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  • Exultet ! Qu'exulte de joie dans le ciel la multitude des anges !

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    (Source) L'Exultet est un chant liturgique par lequel l'Eglise, durant la veillée pascale du Samedi saint, proclame l'irruption de la lumière dans les ténèbres (symbolisée par celle du cierge pascal qui vient d'être allumé) et annonce la Résurrection du Christ.

    Ce chant très ancien, dont le texte a été fixé par le pape Innocent III, comprend deux parties : un prologue, toujours identique, et une préface, qui a parfois varié (version romaine, milanaise ou bénéventaine).

    Ce chant en latin est appelé "Exultet" d'après son premier mot (Exultet iam angelica turba caelorum ! "Qu'exulte maintenant la troupe des anges célestes !") ; aujourd'hui, il est chanté soit en latin, soit dans une traduction ou adaptation dans les langues vernaculaires.

    Un passage du chant est particulièrement célèbre, le "Felix culpa" : "O heureuse faute qui nous a mérité un tel et un si grand Rédempteur !" (O felix culpa, quae talem ac tantum meruit habere redemptorem !)

    Ce chant évoque la traversée de la mer Rouge lors de l'Exode et célèbre la Pâque du Christ. Ce chant célèbre et explique la signification du cierge pascal. Il évoque le travail de l'abeille, productrice de la cire, et va jusqu'à la comparer à la Vierge Marie.

    Le chant de l'Exultet était traditionnellement écrit non dans un livre mais sur un rouleau, qui était lu dans sa longueur (à la différence de la manière antique). Le diacre laissait pendre devant l'ambon le texte déjà lu, et des illustrations, faites "à l'envers", permettaient aux fidèles des premiers rangs de suivre par l'image ce qui était chanté ! (cependant, il faisait sombre, l'église n'étant alors éclairée que par le cierge pascal : il s'agissait donc en partie d'un élément symbolique...). Plusieurs collections de manuscrits et musées possèdent des "rouleaux d'Exultet", qui sont un des fleurons de l'art de l'enluminure et de la calligraphie dans le domaine occidental.

    Exultet iam angélica turba cælórum:
    exultent divína mystéria:
    et pro tanti Regis victória tuba ínsonet salutáris.

    Gáudeat et tellus, tantis irradiáta fulgóribus:
    et ætérni Regis splendóre illustráta,
    tótius orbis se séntiat amisísse calíginem.

    Lætétur et mater Ecclésia,
    tanti lúminis adornáta fulgóribus:
    et magnis populórum vócibus hæc aula resúltet.

    Vere dignum et iustum est,
    invisíbilem Deum Patrem omnipoténtem
    Filiúmque eius unigénitum,
    Dóminum nostrum Iesum Christum,
    toto cordis ac mentis afféctu et vocis ministério personáre.

    Qui pro nobis ætérno Patri Adæ débitum solvit,
    et véteris piáculi cautiónem pio cruóre detérsit.

    Hæc sunt enim festa paschália,
    in quibus verus ille Agnus occíditur,
    cuius sánguine postes fidélium consecrántur.

    Hæc nox est,
    in qua primum patres nostros, fílios Israel
    edúctos de Ægypto,
    Mare Rubrum sicco vestígio transíre fecísti.

    Hæc ígitur nox est,
    quæ peccatórum ténebras colúmnæ illuminatióne purgávit.

    Hæc nox est,
    quæ hódie per univérsum mundum in Christo credéntes,
    a vítiis sæculi et calígine peccatórum segregátos,
    reddit grátiæ, sóciat sanctitáti.

    Hæc nox est,
    in qua, destrúctis vínculis mortis,
    Christus ab ínferis victor ascéndit.

    Nihil enim nobis nasci prófuit,
    nisi rédimi profuísset.
    O mira circa nos tuæ pietátis dignátio!
    O inæstimábilis diléctio caritátis:
    ut servum redímeres, Fílium tradidísti!

    O certe necessárium Adæ peccátum,
    quod Christi morte delétum est!
    O felix culpa,
    quæ talem ac tantum méruit habére Redemptórem!

    O vere beáta nox,
    quæ sola méruit scire tempus et horam,
    in qua Christus ab ínferis resurréxit!

    Hæc nox est, de qua scriptum est:
    Et nox sicut dies illuminábitur:
    et nox illuminátio mea in delíciis meis.

    Huius ígitur sanctificátio noctis fugat scélera, culpas lavat:
    et reddit innocéntiam lapsis
    et mæstis lætítiam.
    Fugat ódia, concórdiam parat
    et curvat impéria.

    In huius ígitur noctis grátia, súscipe, sancte Pater,
    laudis huius sacrifícium vespertínum,
    quod tibi in hac cérei oblatióne solémni,
    per ministrórum manus
    de opéribus apum, sacrosáncta reddit Ecclésia.

    Sed iam colúmnæ huius præcónia nóvimus,
    quam in honórem Dei rútilans ignis accéndit.
    Qui, lícet sit divísus in partes,
    mutuáti tamen lúminis detrimenta non novit.

    Alitur enim liquántibus ceris,
    quas in substántiam pretiósæ huius lámpadis
    apis mater edúxit.²

    O vere beáta nox,
    in qua terrénis cæléstia, humánis divína iungúntur!¹

    Orámus ergo te, Dómine,
    ut céreus iste in honórem tui nóminis consecrátus,
    ad noctis huius calíginem destruéndam,
    indefíciens persevéret.
    Et in odórem suavitátis accéptus,
    supérnis lumináribus misceátur.

    Flammas eius lúcifer matutínus invéniat:
    ille, inquam, lúcifer, qui nescit occásum.
    Christus Fílius tuus,
    qui, regréssus ab ínferis, humáno géneri serénus illúxit,
    et vivit et regnat in sæcula sæculórum.

