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Patrimoine religieux - Page 4

  • Cardinal Newman : la primauté de la conscience

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    Lu sous la signature de Christian Gouyaud dans le mensuel LA NEF n° 318 Octobre 2019, mis en ligne le 29 février 2024 :

    Avec un siècle d’avance, Newman a développé l’idée de la primauté de la conscience, comme personne à son époque. Explications en suivant le cardinal Joseph Ratzinger.

    "Joseph Ratzinger cite fréquemment le mot de Newman dans sa Lettre au duc de Norfolk (1) : « Si, après un dîner, j’étais obligé de porter un toast religieux – ce qui évidemment ne se fait pas –, je boirais à la santé du pape, croyez-le bien, mais à la conscience d’abord, et ensuite au pape ! » Au-delà de cette boutade, la lettre autant que son auteur – qu’il béatifiera – revêtent une importance particulière pour J. Ratzinger. Rappelons le contexte de cet écrit. En 1874, Gladstone, ancien premier ministre de Grande-Bretagne, fit paraître un article aux accents pamphlétaires et au titre évocateur : « Les décrets du Vatican et le loyalisme civil des catholiques ». Selon Gladstone, les catholiques anglais manqueraient de loyauté envers le Royaume, étant en conscience, déterminés par une puissance étrangère : Rome. Newman répondit à Gladstone par La lettre au Duc de Norfolk, qui est un véritable hymne à la conscience. Pour Newman, les catholiques (anglais) ne se déterminent qu’en fonction de leur conscience, laquelle est la « Voix de Dieu » qui parle en chacun. Newman conférait à la conscience une valeur d’abord religieuse avant que psychologique ou éthique. Elle est cette instance à la fois immanente et transcendante. Si elle est la norme ultime et immédiate de l’agir humain, elle n’est pas pour autant autonome. Non seulement le magistère n’a pas condamné les droits de la conscience mais l’autorité ecclésiale est fondée sur la conscience, que Newman n’hésite pas à appeler « le vicaire du Christ » : « On ne verra jamais un pape, dans un document officiel adressé à tous les fidèles, porter atteinte à la doctrine très grave du droit et du devoir d’obéir à l’autorité divine s’exprimant par la Voix de la conscience. Car, en vérité, c’est sur cette Voix de la conscience que l’Église elle-même est fondée. Si le pape se prononçait contre la conscience, il se suiciderait, il ferait crouler le sol sous ses pieds. » Newman va encore plus loin en attribuant à la conscience les prérogatives du pape : « La conscience est le premier de tous les vicaires du Christ. Elle est le prophète qui nous révèle la vérité, le roi qui nous impose ses ordres, le prêtre qui nous anathématise et nous bénit. » A supposer même que, par impossible, « le sacerdoce éternel de l’Église [vienne] à disparaître, le principe sacerdotal survivrait à cette ruine et se poursuivrait, incarné, dans la conscience ». De là, le toast à la conscience.

    Ratzinger, conscience et Magistère

    En 1991, J. Ratzinger a proposé une réflexion puissante sur le rapport entre la conscience et le Magistère (2). Plutôt que d’aborder la question de la conscience de façon abstraite, le préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la foi préfère partir d’une opinion qui l’a profondément choqué, selon laquelle l’incroyance serait une grâce parce que la conscience erronée permet d’être plus facilement sauvé, dispensant les incroyants du fardeau onéreux de la foi et de ses obligations morales. Cette opinion renvoie à la conception d’un Dieu qui aveuglerait pour sauver et d’une foi qui, inversement, augmenterait la difficulté de se sauver : « La mise à l’écart de la vérité serait plus salutaire à l’homme que la vérité ; ce n’est pas la vérité qui le libérerait, mais au contraire, il devrait s’en libérer. L’homme serait davantage chez lui dans l’obscurité qu’à la lumière, car la foi ne serait pas un don bienfaisant du Dieu de bonté mais au contraire un héritage néfaste. » On peut dire que tout l’effort théologique de J. Ratzinger a consisté à s’insurger contre cette position. La conception qui, considérant la foi et ses obligations morales comme un fardeau trop onéreux quasi-impossible à supporter, préfère laisser les hommes dans leur « bonne conscience » erronée, est, selon J. Ratzinger, sous-jacente à la paralysie de l’évangélisation.

