-t-il? Aujourd'hui, un grand silence enveloppe la terre. Un grand silence et un grand calme. Un grand silence parce que le Roi dort... Dieu s'est endormi dans la chair, et il réveille ceux qui étaient dans les enfers" (Homélie pour le Samedi Saint, PG 43, 439). Dans le Credo, nous professons que Jésus Christ "a été crucifié sous Ponce Pilate, est mort et a été enseveli, est descendu aux enfers. Le troisième jour est ressuscité des morts".

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  • Dans le silence du Samedi Saint

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    Epitaphios, Mandylion et Saint Suaire – Graecia orthodoxa

    Samedi Saint

    « Que se passe-t-il ?
    Un grand silence règne aujourd’hui sur la terre,
    un grand silence et une grande solitude.
    Un grand silence parce que le Roi dort.
    La terre a tremblé et s’est apaisée,
    parce que Dieu s’est endormi dans la chair
    et qu’il est allé réveiller ceux qui dormaient depuis des siècles.
    Il va chercher Adam, notre premier Père, la brebis perdue.
    Il veut aller visiter tous ceux qui sont assis
    dans les ténèbres et à l’ombre de la mort.
    Il va pour délivrer de leurs douleurs Adam dans les liens et Ève, captive avec lui,
    lui qui est en même temps leur Dieu et leur Fils.
    Le Seigneur s’est avancé vers eux, muni de la Croix, l’arme de sa victoire.
    Lorsqu’il le vit, Adam, le premier homme, se frappant la poitrine dans sa stupeur,
    s’écria vers tous les autres : « Mon Seigneur avec nous tous ! »
    Et le Christ répondit à Adam : « Et avec ton esprit ».
    Il le prend par la main et le relève en disant :
    « Éveille-toi, ô toi qui dors, relève-toi d’entre les morts,
    et le Christ t’illuminera ».
    « Je suis ton Dieu, qui pour toi suis devenu ton Fils.
    Je te l’ordonne : “Lève-toi, ô toi qui dors”,
    car je ne t’ai pas créé pour que tu séjournes ici enchaîné dans l’enfer.
    Relève-toi d’entre les morts : moi, je suis la vie des morts.
    Lève-toi, œuvre de mes mains ;
    lève-toi, mon semblable qui as été créé à mon image.
    Éveille-toi et sortons d’ici.
    Car tu es en moi, et moi en toi.
    Lève-toi, partons d’ici.
    L’ennemi t’a fait sortir de la terre du paradis ;
    moi je ne t’installerai plus dans le paradis, mais sur un trône céleste.
    Je t’ai écarté de l’arbre symbolique de la vie ;
    mais voici que moi, qui suis la vie, je ne fais qu’un avec toi ».

    ANCIENNE HOMÉLIE POUR LE SAMEDI SAINT

    Père Joseph-Marie

  • Vexilla Regis prodeunt

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    Le Vexilla Regis est l’hymne du temps de la Passion et des fêtes de la Sainte Croix. Son texte (comme celui du Pange lingua du Vendredi Saint) fut composé par l’hymnographe saint Venance Fortunant au VIème siècle, à l’occasion de la réception solennelle des reliques de la vraie Croix à Poitiers par la reine de France sainte Radegonde.

    Vexilla regis prodeunt

    fulget crucis mysterium
    quo carne carnis conditor
    suspensus est patibulo.

    Quo, vulneratus insuper
    mucrone diro lanceae
    ut nos lavaret crimine
    manavit unda et sanguine.

    Arbor docora et fulgida,
    ornata regis purpura,
    electa digno stipite
    tam sancta membra tangere !

    Beata, cuius brachiis
    saecli pependit pretium ;
    statera facta est corporis
    praedam tulitque tartari.

    Salve, ara, salve victima,
    de passionis gloria,
    qua vita mortem pertulit
    et morte vitam reddidit !

    O crux, ave, spes unica !
    hoc passionis tempore
    piis adauge gratiam
    reisque dele crimina.

    Te, fons salutis, Trinitas,
    collaudet omnis spiritus ;
    quos per crucis mysterium
    salvas, fove per saecula.