    Qu'exulte de joie dans le ciel la multitude des anges ! Chantez, serviteurs de Dieu, et que retentisse la trompette triomphale pour la victoire du grand Roi ! Réjouis-toi, ô notre terre, resplendissante d'une lumière éclatante, car il t'a prise en sa clarté et son règne a dissipé ta nuit ! Réjouis-toi, Eglise notre mère, toute remplie de sa splendeur, et que résonne l'acclamation du peuple des fils de Dieu !…

          Vraiment il est juste et bon de proclamer à pleine voix ta louange, Dieu invisible, Père tout puissant, et de chanter ton Fils bien-aimé, Jésus Christ notre Seigneur. C'est lui qui a payé pour nous la dette encourue par Adam notre père, et qui a détruit en son sang la condamnation de l'ancien péché. Car voici la fête de la Pâque où l'Agneau véritable est immolé pour nous. Voici la nuit où tu as tiré de l'Egypte nos pères, les enfants d’Israël, et leur as fait passer la mer Rouge à pied sec ; nuit où le feu de la nuée lumineuse a repoussé les ténèbres du péché…

          Ô nuit qui nous rend à la grâce et nous ouvre la communion des saints ; nuit où le Christ, brisant les liens de la mort, s'est relevé victorieux des enfers. Heureuse faute d'Adam qui nous a valu un tel Rédempteur ! Ô nuit qui seule a pu connaître le temps et l'heure où le Christ est sorti vivant du séjour des morts ; ô nuit dont il est écrit : « La nuit comme le jour illumine, la ténèbre autour de moi devient lumière pour ma joie » (Ps 138,12)… Ô nuit bienheureuse, où se rejoignent le ciel et la terre, où s’unissent l’homme et Dieu.

          Dans la grâce de cette nuit, accueille, Père très Saint, le sacrifice du soir de cette flamme que l'Eglise t'offre par nos mains ; permets que ce cierge pascal, consacré à ton nom, brûle sans déclin en cette nuit et qu'il joigne sa clarté à celle des étoiles. Qu'il brûle encore quand ce lèvera l'astre du matin, celui qui ne connaît pas de couchant, le Christ ressuscité revenu des enfers, qui répand sur les hommes sa lumière et sa paix. Garde ton peuple, nous t'en prions, ô notre Père, dans la joie de ces fêtes pascales. Par Jésus Christ, ton Fils notre Seigneur, qui par la puissance de l'Esprit s'est relevé d'entre les morts et qui règne près de toi pour les siècles des siècles. Amen!

  • La résurrection de Jésus : un témoignage massif et universel (Mgr Léonard)

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    De Mgr André-Joseph Léonard (via Aleteia.org) :

    Jésus, le seul Dieu ressuscité dans l’histoire des religions

     
    Le dessin de la figure de Jésus s’achève avec un trait absolument unique, lui aussi, à savoir le témoignage rendu à sa résurrection d’entre les morts. Il n’est aucun autre homme, dans l’histoire, duquel on ait affirmé sérieusement une chose pareille. Et la nature et le contexte de ce témoignage sont tels que la seule explication plausible du surgissement et du succès d’une telle affirmation est la réalité de son objet, à savoir l’événement réel — et, en ce sens, pleinement historique — de la résurrection.

    Un témoignage massif et universel

    Le témoignage du Nouveau Testament concernant la résurrection de Jésus est massif et universel. Les quatre Évangiles ont été rédigés à la lumière de la foi pascale et ne peuvent se comprendre qu’à cette lumière. On ne les saisit adéquatement qu’en les lisant en fonction de leurs derniers chapitres. Même le récit de Noël, dans l’Évangile de Luc, est écrit à la lumière de Pâques. Or, non seulement les Évangiles parlent chacun de la résurrection de Jésus dans leur conclusion, mais leur concept même, qui est d’être un eu-angelion (en grec), une « Bonne Nouvelle », serait impensable et contradictoire si le porteur et l’objet de cette « joyeuse annonce » n’avait abouti qu’à l’échec de la mort en croix, si Dieu avait définitivement abandonné celui qui se présentait comme son Fils, si le Royaume de Dieu annoncé par Jésus s’était éventé avec sa mort infamante. Quant au livre des Actes des Apôtres, il est tout entier consacré à l’annonce de la mort et de la Résurrection de Jésus depuis Jérusalem jusqu’à Rome en passant par toute la Palestine, l’Asie Mineure et la Grèce.

    Il en va de même pour saint Paul, dont les lettres sont toutes portées par la foi en la Résurrection, comme en témoigne éminemment le passage, célèbre entre tous, où il s’en prend à des hérétiques (déjà !) qui niaient la résurrection des morts (1Cor 15, 12-20). L’épître aux Hébreux, elle aussi, est tout entière suspendue à la foi pascale puisqu’elle célèbre le sacerdoce éternel du Christ qui, par sa résurrection, est devenu « un grand prêtre souverain qui a traversé les cieux » (Hé 4, 14). Le rôle de la résurrection est également central dans les épîtres catholiques (de Jacques, Pierre, Jean et Jude) et surtout dans l’Apocalypse, qui culmine dans la contemplation de l’Agneau pascal, immolé et ressuscité (Ap 5). Par sa résurrection, Jésus a été réhabilité, il a été glorifié et il a atteint sa pleine stature humaine.

