Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 9

  • Chine : le cardinal Zen ne partage pas l’optimisme du Secrétaire d’Etat du Pape

    IMPRIMER

    Entretien exclusif du cardinal Zen avec Stephen de Petiville pour le bimensuel « L’Homme Nouveau » :

    HONG_KONG_-_0701_-_Zen.jpg« La Chine est le pays de tous les paradoxes. Si le capitalisme (principalement étatique mais pas seulement) s’y développe, tout cela se marie avec le maintien d’un matraquage idéologique de type communiste. À cet égard, la Chine est peut-être la preuve que libéralisme et communisme sont finalement deux frères jumeaux qui communient au même matérialisme. La situation de l’Église en Chine est là pour nous rappeler que le communisme garde cette empreinte totalitaire qui fut celle de l’Union soviétique. Pour évoquer cette situation, nous avons interrogé le cardinal Joseph Zen, évêque émérite de Hong Kong. Originaire de Shangaï, il gagne Hong Kong en 1948 pour rejoindre le noviciat salésien. Ordonné prêtre en 1961, il est sacré évêque en 1996. Il est élevé au cardinalat par Benoît XVI en 2006 (photo). Le cardinal Zen est un observateur attentif et engagé de la situation de l’Église en Chine et à Hong Kong :

    -Stephen de Petiville : On entend dire que les relations entre la Chine et le Saint-Siège se réchauffent. Le Secrétaire d’État, le cardinal Parolin, estime que les relations avec la Chine prennent un tour prometteur. Qu’en pensez-vous ?

    - Réponse du Cardinal Zen : C’était une vraie surprise pour nous d’apprendre que Pékin veut renouer avec Rome. Même étonnement d’apprendre que les perspectives soient considérées comme très prometteuses du côté du Vatican. Peut-être y a-t-il quelque secret que nous ne connaissons pas. À regarder les choses de plus près, il n’y a aucune raison pour être optimiste. Le gouvernement chinois reste totalitaire et la liberté religieuse n’existe pas. Récemment ils ont retiré la croix de nombreuses églises et ils en ont démoli d’autres. Deux évêques sont encore en prison. On dit que l’un d’entre eux est mort mais les nouvelles sont tellement contradictoires qu’on ne sait plus rien. Un jour il a été annoncé aux parents qu’il était mort. Puis comme la famille s’inquiétait de récupérer son corps, on lui a dit que celui qui avait lancé la nouvelle était ivre. Ensuite il y eut des rumeurs que le gouvernement avait donné de l’argent à la famille pour qu’elle reste calme mais la rumeur a ensuite été réfutée. Les choses sont loin d’être idylliques comme vous le voyez.

    Qui donc a enclenché cette ivresse d’optimisme ? Ce sont les journaux communistes de Hong Kong qui ont lancé l’affaire. En Chine tout est politique. Et politique rime avec lutte de pouvoir. Tout le monde sait qu’aujourd’hui il y a une lutte au sommet entre Xi Jinping et Jiang Zemin (1). Xi Jinping est le champion de la lutte anti-corruption mais il faut savoir que cette bannière n’est peut-être qu’un moyen pour éliminer ses ennemis. Et l’élimination des gros tigres permettra à de nouveaux tigres de grandir. Il n’est pas sûr que Xi Jinping puisse gagner. Car Jiang Zemin est très puissant. Qui sont ces gens qui veulent parler au Vatican ? Sont-ils de la faction de Xi Jinping ou appartiennent-ils à celle de Jiang Zemin ? S’ils sont du clan de Xi Jinping, peut-être y a-t-il quelque espoir. S’ils sont du clan adverse, il n’y en a pas. À Hong Kong, le pouvoir communiste est sous l’influence de Jiang Zemin. La chaîne de télévision Phoenix TV a récemment interviewé le Père Lombardi et c’est à cette occasion que le Vatican a révélé son enthousiasme pour le réchauffement des relations entre la Chine et le Saint-Siège. Comment peuvent-ils être aussi enthousiastes ? Nous ne voyons aucune raison à cette euphorie. Ils ne comprennent pas et ne veulent pas nous écouter. Je suis très inquiet. Beaucoup de gens ne peuvent rien dire. Moi je suis cardinal et ma voix porte. Alors je n’ai pas peur. Peut-être est-ce la voix qui crie dans le désert mais je dois dire ce que j’ai à dire.