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  • L'identité du prochain pape selon "Demos II"

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    De la Nuova Bussola Quotidiana :

    L'identité du prochain pape : notes d'un cardinal

    Deux ans après le texte signé 'Demos' (dont il a été révélé par la suite qu'il avait été écrit par le Cardinal Pell), un nouveau document anonyme, lié au premier, définit les sept priorités du prochain Conclave pour réparer la confusion et la crise créées par ce Pontificat.

    - L'identikit del prossimo Papa (I) II A Profile of the Next Pope (EN) II "Retrato robot" del próximo Papa (ES) II Identität des nächsten Papstes (D) II Identyfikacja następnego papieża (PL)

    29_02_2024

    Le Nuova Bussola Quotidiana publie un document exclusif en six langues, destiné à circuler parmi les cardinaux en vue du prochain conclave et parmi les fidèles comme matière à réflexion sur les priorités de l'Eglise. Le texte a été rédigé principalement par un cardinal qui a recueilli les suggestions d'autres cardinaux et évêques. Ceux-ci ont choisi de rester anonymes pour les raisons expliquées dans la lettre.

    LE VATICAN DEMAIN

    En mars 2022 parut un texte anonyme signé « Demos » et intitulé « Le Vatican aujourd’hui » qui soulevait un certain nombre de questions graves et de critiques à propos du pontificat du pape FrançoisOr, la situation de l’Église depuis la parution de ce texte n’a que peu changé, et certainement pas en mieux. Les pensées ci-dessous visent donc à repartir de ces réflexions originelles pour en bâtir d’autres à la lumière des besoins de l’Église de demain.

    Les dernières années d’un pontificat, quel qu’il soit, sont l’occasion d’évaluer la situation actuelle de l’Église, ainsi que les besoins futurs de l’Église et de ses fidèles. Il est clair que la force du pontificat du pape François est l’accent particulier qu’il a mis sur la compassion envers les plus fragiles, l’aide aux pauvres et aux marginalisés, le souci de la dignité de la création et des problèmes qui en découlent pour l’environnement, ainsi que les efforts pour accompagner ceux et celles qui sont en souffrance et portent des fardeaux insupportables.

    Les limites de ce pontificat sont tout aussi évidentes : un style de gouvernance autocratique et parfois en apparence vindicatif, une incurie juridique, une intolérance envers tout désaccord, fût-il respectueux, et – plus grave encore – une tendance constante à l’ambiguïté en matière de foi et de mœurs qui sème la confusion parmi les fidèles. Or, la confusion engendre la division et le conflit ; elle mine la confiance dans la Parole de Dieu ; et elle affaiblit le témoignage évangélique. Le résultat, aujourd’hui, est une Église plus divisée que jamais dans son histoire récente.

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  • Un tiers des fabriques d'églises wallonnes seraient vouées à disparaître

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    Lu sur l'Echo du 28 février 2024, p. 8 :

    Rationalisation en vue dans les églises de Wallonie

    L’étape est symbolique, mais elle démontre une certaine maturité dans la gestion du patrimoine catholique de Wallonie. Ce mardi à Namur, le ministre des Pouvoirs locaux Christophe Collignon (PS) a signé avec Monseigneur Guy Harpigny, évêque de Tournai, une feuille de route ouvrant la voie à une rationalisation du nombre de fabriques d’église et de bâtiments voués au culte catholique en Wallonie.

    Il faut y voir une première étape car, à quelques mois des élections, le ministre n’aura pas le temps de faire passer les décrets. Les autres cultes, probablement moins impactés, doivent en outre encore être consultés. «Mais nous avons posé les jalons importants pour une future réforme. Il s’agit d’un point d’équilibre, une forme de gentleman agreement», se félicite-t-il en rappelant que la législation actuelle date du code Napoléon.