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  • Canon orthodoxe du Samedi Saint

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    Canon Du Samedi Saint

  • Le pape sur Disney : un vaste traquenard très orienté idéologiquement

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    « Conversation avec le pape ». Ce film-documentaire est sorti sur la plateforme « Disney + » le 5 avril. On y voit le pape François discuter avec une dizaine de jeunes sur différents sujets de société pour le moins polémiques : avortement, pornographie, non-binarité… Si l’intention de départ est louable – faire débattre François avec des jeunes de tous horizons, cette interview apparaît vite comme un vaste traquenard, très orienté idéologiquement. Entre le montage des questions, les transitions entre ces dernières, et les parcours très subversifs des jeunes, le documentaire montre un Pape François bienveillant mais parfois mal à l'aise face à ses contradicteurs.

    Tous ensemble pour l’immigration

    Les questions sensibles arrivent très vite sur la table. Après trois questions personnelles, sur la famille, le salaire et le téléphone de François, Victor, jeune athée, demande : « Là où je vis, les gens ne vont plus à l’église. Je trouve cela anachronique, vieux jeu, alors je voulais vous demander votre point de vue. » À cela, le Saint-Père répond que l’Église a besoin de témoignage et de plus de crédibilité, qu’elle a besoin d’être au contact des injustices sociales« Pour voir ce qu’est l’injustice sociale, allez en banlieue », déclare-t-il.

    Et ce passage est immédiatement suivi des questions sur le racisme et l’immigration et la part de responsabilité de l’Église sur ces thèmes. Pas de surprise, le Saint-Père a toujours eu une position assez claire sur l’immigration et la manière dont l’Europe gère les questions migratoires : « Les migrants devraient être accueillis, accompagnés, encouragés, et intégrés. » « Ces hommes et ces femmes sont exploitées. […] C’est un état d’esprit exploiteur. On discerne l’ombre de l’esclavage. Le migrant est vu comme un esclave. Le colonialisme est tapi derrière une politique migratoire immature. »

    La réplique des jeunes ne se fait pas attendre : « L’Église a eu un rôle central dans la colonisation. En Amérique Latine, tout du moins. Et on parle d’une Église qui dépeint Jésus et Marie comme des Blancs, de toute évidence, ils ne l’étaient pas. Est-ce contradictoire ? » Le Pape répond en assumant les erreurs passées, selon lui, de l'Eglise : « La contradiction, c’est de ne pas assumer sa propre histoire. […] Chacune appartient à une société, un pays, une culture qui a un passé. Et assumer son passé, c’est dur parfois. […] La cohérence est surtout dure pour les chrétiens. Même au Vatican. » […] Prenez l’esclavage. L’Église n’a rien dit là-dessus. Car c’est ainsi qu’était la culture à l’époque. »

    Sexe et foulard pro-avortement

    Après l’immigration, Maligros, jeune fille catholique et féministe, introduit le débat de l’avortement : « Pourquoi l’Église veut se mettre entre une femme et ses droits ? Je pense que Jésus la soutiendrait. Il ne la jugerait pas comme on la juge à la messe. » Cette question s’accompagne d’une séquence assez particulière où la jeune fille offre au Saint-Père un foulard pro-avortement avec un arc-en-ciel.

    « On doit l’accompagner, lui répond le pape François mais on doit être clair, L’accompagner est une chose, justifier son acte en est une autre. » À partir de ce moment-là, le groupe sera généralement en désaccord tout du long avec le Saint-Père. Juste après les questions sur l’IVG, Juan, jeune homme ayant subi des abus sexuels dans son école catholique, explique qu’il y a beaucoup d’hypocrisie dans l’Église, qu’elle protège le droit à la vie, mais qu’elle ne propose aucune aide concernant les victimes de pédocriminalité« Tolérance zéro »,  lui rétorque le Saint-Père.

    Pornographie et non-binarité

    A mesure que le documentaire avance, François se montre de plus en plus mal à l’aise, et ne va plus oser parler franchement de la vie personnelle des jeunes présents devant lui. À Célia, qui se dit catholique et « non-binaire », François explique que « l’Église ne ferme la porte au nez de personne ». De même face à Alejandra, une jeune femme qui travaille dans l’industrie du porno : le pape François condamne l’industrie et regrette que cette dernière donne une vision déformée de la sexualité. Les jeunes s’engouffrent dans la brèche et s’accordent à dire que la pornographie, ce n’est pas si grave, que la masturbation, ce n’est pas si grave...

    Pour certaines questions, François réussit un peu à s’extraire du piège tendu par le documentaire. Il s’en sort remarquablement bien notamment sur la question des femmes prêtres où il donne une réponse très bien argumentée sur le dogme et sur le ministère de l’Église. Mais également à la question : « serais-je une meilleure chrétienne si je n’étais pas féministe ? »« Féministe est un adjectif, estime-t-il. Ce sont les noms qui m’importent. […] Les adjectifs ne sont pas baptisés, les noms le sont. Les gens le sont. Et je crois en les gens. »

    Le coup de grâce

    Le moment le plus choquant reste la fin du documentaire. Alors que plus d’une heure de cet interrogatoire est déjà passée, Maria, jeune fille croyante qui s’est retrouvée seule contre le groupe sur l’avortement et sur la pornographie, aborde enfin la question de la foi. Elle offre ainsi une belle discussion de trois minutes sur la foi avec le pape. Et alors que ces petites minutes laissent penser à une fin heureuse dans ce documentaire malaisant, le répit est de courte durée. Lucia, une ancienne religieuse, ayant subi des abus psychologiques durant sa formation, explique avoir tout renié, être devenue lesbienne, et être bien plus heureuse maintenant qu’elle ne se pose plus la question de savoir si Dieu existe ou pas. Dieu merci, le pape recadre un peu la chose, parlant des problèmes dans les formations mais lui rappelant quand même : « ne sois pas esclave d’une idéologie ». Inutile, donc, de visionner ce documentaire dans l’espoir d’une édification spirituelle en cette Semaine sainte.