    Je ne dis pas qu’il faut refuser le dialogue : le dialogue est nécessaire. Mais on peut s’interroger sur la bonne volonté du gouvernement chinois. C’est en commençant à dialoguer, qu’on verra s’ils sont de bonne volonté. Mais en attendant il faut rester ferme. Ce n’est pas à nous de changer, c’est à eux. Ces dernières années, l’Église a suivi une stratégie beaucoup trop timide faite de peur et de volonté de composer. Le gouvernement en profite. Les choses se sont dégradées dans les années 2000. Jusqu’en 2001, la Congrégation pour l’Évangélisation des peuples est présidée par le cardinal Tomko. Il venait de Tchécoslovaquie et connaissait très bien le communisme. Quand il prit sa retraite en 2001, arriva le cardinal Sepe. Sepe n’avait aucune connaissance ni de la Chine ni du communisme. Rien ne s’est passé pendant cette période. Puis vint le pape Benoît XVI. Benoît XVI est un pape merveilleux mais le personnel qu’il a choisi ne lui fut d’aucune aide. Beaucoup de bonnes choses qu’il a encouragées ont été gâchées car on ne le suivait pas. À la fin de son pontificat, il changea finalement son personnel. C’est à cette époque qu’est apparu ce projet d’accord avec le gouvernement chinois. Aujourd’hui le gouvernement pousse à ce qu’il soit signé. Il faut donc que le Vatican continue de refuser car un tel accord n’est pas acceptable si je me fie aux informations que j’ai pu avoir. Malheureusement, le nouveau secrétaire d’État est plein d’espoir : pourquoi le cardinal Parolin s’est-il cru obligé de louer le cardinal Casaroli ? Et pourquoi croit-il encore aux miracles de l’Ostpolitik alors que cela a été un échec, un grand échec ? Je ne comprends pas pourquoi ils ne prennent pas les leçons de l’Histoire. En Hongrie, cela a été un échec complet.

    Lire la suite

  • Qu’en est-il de la messe aujourd’hui ? Réflexions sur l’Esprit de toute liturgie

    IMPRIMER

    messe_13 (1).jpg

    Ce ne sont pas les rites par eux-mêmes qui sauvent, contrairement à ce que pensaient les religions anciennes. Le culte en esprit et en vérité qu’institue Jésus-Christ n’annule cependant pas l’acte rituel mais il le vivifie, pour en faire un don qui sanctifie : un sacrement qui procure la grâce.  

    L’Eucharistie est le sacrement par excellence puisqu’elle porte l’Auteur même de la grâce, offrant au Père la « kénose » par laquelle le Fils nous a procuré le salut. Et, avec le pain et le vin, tous les saints configurés à l’image de Jésus-Christ apportent à l’offertoire de la sainte messe la goutte d’eau pure qui se mêlera au sang du Christ humilié rendu présent par la consécration des espèces eucharistiques : seul don parfait à Dieu, auquel nous sommes invités à  joindre celui de nos pauvres mérites, pour communier en retour à la vie même de Dieu. Tel est l’ « admirabile commercium », le merveilleux échange, que réalise chaque messe.

    L’abbé Claude Germeau, directeur du Foyer d’accueil de Herstal et prêtre auxiliaire à l’église du Saint-Sacrement à Liège développe ici quelques considérations sur l’incarnation de la messe dans la vie des saints que l’Eglise nous offre en modèles (JPSC) :

     lire la suite ici: Qu’en est-il de la messe aujourd’hui ? Réflexions sur l’Esprit de toute liturgie

  • Raul Castro envisage de revenir à l'Eglise et de reprendre la prière

    IMPRIMER

    De zenit.org (Anita Bourdin) - 10 mai 2015 :

    Cuba : le président Raul Castro saisi par la sagesse du pape François

    Le président Raul Castro promet d’assister à la messe du pape François quand il viendra à Cuba en septembre prochain. Il se dit frappé par la "sagesse" du pape et ses interventions qui pourraient bien, annonce-t-il, le faire "revenir à l'Eglise" et le pousser à "se remettre à prier".

    Anita Bourdin

    Le président Raul Castro Ruz, 83 ans, se dit frappé par la « sagesse » du pape François, 78 ans, et grâce aux interventions de celui-ci, il pourrait « revenir à l’Eglise catholique ». Il a promis d’assister à « toutes les messes » du pape lors de son voyage à Cuba en septembre prochain.