    Les étendards du roi s'avancent
    mystère éclatant de la croix
    au gibet fut pendue la chair
    du créateur de toute chair.

    C'est là qu'il reçut la blessure
    d'un coup de lance très cruel
    et fit jaillir le sang et l'eau
    pour nous laver de nos péchès.

    Arbre dont la beauté rayonne,
    paré de la pourpre du roi,
    d'un bois si beau qu'il fut choisi
    pour toucher ses membres très saints !

    Arbre bienheureux ! À tes branches
    la rançon du monde a pendu !

    Tu devins balance d'un corps
    et ravis leur proie aux enfers !

    Salut, autel ! Salut, victime
    de la glorieuse passion !
    La vie qui supporta la mort,
    par la mort a rendu la vie.

    O croix, salut, espoir unique !
    En ces heures de la passion
    augmente les grâces des saints,
    remets les fautes des pécheurs.

    Trinité, source salutaire,
    que te célèbre tout esprit ;
    ceux que tu sauves par la croix,
    protège-les à tout jamais.

  • Chants grégoriens pour le Vendredi Saint

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    Graduale Graduel
    Phil. 2, 8-9 Phil. 2, 8-9
    ℟. Christus factus est pro nobis obédiens usque ad mortem, mortem autem crucis. ℣. Propter quod et Deus exaltávit illum: et dedit illi nomen, quod est super omne nomen.

    ℟. Le Christ S'est fait pour nous obéissant jusqu'à la mort, et la mort de la croix. . C'est pourquoi Dieu L'a élevé, et Lui a donné le nom qui est au dessus de tout nom.

    Passio Domini nostri J.C. sec. Johannes (Evangelium Passionis et Mortis Domini)

    Impropères

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  • Stabat Mater (Pergolesi)

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    Pergolesi - Stabat Mater

    Nathalie Stutzmann

    STABAT Mater dolorósa iuxta
    Crucem lacrimósa,
    Dum pendébat Fílius.
    Elle était debout, la Mère, malgré sa douleur,
    En larmes, près de la croix ,
    Où son Fils était suspendu.
    Cuius ánimam geméntem
    Contristátam et doléntem,
    Pertransívit gládius.
    Son âme gémissante,
    Contristée et dolente,
    Un glaive la transperça.
    O quam tristis et afflícta
    Fuit illa benedícta
    Mater Unigéniti !
    Qu'elle était triste, anéantie,
    La femme entre toutes bénie,
    La Mère du Fils de Dieu !
    Quae maerébat, et dolébat,
    Pia Mater, dum vidébat
    Nati poenas íncliti.
    Dans le chagrin qui la poignait,
    Cette tendre Mère pleurait
    Son Fils mourant sous ses yeux.
    Quis est homo, qui non fleret,
    Matrem Christi si vidéret
    In tanto supplício ?
    Quel homme sans verser de pleurs
    Verrait la Mère du Seigneur
    Endurer si grand supplice ?
    Quis non posset contristári,
    Christi Matrem contemplári
    Doléntem cum Fílio ?
    Qui pourrait dans l'indifférence
    Contempler en cette souffrance
    La Mère auprès de son Fils ?
    Pro peccátis suae gentis
    Vidit Iesum in torméntis,
    Et flagéllis súbditum.
    Pour toutes les fautes humaines,
    Elle vit Jésus dans la peine
    Et sous les fouets meurtri.
    Vidit suum dulcem natum
    Moriéndo desolátum,
    Dum emísit spíritum.
    Elle vit l'Enfant bien-aimé
    Mourant seul, abandonné,
    Et soudain rendre l'esprit.
    Eia Mater, fons amóris,
    Me sentíre vim dolóris
    Fac, ut tecum lúgeam.
    Ô Mère, source de tendresse,
    Faites-moi sentir grande tristesse
    Pour que je pleure avec toi.
    Fac, ut árdeat cor meum
    In amándo Christum Deum,
    Ut sibi compláceam.
    Faites que mon âme soit de feu
    Dans l'amour du Seigneur mon Dieu :
    Que je Lui plaise avec vous.
    Sancta Mater, istud agas,
    Crucifíxi fige plagas
    Cordi meo válide.
    Mère sainte, daignez imprimer
    Les plaies de Jésus crucifié
    En mon cœur très fortement.
    Tui nati vulneráti,
    Tam dignáti pro me pati,
    Poenas mecum dívide.
    Pour moi, votre Fils voulut mourir,
    Aussi donnez-moi de souffrir
    Une part de Ses tourments.
    Fac me tecum pie flere,
    Crucifíxo condolére,
    Donec ego víxero.
    Donnez-moi de pleurer en toute vérité,
    Comme vous près du Crucifié,
    Tant que je vivrai !
    Iuxta Crucem tecum stare,
    Et me tibi sociáre
    In planctu desídero.
    Je désire auprès de la croix
    Me tenir, debout avec vous,
    Dans votre plainte et votre souffrance.
    Virgo vírginum praeclára,
    Mihi iam non sis amára:
    Fac me tecum plángere.
    Vierge des vierges, toute pure,
    Ne soyez pas envers moi trop dure,
    Fais que je pleure avec vous.
    Fac, ut portem Christi mortem,
    Passiónis fac consórtem,
    Et plagas recólere.
    Du Christ faites-moi porter la mort,
    Revivre le douloureux sort
    Et les plaies, au fond de moi.
    Fac me plagis vulnerári,
    Fac me Cruce inebriári,
    Et cruóre Fílii.
    Faites que Ses propres plaies me blessent,
    Que la croix me donne l'ivresse
    Du Sang versé par votre Fils.
    Flammis ne urar succénsus,
    Per te, Virgo, sim defénsus
    In die iudícii.
    Je crains les flammes éternelles;
    Ô Vierge, assurez ma tutelle
    À l'heure de la justice.
    Christe, cum sit hinc exíre,
    Da per Matrem me veníre
    Ad palmam victóriae.
    Ô Christ, à l'heure de partir,
    Puisse Ta Mère me conduire
    À la palme des vainqueurs.
    Quando corpus moriétur,
    Fac, ut ánimae donétur
    Paradísi glória.
    À l'heure où mon corps va mourir,
    À mon âme, fais obtenir
    La gloire du paradis.
    Amen. Amen.