  • Homélie pour le Vendredi Saint

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    Du Père Simon Noël sur son blog :

    Vendredi-Saint, homélie 

    Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? Ce cri de Jésus sur la Croix est une parole étrange pour le croyant. Dieu n'abandonne jamais ses amis. Tant de psaumes le disent, et en particulier ce psaume 21, que Jésus reprend ici, et qui se termine par une exultation pour la délivrance que Dieu apporte à son serviteur, au terme d'une épreuve qui ne dure qu'un moment.

    Nietzsche a été jusqu'à dire que Jésus à ce moment terrible avait perdu la foi et avait compris que sa mission n'était qu'une illusion. Nous ne pouvons pas être d'accord avec cette manière de voir les choses. Car après ce cri de détresse de Jésus, il y a sa dernière parole: Père, en tes mains je remets mon esprit. Oui, le cri de Jésus, se sentant abandonné, nous scandalise, et pourtant il est là mystérieusement.

    De nos jours, on a beaucoup parlé de la mort de Dieu. L'histoire du dernier siècle a été trop tragique. Les camps de concentration du goulag soviétique, ceux de l'Europe dominée par l'Allemagne, ceux de Chine, du Cambodge ou du Vietnam, tant de faits tragiques nous poussent à croire que Dieu n'est plus là. Et pourtant face au mystère du mal absolu, la liberté de l'homme subsiste. Dans les camps, on a vu des croyants perdre la foi et on a vu des athées trouver Dieu.

    Jésus a poussé ce cri, non en hébreu, la langue liturgique, mais en araméen, la langue de tous les jours, celle qu'on parle à la maison. Ce cri surgit donc de toute la profondeur humaine du Christ, c'est le cri d'un petit enfant à son papa. De ce cri, les assistants vont se moquer. Ils ont dû bien comprendre que c'est à Dieu, et non à Élie que ce cri s'adressait mais ils vont jouer sur les mots. Élie était dans la religion populaire de ce temps, le patron des causes désespérées, un peu comme sainte Rita aujourd'hui. Ils ont réagi comme le feraient de nos jours de cruels moqueurs devant un malheureux en détresse : même sainte Rita ne fera rien pour toi.

    Essayons maintenant de comprendre du point de vue de la foi ce que cela signifie. Les mystiques peuvent nous y aider. Je pense notamment à Marthe Robin, la stigmatisée. Chaque vendredi, elle revivait la passion de Jésus. Mais les douleurs physiques n'étaient rien en comparaison des douleurs morales. Marthe ressentait l'absence de Dieu, la coupure totale avec la source divine. Elle pensait que le malheur du XXe siècle était la séparation qu’avait faite l’humanité d’avec Dieu (sorte d’enfer sur terre) elle pensait qu’en éprouvant cette impression de déréliction et de condamnation elle représentait l’humanité entière, en ce XXe siècle à son déclin. Elle se tenait aux portes de l’enfer pour que l’enfer soit vide. Elle imaginait que c’était là son office principal, sa tâche, son métier.

    Saint Paul l'avait dit : le Christ s'est fait péché, malédiction pour nous. Il a pris sur la croix, non pas la culpabilité du péché, il est l'innocence en personne, mais la peine du péché. Comme l'a dit von Balthasar : il faut être Dieu pour comprendre vraiment ce que signifie être privé de Dieu.

    Jésus abandonné ?, mais ce thème est présent dans tout l’Évangile : Jésus incompris par sa famille, Jésus incompris par ses disciples, Jésus trahi par l'un des siens, lâché par ses apôtres, renié par Pierre, condamné par les grands prêtres, abandonné par son Père. Oui Jésus est bien seul. La solitude, voilà ce qui est au cœur de toute souffrance. Dans toute souffrance, il y la perte de Dieu.

    Et c'est justement en acceptant cela que nous allons comprendre le cœur de l’Évangile, bonne nouvelle du salut. Car ce salut concerne d'abord les plus malheureux et les plus souffrants, les âmes les plus abandonnées. La Croix de Jésus est scandale pour les Juifs et folie pour les Grecs. Comment reconnaître Dieu, sa présence et son salut, dans une épave humaine, abandonnée de tous, lors d'un échec lamentable ? Comment voir Dieu dans une vie ratée ?

    Eh bien pourtant, c'est là que nous trouvons Dieu. Tout est renversé dans la Croix du Christ. Dans sa déréliction absolue, il a voulu rejoindre les damnés de la terre, s'identifier à eux. Il est descendu dans notre enfer. Et c'est quand nous ressentons l'absence de Dieu que nous le trouvons le plus profondément. Quand pour nous la foi semble disparaître, quand la prière semble impossible, quand l'espérance semble ne plus être qu'une illusion, quand notre vie est complètement ratée, c'est le moment où nous pouvons enfin entrer dans la vérité de la vie. Un proverbe indien le dit: le moment le plus noir de la nuit est celui qui précède tout juste l'aurore. La consolation que nous apporte l’Évangile n'est jamais une consolation facile, faite de bonnes paroles, qui glissent sur celui qui souffre comme un peu d'air frais. Elle ne ressort pas de la langue de bois. Elle est affrontement face à face de nos ténèbres, mais dans cet affrontement, le Christ nous rejoint et nous sauve de l'intérieur.

    Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? C'est à ce moment que Jésus a le plus souffert. Mais aussi c'est quand il a le plus souffert, qu'il a le plus aimé.

