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  • Quel Pape pour quelle Eglise ?

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    Lu dans « La Libre » ce manifeste signé par le Doyen du Chapitre cathédral de Liège, Armand Beauduin et consorts :

    « Election papale. Le Pape se retire. La décision de Benoît XVI, à quelques exceptions près, a fait l’unanimité. On en a dit l’humilité, le courage et surtout le réalisme. Pour le peuple chrétien, l’élection d’un nouveau Pape est l’occasion de s’interroger sur l’Eglise qu’il souhaite et d’exprimer ses aspirations. Pour relever les défis actuels de l’Eglise et plus encore ceux de la société où il est appelé à témoigner de l’Evangile, le peuple chrétien souhaite que l’homme qui la représentera aux yeux du monde ait le regard tourné vers l’avenir. Le monde est entré dans une nouvelle ère. Les jeunes générations en témoignent. Partout, on prend conscience qu’une manière renouvelée de vivre et de proposer l’Evangile s’impose. Mais cela ne se fera pas dans nos sociétés sans une condition indispensable : une Eglise plus diverse, plurielle sur le plan des formes d’expression et de compréhension du message originel, adaptées aux circonstances et aux cultures locales. D’où l’urgence prioritaire dans l’Eglise d’aujourd’hui de desserrer les liens de la centralisation que la plupart des chrétiens et des responsables eux-mêmes s’accordent à reconnaître comme excessive. Cela supposerait des réformes attendues depuis des décennies, notamment une vraie réforme de la Curie (les ministères du Vatican), que le pape Paul VI avait tentée sans y parvenir. Que soit pleinement reconnue l’autorité des assemblées régionales et diocésaines. Que la procédure de nomination des évêques soit rendue aux diocèses et aux régions ecclésiastiques, quitte à demander le placet de l’évêque de Rome. Que les synodes, conseils, assemblées ne soient pas réduits à n’être que "consultatifs" mais que la fidélité à l’Evangile et la communion ecclésiale trouvent aussi à se vivre dans des procédures démocratiques. Depuis le XIe siècle, les canonistes romains ont concentré progressivement le pouvoir entre les mains de l’évêque de Rome. Que le droit canon s’accorde aux perspectives ouvertes par le concile Vatican II et comble son retard à cet égard. Les communautés chrétiennes, depuis le concile, ont considérablement mûri au contact des Ecritures. Elles sont confrontées aujourd’hui aux mêmes défis que la société : le défi écologique, le dialogue interreligieux et interconvictionnel, le scandale des pauvretés, etc. Face à ces défis, on peut faire confiance au "sens de la foi du peuple de Dieu tout entier", dont le concile Vatican II a parlé ( LG 12), pour qu’il trouve sa voie et fasse entendre l’Evangile. Des attentes, à cet égard, se font jour un peu partout dans les communautés vivantes. Elles se manifestent notamment lorsque, en fonction de leurs besoins, ces communautés prennent des initiatives inédites, s’organisent à partir de leurs propres ressources et expriment, par exemple, leur souhait de proposer à l’ordination des personnes mariées ou bien encore d’ouvrir les diverses charges ministérielles aux femmes. Laissons les communautés locales et régionales trouver des solutions à leurs problèmes d’organisation. Les tentatives qui n’ont pas d’avenir tomberont d’elles-mêmes. Et laissons les théologiens et théologiennes, plus nombreuses aujourd’hui, chercher librement des chemins nouveaux pour que la "bonne nouvelle" puisse être mieux accueillie par nos contemporains. Signataires : Armand BEAUDUIN, Ignace BERTEN, Catherine CHEVALIER, Etienne CHOMÉ, Paul DE CLERCK, Bernard DE GUCHTENEERE, Alice DERMIENCE, Eddy ERNENS, , Gregorio FERRERAS, Camille FOCANT, André FOSSION, Alain GODET, Omer HENRIVAUX, Jean-Philippe KAEFER, Brigitte LAURENT, Dominique MARTENS, Etienne MAYENCE, Jacques SCHEUER, Paul TIHON, Thierry TILQUIN, Bernard VAN MEENEN, Jacques VERMEYLEN, Michel VINCENT, Bernadette WIAME. Cette déclaration a été rédigée à l’initiative de membres de la section belge francophone de l’AETC (Association européenne de théologie catholique - http://www.eurotheo.eu) et proposée à la cosignature de théologiens et théologiennes de Belgique francophone.

