A titre personnel, voici la réponse que j'adresse à Thierry Peltier (Lettre ouverte à l'abbé Grosjean et à ceux qui le suivent) :
Cher Monsieur,
Je me retrouve assez bien dans votre profil (père et grand-père, ancien enseignant - y compris de religion -) et nous partageons apparemment ce souci de vivre en cohérence avec la foi qui nous anime.
Vous interpellez l’abbé Grosjean et « ceux qui le suivent ». Je ne sais trop si je puis m’identifier à cette catégorie mais il est vrai que je suis généralement assez sensible aux arguments développés par ce prêtre dont j’apprécie le style franc et direct.
Vous affirmez d’emblée que la question du mariage gay ne concerne pas l’Eglise. Voudriez-vous dire par là que l’Eglise n’est pas qualifiée pour intervenir dans les débats de société et que les catholiques, en tant que citoyens, n’ont pas à faire entendre leur voix lorsqu’il s’agit de définir quelles sont les règles et les lois qui doivent encadrer le vivre ensemble, définir les conditions du bien commun, protéger les individus en commençant par les plus faibles, etc. ?
Vous vous demandez de quel droit l’on pourrait empêcher deux personnes de même sexe de se marier. Il est assez simple de vous répondre que le mariage a été longtemps entendu comme un contrat unissant un homme et une femme pour constituer une nouvelle cellule familiale offrant aux enfants qui y naîtraient un cadre stable et durable. C’est au sein de ces unions que s’établissaient traditionnellement les liens de filiation et que se constituent progressivement les identités de ceux qui y naissent en référence à un père et à une mère. Je suis d’accord avec vous pour constater que ce « modèle » se trouve aujourd’hui mis à mal par une évolution des comportements qui conduit les individus à s’en éloigner pour y substituer des formules diverses à leur convenance ou par contrainte. Faut-il pour autant que la loi renonce à assurer ce qui contribue à la pérennité de la société et à procurer aux enfants le cadre le mieux adapté à leurs besoins ?