    Sagesse et modestie

    Au cours de la conférence de presse avec le président du Conseil italien Matteo Renzi au « Palazzo Chigi », ce dimanche 10 mai, le président Castro a évoqué sa rencontre avec le pape François.

    « J’ai été très frappé par la sagesse et la modestie du Pape. Je lis tous ses discours. Si le pape continue comme cela, moi aussi qui suis communiste, je reviendrai à l’Eglise catholique et je pourrais même recommencer à prier. » Et il a précisé : « Je ne plaisante pas », tout en rappelant qu’il est du « parti communiste qui n’admettait pas les croyants », mais que « aujourd’hui des pas en avant ont été faits ».

    Les messes du pape

    Il s’est engagé à être quand le pape célébrera la messe à La Havane : « C’est un jésuite. Et moi aussi d’une certaine façon, parce que j’ai étudié chez les jésuites. Quand le pape viendra à Cuba, en septembre, je promets d’aller à toutes les messes et maintenant déjà, je lis toutes ses interventions. »

    En mars 2012, Benoît XVI avait célébré deux messes publiques à Cuba, et le pape Jean-Paul II quatre messes, en janvier 1998.

    Et à propos des rapports avec les Etats Unis, il a ajouté son espoir d’être effacés  d’ici fin mai de la « liste noire » établie au temps du président Ronald Reagan: « Nous n’aurions jamais dû être insérés dans la liste des Etats terroristes. »

    C’est le 28 mai prochain que le Sénat des Etats-Unis devrait effacer Cuba de cette liste.

    Droits humains

    « Nous sommes accusés de ne pas respecter les droits humains. Mais qui, dans le monde les respecte ? »

    Il a évoqué la gratuité des soins de santé et des études jusqu’à l’université : « Chez nous, la santé est un droit pour tous, comme l’instruction. »

    Puis il a ajouté : « Nous reconnaissons avoir commis des erreurs, mais les droits humains en doivent pas être instrumentalisés pour la mal-politique. »

    Pour sa part, le président Matteo Renzi a commenté la visite de Raul Castro à Rome et les changements intervenus au niveau international en disant : « Nous pouvons toucher du doigt aujourd’hui que beaucoup de choses changent ». Puis il a jouté cette déclaration de volonté politique : « L’histoire suit son cours et nous voulons et nous devons en être les acteurs. Nous pouvons en écrire une nouvelle page et je suis convaincu que nous pouvons faire beaucoup ensemble. »

  • Synode sur la famille : virage du pape François ?

    IMPRIMER

    Depuis la fin du synode de 2014, le pape régnant est intervenu des dizaines de fois à propos de l’avortement, du divorce et de l’homosexualité. Mais il n’a plus dit un seul mot pour soutenir les "ouvertures" réclamées par les  novateurs : une tactique pour apparaître ensuite comme celui qui décidera souverainement du « bon » compromis ? La question est surtout de savoir si, après les ratés du synode de 2014, celui de 2015 délaissera les discussions périphériques que le pape avait lui-même suscitées, pour aborder enfin le cœur de la question, tel que Mgr Léonard l’a si bien exposé ici à l'université de Liège.

    Sur son blog « Chiesa », Sandro Magister note la prudence nouvellement apparue dans le discours papal sur ce thème.  Extrait :

    ROME, le 11 mai 2015 – La seconde et dernière session du synode consacré à la famille approche et le degré de chaleur de la discussion ne cesse d’augmenter.

    Une sortie des évêques allemands - qui considèrent désormais comme acquises, dans le "contexte culturel" de l’Église de leur pays, des modifications substantielles de la doctrine et de la pratique pastorale en matière de divorce et d’homosexualité - a dernièrement fait du bruit :

    > Synode. Les évêques allemands mettent la charrue avant les bœufs(6.5.2015)

    Il n’y a rien de nouveau dans tout cela. En effet les évêques d’Allemagne sont, pour une grande partie d’entre eux, installés sur des positions de ce genre depuis longtemps, avant même que le cardinal Walter Kasper n’ouvre le feu en prononçant son mémorable discours d’ouverture au consistoire cardinalice qui s’est tenu au mois de février 2014, discours dans lequel il a apporté son soutien à l’accès des divorcés remariés à la communion :

    La véritable histoire de ce synode. Le metteur en scène, les exécutants, les assistants (17.10.2014)

    La nouveauté, c’est quelque chose d’autre. Qui a pour personnage principal le pape François.