    Référence: http://www.lalibre.be/debats/opinions/article/801074/quel-pape-pour-quelle-eglise.html

    En avril 2009, sous la signature  du Vicaire Général du diocèse de Liège Alphonse Borras, André Fossion, Ignace Berten et alii, un « collectif » de théologiens belges se réclamant d’une « Association Européenne de Théologie Catholique (AETC) » avait publié dans la « Libre » une carte blanche intitulée Que faites-vous encore dans cette Eglise ? se désolant des initiatives de Benoît XVI et dénonçant le divorce « mortifère » entre les idéaux de liberté du monde moderne et l’Eglise catholique romaine

    Le même « collectif » a donc de nouveau les honneurs de « La Libre », ce 5 mars 2013. Les signatures sont à peu près les mêmes, à quelques exceptions près : celle d’Alphonse Borras a disparu (réserve oblige, s’il est sur la « terna » pour succéder à Mgr Jousten ?) mais on y trouve, à la première place, le doyen du chapitre cathédral de Liège, Armand Beauduin, ancien directeur général du SeGEC (secrétariat général de l’enseignement catholique). Cette fois, on se félicite de la démission de Benoît XVI, qualifiée d’acte réaliste, humble et courageux, pour mieux resservir ensuite la panoplie des réformes de structures attendues par les représentants auto-proclamés de « la base ».

     Chanson connue! Mais, comme l’a justement remarqué (ici Que faut-il attendre du prochain Pape? ) le chanoine Eric de Beukelaer, Curé-Doyen de Liège Centre, la question est de savoir si l’eau ne passe plus parce que les canalisations sont bouchées ou s’il y a encore de l’eau dans les canalisations. Dans l’Europe postmoderne, le trésor de la foi en un Christ crucifié – « scandale pour les juifs, folie pour les peuples » (1 Cor 1, 23) – n’est plus de l’ordre de l’évidence culturelle. Pour le répandre, il faut s’en laisser pétrir et accepter de parfois vivre à contre-courant de l’opinion commune.  Le slogan «  adaptez l’Eglise aux temps et la foi se renouvellera » est illusoire et même dangereux. Au contraire : « Vivez de l’Esprit et l’Eglise se régénérera »…

    Voir aussi sur ce chapitre notre « post » du 19 février dernier :  Quand le microcosme s'agite

  • Belgique :la Société médicale belge de saint Luc monte au créneau

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    ROME, 4 mars 2013 (Zenit.org) - La Société médicale belge de saint Luc adresse une motion contre « la banalisation de la mort » alors que sont en cours au gouvernement les débats concernant l’extension de la loi sur l’euthanasie envers les enfants et les personnes en état de démence.  

    Dans un message publié sur le site de la fédération internationale des associations de médecins catholiques (FIAMC), le Dr Paul Deschepper, président d’honneur de la Société médicale belge de saint Luc, dénonce une « interprétation molle » de la loi actuelle sur l’euthanasie, « aucun cas n’ayant été retenu comme non conforme aux exigences de la loi ».

    « La notion de qualité de vie est une notion extrêmement subjective », fait observer la Société, qui s’inquiète des « dérapages » qui suivraient l’extension de la loi : « on ne promulgue pas des lois pour de grandes exceptions », rappelle le texte.

    Motion contre la banalisation de la mort en Belgique

    La Société médicale belge de saint Luc asbl. veut exprimer son point de vue concernant la discussion au Sénat belge sur l’extension de la loi sur l’euthanasie envers les enfants et les personnes en état de démence. La prédiction que la loi sur l’euthanasie du mois de mai 2002 nous amènerait sur une pente glissante quand on renonce au commandement “Tu ne tueras pas” se confirme: l’opinion publique et les responsables politiques désirent une extension de la loi sur l’euthanasie pour les enfants et les personnes en état de démence. Les médias y collaborent activement.

    Après dix ans d’application de la loi sur l’euthanasie, aucun cas n’a été retenu comme non conforme aux exigences de la loi***, preuve d’une interprétation molle de cette loi.

    Ceci a été prouvé par surcroît en janvier 2013 par l’euthanasie des jumeaux sourds- muets Verbessem.

