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  • "Depuis Vatican II, la messe a changé de signification" (cardinal Roche)

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    Du site "Paix liturgique" (lettre 930 du 11 avril 2023) :

    LE CARDINAL ROCHE PERSISTE ET SIGNE :
    DEPUIS VATICAN II, " LA MESSE A CHANGE DE SIGNIFICATION"

    On serait tenté de ne pas donner aux propos du cardinal Roche, dont la théologie est assez approximative et la connaissance du sujet dont il parle hasardeuse, une grande importance. Mais le cardinal Roche est Préfet du Dicastère pour la Culte divin. On dit même qu’il est papabile !

    Il a donc un thème de prédilection, qui n’a rien de très neuf : la nouvelle messe est beaucoup plus participative que l’ancienne, ce qui change tout.

    Dans une conférence de 2020, que nous avons publié dans notre Lettre 926 publiée le 13 mars 2023, il disait : « L’Ordo Missæ réformé par saint Paul VI reflète une vision de l’Église en prière si bien décrite dans Sacrosanctum Concilium n. 48 : " Aussi l’Église se soucie-t-elle d’obtenir que les fidèles n’assistent pas à ce mystère de la foi comme des spectateurs étrangers et muets, mais que, le comprenant bien dans ses rites et ses prières, ils participent de façon consciente, pieuse et active à l’action sacrée, soient formés par la Parole de Dieu, se restaurent à la table du Corps du Seigneur, rendent grâces à Dieu ; qu’offrant la victime sans tache, non seulement par les mains du prêtre, mais aussi en union avec lui, ils apprennent à s’offrir eux-mêmes et, de jour en jour, soient consommés, par la médiation du Christ, dans l’unité avec Dieu et entre eux pour que, finalement, Dieu soit tout en tous". 

    Et voici que dans une récente émission de la BBC sur la messe traditionnelle, il est interrogé et se lâche plus fortement : « Vous savez, la théologie de l’Église a changé. Alors qu’auparavant le prêtre représentait, à distance, toutes les personnes – celles-ci étaient pour ainsi dire canalisées par cette personne qui était la seule à célébrer la messe – ce n’est pas seulement le prêtre qui célèbre la liturgie, mais aussi ceux qui sont baptisés avec lui. Il s’agit là d’une affirmation très forte. »

    C’était au cours de « Sunday », l’émission religieuse de la chaîne de radio britannique nationale, BBC 4, du dimanche 12 mars, qui comprenait un sujet de 7 minutes sur la « messe en latin ». La journaliste Orla O’Brien interrogeait plusieurs amoureux de la messe traditionnelle – celle qui « remonte à 1962 », ça ne s’invente pas – pour prendre la température alors que Rome impose des restrictions qui ont déjà conduit au Royaume-Uni a plusieurs suppressions dans les diocèses. Parmi les témoignages tout à fait intéressants des personnes attachées à la messe traditionnelle est celui du P. Michael Hall, délégué épiscopal pour la « messe en latin » dans le diocèse de Leeds (l’ancien diocèse du cardinal Arthur Roche).

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  • Dimanche in albis ou de Quasimodo

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    Selon une tradition ancienne, ce dimanche, le premier après celui de Pâques, s'appelle dimanche in albis. En ce jour, les néophytes de la veillée pascale revêtaient une fois encore leur vêtement blanc, symbole de la lumière que le Seigneur leur avait donnée au baptême. Ils déposaient ensuite ce vêtement blanc, mais la luminosité nouvelle qui leur avait été communiquée, ils devaient la faire entrer dans leur vie quotidienne. La flamme délicate de la vérité et du bien que le Seigneur avait allumée en eux, il devaient la conserver avec diligence pour apporter ainsi à notre monde quelque chose de la luminosité et de la bonté de Dieu. On l’appelle également dimanche de « Quasimodo », du premier mot de chant de l’introït de la messe de ce jour.

    1 Petr.,2, 2 « Quasimodo geniti infantes, alleluia : rationabile, sine dolo lac concupiscite, alleluia, alleluia » : Comme des enfants nouveau-nés, alleluia, ayez soif d’un lait spirituel très pur, alleluia, alleluia. Ps. 80, 2 « Exultate Deo adjutori nostro : jubilate Deo Jacob » : Exultez en Dieu notre secours, acclamez le Dieu de Jacob.

    JPSC

  • Le dimanche de la Divine Miséricorde

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    Nous lisons sur Evangile au quotidien :

    Deuxième dimanche de Pâques
    Dimanche de la Divine Miséricorde - Dimanche de saint Thomas

              Au terme de l'octave pascale - toute la semaine n'est considérée que comme un seul jour célébrant « la fête des fêtes » (saint Augustin) -, le deuxième dimanche de Pâques inaugure l'octave de dimanches qui mène jusqu'à la Pentecôte, comme aussi un jour unique de fête, un « grand dimanche » (saint Athanase) d'allégresse, manifestée par la flamme du cierge pascal qui brûle près de l'ambon.

            Ce dimanche a porté de nombreux noms :

    • ce fut le dimanche in albis (« en blanc ») car, ce jour-là, les baptisés de Pâques revêtent pour la dernière fois le vêtement blanc de leur naissance nouvelle.
    • Ce fut le dimanche de Quasimodo, du premier mot latin de l'antienne d'ouverture de la messe : « Comme des enfants nouveau-nés ont soif du lait qui les nourrit, soyez avides du lait pur de la Parole, afin qu'il vous fasse grandir pour le salut, alléluia ! »
    • Et, depuis le 30 avril 2000, le pape Jean-Paul II a demandé qu'il soit fêté comme le « dimanche de la Divine Miséricorde », selon la demande faite par le Christ à sœur Faustine Kowalska, canonisée ce jour-là : « Je désire qu'il y ait une fête de la Miséricorde. Je veux que cette image que tu peindras avec un pinceau, soit solennellement bénie le premier dimanche après Pâques, ce dimanche doit être la fête de la Miséricorde » (1931).

