Sur le site web de « La Vie », ce matin (extraits) :
Depuis l’élection du pape François, la question était dans toutes les têtes : qui serait l’homme qu’il choisirait comme secrétaire d’Etat, pour succéder au cardinal Tarcisio Bertone, âgé de 78 ans, nommé en 2006 par Benoît XVI ? Selon les spéculations de la presse italienne, le pape aurait choisi Mgr Pietro Parolin, actuellement nonce apostolique au Vénézuela. L’autre nom qui circule est celui du cardinal Giuseppe Bertello, président du Gouvernorat de l’Etat du Vatican. (Information confirmée à l'heure qu'il est : http://www.zenit.org/fr/articles/un-italien-de-58-ans-mgr-pietro-parolin-nomme-secretaire-d-etat)
La nomination devrait être rendue officielle le samedi 31 août, pour une prise de fonction à l'automne.
Si Mgr Pietro Parolin était bien la personnalité retenue, le nouveau bras droit (l’équivalent d’un premier ministre) marquerait non seulement un fort rajeunissement - il a 20 ans de moins que le secrétaire d’Etat sortant - mais aussi le retour à la tradition vaticane de nommer un homme issu de la filière diplomatique de l’Eglise. Parolin est d’un fort calibre. Il incarne cette race d’ecclésiastiques capables d’être aussi bien des hommes de dossier que de terrain.(…)
Né en 1955 dans la région de Vicence, Pietro Parolin a acquis son expérience aussi bien à l’étranger qu’à Rome, à la Secrétairerie d’Etat où il fut sous-secrétaire de la “deuxième section” de celle-ci, chargée de la relation avec les Etats, de 2002 à 2009. Un poste clé où il fut très impliqué sur certains dossiers épineux, comme les relations du Vatican avec le Vietnam, Israël, mais aussi la Chine. Il pilota notamment l’élaboration de la lettre de Benoît XVI aux catholiques chinois, à l’été 2007, se rendant à deux reprises à Pékin. Ce n’est pas un hasard qu’il ait été envoyé, cette mission achevée, pour être l’ambassadeur du pape à Caracas, un poste redoutable à l’époque où le président Chavez était au faîte de sa puissance, afin de gérer les relations orageuses de ce dernier avec l’Eglise catholique.
L’autre profil, est aussi un diplomate de longue date. Le cardinal italien Giuseppe Bertello est depuis deux ans le président du Gouvernorat et de la Commission pontificale pour l'État de la Cité du Vatican, où il gère les aspects exécutifs et législatifs. Il bénéficie de la confiance du Pape François qui l'a nommé en avril dernier, membre d'un conseil de 8 sages cardinaux recrutés pour plancher sur les réformes à apporter dans l'Eglise. Entré dans les services diplomatiques du Saint-Siège il y a 42 ans, il était nonce apostolique au Rwanda pendant le génocide. A l'époque, il avait dû bénéficier plusieurs fois de la protection des casques bleus qui lui avaient conseillé de quitter le pays mais jamais il n'avait abandonné son poste. Observateur permanent auprès de l'ONU à Genève, il a été nonce au Mexique sous Jean-Paul II puis en Italie et à Saint-Marin sous Benoît XVI après être passé par des postes "sensibles" : tête de la délégation d'observateurs à la Conférence des pays non alignés à Pyongyang en 1987, nonce au Ghana, au Togo et au Bénin. Originaire de la province de Turin, il est né en 1942 à Foglizzo, comme l'actuel secrétaire d'Etat, le cardinal Bertone, dont il est proche. Apprécié des pro-Sodano et des pro-Bertone, c'est un homme de consensus.
Réf: Le pape François va choisir son nouveau secrétaire d'Etat
A vrai dire, quel qu'il soit, la personnalité du nouveau pape s'imposera à lui comme l'ombre omniprésente du Commandeur dans l'opéra Don Giovanni de Mozart. JPSC