  • Le Crucifié source d'espérance (pape François, 5 avril 2023)

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    Du pape François lors de l'audience générale de mercredi :

    Frères et sœurs, la Passion du Seigneur marque le terminus de l’espérance pour ses disciples, un échec public, la pire fin qui soit. Ce désespoir qui opprimait les disciples ne nous est pas étranger aujourd’hui, au milieu de nos pensées sombres et de nos sentiments de frustration. L’espérance semble parfois scellée sous la pierre du découragement. La croix symbolisait la fin de tout pour les disciples. Mais l’espérance de Dieu germe, naît et renaît dans les trous noirs de nos attentes déçues. Elle ne déçoit jamais. De la croix, le plus terrible instrument de torture, Dieu a tiré le signe le plus grand de l’amour. Ce bois de mort, devenu arbre de vie nous rappelle que les débuts de Dieu commencent souvent à partir de nos fins. Nous sommes appelés à regarder l’arbre de la croix pour que l’espérance germe en nous. Lorsque nous regardons le Crucifié, nous voyons Jésus dépouillé et blessé. L’humiliation de Dieu dépouillé est la voie de la rédemption. Jésus dépouillé de tout nous rappelle que l’espérance renaît lorsque nous vivons dans la vérité, lorsque nous abandonnons nos duplicités et nos faussetés. Jésus est blessé dans son corps et dans son âme. Dieu ne nous cache pas les plaies qui l’ont transpercé. À Pâques, un nouveau passage peut s’ouvrir : faire de ses blessures des brèches de lumière. Nos blessures peuvent devenir des sources d’espérance lorsque nous sommes ouverts aux autres en prenant soin d’eux.

  • Homélie du Père Abbé de Fontgombault pour le Jeudi Saint

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    Abril 09, 2017 - Evangelio de hoy - San Mateo 26,14-75.27,1-66 ...

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    archive du 9 Avril 2020

    + JEUDI-SAINT

    Homélie du Très Révérend Père Dom Jean PATEAU

    Abbé de Notre-Dame de Fontgombault

    (Fontgombault, le 9 avril 2020)

    "Hoc facite... in meam commemorationem. "

    Faites cela en mémoire de moi.

    (1Co 11,25)

    Chers Frères et Sœurs, Mes très chers Fils,

    Ce matin a débuté le Triduum sacré ; trois jours qui s’achèveront au matin de Pâques par l’annonce, apportée par quelques femmes aux disciples, de la découverte de la pierre roulée et du tombeau vide. Il est ressuscité. Ces jours sont au cœur de notre foi.

    Bien des années se sont écoulées depuis deux mille ans. Les pèlerins de Jérusalem, encore aujourd’hui, peuvent en désigner le lieu : c’est ici, dans cette ville, à cet endroit, qu’il est ressuscité. Mais ce lien avec le passé est-il le seul à avoir traversé les siècles ?

    Après les paroles de la consécration du pain et du vin, comme le rapporte l’épître de saint Paul aux Corinthiens, mais aussi saint Luc (cf. 22,19), le Seigneur a donné à ses apôtres un commandement : « Faites cela en mémoire de moi », instituant par ces mots le sacrement de l’Eucharistie.

    Cette demande du Seigneur peut paraître aujourd’hui paradoxale, alors que tant d’églises sont fermées en ces jours saints, et que tant de chrétiens, depuis des semaines, n’ont pu accéder aux sacrements de l’Eucharistie et de la pénitence.

    Au-delà de la période particulière que nous vivons, il faut ajouter le fait que dans nos pays de vieille chrétienté, les vocations sacerdotales se font rares. Comment fera-t-on pour répondre à cette demande du Seigneur dans 20, 10, ou peut-être seulement 5 ans ?

    Ce soir, nous faisons mémoire, de façon solennelle, de l’acte accompli par le Seigneur au milieu de ses disciples. Mais s’agit-il d’un simple repas dont le souvenir serait à perpétuer ?

    Ce que Jésus a vécu « la nuit où il était livré » est un mystère.

    En tant que tel, il comporte une face visible et une face cachée : une dimension facilement accessible aux sens, et une dimension spirituelle, en partie saisissable par l’intelligence, et en partie cachée, à recevoir dans la foi. Jésus donne donc cet ordre : « Faites cela en mémoire de moi. » Il s’agit bien d’un ordre : « Faites. » Il émane d’un homme, du Cœur Sacré de Jésus, de Dieu. Toute parole qui vient de ce Cœur ne peut qu’être l’expression d’un amour immense. L’invitation du Seigneur désigne donc le sacrement de l’Eucharistie comme le lieu privilégié où Dieu veut nous rencontrer. En le recevant, nous recevons non seulement la grâce, mais l’Auteur même de la grâce.

    Les prêtres obéissent à l’ordre donné par le Seigneur en demeurant assidus à la célébration quotidienne de la Messe, et les fidèles y répondent en recevant ce sacrement aussi souvent que possible. Mais Jésus n’a pas dit seulement : « Faites », il a dit : « Faites cela en mémoire de moi. » Trop souvent, notre agir se résume au « faire », au « faire pour faire ». Jésus a dit : « Faites cela en mémoire de moi. »

    Faire mémoire d’une personne ne peut se limiter à rappeler un moment convivial, tel qu’a pu être celui de la Cène pour le Christ et ses apôtres. Le contexte de l’événement n’est d’ailleurs pas celui d’un repas banal. C’est le repas pascal.

    Jésus accomplit le rite prescrit à Moïse et au peuple hébreu, au moment où celui-ci se préparait à fuir l’Égypte. Avec Jésus, ce rite prend une tout autre signification, ou plutôt, il reçoit sa signification plénière. Accompli pour quelques Hébreux retenus en Égypte, puis réitéré par leurs descendants en action de grâce pour la fidélité et la bonté de Dieu qui a libéré son peuple, ce rite devient, dans le Christ, l’expression de la miséricorde et de la tendresse de Dieu envers tous les hommes, pris dans les liens du péché et en quête d’un libérateur.