    On a l’intention d’étendre les semaines prochaines cette loi vers les enfants et les personnes en état de démence. Allons-nous déraper vers des situations où un adolescent avec un diabète du type I trouve à un certain moment que sa qualité de vie devient insuffisante et qu’il puisse demander une euthanasie?

    On ne conçoit pas que l’autodétermination ne peut pas évoluer vers un déterminisme extrême de la personne !

    La notion de qualité de vie est une notion extrêmement subjective. Il y a quelques mois, nous puissions voir à la VRT (télévision flamande) comment des malades atteints de la maladie de Alzheimer s’amusaient agréablement entre eux, pour eux la qualité de vie avait une toute autre expression.

    Le fait qu’en Hollande (avec 16 millions d’habitants) nul cas d’euthanasie d’enfants n’a été signalé les deux dernières années, prouve que cette loi est inutile, on ne promulgue pas des lois pour de grandes exceptions !

    Est-ce qu’on ne conçoit pas que nous ne pouvons pas évoluer vers une situation dans le genre : « vous demandez, nous tournons ! »

    Au nom de la Société Médicale belge de Saint Luc : Dr. Paul Deschepper, président d’honneur, 3 mars 2013 »

    Rappelons que le  Président en exercice de la Société Médicale Belge Saint-Luc, le  Pr. Bernard Ars, sera tout prochainement l’invité du groupe éthique sociale affilié à l’Union des étudiants catholiques de Liège : avec le nouveau Doyen de la Faculté de Médecine de l’Ulg, le Pr. Vincent d’Orio, et le Pr. Paolo Simoni, membre de cette même Faculté, il participera le mardi 19 mars prochain à une table ronde que le cercle étudiant précité organise sur le thème « Les droits de l’homme au défi des progrès scientifiques et médicaux ». Cette manifestation aura lieu à 18h. dans le bâtiment du rectorat de l’université de Liège, place du XX août, 7, 1er étage (salle des professeurs). Parcours fléché. Ouvert à tous.

    Inscription préalable obligatoire par tél. au numéro 04.344.10.89 ou e-mail : info@ethiquesociale.org . Renseignements aux mêmes adresses ou sur le site internet : www.ethiquesociale.org

  • Un pape québécois ?

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    a8b7e220495ba2ebe8d31b66c23e.jpgLe grand quotidien d’information montréalais « Le Devoir » donne la mesure de l'hostilité des faiseurs d’opinion sur ce « papabile » que l’on dit proche de Benoit XVI :

    Monseigneur Marc Ouellet a été nommé cardinal par le pape Jean-Paul II en 2003.

    Le cardinal Marc Ouellet incarne bien le dicton voulant que nul n’est prophète en son pays. Ainsi, à l’heure où les médias du monde entier le positionnent tout en haut de la liste des papabile pouvant succéder à Benoit XVI, le souvenir de son passage controversé à l’archevêché de Québec entre 2003 et 2010 fait sourciller plusieurs observateurs québécois. Retour en arrière.

    Il y a eu un vibrant plaidoyer pour le retour à l’enseignement religieux à l’école. La construction d’un confessionnal en verre à la basilique de Québec. Une prise de position sans équivoque contre l’avortement, même en cas de viol. Des dissensions avec les prêtres et les évêques du Québec. Il a choqué, il a dérangé : le septennat québécois de Marc Ouellet a eu les apparences d’un véritable chapelet de difficultés, qui font douter certains de ses aptitudes à diriger l’Église universelle.

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  • De Jean-Paul II à Benoît XVI : le point de vue de Chantal Delsol

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    « Un pape intellectuel :

     À  la fin du XXe siècle, nous avions à nous débarrasser du fléau communiste. Le choix d’un pape polonais a été bienvenu. Cet homme, comme on pouvait attendre d’un Polonais, était un soldat fervent, brave et joyeux. Il a contribué largement à nous débarrasser du fléau, et il a réuni la jeunesse en lui disant : maintenant que cela est passé, vous n’aurez plus peur de rien. Mais les temps qui s’ouvrent ensuite doivent faire face à d’autres tragédies. Le temps de la chrétienté est en train de passer. Cela ne veut pas dire que le christianisme s’effondre ou s’efface, ou plutôt, c’est plus compliqué que cela. Car le christianisme reste bien vivace dans d’autres continents, où même il se développe. Mais la chrétienté indique des terres, des pays, des sociétés, où le christianisme inspire la culture commune, où la morale générale est d’obédience chrétienne, où les lois répondent aux principes chrétiens, où la politique, l’économie, les mœurs sont influencées par l’Évangile. Cela ne signifie pas des théocraties. Les deux glaives restent séparés mais la tonalité des mœurs est chrétienne : par exemple, ce sont des sociétés où l’on ne jette pas dans l’Achéron les enfants surnuméraires. C’est bien cela qui est en train de se passer. Aussi un pape intellectuel, capable d’écrire sur la raison et la foi, sur le relativisme et le nihilisme, était-il le bienvenu. Son influence restera marquante, car le processus est loin encore de son achèvement ».