    Se basant sur une première note d’orientation rédigée par le ministre à l’intention du gouvernement il y a quelques mois, mais barrée par les libéraux, la feuille de route vise notamment à rationaliser le nombre de lieux de culte catholiques. Le principe de base est d’arriver à une fabrique d’église par 8.000 habitants en Wallonie. Cela revient à diminuer d’un tiers leur nombre, évalué à 1.800 aujourd’hui. «Mais il ne s’agit pas d’une base chiffrée. On tiendra compte de la réalité territoriale, de la démographie», insiste le ministre.

    Une évolution naturelle de la société

    Pour encadrer leur financement et les fusions, les fabriques devront déposer un plan financier pluriannuel en collaboration avec les communes. «Il faut faire évoluer le modèle vers un modèle uniforme. Aujourd’hui, les différentes représentations ne sont pas traitées de la même manière», insiste encore le ministre. À noter que la feuille de route n’évoque plus la question de plafonner cette intervention financière publique dans les dépenses du culte à hauteur de 30%. Elle souligne simplement que les modalités seront à définir par le législateur wallon par la suite.

    Pour Monseigneur Harpigny, tout ceci répond à une évolution naturelle. «La société a considérablement évolué, aussi au niveau du nombre de personnes qui se disent catholiques.» Cette érosion de paroissiens ne dispense pas pour autant l’église et son pouvoir subsidiant communal de financer la rénovation du patrimoine.

    Sans disposer d’un cadastre reprenant l’ensemble des biens immobiliers de l’église, le représentant du culte catholique parle de plus de 1.800 fabriques d’église, et à minima d’autant de paroisses. «Le culte reçoit beaucoup d’argent parce que justement, il y a tout ce patrimoine. L’argent vient des impôts, des communes. On connaît l’état des communes. On leur met beaucoup de charges, notamment avec cette législature fédérale», constate le représentant de l’église.

    L’accord conclu entre les autorités wallonnes et l’Église catholique entend encore fixer, de manière uniforme, la composition des organes de gestion des établissements locaux à minimum cinq membres, occupant des mandats de six ans. Une règle de mixité des genres est également dans les cartons. Enfin, les discussions menées permettent de confirmer l’indemnité de logement des ministres du culte comme principe de base.

    Le résumé

    Le gouvernement wallon et l’évêque de Tournai ont signé une feuille de route visant à rationaliser les bâtiments voués au culte catholique dans la région.
    Le principe de base est d’arriver à une fabrique d’église par 8.000 habitants en Wallonie.
    Cela revient à diminuer d’un tiers leur nombre.

    Lire également : Vers de nouvelles désacralisations d'églises en Wallonie

  • Grégoire de Narek, un saint arménien, docteur de l'Eglise (27 février)

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    téléchargement.jpgSaint Grégoire de Narek, moine et prêtre arménien du Xº siècle (mort vers 1005) a reçu le titre de Docteur (et non Père) de l'Eglise.

    Saint Grégoire de Narek (source)

    C'est l'un des grands poètes spirituels de la littérature universelle. Son oeuvre principale "Le Livre des Prières" est un ouvrage d'environ 20 000 vers, composé vers l'an mille.

    Grégoire naquit en Arménie, près du Lac de Van en 944. Tout petit, il perd sa mère et son père, entre dans un couvent. Grégoire sera élevé par un oncle maternel au monastère de Narek ; il y passera toute sa vie. Le jeune moine est passionné par l'étude des Pères de l'Eglise, tant Arméniens que Grecs. Reconnu comme maitre spirituel, il est chargé de former les novices de son couvent et chose délicate ! de réformer les monastères voisins.