    Giovanni Battista Pergolesi: Stabat Mater / Nathalie Stutzmann, conductor · Philippe Jaroussky, countertenor / Emöke Barath, soprano / Orfeo 55 /

    Recorded at the Château de Fontainebleau, France, April 2014.

    Video by Ozango / ARTE France.

    Website of Nathalie Stutzmann: http://www.nathaliestutzmann.com

    Facebook page of Nathalie Stutzmann: https://www.facebook.com/Nathalie.Stu...

  • Ubi caritas et amor (à l'offertoire du Jeudi Saint)

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    ℟. Ubi cáritas et amor, Deus ibi est.
    ℣. Congregávit nos in unum Christi amor.
    ℣. Exultémus, et in ipso iucundémur.
    ℣. Timeámus, et amémus Deum vivum.
    ℣. Et ex corde diligámus nos sincéro.

    ℟. Ubi cáritas et amor, Deus ibi est.
    ℣. Simul ergo cum in unum congregámur:
    ℣. Ne nos mente dividámur, caveámus.
    ℣. Cessent iúrgia malígna, cessent lites.
    ℣. Et in médio nostri sit Christus Deus.

    ℟. Ubi cáritas et amor, Deus ibi est.
    ℣. Simul quoque cum beátis videámus,
    ℣. Gloriánter vultum tuum, Christe Deus:
    ℣. Gáudium quod est imménsum, atque probum, Saécula per infiníta saeculórum. Amen.
    ℟. Là où sont la charité et l'amour, Dieu est présent.
    ℣. L'amour du Christ nous a rassemblés et nous sommes un.
    ℣. Exultons et réjouissons-nous en lui.
    ℣. Craignons et aimons le Dieu vivant
    ℣. et aimons-nous les uns les autres d'un cœur sincère.

    ℟. Là où sont la charité et l'amour, Dieu est présent.
    ℣.Ne formons donc tous qu'un seul corps :
    ℣.Ne soyons pas divisés de cœur, prenons garde.
    ℣. Cessent les querelles méchantes, cessent les disputes.
    ℣. Et que le Christ soit au milieu de nous.