    La pâque des Hébreux avait débuté par la préparation d’un repas rituel. Elle s’était poursuivie dans la fuite vers la Mer Rouge, la descente à pied sec dans ses profondeurs et la remontée vers l’autre rive, pour s’accomplir enfin dans l’entrée en terre promise. La Pâque du Christ commence par le repas de la Cène ; elle se poursuit par sa mort sur la Croix, sa descente au séjour des morts et sa remontée triomphale dans la résurrection au matin de Pâques.

    De même que l’entrée dans la terre promise donnait son sens à la première pâque, de même la Résurrection du Christ donne son sens au dernier repas pris avec les disciples, à tout le mystère pascal, et par le fait même, à toute Messe et à toute communion. « Faites cela en mémoire de moi. »

    Au centre de ce mystère se trouve une personne : le Christ. C’est en son souvenir que les rites devront être accomplis. Mais s’agit-il simplement d’un souvenir ?

    Le Christ ne nous a pas laissé ces quelques mots comme le testament de quelqu’un qui bientôt ne pourra plus parler. Le Christ aujourd’hui n’est pas mort, mais il vit et il vivifie. La Pâque du Christ se poursuit et s’achève dans chacune de nos propres Pâques.

    La mort et la résurrection de Jésus sont le don suprême fait par Dieu à l’homme.

    Nous ne sommes pas abandonnés dans le pays des ombres et de la mort. Comme un berger, le Christ a pris la tête de son troupeau. Le premier, il a brisé les chaînes de la mort, et nous a ouvert le passage vers la vraie Vie. « Faites cela en mémoire de moi. »

    Par ces mots, le Christ indique l’unique chemin du salut : « Ceci est mon corps, qui est pour vous… Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang. » (1 Co 11,24-25) « Faites cela en mémoire de moi. »

    Le Christ invite tout homme à communier à sa vie : « Pour moi, vivre c’est le Christ » (Ph 1,21) affirmait saint Paul.

    Les paroles de Jésus s’adressent aussi à tous ceux qui, aujourd’hui, ne peuvent pas communier sacramentellement. De même qu’il donne son Corps, il offre aussi sa grâce en abondance, à qui veut la recevoir.

    Âme du Christ, sanctifiez-moi.

    Corps du Christ, sauvez-moi.

    Sang du Christ, enivrez-moi.

    Eau du côté du Christ, lavez-moi.

    Passion du Christ, fortifiez-moi.

    Ô bon Jésus, exaucez-moi.

    Dans vos blessures, cachez-moi.

    Ne permettez pas que je sois séparé de vous.

    De l’ennemi défendez-moi. À ma mort appelez-moi.

    Ordonnez-moi de venir à vous, pour qu’avec vos saints je vous loue dans les siècles des siècles.

    Amen.

  • Le Jeudi Saint

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    Lavement des pieds par Giotto (Padoue, Chapelle des Scrovegni)

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  • Vendredi Saint : Chemin de Croix dans les rues de Liège

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    Vendredi 7 avril, c’est la date du Vendredi Saint : mémoire pour les chrétiens de la mort de Jésus sur la croix, deux jours avant sa résurrection à Pâques. La Pastorale Urbaine organise, pour la dixième fois, un chemin de croix dans les rues de la ville. Chapeauté par Jean Pierre Pire, doyen de Liège, il sera présidé par Mgr Jean- Pierre DELVILLE, évêque de Liège. Le chemin de croix partira à 17h45 de l’église Saint-Pholien pour arriver à 19h30 à la Cathédrale. En portant des cierges et en chantant, les marcheurs suivront symboliquement la Croix de Jésus jusqu’à la Cathédrale Saint-Paul.

    L’originalité de cette année, c’est le point de départ. En effet, la troupe du Théâtre de la Communauté a posé ses valises en avril dans l’église Saint-Pholien pour y jouer une pièce intitulée « Soulèvements », une pièce de théâtre articulée autour d’une oeuvre artistique. C’est autour de cette oeuvre que nous débuterons notre Chemin de Croix. « Soulèvements » évoque tous les mouvements de révolte face à l’injustice et à la violence. Un combat jamais terminé, un combat que Jésus, lui aussi, a mené d’une manière originale jusqu’à sa mort sur une croix… Heureux « hasard » (?!) quand culte et culture se mettent à cultiver le même champ…

    En arrivant à la Cathédrale, les participants au chemin de croix seront invités à l’office du Vendredi Saint présidé par notre évêque à 19h30 à la Cathédrale. Comme le Vendredi Saint est le jour par excellence pour reconnaître notre imperfection humaine, au terme de l’office, celles et ceux qui le souhaitent pourront recevoir le sacrement du pardon (la confession).

    Concrètement : RDV à Saint-Pholien le vendredi 7 avril à partir de 17h30. Chemin de croix dans les rues de Liège entre 17h45 à 19h30. Pour ceux qui le souhaitent : office à la Cathédrale de 19h30 à 20h45, suivi d’un temps libre pour les confessions jusque 21h15.

    Contact:
    Doyen Jean Pierre Pire • notredamedesponts.outremeuse@gmail.com 04 343 26 35 (ext. 1) • 0495 21 64 34

  • Chinoiseries sino-vaticanes : L'installation de l'évêque Shen Bin à Shanghai

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    Modèle du genre :

    « Rome (Agence Fides) - Le mardi 4 avril au matin, l'évêque chinois Joseph Shen Bin,à la tête du diocèse de Haimen (province de Jiansu), a pris ses fonctions dans le diocèse de Shanghai :

    « La cérémonie - rapporte le site d'information chinois Xinde.org - a été présidée par le père Wu Jianlin, directeur du Comité catholique de Shanghai pour les affaires éducatives. Au cours de l'événement, la lettre de la Conférence des Évêques catholiques de Chine ordonnant le transfert de Mgr Shen Bin à la tête du diocèse de Shanghai a été lue. Ensuite, après les discours de l'évêque de Pékin, Joseph Li Shan, et de quelques prêtres de la communauté de Shanghai, Mgr Shen Bin a également pris la parole.