    Des moines jaloux de son influence et de ses qualités vont le dénoncer coupable d'hérésie ; il est mis à l'écart et rejeté dans l'ombre. On lui rendra quand même justice, à cause de son humilité. Saint Grégoire de Narek reprendra son oeuvre d'écrivain en de nombreux ouvrages. Il entre dans la Vision de Dieu en 1010. Ses Elégies sacrées (poèmes lyriques), où s'exprime son expérience mystique, constitue encore de nos jours le principal Livres de prières de l'Eglise Arménienne.

    Le pape Jean Paul II a rendu hommage à ce grand mystique le 2 février 2001 à l'occasion du 1700ème anniversaire du baptême du peuple arménien : "Parmi les figures illlustres, je désire rappeler ici saint Grégoire de Narek, qui a sondé les profondeurs ténébreuses du désespoir humain et qui a entrevu la lumière fulgurante de la grâce qui en celui-ci resplendit également pour le croyant, et saint Nerses Shnorhali, le Catholicos qui allia un amour extraordinaire pour son peuple et pour sa tradition, à une ouverture clairvoyante aux autres Eglises, dans un effort exemplaire de recherche de la communion dans la pleine unité."

    Rédacteur : Frère Bernard Pineau, OP

  • Dieu d’Israël, délivrez-nous de toutes nos tribulations

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    Ant. ad Introitum. Ps. 24, 6, 3 et 22. Introït
    Reminíscere miseratiónum tuarum, Dómine, et misericórdiæ tuæ, quæ a sǽculo sunt : ne umquam dominéntur nobis inimíci nostri : líbera nos, Deus Israël, ex ómnibus angústiis nostris. Souvenez-vous de vos bontés, Seigneur, et de votre miséricorde qui datent des siècles passés. Que nos ennemis ne triomphent jamais de nous. Dieu d’Israël, délivrez-nous de toutes nos tribulations.
    Ps. ibid., 1-2.  
    Ad te, Dómine, levávi ánimam meam : Deus meus, in te confído, non erubéscam. Vers vous, Seigneur, j’ai élevé mon âme ; mon Dieu, je mets ma confiance en vous, que je n’aie pas à rougir.
    V/.Glória Patri.
  • Tusk : la fin de la Pologne chrétienne ?

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    De Solène Tadié sur le National Catholic Register :

    L'avènement du gouvernement Tusk annonce-t-il une érosion de la culture chrétienne en Pologne ?

    ANALYSE : Sous l'impulsion des politiques progressistes du nouveau gouvernement national, le paysage socioculturel semble changer rapidement dans un pays qui reste l'un des plus catholiques d'Europe.

    20 février 2024

    VARSOVIE, Pologne - Depuis les récentes élections législatives d'octobre 2023, une atmosphère explosive règne en Pologne, et ces affrontements politiques et idéologiques n'ont pas épargné l'Église, qui reste une institution centrale dans la vie de cette nation d'Europe de l'Est. 

    Le nouveau gouvernement, dirigé par l'ancien président du Conseil européen Donald Tusk, a prêté serment le 13 décembre, mettant fin à huit années de règne du parti de droite Droit et Justice (PiS). 

    Bien que le parti conservateur reste techniquement le plus important du pays, avec plus de 35 % des voix lors des élections du 15 octobre, il a perdu sa majorité parlementaire au profit d'une coalition composée des partis centriste Coalition civique (KO), de centre-droit Troisième voie (Trzecia Droga) et de la Gauche (Lewica).

    Soutenu par les dirigeants de l'Union européenne, qui étudient actuellement la possibilité de débloquer les 76 milliards d'euros du Fonds de relance Covid que la Commission européenne a gelés depuis 2022 en raison des préoccupations de l'UE concernant l'indépendance du système judiciaire polonais, le nouvel exécutif a déjà mis en œuvre une série de mesures et d'interventions destinées à liquider l'héritage de son prédécesseur.