    ℟. Là où sont la charité et l'amour, Dieu est présent.
    ℣. Qu'avec les bienheureux, nous voyions
    ℣. Votre glorieux visage, ô Christ Dieu,
    ℣. Joie immense et divine;
    ℣. Pendant la durée infinie des siècles.
  • Nos autem gloriari oportet in cruce Domini nostri Jesu Christi (Palestrina)

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    Introit de la messe du soir du Jeudi Saint

    Nos autem gloriari oportet in cruce Domini nostri Jesu Christi: in quo est salus, vita et resurrectio nostra: per quem salvati et liberati sumus.

    Deus misereatur nostri, et benedicat nobis:

    illuminet vultum suum super nos, et misereatur nostri.

    Pour nous il faut nous glorifier dans la Croix de Notre Seigneur Jésus-Christ, en qui est notre salut, notre vie et notre résurrection, et par qui nous avons été sauvés et délivrés.

    Que Dieu aie pitié de nous et nous bénisse:

    que rayonne son visage sur nous, et qu'Il aie pitié de nous.

  • Jeudi Saint : Pange Lingua

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    Pange lingua - Tantum ergo sacramentum : hymne au Très Saint-Sacrement

    Cete prière écrite par Saint Thomas d'Aquin, est par excellence le chant du Jeudi saint, jour de l'Institution de la Cène. Centrée sur la contemplation du corps et du sang du Christ, sous les espèces du pain et du vin, l'hymne s'achève par le "Tantum ergo sacramentum", qui vient en action de grâce et insiste sur la nouveauté radicale de ce sacrement.

    Pange lingua gloriosi

    Corporis mysterium,

    Sanguinisque pretiosi,

    Quem in mundi pretium

    Fructus ventris generosi,

    Rex effudit gentium.

    Nobis datus, nobis natus

    Ex intacta Virgine

    Et in mundo conversatus,                       

    Sparso verbi semine,

    Sui moras incolatus

    Miro clausit ordine.

    In supremae nocte cenae

    Recum bens cum fratribus,

    Observata lege plene

    Cibis in legalibus,

    Cibum turbae duodenae

    Se dat suis manibus

    Verbum caro, panem verum

    Verbo carnem efficit:

    Fitque sanguis Christi merum,

    Et si sensus deficit,

    Ad firmandum cor sincerum

    Sola fides sufficit.

    Tantum ergo Sacramentum

    Veneremur cernui:

    Et antiquum documentum

    Novo cedat ritui:

    Praestet fides supplementum

    Sensuum defectui.

    Genitori, Genitoque

    Laus et iubilatio,

    Salus, honor, virtus quoque

    Sit et benedictio:

    Procedenti ab utroque

    Compar sit laudatio. Amen.

    Chante, ô ma langue, le mystère

    De ce corps très glorieux

    Et de ce sang si précieux

    Que le Roi de nations

    Issu d'une noble lignée

    Versa pour le prix de ce monde

    Fils d'une mère toujours vierge

    Né pour nous, à nous donné,

    Et dans ce monde ayant vécu,

    Verbe en semence semé,

    Il conclut son temps d'ici-bas

    Par une action incomparable :

    La nuit de la dernière Cène,

    A table avec ses amis,

    Ayant pleinement observé

    La Pâque selon la loi,

    De ses propres mains il s'offrit

    En nourriture aux douze Apôtres.

    Le Verbe fait chair, par son verbe,

    Fait de sa chair le vrai pain;

    Le sang du Christ devient boisson;

    Nos sens étant limités,

    C'est la foi seule qui suffit

    pour affermir les coeurs sincères.

    Il est si grand, ce sacrement !

    Adorons-le, prosternés.

    Que s’effacent les anciens rites

    Devant le culte nouveau !

    Que la foi vienne suppléer

    Aux faiblesses de nos sens !

    Au Père et au Fils qu’il engendre

    Louange et joie débordante,

    Salut, honneur, toute-puissance

    Et toujours bénédiction !

    A l’Esprit qui des deux procède

    soit rendue même louange. Amen.