     Extrait du mensuel « La Nef », n0 246, mars 2013, p.25

    Chantal DELSOL, est delsol1.jpgprofesseur de philosophie politique à l’université de Paris-Est, et membre de l’Institut. Son essai remarqué sur « l’âge du renoncement » (Editions du Cerf, 2011) est encore dans toutes les mémoires. Elle sera l’invitée de l’Union des Etudiants Catholiques à l’Université de Liège le mardi 21 mai prochain : (bâtiment du rectorat, place du XX août, 7, 1er étage salle des professeurs) pour un lunch-débat  (à partir de 18h) sur le thème du mythe des droits de l’homme confrontés à la diversité culturelle. Plus de détails ici : www.ethiquesociale.org

  • Election pontificale: Les tradis ont aussi leur préféré

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    Dans les “matinales” du site de “La Vie”, Natalia Trouiller braque le projecteur sur Albert Malcolm Ranjith:

    “S'il est bien un domaine où le prochain pape est attendu, c'est celui de la réforme de la Curie. Or, dans les différentes listes de papabili que sortent les vaticanistes depuis quelques jours, il est un cardinal sur lequel beaucoup s'accordent, et pas seulement parce qu'il représente la possibilité d'un pape non européen: il s'agit du cardinal Albert Malcolm Ranjith Patabendige Don, archevêque de Colombo (Sri-Lanka) depuis 2009, créé cardinal en 2010. "Extrêmement populaire dans l'aile la plus orthodoxe de l'Eglise, le cardinal Ranjith remplit de nombreuses conditions nécessaires pour être pape", écrit le quotidien sri-lankais The Island. "Connu pour sa sainteté personnelle et ses capacités administratives, il est aussi un diplomate expert du Vatican, qui a servi dans de nombreuses villes à travers le monde. Grandement fidèle au pape Benoît XVI, il a aussi passé du temps dans la Curie romaine comme numéro deux dans le 'ministère' du Vatican sur la liturgie".

    C'est en effet ses talents d'organisateur et d'administrateur qui ont fait la réputation de cet homme de 65 ans: "Depuis qu'il a pris la direction de l'Église catholique [au Sri Lanka], le cardinal Malcolm Ranjith a veillé à ce que ses ressources soient utilisées efficacement. La rationalisation des nombreux groupes autonomes au sein de l'église, la collecte de fonds pour le renforcement des institutions, la vente de biens immobiliers pour financer les activités ecclésiales sont toujours des tâches difficiles et controversées. Cela a provoqué des ulcères d'estomac chez certains, mais dans l'ensemble, ceux qui profitent de la situation sur le terrain sont impressionnés et reconnaissants des changements qui s'opèrent. Ils ont le sentiment que les ressources provenant tant du gouvernement sri-lankais que de la communauté internationale sont devenues plus disponibles sous l'intendance du cardinal que par le passé".

    Le vaticaniste John Allen juge Ranjith comme une option "plus convaincante" que son challenger asiatique Luis Antonio Tagle, de dix ans son cadet et "grand vainqueur au buzzomètre" médiatique. Il revient également sur son conservatisme liturgique: "[Entre 2004 et 2008,] Ranjith est devenu quelque chose comme la bête noire des progressistes liturgiques. Il a critiqué la communion dans la main, en disant qu'elle n'était pas envisagé par le Concile Vatican II (1962-65) et ne s'est répandue qu'après son 'introduction illégitime' dans certains pays. Lorsque Benoît XVI a autorisé une plus large célébration de l'ancienne messe latine en 2007, Ranjith a ouvertement fustigé les évêques qui ne se conformaient pas rapidement à sa mise en œuvre, les accusant de 'désobéissance'... et même de 'révolte' contre le pape".