    Jusqu’au synode du mois d’octobre 2014, Jorge Mario Bergoglio avait manifesté, à de nombreuses reprises et de différentes manières, qu’il était favorable à ce que des "ouvertures" soient proposées en matière d’homosexualité et de remariage des divorcés et il avait obtenu à chaque fois un important écho dans les médias. Le cardinal Kasper a déclaré de façon explicite qu’il avait "élaboré en accord" avec le pape son explosif discours au consistoire.

    Lire la suite

  • Ce catho-laïcisme qui pervertit la culture catholique

    IMPRIMER

    Interrogé par la Nuova Bussola Quotidiana, Mgr Negri - qui vient de fêter à Ferrare le 10e anniversaire de sa consécration épiscopale - dénonce les méfaits du laïcisme qui s'est introduit au sein de la culture catholique (extraits) :

    "Pauvreté culturelle". Le lien entre foi et culture a été au centre de la réflexion de don Giussani et de Jean-paul II. 

    Cette citation de Jean-Paul II a confirmé et élargi l'enseignement de don Giussani à propos de la foi et de la culture: "La foi qui ne devient pas culture n'a pas été vraiment accueillie, pleinement vécue, humainement repensée". Adoptant ce point de vue, je perçois là un grand malaise. L'irruption d'une sorte de catho-laicisme  au sein de la culture catholique. Un catholicisme qui essaie de cohabiter avec un laïcisme constitué essentiellement par le refus de la tradition chrétienne, voire de la présence chrétienne. Prenons un exemple: l'histoire de l'Eglise lue et interprétée presque universellement, même dans le monde catholique, comme une histoire dont il faut se libérer, plus remplie d'ombres et d'erreurs, de fautes et d'incompréhensions, que de clarté. Il s'agit ici d'une irréalisme total, auquel même les saints échappent de justesse, mais seulement selon une acception moraliste et piétiste qui ne rend pas gloire aux saints, mais illustre bien la mesquinerie intellectuelle avec laquelle l'histoire de l'Eglise est abordée. 

    Pouvez-vous nous donner quelques exemples ?

    Depuis quelques années, durant la messe, j'invoque chaque jour Antoine Eleonore Leon Leclerc de Juinier, évêque de Paris de 1782 jusqu'à son renoncement à l'archiépiscopat par refus de se soumettre à Napoléon. Il se rendit à l'Assemblée Constituante quand celle-ci décréta la confiscation des biens de l'Eglise et fit une déclaration très simple: " Saisissez-vous de cet argent, vous avez l'arrogance pour le faire et vos lois vous y autorisent. Mais, moi, je peux vous prédire ce qui arrivera: en quelques mois, vous répartirez ces biens à bas prix entre vous et les pauvres seront sans la moindre ressource car, depuis des siècles, l'Eglise a utilisé son argent et ses biens dans un unique but: rendre moins amère la misère des pauvres." Existe-t-il aujourd'hui quelqu'un, y compris parmi les ecclésiastiques, qui non seulement aurait connaissance de ces faits, mais se sentirait en accord profond avec cet homme précisément parce qu'il s'est fait la voix d'une conscience authentique et critique de l'histoire de l'Eglise? Est-il acceptable que des ecclésiastiques, des hommes de culture catholique, aient a priori une position destructrice face à l'Eglise et à son histoire, s'accordant à sauver tant bien que mal l'Eglise d'aujourd'hui, comme si l'Eglise d'aujourd'hui était née ou naissait à l'improviste, sans aucun lien vital ou existentiel avec la tradition qui, partant de Jésus et de ses disciples, arrive inévitablement à nous.

    Vous avez parlé de catho-laicisme à d'autres occasions... 

    Il n'est pas concevable, et il est insupportable, que les médias anticatholiques, laïcisés, soient en mesure de pénétrer aussi massivement et lourdement dans la vie de l'Eglise, que ce soient eux qui déterminent l'image des prêtres de première catégorie que l'on oppose au pauvre clergé qui a vécu son existence selon les circonstances concrètes de sa vie, en obéissant à ses bergers et en cherchant à améliorer la vie du peuple qu'il guidait. Accepter que le modèle de vie ecclésiastique soit formulé selon le point de vue de ceux qui jusqu'à présent - et aujourd'hui encore - veulent la perte de l'Eglise, est une position suicidaire.