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  • L'homélie de Jean-Paul II pour le dimanche de la Miséricorde (2001)

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    CÉLÉBRATION EUCHARISTIQUE
    DU DIMANCHE DE LA DIVINE MISÉRICORDE

    HOMÉLIE DE JEAN PAUL II (source)

    Dimanche 22 avril 2001

    1. "Ne crains pas, je suis le Premier et le Dernier, le Vivant; je fus mort, et me voici vivant pour les siècles des siècles" (Ap 1, 17-18).

    Dans la seconde lecture, tirée du livre de l'Apocalypse, nous avons écouté ces paroles réconfortantes. Elles nous invitent à tourner le regard vers le Christ, pour faire l'expérience de sa présence rassurante. A chacun, quelle que soit la condition dans laquelle il se trouve, même la plus complexe et dramatique, le Ressuscité répète:  "Ne crains pas!"; je suis mort sur la croix, mais à présent "me voici vivant pour les siècles des siècles", "Je suis le Premier et le Dernier, le Vivant".

    "Le Premier", c'est-à-dire la source de chaque être et prémisse de la nouvelle création; "le Dernier", le terme définitif de l'histoire; "le Vivant", la source intarissable de la Vie qui a vaincu la mort pour toujours. Dans le Messie crucifié et ressuscité nous reconnaissons les traits de l'Agneau immolé sur le Golgotha, qui implore le pardon pour ses bourreaux et qui ouvre les portes du ciel pour les pécheurs repentis; nous entrevoyons le visage du Roi immortel qui détient désormais "la clef de la Mort et de l'Hadès" (Ap 1, 18).

    2. "Rendez grâce à Yahvé, car il est bon, car éternel est son amour!" (Ps 117, 1).

    Nous faisons nôtre l'exclamation du Psalmiste, que nous avons chantée dans le Psaume responsorial:  la miséricorde du Seigneur est éternelle! Pour comprendre jusqu'au bout la vérité de ces paroles, laissons-nous conduire par la liturgie au coeur de l'événement de salut, qui unit la mort et la résurrection du Christ à notre existence et à l'histoire du monde. Ce prodige de miséricorde a radicalement changé le destin de l'humanité. C'est un prodige dans lequel apparaît en plénitude l'amour  du  Père  qui,  pour notre rédemption, ne recule pas même devant le sacrifice de son Fils unique.

    Dans le Christ humilié et qui souffre, les croyants et les non-croyants peuvent admirer une solidarité surprenante, qui l'unit à notre condition humaine au-delà de toute mesure imaginable. La Croix, également après la résurrection du Fils de Dieu, "parle et ne cesse jamais de parler de Dieu-le-Père, qui est toujours fidèle à son amour éternel envers l'homme [...] Croire en un tel amour signifie croire dans la miséricorde" (Dives in misericordia, n. 7).

    Nous voulons rendre grâce au Seigneur pour son amour, qui est plus fort que la mort et que le péché. Il se révèle et se réalise comme miséricorde dans notre existence quotidienne et il invite chaque homme à avoir, à son tour, "miséricorde" à l'égard du Crucifié. Le programme de vie de chaque baptisé et de l'Eglise tout entière n'est-il pas précisément d'aimer Dieu et d'aimer son prochain et même ses "ennemis", en suivant l'exemple de Jésus?

    3. Avec ces sentiments, nous célébrons le deuxième Dimanche de Pâques, qui depuis l'année dernière, année du grand Jubilé, est également appelé "Dimanche de la Miséricorde divine". C'est pour moi une grande joie de pouvoir me joindre à vous tous, chers pèlerins et fidèles venus de divers pays pour commémorer, après un an, la canonisation de soeur Faustyna Kowalska, témoin et messagère de l'amour miséricordieux du Seigneur. L'élévation aux honneurs des autels de cette humble religieuse, fille de ma terre, ne représente pas seulement un don pour la Pologne, mais aussi pour toute l'humanité. Le message dont elle a été la détentrice constitue la réponse adéquate et incisive que Dieu a voulu offrir aux hommes de notre temps, marqué par d'immenses tragédies. Jésus dit un jour à soeur Faustyna:  "L'humanité ne trouvera pas la paix, tant qu'elle ne s'adressera pas avec confiance à la Miséricorde divine" (Petit journal, p. 132). La Miséricorde divine! Voilà le don pascal que l'Eglise reçoit du Christ ressuscité et qu'il offre à l'humanité, à l'aube du troisième millénaire.

    4. L'Evangile, qui vient d'être proclamé, nous aide à saisir pleinement le sens et la valeur de ce don. L'évangéliste Jean nous fait en quelque sorte partager l'émotion éprouvée par les Apôtres lors de la rencontre avec le Christ, après sa résurrection. Notre attention s'arrête  sur  le  geste  du  Maître,  qui transmet aux disciples craintifs et stupéfaits la mission d'être ministres de la Miséricorde divine. Il leur montre ses mains et son côté qui portent les signes de la passion et leur dit:  "Comme le Père m'a envoyé, moi aussi je vous envoie" (Jn 20, 21). Ayant dit cela "il souffla sur eux et leur dit:  Recevez l'Esprit Saint. Ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis; ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus" (Jn 20, 22-23). Jésus leur confie le don de "remettre les péchés", un don qui naît des blessures de ses mains, de ses pieds et surtout de son côté transpercé. C'est de là qu'une vague de miséricorde se déverse sur l'humanité tout entière.

    Nous revivons ce moment avec une grande intensité spirituelle. Aujourd'hui, le Seigneur nous montre à nous aussi ses plaies glorieuses et son coeur, fontaine intarissable de lumière et de vérité, d'amour et de pardon.

    5. Le Coeur du Christ! Son "Sacré Coeur" a tout donné aux hommes:  la rédemption, le salut, la sanctification. De ce coeur surabondant de tendresse sainte Faustyna Kowalska vit se libérer deux rayons de lumière qui illuminaient le monde. "Les deux rayons - selon ce que Jésus lui-même lui confia - représentent le sang et l'eau (Petit journal, p. 132). Le sang rappelle le sacrifice du Golgotha et le mystère de l'Eucharistie; l'eau, selon le riche symbolisme de l'évangliste Jean, fait penser au baptême et au don de l'Esprit Saint (cf. Jn 3, 5; 4, 14).