    Sur Directmatin.fr, on loue ses qualités d'homme proche de ses contemporains. "Il est populaire et proche du terrain: c'est toute la force du cardinal Ranjith. S'il connaît parfaitement les couloirs feutrés du Vatican, il s'est également frotté, notamment quand il était jeune prêtre, aux problématiques contemporaines les plus criantes - développement, alphabétisation - ce qui lui a valu une réelle popularité. Nonce apostolique ("ambassadeur" du Vatican) en Indonésie et au Timor Oriental, il s'était dépensé sans compter en faveur des victimes du Tsunami de décembre 2004. Il est ouvert au monde: l'atout n'est pas mince lorsque la charge pontificale exige désormais de nombreux voyages sous toutes les lattitudes, le cardinal Ranjith parle dix langues : le cingalais, le tamoul, l'anglais, l'italien, l'allemand, le français, l'espagnol, l'hébreu, le grec et le latin. Au cours de son ministère, il a su montrer ses talents diplomatiques, notamment dans la défense des minorités chrétiennes persécutées. Partisan du dialogue interreligieux, il l'a concrètement mis en oeuvre au Sri Lanka avec les bouddhistes, les hindous et les musulmans".”

    Ici: Albert Malcolm Ranjith, l'option administrative

     

  • Bonne nouvelle : nous sommes sexués !

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    Mgr Olivier de Germay sur le site web du diocèse d’Ajaccio : des propos aujourd’hui inconvenants  et inaudibles ?

    « Dans le cadre des débats de société qui encadrent la thématique du "mariage pour tous", Monseigneur de Germay revient sur la grande richesse de l’anthroplogie humaine. Ce qui était évidence nécessite à présent des éclairages où l’Eglise a beaucoup à dire.

    Fille/garçon, homme/femme… Selon certains, ces différences sont avant tout source de préjugés et d’inégalités. On sait d’ailleurs maintenant que les femmes peuvent (presque) tout faire comme les hommes, et inversement. Mais alors, n’aurait-il pas mieux valu que nous soyons tous du même sexe ?

    « Dieu créa l’Homme à son image, homme et femme il les créa » (Gn1,27). Vous êtes-vous déjà demandés pourquoi ? Pourquoi Dieu a-t-il voulu cette différence ? Et pourquoi est-ce la seule différence dont il est question dans la première « définition » de l’être humain ? La réponse qui nous vient spontanément à l’esprit est celle de la fécondité : cette différence est finalisée par le fait de pouvoir engendrer, comme l’indique d’ailleurs le verset suivant : « soyez féconds, multipliez » (Gn1,28). Mais si c’était la seule raison, ce ne serait qu’une question technique, et après tout, Dieu aurait pu nous faire hermaphrodite, c’est-à-dire à la fois mâle et femelle.

    Le but de la différence sexuelle ? L’unité !

    La réponse est à chercher un peu plus loin dans le livre de la Genèse : « l’homme quittera son père et sa mère, il s’attachera à sa femme, et tous deux ne feront plus qu’un » (Gn2,24). Le but de cette différence est l’unité. Mais de quelle unité s’agit-il ? Celle qui existe en Dieu lui-même puisque l’être humain est à l’image de Dieu : « Dieu créa l’Homme à son image, homme et femme il les créa ».

    On comprend alors cette chose extraordinaire : l’union de l’homme et de la femme est à l’image de l’union qui existe entre les trois Personnes divines, le Père, le Fils et le Saint-Esprit ! Autrement dit, s’il vous parait difficile d’imaginer la communion qui existe au sein de la Trinité, pensez à un homme et une femme qui s’aiment au point de ne faire plus qu’un et de donner la vie à un troisième. Ce n’est certes pas la même chose, mais il y a une profonde analogie entre les deux.

    Cela a pour nous d’immenses conséquences ; j’en évoque simplement deux.

    La première concerne les « caractéristiques » d’un amour conjugal conforme au projet de Dieu. Pour ressembler à Dieu, cette union doit être fondée sur l’altérité (les Personnes divines ne sont pas identiques), sur l’amour (Dieu est Amour), un amour fidèle (Dieu est toujours fidèle), indissoluble (Dieu ne reprend jamais ce qu’il a donné), et ouvert à la vie (en Dieu l’amour est créateur).