    En dix ans, beaucoup de choses ont changé dans le monde. Aujourd'hui, la persécution des chrétiens est un phénomène sans précédents...

    Depuis que j'ai fait afficher le signe du Nazaréen images.jpgsur le fronton du palais épiscopal, presque chaque jour, des centaines de touristes s'arrêtent et demandent des explications, la plupart ne sachant meme pas ce que cela signifie. Cependant, cette persécution nous rappelle que nous vivons un combat eschatologique entre la culture de la vie - l'avènement du Christ - et la culture de la mort, qui est le néant, et qui devient l'alternative à Dieu. Voici donc les proportions de l'affrontement dans lequel nous vivons, nous devons être conscients que la dimension du martyre mord notre quotidien. Nous devons savoir que, ce qui est en jeu, c'est une adhésion au Christ qui nous met face au monde comme des personnes susceptibles d'etre éliminées d'un moment à l'autre. (...)

  • "Aimez vous les uns les autres, comme je vous ai aimés"; 6e dimanche de Pâques

    IMPRIMER

    Une homélie du Frère Bertrand sur le site du monastère bénédictin Notre-Dame de la Sainte-Espérance :

    Sixième dimanche de Pâques

    (Ac 10, 25-26.34-35.44-48 ; 1 Jn 4, 7-10 ; Jn 15, 9-17)

                       « Mon commandement le voici : aimez vous les uns les autres, comme je vous ai aimés. Il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis ».

              Arrêtons-nous aujourd'hui sur ces quelques paroles de Jésus qui constituent en fait le cœur même de l'Évangile dont tout procède.

              Tout d'abord, comprenons-bien ce que signifie un commandement, un précepte, une loi dans le cadre de notre existence chrétienne. N'opposons pas loi à liberté ; c'est un contresens dommageable, car la loi n'est pas obstacle à la liberté ; bien au contraire, elle la fonde. La loi, c'est une parole aimante que Dieu nous adresse pour nous offrir un chemin d'épanouissement. Pensons à cette loi fondamentale que Dieu donne à l'homme dans la Genèse : « Croissez, multipliez-vous, emplissez la terre et soumettez-la ! ». Les commandements balisent nos routes dans une marche continue vers la plénitude de Dieu ; ils indiquent le sens et la visée de notre existence. Les accepter, les pratiquer, c'est ratifier le dessein d'amour de Dieu sur nous et sur l'univers entier.

              On comprend en ce sens que Jésus puisse nous commander d'aimer. C'est nous rappeler simplement notre vocation fondamentale, la loi d'épanouissement essentielle que le Créateur a inscrite au cœur de notre être et que le péché obscurcit, ne nous rend plus aisément déchiffrable.

              Cependant, l'amour que Jésus nous prescrit n'est pas n'importe lequel : aimez-vous comme je vous ai aimés, nous dit-il. De fait, il y a différents types d'amour qui n'ont en commun que le nom. Pensons à l'amour maternel : une mère peut s'oublier, se sacrifier pour ses enfants. Cela ne signifie pas pour autant qu'elle aime selon le précepte évangélique. Elle peut très bien aimer en ses enfants son reflet, sa jeunesse passée, le prolongement de son être. C'est alors un amour entaché d'égoïsme. Elle peut, par contre, discerner en ses enfants le don de Dieu qu'elle a pour vocation d'épanouir. Elle s'attache alors à servir en son enfant, l'image de Dieu qui lui est confiée, quitte à s'effacer totalement devant le mystère de la grâce à l'œuvre dans ces êtres qui grandissent et qui emprunteront d'autres chemins que le sien. L'amour dont elle entoure ses enfants la portera alors à reconnaître et à servir en tout être le visage de Dieu.

              C'est là le chemin que le Christ nous indique. Jésus n'a jamais été avare en quoi que ce soit. Il n'a jamais dispensé avec parcimonie ses dons spirituels. Il s'est livré tout entier pour nous et c'est le même chemin qu'il nous demande de suivre lorsqu'il nous dit : « Il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis ». Cette traduction ne rend pourtant pas totalement compte de ce que le Christ a vraiment dit. Il faudrait préciser : il n'y a pas de plus grand amour que de donner son âme pour ses amis ; pas simplement ses forces physiques, mais encore ses richesses spirituelles. Il s'agit de tout donner.