    A travers le mystère de ce coeur blessé, le flux restaurateur de l'amour miséricordieux de Dieu ne cesse de se répandre également sur les hommes et sur les femmes de notre temps. Ce n'est que là que celui qui aspire au bonheur authentique et durable peut en trouver le secret.

    6. "Jésus, j'ai confiance en Toi". Cette prière, chère à tant de fidèles, exprime bien l'attitude avec laquelle nous voulons nous aussi nous abandonner avec confiance entre tes mains, ô Seigneur, notre unique Sauveur.

    Tu brûles du désir d'être aimé, et celui qui se met en harmonie avec les sentiments de ton coeur apprend à être le constructeur de la nouvelle civilisation de l'amour. Un simple acte de confiance suffit à briser la barrière de l'obscurité et de la tristesse, du doute et du désespoir. Les rayons de ta miséricorde divine redonnent l'espérance de façon particulière à celui qui se sent écrasé par le poids du péché.

    Marie, Mère de la Miséricorde, fais en sorte que nous conservions toujours vivante cette confiance dans ton Fils, notre Rédempteur. Assiste-nous, toi aussi, sainte Faustyna, que nous rappelons aujourd'hui avec une affection particulière. Avec toi nous voulons répéter, en fixant notre humble regard sur le visage du divin Sauveur:  "Jésus, j'ai confiance en Toi". Aujourd'hui et à jamais. Amen.

    Lire également : Jean-Paul II avait laissé un dernier manuscrit sur la Miséricorde divine

  • Islam : un débat éclairant

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    Dans l'émission "Répliques" d'Alain Finkielkraut sur France Culture (8 avril 2023) :

    Ecouter l'émission ICI

    Conversation autour de l'Islam aujourd'hui, avec Rémi Brague et Chems-Eddine Hafiz.

    Avec
    • Rémi Brague Professeur émérite de philosophie à Paris I et à l’université de Munich
    • Chems-Eddine Hafiz Recteur de la Grande Mosquée de Paris

    "L’islam est, par le nombre de ses fidèles, la deuxième religion de France. C’est une situation inédite : ce présent-là ne s’est jamais présenté dans l’Histoire. Faut-il s’en inquiéter ou s’en réjouir ? La République une et indivisible est-elle en passe de se transformer bon gré mal gré en société multiculturelle ? L’islamisme est-il une maladie de l’islam ? Si oui, y a-t-il moyen de l’éradiquer ou de la guérir ? Ces questions cruciales demandent à être abordées et traitées sans démagogie ni faux fuyant." (A. Finkielkraut)

    Alain Finkielkraut reçoit, pour débattre de l'Islam aujourd'hui, Rémi Brague, spécialiste de la philosophie médiévale arabe et juive, auteur de Sur l'islam (Gallimard, 2023) et Chems-Eddine Hafiz, avocat et grand Recteur de La Mosquée de Paris.

    "L’islam suscite des controverses sans fin et prête à bien des confusions. Mais qu’est-ce que l’islam ? Une manière d’être face à Dieu ? Une religion avec ses dogmes et ses normes ? Une civilisation ? Des personnes et des peuples ? Au fond de cette réalité plurielle se pose encore la question des fins : que veut obtenir l’islam et par quels moyens, violents ou pacifiques, cherche-t-il à y parvenir ?" Rémi BragueSur l'islam (Gallimard, 2023).

    "En quoi l’islam se distingue-t-il des autres religions monothéistes ?" sera la première question posée, à Chems-Eddine Hafiz.

    "L'islam et les deux grandes religions monothéistes sont complémentaires" (C-E. Hafiz)

    "La France a une relation avec l’islam depuis de nombreuses années. Si aujourd’hui, selon le chiffre que vous annoncez, il y a de plus en plus de musulmans en France, c’est qu’il y a une histoire. La plus récente, c’est la Première Guerre mondiale qui a donné lieu, du fait du sacrifice de plusieurs milliers de musulmans, à la création de la Grande Mosquée de Paris. Comme dans d’autres pays qui ont pratiqué à l’époque la colonisation, il s’avère qu’aujourd’hui, les musulmans en France viennent surtout du Maghreb, de l’Afrique subsaharienne. Faut-il qu’on s’en inquiète ? Je pense que c’est un constat et qu’il faut faire avec. Il faut aujourd’hui que ces musulmans puissent s’intégrer totalement pour devenir des citoyens à part entière en respectant les règles de la République et en disant que quelle que soit la loi divine qu’ils respectent de leur côté, elle est toujours en-dessous des lois de la République. Bien évidemment, l’islam est différent des deux autres grandes religions monothéistes, mais je pense qu’elles sont complémentaires. J’ai tendance à dire que l’islam est la petite sœur des deux grandes religions monothéistes, à savoir le judaïsme et le christianisme. Il y a évidemment des différences, l’islam ne cherche pas à ressembler aux autres religions, mais c’est la continuité. Il y a des versets coraniques dans lesquels on fait souvent référence à d’autres prophètes, le prophète de l’islam n’est pas plus mentionné dans le Coran que Jésus ou Moïse. Il y a une histoire commune qui se fait." Chems-Eddine Hafiz

    "Je n’aime pas tellement parler des trois monothéismes, et encore moins des trois religions d’Abraham et des trois religions du livre. Ce sont des façons de parler, qui n’ont pas de rapport avec la réalité. Pour ne parler que du monothéisme, il n’y en a pas que trois, il y en a des quantités. Le monothéisme est plus ancien que la religion d’Israël. Les philosophes sont monothéistes, il n’y a pas que des religions qui le soient. En ce qui concerne l’islam, il a cette particularité de se situer dans la continuité des deux religions précédentes, auquel on l’associe, et dont il reconnaît l’antériorité, mais c’est pour les relativiser, c’est pour les absorber en lui. Si la messe déclare le sceau des prophètes, c’est parce qu’il confirme les révélations précédentes, mais il y met le point final. Il les dépasse, il les relève au sens hégélien, il en constitue la vérité, que les porteurs de ces religions antérieures auraient trafiqué, dans la mesure où ils n’auraient pas laissé telle qu’elle la révélation que Dieu leur faisait, donc la Torah pour Moïse, et l’Évangile unique qui aurait été confié à celui que le Coran appelle Aïssa, que nous appelons Jésus." Rémi Brague