    Dans son discours, l'évêque Shen Bin a déclaré qu'il souhaitait poursuivre la "belle tradition d'amour de la patrie et de l'Église catholique à Shanghai", dans le respect des principes d'indépendance et d'autonomie. L'évêque a également rappelé l'urgence de suivre la ligne de la "sinisation de l'Église en Chine" et son intention de "promouvoir la proclamation de l'Évangile", conformément à ce qui a été "la grande tradition de Shanghai".

    Environ 200 personnes, dont des prêtres et des religieuses du diocèse de Shanghai, ont assisté à la cérémonie.

    Thaddeus Ma Daqin, qui avait été ordonné évêque auxiliaire en juin 2012 lorsque le diocèse était encore dirigé par l'évêque jésuite Aloysius Jin Luxian, vit également à Shanghai. Ma Daqin avait été élu évêque avec l'accord du Saint-Siège et du gouvernement de Pékin. Puis, dès le jour de son ordination épiscopale, il avait été confiné au séminaire de Shanghai, car à la fin de la liturgie de consécration, il avait exprimé son intention d'abandonner les fonctions qu'il avait occupées jusqu'alors au sein de l'Association patriotique des catholiques chinois. La Conférence des Évêques catholiques chinois lui avait retiré l'autorisation d'exercer son ministère épiscopal et l'avait également suspendu du sacerdoce public pendant deux ans. Pendant tout ce temps, le Saint-Siège a reconnu et continue de reconnaître Ma Daqin comme Évêque auxiliaire de Shanghai.

    Dans l'après-midi du mardi 4 avril (heure italienne), le directeur du Bureau de Presse du Vatican, Matteo Bruni, a déclaré aux journalistes que "le Saint-Siège avait été informé il y a quelques jours de la décision des autorités chinoises" de transférer l'évêque et "a appris par les médias l'installation ce matin". "Pour l'instant, a ajouté M. Bruni, je n'ai rien à dire sur l'évaluation de la question par le Saint-Siège.

    L'accord signé entre le Saint-Siège et le gouvernement chinois le 22 septembre 2018, renouvelé pour deux périodes consécutives de deux ans en 2020 et 2022, et toujours qualifié d'"accord provisoire", se limite à la question des nominations d'évêques chinois. Selon les déclarations d'intention initiales, l'accord devait créer "les conditions d'une collaboration plus large au niveau bilatéral". À l'époque, la voie de la gradualité a été choisie, reconnaissant le fait que tout chemin, même le plus compliqué, se fait pas à pas, abordant progressivement les questions ouvertes qui conditionnent la vie de l'Église catholique en Chine, affrontant chacune d'entre elles jusqu'au bout, jusqu'à ce qu'une solution convenue soit trouvée, sans jamais rompre ni prendre d'initiatives unilatérales, de part et d'autre. Lorsque l'on lance un processus, il faut toujours tenir compte du fait que le chemin à parcourir peut comporter des moments de blocage, des difficultés ou l'émergence de nouveaux problèmes. Des prévisions de ce type ont déjà été faites par de hauts représentants du Saint-Siège au moment de la signature de l'accord, qui reste un point important d'arrivée et de redémarrage d'un processus en cours depuis des décennies.

    Joseph Shen Bin est né en 1970 dans la ville de Qi Dong, dans une famille de longue tradition catholique. Il a étudié la philosophie au séminaire de Sheshan à Shanghai et la théologie au séminaire national de Pékin. Il a été ordonné prêtre le 1er octobre 1996. Il a été curé puis vicaire général à Haimen jusqu'en 2008. Après le décès de l'évêque Yu Chengcai, Shen a dirigé le diocèse en tant qu'administrateur diocésain. Puis, le 21 avril 2010, il a été ordonné évêque de Haimen avec un mandat papal et la reconnaissance des autorités politiques.

    Aujourd'hui, Shen Bin est considéré comme un évêque apprécié et apprécié par l'appareil gouvernemental chinois. En août 2022, la dernière assemblée des représentants catholiques chinois l'a élu président de la Conférence des Evêques catholiques chinois. En mars, Shen Bin a été l'un des trois évêques cooptés dans l'équipe des 11 représentants catholiques qui ont participé au 14e Comité national de la Conférence consultative politique du peuple chinois.

    L'évêque Shen Bin a participé à deux rencontres internationales pour la paix organisées par la Communauté de Sant'Egidio à Münster et Osnabrück (septembre 2017) et à Bologne (octobre 2018). "Il y a vingt ans", a rappelé Shen Bin dans un entretien publié dans la publication en ligne Vatican Insider en octobre 2017, "nous ne pouvions pas prier publiquement pour le Pape. Nous ne pouvions mentionner la communion avec le Pape dans aucun texte, dans aucune formule. Maintenant, à chaque messe, nous prions pour le Pape François. Et nous récitons même des hymnes pour le Pape, des hymnes qui ne sont plus utilisés en dehors de la Chine". Dans la même interview, l'évêque de Haimen de l'époque soulignait que "depuis longtemps, nous avons compris qu'en Chine, pour faire avancer les choses, il est commode et parfois nécessaire de faire la distinction entre les questions ecclésiales, les questions de foi, et les questions économiques et administratives, qui en elles-mêmes ne touchent pas au dépôt de la foi". Il a ajouté : "Jésus dit que nous devons être rusés comme des serpents et simples comme des colombes". (Agence Fides 4/4/2023) ».