              Aimer comme le Christ, ce n'est pas rechercher avidement des biens spirituels pour soi-même, ce n'est pas cultiver un équilibre, une harmonie que rien ne saurait menacer ; c'est emprunter le chemin du Christ dans son offrande sur la croix. Si nous ne comprenons pas ce précepte, c'est que nous transposons les lois du monde matériel dans le domaine spirituel : si j'ai donné mon amour, je me suis appauvri, pensera-t-on. Si je donne mon âme, je n'aurai plus rien. Et pourtant, c'est ce que le Christ nous demande. Si nous nous donnons sans calcul, nous serons configurés au Christ totalement dépouillé par les hommes, mais surtout, totalement abandonné entre les bras de son Père ; et alors, Dieu sera vraiment notre  vie. Nous n'aurons rien perdu, nous aurons simplement accueilli la plénitude de la vie divine. L'amour qui s'offre, l'amour qui se donne, ne tarit jamais la source qui l'alimente, car cette source d'amour qui coule en nous, c'est l'Amour en personne, le Christ Jésus.

    Frère Bertrand

  • Il faut interdire la GPA au nom de la justice

    IMPRIMER

    D'Eric Druenne sur le blog www.cathovox.be :

    Au nom de la justice, interdisons la GPA – la Grossesse Pour Abandon !

    La « Gestation Pour Autrui » (GPA) et ses dérives sont au cœur de l’actualité : ce dimanche 3 mai, une organisation américaine organisait à Bruxelles un salon pour vendre des services de GPA pour 75.000 à 150.000 €. Aujourd’hui la volonté de légiférer sur ce sujet est présentée comme le garde fou à cette marchandisation scandaleuse et plus largement comme la réponse à un « vide » juridique puisqu’aucune loi n’interdit explicitement la GPA dans notre pays. La GPA est cependant déjà pratiquée en Belgique (une dizaine de naissances par an depuis 15 ans) en détournant de leur but les lois sur l’abandon des enfants, sur la reconnaissance de paternité ainsi que sur l’adoption. Seule l’interdiction de la GPA est une réponse adéquate aux dérives et à l’injustice que nous pouvons déjà observer.

    Les raisons pour s’opposer à la GPA sont multiples: légales, sociales, psychologiques, philosophiques, humaines… Je souhaite, en tant que père de famille, en développer plus particulièrement deux : injustice faite à l’enfant séparé de la mère qui l’a porté et contractualisation qui réduit l’enfant à une chose.

    Lire la suite sur cathovox.be

  • L'"encadrement pédagogique alternatif", l'alternative aux cours "philosophiques"

    IMPRIMER

    Du "Soir.be"

    Ne dites plus «cours de rien», dites «encadrement pédagogique alternatif»

    Le gouvernement de la Communauté française a finalisé l’avant-projet de décret qui doit déterminer ce que feront les élèves dispensés de cours de religion/morale en septembre.

    Verdict : ils n’iront pas en « cours » au sens strict du terme, mais participeront plutôt à une « activité » intitulée « encadrement pédagogique alternatif » (EPA).

    «  L’EPA vise le développement par l’élève de prestations personnelles visant à l’éveiller à la citoyenneté et au questionnement philosophique  », indique la Communauté française. Plusieurs thèmes seront proposés aux professeurs, mais aucun matériel ni programme précis ne leur sera imposé.

    L’EPA sera obligatoire pour les élèves dispensés et évalué selon des modalités définies par chaque directeur.

    Pour rappel, le cours de citoyenneté (pour sa part doté d’un programme) sera quant à lui mis en place à la rentrée 2016. Pas sûr pour autant que l’EPA disparaisse – il pourrait cohabiter avec le cours de citoyenneté.

  • François d'Assise : la trouvaille extraordinaire d'une biographie contemporaine

    IMPRIMER

    la-vie-retrouvee-de-francois-d-assise.jpgDe Radio Vatican :

    Entretien -  « La Vie retrouvée de François d'Assise » est un évènement. Il s'agit de la deuxième biographie sur le "Poverello", écrite par frère Thomas de Celano entre 1232 et 1239. C'est un petit livre, mais une grande découverte pour le monde franciscain dont le mérite revient à l'historien médiéviste Jacques Dalarun.