    "En ce qui concerne le rapport du christianisme au judaïsme, je crois que Pierre Manent a mis les choses au point en ce qui concerne Pascal. Il y a une différence sur laquelle Maïmonide, dont on ne peut pas soupçonner de ne pas être juif, a appuyé : les chrétiens, pour lui, sont des imbéciles, mais ont le mérite de n’avoir jamais contesté l’authenticité du livre qui avait été confié à Israël. Ils n’ont jamais supposé que l’Ancien Testament, la Bible hébraïque, aurait été trafiqué par ses porteurs. C’est le fameux dogme de la manipulation des écritures." Rémi Brague

    "Toute organisation humaine a commis des erreurs" (C-E. Hafiz)

    “Au VIIe siècle, lorsque Négus, éthiopien, chrétien, reçoit des musulmans qui étaient pourchassés, il leur pose la question : expliquez-moi votre religion. Après avoir entendu les musulmans lui expliquer, il va prendre un bâton et placer sur le sol une ligne droite, et dire “nous sommes ensemble dans cette ligne droite”. Je ne crois pas que l’islam a cherché à être hostile aux deux autres religions. On sait que le Coran a été révélé pendant 23 ans au prophète de l’islam, que c’était une transmission orale qui a été faite et qui répondait à des situations précises que vivaient à ce moment-là le prophète. Il y a eu à des moments précis des versets qui pouvaient contredire d’autres versets. Mais à aucun moment, il y a eu ce rejet. Le prophète disait, en s’adressant aux musulmans : “surtout, ne me préférez pas à Jésus ou à Moïse, ce sont mes frères”. Il y a eu plusieurs histoires, durant cette période, où il y a eu des erreurs humaines, car toute organisation humaine a commis des erreurs. Aujourd’hui, dire que le terrorisme en Irlande du Nord c’est la parole de Jésus, c’est le catholicisme ? Non. Est-ce que l’inquisition est la parole de Jésus ? Non. (...) Aujourd’hui, je me place dans un monde contemporain où il y a effectivement des fractures. Je me bats pour que la société ne soit pas multiculturelle, je veux qu’elle reste une société telle qu’elle a été voulue au nom de la République : nous sommes tous des enfants de la République, des citoyens à part entière. Aller chercher là où ça fait mal n’est pas nécessaire aujourd’hui.” Chems-Eddine Hafiz

    "Il faut distinguer trois différents types de péchés" (R. Brague)

    “C’est la tâche du philosophe de chercher les différences, de chercher de la clarté là où une certaine confusion peut s’installer. En ce qui concerne la révélation du Coran sur vingt ans, personnellement je n’y crois pas, c’est une question d’historien et il faut laisser cela aux gens qui ont rédigé le Coran des historiens, qui peut-être ne pas même pas assez loin. La question de la falsification des écritures a été reprise par un immense théologien musulman, le colonel Kadhafi en personne. Je dis cela avec plus qu’un grain de sel. Mais lors de la conférence de presse qu’il a tenu il y a quelques années, il a rappelé aux juifs et aux chrétiens qui étaient présents qu’ils n’étaient pas véritablement juifs et chrétiens car ils s’appuyaient sur des écritures qui ne sont pas authentiques. C’est une doctrine qui n’est pas exceptionnelle. Ce qui a été rappelé sur le christianisme, sur les péchés des chrétiens, il faut y mettre un peu de nuance historique. (...) Il faut distinguer les péchés qui ont été commis par les adhérents d’une religion, quelle qu’elle soit, et les péchés commis au nom de cette religion, et aussi les péchés qui sont en accord ou non avec le message du fondateur de la religion.” Rémi Brague

    Références bibliographiques :

  • Imbroglio « Les deux salles de presse du Pape : celle du Saint-Siège et l'autre de Santa Marta »

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    Lu ce samedi 15 avril 2023 sur le site web « il sismografo »

    papamobile.jpg« Les communications du Vatican, celles que le pape François gère personnellement, sont désormais une réalité très liquide et indéchiffrable. Cependant, il est certain qu'elles créent une grande confusion et désorientation.

    (LB, RC - édité par l'équipe éditoriale "Il seismografo") Vous n'avez rien à prouver. Les faits parlent d'eux-mêmes ainsi que certains protagonistes. Il est maintenant établi que dans le pontificat de François, dès le début, en mars 2013, il y a eu deux salles de presse. Une née dans les années 60 du siècle dernier, anticipée par un bureau d'information de l'Osservatore Romano (créé le 20 février 1939) et dans ce cas, nous parlons du bureau de presse du Saint-Siège qui a eu 8 directeurs, dont le l'actuel, Matteo Bruni. 

    Les Décennies de Vie du Bureau de Presse du Saint-Siège

    Cette liste comprend des personnalités de grand prestige telles que le premier directeur, Angelo Fausto Vallainc, Federico Alessandrini, Romeo Panciroli, Joaquín Navarro-Valls et Federico Lombardi. Aujourd'hui, après la Constitution " Praedicate Evangelium» (19 mars 2022), évidemment ce Bureau de Presse fait partie du Dicastère pour la Communication, mais en même temps il relève directement du Secrétaire d'État, en particulier du Substitut Mgr. Edgardo Peña Parra qui communique normalement avec le directeur par l'intermédiaire de l'UID (Bureau d'information et de documentation) qui opère à quelques mètres du bureau de l'archevêque vénézuélien Peña Parra, sous la supervision du conseiller aux affaires générales de la secrétairerie d'État , mgr. Roberto Campisi, en poste depuis le 26 novembre 2022.
    Le Bureau de Presse du Saint-Siège est le moyen de communication du Saint-Siège avec l'opinion publique de manière officielle, formelle et institutionnelle. Son directeur est le responsable opérationnel et exécutif et non le porte-parole du pape, terme couramment utilisé mais erroné. Le Service de presse et son directeur, chef d' équipe , n'opèrent qu'avec l'autorisation préalable de la haute direction. Au cours de ces dix années de pontificat de François, il y a eu quatre Directeurs : le Père Federico Lombardi et trois laïcs, Greg Burke, Alessandro Gisotti et Matteo Bruni.