    Ref. L'installation de l'évêque Shen Bin à Shanghai

  • Mercredi Saint

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     Evangile du jour : Matthieu, chapitre 26, v. 14-25

    L'un des Douze, nommé Judas Iscariote, alla trouver les chefs des prêtres et leur dit : « Que voulez-vous me donner, si je vous le livre ? » Ils lui proposèrent trente pièces d'argent. Dès lors, Judas cherchait une occasion favorable pour le livrer.Le premier jour de la fête des pains sans levain, les disciples vinrent dire à Jésus : « Où veux-tu que nous fassions les préparatifs de ton repas pascal ? » Il leur dit : « Allez à la ville, chez un tel, et dites-lui : 'Le Maître te fait dire : Mon temps est proche ; c'est chez toi que je veux célébrer la Pâque avec mes disciples. Les disciples firent ce que Jésus leur avait prescrit et ils préparèrent la Pâque. Le soir venu, Jésus se trouvait à table avec les Douze. Pendant le repas, il leur déclara : « Amen, je vous le dis : l'un de vous va me livrer. » Profondément attristés, ils se mirent à lui demander, l'un après l'autre : « Serait-ce moi, Seigneur ? » Il leur répondit : « Celui qui vient de se servir en même temps que moi, celui-là va me livrer. Le Fils de l'homme s'en va, comme il est écrit à son sujet ; mais malheureux l'homme par qui le Fils de l'homme est livré ! Il vaudrait mieux que cet homme-là ne soit pas né ! » Judas, celui qui le livrait, prit la parole : « Rabbi, serait-ce moi ? » Jésus lui répond : « C'est toi qui l'as dit ! »

    Homélie du Père Joseph-Marie Verlinde (homelies.fr  archive 2009)

    Alors que Judas mène ses tractations secrètes avec les chefs des prêtres, Jésus révèle au grand jour leur complot : « L’un de vous va me livrer ». Judas marchande avec les ennemis du Seigneur sur le prix de sa trahison ; Jésus annonce qu’il livre sa vie gratuitement : « Ma vie nul ne la prend mais c’est moi qui la donne » (Jn 10, 17). Judas est à l’affût d’une occasion favorable pour livrer son Maître ; Notre-Seigneur prend l’initiative et déclare : « Mon temps est proche. L’heure est venue : voici que le Fils de l’homme va être livré aux mains des pécheurs » (Mc 14, 41). Les hommes tendent leurs filets, croyant saisir Jésus à l’improviste, mais ils n’auraient aucun pouvoir sur lui, si cela ne leur avait pas été donné d’en haut (cf. Jn 19, 11). Certes, « il vient le Prince de ce monde », c’est lui qui est déjà à l’œuvre à travers ces complots mortels ; « mais il n’a aucun pouvoir » sur Jésus (cf. Jn 14, 30). Notre-Seigneur, parfaitement uni à son Père dans l’Esprit, maîtrise le déroulement des événements qui conduisent à un rythme accéléré vers la Passion.

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  • Namur, 19 avril : conférence de Claude Callens "Jean-Paul II et les fidèles laïcs"

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    Conférence : ''Jean-Paul II et les fidèles laïcs''

    La Pastorale des Solidarités organise, avec la participation de la Fondation Jean-Paul II – Cercle de Belgique, une conférence le mercredi 19 avril à 19h30 à Namur sur un livre de Claude Callens ''Jean-Paul II et les laïcs''. Pensez à vous inscrire pour y participer.
     

    Claude Callens a récemment publié un nouveau livre intitulé Jean-Paul II et les laïcs. La double mission du laïcat aux éditions MAME. Venez l’écouter lors de sa conférence le 19 avril prochain à Namur. La Pastorale des Solidarités en partenariat avec la Fondation Jean-Paul II – Cercle de Belgique vous y attendent nombreux. Inscrivez-vous en cliquant sur le lien en bas de page.

    Une petite présentation de l’auteur et de son livre

    Claude Callens est passionné par la doctrine sociale de l’Église et son expertise dans le domaine se montre ici pour articuler pleinement deux dimensions de la vie des laïcs, spirituelle et « séculière ». Il pointe l’importance du rôle de ceux-ci dans la vie du corps de l’Église. Le saint pape Jean-Paul II développa cette attention en particulier par un synode en 1987 et par une exhortation apostolique Christi fideles laïci qui en publia la substance. Ce souci du rôle des laïcs est déjà montré dans l’enseignement magistériel avant Jean-Paul II et bien sûr lors de Vatican où Karol Wojtila fut bien présent. L’ouvrage fera goûter au lecteur les axes fondamentaux de la doctrine sociale de l’Église et ce que les laïcs y apportent en propre.

    Claude CALLENS, Jean Paul II et les laïcs. La double mission du laïcat, Mame, Paris, 2023, 79 p.

    Les organisateurs

    - La Pastorale des Solidarités a pour mission de sensibiliser les communautés chrétiennes aux situations de pauvreté et d’exclusion, de susciter, soutenir et accompagner les initiatives au service des plus démunis, de promouvoir les actions menées par les organismes sociaux et les associations caritatives qui œuvrent en lien avec le diocèse, et d’accompagner les pastorales spécifiques.
    - La Fondation Jean-Paul II – Cercle de Belgique a pour but de faire connaître les enseignements du pape Jean-Paul II par le biais d’une série de livre aux éditions MAME. Le dernier livre de la collection est celui de Claude Callens qui fera l’objet de cette conférence.

    Agendas & inscriptions

    La conférence se tiendra à l’auditoire Henri de Lubac au Séminaire de Namur le mercredi 19 avril à 19h30. Claude Callens sera interrogé par l’abbé Bruno Robbrechts. La participation est libre. Vous pouvez vous inscrire en cliquant ‘ici’. Venez nombreux.

    La même conférence sera donnée à Bruxelles le mercredi 24 mai (pour les jeunes) et à La Roche le mardi 30 mai.