    Méthodes brutales

    À cette fin, le gouvernement du premier ministre Tusk a eu recours à des méthodes jugées brutales, voire autoritaires, par ses opposants et certains commentateurs étrangers. Le cas le plus emblématique est l'arrestation spectaculaire au palais présidentiel des anciens ministres du Droit et de la Justice Mariusz Kamiński et Maciej Wąsik, le 9 janvier. 

    Les deux députés avaient été condamnés en 2015 par un tribunal polonais de première instance pour abus de pouvoir et graciés cette année-là alors qu'ils faisaient appel de la décision du tribunal par le président Andrzej Duda, qui, en tant que chef de l'État, dispose d'un pouvoir constitutionnel illimité pour accorder des grâces. L'affaire a ensuite déclenché une bataille juridique entre les juges de la Cour suprême et de la Cour constitutionnelle. 

    En juin dernier, la Cour suprême a invalidé les grâces présidentielles au motif qu'elles avaient été accordées avant la fin de la procédure judiciaire. La Cour constitutionnelle, pour sa part, a confirmé la validité des grâces, mais son autorité est remise en question par certains experts juridiques, notamment à la suite d'un arrêt rendu en 2021 par la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH), selon lequel la Cour polonaise n'est pas fondée en droit en raison de la présence d'un juge nommé par le parti conservateur PiS par l'intermédiaire du président Duda, qui est aligné politiquement sur le PiS. 

    Cette situation a conduit certains observateurs à craindre l'émergence d'une crise constitutionnelle à long terme.

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  • La vie de Dom Prosper Guéranger, restaurateur de la vie monastique à Solesmes et défenseur de la liturgie (1805-1875)

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    Suite à lettre apostolique du pape François "Desiderio desideravi", « sur la formation liturgique du peuple de Dieu », l’Institut belge Docteur angélique a décidé de publier à partir de septembre 2022, et à l’école du Docteur en théologie Denis Crouan, ce cours de liturgie. Le cœur du texte du pape insiste sur « la nécessité d’une formation liturgique sérieuse et vitale », de façon à « retrouver la capacité de vivre pleinement l’action liturgique ». Denis Crouan est le professeur idéal, après plus de 20 ans de travail dans le site « Pro liturgia ».

    Accéder à la playlist complète :

    https://www.youtube.com/playlist?list=PLuko328jWH_06CYFfUP8d6v_vzl9f4UbI

    La vie de Dom Prosper Guéranger, restaurateur de la vie monastique à Solesmes et défenseur de la liturgie (1805-1875) (52 mn) (30 janvier)

    https://youtu.be/FL2fHH0Ufqw

    Thèmes abordés : La révolution française et la destruction de l’Eglise ; La restauration de la vie monastique bénédictine par Dom Guéranger ;

    Dom Prosper Guéranger, restaurateur de la vie monastique à l’abbaye de Solesmes après la Révolution est né le 4 avril 1805. D’abord prêtre séculier, il rachète une ancienne abbaye en ruine à Sablé-sur-Sarthe et il restaure le monachisme Bénédictin. Il donne au monastère de Solesmes une solide base qui lui permettra de passer toutes les épreuves du 20e et du 21e siècle, stable dans sa fidélité à la règle de Saint-Benoît et dans son respect de la liturgie.

  • « Léon Bloy : La parole comme sacrement », première conférence de Carême de Notre-Dame de Paris du cycle 2024

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    De KTO Télévision sur youtube :

  • Face à la crise, encourager l'oecuménisme en interne ?

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    D'Emmanuelle Marchadour sur le site de Famille Chrétienne :

    Avenir de l’Église en France : « Encourageons l’œcuménisme en interne »

    Pour l'historien des religions, Guillaume Cuchet, les buts pastoraux du Concile Vatican II n’ont pas été atteints. « C’est un échec, quoi qu’on en dise », estime-t-il.

    12/02/2024

    Dans vos précédentes recherches, vous vous êtes penché sur les origines de la chute du catholicisme en France. Doit-on s’attendre à une accentuation du phénomène dans un avenir proche ?