    Le bureau de presse de Santa Marta

    Dans la même période, les informations vaticanes, notamment celles concernant la personne du Pape, des moments ou des passages de son magistère et les affaires de son gouvernement, ne passaient pas par les mécanismes classiques et éprouvés du Bureau de Presse du Saint-Siège. Dès le début, le Pontife argentin a choisi une méthode alternative ou complémentaire en créant, cultivant et renforçant - de manière toujours croissante - une sorte de bureau de presse de Santa Marta, qu'il dirige personnellement.
    Cela ne s'était jamais produit avec les papes précédents mais déjà dans les premiers mois du pontificat de Bergoglio, lorsque le bureau de presse était dirigé par le jésuite Federico Lombardi, des signes étaient apparus à plusieurs reprises que certains passages étaient en cours d'élaboration et de réalisation à Santa Marta avec la presse Bureau du Saint-Siège laissé à l'écart. 

    Les multiples situations médiatiques singulières

    Dix ans plus tard, la liste de ces circonstances singulières est assez longue.
    À de nombreuses reprises, il y a eu des divergences évidentes, des contradictions importantes et surtout des silences assourdissants imposés par Santa Marta entre le Bureau de Presse du Saint-Siège et le Bureau de Presse de Santa Marta. Dans ce difficile mécanisme actuel, presque impossible à décrypter, le Pape François a tissé un réseau d'amitiés journalistiques, d'éditeurs et d'opérateurs prêts à prêter main forte aux besoins médiatiques du Pontife qui repose une grande partie de sa gouvernance sur l'amitié et la bienveillance de ce réseau dit « bergoglio friendly press ». 

    Dans cette réalité, une douzaine de journalistes de nationalités et de journaux différents se distinguent, qui ont consolidé une relation personnelle avec le Saint-Père, qu'ils entendent par téléphone ou rencontrent périodiquement en personne. Des relations similaires ont également été établies entre d'autres journalistes et collaborateurs proches du Saint-Père, et c'est une autre manière par laquelle fonctionne le bureau de presse de Santa Marta. Certains de ces professionnels sont invités à mener des entretiens dans les délais préétablis ou à transmettre ou transmettre de manière informelle de prétendues pensées, décisions ou positions prises par le Saint-Père, qui sont en contradiction avec les communications institutionnelles officielles.

    Communication liquide 

    Deux cas sensationnels non récents sont mentionnés.

    1- Après la publication du Répons du Dicastère pour la Doctrine de la Foi qui interdit la bénédiction des couples de même sexe (publié le 15 mars 2021), afin de défendre le Pontife des critiques soulevées par le document, certains Des journaux européens et américains sont venus écrire que le pape n'avait pas vu le document avec aisance puisqu'il lui avait été remis presque sur les marches de l'avion peu avant de s'envoler pour l'Irak (6 - 8 mars 2021). 

    2- Après la publication surprise de la Constitution "Praedicate Evangelium", dans le document mis en ligne sur le net, il y a eu de nombreuses erreurs, fautes de frappe, phrases échangées entre traducteurs, incohérences dans la numérotation, etc. L'un de ces amis journalistes est allé jusqu'à écrire dans un hebdomadaire que le Pontife avait été contraint de publier à la hâte le document, avec de nombreuses imperfections, car il craignait que des secteurs du Secrétariat d'État n'en bloquent la diffusion.
    Maintenant, sur le conflit entre ces deux bureaux de presse, on peut se demander : quelle est la vérité dans le cas de la récente hospitalisation du Saint-Père ? S'agissait-il vraiment de "contrôles planifiés", comme indiqué dans les deux premiers communiqués institutionnels, ou était-ce la vérité que le Pontife lui-même a dit à son ami Michele Ferri de Pesaro quelques jours plus tard : "Je suis arrivé à l'hôpital inconscient" ? il est clair que les communications du Vatican - même ceux personnellement guidés par le pape François - sont maintenant une réalité complexe et très liquide et donc la frontière entre le bureau de presse du Saint-Siège et le bureau de presse de Santa Marta est mobile, comme une barrière qui se déplace selon les besoins Il n'y a évidemment rien de censurable dans tout cela : le pape est le souverain.
    L'important pour tous, croyants ou non, est de savoir et de garder à l'esprit qu'il existe deux canaux différents et parallèles dans les communications vaticanes. »

  • Aux Pays-Bas, l'euthanasie sera autorisée pour les enfants de moins de douze ans

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    Une synthèse de presse de gènéthique.org :

    Pays-Bas : l’euthanasie autorisée pour les enfants de moins de 12 ans

    14 avril 2023

    Le gouvernement néerlandais a annoncé ce vendredi autoriser l’euthanasie pour les enfants de moins de 12 ans « atteints d’une maladie ou d’un trouble si grave que la mort est inévitable et (…) attendue dans un avenir prévisible ». Et dès lors qu’« il s’agit de la seule alternative raisonnable pour un médecin de mettre fin aux souffrances désespérées et insupportables de l’enfant », indique Ernst Kuipers, ministre de la Santé aux Pays-Bas, dans une lettre au Parlement.

    Un « petit groupe » de « cinq à dix enfants » par an serait concerné selon l’exécutif.