    Seul pour réaliser l’humanité ? Impossible !

    La deuxième concerne le sens profond de la sexualité humaine. Que signifie pour nous le fait d’être sexués ? Il nous rappelle tout d’abord qu’aucun de nous ne peut, à lui tout seul, réaliser l’humanité. Nous sommes homme ou femme mais pas les deux. Plus fondamentalement, le fait d’être sexués nous dit que nous sommes des êtres de relation, en attente d’une rencontre.

    Nous ne pourrons nous accomplir que dans la communion : « il n’est pas bon que l’homme soit seul » (Gn2,18). Celui qui se consacre dans le célibat est-il alors un frustré ? Non, car en expérimentant combien Dieu peut combler un cœur, il nous dit que, si le mariage semble être la forme de communion la plus forte que nous pouvons vivre ici-bas, il n’est finalement que le prototype d’une autre communion, celle que nous connaitrons si nous sommes sauvés : l’éternelle étreinte d’amour qui nous unira à Dieu et qui sera la source de notre communion avec ceux que nous aurons aimés ici-bas.

    Les hommes et le rouge à lèvre. Quel progrès ?

    Récemment, la loi sur le « mariage homosexuel » a été votée à l’Assemblée, aujourd’hui à la radio, j’entendais vanter les mérites des hommes mettant du rouge à lèvres…, demain, on enseignera dans les écoles qu’il faut « déconstruire les stéréotypes liés au sexe » et que donc une petite fille doit jouer avec des jouets de garçon et inversement.

    Et nous, nous voulons dire au monde que c’est une vraie joie d’assumer sa masculinité ou sa féminité ; nous voulons dire que le fait d’être sexués n’est ni un accident ni une limite mais plutôt un appel à sortir de notre ego pour nous tourner vers l’autre dans son altérité. Nous voulons annoncer cette bonne nouvelle : notre corps sexué est le signe de notre vocation à l’amour divin ! Malgré nos limites et nos failles, nos aspirations à l’amour parfait pourront - grâce à Dieu - être comblées.

    + Olivier de Germay Evêque d’Ajaccio

     

    Ici : Bonne nouvelle : nous sommes sexués !

  • Philippe Maxence : le prochain Pape devra être totalement libre

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    Lu sur « Riposte Catholique » :

    Rédacteur en chef de L’Homme Nouveau et auteur talentueux, Philippe Maxence a livré une analyse très fine du pontificat qui s’achève et tracé quelques perspectives de celui qui va bientôt commencer au quotidien Direct Matin. Après le combat contre le relativisme de Benoît XVI, le prochain pape aura à se colleter au laïcisme militant. À lire et à ruminer…

    Les dernières interventions de Benoît XVI, en particulier la cérémonie de l’Angélus célébrée mercredi, permettent-elles de mieux comprendre les raisons de sa renonciation ?

    Il me semble qu’il faut distinguer deux aspects dans les propos de Benoît XVI depuis l’annonce publique de sa renonciation. Le premier a consisté à indiquer qu’il agissait, non seulement en conformité avec sa conscience, mais aussi en pleine conscience. Il a clairement montré qu’il posait un acte libre et mûrement réfléchi. Aspect capital pour la validité de son choix. Deuxièmement, il a exprimé la raison immédiate de son départ – le déclin de ses forces et le jugement qu’il fait de son incapacité à assumer le ministère pétrinien – en l’élargissant peu à peu aux raisons même de cette incapacité : à savoir les dangers très forts qui pèsent actuellement sur l’Église et face auxquels il estime qu’il faut un pape plus vigoureux.

    Benoît XVI a déclaré mercredi que « Dieu ne laissera pas couler son Église ». En creux, ne sous-entend-il pas que l’Église connaît un naufrage aujourd’hui  ?

    Il le dit même explicitement en faisant référence à la tempête sur le lac de Galilée. Là aussi, le risque de “naufrage” est double, voire triple. Il y a d’abord les attaques extérieures. Nous sommes en train de passer d’une époque de relativisme absolu à celle d’un laïcisme agressif et militant. Comme pour Pie XI sous Mussolini on risque de réentendre sous les balcons de Saint-Pierre les cris de « À bas le Pape », sans même parler du sort subi par Pie IX.