    Difficile de répondre à cette question car le futur n’est pas, pour nous historiens, notre domaine de prédilection ! Mais on peut toujours prolonger les courbes pour imaginer le catholicisme de demain. Ce qui est certain, c’est que la baisse de la pratique, démarrée dans les années 1960-70, est quasiment continue depuis 50 ans. L’Eglise semble impuissante à colmater la brèche. Il y a une espèce d’hémorragie qui finit par produire un effondrement et la récente crise des abus sexuels est un évènement important qui ne va qu’accentuer ce décrochage. Pour preuve, selon une enquête peu médiatisée de l’Institut national d’études démographiques (INED) datant de 2023, nous sommes passés entre 2008 et 2020 de 43% de catholiques déclarés chez les 18-59 ans à 25%. Le taux de déclaration de catholicisme a été divisé par 2 en seulement 12 ans ! Nous parlons là de personnes nées après 1960. C’est la génération d’après le grand décrochage qui n’a plus qu’un rapport très lointain à l’Eglise et ne possède plus guère d’héritage catholique. Chaque Français par le passé, même les plus anticléricaux, avait bien un vieil oncle prêtre ou une tante religieuse. Ce n’est plus le cas maintenant. Par conséquent, la seule image de l’Eglise qui leur parvient vient de l’extérieur et celle qui domine actuellement est répulsive. Je pense donc, tant sur les vocations sacerdotales ou religieuses que sur la pratique, que cette crise des abus aura des effets très profonds.

    Le catholicisme en France est donc déjà minoritaire et partagé entre plusieurs sensibilités. Le clivage actuel, entre les catholiques qu’on appelle parfois « d’affirmation » et ceux dits « d’ouverture » va–t-il perdurer ?

    Ce sont deux appellations fort discutables mais elles sont commodes pour désigner ces deux courants qui portent des conceptions de l’Eglise et de son rapport au monde sensiblement différentes. Tout d’abord, il faut rappeler que ces deux sensibilités ne sont pas nouvelles. Elles ont une histoire ancienne qui remonte au XIXe siècle et que beaucoup de nos contemporains ignorent, y compris au sein de l’Eglise. D’un côté les « libéraux » et de l’autre, ceux que les historiens ont appelés les « intransigeants ». C’était à l’époque où le pape Pie IX a publié le fameux Syllabus (1864). 80 propositions censées résumer la pensée du monde moderne et dont la dernière condamnait explicitement « le progrès, le libéralisme et la civilisation moderne ». Cette opposition se poursuit donc aujourd’hui à travers leurs héritiers. Vous avez d’un côté des catholiques qui ont un rapport volontiers antagoniste avec le monde moderne. Ils ont un vrai souci de la transmission et des réussites dans ce domaine, au risque parfois de la « bunkérisation ». De l’autre côté des catholiques plus sensibles aux évolutions nécessaires de leur religion mais au risque de la dissolution dans le monde moderne.

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  • Le bienheureux Fra Angelico, patron des peintres (18 février)

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    Fra Angelico, la conversion de Saint Augustin

    Angélique et génial

    Le saint patron des peintres - (Anita Bourdin - Zenit.org)

    Le martyrologe romain fait mémoire, le 18 février, du bienheureux prêtre dominicain, peintre de la Renaissance italienne, Fra Angelico, prêtre (†1455).

    Jean de Fiesole est cet "angélique" peintre dont Jean-Paul II a dit qu'il avait écrit avec son pinceau une "somme" théologique. Il était né à Vecchio, et il reçut au baptême le nom de Guido. Attiré de bonne heure par lavie religieuse, Guido entre chez les Frères prêcheurs à Florence: il reçoit le nom de frère Jean, "Fra Giovanni". Dès lors, il ne cesse de peindre tout en étant économe, vicaire, prieur.