    Aux Pays-Bas, l’euthanasie est déjà légale pour les mineurs de plus de douze ans « qui peuvent donner leur consentement », ainsi que pour les nourrissons de moins d’un an, « avec le consentement des parents ». C’est donc via une « réévaluation du règlement existant » que cette évolution est mise en œuvre (cf. Pays Bas : vers l’euthanasie des enfants de moins de 12 ans ?).

    En février 2014, la Belgique était devenue « le premier pays au monde » à autoriser l’euthanasie des mineurs sans limite d’âge, dès lors qu’ils sont « en capacité de discernement ». Aux Pays-Bas, « si l’enfant n’est pas en mesure de le faire », un de ses parents pourra formuler une demande d’euthanasie, « en consultation avec le médecin », indique Axel Dees, porte-parole du ministère de la Santé.

    Le gouvernement indique que le nouveau règlement devrait être publié cette année. Une « évaluation » est prévue « quelques années après son entrée en vigueur ».

    De plus en plus de personnes sont euthanasiées aux Pays-Bas chaque année, ils étaient 8 700 l’an dernier (cf. Pays-Bas : 29 couples euthanasiés en 2022).

  • EVRAS : la mobilisation continue

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    Droit de réponse au Ligueur / Article dans le Journal du Médecin / Distribution d'un livret en lien avec le guide Evras!

    Les signataires de la "Lettre ouverte" ont reçu ce courrier :

    Voici quelques informations concernant l'évolution du dossier relatif à l'éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle auprès des enfants et adolescents:

    1. Le droit de réponse dont nous avons finalement obtenu la parution sur le site du journal Le Ligueur suite à la mise en ligne sur ce média d'un article diffamatoire. Cliquez ici.

    2. Un article paru dans Le Journal du Médecin suite à la Commission éducation où le guide evras a, pour la troisième fois, fait l'objet d'une grande attention de la part de certains politiques.

    3. Le fascicule (extraits : ICI, ICI, ICI et ICI) '"L'Evras dans mon école: c'est pas secondaire!" Ce fascicule - qui va dans le même sens que le guide evras qui a fait l'objet d'un retrait  par la Ministre de l'éducation (suite aux 9600 signatures de la Lettre Ouverte) et d'une révision prévue suite aux interpellations en Commission éducation- est malgré tout en train d'être largement distribué à l'attention des directions, équipes pédagogiques et éducatrices en école secondaire (éd. responsable: Lola Clavreul - Fédération des Centres Pluralistes de Planning Familial). De nombreux Plannings familiaux n'ont pas été informés d'une révision de  certains passages du guide EVRAS et n'ont pas reçu d'instruction visant à continuer à s'appuyer ou pas sur sa première mouture.

    Afin de maximaliser notre impact et d’appuyer la suite de nos actions, il est important que vous sachiez que nous continuons à récolter le maximum de signatures. (9693 à ce jour). Dès lors, nous nous permettons de continuer à vous solliciter afin que vous transfériez à foison le lien suivant https://forms.gle/tTMwDAZyWretQHck9

    N'hésitez pas également à transférer ce mail aux parents que vous connaissez.

    Bien cordialement,

    Les rédacteurs de "La lettre ouverte" 

  • Différence sexuelle : quand la science bouscule les idées reçues

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    De gènéthique.org :

    C’est votre sexe qui fait la différence – Claudine Junien et Nicole Priollaud

    3 avril 2023

    Saviez-vous que « dès le début du développement, dans tous les organes, le foie, la peau, les muscles, les reins, sans oublier le cerveau, un tiers des gènes s’expriment différemment en fonction du sexe » ? Ou que « les profils d’expression des gènes des placentas sont différents et spécifiques en fonction du sexe du fœtus » ?

    Dans un essai plus que jamais nécessaire, Claudine Junien et Nicole Priollaud démontrent page après page que le sexe est bel et bien une réalité biologique, et en aucun cas une construction sociale, n’en déplaise aux tenants de l’idéologie du genre. D’ailleurs, Judith Butler, prêtresse en chef, « n’est pas biologiste, encore moins experte en neurosciences », rappellent-elles non sans humour. Partant de ce qui ne peut être qu’un constat, elles appellent à une prise en charge médicale différenciée, pour le bien des femmes comme des hommes.

    On regrettera que, bien que faisant l’apologie de leur différence et de leur complémentarité, les auteurs versent parfois un peu dans la lutte des sexes. Et ne parviennent pas toujours à s’extraire complètement de la rhétorique de l’idéologie du genre.

    Mais l’intention est là et le propos précis, développé et étayé. Claudine Junien et Nicole Priollaud se réfèrent en effet à de très nombreuses études, toutes listées en annexe de l’ouvrage.

    Un essai solide et très facile d’accès, à mettre entre toutes les mains.

    Editions : Plon

    Date de parution : 16/02/2023

    Nombre de pages : 336

  • Le changement de sexe est devenu une offre marchande

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    Une synthèse de presse de gènéthique.org :

    Genre : Un marché « devenu total au sens où il touche aussi l’intime »

    13 avril 2023

    « Le phénomène trans est révélateur du moment où le sujet a été mis en position de pouvoir tout faire. Appelé à devenir tout-puissant », affirme le philosophe Dany Robert-Dufour. Un « changement civilisationnel » « lié à un moment du néolibéralisme où le marché a pu et su se présenter comme pouvant combler à peu près tous les désirs du sujet individuel », analyse-t-il. Y compris celui de changer de sexe.

    Un nouveau marché

    « Avec le néolibéralisme, le changement de sexe s’est présenté comme possible, il est devenu une offre marchande, acceptée par le droit et permise par les industries psychologique, médicale et chirurgicale, à l’aide d’un ensemble de techniques », pointe le philosophe.

    Or « ce néolibéralisme économique est si puissant qu’il a permis le développement d’une nouvelle culture, un néolibéralisme culturel, relève-t-il. C’est cela que j’ai appelé le Divin Marché. » Un marché « devenu total au sens où il touche aussi l’intime ». Et « force est de constater que l’Etat actuel se met de plus en plus au diapason du marché », déplore Dany Robert-Dufour.