    Dans le Livre pour Dieu, Sœur Catherine Aubin interroge ce spécialiste mondialement reconnu de la question franciscaine sur les nouveautés liées à ce manuscrit retrouvé. Il nous explique ainsi l’apparition de nouveaux évènements et de nouveaux témoignages de frères ainsi que l’approfondissement de la personnalité du biographe Thomas de Celano.

    podcast

     

    Lire également : La "vie" retrouvée de François d'Assise (La Croix)

  • Le pape dénonce les législations qui au nom de la tolérance entravent la liberté religieuse

    IMPRIMER

    De zenit.org :

    Chrétiens en Europe : défendre la liberté religieuse et les migrants

    En rencontrant le Comité conjoint de la Conférence des Églises européennes et du Conseil des conférences épiscopales d’Europe, le pape dénonce "les législations qui, au nom d’un principe de tolérance mal interprété, finissent pas empêcher les citoyens d’exprimer librement leurs convictions religieuses". Il déplore aussi "l’attitude avec laquelle l’Europe affronte la dramatique migration de milliers de personnes qui fuient les guerres, les persécutions et la misère".

    Le pape a reçu les membres du Comité conjoint de la Conférence des Églises européennes (CEC) et du Conseil des conférences épiscopales d’Europe (CCEE), ce jeudi matin, 7 mai 2015.

    Discours du pape François

    Chers frères et sœurs,

    Je vous souhaite de tout cœur la bienvenue et vous remercie pour votre visite. Je remercie en particulier le cardinal Péter Erdő et le révérend Christopher Hill pour leurs aimables paroles.

    Le comité que vous composez maintenant a pour objectif d’accompagner le chemin œcuménique en Europe, où ont commencé beaucoup des divisions qui existent encore entre les chrétiens. Pendant longtemps, les chrétiens de ce continent ont combattu les uns contre les autres. Aujourd’hui, grâce à Dieu, la situation est très différente. Le mouvement œcuménique a permis aux Églises et aux communautés ecclésiales en Europe de réaliser de grands pas sur la voie de la réconciliation et de la paix. Les récentes Assemblées œcuméniques européennes et la Charte œcuménique, rédigée à Strasbourg en 2001, sont des facteurs d’une collaboration féconde entre la Conférence des Églises européennes et le Conseil des conférences épiscopales européennes. Ces initiatives sont un motif de grande espérance pour surmonter les divisions, malgré la conscience que la route est longue vers la communion pleine et visible entre tous ceux qui croient dans le Christ. En réalité cependant, ce chemin, avec toute la fatigue qu’il comporte, fait déjà partie intégrante du processus de réconciliation et de communion que le Seigneur nous demande et nous fait accomplir, pourvu qu’il soit vécu dans la charité et dans la vérité.

    Le décret conciliaire sur l’œcuménisme, Unitatis redintegratio, affirme que la division entre les chrétiens « fait obstacle à la plus sainte des causes : la prédication de l’Évangile à toute créature » (n.1). Cela semble évident, par exemple, quand les Églises et les communautés ecclésiales en Europe présentent des visions différentes sur des questions anthropologiques ou éthiques importantes. Je souhaite par conséquent que ne manquent pas les occasions de réflexion, à la lumière de l’Écriture sainte et de la tradition partagée, et qu’elles soient fructueuses. Qu'en regardant ensemble le Seigneur Jésus-Christ qui « dans la révélation même du mystère du Père et de son amour, manifeste pleinement l’homme à lui-même et lui découvre la sublimité de sa vocation » (Concile œcuménique Vatican II, Constitution pastorale Gaudium et spes, 22), nous puissions trouver des réponses communes aux questions que la société contemporaine nous pose, à nous, chrétiens. Plus nous serons proches du Christ, plus nous serons unis entre nous.