    Il peindra les fameuses fresques du couvent Saint-Marc de Florence, inspirées par les mystères de la vie du Christ, pour les cellules de ses frères dominicains, mais aussi la salle du chapitre, les couloirs, le parvis et le retable de l'autel de l'église. Et l'Annonciation si célèbre devant laquelle on ne saurait passer sans prier la Vierge Marie. Le pape Eugène IV le fit venir à Rome, en 1445, et il lui confia la mission de décorer un oratoire et la chapelle du Saint-Sacrement au Vatican.

    De l'avis de ses frères dominicains, "Fra Angelico" fut un homme modeste et religieux, doux, pieux et honnête. Il s'éteignit à Rome le 18 février 1455 au couvent romain de Sainte-Marie-sur-la-Minerve où son corps repose aujourd'hui. Après sa mort, il reçut le surnom d'"Angelico", pour la beauté de sa peinture inspirée, pour sa bonté, et pour son élévation mystique dans la contemplation des mystères de la vie du Christ.

    Son culte a été confirmé en 1982 par Jean-Paul II qui l'a ensuite proclamé saint patron des artistes et spécialement des peintres, le 18 février 1984, lors du Jubilé des artistes. Pour le bienheureux pape, Fra Angelico a été "un chant extraordinaire pour Dieu": "par toute sa vie, il a chanté la Gloire de Dieu qu'il portait comme un trésor au fond de son coeur et exprimait dans ses oeuvres d'art. Religieux, il a su transmettre par son art les valeurs typiques du style de vie chrétien. Il fut un "prophète" de l'image sacrée : il a su atteindre le sommet de l'art en s'inspirant des Mystères de la Foi".

  • Invocabit me, et ego exáudiam eum

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    Introitus Introït
    Ps. 90, 15 et 16 Ps. 90, 15 et 16
    INVOCÁBIT me, et ego exáudiam eum: erípiam eum, et glorificábo eum: longitúdine diérum adimplébo eum. Ps. ibid., 1 Qui hábitat in adiutório Altíssimi, in protectióne Dei caeli commorábitur. Il m’invoquera et je l’exaucerai ; je le sauverai et je le glorifierai, je le comblerai de jours. Ps. ibid., 1. Celui qui habite sous l’assistance du Très-Haut demeurera sous la protection du Dieu du ciel.
  • Pourquoi, aux yeux de la RTBF, l'entrée en carême n'est plus un sujet

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    Du site de la RTBF :

    Mercredi des Cendres, début du Carême pour les chrétiens : pourquoi la RTBF n’en a-t-elle pas fait un sujet ?

    Saint Valentin, 14 février : reportage sur la fête des amoureux. Ce mercredi 14 février 2024, c’était aussi le mercredi des Cendres et le début du Carême, "la" période importante pour les chrétiens qui entament les préparatifs à la fête de Pâques. Pas de reportage, mais une "simple" mention dans le lancement d’un reportage du journal télévisé sur… Le crossage, une tradition folklorique séculaire à l’honneur à Chièvres. "Le mercredi des Cendres est le premier jour du Carême pour des milliers de chrétiens. La tradition du crossage ne concerne que quelques dizaines de personnes…", reproche un téléspectateur à la RTBF. Un autre : "Je trouve toujours intéressant vos reportages en début de Ramadan, alors que je suis catholique mais pour les événements catholiques, vous déviez toujours vos reportages de l’Avent, de Noël, du Carême, de Pâques… Vers des événements commerciaux ou autres. Seriez-vous allergique à la religion catholique ?"

    Entre mécontentement et émoi en découvrant les journaux télévisés de 13 heures et de 19 heures trente ce 14 février, ces téléspectateurs demandent des explications.