    Les femmes premières victimes ?

    « L’augmentation très importante du nombre de jeunes qui s’identifient trans est caractérisée par un sex-ratio particulier, souligne la gynécologue Nicole Athéa : deux fois et demie plus de filles demandent une transition que les garçons. » Un phénomène qui « ne peut s’expliquer que par des facteurs sociaux », juge-t-elle.

    Le « morcellement du féminin » est « une réalité de notre époque néolibérale, qui a débuté avec les PMA », estime la militante féministe Marie-Jo Bonnet. « Elle a créé “un puzzle” de la maternité : entre les conservations ovocytaires, les “dons” d’ovocytes (en fait vente d’ovocytes), la GPA demandée par des hommes où toute filiation biologique maternelle est effacée, les “hommes enceints”, les femmes trans déclarées mère biologique sans gestation (parce qu’elles ont participé à la filiation avec leur sperme) ».

    Ainsi, « l’effacement des mères est bien à l’œuvre avec l’exploitation de tous les éléments reproductifs des femmes… », déplore-t-elle. « On comprend pourquoi tant de jeunes femmes refusent de s’identifier au féminin. »

    Sources : Le Figaro, Eugénie Bastié et Pierre-Alexis Michau (06/04/2023), Aziliz Le Corre (06/04/2023)

  • 18 avril : Philo à Bruxelles; « Le problème du mal dans notre vie chez saint Augustin et Xunzi » avec Stéphane Mercier

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    ­Philosophie à Bruxelles

    Retrouvons-nous ce mardi 18 avril, à 19h30, pour la

    Conférence de Stéphane Mercier sur le thème

    « Le problème du mal dans notre vie chez saint Augustin et Xunzi »

    Adresse sur place :
    À la Bécasse
    Rue de Tabora 11, 1000 Bruxelles
    salle à l’étage

    Je m’inscris

    ­Depuis chez vous : Vous pouvez également suivre la conférence en direct ici.

    L’héritage stoïcien en régime chrétien

    Cette septième conférence explore la manière dont saint Augustin aborde la question du mal, à la fois dans le monde et dans notre propre vie : son origine, la manière dont il se répand, se fortifie, s’invétère et, heureusement ! se guérit.

    Cette exploration se poursuivra avec une rencontre avec la pensée orientale, en particulier celle de Xunzi, un penseur de la tradition confucianiste en Chine. Les divergences de vues entre les deux hommes seront explorées ainsi que les points de convergence.

    Cette confrontation entre Orient et Occident permettra une meilleure compréhension de chacun d’eux en fonction de leurs différences et de leurs similitudes.

    Cette conférence vous intéresse ?

    ­Je m’inscris pour assister sur place

    ­Vous habitez trop loin ?

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    ­Quand ? : Mardi 18 avril à 19 h 30

    ? : À la Bécasse, Rue de Tabora 11, 1000 Bruxelles (Salle à l’étage)

    Infos supplémentaires

    Séance de questions & réponses à la fin de la conférence, sur place. Pour les téléspectateurs, envoyez vos questions par chat, en direct sur YouTube ou par SMS, Telegram, Signal, emailformulaire de contact etc.)

    Plus d’informations

    ­

  • François, pape à vie. Mais sans un successeur « à lui »

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    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso (traduction de Diakonos.be) :

    François, pape à vie. Mais sans un successeur « à lui »

    « Je suis encore vivant », ce sont ses propres mots. Après son dernier séjour à l’hôpital, Jorge Mario Bergoglio fait tout pour décourager ceux qui tablent sur une sortie de piste imminente de sa part. Mais ce qui est en train de se passer au crépuscule de ce pontificat ne laisse pas présager une succession qui aille dans son sens, au contraire.

    Un mois avant Pâques, François a introduit cinq nouveaux cardinaux dans le conseil des neuf qui devraient l’aider à gouverner l’Église universelle. Tous plus ou moins proches de lui, avec en tête le cardinal et jésuite Jean-Claude Hollerich, qu’il a également parachuté à la tête du synode mondial au moyen lequel il voudrait changer la structure de l’Église catholique, de hiérarchique à un régime d’assemblée.

    Militant activement pour un changement de paradigme dans la doctrine catholique de la sexualité, Hollerich est effectivement le cardinal favori de Bergoglio, et beaucoup voient en lui le successeur qu’il souhaiterait avoir. Mais c’est également le cardinal qui concentre toutes les critiques, à l’instar de l’américain Robert McElroy, lui aussi très aimé par François. L’un et l’autre ont été publiquement taxés d’« hérétiques », justement à cause de leurs thèses doctrinales hasardeuses, et pas par un professeur de théologie isolé mais bien par d’autres cardinaux de premier plan : hier l’australien George Pell et aujourd’hui l’allemand Gerhard Müller, l’ancien préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi.

    Aux États-Unis, l’évêque de Springfield, Thomas J. Paprocki, éminent canoniste et président de la Commission de la Conférence épiscopale sur le gouvernement de l’Église, a même expliqué par écrit, dans la prestigieuse revue « First Things », qu’un cardinal « hérétique » est également automatiquement excommunié et qu’il devrait donc être démis de ses fonctions par « l’autorité compétente », qui dans ce cas est le Pape. Mais ce dernier ne fait rien, avec pour conséquence paradoxale qu’un « cardinal excommunié pour hérésie pourrait également voter au conclave ».

    Ce conflit a été encore davantage attisé par la décision des évêques d’Allemagne et de Belgique d’approuver et de pratiquer la bénédiction des couples homosexuels, interdite par le Dicastère pour la Doctrine de la foi, mais que le Pape a ensuite laissé faire malgré qu’il en ait initialement signé l’interdiction. Avec pour résultat que le camp progressiste lui-même se déchire, sur cette question et sur bien d’autres, avec d’un côté Hollerich et McElroy et de l’autres Walter Kasper, adversaire historique de Joseph Ratzinger en théologie, et Arthur Roche, Préfet du Dicastère pour le culte divin et ennemi implacable de l’ancienne messe en latin, tous deux toujours plus critiques des excès des novateurs, parce que « on ne peut pas réinventer l’Église » au risque de « tomber dans un schisme ».