    Aujourd’hui, les Églises et les communautés ecclésiales en Europe se retrouvent à devoir affronter des défis nouveaux et décisifs, auxquels elles ne peuvent donner de réponses efficaces qu’en parlant d’une seule voix. Je pense, par exemple, au défi soulevé par les législations qui, au nom d’un principe de tolérance mal interprété, finissent pas empêcher les citoyens d’exprimer librement et de pratiquer de manière pacifique et légitime leurs convictions religieuses. En outre, devant l’attitude avec laquelle l’Europe semble affronter la dramatique et souvent tragique migration de milliers de personnes qui fuient les guerres, les persécutions et la misère, les Églises et les communautés ecclésiales en Europe ont le devoir de collaborer pour promouvoir la solidarité et l’accueil. Les chrétiens d’Europe sont appelés à intercéder par la prière et à œuvrer activement pour apporter le dialogue et la paix dans les conflits actuels.

    Vous redisant ma reconnaissance pour votre service ecclésial, j’invoque sur celui-ci la constante bénédiction du Seigneur. S’il vous plaît, n’oubliez pas de prier pour moi. Merci.

    (c) Traduction de Zenit

  • Une proposition de résolution visant à défendre les chrétiens d'Orient déposée au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles

    IMPRIMER

    Cette proposition a été déposée ce 6 mai par André-Pierre PUGET (P.P.) : https://www.pfwb.be/le-travail-du-parlement/doc-et-pub/documents-parlementaires-et-decrets/documents/001465489

    En voici le résumé :

    Sans titre2.png

  • Mgr Léonard : Christian Laporte est aux aguets…

    IMPRIMER

    Non, le journaliste Laporte a beau scruter Mgr Léonard, jumelles à la main comme Hudson Lowe soupçonneux des allées et venues de Napoléon à Sainte-Hélène, son ogre préféré n’a pas encore pris le chemin de l’exil. Voici la prose du jour publiée par « La Libre » : 

    « On a eu beau scruter mercredi après-midi le numéro du jour du Vatican Information Service… le pape François n’a évidemment pas immédiatement réagi à la lettre de démission de l’archevêque de Malines-Bruxelles… Parmi ses décisions du jour figurait certes "une renonciation pour limite d’âge" mais c’était celle de Mgr Jacyr Francisco Braido, évêque de Santos au Brésil.

    Surprise : le nom de son successeur suivait, mais rien de plus normal… Il s’agit en fait de son coadjuteur, Mgr Tarcisio Scaramussa. En fait, un évêque coadjuteur est nommé, comme un évêque auxiliaire, aux côtés d’un évêque diocésain, mais avec droit de succession immédiate sur le siège de l’évêque à qui il est adjoint après la démission ou le décès de ce dernier…

    Quitter Malines mais pour la rue Rossini

    Il n’y a donc ni transition, ni interruption entre deux épiscopats. Rien de tel chez nous où l’on n’a pas encore constaté non plus de grands déménagements au palais archiépiscopal de Malines… même si d’ici peu André-Joseph Léonard devra quand même se résoudre à y vider ses appartements. Des travaux de rénovation y sont en effet programmés et Mgr Léonard sera appelé par la force des choses à résider plutôt dans la maison de l’archevêché à Cureghem près de la gare du Midi. Il ne prévoit cependant pas d’en partir très vite.

    "Je suis décidé, à partir du mois de septembre, d’aller vivre trois jours par semaine à l’ancienne abbaye de Marche-les-Dames près de la Fraternité des Saints-Apôtres, et cela jusqu’à la fin effective de mon mandat", précise le prélat démissionnaire. "Je pourrai y accompagner la quinzaine de personnes qui y vivent. Mon objectif est aussi de continuer à y former de jeunes prêtres qui accompagneront cette jeune communauté."

    "Je ne serai pas une belle-mère"

    L’archevêque en partance y mettra aussi sa bibliothèque mais apparemment pas de manière définitive. "En fait, lorsque je serai vraiment à la retraite - dans un an ? - je compte me retirer dans un petit sanctuaire en France où je pourrai rendre quelques services, et je reviendrai deux fois l’an pour visiter ma famille."

    La conclusion coule de source : lorsque son successeur entrera en fonction, Mgr Léonard se retirera sur la pointe des pieds. "Je n’ai, en effet, aucune intention de jouer la belle-mère…" 

    Ref. Mgr Léonard, "coach" des Saints-Apôtres

    Ouf,  pour un temps seulement... Oui, cher ami, mais avec ce diable d’homme on ne sait jamais et puis, vous-même à La Libre, que ferez-vous sans lui ?

    JPSC