    Françoise Baré est Responsable éditoriale à la cellule Société : "le mercredi des Cendres, on n’a plus fait de sujet - plus autre chose qu’une mention - depuis des années déjà ! Pourquoi ? Mais pour dire quoi, en somme ? Que c’est le début du Carême, une période importante pour les chrétiens, je n’en disconviens pas. Mais encore ? Il y a fort longtemps que nous ne suivons plus le calendrier liturgique. Autrefois, l’abbé Pirard travaillait à nos côtés à la RTBF, délégué par l’institution catholique, mais on a évolué vers une sécularisation. C’est désormais la pratique sociale qui compte, voilà pourquoi à Noël nous parlons des fêtes de famille, des rassemblements, et même, comme lorsqu’à Noël dernier, le nouvel archevêque est entré en fonction, nous suivons sa messe de minuit, car le contenu de son homélie a une portée politique. Mais nous ne comptons pas faire de sujets miroirs systématiques sur chaque étape du calendrier liturgique car cela ne représente plus la société telle que nous la connaissons aujourd’hui. Mais je peux comprendre que cela soit blessant pour les fidèles."

    Aujourd’hui, l’église n’est plus au milieu du village

    Pierre Marlet, référent Info de la Première, qui occupe régulièrement le poste de coordinateur de l’Info, mais qui a aussi été longtemps éditeur du journal télévisé, résume : "aujourd’hui, l’église n’est plus au milieu du village, en quelque sorte ! Il suffit de voir la fréquentation des églises, justement, et de constater que la pratique religieuse catholique n’est pas en progression, bien au contraire. Tout récemment, il a encore été fait mention que sans la présence de prêtres africains, il n’y aurait plus assez de prêtres pour administrer les paroisses. Et le fait religieux catholique est indéniablement plus discret, moins présent dans la vie des Belges qu’autrefois." L’un et l’autre le précisent, la volonté n’est pas de gommer le fait religieux – catholique ou autre – de la couverture de l’information, mais de refléter ce qui se passe dans la réalité : "si les Belges montrent encore un certain attachement à Noël ou Pâques, n’hésitent pas à assister à (ou s’engager dans) des funérailles religieuses, des baptêmes, des mariages (mais peut-être alors pour des questions de décorum), combien de gens pratiquent encore le Carême, comme on a pu le connaître quand j’étais enfant ?" interroge Pierre Marlet.

    Pas privilégier une religion au détriment d’une autre

    En revanche, note Françoise Baré, si nous évoquons la fête du Ramadan, "ce n’est pas parce que nous voulons privilégier une religion par rapport à une autre, mais parce que la religion musulmane est une religion totalisante, c’est-à-dire que même si on n’est pas pratiquant, on y participe car socialement, cela a un sens. Il y a un véritable impact dans le paysage social."

    "Oui," renchérit Pierre Marlet, "et plus encore dans certaines régions du pays. A Bruxelles, notre décrochage radio bruxellois en fera plus état que notre décrochage de Libramont." Françoise Baré : "il y a une mobilisation sociologique vu le nombre de gens concernés, et économique également. Nous tenons à traiter de l’information, sans ostracisme, sans privilège. Et nous nous attachons également à couvrir les aspects liés à l’Histoire et aux traditions. Accorde-t-on trop de place au Carnaval ? C’est peut-être une question qu’on pourrait se poser, c’est un autre débat, mais le Carnaval s’inscrit aussi comme tradition dans les anciens temps chrétiens, concerne des milliers de personnes, s’est imposé dans les pratiques de lien social, de réunion, où on gomme les inégalités."

    L’un et l’autre soulignent qu’il serait certainement intéressant de se pencher sur les pratiques, leur constance, leur disparition, leur éventuel renouveau pour réaliser des sujets de fond, qui échappent aussi en quelque sorte à une date calendrier. "Le Carême c’est une période de 40 jours, il ne nous est pas interdit de nous pencher sur des personnes qui le pratiquent encore, pour interroger leur motivation." Et si, pour répondre au reproche de ce téléspectateur qui s’inquiète de voir la RTBF dévier du calendrier des événements catholiques pour couvrir d’autres aspects, y compris commerciaux, Françoise Baré reconnaît que pour Pâques, "on parlera sûrement d’œufs en chocolat, on ne boudera pas pour autant la traditionnelle bénédiction papale urbi et orbi."