    Mais plus grave est certainement la crise qui continue à l’intérieur de l’Église. Certes, Jean-Paul II et Benoît XVI ont amorcé le redressement. Mais celui-ci est loin d’être achevé. Il y a une crise de la foi au sein même de ceux qui se déclarent catholiques, qui ignorent souvent qu’ils sont en fait dans un état d’hérésie latent. D’où d’ailleurs l’Année de la foi, le retour aux fondamentaux et à la doctrine, voulue par Benoît XVI. Certains évêques, prêtres et laïcs, dits progressistes, sont également dans un état de schisme non dit qui pourrait aller jusqu’à la rupture explicite. Le relativisme ici ne vient pas de l’extérieur mais il est revendiqué de l’intérieur.

    Enfin, si au début de son pontificat, Benoît XVI avait demandé la prière des catholiques pour qu’on le préserve des loups, force est de constater que certains d’entre eux campent toujours au cœur même de Rome, empêchant le gouvernement effectif de l’Église. On l’a encore vu avec les épisodes à répétition touchant le règlement de la situation de la Fraternité Saint-Pie X qui aurait dû s’effectuer sous ce pontificat. D’une certaine manière, Benoît XVI n’a pas osé ou n’a pas pu se confronter à ces deux derniers aspects de la crise.

    Sous quelle forme peut-il encore exercer son influence ?

    Au risque de choquer, j’espère qu’il l’exercera principalement sous la forme de la prière et du sacrifice, comme il l’a d’ailleurs laissé entendre lors de la dernière audience de ce mercredi. Sa référence à saint Benoît est explicite. Ne rien préférer à l’œuvre de Dieu, c’est-à-dire à la prière, dit le patriarche des moines d’Occident. Il est capital que le prochain pape soit totalement libre, pratiquement et moralement, d’exercer sa tâche.

    La renonciation de Benoît XVI a été massivement interprétée comme un signe de “modernité” et d’“humilité”. N’est-ce pas une lecture réductrice d’une décision qui obéit à des ressorts plus profonds ?

    Un signe d’humilité certainement car c’est l’une des caractéristiques profondes de cet homme, rendant caduques depuis longtemps les images-slogans de “Panzer-cardinal”. Modernité, tout dépend ce que l’on entend par là. Il existe un catalogue des erreurs modernes condamnées par l’Église, laquelle se méfie très largement de la modernité philosophique. L’œuvre de restauration des liens entre foi et raison, tenté par Benoît XVI, est la face positive de cette méfiance. Mais il y a effectivement quelque chose de plus profond, incompréhensible à nos yeux, parce que justement antimoderne. Le pape a pu poser cet acte parce qu’il est le souverain pontife, souverain absolu et qu’il ne rend de comptes qu’à Dieu. Il ne démissionne pas ; il renonce ; il abdique. Et, enfin, il croit que l’Église continuera comme l’Histoire le montre depuis 2000 ans et comme la foi le lui dit. Les scintillements des caméras et le bruit de la rue auront disparu depuis longtemps que l’Église annoncera toujours le Christ.

    Réf.: POSTED  BY RÉDACTION SUMMORUM PONTIFICUM IN EGLISE UNIVERSELLEEN UNE AVEC 3 COMMENTAIRES

     

  • Le primat d'Ecosse démissionne... et présente ses excuses (mise à jour 3.3)

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    Nous avions relayé un article de Radio Vatican (ci-dessous) annonçant la démission du cardinal O'Brien. Ce dimanche, on apprend qu'il a reconnu des manquements et présenté ses excuses. On s'abstiendra ici de faire des commentaires mais on peut se demander tout de même comment quelqu'un traînant derrière soi un passé aussi compromettant a pu accepter de telles responsabilités et de coiffer le chapeau de cardinal...

    Radio Vatican (25 février) : Démission du Cardinal O'Brien, chef de l'Eglise écossaise

    Le cardinal Keith O'Brien, chef de l'Eglise catholique d'Ecosse, qui devait participer au conclave chargé d'élire le nouveau pape, a démissionné juste avant d'accomplir 75 ans.

    Un communiqué du Vatican déclare : "Le Saint-Père a accepté le 18 février la démission de son éminence le cardinal O'Brien de la gouvernance pastorale de l'archidiocèse de Saint Andrews et Edimbourg (Ecosse), en conformité avec l'article 401, paragraphe 1 du Code de Droit Canon". 