    Certes, sur le plan de la communication, les novateurs occupent le devant de la scène. Ils récitent une leçon rédigée pour eux depuis l’extérieur par le « politiquement correct » séculier, qui le leur rend bien. Mais ensuite quand, au sein de l’Église, on va au fond des choses, on découvre que les novateurs sont loin d’être majoritaires, même en Europe.

    Fin mars, l’élection du nouveau président de la Commission des épiscopats de l’Union européenne en a surpris plus d’un. Le président sortant était le cardinal Hollerich, avec en lice pour lui succéder Antoine Hérouard, l’archevêque de Dijon, l’homme de confiance du Pape, qui l’avait déjà utilisé pour inspecter et mettre sous tutelle un diocèse d’orientation traditionnaliste, celui de Fréjus-Toulon, ainsi que le sanctuaire marial de Lourdes.

    Et c’est pourtant l’italien Mariano Crociata, qui a été élu, l’évêque de Latina, mis au placard par le Pape François depuis le début de son pontificat pour le punir de la manière dont il avait joué son précédent rôle de secrétaire général de la Conférence épiscopale italienne, jugée par le Pape comme trop sourde à ses attentes. Une véritable claque qui n’a pas fini de faire parler d’elle, vu comment, au cours de l’audience qu’il a accordée à la Commission après le vote, François s’est montré glacial avec le nouvel élu Crociata et au contraire chaleureux pour manifester sa « reconnaissance » à tout ce qu’avait fait son prédécesseur Hollerich qui « ne s’arrête jamais, jamais ! ».

    Le vote des évêques d’Europe de l’Est aura certainement pesé en faveur de Crociata. Mais le rôle des évêques de Scandinavie a été tout aussi déterminant, eux qui avaient adressé une lettre à leurs fidèles sur la question de la sexualité, diffusée le cinquième dimanche de Carême, et qui a eu un grand écho dans le monde entier par la nouveauté de son langage et la solidité de son contenu, parfaitement en ligne avec l’anthropologie biblique et avec la doctrine catholique qui en dérive, et donc opposée aux thèses d’Hollerich et consorts. Dans sa recension pour le quotidien laïc « Domani », Giovanni Maria Vian, ex-directeur de « L’Osservatore Romano » et professeur de littérature chrétienne antique, a reconnu dans cette lettre de la petite catholicité scandinave le fruit bénéfique « de ces minorités créatives présentes dans nos sociétés sécularisées, comme l’avait déjà prédit il y a plus d’un siècle le jeune Joseph Ratzinger ».

    Autrement dit, rien ne laisse présager que le successeur de François puisse être un Hollerich ou un autre personnage du cercle papal. Le cardinal sino-philippin Luis Antonio Gokim Tagle, plusieurs fois cité comme papable, est depuis longtemps hors-jeu, tombé en disgrâce aux yeux de Bergoglio lui-même.

    Mais ce sont surtout les « processus » confus mis en branle par le pontife actuel, avec l’actuel désordre doctrinal et pratique croissant qui en découle qui mine l’élection d’un successeur susceptible de poursuivre la même route.

    L’échec de la réforme de la Curie, qui éclate au grand jour avec le procès sur les malversations de Londres, rendent chaque jour plus évident que le pape savait tout et approuvait tout, et l’accumulation des revers en politique internationale, de la Russie au Nicaragua en passant par la Chine – qui a même imposé ces derniers jours « son » évêque de Shanghai sans même consulter Rome, au mépris de cet accord tant vanté -, participent également à ce désordre, inexorablement destiné à produire, lorsqu’on arrivera au changement de pontificat, la volonté de marquer un tournant décisif, dans le chef d’une grande partie du collège des cardinaux, y compris dans les rangs de ceux qui ont été nommés par François.

    Sans parler du malaise et des critiques suscité par les coups dans l’eau dans la lutte contre le fléau des abus sexuels : du cas du jésuite Marko Ivan Rupnik, toujours protégé par le pape en dépit de l’extrême gravité des faits qui ont été démontrés, à celui de la démission d’un autre jésuite, Hans Zollner, de la commission pour la prévention des abus, pour manifester son mécontentement de la manière dont elle fonctionnait, alors qu’il était la cheville ouvrière de cette commission voulue et créée par François.

    Au beau milieu de toute cette confusion, une candidature se détachait bien de la liste des successeurs potentiels, celle du cardinal Matteo Zuppi, archevêque de Bologne et président de la Conférence épiscopale italienne.

    On voyait en lui l’homme capable de poursuivre le chemin commencé par François de manière plus amicale et ordonnée, moins monocratique et sans l’alternance permanente d’ouvertures et de fermetures qui caractérise le pontificat actuel. Pour le soutenir dans la route qui mène au conclave, Zuppi peut compter sur le formidable lobby de la Communauté Sant’Egidio, dont il est un membre historique. Aussi bien la Communauté que lui-même ont toujours évité avec soin de prendre clairement position sur les questions controversées telles que l’homosexualité, le clergé marié, les femmes-prêtres, la démocratie dans l’Église, la guerre en Ukraine, ce qui a eu pour effet de leur valoir un certain consensus parmi les cardinaux plus modérés. Le fondateur et chef incontesté de la Communauté, Andrea Riccardi, historien de l’Église, va même jusqu’à se garder de poser des jugements entièrement positifs sur le pontificat et sur la personne du pape Bergoglio.

    Cependant, ces derniers jours, la loquacité de Zuppi – à l’occasion d’un déluge d’interviews à l’imitation de François qui est encore plus loquace que lui – n’a fait que rendre plus évidente l’ambigüité sur laquelle il navigue. Certains l’ont même comparé à Zelig, le personnage caméléonesque inventé par Woody Allen, applaudi par tous sans jamais déranger personne. Trop peu pour lier et pour délier, sur la terre comme au ciel.