    Le Cardinal Keith O'Brien a confirmé que sa démission avait effet immédiat et il a confirmé qu'il ne participerait pas au Conclave, en précisant:" Je veux éviter que l'attention des médias à Rome se concentre sur moi. Mais plutôt sur le pape Benoît XVI et sur son successeur".

    " Si je regarde les années de mon ministère, a-t-il ajouté, je remercie Dieu pour toutes les bonnes choses que j'ai pu accomplir. Pour mes échecs, je m'excuse auprès de tous ceux que je pu offenser".

    Keith O'Brien avait annoncé en novembre qu'il comptait démissionner de son poste d'archevêque de Saint Andrews et Edimbourg en mars 2013, à l'occasion de son 75e anniversaire. Mais "le Saint-Père a désormais décidé que ma démission prendrait effet aujourd'hui, le 25 février 2013", a déclaré le cardinal dans un communiqué.

    Le Cardinal O'Brien est accusé par trois prêtres et un ancien prêtre de comportement indécent, selon le journal britannique The Observer. Il conteste ces allégations qui ont été transmises à Rome une semaine avant l'annonce de la renonciation de Benoît XVI, le 11 février.

  • Sur les écrans (3.3)

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  • Papabile : Robert Sarah est le favori de Mgr Dagens... et des bookmakers londoniens

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    Lu dans le Journal du Dimanche :

    « INTERVIEW - Mgr Claude Dagens, évêque d’Angoulême et membre de l’Académie française (*), connaît très bien le cardinal Guinéen Robert Sarah. Mais se refuse à tout pronostic tant "les tribus du Vatican" sont impénétrables. Extraits.

    110111_card_sarah.jpgRobert Sarah est-il, à vos yeux, un candidat solide au fauteuil de saint Pierre?
    En tout cas, mon cœur se porte vers lui! Il représente un candidat réaliste, tant ses qualités sont évidentes. Non seulement il est africain, mais il a une expérience pastorale du monde et de la présence chrétienne dans des régions où il y a des défis à relever, comme la Chine et le Vietnam, et il connaît bien l’Europe. Au-delà de cette dimension internationale, son regard est celui d’un homme issu d’une famille pauvre. Enfin, et je peux en témoigner?: il n’est pas carriériste. Dans les circonstances actuelles au Vatican, c’est une qualité considérable! Car parmi les cardinaux, vous n’en trouverez pas beaucoup.

    Qu’apporterait l’élection d’un pape africain et noir?
    Une soutane blanche sur un visage noir, ce serait magnifique! Mais pour nous, catholiques, la nationalité du pape est secondaire. Nous sommes liés à toutes les nations du monde. L’important, c’est l’homme. Je prie donc pour Robert Sarah, même s’il doit trembler en ce moment face à l’ampleur de la charge éventuelle.

    «Quand l’Église fonctionne comme des tribus qui s’ignorent ou se détestent, rien ne marche.»

    Quels sont les défis que devra affronter le prochain pape?
    Vivre l’Évangile du Christ. Mettre en œuvre la vérité et l’amour de Dieu, d’une manière résolue, solidaire, courageuse. Il faut encourager les évêques à ne pas avoir peur. À oser manifester la foi et la vitalité chrétiennes au milieu des difficultés. Benoît XVI a été admirable pour recentrer l’Église sur la foi, la charité et la prière. Mais il a été très mal entouré… et très seul.

    Jeudi, dans votre homélie, vous faisiez allusion à ces luttes intestines, comparant le prochain conclave à la passion du Christ, faite "d’événements violents"…
    L’atmosphère à Rome, je le sais de source sûre, est très troublée ces jours-ci. Très violente. Le renoncement de Benoît XVI a laissé les cardinaux pantois. Ils ne savent pas comment affronter cette situation. Ils sont dépassés. Il règne une logique de cour à Rome. Le Vatican, c’est quinze villages avec différentes tribus. Quand l’Église fonctionne comme des tribus qui s’ignorent ou se détestent, rien ne marche. C’est cela qui a engendré la corruption.

    Réf. :"Le cardinal Robert Sarah est un homme admirable

    (*) Mgr Claude Dagens a publié Souci du monde et appels de Dieu, aux éditions Fallois.